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La clinique précoce Introduction à l'émergence du psychisme chez le bébé

G. CABASSU-CRESPIN

a clinique précoce est le terme que nous avons retenu pour désigner le fait que, chez le nourrisson et le jeune enfant, le corps et son fonctionnement, sont le support d'un certain nombre de manifestations qui, pour être somatiques, n'en sont pas moins prises dans une dimension symbolique. C'est à cet aspect des choses, qu'on peut appeler « l'intrication somato-psychique », que je m'efforcerai d'apporter un éclairage.

I- La prématurité de l'espèce : notion de l'autre de la relation Ces dernières décennies, nous avons beaucoup appris sur la vie intra- utérine, et même s'il reste encore beaucoup à découvrir, il est devenu banal de reconnaître que l'état émotionnel de la mère joue, de manière manifeste, dans ce qui va se passer pour l'enfant, non seulement pen- dant et à la fin de la grossesse, mais aussi au moment néonatal.

Nous savons, en particulier, que le fœtus entend in utero et qu'il se montre sensible à la parole et au son de la voix. De nombreuses études ont été conduites sur ce sujet, tant sur le mode expérimental (1), que sur le mode clinique. Je me suis moi-même intéressée à cette question complexe des échanges materno-fœtaux, dans une communication présentée à un Colloque sur le Langage du Nourrisson (Paris, mars 1998), où je me suis attardée sur trois cas cliniques: un bébé ano- rexique, un bébé boulimique et un bébé qui va bien, pour montrer comment les échanges que leurs mères ont entretenu avec eux, à la fin de la grossesse et pendant la période néonatale, ont influencé leur devenir (2).

Autrement dit, et probablement en amont de la naissance biologique au sens de l'expulsion, le bébé humain est déjà un être de relation. Un être pour qui la relation qu'il entretient avec cet autre humain, qui le porte, s'avère déjà fondamentale, pour son devenir.

Ceci ne va pas sans nous poser question. Nous pourrions tout à fait légitimement nous demander pourquoi, chez les humains, le lien à l'autre prend une telle importance.

La réponse, me semble-t-il, n'est pas étrangère à ce qui nous occupe.

Elle me semble liée à l'état de prématurité de l'enfant humain à la nais- sance. Non pas à la prématurité clinique, celle qui détermine les inter- ventions en néonatologie, mais la prématurité normale, celle de tout bébé en bonne santé, né au terme d'une grossesse sans histoires.

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Cette prématurité, qui caractérise l'état dit de détresse primordiale , est à l'origine du fait que la survie chez les humains, n'est pas assurée sans aide extérieure. Même lorsqu'un nouveau né est dans un état optimum à la naissance, il n'a aucune possibilité de survivre sans l'aide d'un semblable. Voici ce que nous appelons la mère, la maman. Le person- nage maternel est devenu incontournable, pour cause de prématurité de l'espèce, car notre vie en a dépendu, au sens absolument propre.

Ce sens deviendra figuré au fil du temps, mais c'est sans doute de ce socle de réel sur lequel s'appuie la relation dite primordiale, que nous gardons tous cette sorte de cicatrice, absolument indélébile, sous la forme de ce que nous appelons : l'amour.

Car, même lorsque nous ne dépendons plus de personne, au sens propre, parce que nous sommes devenus des adultes capables de sur- vivre par nous-mêmes, nous dépendons toujours des autres, par le biais de l'amour. Cette force incroyable qu'a, chez les humains, le lien à l'autre, est fondée, à mon sens, dans l'expérience de la dépendance absolue, que nous avons tous traversée dans la relation primordiale à cet autre, à qui nous devons notre survie. Et nous en restons marqués pour le restant de notre vie, quel que soit le degré de maturité psycho- affective, que nous sommes capables d'atteindre à l'âge adulte.

Mais, on peut objecter que les bébés humains ne sont pas les seuls à naître prématurés. Dans un grand nombre d'autres espèces mammi- fères, les bébés naissent aussi prématurés, et les adultes géniteurs, sont obligés de s'occuper des jeunes, pendant un temps variable, pour assu- rer leur survie. C'est ce que les éthologues appellent le comportement de couvade, certes ; seulement, les autres espèces mammifères dispo- sent d'instincts, ce qui désigne précisément: « des comportements génétiquement programmés, propres à une espèce ». Ces instincts permettent aux différentes espèces d'ordonner leur période de rut, leurs accouplements, la couvade, la conduite au sein du groupe, le comportement face au prédateur, etc…, ce qui les dispense de devoir les penser.

Ces comportements peuvent atteindre une immense complexité, et donner lieu à ce qui a été appelé, par exemple, le langage des abeilles, ou des termites, car ils accomplissent des véritables actes de commu- nication. Mais cela ne change rien à l'affaire : ce sont des systèmes de signes, et non de signifiants. Chez les abeilles, quand on naît ouvrière, on le reste, et quand on naît reine, on le reste aussi, et cela ne pose de questions à personne : pas de revendications, pas de désir.

Chez les humains, rien de tel : nous avons de nombreux enregistre- ments génétiques, et nous les connaissons de mieux en mieux, mais des chaînes comportementales enregistrées, qui seraient spécifique-

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ment humaines, nous n'en avons point. Nos comportements, de ce fait, nous sommes obligés de les penser, à l'aide du langage.

Une hypothèse anthropologique prétend que l'espèce humaine aurait perdu, au cours de l'évolution, ses programmations instinctuelles, par ailleurs conservées chez les primates supérieurs, nos cousins. En lieu et place, des programmations perdues se seraient développées, le néo- cortex, qui loge les fonctions dites supérieures, et en particulier, le langage. Le langage conçu comme un système signifiant qui code le réel, dont les différentes langues parlées sont l'expression.

Une telle hypothèse est séduisante, car elle nous permet de concevoir le langage, comme l'outil spécifique qu'aurait produit l'espèce hu- maine, en vue de sa survie.

II- Le bébé humain est un être de langage : notions de besoin, de- mande, désir

Nous voici donc introduits à la question de la relation à l'autre, en tant que centrale pour la survie, non seulement du point de vue des soins indispensables, dits soins primaires, mais surtout, du fait que ces soins doivent être pensés , qu'ils doivent emprunter un système signifiant, le langage.

Freud n'a jamais employé lui-même le terme de « mère ». Il a em- ployé, pour désigner cet autre incontournable de la relation primor- diale, le terme allemand: nebensmench, qui a été traduit en français par : « prochain secourable ». Ces deux termes constituent une défini- tion en soi.

D'abord, « prochain »: prochain au sens biblique de semblable. Pour- quoi un semblable? L'histoire nous prouve que des enfants-loups, il y en a eu fort peu, et, de surcroît, ce sont des histoires problématiques.

Dans l'histoire de Victor, l'enfant de l'Aveyron, et du Dr Itard - dont Truffaut a tiré le très beau film « L'Enfant Sauvage » -, on voit très bien que, ce qui manque à Victor, ce sont justement les processus d'humanisation, et, en particulier, le langage : il y a eu survie physio- logique, sans doute par le truchement d'animaux.

Ces histoires donc, prouvent que la survie peut éventuellement être assurée - bien que dans des cas fort rares : quelques uns sur les mil- liards d'individus que comporte l'humanité -, mais que cette forme exceptionnelle de survie, laisse entièrement suspendue, la question de l'humanisation. L'humanisation ne peut être transmise que par un sem- blable, c'est-à-dire un être parlant.

Le fait que ce soit un semblable, ne semble pas non plus suffire: il doit encore être secourable, c'est-à-dire porteur du désir de survie pour le nouveau-né. Nombre de formes de dysparentalité grave, nous prou- vent que le désir de survie n'est pas garanti par la gestation biologique.

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Lacan non plus, ne parle pas de la mère. Il parle de l'autre de la rela- tion. Mais il distingue deux « autres » : un grand, avec un grand A, et qui désigne, non pas une personne physique mais une instance. Le grand Autre est une notion complexe, mais dont on peut dire qu'il s'agit d'un ensemble, au sens de la théorie des ensembles, impossible à dénombrer et cependant non infini, au sens mathématique du terme, de ce qui compose l'univers symbolique dans lequel un nouveau-né don- né, sera plongé dès avant sa naissance.

Cet ensemble symbolique dépasse chaque sujet qui l'habite, et le dé- termine de maintes façons, pour l'essentiel, à son insu. Le petit autre, avec un petit a, désigne chaque sujet, dans la singularité de son avatar, qui fait de lui un représentant unique et non-exhaustif du grand Autre, auquel il appartient.

La mère est, pour le bébé, selon Lacan, un petit autre, tenant lieu de grand Autre (3). Pourquoi? parce que, à son insu, en tant qu'interlocu- teur de la relation primordiale, elle va transmettre au bébé dont elle s'occupe, une foule de particularités du grand Autre qui la détermine, mais « revue et corrigée », si je puis m'exprimer ainsi, par le prisme de sa subjectivité personnelle, c'est-à-dire ce que l'avatar de son histoire singulière aura inscrit en elle. Car, au cours des échanges autour des soins primaires, c'est la référence au système symbolique auquel elle appartient - entendez sa culture, et la façon dont elle se l'est appropriée - qui permettra à une mère d'organiser ses réponses face à son nou- veau-né.

Et qu'est-ce qu'une mère va transmettre à son nouveau-né, à son insu, en s'occupant de lui ? Essentiellement qu'elle entend comme des de- mandes, qu'elle désire satisfaire, ce qu'il manifeste de ses besoins, et ce, de la manière dont on l'a fait pour elle.

Les enregistrements précocissimes et inconscients de la manière dont l'autre s'est occupé d'elle, vont être pour une grande part, les enregis- trements auxquels une mère fera appel, pour s'occuper du bébé, qui sera le sien.

Ce savoir spontané, « intuitif » diront certains, auquel une femme se réfère, pour être inconscient, n'est pas, pour autant, génétique, au sens d'inné. Je propose de définir ce qui a été appelé - à tort, à mon sens, compte-tenu de ce que je viens de dire - « l'instinct maternel », comme : la réactivation des traces mnésiques inconscientes du maternage reçu. L'expérience quotidienne des mères nous prouve, d'ailleurs, la grande variabilité de l'accès à ce type de savoir qu'ont les femmes, et la corrélation certaine entre le maternage reçu, et la capacité mater- nante, dans le présent. Ces considérations s'appliquent aussi fort bien aux pères, et il faudrait, dans ce cas, parler de parentalité.

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Cette simple constatation nous permet d'aborder le champ des trans- missions transgénérationnelles: car, si la capacité parentale n'était pas, elle aussi, acquise, c'est-à-dire résultante de la parentalité reçue, nous serions à l'abri de la répétition mortifère de la défaillance parentale, sous ses diverses formes, à l'abri de la dysparentalité.

Mais, ceci nous introduit également à cet aspect radical du fonction- nement du psychisme humain : du fait que ses besoins sont entendus comme des demandes désirant être satisfaites, le bébé humain, dès qu'il entre en contact avec son autre de la relation, quitte son statut d'être de besoin, pour se transformer en être de désir.

Dans le schéma appelé le « Graphe du désir »(4), Lacan illustre ce changement radical de registre qu'opère, pour tout sujet, son introduc- tion dans le monde du langage : la ligne montante à partir du delta, représente le besoin : le nouveau-né va se refroidir, il aura besoin d'être réchauffé; il aura faim, et aura besoin d'être nourri; il ne pourra pas se mouvoir dans l'espace de manière autonome, et il aura besoin d'être porté, tenu. Le cri, tout comme l'agitation motrice, serviront de décharge, vis-à-vis de la montée des tensions, mais s'avèreront inca- pables de venir en aide au sujet.

Mais, à cet instant-là, cette ligne montante du besoin, va rencontrer le grand Autre, en A, incarné dans le personnage maternel. Qu'est-ce à dire ? Que cette montée aveugle du besoin va rencontrer, chez celui qui l'accueille, une réponse humaine. C'est-à-dire que, pour la maman qui entend son nouveau-né crier, ce n'est pas du tout pour elle un bruit, une pure décharge, c'est son bébé qui l'appelle, il lui parle, et elle ré- pond « je suis là ». Et, dès cet instant, que nous appelons la rencontre inaugurale, ce cri n'est plus un bruit, c'est un appel, et dès cet instant, avant toute parole propre, le bébé parle, le bébé est devenu un sujet.

La poussée du besoin est donc bien présente chez l'humain, seulement, elle manque d'une « programmation » susceptible de lui permettre de se satisfaire : c'est ce qui la différencie de l'instinct, et que les psycha- nalystes, à la suite de Freud, appellent « pulsion ». Le rapport de la pulsion à son objet devra se construire, et emprunter pour cela le che- min du signifiant. C'est ce qui fera que, tout en se servant de l'objet, ce n'est pas de lui, que la pulsion va se satisfaire, mais du rapport à l'Autre, ainsi construit.

Il est tout à fait saisissant de remarquer comment, à cause de ce « sa- voir génétiquement programmé » dont les humains manquent, l'Autre vient à la place de celui dont on apprend, au sens le plus radical du terme, et que Lacan désigne comme le « trésor du signifiant »: grand A dans le graphe.

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Le changement de besoin en désir s'opère dans tous les registres de la pulsion, c'est-à-dire dans tous les registres de l'échange où le nouveau- né a à faire à l'Autre.

Les trois registres sur lesquels je vais m'attarder sont respectivement l'oralité, la spécularité et la question de la voix, qui concerne tout ce que Lacan a évoqué autour de la pulsion invocante.

III- L'oralité

Dans toutes les histoires alimentaires de la première année, qui vien- nent nourrir, c'est le cas de le dire, la clinique quotidienne du pédiatre, ce qui se passe dans l'estomac, ou dans le biberon, n'est que rarement en cause, et lorsque c'est le cas, c'est très vite résolu.

Ce qui vient rendre la situation complexe, c'est le sens que prend l'échange alimentaire, et qui implique, à la fois, le désir inconscient de la mère, et ce qu'elle attribue, comme désir, au bébé. C'est toute la question de la métaphore d'amour, que supporte la relation alimen- taire.

Dans le traitement des difficultés alimentaires précoces, cette lecture nous permet d'avancer que : plus la mère répond sur le strict plan du besoin, par exemple en « remplissant » le bébé, plus le bébé se met à refuser, et cette dynamique s'accentue, si la mère insiste.

La clinique des refus alimentaires simples de la première année - voire plus tardifs - doit orienter notre attention vers la tonalité de la relation de la mère au bébé : en effet, un refus sur le plan alimentaire, peut traduire, de la part du bébé, une tentative de mettre une limite à l'intru- sivité maternelle, qui parfois se trouve sur un autre plan.

En effet, nous pouvons, parfois, être désarçonnés par une mère appa- remment très obéissante à nos consignes, de ne pas forcer le bébé, si nous ne savons pas observer qu'elle se montre par ailleurs, dans l'échange, contraignante. Tout se passe comme si elle se montrait par- ticulièrement intolérante à toute manifestation du bébé qui viendrait contredire l'image qu'elle se fait de lui. Autrement dit, c’est une mère qui refuserait de se laisser décevoir, au sens de ce que Winnicott a appelé la « désillusion », comme l'opération indispensable pour mettre un terme à la toute puissance originaire de la mère d'avant l'ère transi- tionnelle. Un bébé d'une telle mère, pourra continuer à refuser, alors, que sa mère ne le force pas, sur le plan alimentaire, sa revendication, visant un autre plan de la relation.

L'anorexie sévère du nourrisson, qui est un tableau grave et peu fré- quent, mais de pronostic léthal à court terme, est là pour nous prouver, pour mettre à nu ce que sous-tend la relation alimentaire : un sujet peut refuser, et, très tôt, jusqu'à ce que mort s'en suive, la satisfaction du besoin, au nom de sa reconnaissance, en tant qu'être de désir.

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Même si l'ensemble de ces phénomènes est globalement connu de la plupart des médecins, il n'est pas inutile de les rappeler ici, car la proximité de l'oralité du registre du strictement alimentaire, nous ex- pose, souvent, au danger de la rabattre purement et simplement au ras du besoin, en ignorant ou en méconnaissant sa dimension symbolique, c'est-à-dire ce en quoi elle intéresse la question du désir.

IV- La spécularité

La spécularité, de la racine latine speculum, miroir, intéresse la ques- tion du regard. Le regard doit être distingué de la vision, au sens où la vision est un fonctionnement d'organe, alors que le regard est une fonction psychique, qui implique la question de la représentation.

La clinique du regard est centrale, dans la première année de la vie, non seulement parce que l'absence de regard constitue le signe patho- gnomonique des pathologies autistiques, mais aussi parce que la mise en place du regard, au sens de l'accès au spéculaire, constitue le seuil du monde visible.

En effet, de l'accès au spéculaire, dépend la reconnaissance de l'image de soi, dont Lacan a fait le stade du miroir, le concevant comme le moment fondateur où l'anticipation visuelle sur l'immaturité motrice, préside à la constitution de l'image du corps. L'ensemble des acquisi- tions dites du développement psychomoteur, dépendent de l'image du corps, c'est-à-dire d'une construction psychique.

Lorsque le nouveau-né apparaît phénoménologiquement dans le champ perceptif de sa mère, au moment de l'expulsion, et qu'il devient donc perceptible au sens visuel, tactile, auditif, il entre en contact avec ce que nous avons l'habitude d'appeler, avec M. Soulé, le « bébé ima- ginaire ».

Ce terme désigne une construction psychique essentiellement incons- ciente, dont sont porteuses les femmes, car elle résulte de la résolution de la problématique oedipienne féminine. Freud dit que la fille résout la question oedipienne, en élaborant une équivalence « pénis = en- fant », qui se trouverait non seulement à la source du désir d'enfant chez la femme, mais aussi de la place que l'enfant occupe dans l'éco- nomie libidinale inconsciente féminine, dite « place phallique ».

Ainsi, il résulterait de cette place dans le désir inconscient féminin, une coloration particulière du rapport de la mère à l'enfant, et tout à fait dissymétrique de la place que l'enfant occupe, dans le désir in- conscient masculin, qui, par conséquent, orienterait différemment le rapport du père à l'enfant. Et c'est ce que notre clinique quotidienne semble entériner.

La naissance correspond donc à ce temps de rencontre, où dans le mouvement que nous appelons de reconnaissance primordiale, le

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nouveau-né, cet étranger absolu, se trouvera, par le biais des ressem- blances, happé dans du connu, reconnu comme familier : il est bien celui qu'on attendait, il est bien de chez nous.

La reconnaissance primordiale est un acte de pure projection. Il n'y a, en effet, rien de plus subjectif qu'une ressemblance : « il ressemble à son père »; « non! c'est le portrait craché de sa maman », et ainsi de suite. Chacun sait d'ailleurs qu'une adoption réussie détermine des ressemblances : en effet, il est probable que ce que nous avons l'habi- tude de considérer comme des ressemblances, relève davantage du ton de la voix, de la gestuelle, du style moteur et du rythme, toutes choses pouvant être acquises, et primant sur les aspects plus « matériels » des ressemblances, couleur des yeux et des cheveux, forme des traits.

Cet acte tire sa valeur fondatrice de son pouvoir de faire entrer le nou- veau-né dans une filiation, dans une appartenance, et de mettre la mère en position de s'identifier à lui. C'est là que le nouveau-né devient véritablement un semblable.

Cette constatation nous permet d'aborder la clinique foisonnante des facteurs de risque liés aux annonces de handicap, de maladie ou de malformations faits autour de la naissance. Le risque correspond moins à la maladie ou malformation annoncée, qu'à la capacité qu'elle peut avoir, de provoquer une catastrophe subjective, c'est-à-dire un désinvestissement du bébé. Ceci reste vrai, même si le désinvestisse- ment se traduit par un surinvestissement, par exemple, du handicap.

Par contre, si le temps de la reconnaissance primordiale correspond à la rencontre entre le « bébé imaginaire » et le « bébé réel », alors ce temps met la mère en position de pouvoir attribuer, à ce bébé devenu le sien, les objets de son désir. Il se constitue ainsi, dans le regard qu'elle porte sur lui, une image composite du réel du corps du bébé, et des attributions du désir maternel.

Winnicott, à la suite de la parution du « Stade du miroir » de Lacan, a écrit un article intitulé Le rôle de miroir de la mère et de la famille dans le développement de l'enfant. Il y postule que c'est dans le regard que la mère pose sur le bébé, que son image se forme, et à laquelle il va pouvoir s'identifier. A la question: « le bébé, quand il regarde sa mère, qu'est-ce qu'il voit ? », il répondra : « lui-même ». Et Winnicott déclinera, dans ce très beau texte, tous les avatars que ce regard peut proposer au bébé, et la façon dont celui-ci réagira.

Ce que Lacan postulera, de son côté, dans le « Stade du miroir, c'est que le bébé qui est ainsi regardé, deviendra celui qui apercevra sa propre image dans le miroir. Il situe ce moment entre 6 et 18 mois, où, dans un mouvement d'anticipation visuelle à l'immaturité motrice, le bébé s'aperçoit comme une unité dans laquelle se précipitent à la fois, son moi, et l'image du corps. Ce que Lacan souligne comme essentiel

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dans ce moment inaugural, c'est la confirmation que l'enfant reçoit de l'adulte qui le porte, ce va-et-vient où c'est l'Autre que entérine notre perception de nous-mêmes. Cela fera dire à Lacan que le sujet émerge au champ de l'Autre, décentré de lui-même, et dans un mouvement où l'aliénation sera le propre de son rapport à sa propre image.

Une mère déprimée, ou psychiquement absente de la relation, restitue au bébé dont elle s'occupe une image de lui-même, qui est probléma- tique ... « Les bébés (...) longtemps confrontés à l'expérience de ne pas recevoir en retour ce que, eux-mêmes sont en train de donner (...) re- gardent, mais ne se voient pas eux-mêmes », dit Winnicott , et plus loin : « si le visage de la mère ne répond pas (...), la menace d'un chaos se précise, et le bébé organise son retrait, ou ne regarde rien (...), et le miroir devient alors une chose qu'on peut regarder, mais dans laquelle, on n'a pas à se regarder ».

On peut difficilement mieux exprimer le facteur de risque considé- rable que constitue, pour le nouveau-né, la dépression maternelle, surtout lorsqu'elle se présente comme une dépression « blanche » ou asymptomatique, comme une forme d'absence psychique. Ce type de dépression peut ne pas alerter, parce que ces mères restent capables de vaquer à leurs occupations, y compris auprès du bébé. Toutefois, la nature mécanique des échanges qu'elles établissent avec lui, peut compromettre le bon déroulement des processus que nous décrivons, ici.

Cette simple constatation nous permet d'aborder le champ des ca- rences induites par les fonctionnements institutionnels, où un profes- sionnel, par ailleurs fort compétent et adroit dans ses gestes, peut par- faitement incarner une mère absente de la relation, simplement par la manière de concevoir comme une tache, le rapport à l'enfant dont il s'occupe. Nous voyons aisément les enseignements que nous pouvons tirer pour travailler avec les équipes soignantes, surtout des lieux de vie type pouponnière ou foyer, ou encore les hospitalisations néona- tales, ou pédiatriques au long cours.

Tous les aspects de ce que j'appellerai la « clinique du regard » doi- vent être considérés comme fondamentaux, au cours de la première année de la vie. Lorsque les mises en place psychiques correspon- dantes se font favorablement, ce que nous avons l'habitude d'observer, est que le strabisme physiologique, voire le nystagmus propres à l'im- maturité de la motricité oculaire à la naissance régressent spontané- ment à la faveur de la constitution du champ visuel vers la fin du 4ème mois, que la poursuite oculaire, et les coordinations visuo-motrices se mettent en place, permettant que le dialogue oeil à oeil fonctionne

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sans difficultés, non seulement entre le bébé et sa mère, mais entre le bébé et nous, observateurs extérieurs.

Ce qui est saisissant, c'est de remarquer la précocité de la mise en place de l'accrochage du regard, dans les heures qui suivent la nais- sance, et donc bien avant la constitution du champ visuel, chez les bébés qui se développent de manière satisfaisante. Ceci nous permet de faire l'hypothèse, qui vérifie le dire de Lacan, que ce n'est pas du visuel au sens strict qu'il s'agit, que le regard n'est pas la vision, et que nous sommes plutôt dans un champ où il est question de représenta- tion(.

En effet, il semblerait que la représentation, même si parfois certaines peuvent être persécutrices, hostiles ou dévalorisantes, permettent au bébé de se construire, alors que c'est l'absence de représentation qui constitue la véritable impasse, car tout se passe comme si le bébé était confronté à un regard qui ne le voit pas, et de ce fait, l'identification qui cristallise le moi, n'était pas possible.

J'ai écrit, il y a quelques années, l'histoire d'une petite fille autiste, qui s'appelle « La poupée sans visage ». Le trait saisissant de ce cas, était, précisément, que sa mère avait matérialisé l'absence de représentation, qu'elle avait de sa petite fille sous la forme d'une poupée. Cette pou- pée, qui avait inspiré le titre de mon travail, était une poupée de chif- fon, fabriquée par la mère au cours de la grossesse, et destinée à être mise dans le berceau du bébé. Une fois la poupée terminée, la mère s'était trouvée dans l'incapacité de broder les traits du visage.

Ce cas est effectivement exemplaire de ce qu'on peut appeler la cécité spéculaire, pour la distinguer de la cécité tout court, car cette mère n'était pas aveugle, et sa petite fille non plus, mais elles étaient dans une sorte d'impossibilité de se voir l'une l'autre. C'est cela qu'on dé- signe par absence de représentation, une sorte d'impossibilité à penser l'autre, et c'est cette absence de représentation qui semble constituer, du point de vue de la mise en place de la dynamique spéculaire, l'im- passe la plus radicale.

En dehors de ce type de cas, au demeurant fort rares, le médecin est, par contre, extrêmement fréquemment sollicité par ces bébés qui

« n'accrochent pas du regard », ou dont le regard nous semble « trans- parent ». Ces temps de vacillation du regard, qui peuvent aller de quelques jours à quelques semaines, voire quelques mois, dans cer- tains cas, semblent pour la plupart, se résoudre spontanément, sans que l'on sache très bien pourquoi. Ces quelques éléments de compré- hension sur la dynamique spéculaire, peuvent, peut-être, nous aider à avancer, dans la compréhension de certains de ces cas.

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V- La pulsion invocante : la parole et la voix

Le champ de l'invocation intéresse la question de la voix, de la voix en tant qu'objet du corps investi libidinalement. Il recouvre un large éventail de phénomènes, parmi lesquels je voudrais en isoler deux : l'institution de l'appel et l'introduction du code, au sens de la langue parlée, dite « langue maternelle ».

5-1 L'institution de l'appel

Au moment de la naissance, l'échappement du souffle correspondant à l'ouverture des voies aériennes fait vibrer les cordes vocales en pro- duisant un bruit, pur phénomène de physique mécanique : le cri de la naissance. Celui ou celle qui l'entend, et qui s'en constitue l'adresse, transforme ce cri, dont on peut, à juste titre, dire qu'il n'est émis par personne, en l'acte de quelqu'un. Ce n'est pas un bruit, c'est le bébé qui appelle, et la mère répond « présent ».

C'est le moment inaugural, à l'instar de la reconnaissance primordiale pour la spécularité : le cri de la naissance est entendu comme un appel.

Cet acte est fondateur car, en amont de tout phénomène de conscience chez lui, le bébé est promu au statut de sujet parlant. L'échappement vocal et l'agitation motrice, qui ont valeur de décharge, face à la mon- tée des tensions, prennent valeur de langage pour celui qui les entend.

La mère attribue au cri un statut d'appel.

Les bébés bien portants n'ont aucun mal à s'approprier cette attribu- tion, et s'entendent très vite, à faire venir leur mère, en se servant de leur outil vocal. Ils sauront réclamer haut et fort lorsqu'ils auront be- soin de quelque chose, mais se calmeront aussitôt une réponse appro- priée apportée, y compris une réponse verbale les priant d'attendre. Ils pourront attendre, anticipant la satisfaction, sans se désorganiser.

Par contre, les bébés élevés dans des institutions ou par des mères en souffrance, qui ont à faire à des réponses anonymes, réglées sur des grilles horaires, ou à des réponses chaotiques et aléatoires, s'entendent beaucoup moins bien à les faire venir, car leur agitation ne produit pas forcément une réponse. Ces bébés ont les plus grandes difficultés pour intérioriser le fait que leurs cris ou leur agitation ont un pouvoir quel- conque sur l'environnement. De fait, ils sont souvent très difficiles à consoler, s'agitant sans s'attendre à ce que quelqu'un réponde, et lors- que la réponse arrive, elle ne les calme pas, comme si le lien n'était pas fait entre satisfaction du besoin et apaisement.

C'est la non mise en place, aboutissant au tarissement de l'appel, con- duisant au mutisme complet dans les syndromes pré-autistiques.

5-2 L'introduction du code linguistique : la langue maternelle Lorsqu'un bébé va bien, il développe, entre les tétées, des plages dites d'éveil calme. Au cours de ces moments, reposé et repu, le bébé joue

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avec sa voix, tout comme il joue avec ses pieds. Ce babil émis à la cantonnade, correspond à l'investissement libidinal de la voix, en tant qu'objet de la pulsion.

Plus tard, en situation d'échange avec sa mère, il s'adresse à elle, à l'aide de sa voix, et elle répond, en reprenant ses vocalises. Nous sommes en amont de toute parole signifiante, au sens de la langue parlée. Ces échanges constituent néanmoins des phénomènes de sens, car ils renvoient à rien moins qu'à une forme de confirmation d'exis- tence, par le biais d'un plaisir d'être partagé.

On peut penser que la tendance des humains à prendre plaisir à écou- ter et à produire de la musique, se rattache à cette expérience précocis- sime où la texture sonore de la voix, sa mélopée en dehors de toute signification, et pourtant déjà support d'échange, constituait en elle- même une affirmation d'existence, entérinant pour nous, notre exis- tence pour l'Autre.

C'est à partir de cette affirmation d'existence, que les échanges vocaux vont servir de base à l'introduction du code linguistique.

S. Ferreira étudie magistralement ces échanges dans sa thèse de lin- guistique, dont a été tiré son article De l’interaction mère-bébé au dialogue mère-bébé (12). Elle y décrit le fonctionnement du « ma- manais » (motherese), comme étant la modalité d'introduction de la langue parlée, dans la chaîne sonore produite par l'enfant.

Dans « man man man », la mère va découper le mot du code : elle en fera « maman ». Deux itérations, car une ou trois itérations ne corres- pondent pas au signifiant de la langue. Cette opération relève, à la fois, de l'attribution et de la coupure, et produira la diversification de la palette sonore émise par l'enfant. Cette diversification : la différen- ciation des pleurs, l'apparition de vocalises proches des mots de la langue, l'estompage, voire la disparition des cris inarticulés, est à la source de ce qu'on appelle la lisibilité du bébé pour l'entourage.

Un bébé qui va bien, est un bébé qui est lisible, y compris pour d'autres que sa mère. Un bébé dont on dira qu'il est « facile » de s'oc- cuper de lui, parce qu'on comprend bien ce qu'il lui arrive : la tache codante de la mère, a déjà porté ses fruits. Nous disons à tort, que les mères décodent, elles codent, car la véritable tache maternelle, est d'organiser le réel, par la cohérence de ses réponses.

A contrario, nous connaissons tous ces bébés inconsolables, dont l'agi- tation et les cris, même pas entrecoupés de vocalises adressées, met- tent en échec les tentatives répétées de l'entourage pour leur venir en aide.

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Cette aptitude des mères ordinaires, à découper et à attribuer du sens, semble absente chez les mères d'enfants, ayant présenté un syndrome autistique.

Dans mon travail sur Amélie, je décris la surdité signifiante, qui cor- respond à cette manière particulière qu'ont certaines mères d'enfants autistes, d'entendre les émissions vocales de l'enfant, au pied de la lettre, c'est-à-dire ne comblant, pas l'écart nécessaire pour, que la vo- calise, par approximation, soit assimilée au mot du code : ce que Freud avait appelé pour nous l’illusion anticipatrice.

Amélie, un jour, en arrivant à sa séance, me « fait face » : je ne peux pas dire qu'elle me regarde, car elle ne me regarde pas, mais ce faisant, je sais qu'elle s’adresse à moi. Elle me fait face et me lance, en prenant le combiné du téléphone: « gui gui gui ». Stupéfaite, car nous avions fait semblant de téléphoner à son père dans les séances précédentes, je lui réplique: « mais c'est ton papa qui s'appelle Guy! tu appelles ton papa! ». Alors sa mère me rétorque, incrédule: « Vous croyez, vous?

mais elle n'a pas dit Guy, elle a dit « gui gui gui !… »..

M.C. Laznik mentionne le même type d'expérience: « Si je fais remar- quer à la mère de Philippe qu'il vient de dire « donne », elle me rétor- quera, incrédule, que ce n'est pas tout à fait cela, que cela ressemble plutôt à « ponne » ou « tonne ». Elle n'a pas tort, et néanmoins cette incapacité à anticiper rend impossible que cela advienne »..

Ce type de configurations sont le « contre-exemple » de ce qui se pro- duit habituellement, où la mère illusionne, en anticipant, les produc- tions de l'enfant: elle « applaudira » le premier « man » en disant que son enfant vient de dire « maman ».

Il nous semble, cependant, important de rappeler que cette apparente

« incapacité » des mères d'enfants, présentant des syndromes autis- tiques, sont le résultat d'une catastrophe subjective, à la suite de la- quelle, la spirale interactive semble ne pas se mettre en place, ou ne plus fonctionner.

Cette catastrophe subjective peut avoir été déclenchée par des fac- teurs, soit venant de l'enfant (particularité dans la capacité d'échanges du bébé, handicap ou maladie détectés à la naissance rendant difficiles l'investissement du bébé), soit venant du parent (état dépressif, deuil impossible, troubles psychiques), soit venant de l'environnement (in- cidents périnataux). Ce qui nous intéresse, c'est qu'elle détermine ce que nous appelons un état de sidération et qui désigne un état particu- lier qui empêche ces parents de se conduire face à cet enfant, comme face aux autres.

C’est ce type de configurations que nous rencontrons le plus souvent, dans le développement des syndromes autistiques, frappants surtout

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dans le cas de bébés ne présentant, par ailleurs, aucune autre difficulté.

Ces états de sidération sont particulièrement dignes d'intérêt, car ils semblent réversibles, si un accompagnement approprié, est proposé assez tôt.

Ainsi, des mères tout à fait compétentes pour d'autres enfants de la fratrie, perdront toutes leurs capacités maternantes, face à cet enfant- là, se trouvant dans cet état de sidération qui les empêche de fonc- tionner. Au cours de la cure de ce type d'enfants, la plupart de ces mères seront capables de témoigner de leur difficulté à fonctionner avec eux « comme avec les autres ». Et elles n'y parviendront que si elles sont correctement soutenues par le thérapeute.

Cette sorte de destitution réciproque semble caractéristique du pro- cessus autistique. Elle s'installe dans la circularité des échanges, et il semble peu importer, à partir de là, de quel côté - de l'enfant ou du parent - se trouvait la difficulté initiale. La seule possibilité semble être d'intervenir au niveau du fonctionnement.

En guise de conclusion

La notion de « clinique précoce » a été élaborée au fil d'un chemine- ment commun entre une approche psychanalytique de la psychopatho- logie du nourrisson et les pratiques des médecins qui animent les con- sultations de la petite enfance. Ces échanges, d'abord sur le terrain, et ensuite sous forme de stages de formation professionnelle continue des médecins, visaient la prévention précoce des troubles naissants, de la personnalité chez le nourrisson et le jeune enfant.

Quelques années d'expérience dans l'échange avec les pédiatres et autres soignants de la petite enfance, nous permettent de dégager les enseignements suivants :

1) il semble que ce partage de connaissances aboutisse, dans un pre- mier temps, à une modification du regard des praticiens sur les pro- blématiques présentées par les bébés et les jeunes enfants, en situation de consultation pédiatrique;

2) dans un deuxième temps, ces échanges leur fournissent des repères leur permettant, non seulement d'identifier la plupart des signes de souffrance précoce, mais aussi d'intervenir, d'une manière pertinente, dans nombre de situations de clinique courante;

3) enfin, il semble qu'une meilleure compréhension de la nature des difficultés, facilite aussi le dialogue avec ceux qui doivent, in fine, les prendre en charge, à savoir les professionnels de la santé mentale.

Ceci se traduit, sur le terrain, par une recherche et une constitution plus aisée des partenariats de travail, aussi bien à l'intérieur des équipes, qu'avec les autres institutions.

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Ce dernier point s'avère fondamental, car de lui, dépend la mise en place d'actions de prévention précoce.

Au cœur de cette expérience de transmission, toujours en cours, se développe actuellement la mise en place d'une recherche-action, desti- née à former les équipes de terrain au dépistage précoce - au cours des examens pédiatriques du 4ème et du 9ème mois - de deux signes avant-coureurs d'un danger d'organisation autistique.

Cette recherche-action aura lieu dans le cadre du paternariat de l'Asso- ciation Pré-Aut avec une dizaine de Départements français, et aura pour but, outre de valider la pertinence prédictive des signes sur un échantillon significatif d'enfants suivis en PMI, celui de promouvoir des partenariats équipes de prévention/équipes soignantes en vue de la prise en charge précoce des enfants dépistés.

Outre le renforcement - voire la création, dans certains cas - de ré- seaux de compétences sur le terrain, on peut espérer obtenir, par le biais de la réalisation de cette étude, une meilleure sensibilisation des équipes sur le terrain, en matière de troubles relationnels précoces.

Références

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