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L'entorse du Lisfranc : une entorse du médiopied à ne pas manquer !

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Academic year: 2022

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IMAGES EN MÉDECINE D’URGENCE /IMAGES IN EMERGENCY MEDICINE

L ’ entorse du Lisfranc : une entorse du médiopied à ne pas manquer !

Lisfranc Joint Injury: A Midfoot Sprain not to miss!

P. Kauffmann · S. Ugé · P. Le Borgne

Reçu le 28 avril 2017 ; accepté le 30 mai 2017

© SFMU et Lavoisier SAS 2017

Fig. 1 A/ Radiographie initiale du pied droit (incidence de face), flèche : diastasis entre le cunéiforme médial et la base du 2emétatar- sien (M2) ; B/ radiographie initiale du pied droit (incidence oblique à 45°), lignes en pointillés : bord médial du 4e métatarsien (M4) et du cuboïde ; absence dalignement ; C/ radiographie à six semaines du pied droit (incidence de face), flèche pleine : augmentation du diastasis, flèche creuse : déplacement latéral « en bloc » des quatre derniers métatarsiens

P. Kauffmann · S. Ugé · P. Le Borgne (*) Service daccueil des urgences,

hôpital de Hautepierre, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1 avenue Molière, F-67098 Strasbourg, France

e-mail : pierrick_med@yahoo.fr

P. Le Borgne EA 7293,

Fédération de médecine translationnelle (FMTS), université de Strasbourg, 4 rue Kirschleger, F-67000 Strasbourg, France

Ann. Fr. Med. Urgence (2017) 7:276-277 DOI 10.1007/s13341-017-0757-x

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Un homme de 38 ans s’est présenté aux urgences pour une douleur du pied droit suite à une chute sous l’emprise de l’alcool. L’interrogatoire ne permettait pas de préciser clai- rement le mécanisme du traumatisme. L’examen clinique retrouvait un importantœdème du dos du pied et une dou- leur diffuse en regard du médiopied rendant l’appui com- plet impossible. Le bilan radiographique initial ne retrou- vait pas de fracture, celui-ci montrait toutefois un écartement anormal entre le cunéiforme médial et la base du 2emétatarsien sur l’incidence de face (Fig. 1A), ainsi qu’une perte de l’alignement normal du bord médial du cuboïde avec le bord médial de la base du 4emétatarsien (Fig. 1B). Parti volontairement sans soin, le patient a fina- lement reconsulté six semaines plus tard devant l’impor- tance des douleurs et l’impotence fonctionnelle. Une nou- velle radiographie a alors retrouvé un déplacement latéral de l’ensemble des quatre derniers métatarsiens affirmant l’instabilité post-traumatique de l’articulation du Lisfranc (Fig. 1C). Cette articulation tarsométatarsienne, dite de Lis- franc, est une structure articulaire complexe qui assure la stabilité du médiopied. Elle implique la base proximale des cinq métatarsiens et leur articulation respective avec les cunéiformes et le cuboïde. Le ligament de Lisfranc est une attache interosseuse dorsale puissante qui relie le cunéiforme médial à la base du 2e métatarsien ; il repré- sente un élément majeur de la stabilité. Un traumatisme à haute cinétique donnera volontiers une fracture-luxation de l’articulation de Lisfranc ; a contrario un traumatisme à basse cinétique sera plutôt responsable de lésions discrètes avec une atteinte ligamentaire prédominante. Cette dernière atteinte survient habituellement lors d’une activité sportive avec un mécanisme en flexion plantaire forcée du pied, associée à une compression axiale. L’examen clinique retrouve alors une impotence fonctionnelle, unœdème du médiopied, une ecchymose plantaire (évocatrice mais retar-

dée) et une douleur déclenchée lors de la sollicitation de l’articulation du Lisfranc. L’examen clinique peut cepen- dant sous-estimer environ 20 % de ces lésions [1]. Proba- blement en raison de l’absence de ligament intermétatar- sien entre le premier et le deuxième métatarsien, c’est le ligament de Lisfranc qui sera alors principalement lésé (son atteinte se traduit par un écartement anormal entre le cunéiforme médial et le deuxième métatarsien). C’est ce diastasis qu’il faut rechercher sur une radiographie stan- dard du pied. Celle-ci doit systématiquement comprendre une incidence de face, en oblique (3/4) et de profil. En cas de forte suspicion clinique, la réalisation d’un cliché du pied en charge peut révéler le diastasis. Le scanner va per- mettre d’affirmer le diastasis et va rechercher les éventuel- les subluxations et/ou les lésions osseuses discrètes parfois associées [2]. Le traitement comporte une immobilisation par une botte plâtrée sans appui (4-6 semaines), si le dias- tasis est absent ou discret. Pour un diastasis supérieur à 2 mm, le traitement chirurgical (réduction anatomique et stabilisation par ostéosynthèse) est à discuter. Cette lésion du médiopied, quand elle est négligée, peut évoluer vers une déformation progressive (pied plat valgus), pouvant aller jusqu’à une arthrose invalidante. Ce patient a ici béné- ficié d’une chirurgie qui a permis de réduire et de stabiliser la lésion. Le résultat fonctionnel au 6emois était considéré comme moyen.

Références

1. Thompson MC, Mormino MA (2003) Injury to the tarsometatarsal joint complex. J Am Acad Orthop Surg 11:260–7

2. Siddiqui NA, Galizia MS, Almusa E, et al (2014) Evaluation of the tarsometatarsal joint using conventional radiography, CT and MR imaging. Radiographics 34:51431

Ann. Fr. Med. Urgence (2017) 7:276-277 277

Références

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