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IRM fonctionnelle quantitative appliquée à la
vasoréactivité cérébrale
Emilie Chipon
To cite this version:
Emilie Chipon. IRM fonctionnelle quantitative appliquée à la vasoréactivité cérébrale. Ingénierie
biomédicale. Université Joseph-Fourier - Grenoble I, 2009. Français. �tel-00367470v2�
Université Joseph Fourier - Grenoble
Diplme de do torat
Physique
Option : Physique pour les s ien es du vivant
Présentée par
Emilie CHIPON
IRM fon tionnelle quantitative
appliquée
à la vasoréa tivité érébrale
Thèse dirigée par Jan WARNKING et Alexandre KRAINIK
Soutenue le 30 janvier 2009
Composition du jury :
Chrit MOONEN, Dire teur de re her he Rapporteur
Stefan SUNAERT, Professeur Rapporteur
Antoine DELON, Professeur Examinateur
Hugues CHABRIAT, Professeur Examinateur
Jan WARNKING, Chargé de re her he, Dire teur de thèse Examinateur
Alexandre KRAINIK, Professeur, Dire teur de thèse Examinateur
Thèse préparée au sein de l'équipe 5,NeuroImagerie Fon tionnelle etMétaboliquedu
Jetiensàremer ierle lusterHandi apVieillissementetNeuros ien esdelarégionRhne
Alpes qui a nan é es trois années de thèse. Je remer ie également Claude Feuerstein
pourm'avoira ueilliauseindu GrenobleInstitutdesNeuros ien es,ainsiqueChristoph
Segebarth, dire teur de l'équipe 5 du GIN, pour sa gentillesse et son soutient apporté
pendant estroisannées.Jeremer ieégalementJean-FrançoisLeBaspourm'avoirpermis
de travaillersur les IRM de l'IFR1.
J'exprime toute ma gratitude envers mes deux dire teurs de thèse Jan Warnking et
Alexandre Krainik. J'ai eu l'avantage d'avoir deux dire teurs de thèse très
omplémen-taires sur le plan professionnel : un physi ien et un méde in. Votre très grande
disponi-bilité, vos onseils et ritiques ainsi que vos en ouragements dans les moments di iles,
votre gentillesse etvotre personnalité atta hante m'ont permis d'ee tuer mathèse dans
d'ex ellentes onditions.
Mesremer iementslesplus grandsàLaurentLamalleetIrèneTroprèspourleurs onseils
et aides pré ieuses lorsdes expérien es réaliséessur les IRM ainsi que les bons moments
passés autour d'un aféplus que noir lors de mon installationdans leslo aux du 3T.
Féli itations à mes ollègues de bureaux qui ont eut la lourde tâ he de me supporter :
Céline,Fred, Nadège,Ni olas, Dominique,Seb etFabrizio.Mer i égalementauxthésards
et post-do du laboratoire pour les bons moments passés : Mohamed, Ni o, Benjamin,
Benoît, Flor, Thomas, Cé ile, Sébastien et Fran k. Quelle joie de vous avoir roisé le
week-end au labo.
Mer iégalementàBlandinepoursabonnehumeur,satraverséequotidienne,sagrande
aide pour résoudre mes bugs informatiques et pour avoir supprimé les bips...bips
mystérieux.Mer i àAkthampour ses en ouragementsetsabonnehumeurré onfortante.
Jeremer ieégalementl'ensembledesmembresdulabopourleurdisponibilitéetgentillesse
qui m'ontpermisd'être dans un environnement plaisanttout aulong de mathèse.
Mer i à mon pote RMNiste JC pour ses en ouragements et dis ussions autour des
sé-quen es, des analyses de données...
Pour nir un grand mer i à mes maîtresnageurs qui m'ont permis de medéfouler et
de ara tériser les variations régionales du ouplage neurovas ulaire et de la
vasoréa -tivité aux gaz ir ulants. Grâ e à l'IRM par marquage des spins artériels (ASL), il est
possible de mesurer la perfusion de façon quantitative, dynamique et reprodu tiblesans
inje tion de produit de ontraste. Ce travailméthodologiquea onsisté àmettreen pla e
et optimiser une séquen e IRM de quanti ation de la perfusion par ASL pour étudier
la vasoréa tivité érébrale. Pour disposer d'une mesure quantitative ave une sensibilité
maximale,dessimulationsnumériquesetdesexpérien es sursujets sainsontpermis
d'op-timiser : l'amplitude des impulsions RF en prenant en ompte l'hétérogénéité du hamp
B 1
; les délais des impulsions d'inversion pour supprimer le signal statique; la position
de la zone de marquage par rapport au hamp de transmission du résonateur RF;
l'es-pa ement minimalentre la zone de marquage et la régiond'intérêt; la durée de bolus et
temps d'attente avant l'a quisition. Une méthode originale de ara térisation rapide du
bolus de sang marqué en début de haque expérien e a été développée pour permettre
un paramétrage optimal de la séquen e pour haque sujet. Ces méthodes ont été
utili-sées pour ara tériser les eets de l'inhalation de mélanges d'oxygène et de arbogène
à teneur variable en CO 2
, sur la perfusion érébrale hez des sujets sains. En parallèle,
les mêmes méthodes de perfusion sont utilisées dans une étude qui vise à ara tériser la
vasoréa tivité érébrale dans lamaladie d'Alzheimer.
Mots lefs : IRM, perfusion érébrale, marquage des spins artériels ASL, vasoréa tivité
érébrale
Quantitative fun tional MRI applied to erebral
vasorea tivity
Inneuros ien esandmedi ine,fun tionalimagingofbrainperfusionisameansto
hara -terize regional variations of neuro-vas ular ouplingand alterations of the vasorea tivity
to ir ulating gases in patients. Arterial Spin Labeling (ASL) is an MRI method whi h
provides a quantitative and reprodu ible measure of brain perfusion and its dynami al
hanges,withoutthe needforinje tionof ontrast agents. This thesispresentsthe
imple-mentation of anMRI sequen e for the quanti ation of erebral bloodow by ASL and
its optimization for the study of erebral vasorea tivity. To obtain a quantitative
mea-sure withmaximalsensitivity,numeri alsimulationsand experimentsonhealthy subje ts
have allowed tooptimize: the amplitude of RF pulses, the inversion pulse delays to
sup-press stati signal, the limits of the position of the tagging band with respe t to the RF
resonator, the minimal allowable gap between tagging band and region of interest, the
bolus duration and delay time before a quisition. An original method to rapidly
ara -terizethe bolusof labeledbloodinea hsessionhas beendeveloped toprovideanoptimal
parametrization of the sequen e for ea h subje t. These methods have been used to
hara terizethe ee ts ofinhalationof oxygen and arbogen mixtureswith varying CO2
on entrations on perfusion inhealthy subje ts. In parallel,the same perfusion methods
areused inastudyto hara terize erebral vasorea tivityinAlzheimer'sDisease patients.
Liste des abréviations 13
Introdu tion générale 18
I Contexte et objet de l'étude 21
Introdu tion de la partie 22
1 Vas ularisation érébrale 23
1.1 Le transportdes métabolites . . . 24
1.1.1 Le sang . . . 24
1.1.2 Le transportde l'oxygène dans le sang . . . 25
1.1.3 Utilisation de l'oxygène par le erveau . . . 27
1.2 Le système vas ulaire . . . 28
1.2.1 L'ar hite ture vas ulaire érébrale . . . 29
1.2.2 La barrièrehémato-en éphalique . . . 31
1.3 La perfusion érébrale . . . 31
1.3.1 Le débit sanguin érébral . . . 31
1.3.2 Le volume sanguin érébral . . . 32
1.4 Lesvariationsfon tionnelles de la perfusion érébrale . . . 32
1.4.1 Le ouplage neurovas ulaire . . . 32
1.4.2 L'autorégulation de la perfusion érébrale . . . 33
1.4.3 La vasoréa tivité érébrale . . . 33
1.4.4 Variationsfon tionnelles de la on entration en désoxyhémoglobine 35 1.5 Con lusion . . . 35
2 IRM fon tionnelle de la perfusion érébrale 37
2.1 Bases physiquesde laRMN . . . 37
2.1.1 Le magnétismenu léaire . . . 37
2.1.2 Le phénomènede résonan e magnétique . . . 38
2.1.3 Modi ation de l'état d'équilibreet relaxation . . . 39
2.1.4 Codage spatial du signal etre onstru tion de l'image . . . 40
2.2 Mesure des paramètres physiologiques a essibles en IRM fon tionnelle . . 41
2.2.1 Le débit sanguin érébral . . . 41
2.2.2 Le volume sanguin érébral . . . 43
2.2.3 Le signal BOLD . . . 44
2.3 Appli ations des variationsfon tionnelles des paramètres d'IRMf . . . 45
2.3.1 IRMf ognitive . . . 46
2.3.2 IRMf de la vasoréa tivité érébrale . . . 48
2.4 Con lusion . . . 52
3 Obje tifs de la thèse 53 II Développements méthodologiques : Imagerie de la perfusion érébrale 55 Introdu tion de la partie 56 4 Imagerie de la perfusion érébrale par marquage des spins artériels 57 4.1 Introdu tion . . . 57
4.2 Le marquage ontinu des spins artériels,CASL . . . 57
4.3 Le marquagepulsé des spins artériels, PASL . . . 60
4.4 Modèle de quanti ationde la perfusion . . . 62
4.5 Séquen e de PASL pour quantier laperfusion . . . 65
4.6 Dynami ASL et Velo itySele tiveASL . . . 66
4.7 Comparaisonentre lesdiérentes te hniques d'ASL . . . 66
5 Séquen es et options développées 67 5.1 Séquen e de perfusion à 3T . . . 67
5.1.1 La séquen e QUIPSS II . . . 67
5.1.2 Modulede suppression des spins statiques . . . 68
5.1.3 Les impulsionsRF . . . 69
6 Optimisations de la séquen e à 3 T 73
6.1 Introdu tion . . . 73
6.2 Mesure de l'e a ité de l'impulsionde marquage . . . 75
6.3 Détermination de la zone utile de l'antenne RF . . . 78
6.4 Mesure de l'e a ité des impulsionsde saturation . . . 79
6.5 Simulationsdes spoilers . . . 81
6.6 Gap minimum entre la zonede marquageet laROI . . . 84
6.7 Simulationsdu modèle inétiquede Buxton . . . 85
6.8 Optimisationsdes délais
T I
1 etT I
2 . . . 876.9 Détermination du TR minimum . . . 90
6.10 Cara téristiques du module ASSIST . . . 91
6.11 Con lusion . . . 92
7 Cara térisation du bolus des spins marqués 95 7.1 Introdu tion . . . 95
7.2 Méthode . . . 96
7.3 Etude réalisée sur l'IRM 3T . . . 98
7.3.1 Résultats . . . 98
7.4 Etude réalisée sur l'IRM 1,5T . . . 103
7.4.1 Résultats . . . 104
7.5 Dis ussion des études à 3T età 1,5T et on lusion . . . 105
Con lusion de la partie 108 III Etude de la vasoréa tivité érébrale 111 Introdu tion de la partie 112 8 Proto ole expérimental 113 8.1 Administrationdes gaz . . . 113
8.1.1 Gaz disponibles . . . 113
8.1.2 Moyens d'administration . . . 114
8.2 Re ueil des paramètres physiologiques . . . 115
8.2.1 Appareil etparamètres mesurés . . . 115
8.2.2 Contrle de la abilitéde lamesure de la apniepar gaz expirés . . 116
9 Traitement des données 121
9.1 Pré-traitements . . . 121
9.2 Analyse statistique . . . 128
10 Optimisations du proto ole expérimental 131 10.1 Comparaisonde deux dispositifsd'administration des gaz . . . 131
10.1.1 Introdu tion . . . 131
10.1.2 Matériels etMéthodes . . . 132
10.1.3 Résultats . . . 132
10.1.4 Dis ussion . . . 134
10.1.5 Con lusion. . . 135
10.2 Etude de l'eet de l'inhalation du arbogènesur lesignal de perfusion . . 137
10.2.1 Introdu tion . . . 137
10.2.2 Matériels etméthodes . . . 138
10.2.3 Résultats . . . 139
10.2.4 Dis ussion et on lusion . . . 142
11 Mise en appli ation 145 11.1 Appli ation linique : lapathologie sténo-o lusive . . . 145
11.2 Appli ationen re her he : la maladied'Alzheimer . . . 148
11.2.1 Introdu tion . . . 148 11.2.2 Proto ole expérimental . . . 150 11.2.3 Premiers résultats. . . 151 11.2.4 Dis ussion . . . 152 11.2.5 Con lusion. . . 152 Con lusion de la partie 153 Con lusion générale 156 Annexe 1 160 Bibliographie 165
AIF Arterial Input Fun tion
ASL Arterial Spin Labeling
ASSIST Attenuating the Stati Signalin Arterial Spin Tagging
ATP Adénosine Tri-Phosphate
BASE BAsis image and SEle tiveinversion
BASSI Bandwidth-modulated Adiabati Sele tive Saturationand Inversion
BHE Barrière Hémato-En éphalique
BOLD BloodOxygenation Level Dependent
CASL Continuous ArterialSpin Labeling
CBF Cerebral BloodFlow
CBF 0
CBFà l'état basal
CBV Cerebral BloodVolume
CMRO 2
Cerebral Metaboli Rate of Oxygen
CMRO 2
|0
CMRO
2
àl'état basal CVR Cerebral VasoRea tivityDASL Dynami Arterial Spin Labeling
DPG Di-Phospho-Gly érate
DSC Dynami Sus eptibilityContrast
EPI E hoPlanar Imaging
EPISTAR E hoPlanar Imaging and Signal Targetingwith AlternatingRadio frequen y
FAIR Flow-sensitiveAlternatingInversion Re overy
FISP FastImaging with inthe Steady state Pre ession
FLASH FastLow Angle SHot
GRASE GRAdient and Spin E ho
HbO 2
oxyhémoglobine
MION Mono rystallineIron Oxide Nanoparti les
MTT Mean Transit Time
dHb désoxyhémoglobine
pO 2
pressionpartielle en oxygène
pCO 2
pressionpartielle en dioxyde de arbone
MNI Montreal Neurologi alyInstitute
OEF Oxygen Extra tion Fun tion
OEF 0
OEF àl'état basal
pCASL pseudoContinuous Arterial Spin Labeling
PASL Pulsed ArterialSpin Labeling
PetCO 2
End-Tidal Pressure of CO 2
PICORE ProximalInversion with a Controlfor O-Resonan e Ee ts
PULSAR Pulsed STAR labelingof Arterial Regions
QUASAR QUantitativeSTAR labeling
QUIPSS QUantitativeImaging of Perfusion using a SingleSubtra tion
QUIPSS II QUIPSS se onde version
RF Radio-Fréquen e
ROI RegionOf Interest
SAR Spe i AbsorptionRate
SNR Signal-to-NoiseRatio
STAR-HASTE Signal Targetingwith AlternatingRadio frequen y and Half
FourierSingle shot Turbo Spin E ho
TILT Transfer Insensitive LabelingTe hnique
TOF Time Of Flight
TSE Turbo SpinE ho
UNFAIR Un iNverted FAIR
USPIO
UltrasmallSuperParamagneti IronOxide
VSASL Velo ity Sele tive Arterial SpinLabeling
WET Water suppressionEnhan ed through T 1
L'Imagerie par Résonan e Magnétique est une modalité d'imagerie de l'eau des tissus
mous. Cette méthode non-invasive ore une résolution spatiale de l'ordre du millimètre
et une résolution temporelle de l'ordre de la se onde. Son inno uité permet l'utilisation
répétée hez l'homme e qui faitde l'IRM un outil diagnostiquede hoix. L'implantation
de esappareilsd'imageries'estgénéraliséedansl'ensembledelaFran edepuisunedizaine
d'années.Lesméthodesd'a quisitionsesontmultipliéespermettantnonseulementl'étude
à haute résolution spatiale des diérents organes d'un point de vue anatomique, mais
également fon tionnel.
L'IRM fon tionnelle (IRMf) est la te hnique d'imagerie la plus utilisée en neuros ien es
ognitives pour étudier le fon tionnement érébral hez lessujets sains et dans le as de
nombreuses pathologies neurologiques et psy hiatriques. Les méthodes d'IRMf reposent
sur l'utilisationd'un agent de ontraste exogène intravas ulaire ou endogène omme les
protons de l'eau artérielle qui permet d'observer les modi ations hémodynamiques et
métaboliques suite à une modi ation de l'a tivité neuronale. La mesure des
modi a-tions du débit et du volume sanguin érébral ainsi que l'oxygénation sanguine permet
d'estimer de façon indire telesvariationsde l'a tiviténeuronaledu sujetpendant
l'expé-rien e. En neuros ien es ognitives, l'IRM fon tionnelle s'est imposée grâ e à la mesure
du signal
BOLD
(Blood Oxygenation Level Dependent), résultant des variations simul-tanées du débit et du volume sanguin érébral ainsi que de la onsommation d'oxygène.Cette méthode repose sur l'hypothèse d'un ouplage neuro-vas ulaire onstant dans le
temps et entre sujets. Or, laréponse vas ulaireà une modulationde l'a tiviténeuronale
est variable selon les régions, l'âge, les ondition basales du débit sanguin érébrale et
des ara téristiques stru turelles des vaisseaux. Si la pertinen e du signal
BOLD
pour les études hez les sujets sains est largement démontrée, ette méthode ren ontre desdi ultés pour l'interprétation des résultats en présen e de pathologies, dès lors qu'une
altération de la perfusion érébrale, du ouplage neuro-vas ulaire ou de la vasoréa tivité
érébrale peut être suspe tée. Une partie de es di ultés dé oule du fait qu'ave une
mesure du seul signal
BOLD
,les ontributions relativesdes variationsde laperfusion et du métabolisme oxydatif au signal sont in onnues. L'IRMf basée sur une quanti ationdu débit sanguin érébral et de ses variations est une alternative,ave un a ès dire t à
un paramètrephysiologiqued'unegrandeimportan een linique.Couplée àlamesuredu
signal
BOLD
,ellepermetde s'aran hirdesvariationsphysiologiques inter-individuelles ou dans le temps, à des degrés divers suivant si la mesure du débit sanguin érébral estutiliséepour ara tériserlaperfusionbasale,pourquantier lesvariationsdudébit
simul-tanémentausignal
BOLD
oupour alibrerlesignalBOLD
etd'endéduiredesvariations de la onsommationd'oxygène. Le prin ipal in onvénient de la quanti ation desvaria-tionsdu débitsanguin érébralest méthodologique.Iln'estpasaisé d'obtenirdesmesures
réellementquantitativesd'un rapportsignal-sur-bruita eptable,et lesméthodes mêmes
élémentairesne sontpas disponibles ommer ialementsur les IRM aujourd'hui.
Une autre sour e de di ultés d'interprétation des résultats en IRMf linique est
l'alté-ration potentielle de lavasoréa tivité érébrale dans un grand nombre de maladies. Une
évaluation des variations du débit sanguin érébral au ours d'un stimulus vasomoteur
permet de ara tériser la vasoréa tivité érébrale de haque sujet, e qui ane
l'ana-lyse des données IRMf. Plus importanten ore, du faitde la liaisonétroite entre atteinte
neuronale et atteinte vas ulaire dans de nombreuses maladies,la quanti ationde la
va-soréa tivité érébrale pourrait révéler des altérations stru turales et fon tionnelles de la
ou pour l'orientationthérapeutique.
Leprésent projetd'IRM fon tionnellequantitativeappliquéeàlavasoréa tivité érébrale
omporte la mise en pla e, l'amélioration et l'optimisation d'une méthode d'a quisition
non-invasivedelaperfusion érébrale,l'optimisationd'unstimulusvasomoteur,lamiseen
pla e d'unepro édure d'analyse,etlamise en appli ation hez lespatientsan d'évaluer
le potentieldiagnostique de la mesurede lavasoréa tivité érébrale.
Ce travail de thèse a été réalisé au sein du laboratoire NeuroImagerie Fon tionnelle
et Métabolique, équipe
5
du Grenoble Institut des Neuros ien es. Il a été nan é par le luster11
de la région Rhne-Alpes : Handi ap, Vieillissement, Neuros ien es. La plateformeIRM CorpsEntierdel'InstitutFédératifde Re her he deGrenoble(IFR1)se omposed'unIRM
3
Tdédiéàlare her he etdedeuxIRM1, 5
T liniques,surlesquels de multiplestravaux méthodologiqueset étudesen neuros ien es ognitivessont réalisés.Ce manus rit est organisé en trois parties. La première expose le ontexte et l'objet de
l'étude,endé rivantlesaspe tsphysiologiquesetméthodologiquesde l'IRMfon tionnelle
ainsiquelesmotivationsetaspe ts te hniques del'imageriede lavasoréa tivité érébrale.
Lase ondepartietraitedesdéveloppementsméthodologiquesréalisésau oursdelathèse.
Après une étude bibliographique sur les te hniques de marquage des spins artériels, la
méthode développée et les optimisations de la séquen e RMN réalisées sont présentées.
Nousabordonsensuitelatroisièmepartie,sur l'appli ationde ette méthode àl'étudede
la vasoréa tivité érébrale. Tous les aspe ts te hniques de la mise en pla e de l'imagerie
de la vasoréa tivité sont présentés, de la mesure à l'analyse des résultats. Les premières
expérien es réalisées sont dé rites et suivies de la mise en appli ation de ette méthode
De façon générale, l'IRM fon tionnelle (IRMf) s'intéresse à l'étude de la fon tion d'un
organeplutt quel'étudede samorphologie.Ce iimplique laplupartdutemps lanotion
d'une dynamique des paramètres observés orrespondant à des variations de la fon tion
de l'organe étudié. La vaste majoritédes travaux en IRMf on erne le erveau et vise à
mieux omprendrelefon tionnementde elui- ien analysantlesrégionsquifon tionnent
ensemblepourréaliserdesa tionsetàidentierlesrégions érébralesquisontatteintespar
ertaines maladies.Lesparamètresmesurés en IRMfon tionnelle sontlereet des
onsé-quen eshémodynamiquesetmétaboliquesengendréesparlefon tionnementdesneurones
du erveau. De l'a tion au signal mesuré, une multitude d'évènements physiologiques et
métaboliques se produisent. Cette as ade d'évènements doit être bien ara térisée an
de mettre au point le plus nement possible les méthodes de mesure et d'interpréter
orre tement leurs résultats.
Dans ette partie, nous traitonsdes diérents aspe ts physiologiques etmétaboliques de
l'a tivité érébrale etnousdétaillonslesintérêtsetles méthodes de mesuredes diérents
paramètres a essibles en IRM fon tionnelle. Tout le fon tionnement n'est pas expli ité
i i, mais uniquement les termes et les onnaissan es importants à omprendre pour la
suite de l'exposé. L'intérêt et l'appli ationde es méthodes à l'étudede lavasoréa tivité
érébrale sont présentés.
Lepremier hapitreest onsa réàla ir ulationsanguine, ve teur del'oxygène etdes
nu-trimentsné essairesaufon tionnementdu erveau.Nousabordonslaperfusion érébrale,
phénomènephysiologiquequipermetd'alimenterlestissusenoxygèneetnutriments.Dans
le se ond hapitre, nous dé rivons lesdiérents paramètres physiologiques mesurables en
IRM fon tionnelle, ainsiqueleurs prin ipesde mesure.Ladernière se tion de e hapitre
s'arti ule autourde l'appli ationde es méthodesde mesureàl'imageriede la
vasoréa ti-vité érébrale.Unefois tous lesélémentsdu ontexte de l'étudeprésentés, nous abordons
Vas ularisation érébrale
Le erveau est omposé prin ipalement de deux types de ellules, les neurones et les
ellulesgliales. Il ontientenviron entmilliardsde neurones etentre dixà inquantefois
plus de ellulesgliales.Il existetrois typesde ellulesgliales:lesastro ytesqui entourent
les neurones et qui sont en onta t ave les vaisseaux érébraux, les oligodendro ytes
qui omposent la myéline, et la mi roglie qui intervient en as de lésion. Les neurones
sont liés entre eux par un grand nombre de onnexions, les synapses. En moyenne, un
neurone est onne té à inquantemilleautres neurones. L'inux nerveuxest transmisde
neurone enneurone par es synapsesquilibèrentdes neuromédiateurs.Lapropagationde
l'inux nerveux onsomme de l'énergiequi est fournie par la dégradationde
l'adénosine-triphosphate(ATP).Lesréservesde ettemolé ulesonttrèsfaiblesetsasynthèseparvoie
aérobie(quifournitleplusd'énergie)né essite duglu oseetdel'oxygène. Or,lesréserves
de glu ose sont négligeables dans le erveau. Par onséquent, les besoins énergétiques
sont ouverts par des apports ontinus de glu ose et d'oxygène qui sont a heminés vers
les tissuspar le sang àtravers lesvaisseaux sanguins.Une augmentationde l'a tivitédes
neurones entraîne une dilatationdes artériolesan d'a heminerune plus grandequantité
de nutriments pour soutenir ette hausse d'a tivité.
Le erveau de l'homme représente environ
2
% du poids total orporel et reçoit environ15
% du sang délivré par le ÷ur [Williams and Leggett, 1989℄. Il est très sensible à des variationsoudes interruptionsd'apportsanguin.Desmé anismesphysiologiquesrégulentla ir ulation érébrale ande maintenirun débitsanguin érébral onstantsur une large
gamme de onditions externes et internes. Ce i se fait aux dépens des autres organes si
né essaire.
Dans la première se tion de e hapitre les mé anismes de transport des métabolites
notammentl'oxygènesontévoqués.L'utilisationde esubstratparle erveauestdétaillée.
Une se onde se tionest onsa rée ausystème vas ulairequitransportele sangetpermet
lesé hangesdesmétabolitesentrelesangetlestissus.Ensuite,dansunetroisièmese tion,
le phénomène de perfusion érébrale est présenté etles modulationsfon tionnelles de e
1.1 Le transport des métabolites
1.1.1 Le sang
Lesang représente
8
%du orpshumain,soitunvolumed'environsixlitres. C'estun mé-langede omposants ellulairesensuspensiondansunliquideappeléplasmaquireprésente55
%du volumetotal du sang.Chaque ellule,pourvivre,doit en permanen ere evoirde l'oxygène, des substan es nutritiveset éva uer des dé hets et du gaz arbonique. Le rledu sang intervient par onséquent dans le transport : des gaz respiratoires (le dioxygène
etledioxyde de arbone),des nutriments,des hormones, desglobulesblan s, desdé hets
produits par l'organisme et de la haleur.
Le plasma ontient en moyenne
92
% d'eau qui fait o e de solvant. Les8
% restant se répartissent par environ7
% de protéines et1
% d'autres solutés. Les protéines plasma-tiques sont omposées approximativement de55
% d'albumine, de38
% de globuline, de7
% de brinogène et de quantités inmes d'hormones protéiques et d'enzymes. La fon -tion prin ipale de es protéines est de maintenir levolume de liquide qui ir ule dans lesvaisseauxsanguins.Lesautressolutéstransportésparleplasmasont:desnutriments,des
ellules, des hormones, des enzymes, des gaz dissous issus des pro essus de laventilation
pulmonaire ainsi que de nombreux éle trolytes.
Il existe trois typesde ellulessanguines : lesérythro ytes, lesleu o ytes etles
thrombo- ytes. Lagure 1.1représente es troiséléments.Lesérythro ytes ouglobulesrougessont
de petites ellules de
7 µ
m de diamètre, en formede disque aplatibi on ave. Ce sont les elluleslesplusnombreusesetlesplusspé ialiséesdel'organisme.Ilyen aentre4
à6
mil-lions par mm3
de sang. Leur rle onsiste essentiellement à approvisionner les ellules en
oxygène età éliminerle dioxyde de arbone produit par es dernières. Cette fon tion est
possiblegrâ eauxmolé ulesd'hémoglobineetd'anhydrase arboniquequ'ils ontiennent.
Dans un globule rouge, on dénombre
280
millions de molé ules d'hémoglobine, e qui représente environ30
%de son volume.Fig.1.1Lestrois ellulesdusang.Agau he,unérythro yte.Au entre,unethrombo yte.
A droite un leu o yte. Figure extraite de www.futura-s ien es. om.
Les leu o ytes ou globules blan s sont des ellules qui, d'une façon générale, protègent
le orps ontre l'invasion de mi ro-organismes ou de produits himiques étrangers et qui
beau oup moinsnombreux que lesrouges, entre
5 000
et10 000
par mm de sang, etleur diamètreest omprisentre5
et24 µ
m.Les thrombo ytes ou plaquettes sont des débris ellulairesde
3 µ
m de diamètre qui pro-viennent de l'é latement d'énormes ellules de la moelle osseuse rouge. Leurs nombresvarient entre
250 000
et400 000
par mm 3de sang. Ces plaquettes jouent un rle très
importantdans la oagulationsanguine.
1.1.2 Le transport de l'oxygène dans le sang
L'oxygène est véhi ulé par le sang depuis les poumons jusqu'aux organes, grâ e à
l'hé-moglobine ontenue dans lesérythro ytes. Unlitrede sang artériel ontientune quantité
d'oxygène équivalente à environ
200
ml d'oxygène gazeux à la pression atmosphérique égale à760
mmHg. L'oxygène est soitdissous dans le plasma, soitliéde façonréversible à lamolé uled'hémoglobine. L'oxygène est très peu soluble,seuls3
mld'O2
sont dissous
dansun litredesangàlapressionpartielleen oxygène danslesartères,soità
100
mmHg. Il yadon environ98, 5
%del'oxygène quiest transporté danslesang parl'hémoglobine.L'hémoglobine
L'hémoglobineest une protéine onstituée de quatre sous-unités liées ensemble. Cha une
d'elle est onstituée d'ungroupementmolé ulaire appeléhème etd'un polypeptide xéà
elui- i.Lesquatre polypeptidesd'une molé uled'hémoglobinesont olle tivement
appe-lés globine. Le nom de l'hémoglobine provient des deux mots : hème et globine. Chaque
groupement hèmed'une molé uled'hémoglobine ontientun ionde fer Fe 2+
sur lequel se
xe l'oxygène. Au total une molé ule d'hémoglobine peut xer quatre molé ules
d'oxy-gène. La xationd'une molé uled'oxygène sur une molé uled'hémoglobineentraîne une
modi ationde la onformation de l'hémoglobinequiaugmentel'anitédes trois autres
sites dexationpourl'oxygène. Ainsi,l'hémoglobineseretrouveleplussouventsoit
om-plètement oxygénée, soit omplètementdésoxygénée.
Le taux de saturation en oxygène de l'hémoglobine,
Y
, représente la proportion de mo-lé ules d'hémoglobinequi sont oxygénées, par rapport à laquantité totale des molé ulesd'hémoglobine, oxygénées
HbO
2
(oxyhémoglobine) et non oxygénéesdHb
(désoxyhémo-globine) :Y =
HbO
2
HbO
2
+ dHb
(1.1)
Le fa teur prin ipalqui détermine le pour entage de saturation de l'hémoglobinepar de
l'oxygène est la pressionpartielle en oxygène dans lesang, notée
pO
2
.L'eet de la pression partielle en oxygène sur la saturation de l'hémoglobine
La ourbe de disso iation entre l'oxygène et l'hémoglobine, appelée ourbe de Bar roft,
met en relation la saturation de l'hémoglobine par l'oxygène et la pression partielle en
oxygène.Laformede ette ourbeestunesigmoïde,surlaquelleondistingue deuxparties
Fig. 1.2 Courbe de disso iation oxygène- hémoglobine.
partiellesen oxygène omprises entre
10
et60
mmHg. La se onde est relativement plate, pour despO
2
supérieures à
60
mmHg. Ainsi, la xation de l'oxygène sur l'hémoglobine augmentedefaçonimportantejusqu'à60
mmHg,pressionàlaquelleY
estde90
%.Apartir de ettepression,lesaugmentationssupplémentairesdepO
2
s'a ompagnentd'unehausse
modéréede la saturation en oxygène de l'hémoglobine.Au niveau artériel,l'hémoglobine
est quasiment omplètement saturée, à environ
98
%. Lorsque la pression partielle en oxygène hute de100
mmHg (dans les artères) à40
mmHg (dans les apillaires), un dé ilitre de sang libère entre4
et5
ml d'oxygène pour100
mlenviron.Ceplateauestunfa teurdesé uritéen asdemaladiepulmonaireoudeséjourenaltitude
oùla
pO
2estabaissée, arjusqu'àune
pO
2de
60
mmHglaquantitéd'oxygènetransportée par l'hémoglobinereste pro he de90
%.Les modi ations de la ourbe de disso iation oxygène-hémoglobine
Plusieurs fa teurs modient la ourbe de disso iation oxygène-hémoglobine : la
pres-sion partielle en CO 2
, l'a idité du milieu, la température et la on entration en
2,3-diphosphogly érate (DPG) a
. L'augmentation de es fa teurs provoque un dépla ement
de la ourbevers ladroite: l'anitéde l'hémoglobinepour l'oxygène est alorsplus faible
pour une
pO
2donnée. La diminution de l'anité de l'hémoglobine pour l'oxygène ave
la baisse du
pH
est appelée eet Bohr. Par onséquent, la aptation de l'oxygène est légèrementmoinsbonnepour despO
2
supérieuresà
80
mmHgettrèsnettementdiminuée pour despO
2
plus basses. En revan he, la distribution d'O 2
aux tissus est fa ilitée ar
l'
HbO
2libère l'oxygène à des
pO
2plus élevées qu'à la normale. Ce dépla ement vers la
droite se ren ontre lors d'unea tivité métaboliquea rue: augmentation de la
tempéra-ture,a idoseouhyper apnie. La apniedésignelaprésen e dedioxydede arbonedansle
plasma.Une hyper apnie ara tériseun étatoùla pressionpartielleen CO 2
dans lesang
est augmentée par rapportàsa valeurnormale,égaleà
40
mmHgdans lesangartériel.A aDansleglobulerougehumain,le2,3diphosphogly ératejoueunrlerégulateurfondamentaldansle transportdel'oxygène.Ilselieàl'hémoglobinedésoxygénée.Enstabilisant ette onformation,ilfa ilite lalibérationd'oxygènedanslestissus.
l'inverse, une diminution de la
pCO
2est appelée hypo apnie.Plus un tissu est a tif,plus
sa
pCO
2, sa température et sa on entration en protons sont élevées et par onséquent,
il y a une augmentation de l'oxygène libéré etfourni aux ellules de e tissu. A l'inverse,
une diminution de es fa teurs dépla e la ourbe à gau he e qui entraîne une anité
de l'hémoglobinepour l'oxygène plus fortepour une
pO
2donnée. La saturation est alors
omplète au niveau alvéolaire et artériel. La distribution de l'oxygène aux tissus se fait
pour une
pO
2plus faible qu'àla normale.
1.1.3 Utilisation de l'oxygène par le erveau
La onsommation d'oxygène (
CMRO
2pour Cerebral Metaboli Rate of Oxygen) est un
paramètre physiologique intimement lié aux variations de l'a tivité neuronale et à
l'uti-lisation d'énergie par les tissus. La
CMRO
2est dénie omme la quantité d'oxygène
onsommée parunité detemps etpour unemasse detissu donnée. Unevaleur typiquede
onsommation d'oxygène est de l'ordre de
2 µ
mol/g/mindans le ortex [Mintun et al., 1984℄.Leprin ipedeFi krelieletauxde onsommationd'oxygènedanslestissusaudébitsanguin érébral etauniveaud'oxygénationveineusedu sang.Etantdonnéquel'oxygène
est transporté par les érythro ytes, leprin ipede Fi k s'é rit :
CMRO
2
= CBF × 4
Hb
tot
(Y
a
− Y
v
)
(1.2)Ave :
CBF
(CerebralBloodFlow),ledébitsanguin érébralenmlde sang/100gdetissu/min,[Hb
tot
]
, la on entration totale d'hémoglobine (oxygénée et désoxygénée) en mole par
millilitrede sang,
Y
a
etY
v
, la saturation en oxygène du sang artériel etveineux.Lefa teurquatre dansl'équation1.2tient omptedu faitqu'unemolé uled'hémoglobine
peut transporter quatre molé ules d'oxygène.
La fra tion d'extra tion en oxygène (
OEF
pour Oxygen Extra tion Fra tion) représente la diéren erelative de saturation en oxygène entre lesterritoires artériels etveineux.OEF =
Y
a
− Y
v
Y
a
(1.3)
Dansdes onditionsphysiologiquesnormales,
Y
a
estpro hedeunetY
v
de0, 6
.Lafra tion d'extra tion en oxygène est alors pro he de40
%.Lors de variations de l'état physiologique d'équilibre, en onsidérant que la saturation
artérielle en oxygène et que la on entration totale en hémoglobine sont onstantes, le
prin ipe de Fi k permet d'é rire les variations de onsommation d'oxygène omme la
somme des variations de débit sanguin érébral et de fra tion d'extra tion en oxygène
[Silbernahl and Despopoulos, 2001℄ :
△CMRO
2
CMRO
2|0
=
△CBF
CBF
0
−
△Y
v
(Y
a
− Y
v
)
0
=
△CBF
CBF
0
+
△OEF
OEF
0
Lestermesd'ordredeuxontété négligési i.Lesvaleursàl'étatinitialsontindiquéesave
indi e zéro.
Lors d'uneaugmentationde l'a tiviténeuronale,laquantité d'oxygène délivréeauxtissus
augmente beau oup moins que l'augmentation du débit sanguin érébral ar l'extra tion
d'oxygène diminue ave l'augmentation du
CBF
[Buxton and Frank, 1997℄. Des études lors de la modulation de l'a tivité neuronale rapportent un ratio entre les variations dedébit sanguin érébraletlesvariationsde onsommationd'oxygène allantde 2à5[Davis
et al., 1998, Kastrup et al.,2002, Hogeet al., 1999a, Marrett and Gjedde, 1997, Uludag
et al.,2004℄.
1.2 Le système vas ulaire
Le ÷ur doit assurer le transport du sang dans tout l'organisme an de garantir les
é hangesentre lesang etlestissus. Lesangquitte le ÷urparl'aorte,grosse artèrequise
ramieenvaisseauxdeplusenpluspetitsetdeplusenplusenplusnombreux:lesartères,
lesartériolespuisles apillaires.C'estauniveaudes apillairesques'ee tuentlesé hanges
entre les tissus et le sang. La densité moyenne des apillaires dans le erveau est de
400
apillairespar mm2
[Iade olaandNedergaard, 2007℄.Ces apillairesseregroupentensuite
pourformerlesveinules,puis desvaisseaux deplusen plusgros,lesveines,quiàleurtour
donnent deux grossesveines qui rejoignent le ÷ur. Les ara téristiquesfon tionnelles et
stru turelles des vaisseaux sanguins se modient au fur et à mesure qu'ils se ramient.
Lesparoisde l'aorteetdes artèressontri hesen tissusélastiqueseten mus leslisses.Ces
vaisseaux onduisentlesangverslesdiérentsorganes,ave peuderésistan eauux.Leur
élasti itépermetde maintenirundébitsanguinimportant.Lesartériolesreçoiventlesang
à débit onstant et sont munies d'une paroi ontra tile qui régule le débit sanguin dans
un organe.Laparoides apillairesest ne,sans mus lelissenitissuélastique.Ce sontles
sphin terspré- apillairesquirégulentl'é oulementdu sangàleurniveau.Lalongueurdes
apillairesvariede
10
à300 µ
m[Duvernoyetal.,1981℄etleurdiamètreestd'environ5 µ
m b[Pawliket al.,1981℄. La vitesse du sang àtravers les diérents vaisseaux est inversement
proportionnelleàlasurfa ede lase tion umulée de haquetypedevaisseaux.Lase tion
umulée des apillaires est beau oup plus grande que elle des artères. La vitesse et la
pression à l'intérieur des vaisseaux diminuent de l'aorte aux apillaires, permettant au
niveau des apillairesles é hanges entre les tissus et le sang, puis la vitesse ré-augmente
au niveau des veines. Les prin ipales propriétés du système vas ulaire (vitesse, se tion
umulée d'é hange...) sont données dans le tableau 1.1. La vitesse du sang dans l'aorte
est d'environ
30
m/s, elle se réduit onsidérablement pour atteindre moins de1
mm/s auniveaudes apillaires.Lasurfa ede se tiondes apillairesestde3500
m2
soitenviron
175
fois plus importante que elle des grosses artères. Les artérioles, les apillaireset les veinules sont ommunément appelés lami ro ir ulation.b
Leur diamètre est inférieur à elui del'érythro yte. Celui- ise déformepourpouvoir ir uler dans les apillaires.
A orte Grosses artères Bran hes artérielles Artérioles Capillaires V ein ules Bran hes v eineuses Grosses v eines V eines a v es Nombre 1 0,16.10
9
5.109
0,5.109
2 Pressionsanguine (mmHg) 100 40 25 20 2à4 Vitesse moyenne d'é oulement ( m.s -1 ) 30 18 5 1,5 0,02à 0,1 1 6 Diamètredes vaisseaux( m) 2,6 0,8 0,3à 0,06 0,002 9.10 -4 2,5.10 -3 0,15 à0,7 1,6 3,2 Surfa ede se tion de l'ensembledes vaisseauxpar atégorie ( m 2 ) 5,3 20 20 500 3500 2700 100 30 10 Volume de sang ( m3
) 180 250 250 125 300 550 1550 900 250Tab. 1.1 Propriétés des diérents vaisseaux au repos. D'après l'atlas de po he de
phy-siologie, [Silbernahl and Despopoulos, 2001℄
1.2.1 L'ar hite ture vas ulaire érébrale
Le sang arrive au erveau par les artères arotides internes gau he et droite quinaissent
dans le ou d'une bifur ation des artères arotides ommunes. Le erveau est également
alimentéparlesangissudesartèresvertébralesquiproviennentdesartèressous- lavières,
au niveau du thorax. Les artères vertébrales gau he et droite seréunissent et forme
l'ar-tère basilaire.Celle- i rejointla ir ulation venant des arotides internes dans un anneau
artérielàlabasedu erveau,quel'onappellelepolygonedeWillis(voirlagure1.3).Cet
anneau est un système de suppléan e vas ulairequi assure au erveau d'êtrealimentéen
sang même si une des artères du ou est lésée ouobstruée. A lasortie du polygone,trois
paires d'artères érébrales drainentlesang :l'antérieure, lamoyenne etlapostérieure qui
vas ulariselesrégions orrespondantesdu erveau.Cesartèressedivisentprogressivement
en petites artères, artérioles puis en apillaires.Le erveau est drainé par deux systèmes
de veines. Le sang qui provient du ortex traverse les veines à la surfa e du erveau et
rejoint le sinus veineux alors que elui qui arrive des régions profondes est olle té par
les veines entrales profondes. Le sang veineux quitte le erveau par les veines jugulaire
Fig. 1.3 Polygone de Willis, ave les artères entrantes et sortantes et les territoires
vas ulaires desservis, d'après un poster Sano, édité en 1995.
Fig. 1.4 Systèmeveineux du erveau, d'après Fun tionalBrain Imaging deWilliam W.
1.2.2 La barrière hémato-en éphalique
La barrière hémato-en éphalique (BHE), appelée aussi barrière sang- erveau, est une
membrane qui sépare les apillaires des ellules nerveuses. Les ellules de la paroi des
apillairessontliées entre ellespar desjon tionsserréesande régulerlestransfertsentre
le sang et le erveau. Ce type de jon tion ne s'observe pas dans les autres régions du
orps. En plus des jon tions serrées, les terminaisons en pied des astro ytes entourent
l'extérieur des ellules endothélialesdes apillaires[Nedergaard etal., 2003℄. Les ellules
endothéliales des apillaires, les astro ytes et les neurones forment e que l'on appelle
une uniténeurovas ulaire. Lessubstan es quisedissolventfa ilementdansla omposante
lipidique des membranes plasmiques traversent sans problème la BHE par diusion, tel
l'oxygène et le dioxyde de arbone. Les substan es peu liposolubles omme le glu ose,
et d'autres substrats importants du métabolisme érébral, se ombinent à des protéines
membranaires de transport situées sur les pieds astro ytaires [Iade ola and Nedergaard,
2007℄ an de passer la BHE. Ces éléments passent d'un té à l'autre de la BHE par
endo ytose. Lemouvementde l'eau àtravers laparoi des apillairessefaitpar ltration.
Le taux de ltrationest régit par l'équilibre de la pression hydrostatique intra- apillaire
ave le gradient de pression hydrostatique et osmotique. Le gradient de pression
hydro-statique représente ladiéren ede pressionentre le apillaireetleliquide interstitiel
.Le
gradient de pression osmotique est la diéren e de pression on otique d
entre le plasma
et le liquide interstitiel. Lorsque le sang arrive au niveau des apillaires, la pression de
ltrationàtravers laparoiestsupérieureàlapressionon otique,leliquidesedépla evers
l'espa einterstitiel.Al'inverse du otéveineux,leliquide entre dansle apillaire.La
bar-rière hémato-en éphaliqueest imperméable auxprotéines plasmatiques et auxmolé ules
de grandes tailles qui peuvent être dangereuses pour les neurones. Ainsi,la BHE isole le
système nerveux entraldu reste de l'organisme etassure ainsi sa prote tion.
1.3 La perfusion érébrale
1.3.1 Le débit sanguin érébral
Le sang fournit à toutes les ellules l'oxygène et les nutriments dont elles ont besoin. Le
débit sanguin érébral (
CBF
) représente la quantité de sang délivrée à une masse de tissu parunité de temps,soitenmlde sang/100gde tissu/min. Ledébitsanguin érébralest une grandeur physique qui permet de ara tériser le phénomène physiologique de
perfusion érébrale(ou irrigationdu tissu érébral).Aurepos hez l'hommesain,le
CBF
est d'environ50
à60
ml/100g/min et il est maintenu dans ette gamme de valeurs par l'autorégulation. Le ouplage neurovas ulaire et la vasoréa tivité érébrale le modulentpar une modi ation du tonus vas ulaire au niveau artériolaire. Les apillaires et les
astro ytes sont en onta t ave lesneurones ausein de l'unité neurovas ulaire qui par la
libération de neurotransmetteurs modie le tonus vas ulaire onduisant à une variation
du débit sanguin érébral [Iade ola and Nedergaard, 2007℄.
Leliquideinterstitielsesitueentreles ellulestissulaires. d
La pressionon otique est la pressionexer ée par lesprotéines lorsqu'elles sonten solution dans le plasma.
1.3.2 Le volume sanguin érébral
Le volume sanguin, (
CBV
pour Cerebral Blood Volume),est déni omme le volume de sang ontenudanslami ro-vas ularisation(artérioles, apillairesetveinules)d'unvolumede tissu érébral divisé par la masse du tissu ontenu dans e volume. Le volume
s'ex-prime en millilitres de sang pour 100 g de tissu, ou en fra tion volumique o upée par le
se teur sanguindans un voxel.Lesvaleurs de volume sanguin érébralrapportéesdans la
littérature sont omprises entre
2
et5
ml/100gde tissu selonlarégion érébrale onsidé-rée. Le volume sanguin varie en fon tion des onditions physiologiques et pathologiques(tumeurs, is hémies...).
Lors d'une modulation de l'a tivité neuronale, le volume sanguin érébral augmente
onjointement ave le débit sanguin érébral. Les variations du volume sanguin érébral
ontlieuprin ipalementdu otédesveinulesetveinespardilatationou ontra tionpassive
suiteàunemodulationdudébitsanguin érébral.Al'étatstatique,lavariationdevolume
est une onséquen e dire tede la variation du
CBF
. Grubb a établi la relationsuivante hez lesinge sous hyper apnie induitepar l'inhalation de CO2 [Grubbet al.,1974℄ :
CBV
CBV
0
=
CBF
CBF
0
α
(1.4) LestermesCBV
0 etCBF
0désignentlesvaleursinitialesde volumeetdébitsanguin
éré-bral.Grubb,trouveunevaleurdu oe ient
α
de0, 38
.Aujourd'hui,larelationde Grubb estgénéralementutiliséepourestimerlesvariationsdeCBV
àpartirdesmodi ationsduCBF
. Cependant, les valeurs du oe ientα
re ensées dans la littérature varient beau- oup. De nombreuses études ont été réalisées, ave diérentes modalités d'imagerie, lorsde lamodulationexpérimentale du débit sanguin érébralpar du CO 2
.Chezl'animal,un
α
pro hede0, 4
aétédéterminé[Leeetal.,2001b,Mandevilleetal.,1999℄.Chezl'homme, des valeurs omprises entre0, 29
et0, 73
ont été rapportées ave de fortes disparités ré-gionales [Ito et al., 2003, Rostrup et al., 2005℄. Ces hétérogénéités sont sus eptibles dereéter des diéren es entre lesméthodes de mesure [Grandinet al.,2005℄, la variabilité
régionaledeladensité apillaire[Cavagliaetal.,2001℄,lemé anismephysiologiqueutilisé
pourmodulerlaperfusion[Itoetal.,2001,2003℄,ledé alage temporelentrelesvariations
pré o es de
CBF
etdeCBV
qui reposent prin ipalementsur lesse teurs artériolaire et apillaire, et les variations plus tardives duCBV
qui reposent davantage sur le se teur veineux [Ito etal., 2005,Kim et al.,2007, Lee et al.,2001b, Mandevilleet al.,1999℄.1.4 Les variations fon tionnelles de la perfusion
éré-brale
1.4.1 Le ouplage neurovas ulaire
Le ouplageneurovas ulaire orrespondàl'augmentationlo aledudébit sanguin érébral
suite à une augmentation de l'a tivité neuronale. Ce ouplage a été observé il y a plus
d'un siè le [Roy and Sherrington, 1890℄. Depuis, plusieurs mé anismes ont été proposés
pour l'expliquer,tels que:
l'a tiond'ions et de métabolites lo aux :
K
+
,
H
+
l'a tionde neuromédiateurs ommeleglutamate,leGABA,ladopamine,lasérotonine,
l'a étyl holine [Fergus and Lee, 1997, Krimer et al., 1998, Reinhard et al., 1979, Sato
and Sato, 1992℄;
lalibérationdela tate,provenantdu métabolismeanaérobie duglu ose,etde
métabo-litesdel'a ideara hidoniqueprovenantdumétabolismeduglutamateparlesastro ytes
[Jakov evi and Harder, 2007℄;
lalibérationd'oxyde nitrique par lesneurones [Ran illa etal.,2006℄;
l'innervation dire tede lamus ulature artériolaire [Krimeret al.,1998℄;
la baisse de l'oxygénation initialeet de l'augmentationde la apnie lo ale [D'Esposito
etal., 2003℄.
L'augmentation du débit sanguin érébral est orrélée aux besoins en glu ose, en
par-ti ulier des astro ytes qui onvertissent la glutamine en glutamate (prin ipal
neuromé-diateur ex itateur) par gly olyse aérobie et anaérobie [Pellerin and Magistretti, 1994℄.
Cela onduità la libération de métabolites,de l'ATP, de
K
+et de CO 2
qui ont un eet
vasodilatateur [Attwell and Iade ola, 2002℄. A la suite d'une augmentation de l'a tivité
neuronale, le débit est fortement augmenté, environ
30
à50
% et jusqu'à100
% pour des stimuliforts.1.4.2 L'autorégulation de la perfusion érébrale
L'autorégulation de la perfusion est un mé anismequi permet de maintenir relativement
onstantelaperfusionlorsdevariationsdelatensionartérielle.Cetteparti ularitéesttrès
développée dans le erveau ar il requiert un haut degré d'homéostasie. Lorsque la
pres-sion de perfusion érébrale (diéren e entre la pression artérielle moyenne et la pression
intra rânienne)varieentre
40
et120
mmHgenviron, laperfusion érébralereste onstante [Paulson et al.,1990℄. Cette gamme de pressions est appelée le plateau d'autorégulation(voirlagure1.5). Larégulation estbasée surun mé anismequiinduitdes modi ations
de la résistan e vas ulaireen adaptant lediamètreartériolairesuite àune variationde la
pressionsanguine.Ainsi,dansle asd'unerédu tionde lapressionsanguine,lesartérioles
se dilatent pour maintenir la perfusion érébrale à son niveau. A l'inverse, si la pression
sanguine augmente, une vaso onstri tion se produit pour protéger le lit vas ulaire du
erveau. Quand lapression de perfusion érébrale ex ède leslimites du plateau
d'autoré-gulation, la résistan e des artères répond passivement à es hangements de pression, et
ledébitsanguin érébral augmenteoudiminuepassivement [Folino,2007℄.Une
hyperten-sion artériellepeut alors entraîner une augmentation du débit par vasodilatationpassive
ave un risque de rupture de la barrièrehémato-en éphaliqueetd'oedèmetissulaire,voir
d'hémorragie. A l'inverse, un ho hémodynamique peut s'a ompagner d'une rédu tion
passive du alibre artériolaire ave un risque d'is hémietissulaire.
1.4.3 La vasoréa tivité érébrale
La vasoréa tivité érébrale auxgaz ir ulants sedénit omme la apa ité des vaisseaux
à modier leur diamètre suite à un stimulus modulant la apnie, le
pH
ou la teneur en oxygène du sang. La variation du diamètre des vaisseaux érébraux module le débitsanguin érébral. La vasoréa tivité a lieu prin ipalement au niveau artériolaire [Morii
Fig. 1.5 Courbe d'autorégulation de la perfusion érébrale. D'après Lang et al. [2003℄.
Une hyper apnie (voir la dénition dans la sous-se tion 1.1.2 page 26), en présen e
d'anhydrase arbonique, entraîne une augmentation de la produ tiond'ions bi arbonate
(
HCO
−
3
) et d'ions hydrogène (H
+
) suite à la réa tion a ido-basique suivant l'équation
de Hendersson-Hasselba h :
CO
2
+ H
2
O ⇋ HCO
−
3
+ H
+
. Le tonus des mus les lisses vas ulaires est sensible aupH
. Une diminution dupH
onduit à une dilatation des ar-térioles. L'hyper apnie entraîne une hyperoxie par eet Bohr (voir la sous-se tion 1.1.2page26)[SilbernahlandDespopoulos,2001℄.Lesmodi ationsdetonusvas ulairene
mo-dient pas la onsommation d'oxygène, par onséquent la saturation en oxygène induite
par l'hyper apnie est augmentée auniveau veineux [Kety and S hmidt,1948℄.
L'hypoxiequi orrespondàunediminutiondelapressionpartielleenO 2
augmenteledébit
sanguin érébral. Cependant,lesmé anismesde modulationde lavasoréa tivité sousune
hypoxie sontmal onnus. La régionventro-latéraledu bulbeest sensibleà l'hypoxie etsa
destru tion altère la vasodilatation à l'hypoxie mais ne modie pas la vasoréa tivité au
CO 2
[GolanovandReis,1996℄.L'adénosineseraitlemédiateurde ettevasodilatationlors
d'une hypoxie modérée alors que les ions
H
+
et
K
+
joueraient un rle en as d'hypoxie
sévère [Johnston et al.,2003℄.
L'hypo apnie tout omme l'hyperoxie ont des eets inverses sur la vasoréa tivité
éré-brale. L'hyperoxie entraîne une vaso onstri tion ainsi qu'une diminution de la pression
partielle en CO 2
qui tend à renfor er lavaso onstri tion des vaisseaux. Les eets
vas u-laires à l'hyperoxie seraient dûs à l'ina tivation de la vasodilatationNO-dépendante par
l'augmentation de radi aux libres
O
−
2
[Dem henko etal., 2002℄.La vasoréa tivité est inuen ée par le sexe et l'âge. Elle est plus importante hez la
femme que l'homme d'environ
25
% [Kastrup et al., 1999b℄, et ellediminue ave l'âge en lienave lapertede tonusdu systèmevas ulaireau oursdu vieillissement[Rie keretal.,d'un fa teur deux est obtenu lors de l'inhalation de
5
% de CO 2[Si ard et al., 2003℄.
Les onditions physiologiques basales modient la vasoréa tivité : une vaso onstri tion
basale entraîne une réa tivité vas ulaire plus forte que si les vaisseaux étaient dilatés à
l'étatinitial[Si ardandDuong,2005℄.Lavasoréa tivitéestplusgrandedanslasubstan e
grise que dans la blan he [Vesely et al.,2001℄. Au sein de la matièregrise, des variations
régionales de vasoréa tivité sont observées. Elles pourraient être sous l'inuen e des
va-riations de ladensité mi rovas ulaire[Cavagliaet al.,2001℄, du tonusvas ulaire basal et
de la distribution hétérogène de neuromédiateurs vasomoteurs [D'Esposito et al., 2003℄.
Lesphénomènesvasomoteursquia ompagnentunemodulationd'a tiviténeuronalesont
di ilementdisso iablesde eux induits par des variationsde apnieet de on entration
en
H
+
.
Des altérations globales de la vasoréa tivité sont observées dans le as de pathologie
omme : l'hypertension artérielle hronique [Lavi et al., 2006℄, le diabète [Kadoi et al.,
2003℄, la mi roangiopathie [Bakker et al., 1999, Terborg et al., 2000, Hund-Georgiadis
et al.,2003℄, lestraumatismes râniens [Kelly etal.,1996, Munar etal.,2000, Lee etal.,
2001a℄,lamaladied'Alzheimer [Oishietal.,1999℄.Ilexiste égalementdesvariations
lo o-régionales:enavalde sténoseartérielle[Lythgoeetal.,2001,Vernierietal.,2001,Hamzei
et al.,2003℄,dans les épilepsies fo ales [Katayama et al.,1996, Weinand etal.,1995, Tae
et al., 2005℄ et dans le as d'a ident vas ulaire érébral [Rossini et al., 2004, Krainik
et al.,2005℄.
1.4.4 Variations fon tionnelles de la on entration en
désoxyhé-moglobine
Une variation de l'a tivité neuronale ou de la vasoréa tivité érébrale va moduler la
quantité de désoxyhémoglobine (
dHb
) présentedans un volumedonné du erveau. Cette on entration endHb
dépend de l'évolutiondes paramètres physiologiquesprésentés pré- édemment,àsavoir:la onsommationd'oxygène, ledébitetlevolumesanguin érébral.Le tauxde produ tionde désoxyhémoglobine est dire tementproportionnelàla
onsom-mation d'oxygène et une augmentation de la
CMRO
2
tend à augmenter la quantité de désoxyhémoglobine présente dans le erveau. Une augmentation duCBF
entraîne une hausse de l'oxygénationdu sang veineux (voir lasous-se tion1.1.3page 27) etparonsé-quentunediminutiondela on entrationen
dHb
.Cerehaussementdudébits'a ompagne d'une augmentation du volume sanguin érébral (voir la sous-se tion 1.3.2 page 32) quionduit à une quantité plus importante de sang partiellement désoxygéné, e qui réduit
l'eet de l'augmentation initiale de la perfusion. Dans l'ensemble, lors de modulations
physiologiques des paramètres métaboliques et hémodynamiques, les variations du débit
sanguin érébral sont généralement de bien plus grande ampleur que elles des autres
paramètres,sibien que 'estl'eet du
CBF
quidominelesvariationsde la on entration en désoxyhémoglobine dans le erveau.1.5 Con lusion
Le erveau est un organe hautement alimenté en sang. Le réseau vas ulaire régule le
transportdu sang an de répondre aux besoins des tissus en oxygène eten glu ose
un é hange important entre les apillaires et les tissus. L'hémoglobine est le ve teur de
l'oxygène.La omplexitéde ettemolé uleetsonniveaud'anitéave l'oxygèneassurele
transportetla libérationde l'oxygène de manièretrès e a e pour subvenir auxbesoins
en oxygène des tissus. Une augmentation des besoins en oxygène des tissus érébraux
entraîneune ommuni ation étroiteausein del'uniténeurovas ulairequiprovoque
l'aug-mentation de la perfusion érébrale par une dilatation des artérioles, 'est le ouplage
neuro-vas ulaire. La perfusion érébrale est également modiée par la vasoréa tivité
IRM fon tionnelle de la perfusion
érébrale
L'IRMfon tionnelleest uneméthoded'imagerieparRMN,apparuedanslesannées1990,
qui explore de nombreux aspe ts du fon tionnement du erveau. L'IRMfest sensible aux
variationsrégionales de laperfusion érébrale, du volume sanguin érébral et de
l'oxygé-nationsanguine.Ellepermetde artographierles onséquen esphysiologiqueset
métabo-liquesde lamodi ationde l'a tivitééle triquedu erveau lorsdelaréalisationde tâ hes
ognitives, motri esoudu traitementde stimulisensitifs(visuels, ta tiles,auditifs...).En
linique, l'IRMf est utilisée pour artographier les aires fon tionnelles hez des patients
atteintsde diverses pathologies (tumeurs, traumatismes, épilepsies...),évaluer l'e a ité
de traitements ou pour dénir les mé anismes de la réorganisation orti ale ou d'une
ompensationsuite à une lésion.
Dans e hapitre, nous présentons dans une première se tion les bases physiques de la
RMN. Dansune deuxième se tion,lesméthodes de mesure des paramètresa essibles en
IRMf sontprésentées : débit sanguin érébral, volume sanguin érébral et signal
BOLD
. Dans une troisièmese tion, l'utilisationde es paramètres pour les études fon tionnellesognitivesest abordéeainsiqueleurutilisationpourl'IRMfdelavasoréa tivité érébrale.
2.1 Bases physiques de la RMN
LephénomènedeRésonan eMagnétiqueNu léaireaétéobservéparlesphysi iensPur ell
et Blo hindépendemment en 1946. Leur travaux leur ontpermisd'obtenir lePrix Nobel
de Physique en 1952.
2.1.1 Le magnétisme nu léaire
Le noyau de l'atome est onstitué de protons et de neutrons qui ont un mouvement de
rotation individuel autour d'un axe passant par leur entre. Une parti ule qui tourne
induitun moment inétiqueappeléspin inétique(tospin en anglaissignietourner).En
mé anique quantique e moment inétique
−
→
I
s'é rit :
~
Une hargequitourneinduitautourd'elleun hampmagnétiqueauquelestasso iéun
mo-mentmagnétique.Ce momentmagnétique
−
→
µ
est représentéparun ve teurproportionnel au spin nu léaire :−
→
µ = γ~
−
→
I
~
|µ| = γ~
pI(I + 1)
(2.2) ave :
γ
le rapportgyromagnétique. Savaleur dépend du noyau,γ =
g×q
n
2m
n
(
g
est lefa teur de Landé,q
n
la harge du noyau etm
n
la massedu noyau),
I
lenombre quantique de spin,
~
la onstantede Plan k réduite,~
= h/2π
.Selon le modèle en ou he, au sein du noyau de l'atome, les nu léons se répartissent
sur diérentes ou hes d'énergie. Sur es ou hes, les neutrons d'une part et les protons
d'autre part s'apparient etleurs moments magnétiques s'annulent deux par deux an de
maintenir un niveau d'énergie nu léaire peu élevé et le plus stable possible. De e fait,
seul les atomes ànombre impair de nu léons possèdent un momentmagnétique.
2.1.2 Le phénomène de résonan e magnétique
Lorsque le moment magnétique est pla é dans un hamp magnétique
−
→
B
0
, orienté par onvention selon l'axe Z, sa omposantez
peut prendre2I + 1
valeurs, ha une possé-dant un niveau d'énergie qui lui est propre. Pour les appli ations en RMN, les noyauxd'hydrogène présentent l'avantage d'être nombreux dans l'organisme et de posséder un
rapport gyromagnétique important,
γ = 2, 68 × 10
8
rad · s
−1
· T
−1
. De e fait, la RMN
étudie prin ipalementleproton.Pour e noyau
I = 1/2
,par onséquent lespin peut être uniquementdansdeuxétatsditsparallèleouanti-parallèle.Ladistributionstatistiquedesspins sur lesniveaux d'énergie est donnée par la distributionde Boltzmann:
N
2
N
1
= exp(−
△E
kT
)
(2.3)ave :
N
2
etN
1
le nombre de protons pour ha une des deux dire tions,∆E
la diéren ed'énergie entre lesdeux niveaux,∆E = γ~B
0
,k
la onstante de Boltzmann,k = 1, 38 × 10
−23
J · K
−1
,
T
la températureen Kelvin.Les protons sont plus nombreux dans l'état parallèle qu'anti-parallèle, e qui génère un
ve teurd'aimantation
M
,orientédanslemême sensquele hampmagnétique−
→
B
0
soiten z :M = N
I(I + 1)~
2
γ
2
3kT
B
0
(2.4)= N
~
2
γ
2
4kT
B
0
(2.5) ave :
N
lenombre total de spins.La diéren e de populationentre les deux niveaux d'énergie est très faible.A
1, 5
T elle est de dix par million.Les transitions entre les deux niveaux de spin peuvent donner lieu à l'émission ou
l'ab-sorptionde photonsave unefréquen e
ω
0
ditefréquen e deLarmor, telleque~
ω
0
= ∆E
. Classiquement,on onsidère qu'en présen e d'un hamp magnétique−
→
B
0
, lesprotons sont animés d'un mouvement de pré ession autourdeB
0
àla fréquen e de Larmor :−
→
ω
0
= γ
−
B
→
0
(2.6)2.1.3 Modi ation de l'état d'équilibre et relaxation
Lors d'une expérien e IRM, on génère ave une bobine RF émettri e un hamp
magné-tique
B
1
os illant à la fréquen e de Larmor.B
1
est polarisé ir ulairement dans le plan (xy) perpendi ulaire àB
0
. Ce hamp magnétiqueB
1
est appliquépendant quelques mil-lise ondes, on parlealors d'impulsion RF.Ainsi l'aimantation,tout en pré essant autourde
B
0
,vasemettreàpré esserautourdeB
1
àlafréquen e−
→
ω
1
= γ
−
→
B
1
.Lorsquel'ex itation RF est arrêtée, l'aimantation retourne vers son état d'équilibre en pré essant, l'antenneRF reçoit le signal des protons. La omposante transversale de l'aimantation diminue,
alors que la omposantelongitudinaleaugmente. La dé roissan e de l'aimantation
trans-versale traduit la perte de ohéren e entre les spins due à l'intera tion des spins entre
eux (relaxation spin-spin). La diminution de l'aimantation transversale se fait selon une
exponentielle dé roissante ave une onstante de temps égale à
T
2
, appelée le temps de relaxationtransversale.Larelaxationlongitudinaleestliéeàl'intera tiondesspinsave lemilieu(relaxationspin-réseau)et orrespond auretouràl'équilibrethermodynamiquedu
système. Cette relaxationest dé rite par une exponentielle roissanteave une onstante
de temps
T
1
, appelée le temps de relaxation longitudinal. Les valeurs des onstantes de tempsT
1
etT
2
sont spé iques à haque tissu. Elles dépendent également de l'intensité du hamp magnétique statiqueB
0
. A ause d'hétérogénéités du hamp magnétique, le déphasage entre les spins peut être a éléré, onduisant à une relaxation plus rapide dusystème.Onnotela onstantede tempsde etterelaxation
T
∗
2
.Uneméthodepour suppri-merl'eetde eshétérogénéitésestlaséquen ed'é hodespinquipermetderefo aliserlesdéphasages liés auxhétérogénéités du hamp statique tout en onservant lesintera tions
spin-spin dont le déphasage induitest irréversible.
Les équations de Blo h permettent de dé rire l'évolution de l'aimantation au ours du