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CAN 21-22 juin 2016 - Secteur Protection sociale – page 1 sur 2

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Texte intégral

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Secteur Protection sociale Toutes les raisons d'être inquiets

sur la deuxième vague de référencement dans l’Éducation nationale 1) Rappel historique

La loi MORICE du 17 mars 1947 organise l'assurance maladie des fonctionnaires en délégant aux mutuelles historiques de la fonction publique la gestion du régime obligatoire (R.O) des fonctionnaires. Lors de son affectation dans un ministère, l'agent public est ainsi rattaché à la mutuelle qui bénéficie de la gestion du R.O mais il n'a aucune obligation d'adhérer à cette mutuelle pour le versement de ses prestations complémentaires. Il peut adhérer à une autre mutuelle (ou n'en choisir aucune).

L'Arrêté Chazelle du 19 septembre 1962 autorise les employeurs publics à verser des subventions de fonctionnement aux mutuelles de fonctionnaires. Mais il est abrogé en septembre 2005, suite au recours d'une petite mutuelle.

 Sous l'injonction de Bruxelles, les subventions de fonctionnement sont supprimées en 2006 au nom du principe de la concurrence « libre et non faussée » : tous les opérateurs sont soumis à la

« stimulation du marché » et aucun opérateur historique ne peut bénéficier d'un avantage particulier.

 L'article 39 de la loi de modernisation de la Fonction publique du 2 février 2007 permet une participation de l'employeur public à la PSC de ses agents, actifs et retraités, dès lors qu'il y a des mécanismes de solidarité entre tous les bénéficiaires. Les organismes qui répondent à un cahier des charges précis sont soit labellisés soit référencés après une procédure d’appel d’offres.

 Dans la FPE, ce nouveau cadre législatif est décliné dans le décret n° 2007-1373 du 19 septembre 2007, complété par 4 Arrêtés publiés le 19 décembre 2007. Tous les opérateurs (mutuelles, institutions de prévoyance, sociétés d'assurance) sont éligibles à la participation éventuelle d'un employeur public dès lors que les garanties qu'ils proposent respectent un certain nombre de caractéristiques (en terme de couverture minimale, de solidarité tarifaire et d'affiliation).

 A partir de 2008, tous les ministères de la FPE (sauf celui de l'Intérieur) lancent une procédure de référencement sur la base d'un appel à concurrence qui intègre le respect des contraintes prévues dans le décret de 2007.

 Cette première vague de référencement est favorable aux mutuelles historiques dans 9 ministères sur 10 et seul Groupama réussit à percer à l’ONF (Office national des forêts) :

 MGEN pour l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et la communication, la jeunesse et des sports,

 MMJ (Mutuelle du Ministère de la Justice) pour le ministère la justice

 MGEFI (Mutuelle générale de l'économie, des finances et de l'industrie) pour le ministère de l'économie et des finances

 MGAS (Mutuelle générale des affaires sociales, qui fait partie de l'union mutualiste de groupe Intériale) au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé et celui des Solidarités de la Cohésion sociale

 MGET (Mutuelle Générale Environnement et Territoires) au Ministère de l’Écologie

 offre conjointe MGET/MGEN au Ministère de l'Agriculture

 Après avoir été prolongées d'un an (sauf à Écologie et Logement), toutes les conventions de référencement arrivent bientôt à échéance, dans un contexte où les prédateurs de l'assurance privée tentent de se positionner.

Pour notre ministère, l'actuelle convention de référencement arrive à échéance au 30 juin 2017.

2) Procédure de référencement : comment ça marche ?

Chaque ministère établit un cahier des charges et lance un appel public à concurrence au niveau européen.

Tout opérateur intéressé par cet appel d'offres a 45 jours pour proposer une offre santé/prévoyance (le couplage est obligatoire).

Le ministère étudie chaque offre proposée et retient un (ou plusieurs) opérateur(s) avec le(s)quel(s) il signe une convention de référencement pour une durée de 7 ans.

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3) La concurrence risque d'être beaucoup plus acharnée lors de la seconde vague de référencement

 Une mission IGAS/IGF/IGA* pilotée par Jean-Michel Charpin (inspecteur général des finances) sur les dispositifs d’aides dans la fonction publique d’État a fait des préconisations mortifères pour les mutuelles historiques en organisant une marchandisation et une mise en concurrence toujours plus grande de la protection sociale complémentaire. Le rapport (qui n'a toujours pas été rendu public à ce jour) propose par exemple de découpler les garanties santé et prévoyance alors que le couplage favorise la mutualisation des risques. Il propose également que la participation de l’État soit versée directement à l’adhérent, ce qui aurait favorisé un dispositif de type « labellisation » des contrats, beaucoup moins vertueux en terme de solidarité que la procédure de référencement.

 La Direction de la sécurité sociale a clairement cherché à remettre en cause cette procédure de référencement mais l'arbitrage a été finalement rendu en faveur du maintien de cette procédure pour les 7 années à venir.

 La DGAFP (Direction générale de l'administration et de la Fonction publique) a convié les organisations syndicales représentatives de la Fonction publique à une réunion le 11 avril pour leur présenter un projet de circulaire devant servir de note de cadrage aux différents ministères pour la deuxième vague de référencement.

 Le projet de texte s'inscrit dans le cadre réglementaire existant (décret et arrêtés de 2007) tout en contenant des nouveautés qui constituent de véritables dangers : il incite par exemple les ministères à ne retenir qu'un couplage partiel des garanties, à proscrire l'inclusion du risque

« dépendance » dans les offres référencées - ce qui reviendrait à proposer aux agents une baisse de couverture par rapport à aujourd'hui - ou à choisir de référencer plusieurs opérateurs, ce qui présente le risque majeur de conduire à une sévère compétition entre ces derniers.

 Les organisations CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA ont déploré ensemble l'absence de concertation en amont de ce 11 avril alors qu'elles avaient demandé à deux reprises une audience commune avec la Ministre de la Fonction publique (la loi n° 2010-751 du 5 juillet 2010 a confirmé le rôle des organisations syndicales de fonctionnaires dans la négociation avec l'employeur public en matière de protection sociale complémentaire).

Elles ont imposé la tenue de deux autres réunions pour tenter de peser sur le contenu et envoyé des propositions communes d'amendements.

 Le nouveau document produit par la DGAFP le 26 avril intégrait certains de ces amendements.

Mais des points de blocage persistaient comme la garantie « dépendance » qui restait exclue du périmètre du référencement ou comme l'absence de transparence en matière de transferts solidaires et de participation des ministères.

 Sans réponse à leur courrier demandant que d’autres arbitrages soient prononcés, les organisations syndicales représentatives dans la FPE ont réécrit à la ministre pour lui demander de les recevoir au plus vite en audience.

Mais la ministre n'a toujours pas répondu à ce courrier.

 La circulaire n'est toujours pas publiée à ce jour mais tout porte à croire que chaque ministère est en train de travailler sur la base du document contesté, en tenant écartées les organisations syndicales représentatives.

Or, nous avons un rôle à jouer pour que le cahier des charges soit le plus protecteur pour les agents, pour imposer notamment :

 un juste niveau de garantie sur l'ensemble des postes

 avec des prestations renforcées en optique, prothèses dentaires, audioprothèse et grand appareillage

 un encadrement rigoureux des dépassements d'honoraires

 un couplage santé/prévoyance qui intègre la couverture de l'ensemble des risques (santé, incapacité de travail, invalidité, décès et perte d'autonomie)

La question se pose aussi de savoir s'il ne faudrait pas proposer que le ratio entre la cotisation la moins élevée et la cotisation la plus élevée, plafonné à 1/3

dans le décret de 2007, soit ramené à 1/2.

Monique Daune – Hervé Moreau

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