Présentation
Versailles représente aujourd’hui l’image de marque de la France dans le monde entier. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, ce lieu de prestige est l’objet de vastes campagnes de réhabilitation et de sauvegarde, renforçant sa fonction touristique et sa muséification (terme à connotation péjorative qui désigne la mise en valeur d’un objet patrimonial en vue d’assurer à la fois son développement touristique et sa conservation).
Entretenir, conserver et protéger l’objet patrimonial sont devenus les chantiers usuels au château et dans ses jardins.
Document 2 : Le tourisme première recette du château de Versailles
En 2018, si l’on exclut le legs exceptionnel de 21,6 M€ destiné à l’enrichissement des c o l l e c t i o n s , l e s r e s s o u r c e s p r o p r e s représentent 65 % des ressources globales de l’Établissement.
Document 1 : Une destination privilégiée des touristes.
En 2018 le monument dépasse la barre des 8 millions de visiteurs pour la première fois. Il est ainsi le troisième monument le plus visité de la région, derrière la cathédrale Notre-Dame et le Musée du Louvre, à Paris.
B. Versailles, une vitrine de la France. Activité 3
Comment le château de Versailles est-il devenu un symbole de la culture française, y compris à l’international? Pourquoi peut-on dire qu’il est au coeur d’enjeux économiques majeurs? (notions clés = Muséification, Mécénat, ).
Des touristes venus du monde entier d’après le rapport d’activité du château de Versailles en 2018.
France 1 274 000
États-Unis 925 000
Chine et Taïwan 613 000
Italie 276 000
Brésil 221 000
Japon 214 000
Corée du Sud 208 000
En euros En pourcentage
Billetterie 62 032 938 51,4
Subventions de l’État 14 037 295 11,5
Mécénat, dons et legs 33 030 160 27,4
Valorisation du domaine 8 287 669 6,9
Coproduction de spectacles et
d‘exposition 810 787 0,68
Activité commerciale (édition, ventre
de produits) 733 920 0,60
Recettes diverses 1 407 075 1,16
Autres subventions (UE, collectivités) 453 392 0,36
Total 120 793 236 100
Document 4 : marques de luxe, nouveaux mécènes du château de Versailles
À Versailles, les Cartier, Louis Vuitton, Chanel, Breguet, Hermès ont remplacé les Rockefeller et David-Weill d’hier. Ils contribuent à la bonne marche du château par des dons financiers ou du mécénat de compétence, un apport de produits ou de technologie. Quand il ne reste plus goutte du budget annuel de 123 millions d’euros, qui inclut le financement public en provenance d’un État opposé à toute augmentation de sa contribution, ce sont eux qui remettent au pot pour un bassin à sec, une toiture qui ploie, une sculpture en manque de patine, un bosquet défraîchi… Sans oublier les acquisitions et les expositions d’art contemporain, comme celles de Jeff Koons ou d’Anish Kapoor, qui attirent et font le buzz mais coûtent affreusement cher. Entre 2012 et 2018, les marques de luxe ont apporté 19,38 % du mécénat de l’établissement (…). Le mécénat de luxe s’accorde bien à Versailles, les marques trouvant un écrin adapté à leur communications. En effet, la loi mécénat de 2003 prévoit, que pour chaque don financier, 2% de cette donne soit rétrocédés au donateur sous forme de contrepartie (…) Un jeu auquel Versailles excelle proposant la galerie des Batailles pour 60 000 euros le dîner (…) Le 11 mars, Rolex a fait son entrée au château, annonçant la restauration du cabinet d’angle du roi Louis XVI. (…) C’est dans ce cabinet personnel donnant sur la cour royale que Louis XVI avait reçu Benjamin Franklin, artisan de l’indépendance américaine. Un choix cohérent pourRolex, très présent sur le marché nord-américain.
Roxana Azimi, « Les marques de luxe, nouveaux mécènes du château de Versailles », Le Monde, 22 Mars 2019.
Document 5 : Les controverses autour de l’attraction des expositions d’art.
Actuellement exposé au musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne, Anish Kapoor est un des artistes les plus critiqués de la scène artistique contemporaine. En 2015, quand le château de Versailles donne carte blanche au p l a s t i c i e n b r i t a n n i q u e , s a s c u l p t u r e monumentale Dirty Corner, surnommée Le Vagin de la Reine, fait débat. Certaines personnalités du monde culturel condamnent la connotation sexuelle de la sculpture quand d’autres saluent la liberté d’expression qu’elle représente. Exposée dans les jardins du château, l’œuvre est vandalisée de nombreuses fois. Des inscriptions haineuses dégradent l’extérieur de cet immense tube d’acier. L’artiste refuse alors de les effacer, estimant qu’elles font partie intégrante de l’œuvre.
Anish Kapoor, Dirty Corner, 2015