A P P E L D ’ U R G E N C E
UKRAINE ET PAYS VOISINS
MARCH 2022
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Situation actuelle et impact sur la santé
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Ukraine
Des victimes ont été répertoriées sur l’ensemble du territoire ukrainien, et l’on s’attend à ce que leur nombre augmente. Les services médicaux d’urgence, les services de chirurgie et les unités de soins intensifs risquent d’être submergés par les patients souffrant de traumatismes. La perturbation des services de santé essentiels et l’effondrement éventuel du système de santé mettent en péril le traitement des maladies chroniques/
non transmissibles, notamment le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires. De même, on observe des perturbations et un manque d’accès aux services de santé mentale et de soutien psychosocial, de soins de santé sexuelle, reproductive et maternelle, de soins prénataux, de santé infantile et d’assistance aux personnes handicapées.
L’accès aux établissements de soins de santé primaires est limité, voire inexistant, en raison de la mobilité restreinte et des problèmes de sécurité, en particulier dans les zones de combats intenses, ce qui perturbe le système d’orientation-recours, rendant ainsi inaccessibles à la population non seulement les soins primaires, mais aussi les soins secondaires et tertiaires (hôpitaux et centres spécialisés). L’accès aux programmes publics, tels que les « médicaments abordables » et l’insuline gratuite pour les patients diabétiques, est également limité. Les dommages causés aux infrastructures de soins de santé, l’accès restreint aux hôpitaux de recours et aux pharmacies, ainsi que la fuite du personnel de santé des zones touchées provoquent ensemble la paralysie du système de santé.
Les perturbations des services de soins de santé, associées aux conditions de conflit, rendent les populations affectées plus vulnérables aux maladies transmissibles, telles que la COVID-19, la poliomyélite et la rougeole. La faible couverture vaccinale augmente le risque de flambées de maladies transmissibles évitables, en particulier chez les enfants, une situation d’ailleurs aggravée par la pandémie de COVID-19 et les récents cas de poliomyélite signalés dans l’ouest du pays. Les conditions de confinement dans les abris, les déplacements de population et les dommages aux infrastructures rendent difficile le maintien des conditions d’hygiène, ce qui 18 millions de personnes touchées par
le conflit en Ukraine
Nombre ciblé de 6 millions de personnes en Ukraine (3 mois) 5501 victimes civiles (au moins) 70 partenaires de santé en Ukraine 874 0261 réfugiés dans les pays voisins et jusqu’à 4 millions prévus ces prochaines semaines
Nombre ciblé de 2,4 millions de réfugiés dans les pays voisins (6 mois)
1Estimations du HCR au 1er mars 2022.
VUE D’ENSEMBLE
• Prestation immédiate de soins d’urgence aux blessés
• Apport de fournitures médicales essentielles pour combler les lacunes urgentes
• Évaluation continue de l’impact sur la santé et des besoins humanitaires d’ordre sanitaire
• Coordination de la riposte
internationale, notamment les équipes médicales d’urgence
• Continuité des soins de la COVID-19
• Soutien aux infrastructures
hospitalières et des établissements de santé
• Renforcement de la gestion de l’information sanitaire
LES PRIORITÉS DE L’OMS
Pierre Roca
External Relations, WHO EURO rocap@who.int
Kerstin Bycroft
External Relations, WHO Headquarters bycroftk@who.int
CONTACTS
LES BESOINS DE FINANCEMENT
45 millions d’USD
Assurer les fournitures médicales et cou- vrir les interventions sanitaires essentielles en Ukraine.
12,5 millions d’USD
Assurer les fournitures médicales et couvrir les interventions sanitaires essentielles dans les pays voisins.
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Pays voisins
Au 1er mars, 874 026 personnes auraient déjà fui les violences en Ukraine. À elle seule, la Pologne a déjà accueilli plus de 453 982 réfugiés, la République de Moldova 79 315, la Hongrie 116 348, la Slovaquie 67 000, la Roumanie 44 540 et d’autres pays européens 69 600 . Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que plus de 4 millions de personnes pourraient fuir l’Ukraine et chercher protection et soutien dans la région. Les partenaires participant à la mise en œuvre du Plan régional d’intervention pour les réfugiés, dont l’OMS, visent à aider 2,4 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile dans les pays voisins.
Les priorités immédiates d’ordre sanitaire portent notamment sur l’accès de la population en fuite aux services médicaux d’urgence et aux services de chirurgie pour traiter les traumatismes causés par les violences et les opérations militaires. Parmi les autres priorités figurent l’accès aux services de santé et aux médicaments essentiels, notamment pour les mères et les enfants, les patients infectés par le VIH et la tuberculose ainsi que les patients souffrant de maladies non transmissibles, ainsi que l’accès aux services de santé mentale et au soutien psychosocial.
La lutte contre la transmission accrue de COVID-19 et d’autres infections respiratoires saisonnières, ainsi que de maladies à prévention vaccinale, telles que la rougeole ou le poliovirus dérivé d’une souche vaccinale (PVDV), chez les populations de réfugiés constitue une priorité.
Focus sur la riposte de l’OMS
Ukraine
L’action globale de l’OMS continuera de viser à sauver des vies, en assurant l’accès aux services de santé de base pour les personnes touchées par les conflits armés, la COVID-19, la poliomyélite et d’autres menaces sanitaires, notamment les risques technologiques, industriels et chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
Alors que l’OMS et les autres partenaires humanitaires sont soumis à de fortes contraintes en raison de la situation sécuritaire, l’OMS collabore étroitement avec le ministère de la Santé pour collecter des données et sonder les besoins en termes de soins de traumatologie et de capacités en oxygène, et cartographier les besoins en services de soins de santé.
L’OMS, en tant que cheffe de file du groupe de responsabilité sectorielle Santé, coordonne également l’intervention avec les partenaires de la santé. La collecte et l’analyse des données sanitaires (notamment les indicateurs critiques liés au conflit tels que le nombre de morts et de blessés et les attaques contre les services de soins de santé) sont au cœur des préoccupations de l’OMS.
L’OMS est en train d’établir un centre d’urgence logistique en Pologne pour déployer des fournitures médicales essentielles, notamment des kits de traumatologie, des médicaments vitaux, des fournitures de laboratoire et d’autres articles essentiels, par transport terrestre en Ukraine et dans les pays voisins.
La prise en charge des traumatismes et la continuité des soins pour toutes les catégories de patients, y compris ceux atteints de maladies chroniques nécessitant des médicaments et des soins vitaux, ainsi que les services de santé mentale et le soutien psychosocial sont des éléments clés de l’action sanitaire globale. L’OMS collabore avec les autorités sanitaires locales pour répondre aux besoins connexes sur le terrain
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augmente le risque de maladies respiratoires et diarrhéiques, lesquelles pourraient rapidement avoir un impact important sur la santé de la population.
Les besoins préexistants de la population en matière de santé mentale et de soutien psychosocial se sont intensifiés. Les agents de santé sont confrontés à une surcharge de travail, à un manque de personnel et à un risque accru de détresse psychologique et de troubles de la santé mentale parce qu’ils sont témoins d’événements traumatisants.
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termes de coordination du secteur de la santé/du groupe de responsabilité sectorielle Santé, de coordination des équipes médicales d’urgence, de soins médicaux d’urgence, de lutte contre la COVID-19 et d’autres maladies transmissibles, de soins de santé primaires, de prestation de services de santé et d’interventions de santé mentale. Le Siège de l’OMS et son Bureau régional de l’Europe travaillent conjointement avec les bureaux de l’OMS en Ukraine (plus de 130 personnes avant l’escalade), en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en République de Moldova.
L’OMS se concentrera sur la prise en charge des traumatismes et la continuité des soins pour toutes les catégories de patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques et nécessitant des médicaments et des soins vitaux. Les services de santé mentale et le soutien psychosocial constituent également des éléments fondamentaux de la riposte.
Étant donné le risque élevé de transmission de la COVID-19, d’autres maladies respiratoires et de maladies à prévention vaccinale, notamment la poliomyélite, une attention
particulière sera accordée à l’instauration de systèmes solides de surveillance des maladies ainsi qu’à l’accessibilité des soins pour les patients souffrant de ces affections, tout en appliquant les mesures pertinentes de lutte anti-infectieuse.
L’OMS prendra, en coordination avec ses partenaires des Nations Unies, des mesures complètes pour prévenir l’exploitation et les abus sexuels en Ukraine et dans les pays voisins pendant les opérations.
en Ukraine. S’assurer que les établissements de santé sont à nouveau opérationnels constituera également un élément central de l’intervention.
Il est également essentiel d’assurer la continuité des efforts de lutte contre la COVID-19 et la flambée de poliomyélite.
Il faudra absolument soutenir la riposte à la COVID-19 en veillant à ce que tous les piliers de cette riposte restent actifs, et qu’il y ait un approvisionnement fiable en équipements de protection individuelle, en matériel nécessaire pour le dépistage, en vaccins, en produits thérapeutiques et autres fournitures pour remplacer le matériel perdu et endommagé en Ukraine.
Pays voisins
Les bureaux de pays de l’OMS en Pologne, en République de Moldova, en Hongrie, en Roumanie, en Slovaquie et dans d’autres pays européens collaborent étroitement avec les ministères de la Santé pour répondre aux besoins sanitaires immédiats des réfugiés. Tous les bureaux renforcent leurs capacités par le déploiement de personnels. Dans les pays voisins, l’OMS intervient au titre de l’action interinstitutions mise en œuvre dans le cadre du Plan régional d’intervention pour les réfugiés coordonné par le HCR.
Le centre d’urgence de l’OMS en Pologne servira au déploiement de fournitures médicales d’urgence afin de répondre aux besoins immédiats des populations touchées sur le territoire ukrainien et au-delà des frontières nationales.
Il servira également de base pour l’assistance technique de l’OMS. L’Organisation y hébergera des compétences en
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Les besoins de financement de l’OMS
ACTIVITÉS RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DU FINANCEMENT (USD)
UKRAINE PAYS VOISINS
Coordination de l’action humanitaire dans le domaine de la santé pour les personnes touchées par le conflit en Ukraine, y compris les personnes déplacées sur le plan interne, ainsi que dans les pays voisins. L’activation d’un centre opérationnel en Pologne est également incluse.
100,000 3,500,000
Réponse aux besoins pressants en matière de soins de
traumatologie et de soins de santé d’urgence par le déploiement et la coordination d’équipes médicales d’urgence.
2,000,000 1,000,000
Apport de kits de traumatologie, de fournitures médicales essentielles et d’un soutien logistique pour combler les lacunes urgentes.
25,000,000 2,000,000
Générateurs et autres matériels de soutien aux infrastructures pour
les hôpitaux et les établissements de santé. 10,000,000 500,000
Équipement médical, dont les équipements de protection
individuelle. 2,000,000 500,000
Continuité des services COVID-19 en Ukraine et élargissement de l’accès à ces services aux populations réfugiées, y compris la vaccination, les mesures de santé publique, les tests de dépistage et les soins médicaux.
2,000,000 2,000,000
Prévention des maladies à prévention vaccinale, de la rougeole et
de la poliomyélite, et intervention. 1,500,000 1,000,000
Renforcement de la gestion et de la surveillance de l’information sanitaire en Ukraine et dans les pays voisins, et instauration d’un système d’information sur la santé publique en Ukraine.
400,000 800,000
Prévention et détection des flambées potentielles de maladies
diarrhéiques, et intervention. 300,000 200,000
Fourniture d’un soutien mental et psychologique aux populations (y compris les personnes déplacées sur le plan interne et les réfugiés) et renforcement des capacités des agents de santé de première ligne en termes de prise en charge des affections liées au stress.
1,500,000 600,000
Prévention de l’exploitation et des abus sexuels. 200,000 400,000
Total (USD) 45,000,000 12,500,000