« Le cirque : du cinéma aux nouveaux médias »
Rares sont les publications ou manifestations ayant à ce jour en France, exploré les relations entre cirque et cinéma1. Pourtant, entre images par seconde et pixels per inch, des premières traces documentaires filmées à la présence du cirque dans les œuvres filmiques et des images animées incluses aux spectacles à l’utilisation du langage informatique, le dialogue du cirque et du cinéma se poursuit à l’ère numérique.
Après le succès des deux premières Semaines de cirque (Une semaine de cirque – novembre 2011 et Femmes de cirque – février 2014), qui ont rassemblé chacune plus de 1500 participants, cette troisième édition associera à nouveau, sous le titre Le cirque du cinéma aux nouveaux médias, chercheurs, créateurs et étudiants, pour plusieurs journées de colloques internationaux et plusieurs autres, ouvertes au grand public, de programmations de films, spectacles et rencontres professionnelles, du 18 au 25 mars 2016 à Montpellier et Alès en Région Languedoc-Roussillon- Midi- Pyrénées.
Nous nous sommes fixés comme objectif d’explorer les liens et les échanges existants entre les champs artistiques concernés, dans une perspective interdisciplinaire : histoire, pratiques, esthétiques, intermédialité…
A l’art de créer des images animées, le cirque offre les corps en mouvement, le déséquilibre, l’impermanence et le risque de situations hors-normes, l’image de la marginalité, ses trajectoires et archétypes, un imaginaire sans mots, la créativité de ses artistes.
Les techniques filmiques, quant à elles, déplacent le regard de la piste aux coulisses, à l’intimité des caravanes, à la ville, aux extérieurs et à l’intériorité des protagonistes. Le montage découpe et recompose le temps du cirque et le combine au son et à la musique. Le monde virtuel des pixels supprime les contraintes du vivant, ouvrant à l’infini et à l’instantané. Les arts cinématographique ou numérique proposent au spectateur la reconstruction d’une réalité qui n’existe sur l’écran qu’à l’état de stimulation lumineuse, et appelle un processus cognitif complexe d’émergence.
L’espace de créativité des mouvements du cirque, mais aussi leur trace et leur mémoire, jadis éphémères et limitées au présent, s’ouvrent ainsi à la fois à la permanence et à l’illimité.
De la présence du cirque au cinéma à celle des images animées au cirque, nos rencontres s’articuleront autour de plusieurs thématiques, sur lesquelles communiqueront pour moitié des chercheurs de l’UPVM et pour moitié des invités extérieurs français ou étrangers.
1 À ce jour par exemple : Jacques Deslandes et Jacques Richard, Histoire comparée du cinéma. Tome II, Du cinématographe au cinéma, 1896-1906, Casterman, 1966 ; Paul Adrian, Cirque au cinéma, cinéma au cirque, Encyclopédie du cirque, 1984 ; Jacques Richard, « Quand les gens du cirque français inventaient le cinéma burlesque », Cirque dans l’univers, n° 179, 4e trim. 1995, p. 5 et suiv. ; « Cirque et cinéma », présentation de l’exposition du 16 septembre au 3 octobre 1999, Cinémathèque française, musée du Cinéma ; Jacques Richard, « Les acrobates du rire aux sources du burlesque français », Archives, 89, septembre 2001, Perpignan, Institut Jean-Vigo ; « Cirque et cinéma », Stradda, n ° 35, mars 2015, p. 15-39 ; Michel Ciment (dir.), « Le Cirque au Cinéma. De Chaplin à Etaix » in revue Positif, n° 587, janv. 2010, p. 85-111 ; « Les comiques français des premiers temps », 1895, n° 61, 2010 ; « Screen circus », Stradda, 35, printemps 2015.