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Le CCTR teste des systèmes de chauffage mixtes
Koroluk, W.
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Le CCTR teste des systèmes de chauffage
mixtes
Koroluk, W.
www.nrc.ca/irc/ircpubs
Le CCTR teste des systèmes de chauffage mixtes
Par Will Koroluk
Les fabricants et chercheurs canadiens s’appliquent à honorer l’engagement qu’ils ont pris dans le cadre des objectifs du Protocole de Kyoto visant à réduire les taux
d’émission de dioxyde de carbone. Il n’est donc pas surprenant que les premiers projets du Centre canadien des technologies résidentielles (CCTR) visent des systèmes novateurs de chauffage domestique.
Ces systèmes « mixtes » combinent le chauffage des locaux et le chauffage de l’eau en un seul système. Ce système unique produit l’eau chaude domestique mais aussi, grâce à un ventilo-convecteur, réutilise la chaleur extraite de l’eau pour chauffer la maison. Un seul brûleur suffit, au lieu des deux traditionnels, un pour l’eau et un pour le générateur d’air chaud.
Luc Saint-Martin, gestionnaire des activités commerciales du CCTR, déclare que les installations devraient être prêtes pour que les test débutent autour du premier janvier. Le projet durera 12 semaines et mettra en jeu deux chauffe-eau provenant de deux
fabricants différents.
« La maison expérimentale, explique-t-il, sera programmée en fonction des normes ASTM qui s’appliquent aux chauffe-eau et déterminent les quantités d’eau chaude soutirées à des moments bien précis de la journée, tenant compte des quantités plus importantes nécessaires le matin, pour les douches par exemple, ou le soir, pour le lave-vaisselle. Nous serons ainsi en situation de réelle simulation et pourrons constater les effets que ces quantités d’eau soutirées de la réserve d’eau chaude peuvent avoir sur le chauffage de la maison », ajoute-t-il.
Ce projet s’intègre parfaitement au projet Advanced Integrated Mechanical Systems (AIMS) lancé par Ressources naturelles Canada (RNCan), l’un des partenaires du CCTR. RNCan contribue financièrement au projet d’énergie mixte du CCTR aux côtés d’Union Gas et Enbridge Consumers Gas. Outre RNCan, les partenaires du CCTR sont le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) ainsi que la Société
canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Le CNRC, par l’intermédiaire de l’Institut de recherche en construction, constitue le maître d’oeuvre du Centre. Il est aussi l’employeur de M. Saint-Martin.
Le CCTR, qui a coûté 1,6 million de dollars, abrite deux maisons unifamiliales identiques et une maison en rangée de trois unités, le tout construit selon les
spécifications R-2000. Dans les maisons jumelles, des dispositifs sophistiqués permettent de simuler l’occupation par une famille canadienne typique et de mesurer les
modifications les plus infimes de l’environnement intérieur.
Elles sont identiques et l’une joue le rôle de maison-témoin servant de point de comparaison. L’autre, située à côté, est celle dans laquelle ont lieu les essais. Un système mixte peut ainsi être installé dans la maison d’essais, et sa performance et ses effets peuvent être mesurés par rapport à la maison-témoin. La maison en rangée offre une aire d’exposition ainsi que des aménagements de bureaux et une salle de réunion.
M. Saint-Martin précise que « d’autres projets sont déjà prévus suite aux travaux menés sur les systèmes mixtes. Il s’agira pour l’un d’une peinture rayonnante mise au point par une grande entreprise d’envergure internationale. Le fabricant souhaite évaluer la performance de cette peinture dont la particularité est de réfléchir la chaleur dans la maison, permettant aux occupants de baisser leur thermostat tout en conservant le même confort thermique. Quant au projet suivant, c’est un système de stores actionnés par la lumière, c’est-à-dire qui se ferment automatiquement et permettent ainsi de réduire la chaleur transmise par le soleil. Ce qui, bien entendu, permettrait de faire des économies d’énergie car l’utilisation des climatiseurs serait réduite. »
Lors de la signature du Protocole de Kyoto, le Canada et plusieurs autres pays se sont engagés à réduire énormément leurs émissions de gaz à effet de serre; voilà pourquoi on assiste à un intérêt soutenu de la part des chercheurs et des fabricants.
« La réaction de l’industrie à la mise en route du CCTR a été très encourageante, poursuit M. Saint-Martin. Le marché regorge d’idées nouvelles et de matériaux
nouveaux, et beaucoup de personnes s'adressent à nous pour les tester. Nous devons trouver les moyens de répondre à leurs demandes car ils souhaitent prendre le train en marche. »
L’intérêt porté par ces personnes prouve le besoin d’agrandir les installations de recherche.
Et M. Saint Martin d’ajouter : « Nous sommes limités car nous ne pouvons lancer des projets qui interféreraient les uns avec les autres. Par exemple, nous ne pouvons, simultanément au projet des systèmes mixtes, mettre en oeuvre un autre projet qui aurait un effet sur l’équilibre énergétique de la maison. La solution pourrait être d’augmenter le nombre de maisons expérimentales, soit sur le campus du CNRC à Ottawa, soit ailleurs dans le pays. Ces maisons pourraient également être construites différemment. On dénote un certain intérêt dans les industries de l’acier et du béton. Il serait peut-être envisageable d’avoir une maison en béton à coffrage isolant, par exemple, de même taille et de mêmes caractéristiques que les maisons à ossature de bois. Cela nous permettrait de comparer les performances entre les deux types de maisons. »
Évidemment, la pierre d’achoppement la plus importante c’est le financement. « Nous connaissons des gens qui sont prêts à construire un plancher chauffant et d’autres prêts à monter des murs en béton à coffrage isolant. Malheureusement cela ne représente que 25 % de la maison. Où allons-nous trouver les 75 % restants ? »
M. Saint-Martin soulignait que toute suggestion d’expansion n’était que pure spéculation, le sujet n’ayant pas été abordé avec les partenaires du CCTR.
« Pour le moment nous avons beaucoup à faire, et notamment, il nous faut planifier d’autres projets de recherche. »
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M. Luc Saint-Martin est le gestionnaire des activités commerciales du Centre canadien des technologies résidentielles. Vous pouvez le joindre par téléphone au (613) 991-0960 ou par courriel, à l’adresse luc.saint-martin@nrc.ca.
Will Koroluk est un journaliste indépendant qui est spécialisé dans la science du bâtiment et installé à Ottawa.
