HAL Id: hal-02831422
https://hal.inrae.fr/hal-02831422
Submitted on 7 Jun 2020
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Dispersion à longue distance des propagules (pollens, graines, spores): approches empiriques et statistiques
Etienne K. Klein, Joel Chadoeuf, Samuel Soubeyrand, Celine Devaux, Claire Lavigne, Frédéric Austerlitz, Sylvie Oddou, Francois Lefèvre, Christian Pichot
To cite this version:
Etienne K. Klein, Joel Chadoeuf, Samuel Soubeyrand, Celine Devaux, Claire Lavigne, et al.. Disper- sion à longue distance des propagules (pollens, graines, spores): approches empiriques et statistiques.
Journée Dispersion du groupe Environnement de la SFDS (Société Française de Statistique), May 2005, Paris, France. 36 p. �hal-02831422�
Dispersion à longue distance des
propagules (pollens, graines, spores):
approches empiriques et statistiques
Etienne Klein, Joël Chadœuf, Samuel Soubeyrand, Unité de biométrie, INRA Avignon
Céline Devaux, Claire Lavigne, Frédéric Austerlitz, Ecologie Systématique Evolution, Orsay
Sylvie Oddou, François Lefèvre, Christian Pichot
Unité de Recherche Forestière Méditerranéenne, INRA Avignon
Principe de l’approche statistique/empirique
– Utiliser des observations aux échelles spatiales et temporelles d’intérêt, pour estimer la dispersion
– Travailler sur la dispersion « efficace » [matériel biologique doit être viable à l’arrivée]
– Dispersion d’une génération à la suivante
– Approche valable aussi pour la dispersion par les animaux
– Caractériser l’échelle à laquelle se produit la dispersion et aussi la forme de la dispersion réalisée
– Modèles « robustes » plus qu’ « exacts »
– Ne mettre dans le modèle que très peu d’information, mais
certaine
Historique (très partial et partiel):
– Bateman (1943): forme de la fonction de dispersion du pollen suivant le vecteur (vent vs. insectes)
– Gregory (1968): caractériser le gradient de dispersion des spores (exponentielle vs. géométrique)
– Portnoy et Wilson (1993): forme de la queue de dispersion des graines
– Ribbens (1994), Clark (1998), Tufto (1997): prise en compte de la position des sources dans des dispositifs « complexes »
– Greene (1989), Tufto (1997), Clark (1999), Klein (2003):
Modèles quasi-mécanistes
– Burczyk (2002), Austerlitz (2004) …: utilisation de
l’information génétique
Intensités fp
Positions xp
+
Modélisation par noyau de dispersion
Noyau de dispersion γ(x)
πp
( )
x = fpγ(
x− xp)
fp ′ γ
(
x− xp ′)
′ p
I x ( ) = f
p ′γ ( x − x
p ′) ∑
p ′
∑ = f ∗ γ( x )
Intensité du nuage en x: Composition du nuage en x:
Pourquoi et comment caractériser le noyau de dispersion ?
Phénomènes biologiques sensibles au
noyau de dispersion
Avancée d’un front de colonisation
Le modèle de réaction-diffusion
où C(x,t) est la densité d’individus au point x au temps t, D est la constante de diffusion et R est la fonction de réaction. Alors, si
( ) ( ) ( ( ) ) ( ) { }
02 2
1 0
,
, ,
,
=
=∂ +
= ∂
∂
∂
M
xx C
t x C R t
x x
D C t
t x C
v
∞= 2 D R (0) ′
R ′
( )
0 C ≥ R C( )
Avancée d’un front de colonisation
Le modèles déterministes d’integro-différence (Mollison 1977, Kot 1996)
Cas particulier: si γ est un noyau gaussien ce modèle est équivalent à une équation de réaction-diffusion avec D=σ
2/2. On retrouve une vitesse d’avancée du front constante
Cas général:
– Si γ est un noyau exponentiellement borné, le front avance à une vitesse constante (asymptotiquement)
– Si γ est un noyau non exponentiellement borné, le front avance à une vitesse croissante et divergente
∂C
∂t ( ) x, t = R
0( K − C x, ( ) t ) C y, ( ) t γ ( x − y ) dy
−∞
+∞
∫
C
t+1( ) x = R C (
t( ) y ) γ ( x − y ) dy
−∞
+∞
∫
Avancée d’un front de colonisation
Les modèles stochastiques: de contact (Mollison 1977) ou de branchements spatialisé, Kot 2004)
– Chaque individu crée un descendant en à un taux
– Au temps t+1, chacun des individus est remplacé par descendants positionnés en
• Cas R linéaire : Vitesse constante pour γ exponentiellement bornée et croissante sinon
• Cas R non-linéaire (densité-dépendance): Vitesse constante pour γ à variance finie et croissante si γ à variance infinie
X
1,...X
n{
t} Y ~ γ • − ( X
k) R X ( )
kX
1,...X
n{
t} N
k~ L R X ( ( )
k)
Y
1,... Y
{
Nk} ~ γ • − ( X
k)
NkRépartition spatiale lors d’une colonisation
La propagation/colonisation produit des distributions spatiales avec de nombreux agrégats éloignés du centre pour les noyaux à queue lourde
Noyau exponentiel Noyau de Pareto
γ = pN ( 0,250 m ) + ( 1 − p ) N ( ) 0, σ
p=10-7 ; σ=50 km
Structuration de la
diversité génétique au cours d’une expansion
Colonisation
γ = pN ( 0,250 m ) + ( 1 − p ) N ( ) 0, σ
Modèle 1: p=1
Modèle 2: p=5.10
-6; σ=50 km Modèle 3: p=10
-4; σ=20 km Modèle 4: p=5.10
-2; σ=7.5 km
H
Smesure la diversité génétique intra-dème
F
STmesure la différenciation génétique inter-
dème
Queue lourde et mélange de propagules
• 2 sources ponctuelles A et B
• Même noyau de dispersion
• Même quantité de pollen
-10 -5 5 10
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
A B
Queue lourde et mélange de propagules
• Une source peut en cacher une autre !
- 20 - 10 A B 10 20
0 0.5 1
% from A
Gaussienne Exponentielle Géométrique
γ est « long-tailed » si
Alors,
x→∞
lim
γ ( x − y )
γ ( ) x = 1, ∀y
x→∞
lim γ ( ) x e
εx= ∞,∀ε
Queue géométrique et effet de la taille de la source
• Une source continue de taille L (grande)
• Un capteur placé en x (loin)
• x et L tendent vers + ∞ à x/L constant (λ)
- L 0 x
γ est à variations régulières si
et à variations rapides si
q x, ( ) L = Γ ( x + L ) − Γ ( ) x
= Γ ( ) x ⎛ ⎝ ⎜ 1 −
Γ(
(Γ 1+λ( )x )x) ⎞ ⎠ ⎟
( )
( )
( ) 0 , 1
lim 1 = ∀ λ >
Γ λ + Γ
∞
→
x
x
x
Gaussienne δ =1
x=2 x=4 x=6 x=8 x=10
Quantité de pollen
L
Exponentielle δ =1
x=5 x=15 x=25 x=35
x=45
Lx=5 x=15 x=25 x=35 x=45
Exp. Puissance exp(-√x/√ α ) b=0.5, δ =1
L
x=5
x=15 x=25 x=35 x=45
Géométrique c=3, δ =1
L
Classification des noyaux de dispersion
Queues plus lourdes Queues plus légères
Variance finie Variance infinie Exponentielle-
puissance, b<1
∝ exp −
d( )
a b⎛
⎝ ⎜ ⎞
⎠ ⎟
Quickly varying functions Regularly varying functions Géométrique, c>4
∝ 1 + d
( ) a − c
Gaussienne
Exponentielle
Thin-tailed
= Exponentially bounded Fat-tailed, long-tailed
= Not exponentially bounded
∝ exp − d
( ) a
∝ exp −
d( )
a 2⎛
⎝ ⎜ ⎞
⎠ ⎟
A chacun son modèle fétiche…
γ ∝ exp −
d2α2
( ) Gaussienne
γ ∝ exp ( ) −
αdExponentielle / Laplace(1D) γ ∝ d
b−1exp ( ) −
αdGamma
γ ∝ exp −
dbαb
( ) Exponentielle Puissance γ ∝ d
b−2exp −
dbαb
( ) Weibull (Tufto, 1997) γ ∝ r
−2exp −
log( )r α 2b
⎛
⎝ ⎜ ⎞
⎠ ⎟ Log - Normal (Greene, 1989; Stoyan, 2001) γ ∝ ( ) 1 +
αd −bPareto
γ ∝ 1 +
d2α2
( )
−b2Dt (Clark, 1999) γ ∝ 1 +
dbαb
( )
−1Logistique
γ = pγ
1+ (1- p)γ
2Les mélanges (Higgins, 2003)
Lien structurel entre courte et
longue distance…
Les modèles mécanistes ou quasi-mécanistes
• Proposer des formes paramétriques pour le noyau de dispersion à partir de mécanismes simplifiés:
– Variabilité du vent entre trajectoires (et/ou variabilité des
caractéristiques physiques des propagules) + trajectoire en ligne droite
– Trajectoire stochastique (et/ou variabilité du temps d’arret de la
trajectoire) + conditions météo fixes
Dispositifs expérimentaux et données utilisés pour estimer les noyaux de
dispersion
10 m
Source ponctuelle: dispersion des graines de Bruyère
Echelle de couleurs: 0, <6,<11,<21,<51,<101,<501,>500
Log-log plot de la densité de graines
0.1 1 10 100 1000 10000 100000
0.1 1 10 100
distance (m)
NE NW SW SE N S E W
Log plot de la densité de grain
0.1 1 10 100 1000 10000 100000
0 20 40 60 80 100
distance (m
NE NW SW SE N S E W
16 000 graines captées pour 1 600 000 graines lâchées
Source ponctuelle: dispersion des graines de Bruyère
Log-log plot de la densité de graines
0.1 1 10 100 1000 10000 100000
0.1 1 10 100
distance (m)
NE NW SW SE N S E W
Log plot de la densité de grain
0.1 1 10 100 1000 10000 100000
0 20 40 60 80 100
distance (m
NE NW SW SE N S E W
• Modèle Poissonien: au point z
i, pour un capteur de surface s
iMais:
Beaucoup de valeurs observées à 0 Problèmes de sur-dispersion par rapport au modèle Poissonien utilisé Connaissance de N
tot…
Et aussi:
Dispositifs expérimentaux lourds Conditions environnementales peu représentatives des situations naturelles
N
i~ P N [
tots
iγ ( ) z
i]
Deux sources marquées: dispersion du pollen de maïs
On mesure la proportion de chaque type de pollen en utilisant des capteurs biologiques placés sur un maillage du champ
1 200 000 pollens captés pour 3.1011pollen lâchés
Deux sources marquées: dispersion du pollen de maïs
• Modèle Binomial: au point z
i, pour un nombre de graines N
iMoins de dépendance à la quantité de pollen émise
Mais:
Beaucoup de valeurs observées à 0 Problèmes de sur-dispersion par rapport au modèle Binomial utilisé
Nbleu,i ~ B Ni, fbleu ∗ γ
(fbleu + fjaune)∗ γ
( )
zi⎡
⎣ ⎢
⎢
⎤
⎦ ⎥
⎥
Plusieurs sources et capteurs physiques:
dispersion des graines de sapin
• Modèle Poissonien et
convolution: au point z
i, pour un capteur de surface s
iNi ~ P si fs
s
∑
γ(
zi −zs)
⎡
⎣ ⎢
⎢
⎤
⎦ ⎥
⎥
Plusieurs sources et un processus ponctuel: deux générations de cèdres sur le Lubéron
Connaissant les positions z
sdes parents, les descendants sont répartis suivant un processus ponctuel Poissonien d’intensité
f
ss
∑ γ ( z − z
s)
E f [ ]
s= α
γ ( ) z ∝ exp ( −θ z )
Plusieurs sources et un processus ponctuel: deux générations de cèdres sur le Lubéron
X
i, points d’échantillonnage tirés aléatoirement
Y
i, ppv de X
iY
1,ippv de Y
iPlusieurs sources et un processus ponctuel: deux générations de cèdres sur le Lubéron
• De nombreux processus affectent la germination et la survie après l’arrivée de la graine
• Indépendants de la position des parents mais spatialement structuré
• Dépendants de la position des parents
• Les données de comptage sont sensibles à
l’intensité des sources, souvent inconnue et
variable.
Utilisation du polymorphisme génétique et analyse de parentés
• Génotypes des parents potentiels: {(g
1,1,g
1,2),…(g
L,1,g
L,2)}
où g
k,ipeut prendre n
kvaleurs différentes
• Génotypes des descendants échantillonnés: {(g
1,1,g
1,2),…(g
L,1,g
L,2)}
où g
k,1et g
k,2sont issus de chacun des deux parents et indépendance entre les locus
• Ordres de grandeurs: L entre 5 et 10, n
kentre 3 et 30
– 10 locus à 30 allèles => 2.10
26génotypes possibles
– mais chaque individu peut faire 1024 demi-descendants possibles…
– La probabilité d’exclure un faux-père sachant la graine et la mère est souvent
> 0.99
Modèle hiérarchique
• Les lois de Mendel permettent de calculer les probabilités d’un génotype sachant les parents P[G|G
père,G
mère]
• Le(s) modèle(s) de noyau de dispersion permettent de calculer les probabilités des parents sachant la position d’échantillonnage
150
MèreGraine Pères potentiels
150
152
150
152 152 152
154
158 158
Exclusion
152
1/4 1/2 1/2 0
P
[
père= p zmère]
= fpγ(
zmère −zp)
fp ′ γ
(
zmère − zp ′)
′ p
P
[
mère= m z]
= fmγ(
z−zm) ∑
fm ′ γ
(
z−zm ′)
′ m
∑
500m
Alisier adulte Arbre-mère
2000 1999
Cas de l’alisier
- 6 locus
- 6 à 24 allèles / locus - PE = 0.99
???
Cas du colza
9 locus
2 à 4 allèles/locus PE = 0.92
133 champs de variétés connues 20 variétés
16 plantes femelles en pot
Variété Yudal 1960 graines
???
???
Alisier 1999
Alisier 2000
Colza 2002
# graines 653 1075 1960
253 (13%) 619 (32%) 1088 (55%) 0 père 219 (33%) 405 (38%)
1 père 294 (45%) 438 (41%)
>1 père 140 (22%) 232 (21%)
Résolution des marqueurs et sources extérieures
Noyau Forme Distance moyenne
(m)
αmig
(nuage ext.)
-logL
Expo. (1) 124 68%
47%
47%
7841 Expo-
puiss.
0.00012 10277 7838
Paréto 2.30 ∞ 7838
Noyau Forme Distance moyenne (m)
-logL
Gaussien (2) 493
[458,529]
1280 ***
Expo. (1) 432
[424,521]
1214 ***
Expo- puiss.
0.35
[0.26,0.44]
847
[468,1225]
1150
Paréto 2.09
∞
1151Alisier 2000 Colza 2002
Conclusions
• Estimer les paramètres d’un modèle de dispersion (log-L, pseudo- L, algorithmes EM)
• Prendre en compte les intensités des sources (mesures bruitées; co- variables; estimation)
• Prendre en compte les sources non vues/partiellement vues (EM;
SEM; Bayésien ??)
• Estimer la forme de la queue du noyau de dispersion (LRT; AIC)
• Prendre en compte des variations de capacité d’établissement au
point d’arrivée (compétition adulte/juvénile; fragilités…)
Les sources…
• Austerlitz et al. 2003. Modelling the impact of colonisation on genetic diversity and differentiation of forest trees:
interaction of life cycle, pollen flow and seed long-distance dispersal. Heredity 90:282-290.
• Bolker 1999. Analytic models for the patchy spread of plant disease. Bulletin of Mathematical Biology 61:849-874.
• Bullock et al. 2000. Long distance seed dispersal: measuring and modelling the tail of the curve. Oecologia 124:506- 521.
• Chadoeuf 2005. Poisson non-stationnaire et échantillonnage semi-raréfié; comment les cèdres du Lubéron envahissent-ils l’espace.
• Clark et al. 1999. Seed dispersal near and far: patterns across temperate and tropical forests. Ecology 80:1475-1494.
• Devaux et al. Soumis. High diversity of oilseed rape pollen clouds over an agro-ecosystem indicates long-distance dispersal. Molecular Ecology.
• Greene et al. 2004. An evaluation of alternative dispersal functions for trees. Journal of Ecology 92:1124-1124.
• Klein et al. 2003. Corn pollen dispersal: quasi-mechanistic models and field experiments. Ecological Monographs 73:131-150.
• Kot et al. 2004. Stochasticity, invasions, and branching random walks. Theoretical Population Biology 66:175-184.
• Minogue 1989. Diffusion and spatial probability models for disease spread. Spatial Components of plant disease Epidemics127-143
• Mollison 1977. Spatial contact models fo ecological and epidemic spread. J. R. Statist. Soc. B 39:283-326.
• Nathan et al. 2003. Methods for estimating long-distance dispersal. Oikos 103:261-273.
• Oddou-Muratorio et al. Soumis. Spatial pattern of real-time pollen flow inferred from parent-offspring analysis in a scattered tree species, S. torminalis. Molecular Ecology.
• Petit et al. 2004. Ecology and genetics of tree invasions: from recent introductions to Quaternary migrations. Forest Ecology and Mangement 197:117-137.
• Sampol 2003. Etude de la dynamique de recolonisation du sapin pectiné au mont Ventoux
• Shigesada 2002. Invasion and the range expansion of species: effects of long-distance dispersal. Dispersal Ecology:350-373.
• Stoyan et al. 2001. Estimating the fruit dispersion of anemochorous forest trees. Ecological Modelling 145:35.