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Des marches pour un logement

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(1)

bakaa (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane) », Politix 2016/4 (n° 116), p. 163-192.

Des marches pour un logement

bakaa (Saint-Laurent- du-Maroni, Guyane)

-

fi bakaa » i » , e

« » - -dire » ces personnes. Lors de leurs interactions avec les a bakaa, mais en

sub

.

(2)

-mer construit les

j

institutionnelle de demandeuses de l -Laurent-d - interpersonnelles1.

-mer en 1946, gratifi . Dans la pra

2 » - – 3 j 4 aux droits sociaux, et au logement social.

-Laurent-du-Maroni, la construction fl

. Aujo batiman demandeurs5 rationnelle dans des logements exigus, ou encore de maisons en planches disqualif : elles

« » .

6, vivant des aides sociales et des revenus de jobs - , dans la -Laurent-du-Maroni, ville f

t sont prises dans des jeux de domination7.

1 Politix » j - , Elsa Favier, Pascal Mulet, Doris Buu-Sao et Diana Ospina pour leurs conseils. Obrigada pour les chercheurs .

2 - ? », , 95, 2014 ; Gautier (A.), -Mer depuis 1946 », Cahiers des sciences humai d l’ORSTOM, 24 (3), 1988.

3 Thabouillot (G.), li i u admi i a i u l’a i -pays de la Guyane f a ai : le terri- toire de l’I i i (1930-1969) 4, 2012.

4 Ibid., p. 334 et p. 448.

5 - .

6 3 % 64 ans de Saint-Laurent-du-Maroni, contre 36,5 % pour les hommes (Insee 2013).

7 Dubois (V.), a i au ui h R la i admi i a i ai m d la mi , Paris, Economica, 1999.

(3)

j , de racialisation colo- riste et de nationalité8 fi 9(bushikondesama j

j 10 (bakaa e ). Le terme bakaa comme « blancs » (weti bakaa (Bakaanenge bakaa11

– bien que cer .

- - 12 3 j ine, de photographe et de confi sio

13 - j

j - de la confi je sois aussi une femme, cela refl

8 j , cf.

Fassin (D.), Fassin (E.), dir., la u i ial la u i a iale ?, - j - » », in Fassin (D), Fassin (E.), De la question ial la u i a ial ?, op. cit., p. 37-54.

9 surinamaises, vivant depuis le XVIIIe , incluant les trois groupes du Maroni (aluku, ndjuka et paamaka) et les trois groupes du fleuve Suriname (saamaka, kwinti, matawai).

j j , je me concentrerai ici sur des personnes originaires du Maroni.

10 - : la Guyane et Saint- Domingue en miroir

», Nuevo Mundo 3 21 novembre 2015].

11 Ici, comme ailleurs, la bla )articulation des rapports “ ” » Cahiers du Cedref j j , cf. Guillaumin (C.), ’id l i a i la a a u l, Paris, Mouton, 1972.

12 Dubois (V.), La vie au guichet, op.cit. ; Spire (A.), u illi u dui u u l ui h d l’immi a i

13 - - - j », Glottopol, 4 (s. d.), p. 115.

(4)

j 14 fi cient des allocations familiales. Les diffi

gement.

. Avec un « sens pratique des institutions15»

, - - - , des normes ent de bakaa16, forme locale de la

blancheur postcoloniale. Le terme bakaa peut qualifi ,

opposition aux maisons en planches.

. En contrepartie, les demandeuses se plient aux exigences bureaucratiques bakaa

- -

accommodements.

Une perception des droits sociaux comme « donnés e

hexagonale17 - »

droit au logem .

(gi), ou encore distribue (paati) des logements – le terme paati, qui traduit ic (lanti e ses enfants : le verbe solugu .

14 Selon la responsable du principal bailleur social de la ville, 80 % des attributaires sont des femmes.

15 - tique du service public », S i m ai , 58 (2), 2005.

16 mba- kara » et/ou les colons (bakra ...), cf. Alleyne (M. C.), The Construction and Representation of Race and Ethnicity in the Caribbean and the world ), University of the West Indies Press, 2002, p. 230.

17 Siblot (Y.), Faire valoir ses droits au quotidien. Les services publics dans les quartiers populaires, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2006, p. 75.

(5)

ia Abakamofou18 de mon premier terrain en jan 3 j » 3 j fl - - - - 19 j , elle vit principalement des prestations familiales e j , et les recettes occasionnelles de colportage transfrontalier.

droit - » sortir les habitants des situations trop rudes dans lesquelles ils vivent : « ils auraient d » -

20 » on avec les agents institution j droit , et va faire un DALO » , « faire un DALO » donne » un logement.

Le droit au logement opposable (DALO)

j j j » »

logement en moins de six mois21 ciaires peuvent entamer un recours administratif.

, et peut donc en attribuer quelques-uns. En 2012, sur 36 fisant pour loger toutes les personnes « prioritaires22 ».

Même après que Julia a obtenu son (yepi »

18 j , par contraste avec le nom .

19 (C.) « Transborder ways of dwelling and changing iden- ti cations in lower j » “ 3-G n ” er-3 octobre 2015.

20 2013, entretien en ndjuka.

21 Sur le fonctionnement de ce - . Les commissions Droit au logement opposable (DALO) », Politix, 112 (4), 2015.

22 Selon Mathilde Beausoleil, DRJSCS, 3 avril 2013, .

(6)

» j .

» et agents locaux23 expression « donner un logement » en entretien individuel avec les demandeurs, mais pas en public, car cette for

- nateur, notamment lors des cam

logement fi 201324 »

en retour les votes de son public25

.

, des u a d’a ibu i

% patronal. Chacun a ensui - . Le - 26 rchisation des j 27.

. Le premier j » tous. Les agents des bailleur

, les logements disponibles28 it qui se revendique29.

23 - », Mana, 11 (1), 2005, p. 87.

24 - 3 j .

25 , voir Guyon (S.), u u m l ial la li i u a iali S i l i hi i u d la ma i d’u a li i u local (1949-2008). Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane , 2010.

26 - 3 .

27 .

28 3 1er j % 2012. Audeg, l m ial u a b i u a a , note 2, janvier 2013, p. 2. 29.

29 j 1990 un droi »

(7)

, originaires respec - 30 » » 31 j :

“ ” » (Entre 3 , Guyasem)

- » j , et n crits comme des menteurs et profi :

, des Guyaniens32 souvent, qui ne parlent pas fran , “j , et moi j ” » 3

et passives. Ce discours justifie des pratiques de rejet auxquelles les demandeuses de logement doivent faire face lorsqu .

j

j

Nous trouvons les portes closes. Une j

, nous montre jours »

– j 2013)

, le premier contact - , refusant de parler le ndj ori

aurel in l m ial : extension ou fragilisation du droit au logement ? - - , 2002, p. 132-139.

30 - - - 3 % - 3 26 avril 2016].

31 3 - - - .

32 Les Guyaniens sont les » .

(8)

j »

(Faanshinenge (bun fasi).

aux demandeurs de logements :

. Et ils arrivaient en disant (petite voix “ !”

j ! . » (Entretien avec S. Prignac, 16 mai 2013)

j j . Elle la connaissait et voulait se pr j .

j j j mes. De nombreuses rumeurs cir exuelles contre des biens administratifs33 j nts ou de papiers34 , qui avait grandi en j -vous avec un des travailleurs sociaux et, devant son refus, la renvo » »

35». L logement ren

indissociables36.

Investissement personnel dans la « marche » et socialisation institutionnelle

33 anges.

34 - », France- Soir, 14 mars 2012 , France-Guyane 2014.

35 - “ ” “ ” », NuevoMundo, 2013 [en ligne : http://nuevomundo.revues.org/65361, 21 mars 2016].

36 » - » - sonnel du droit au logement, Ballain (R.), Maurel (E.), l m ial, extension ou fragilisation du droit au logement, op. cit.

(9)

37 : « Pour obtenir un logement social, il faut marcher (waka » - » (feni) ou les attraper, les obtenir (kisi service, comme la situation observ 38 -

- de genre, de classe et de race.

- ine

39 des droits par les paysans du - 40 - 41.

Les travaux de Gabr milieux notion de a 42. 43 » andar , dans les classes populaires argentines44.

- ),

37 , y com- pris celles qui relien Essai sur le Don », in Mauss (M.), Essai sur le don, Paris, Presses universitaires de France, 1997.

38 Borges (A.), « Sobre pessoas e var ... », art. cit., p. 87.

39 : Un regard ethnographique sur la politique », , 93(4), 2014.

40 j ». Social Science Information 3 », Politix, 2 (86), 2009.

41 : repensar el clienteli », Desacatos, 36, 2011.

42 Borges (A.), T m d a lia a a d u a - da l i a - , 2003, p. 16.

43 Dumans Guedes (A.), O T h a M a i M im u a d i - em Antropologia Social, 2011, p. 31-32.

44 Vommaro (G.), R a d i u l a d la ulai au li i u i R u u la u i du li li m , , 2010, chapitre 8.

(10)

nommer : par exempl ral est plus connu sous le nom de PMI tapu - » ».

j

obtenu un logement, ou en cherchant un, afi

. Ces visites sont habitants, et de se projeter dans les futurs appartements.

, dites Wachneti, » es administrati j - envers la personne. Il imite le foncti ! » .

Pour pallier les diffi bonne foi : « Lorsque je marchais avec , les gens nous respec »

administrations, une personne qui « connaisse le chemin » j .

- j

j – qu » . triculation » se trouvait dans une rue du centre- fit faire une demande d . Ces informations son j , mais aussi leur connaissance du monde administratif. Les demandeus .

Produire et accumuler des « papiers » administratifs

administrations et habitants. La production de documents est performative45 »

45 . Allard (O.), « Bureaucratic anxiety: Asymmetrical interac- tions and the role of documents in the Orinoco Delta, Venezuela », HAU: Journal of Ethnographic Theory, 2, 2012.

(11)

46 :

- 47. »

Le classement des papiers48 j j , j au S to -vous

j j assistante sociale de Cayenne, elle a v j . Toutes mes affaires sont u ua d m m , j aide. » (Entretien avec M. Sa j , chez elle)

j » -

personnalisation des papiers (« » - leur contenu – les certifi demande de logement, m j .

- j - j

j acc j - (kibii) ces attestation .

communications of ciels, tels -vous toujours le cas des maisons en planche : les demandeuses dans cette situation peuvent se domicilier chez une parente ou encore au centre com -

46 Antoi , 29 mars 2012.

47 ... », art.cit., p. 76 (traduction personnelle).

48 , cf. Siblot (Y.), Faire valoir ses droits..., op. cit, p. 35 et s.

(12)

ppose de les noter quelque part : Julia place des post-it j - j .

Jouer l j . Le CCAS organisait des formations

j , puis traduisait ; la langue de communication avec le j , principalement des fem j s de ces sommes, par leurs connaissances qui avaient auparavant obtenu des logements49

. » j . Ils ne peuvent pas faire de miracles non » du droit, qui e allocat . Les demandeuses se conformai ir pour obtenir un logement : « Tous ce (less) 50».

j » » - -dire passive. Elle - - j , ce que Julia regrettait :

, le ne sont jamais venus voir votre maison ? »

j , fait ceci et cela, tout ! »

! “ - ” ! ?

»

Anini : « Deux ans. »

- » 3 3 , en ndjuka)

Ce dialogue est empreint de jugements de -

49 Atelier « gestion budget global » du 3 juin 2013, CCAS.

50 Maria Atoena et Julia Abakamofou, 21 juillet 2014, entretien en ndjuka.

(13)

, no 51 - tine52 andar (aller en espagnol) ou de a » 53 a » 54 , waka .

, les demandeuses connaissent un fort -

j comme habituel par les agents de la Guyasem :

fi , les cris de joie, on entend les enfants, les familles, les gens, ils pleurent. » (Entretien avec S. Prignac, 16 mai 2013, Guyasem) ation des conditions de vie diffi , puis sur » fi - nous nous sommes faites attaquer batiman, » fi waka 55.

et venue en Guyane logement, que quatre ans avant notre rencontre. Elle lui expliquait :

« Pour trouver un logement dans ce pays, il faut marcher (waka dossier j , ils ont dit :

“ !”

mois... Quand ils voient tout le temps ton dossier , j j j - , il “ -t- !” Rire » 3 j , chez elle)

51 Dumans Guedes (A.), O T h a M a i ... 3 -3 ».

52 Vommaro (G.), R a d i u l a d la ulai au li i u i R u u la u i du li li m , . ; Borges (A.), T m d a lia..., op. cit, p. 16.

53 Dumans Guedes (A.), O T h a M a i ..., . cit., p. 31-32.

54 Ibid., p. 149.

55 j .

(14)

Les demandeuses multiplient les

j logement social :

j j j en 2008. m m m s j inscrite m m m j dossier - Monsieur Plot [de la G » 2014)

j .

, le terme waka hors mariage. Dans ce cas, il a une signifi : une wakauman est une « femme de mauvaise vie ». Pour un homme, la signi cation de waka est toute autre : le terme wakaman , notamment en ville56 waka j . Ce mode .

Le fait de waka

demandeuses de logement, qui racontent l waka pas de connotation sexuelle. La fi j waka couple ou hors ie familiale et conjugale pour ces femmes.

- (frei logement, alors que la maison en planches -famille :

j logement, je mett , je ne mettrai j prendre des amants]. Puis, je me marierai. » (Entretien avec N. Pansa, 24 juillet 2014, en ndjuka)

Ces conflits j eur situation de nouvelles habi

56 Migge (B.), « Communicating gender in Eastern Maroon languages », in Bussmann (H.), Hellinger (M.), eds, Gender across Languages : the linguistic Representation of Women and Men, vol. 1, Amsterdam- Philadelphia, John Benjamins Publishing, 2001.

(15)

- . En ville, au contraire, ce sont souvent les hommes, arriv ont construit57 , ces femmes deviennent pauvres (pina (a pampila sani), (aosusani j - -vis des hommes.

A v j j , si elle proscrit toute forme de revendications , qui subvertissent

Personnaliser les relations avec les travailleurs sociaux

En ndjuka, la notion de lanti : « Quand tu y vas, on dirait que les gens te d »

j » – . Les travailleurs sociaux ont le pouvoir de « positionner » les habitants sur une liste. Dans – – » -venus est comme un atout : « - ils sont ici depuis longtemps, ils les pourrissent58! » » (poli fi :

« Quand un Noir (Baakaman) est dans un bureau, il est pire que le Blanc (Weti). » (Entretien avec M. Atoena, 21 juillet 2014)

-intuitif, refl at bakaa - – j angers, non francophones.

fi »

57 Selon Diane Vernon, communication personnelle, et Hurault (J.), i ai d u a a i ma i ll l’a d i R u i d u a , La Haye-Paris, Mouton, 1965, p. 38.

58 .

(16)

», quel que soit leur sexe. Simona raconte que son assistante sociale les aimait, elle et sa fi j 59 trouver ce logement. »

Pour favoris » »

par .

, » j administrative60 » seins sur la table, jetant un « regard de lynx ! » au chef61. Les agentes nient que

j pu accompagner font « pro l bas » (saka fasi) : elles parlent sur u j : ils « pourrissent

» le bureau (poli a peeshi 62. Au contraire, il faut parler begi remplir une attestation pour elle avec une grande politesse, et il a fi , il faut le supplier, avec du gaantangibaa -vous- j » , voire de la « supplique63»

,

- - . Julia estime ainsi que l attitude « libre » (frei) et « ouverte » (opofasi – se moquant par exemple de sa pho j

se souvenait parfaitement de son cas.

59 Simona Asalobi et Julia Abakamofou, entretien en ndjuka, 29 avril 2013.

60 . Skeggs (B.), Des femmes respectables : classe et genre en milieu populaire, Marseille, Agone, 2014, p. 55.

61 L. Forest et S. Prignac, entretien cité.

62 .

63 » Annales. Histoire, Sciences Sociales, 55 (5), 2000.

(17)

, qu »

Julia a eu au service habitat : elle j » j », elle a ensuite eu une rela .

j

- assistante de la CAF, Naida profi ! - » propositions comme i

socialisation admi .

j . La coutume polygame des groupes marrons j 64. : « Les Bakaa » : ici, le terme bakaa ne sont pas personnellement qualifi bakaa

m , mais qui sont toutefois char bakaa m .

des allocations plus importantes. En outre, « les 65» - , mais chez une » , devient une ressource dans la rencontre adminis pu 66». La 67 -ville, j .

64 Cela corresp » », Actes de la recherche en sciences sociales, 118, 1997.

65 .

66 .

67 Siblot (Y.), Faire valoir ses droits..., op. cit .

(18)

j composit - , demandant un batiman plus grand »68. Dans la production de logements, les grands logements sont rares69 figuraient que deux de ses enfants sur cinq : les trois aî autre nom que le sien. Cette situation en atout lors de sa recherche de logement. Aux assis

, car il y a moins de concurrence pour les petits logements. Ju

logement actuel, faisant

brandi comme un attribut personnel70 j »

« sur-occupation » du logement par la loi DALO, est pri

, car elle sav grave »

- - 71. - -soi critique

j 3 3

par les politiques sociales :

! j » 3 j , chez lui) -

j » - , afin « » j

68 M. Atoena, 23 avril 2013, entretien en ndjuka.

69 : les programmes doivent inclure petits et 3 % -Laurent-du-Maroni, soit dix fois la moyenne nationale de 3,7 % (Insee, 2013).

70 Comme les habitants de » ...», art. cit.

71 - -Giret (C.), a im i , entre expertise professionnelle et encadrement public -Dauphine.

(19)

.

Tout - . Entre nous, » j » j »

, elle demande : « Pourquoi ne construisent-ils pas des logements pour les donner aux gens72 »

.

, la mobilisation collective es j - fin 201373. Julia et sa voisine Maria prennent acte de “ ” (koli). » En 2014, un nouveau blocage de la rue a eu lieu dans leur quartier, pour revendiquer un relogement :

« Nous avons tous fait la . No j j j j ont rouvert. Il a promis j j (a koli wi). » (Entretien en ndjuka avec M. Atoena, 21 juillet 2014, chez elle)

Ces femmes crit - -vis des associati j .

, la revendication au casser une porte » pour

donc int 74 , et la confront .

- 75» j j » de

ignifi ce affi s qui jouent le jeu de la domination sans

72 .

73 « Mobilisation bruyante pour le droit au logement », France-Guyane, 2 mars 2013.

74 M. Beausoleil, DRJSCS, 3 avril 2013, entretien en .

75 Dubois (V.), La vie au guichet, op. cit., p. 293.

(20)

76 j . Durant sa qu parler fran 77 » :

j , je - “Fa a e go, Mi de, Mi be kon ja teke a pampila78” ! ! » 3 )

Ces principes affi r en raison de sa propre identifi , il pratique le ndjuka dans les respect formel de cette obliga .

Dans la pratique, les demandeuses non j » . Elles supposent que leurs interlocuteurs institutionnels saint-laurentais comprennent les bases de leur langue, et le : « L veulent pas parler »79 des habi taki-taki80 de France hexagonale, Naida exprim »

j »

j offi » - » , Sandrine -Laurent une pression selon laquelle « vous devez parler le taki-taki81»

-Laurent depuis au moins vingt ans, voire « natifs », parlent parfaitement le j - -faux les demandeurs qui « mentiraient82». Les agents originaires de Cayenne, des Antilles ou de France hexagonale, qui ne parlent pas la langue, peuvent aussi fair j . Les institutions bakaa

76 Scott (J.), a d mi a i l a d i a . Fragments du discours subalterne , 2009.

77 .

78 « Bonjour [salutations rituelles], je suis venue chercher mon papier. »

79 .

80 .

81 j j .

82 .

(21)

, adapter leurs pratiques lin demandeurs.

. Sandrine Prignac explique » » 83. Elle to les qualifi

» trois chambres (T4), et mettre des lits super fi , leurs pratiques polygames et les familles nombreuses.

- bakaa es formulaires porteurs de normes cultur , elles sont ici investies , suppose en contrepartie de « mar » j - -

demandeuses, ces femmes identifi - -

- » , de race et de genre.

vernants e

: cette a administrations84 j

85 bakaa qui

- -soi critique vis- -

»

83 L. Forest, entretien ci .

84 Timothy Mitchell nomme ce processus « encadrement » (enframing : Mitchell (T.), « Everyday Metaphors of Power », Theory and Society, 19 (5), 1990.

85 Poole (D.), Das (V.), « State and Its Margins : Comparative Ethnographies », in Poole (D.), Das (V.), eds,

Anthropology in the margins of the state - justice au quotidien » (« ways in which the conceptual bounderies of the state are extended and remade in securing survival or seeking justice in the everyday »).

(22)

, et des normes familiales qui sous-tendent les politiques de log - - , leur affirmation de soi, de leur langue ou de leu

.

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