COMPTE-RENDU Rencontre régionale textile
Villeneuve d’Ascq, le 20/01/2017
Présents :
Martine Aubry (université Lille 3 - IRHiS / Proscitec ) Jean-Pierre Balduyck (Les Amis du CIRETEX)
Florence Bétérous (Musée des Dentelles et Broderies, Caudry) Valérie Bouré (Office du tourisme du pays du Vermandois) Vincent Boutry (Université Populaire et Citoyenne de Roubaix) Ophélie Brasselet (Musée des Dentelles et Broderies, Caudry) Olivier Clynckemaillie (Musée de la Rubanerie Cominoise - Belgique)
Camille Douay (La Manufacture, Musée de la Mémoire et de la Création Textile, Roubaix) Georges Dubois (Les Amis de la Lainière et du Textile)
Eric Fossey (Ecomusée de l’Avesnois, site Fourmies) Corinne Hélin (université Lille 3 - IRHiS)
Eric Kergosien (Université Lille 3 - GERIICO)
Jean-Pierre Lenski (PHER - Patrimoine Histoire et Etude du Repassage) Marcel Marchand (Université Populaire et Citoyenne de Roubaix)
Mélanie Rabette (Proscitec)
Anne-Marie Stiévenart (Proscitec - club textile)
Gérard Tiberghien (Les Amis du CIRETEX / Proscitec) Ludivine Verger (Maison du Textile, Fresnoy-le-Grand)
Mathilde Wybo (Coordinatrice DENIM - université Lille 3 - Laboratoire IRHiS) Excusés :
Francis Bohée, Les Amis de la Lainière et du Textile - Wattrelos Rémi Cardon, étudiant-stagiaire (université Lille 3 - STL) Flore Godon, étudiante-stagiaire (université Lille 3 - IRHiS) Stéphane Michonneau (directeur de l’IRHiS)
Chang Ming Peng, professeur d’histoire de l’art (université Lille 3) La Maison du Patrimoine d’Avesnes-les-Aubert
Rappel du contexte :
Cette seconde réunion s’inscrit dans le cadre du projet DENIM en partenariat avec l’association Proscitec . L’objectif est d’animer un espace de travail participatif et collaboratif sur le patrimoine 1 textile régional des Hauts-de-France et de Belgique, pour aider les acteurs dans leurs propres dé- marches mais qui ont des objectifs communs et transversaux ; de permettre aussi une visibilité plus forte du domaine textile, de l’histoire des gens du textile, du patrimoine d’hier et d’aujourd’hui.
La première réunion a eu lieu le 10/11/2016 à l’IRHiS (Université Lille 3).
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1 / La valorisation des fonds et des collections patrimoniales
• Point sur l’inventaire partagé des collections (Proscitec)
M. Aubry est en charge de la création de l’outil qui vise à accompagner les membres du réseau Proscitec dans l’inventaire de leurs collections muséales, toutes thématiques confondues. Elle présente son état d’avancement. Une première version de test sera présentée au réseau à l’auto- mne 2017. Voir le compte rendu de la réunion qui a eu lieu le 14/12/2016.
• Entretenir une veille sur la conservation des fonds et des collections
M. Wybo rappelle que cet espace de travail en réseau doit permettre d’échanger de l’information sur l’état des collections, d’éventuels besoins et difficultés particulières rencontrées par les acteurs pour leur conservation (stockage, etc.).
• Elaborer un thesaurus/lexique du textile propre à la région Hauts-de-France / Belgique Cette piste de travail a été évoqué lors de la dernière réunion du 10/11/2016. Un groupe de travail pourrait être mis en place sur ce sujet dans les prochains mois. J-P Rigaut (APMSV ) avait souli2 - gné, lors de la réunion du 10/11/16, l’importance de partager un langage commun pour pouvoir échanger et travailler ensemble. La construction de ce lexique doit venir en appui du travail d’inve- ntaire réalisé par les associations et les institutions patrimoniales.
E. Kergosien indique qu’un stage est financé dans le cadre du projet DENIM sur ce travail. Des résultats seront donc visibles dès cet été.
O. Clynckemaillie évoque le travail réalisé au sein de la fédération Wallonie-Bruxelles sur la réali- sation d’un thesaurus sur le textile. Des difficultés ont été rencontrées au niveau de l’appréhension scientifique du thesaurus et de la prise en compte, parallèlement, des réalités vernaculaires. C’est important, rappelle-t-il, que des mots employés par les acteurs du textile, et qui ont donc du sens, apparaissent aussi. Ils sont notamment présents dans les enquêtes ethnologiques. Il y a aussi des mots qui n’ont pas la même signification dans le sud ou dans le nord du pays. C’est important de construire ce thesaurus pas à pas, notamment au moment de remplir les fiches d’inventaire.
E. Fossey ajoute qu’il serait intéressant de proposer une démarche participative afin que les pu- blics ou visiteurs contribuent à critiquer et à enrichir les terminologies proposées. Cela permet d’associer le témoignage vivant, la participation active des publics et la recherche scientifique.
• Valoriser le fonds scientifique de l’IRHiS sur le textile
M. Wybo souligne la présence d’un important fonds scientifique concernant le textile au sein de l’université de Lille et en particulier à l’IRHiS (ouvrages, thèses, fonds privés déposés comme celui de la société industrielle du nord de la France). L’IRHiS et GERiiCO réfléchissent à la manière de valoriser ce fonds. Quelques numérisations d’ouvrages ont été réalisées en 2016 et intégrées dans la bibliothèque numérique d'histoire régionale NORDNUM (http://nordnum.univ-lille3.fr).
Association de Préfiguration du Musée du Sous-Vêtement.
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• Utiliser les outils du numérique pour partager l’information sur le patrimoine
E. Kergosien présente une des spécificités du travail mené par GERIICO dans le domaine des sciences de l’information et de la communication, qui est le traitement de l’information.
Ces travaux scientifiques s’inscrivent dans un contexte particulier qui est celui de l’ouverture des données (politique des données ouvertes ou open data), démarche actuellement prônée par le mi- nistère de la culture et de la communication, institution qui finance le projet DENIM. E. Kergosien résume les grandes lignes de la feuille de route présentée à Paris en décembre dernier . 3
Il indique que nous avons intérêt à travailler dans ce sens, dans le long terme.
Dans le projet TectoniQ (http://www.ekergosien.net/tectoniq/) mené dès 2014 sur la thématique du patrimoine industriel textile au sein de GERIICO, l’objectif était de recueillir des données issues d’institutions patrimoniales (textes, images, sons, vidéos) pour les mettre en relation grâce à des logiciels permettant de relier des données de type hétérogènes.
Dans un premier temps, pour identifier les données, il a fallu identifier les acteurs (producteurs de données). Des entretiens ont été réalisés ainsi qu’un travail à partir du web (veille automatique).
Le résultat a été la réalisation de cartographies d’acteurs du patrimoine textile . 4
On sait en effet rechercher dans des textes numérisés des informations (thèmes, lieux, dates, etc.) de manière automatique (grâce à des logiciels). C’est le travail que réalise en ce moment Rémi Cardon, étudiant-stagiaire au sein du laboratoire STL (Savoirs, Textes, Langage).
L’intérêt, à terme, sera de pouvoir croiser les documents et les sources qui auront été indexées ou référencées et qui sont aujourd’hui présentes, stockées dans de nombreuses structures.
2 / Recueillir et animer la mémoire vivante du textile
• J-P. Balduyck indique qu’il est important d’apporter aussi tout ce qui constitue la mémoire vivante du textile, l’action culturelle, les activités économiques d’aujourd’hui.
• M. Wybo fait un rappel des démarches récentes et en cours en matière de collecte . 5
• M. Marchand (UPC/UGT) présente les dernières notices biographiques recueillies par ses soins auprès d’anciens salariés du textile.
Journée d'études "Le web sémantique pour les données culturelles, bilan et perspectives de la feuille de route du ministère de la
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culture et de la communication" organisée le 12 décembre 2016 à l'Institut national de l'histoire de l'art (INHA) à Paris.
Voir notamment le rapport de stage de M.A. Berthelot, Identifier et cartographier les acteurs d’un territoire : cas appliqué à la théma
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tique du patrimoine de l’industrie textile de Lille Métropole, Mémoire de stage du Master 2 IDEMM, département Sciences de l’Informa- tion et du Document, Université Lille 3, 2016 ainsi que les cartes visibles sur le site web : http://www.ekergosien.net/tectoniq/
Il s’agit notamment du projet « Paroles textiles » (La Manufacture, musée de la mémoire et de la création) et l’état des lieux des té
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moignages oraux sur le textile réalisé par Camille Douay en 2013 ; la base de données « Mémoire vivante » qui recense les projets- mémoires menés dans le Nord depuis une quinzaine d’année ; le recueil de notices biographiques auprès d’ancien(ne)s salarié(e)s du textile (projet Chercheurs Citoyens, UGT) ; les entretiens filmés menés dans le cadre du projet DENIM début 2017, la réflexion menée par Proscitec sur la collecte de la mémoire, les démarches du Ciretex, des Amis de la Lainière…
• E. Kergosien remarque que différentes cartographies d’acteurs ont été réalisées depuis 2015 (cartes du projet TectoniQ, « carte des gens du textile »). N’y-a-t-il pas des choses à mutualiser pour combiner l’existant ?
• Il indique également qu’un des besoins du pôle de compétitivité Up Tex est d’identifier et de valo- riser les savoir-faire des entreprises régionales.
• M. Rabette propose de mettre à plat les compétences de chacun en matière de collecte pour les mutualiser.
3 / Construire ensemble
Deux pistes sont discutées :
a) La consolidation d‘un espace de travail ouvert et la définition d’objectifs communs pour les 4 prochaines années en vue du dépôt d’un dossier Interreg en octobre 2017 E. Fossey énonce les enjeux pour les structures : visibilité, mutualisation, coproduction. Deux pro- positions sont évoquées au cours de la discussion, qui pourraient s’articuler ensemble.
Proposition 1 : la création d’un portail numérique pour relier les sources
• E. Kergosien propose la création d’un portail numérique destiné, à moyen terme, à valoriser un ensemble de ressources, textuelles, visuelles, immatérielles (témoignages).
• V. Boutry souligne l’importance de réfléchir aux besoins d’accès à ces informations aujourd’hui, pour que cet outil soit vraiment utile et utilisé par les gens.
Ce projet peut constituer la première étape de la constitution d’un learning center, équivalent du centre de ressources proposé dans le projet de la cité régionale de l’histoire des gens du textile.
Proposition 2 : la réalisation d’une exposition commune
C. Douay propose la mise à disposition de la Manufacture (espace de 350m2 d’exposition) pour le montage d’une exposition commune à Roubaix (fin 2018 ?). L’objectif est de créer une habitude de travail ensemble, de présenter la richesse des initiatives, de donner de la visibilité aux structures.
Pour G. Tiberghien, il est essentiel de faire quelque chose ensemble autour d’un projet commun qui pourrait permettre au grand public de comprendre l’évolution du textile dans tous les domaines.
Il faudrait trouver un fil rouge et que chacun puisse, dans son domaine particulier, apporter une contribution, un regard particulier.
Pour O. Clynckemaillie, il est important de ne pas cloisonner les choses, de travailler ensemble sur des thématiques. Cette synergie permettra de donner du sens à nos structures.
Il ajoute qu’il est important d’intégrer l’histoire sociale du textile et des flux (flux migratoires, flux de matières) pour rendre une certaine fierté aux gens qui ici ont eu souvent une vision soit passéiste, soit négative du textile. S’il y a encore aujourd’hui des entreprises textiles qui fonctionnent, c’est parce qu’il y a eu des prises de risque de la part de certaines entreprises.
V. Boutry insiste sur la nécessité du questionnement sur le sens et les objectifs : pourquoi veut-on parler de cette histoire aujourd’hui, de quels savoirs a-t-on besoin ? Comment cette histoire et ces savoirs peuvent-ils éclairer l’avenir ? Il faut amener de la discussion, du débat. L’UPC souhaite ar- ticuler ces questionnements avec les enjeux de la transition écologique et environnementale.
M. Aubry mentionne existence d’un axe de travail sur les guerres à l’IRHiS (histoire des migrations au moment des guerres 14-18 et 39-45, destructions et reconstructions des manufactures). Il peut donc y avoir des historiens contributeurs. M. Wybo ajoute qu’il y a aussi un séminaire « travail, ap- prentissage, savoir-faire » (axe 2) qui porte sur l’histoire de la formation et de la transmission des savoirs dans le monde du travail et des arts. Des chercheurs travaillent également sur l’histoire des entreprises, de la mode et du vêtement. M. Wybo ajoute que le rapport scientifique du projet Chercheurs Citoyens RECCITS sera prochainement achevé. Il fait le point sur les questions qu’il serait intéressant de poser au passé comment celle de l’innovation (technique et sociale), de l’hi- stoire de l’immigration, des échanges et de la mondialisation.
G. Dubois insiste sur l’importance de montrer l’histoire de l’innovation technique qui se poursuit aujourd’hui. De nombreuses inventions ont été le fait d’ingénieurs mais d’ouvriers aussi.
Des discussions ont lieu sur la forme : exposition réalisée dans un lieu unique agrémentée d’une programmation ou itinérante, visible en plusieurs lieux ? L’objectif est de permettre une égale ac- cessibilité de cette exposition pour les habitants de la région et de Belgique.
b) Le financement
• M. Wybo : le projet MAILLES a été déposé par GERIICO auprès de la MESHS (appel à projets 6 7 structurants) en novembre 2016. La réponse est attendue le 23/01. 30 000 euros ont été de- mandés pour préparer un dépôt Interreg.
• Perspective d’un dépôt de dossier Interreg (automne 2017) :
- Un projet Interreg est un projet de valorisation du territoire/sociétal.
- Recherche d’un financement structurant de 3 à 4 ans, qui pourrait soutenir différentes structures dans cette dynamique commune, sur tous les points.
- Enjeu de l’élargissement du réseau d’acteurs, rencontres d’acteurs belges.
- Besoin d’un co-financement 50% donc un travail important à mener pour trouver des contributeurs financiers, travail de communication, etc.
Conseil régional :
A ce sujet, J-P. Balduyck rappelle que le principe d’un learning center textile a été acté au contrat de plan Etat-Région (CPER) 2015-2020. Besoin du soutien des élus.
Pôle de compétitivité Up Tex :
« Mailler les savoirs : quels enjeux autour de la mise en relation des données numériques et des savoirs sur le patrimoine industriel
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textile en région Hauts-de-France ?»
Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société (Lille).
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Des contacts ont été pris entre le laboratoire GERIICO et Up-Tex qui dispose d'une fondation qui soutient la recherche. Cet acteur pourrait nous appuyer rapidement et participer à la démarche. Il faut lui présenter un plan financier avec des échéanciers précis.
M. Wybo ajoute qu’il est souhaitable et logique que, dans la perspective d’un dépôt interreg, la construction du budget se fasse avec le soutien et la participation du secteur privé.
c) Les modalités de travail en 2017
Le premier temps de travail est stratégique dans la perspective d’un dépôt Interreg. Il faut définir un projet, une stratégie commune associée à un programme d’action pour les 4 ans à venir (2018- 2022), les besoins et les moyens.
Un comité de pilotage doit être créé pour monter le dossier. Toutes les structures présentes sou- haitent participer. Certaines personnes doivent être déléguées. Des réunions plénières seront in- tercalées avec des temps de relecture et d’amendement.
Des travaux en sous-groupes seront à envisager. Un questionnaire pourra être réalisé et transmis aux structures pour identifier les formes de contributions qu’elles pourraient apporter, leurs besoins (humains, financiers), le rythme de travail qu’elles envisagent.
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