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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03050910

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03050910

Submitted on 21 Jul 2021

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La mise en carte des risques naturels

Frédéric Leone, Freddy Vinet

To cite this version:

Frédéric Leone, Freddy Vinet. La mise en carte des risques naturels : Diversité des approches. Presses

universitaires de la Méditerranée, 96 p., 2008, Géorisques, 978-2-84269-846-1. �hal-03050910�

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La mise en carte des risques naturels

Diversité des approches

Sous la direction de Frédéric Leone et Freddy Vinet

Collection « Géorisques » n

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Illustration de couverture : photomontage réalisé par les PULM à partir de cartes issues du SIG RINAMED/GESTER, avec leur aimable autorisation

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Sommaire

1 Introduction : La mise en carte des risques naturels : diversité des approches

Frédéric Leone et Freddy Vinet . . . 7 Partie 1 La carte, support de connaissance . . . 11 2 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette . . . 13 3 Le SIG narratif, outil de territorialisation du risque : mise en perspective géohistorique

du risque fluvial en milieu urbain et périurbain

Claire Combe . . . 23 Partie 2 La carte, produit du modèle . . . 31 4 Cartographie de l’aléa inondation à Sommières (Gard, France)

Annick Tekatlian et Bruno Ledoux . . . 33 5 Modèles hydrologiques et décisions politiques

Bertrand Lemartinel . . . 39 6 La vulnérabilité des réseaux routiers urbains face aux risques d’altération

Manuel Appert et Laurent Chapelon . . . 47 Partie 3 La carte, outil de régulation . . . 59 7 La cartographie réglementaire des risques naturels en Suisse, en Italie et en France

Anne Peltier . . . 61 8 Les plans de prévention des risques : le point après 10 ans

Liliane Besson . . . 69 Partie 4 La carte, instrument de communication . . . 73 9 Visualisation 3D de feux de forêts sur des modèles numériques de terrains de l’IGN

Sébastien Thon , Gilles Gesquière et Romain Raffin . . . 75

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10 Architecture d’un portail Spatial OLAP pour l’analyse des données sur les aléas naturels

Julien Iris , Aldo Napoli et Franck Guarnieri . . . 81 11 Le citoyen a droit à l’information sur les risques qu’il encourt en certains points du

territoire et sur les mesures de sauvegarde pour s’en protéger

Martine Tabeaud et Xavier Browaeys . . . 87

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1 Introduction : La mise en carte des risques naturels : diversité des approches

Frédéric Leone et Freddy Vinet

Équipe d’accueil GESTER (Gestion des sociétés, des terri- toires et des risques), université Paul-Valéry, Montpellier III Frederic.Leone@univ-montp3.fr

Freddy.Vinet@univ-montp3.fr

Le besoin de cartes n’estplusàdémontrer. La généralisa- tion des outilsinformatiques et la demandetoujours plus grande d’information des populations exposées aux risques ontdécuplé la demande d’information cartographiée. Les nouvelles procédures mises en place en France liées à la loi

« risques»du30 juillet 2003etau décretdu15 février 2005 sur l’information des populations des zonesà risques de- vraient renforcercettetendance.Cependant,ce phénomène n’estpas propreànotre pays; il tendàdeveniruniversel.

Dans des sociétésjudiciarisées,attachéesà la propriété indi- viduelle du bien, lalimite cartographique et la qualification del’espace ontpris uneimportancefondamentale.Après letsunamiqui dévasta l’Asie du sud est le26 décembre 2004, Les communautésvillageoises entreprirentavecl’aide desONGet des autorités locales un travail de cartographie participative. Ils’agissaitde seréapproprier l’espace etde sceller les contours des parcelles afin dereconstruire sur un espace entièrementdévastéoù routes,chemins,haies, arbres avaient étéemportés etoù les cadastres avaientdis- paru ou n’existaientpas. La catastrophe,expressiontangible durisque a obligé àuneremiseàplatdel’espace etune (re)mise en carte des espaces dévastés, mise en carte qui a constituéun préalableindispensable au processus derecons- truction.

En France, la cartographie desrisquesà l’échellelocale a pris son essorau débutdes années70suite aux évènements du Roc des Fiz(coulée de débris, 72morts)etdeVald’Isère (avalanche, 39morts).Ces deuxcatastrophes ont initié les premières démarches standardisées ZERMOS(zones expo- sées aux risques de mouvements du soletdu sous-sol)et CLPA (carte de localisation probable des avalanches), re- layées surun planréglementaire par les premiers PER(Plans d’Exposition aux Risques) et zonagesR111-3, en particulier dans les départements alpins. La généralisation des PPR depuis1995 (Plans de Prévention des Risques) a défini- tivementplacé la carte au cœurdu dispositif français de préventionterritoriale etd’appropriation desrisques natu- rels,dans saversioninformative(localisation des aléas)et

réglementaire(contraintes d’occupation du sol). La carte estainsidevenue un espace de connaissance,un support de concertation,parfois de conflit,autourdelimites phy- siquesàappliquer àunrisque pardéfinitionvirtuel,etdonc pas toujours accepté. Cette démarche de prévention doit pourtant être pérennisée.On doit favoriserprogressivement l’appropriation et lerespect localde procéduresimposées assez brutalementpar l’Etatcentral. Ilconvientpourcela de porter l’explication sur lesraisons du choixdeslimites géographiques retenues.Beaucoup de conflits pourraient être atténués si les expertsimpliqués dans ce zonage du risque prenaient le temps d’expliquer les incertitudes cumu- lées deleurdémarche etde convaincreles décideurslocaux du principe de précaution quis’impose en detelles circons- tances, pour des phénomènes aux limites bien floues, mais aux implications foncières et économiques très claires.

Mais la cartographie des risques ne se borne pas à ces considérations sécuritaires et juridiques d’actualité.Dans le monde des géographes, les productions cartographiques traitant des risques d’origine naturelle sont riches et va- riées en échelles, en contenus et en objectifs. Elles relèvent souventd’approches exploratoires, rarementuniformisées, explicatives ou prédictives de processus souvent complexes donton chercheàposer leslimites.Des premiersindices del’aléaà la modélisation spatiale des pertes,ces produc- tions proposentunvaste paneld’approches,manuelles ou assistée par l’informatique, visant toutesà synthétiserde l’information géographique utileà la prévention et àune connaissance durable de nos territoires.

Cevolume exploitela plupartdes communicationsissues des deuxièmesrencontresGéorisques quise sont tenuesà Montpellier le mardi 7 février 2006 sur la cartographie des risques naturels(co-organisation Master 2pro.enGestion des Catastrophes etdes Risques Naturels et équipeGESTER del’UniversitéMontpellier 3). Ilse propose de déclineren quatre points etsans prétendreà l’exhaustivité,différentes utilisations dela carte en géographie desrisques naturels et les problèmes afférents.

La carte estun outildevisualisation del’information brute.

Avantd’énoncer l’aléa, ils’agitderecueillir lesinformations nécessairesàsonélaboration.J.M.Antoine,B.Desaillyet Ph. Valetteont participé au recueil et à la cartographie des

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8 La mise en carte des risques naturels : diversité des approches

phénomènes naturelsvecteurs derisque dansles Pyrénées Centrales. Ils soulignentque cette pratique estmaintenant quasi systématique dans les services de l’Etat chargés de la prévention desrisques naturels. Ils soulignent le caractère délicat du passage de l’information historique à la cartogra- phie historique pour des phénomènes dont les contours ne sont pas très bien connus. Cette responsabilité est d’autant plus forte que ce type de carte sert désormais d’outil de sen- sibilisation du publicà laréalitédurisque.Danslestravaux deC.Combe, la mise en perspective historique durisque est facilitée par la constitution de « SIG narratif » exposés pour une portion delavallée du Rhône dans cevolume. Lare- constitution cartographique desinteractionsfleuves/société danslarégionlyonnaise sur 150anséclaireletravailde l’ingénieurhydraulicien en mettantenévidencelesrythmes d’évolution dufleuve et lesimpacts dela gestion du bassin versant sur la dynamique du corridor fluvial.

L’étape suivante est logiquement la modélisation quisatisfait un besoin de généralisation et de comparaison des informa- tionsrecueillies. La production de cartes pardes modèles hydrauliques(A. Tekatlian&B. Ledoux)ou sismologiques transforme l’information factuelle en carte théorique d’aléa.

Cetteétape,coûteuse,est indispensable dansles zonesà fort enjeu même sielle connaîtdeslimites commele souligne B. Lemartinelquis’interroge parailleurs sur la pertinence du choixdela crue historique connuela plusforte comme aléa deréférence dansla gestion durisqueinondation.En effet,doit-onfonder la carte sur l’événementmaximalconnu alors que cet événementestoriginaletunique de parson scénario etqu’ila peu de chance de sereproduireà l’iden- tique? Le choixde l’aléa de référence et sajustification scientifique etpolitique sontau cœurdela problématique de la cartographie des risques.

Car,ce n’estpas seulement l’aléa entantquetelquidéter- mine le risque. Ce dernier peut être exacerbé par la nature intrinsèque d’un systèmevulnérable particulier.AinsiM.Ap- pertet L.Chapelonmontrentpar le biais dela modélisation graphique quela structuration hiérarchique desréseauxest un critère devulnérabilité (perte d’accessibilité)amplifiépar la qualitédesinfrastructures et lefonctionnementdifféren- ciédesvoies.Une action anticipatrice de mise en sécurité des tronçons les plus stratégiques peut alorsêtre envisa- gée pour atténuer les conséquences d’un aléa naturel sur le fonctionnement du réseau routier urbain de Montpellier.

Les aléas naturels exercent certes une contrainte sur les so- ciétés mais c’estaussi le cas des mesures de prévention et de protection qui leur sontassociées dans une démarche P.P.R.parexemple.Dela sorte, la carte devientun support de régulation de l’utilisation des territoires à risque. La pro- cédure d’élaboration des Plans de Prévention des Risques en France et leurséquivalentsà l’étrangerachoppeinfine sur latransformation d’un aléa naturelpardéfinition hy- pothétique et immatérielen une contrainteréglementaire

bienréelle.Anne Peltierexpose en détail tousles enjeux liés à la cartographie réglementaire des risques naturels en Italie,en France eten Suisse. Les questions portentsur le choixdel’aléa deréférence,c’est-à-direl’intensité d’aléa quidélimiteral’espace soumisàdes contraintes ou prescrip- tions préventives,mais aussisur lesimprécisionsliées au changementd’échelle. La carte peut être aussimodifiée et instrumentalisée pourservirdesintérêts politiques et écono- miqueslocaux.Ellereflètefinalement larelation des sociétés aveclerisque naturel.A.Peltiermontre parexemple que le choixdu nombre de zones et leurs dénominations dans les documentsréglementaires n’estpas anodin. Le canton duValaisintroduitdes«zones de danger résiduel »souli- gnantpar làque des espaces sontsoumisàune partde risqueincompressible, irréductible aveclaquelleil fautcom- poser. L’acceptation de l’illusion du risque zéro a permis de débouchersur la cartographie des zonesà risque détermi- née enfonction d’objectifs de protectionàatteindre etnon pas comme uneinterdiction pure etsimple detoute occu- pation du sol.En France,dixans aprèsla mise enœuvre des PPR,L. Bessonsouligne des difficultés d’application qui résultentd’un problème defondtoujours d’actualité : celui de la définition de la responsabilité et du domaine de compétence de chacun des partenaires(État,collectivités territoriales,particuliers) vis-à-vis de ces questions.En effet, tantque ces domaines ainsiqueleurslimites ne serontpas nettement établis, ilne pourra pasyavoirde doctrine claire selonL.Besson.On peutd’ailleurs se demandersiceflou artistique n’estpas savammententretenu.En effet, ilpermet auxservicesinstructeurs des P.P.R.detranscrire avec une grande souplesselesinstructions nationales,ce quiexplique la grande diversitédela cartographie dansles PPR(couleurs employées, nombre de zones...)

La carte est par nature un support de communication. Fruit du modèle etcoupléeàdes scénarios spatialisés,elle per- metde synthétiser graphiquement des processus parfois complexes dans un objectifd’aideà la décision ou de sensibi- lisation du grand public.S. Thon,G.GesquièreetR.Raffin nous proposentainsiunlogicield’aideà la sensibilisation et à la décision pourdémontrer les effets dela pratique du dé- broussaillement.Cette application permetde simuleretde visualiser la propagation du feu sur des terrains réels selon différents scénarios de débroussaillement définis graphique- mentpar l’utilisateur. Le cœurdel’application consiste en unereprésentation entrois dimensions d’une simulation de propagation defeu combinée avec un Système d’Informa- tion Géographique.Dansle même esprit,J. Iris,A.Napoli etF.Guarnierimontrent comment la modélisation multidi- mensionnelle peut être un support pour l’aide à la décision sur les risques naturels. La démonstration s’appuie sur une technologie d’analyse spatiale(OLAP)quioffrela possibi- litéauxutilisateurs d’exploreravec plus deflexibilitédes indicateurs derisque précalculésàdifférenteséchelles de décision.M. Tabeaud et X.Broweaysposent la question del’efficacitéetdela dimensioninteractive souvent limitée

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Frédéric Leone et Freddy Vinet 9

des supports cartographiques traditionnels(DCS,DDRM) d’information sur les risques. Ils proposent le développe- mentde supportsvidéo pour favoriser la connaissance et l’appropriation des risques par les populations concernées.

À l’issue des ceslectures, la cartographie des risques ou de certaines de ses composantes montre une grande di- versité d’approches, de visages et de productions. Elle apparaît ici comme l’expression synthétique d’une très

grande créativité scientifique et un outil commun à de nombreuses disciplines.Ellereprésente un support fonda- mental de connaissance mais aussi un espace de concer- tation et de prise de décision efficace pour la préven- tion et la gestion des risques. On ne peut qu’encoura- ger cette forme de représentation des risques, qui les rend un peu plus tangibles et qui favorise in fine leur intégration dans les documents de planification territo- riale.

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Partie 1

La carte, support de connaissance

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2 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette

GEODE U.M.R. 5602 C.N.R.S. Maison de la Recherche, Uni- versité de Toulouse-le-Mirail, 5 allées Antonio Machado, F-31058 Toulouse Cedex 9

antoine@univ-tlse2.fr desailly@univ-tlse2.fr valette@univ-tlse2.fr

Résumé. — Le recours à l’information historique est au- jourd’hui devenu une pratique courante chez les services gestionnaires des risques naturels en France. De nombreux documents, à usage interne des administrations ou bien à caractère réglementaire, intègrent explicitement cette in- formation, très souvent traduite sous forme cartographique.

Des équipes de recherche universitaires travaillent paral- lèlement sur ce thème, comme le laboratoire GEODE de l’Université de Toulouse — Le Mirail. Cet article se pro- pose d’illustrer, à partir de quelques exemples, la diversité de la cartographie historique des phénomènes naturels vec- teurs de risques, ses intérêts et ses limites, ainsi que les problèmes de réalisation qu’elle suscite.

Mots-clés. — Risques naturels, Carte, Cartographie, His- toir, Archives.

Title. — The historical cartography of natural hazards Abstract. — Nowadays, resorting to historical information has become a widespread practice among the departments in charge of natural hazards in France. Several documents for internal use by the public services or statutory, inte- grate this historical data explicitly which is often rendered through maps. Some university research group work at the same time on this topic — the GEODE laboratory of the University of Toulouse — Le Mirail, for instance. We intend here to illustrate from a few examples the diversity of the historical cartography of natural hazards, its interests, its limits and the problems of achievement entailed.

Key-words. — Natural hazards, Map, Cartography, His- tory, Archives

2.1 Introduction

Si l’on excepteles pratiquesvernaculaires d’occupation du sol ou de conception de l’habitat (Barrué-Pastor, Barrué,

1998 ; Antoine, Desailly, 2001), ou encore le traitement de longues séries hydrométriques pour l’analyse statistique des crues, l’utilisation del’information historique dansles politiques de gestion durisque estd’un usage récent, en particuliersous saforme cartographique.Ce dernier type de documentprésente pourtantd’incontestables atouts,mais aussideslimites, tantdans soninterprétation que dans sa réalisation.

2.2 Intérêts et limites d’une cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

2.2.1 De l’information historique à la cartographie historique

Le premierdocumentofficiel à tenircompte del’information historique est le Plan de Surface Submersible(PSS), insti- tuéen1935,etquidélimitel’emprise des Plus Hautes Eaux Connues(PHEC) (Garry, 1994). Les Cartes deLocalisation Probable des Avalanches (CLPA), initiées en 1970par le CEMAGREF,ont étéen partieréalisées sur la base desévé- nements maximauxobservés. Il fautcependantattendreles Plans d’Exposition auxRisques Naturels Prévisibles(PER) en 1984,pour que l’information historique soitplus sys- tématiquementutilisée dansles méthodes permettantde recenseretde quantifier lesrisques surunterritoire. Le PER comprenaitnotammentune CarteInformative des Crues His- toriques(CICH)quimontrait l’extension et les conséquences dommageables des plus grandes crues connues. Latransfor- mation du PER en Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles(PPR)par laloiBarnieren1995a confirmécette approche.Dela même manière,c’estdèsles années1980 queles documentsinternes1des ministères etdes services gestionnaires(DDE,DDAF,RTM/ONF,DIREN...) intègrent l’information historique dansl’évaluationfréquentielle et spatiale des aléas. Ce recours à l’information historique sur lesrisques naturels s’est logiquement traduitensuite dans

Par exemple, lesÉtudes sur les crues fluvio-torrentielles et le ruissellement ur- 1

bainlancées en 1993 par la Délégation aux Risques Majeurs du Ministère de l’Environnement sur 24 départements du sud de la France, lesEnquêtes de programmation des actions RTM(Services de Restauration des Terrains en Montagne, ONF/DDAF), ou encore l’Étude hydrologique sur les crues du Tarn(DIREN Midi-Pyrénées).

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14 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

les diversesformes de cartographieinformativeàpropos du zonage de l’aléa1.

Du point de vue scientifique, l’approche historique des risques naturels et des catastrophes est une démarche déjà ancienne, notamment comme un des volets permettant d’aborderpluslargement l’histoire del’environnement.Ainsi le montrent lestravauxpionniers dulaboratoireGEODE: représentations graphiques de l’information historique (De- sailly, 1990),puisreprésentations cartographiques des phé- nomènes et des chronologies historiques (Antoine, 1989 et 1992 ;Antoine,Desailly,Métailié, 1994et 1995).Au-delà, la production de cetype sans doutela plus connue est la Carte de sismicitéhistorique dela Franceétablie par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières2.

Le transfert desrésultats dela rechercheversla gestion desrisques s’est formalisépar l’établissementde chronolo- gies détaillées(Antoine, 1992), la conception de bases de données informatisées (Antoine,Desailly, 1996et 2000), mais aussi par une représentation cartographique de ces sériesévénementielles(Barrué-Pastor,Métailié,dir., 1993 ; Antoine,Desailly, 2001et 2003 ;Antoine,Desailly, Valette, 2005).Qu’apportefinalementune cartographie de cetype et quelles en sont leslimites? Ilne peut yavoirderéponsetran- chéeàces questions, toutdépendant finalementdel’échelle spatiale retenue et de l’aléa considéré.

2.2.2 Le recensement des sites à risques à moyenne et petite échelle

L’intérêt d’une cartographie historique réside d’abord dans lerecensementdes sitesà risque, les mêmesévénements se reproduisant souvent aux mêmes endroits. Certains phé- nomènestelsl’inondation peuventse passerdela caution historique.Maisilen estd’autres pour lesquels cette caution estprimordiale,comme parexempleles cruestorrentielles sur les cônes de déjection.Sicertains cônes ontune activité torrentielle notoire et inscrite dansla mémoire collective, d’autres au contraire n’ont connu qu’un seul événement au- jourd’hui oublié.

A contrario, l’information et la cartographie historiques sont bien moins utiles pourcertains phénomènes,chutes de blocs ou effondrements karstiques par exemple, pour lesquels on pourraitdiretrivialementqu’unefois qu’ils sontsurvenus surun site donné, il ya peu ou pas de chance qu’ils s’y re- produisent. La cartographie historique permet toutau plus d’attirer l’attention à l’échelle d’une vallée sur certaines cor- nichesfragiles ouversantsinstables.Ce que,parailleurs, un simple examen géologique ou géomorphologique aurait permis defaire.On doiten outrerelativiser l’intérêtd’une

En particulier lors de la confection desAtlas des zones inondables, initiés 1

sur la Loire par le Ministère de l’Environnement en 1990, et conduits en- suite par les DIREN sur les autres grands fleuves français, ou encore de laCartographie informative des phénomènes naturels à risques sur la chaîne des Pyrénées, actuellement conduite par la DIREN Midi-Pyrénées et dont il est question plus loin.

Elle peut être consultée de même que la base de données qui lui est atta- 2

chée sur le site internet suivant :www.sisfrance.net

cartographie historiquefaceàdes phénomènesinégalement répertoriés dansles archives: rares sontainsi lesrelations de glissements deterrain etde chutes de blocs,alors que celles d’inondations etde cruestorrentielles sontbien plus nombreuses.

2.2.3 Une approche de l’intensité et de la fréquence de l’aléa à grande échelle

À l’échelle cadastrale(1/5 000e, 1/10 000e), la cartographie historique estun moyen simple devisualiser rapidement l’intensité des aléas. Mais cet intérêt reste variable ici aussi selon les phénomènes considérés.

Ainsipeut-on tracer précisément à ces échelles les enve- loppes de champs d’inondation, de champs d’épandage des lavestorrentielles,ou encoreles distances maximales par- courues par la neige oules blocs(Antoine,Desailly,Métailié, 1994). Ces limites d’emprises spatiales maximales connues sontcapitales dèslors qu’ils’agitd’établirdes documents de zonage,qu’ils’agisse d’occupation des sols(PLU,SCOT...) ou de cartographieréglementaire(PPR).Mais encore une fois,quevalentcesindications pourcertains phénomènes, in- cendies devégétation parexemple? L’enveloppeterritoriale affectée parunincendie dépend en effetd’un grand nombre de variables aléatoires. Par ailleurs, même pour des phéno- mènes récurrents, la connaissance des emprises maximales ne sauraitconstitueruneindication susceptibleàelle seule de prévoir l’extension actuelle des phénomènes, l’informa- tion historique n’étantpastoujours aujourd’huisignificative et pertinente (cf. plus loin).

De la même manière, la cartographie historique permet de donnerune première estimation delafréquence des phé- nomènes sur les sites,dansla mesure bien sûroù tousles événements connusysont répertoriés.Maisiciaussi,cette indication nevautque pourdes phénomènesrépétitifs,alors que certains sites n’ontconnu qu’un seul événementau cours del’histoire.D’ailleurs,que ce soiten matière d’intensitéou de fréquence, les indications historiques ne permettent pas de faire l’économie d’expertises géotechniques et du test de modèles mathématiques,quel’information historique per- met d’ailleurs parfois de valider (modèles hydrauliques, de trajectographie des blocs ou des coulées de neige,analyse statistique des crues...)

Enfin, la connaissance del’intensitéetdelafréquence his- toriques des phénomènes présentent un intérêt scientifique pour l’histoire del’environnement, la dynamique historique des phénomènes pouvant être corrélée à d’autres dyna- miques environnementales telles que l’occupation du sol ou les évolutions climatiques (Antoine, à paraître).

2.2.4 La sensibilisation des acteurs

Le dernier intérêt de la cartographie historique, et non des moindres, réside dans son statutde média.Mais dans ce contexteégalement, laremémoration desévénements pas- sés pardutexte,del’image ou dela cartographie,a des effets contrastés.Elle peut,dansle cas d’événementstrop

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Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette 15

lointains dansl’Histoire, lesfaire passerpour révolus etainsi impulser un faux sentiment de sécurité.

Maislerecoursà l’histoire estaussiunformidable outilde communication etde sensibilisation pour les services de l’État gestionnaires du risque. La force de persuasion d’une cartographie présentantun espacefamilierconcrètement touchéparun phénomène passédépasse delointousles discours d’experts, aussi argumentés soient-ils, sur le risque actuel etsesincertitudes.Entoutcas, cette cartographie permet toujours delesrendre plus crédibles aux yeuxdes acteurs concernés.Cette«authentification»par l’Histoire est souventdécisive dansla prise de conscience dela population ou des acteurséconomiques,mais aussidesélus,aujourd’hui acteurs centrauxdela gestion desrisques etdes catastrophes et interlocuteurs principaux de l’État dans la mise en place des PPR.

Pour autant, cette sensibilisation par le biais del’histoire doit éviterdeverserdansl’actualisme,entransposantdirec- tementau présentdesévénements etdes contextes passés.

Les mêmes causes ne produisentpastoujoursles mêmes effets.Sionreprendl’exemple des cruestorrentielles sur les cônes de déjection, la distribution desépandages sur le cônereste aléatoire,ceux-cidépendantdu pointde débor- dementsur le cône,etayant tendance d’ailleursàse décaler sur l’une ou l’autre marge par rapport aux précédents.Que vaut également la connaissance des PHEC sion netientpas compte del’incision du chenal fluvial ou del’occupation récente deslits majeurs pardes bâtiments et infrastructures diverses ?

D’un autre côté, il ya un danger à faire passer poursûrs des sites ne présentantaucune manifestation historique de phénomène.Qu’ils’agisse d’une réalité,ou que cette ma- nifestation n’aitpas été répertoriée par les archives, rien n’exclut une activité future.

L’information et la cartographie historiques ne peuventdonc passer pour des outils d’aide à la décision en soi, mais elles peuventalerter,affinerou même confirmer les expertises, ce qui est déjà d’une incontestable utilité.

2.3 Des représentations cartographiques variées

L’information historiquerelative aux risques naturels peut donner lieuàde nombreux types dereprésentations carto- graphiques.On selimiteraici àquelques exemplestirés de travaux réalisés au cours des quinze dernières années par des chercheurs du laboratoire GEODE.

2.3.1 Quelques exemples dans le sud de la France Le départementduGard a connu au cours del’histoire un certain nombre de crues meurtrières. Lalocalisation et le nombre des victimes ont pu être précisés grâce à l’exploita- tion detroistypes de sources:documents d’archives,presse locale et régionale,ouvrages etarticles anciens. La carte permetdevisualiser les secteursles pluséprouvés par les

crues depuisle XVIIIesiècle:on y retrouve sans surprise lesvallées cévenoles et les environsimmédiats de Nîmes (figure2.1 p. 15).Elle permetaussid’avoiruneidée dela hiérarchie des catastrophes,avec au sommetunévénement atypique: l’envahissementpar les eaux dela Cèze etde deuxde ses affluents des galeries dela mine de charbon de Bordezac,près de Bessèges,en1861 (Antoine,Desailly, Gazelle, 2001).

Date d'événement meurtrier 1940

Altitude supérieure à 200 m.

Nombre de victimes indéterminé

0 10 20 30 km

1988 1861

1958 1933

1723 a 1723 b 1958 1958

1958 1958

1924

1909

1909 1909

1907 1868

1861

1863 1976

1970

1958 1958

1938 1933

1909 1900

1890

1890 1888

1863 1858

1857

1857 1857 1846

1834 1772

1741

1723 1723 1604

Gard

Vidourle

Cèze

Rhône Ardèche

Hérault

Bagnols/Cèze

Sommières Nîmes

Valleraugue

Anduze Alès 1815

1958

Mont Aigoual 1565 m

J.-M. Antoine, B. Desailly, F. Gazelle GEODE UMR 5602 CNRS

2 5 10 20 50 100 victimes

Fig. 2.1 Les crues meurtrières dans le département du Gard (xviie-xxesiècles) (Antoine, Desailly, Gazelle, 2001)

L’approche cartographique permetaussid’illustrer la chro- nique d’une «annéeterrible»,parexemple1765, année marquée dans le Sud Ouest de la France par une répétition tout à fait remarquable d’inondationsfigure2.2 p. 16).De mai àdécembre,cinqévénements de cetype sontsignalés dansles Pyrénées,dont troisà l’origine de dégâtsimportants.

Certains d’entre euxn’ontconcernéque quelquesvallées de la partie centrale dela chaîne. L’inondation du20 au22 juin enrevanche est tout à fait inhabituelle parson exten- sion spatiale,dela hautevallée duGave de Pau auxbassins versants méditerranéens de l’Aude etdelaTêt (Antoine, Desailly, Métailié, 1996).

La hautevallée duGave de Pau,dansles Hautes-Pyrénées, apparaît àbien des égards comme « la vallée aux catas- trophes»au sein de la chaîne,ce quinel’a pas empêché de connaître une ancienne et importantefréquentationtou- ristique.Comme nombre devalléesvoisines,elle a connu dansles dernières décennies duXIXesiècle une série d’évé- nements catastrophiques de diverses natures : crues torren- tielles,mouvements deterrain etavalanches.S’agissantde traduire cartographiquementcette crise, la difficulté était de représenter à la fois la fréquence et l’intensité de chaque phénomène. Le choixa doncétéd’attribuerune double signi- ficationàchaquefiguré (figure2.3 p. 17).Cette cartetrouve son principal intérêt replacée dans une série de cartes simi-

(17)

16 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

Arreau

Crues attestées par les documents Crues probables Dommages importants

Midouze

Agen Moissac

Montauban

Albi

Castres Auch

Carcassonne Pau Tarbes

Foix Bayonne

Perpignan Millau

Béziers Aveyron

Tarn

Agout Hérault

Orb

Aude

Agly

t Tech Hers

Ariège ze Arize Salat

Pique

Garo nne

Garonne

Neste Save

serG

Baïse

Adour

Adour Arros Gave

Gave de d'O Pau loron Nive

G. d'Aspe G. d'Ossau

Garo nne

E S P A

G N E ANDORRE

Toulouse

Midouze

Agen Moissac

Montauban

Albi

Castres Auch

Carcassonne Pau Tarbes

Bayonne

Millau

Béziers Aveyron

Tarn Agout

Hérault Orb

Aude

Agly

t Tech Hers

Ariège ze Arize Salat

Pique

Garonne Garonne

Neste Save

serG

Baïse

Adour

Ado ur Arros Gave

Gave de d'O Pau loron Nive

G. d'Aspe G. d'Ossau

Garonne

E S P A

G N E ANDORRE

Toulouse

Bagnères Foix

Perpignan

Midouze

Agen Moissac

Montauban

Albi

Castres Toulouse Auch

Carcassonne Pau Tarbes

Foix Bayonne

Perpignan Millau

Béziers Aveyron

Tarn Agout

Hérault Orb

Aude

Agly

t Tech Hers

Ariège ze Arize Salat

Pique

Garo nne

Garonne

Neste Save

serG

Baïse

Adour

Ado ur Arros Gave

Gave de Pau d'Oloron Nive

G. d'Aspe G. d'Ossau

Garonne

E S P A

G N E ANDORRE

Arreau

Cazères Midouze

Agen Moissac

Montauban

Albi

Castres Toulouse Auch

Carcassonne Pau Tarbes

Foix Bayonne

Perpignan Millau

Béziers Aveyron

Tarn Agout

Hérault Orb

Aude

Agly

t Tech Hers

Ariège ze Arize Salat

Pique

Garo nne

Garonne

Neste Save

serG

Baïse

Adour

Adour Arros Gave

Gave de Pau d'Oloron Nive

G. d'Aspe G. d'Ossau

Garonne

E S P A

G N E ANDORRE

Bastan

3 mai 20-22 juin

19-20 juillet août et décembre

J.-M. Antoine, B. Desailly, J.-P. Métailié GEODE UMR 5602 CNRS

Fig. 2.2 Les crues de l’année 1765 dans le Sud-Ouest de la France (Antoine, Desailly, Métailié, 1996)

laires,couvrant lestrois derniers siècles parpas de25ans.

L’objectif étaitdevisualiser les« rythmes catastrophiques» dans cette partie des Pyrénées(Antoine,Desailly,Métailié, 1994).

Certaines sources,notammentdesrapports d’ingénieurs des Ponts-et-Chaussées ou des Eaux-et-Forêts,peuventdonner lieuà laréalisation de cartesàuneéchelle quasimentcadas- trale. L’inondation du 23 juin 1875 constitue la catastrophe deréférence dansles Pyrénées centrales etsur leurpiémont, avec un demimillierdevictimes autotal. LeVald’Ariège fut sévèrement touché, le village de Verdun,bâtisur un cône de déjectiontorrentiel,enregistrant à luiseul 81morts.

Quelques kilomètres à l’amont, un autre cône de déjection, celuiduLagal àPerles-et-Castelet, fut égalementbalayépar unelavetorrentielle,quinefitqu’une seulevictime mais recouvrit largement l’emprise actuelle dela R.N. 20eten- vahitune partie duvillage. L’extension des dépôts,estimés à 98 000 m3, a pu être cartographiée (figure2.4 p. 17). Ce type d’approche présente unintérêt évidentdansla perspec- tive d’un zonage durisqueà l’échelle communale(Antoine, Desailly, Métailié, 1994).

2.3.2 Réflexions pour une typologie des cartes historiques des phénomènes vecteurs de risques naturels

L’ensemble de ces productions peut fairel’objetd’une clas- sification selon plusieurs critères. On retiendra notamment (la liste n’est pas limitative) :

− l’échelle dela carte: régionale, « intermédiaire»oulo- cale.

− l’espace deréférence:unitéadministrative(commune, département, etc.) ou bien naturelle (bassin versant, cône de déjection torrentiel, etc.)

− l’objet cartographié : le phénomène physique à l’origine d’une catastrophe ou bienles conséquences humaines de ce phénomène.

− le pas detemps considéré :uninstantanésurunévéne- mentprécis ou bienlarépétition d’événements surune période plus ou moinslongue,de quelques décenniesà plusieurs siècles.

Lesvaleurs prises parchacun de ces critères peuvent théo- riquementse combiner de multiples façons,débouchant surune grandevariétédereprésentations cartographiques.

L’éventaildes cartes envisageables s’avère dansla pratique pluslimité,pour troisraisons au moins. Laréalisation du document peut s’inscrire dans un programme de recherche fondamentale,ce quioffre une certainelibertéde choixau chercheur ;ellevientaussi fréquemmentenréponseàune demande sociale,enl’occurrence,celle d’un service admi- nistratif impliqué dans la gestion des risques naturels (DDE, DIREN...),quidéfinitalors un cahierdes charges précis.Ces organismestendentnotamment à imposerdeséchelles de travailqui leursont familières,habituellementcomprises entre le 1/10 000eet le 1/50 000e.

Le choixestparailleursinfluencépar l’abondance et la na- ture des sources historiques mobilisées. Larègle,quisouffre

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Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette 17

1876 1896

18801897

18801875 1881 1892 1893

1895

1890

18801875 1898 1875 1879 1882

1886 1887 1897

1889 1897 1895

1895

1600

2000

1600 2400

2000

2000 2400

1890 1895

0 5 km

Barèges

Gèdre

Gavarnie

Gave de Héas Gave de Gavarnie

Bastan Gav

e de P

au Luz

1 ou 2 avalanches ou avalanche importante plus de 5 avalanches ou avalanche exceptionnelle

1 ou 2 inondations 3 à 5 inondations ou inondation très forte plus de 5 inondations ou inondation exceptionnelle date d’événement date d’événement destructeur mouvement de terrain

J.-M. Antoine, B. Desailly, J.-P. Métailié GEODE UMR 5602 CNRS

Fig. 2.3 Les catastrophes naturelles dans le haut bassin du Gave de Pau. 1875-1899 (Antoine, Desailly, Métailié, 1994) (manquante)

bien entendu des exceptions,estque ces sources gagnent en précision au fur et à mesure que l’on se rapproche de la périoderécente.Pour les périodesles pluslointaines,on car- tographiera donc plutôt les conséquences humaines des phé- nomènes,sans pouvoiratteindre une grande précision dans les localisations. Des cartes représentant l’extension précise de phénomènes physiques (terrains recouverts par les eaux, dépôt torrentiel, trajectoire d’avalanche, etc.)sontenre- vanche envisageables pour les périodes plus récentes (XIXe

etXXesiècles). Le chercheur se trouve cependant confronté au problème majeurdel’hétérogénéitégéographique des sources. Très abondantes en certains lieux,elles peuvent manquer presquetotalement àquelques kilomètres delà.

En Roussillon parexemple, l’information historique sur les crues delaTêtestbeaucoup plusriche que cellerelative aux crues du Tech et de l’Agly (Desailly, 1990).

Enfin, l’importance —etdonc la durée— dutravailde traitementdel’information n’estpasla moindre contrainte.

Certains plans précisétablis pardesingénieursà lafin du

XIXesiècle peuventne nécessiterqu’une simple« remise au goûtdujour »ou un calage surunfondtopographique ac- tuel.Cartographier à l’échelle communaleles dommages causés par une crue duXIXesiècle, à partir de listes de pro- priétaires sinistrés etdu plan cadastralnapoléonien,peut

Fig. 2.4 Les laves torrentielles du 23 juin 1875 à Perles-et- Castelet (Ariège) (manquante)

s’apparenter à un travail de bénédictin. La cartographie his- torique desrisques naturels estainsi fréquemment lerésultat d’un compromis entre diverses contraintes.

2.4 La carte d’historicité des phénomènes vecteurs de risques naturels dans les Pyrénées

Nous allons enfin présenterpluslonguement laCarte d’his- toricitédes phénomènes naturelsvecteurs derisques dansles Pyrénées, élémentd’une opération plusvaste de cartographie informative des phénomènes naturelsà risques dansles Pyré- nées, initiée par laDIREN Midi-Pyrénées en2002. Laréalisa- tion de cette carte aétéconfiée aulaboratoireGEODE,pour les deuxdépartements del’Ariège etdela Haute-Garonne.

L’information provientdela base de données« événements» utilisée par le service RTM Pyrénées,actualisée pardesre- cherches bibliographiques et archivistiques (Archives Natio- nales, Départementales, Communales).

2.4.1 Présentation générale

La carte permetd’avoirunevision d’ensemble,surun secteur donné,del’historicitédesévénements.Ce type de cartes apportel’essentieldel’information historique,sousforme synthétique,de sorte qu’un non spécialiste dela question est capable de l’utiliser facilement.

Néanmoins, réaliserunteldocumentn’estpas aisé,plusieurs difficultés devant être surmontées. La première d’entre elles réside danslefaitque beaucoup d’événements ne sontpas localisés ou plutôtsont localisés de manièreimprécise.Autre obstacle,certains événements,commeles avalanches par exemple,peuvent être surreprésentés,ce quid’une certaine manière brouille quelque peul’information puisque cesévé- nements sont très bienrenseignés,décrits et inventoriés depuis quelques décennies.

(19)

18 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

Fig. 2.5 Carte d’historicité des phénomènes naturels vecteurs de risques dans les Pyrénées. Département de la Haute- Garonne (extrait)

On peut rajouter un autre obstacle pour réaliserce type de document, quiest liéauxsources historiques souvent incomplètes,problème déjà évoquéprécédemment.D’où le choix — guidé aussi par des questions delisibilité —de ne mentionnerqueles années desévénements,etnonles jours et les mois précis.De plus, les cartesindiquentparune étoile blancheles dommages matérielsimportants etune étoile noirele nombre devictime pour les phénomènesles plus importants.

Enfin, la dernière difficultéest liée aux types de phénomènes cartographiés(cruerapide outorrentielle,cruelente, ravi- nement,avalanche,chute de blocs,glissementdeterrain) quine sontpas de même nature. La distinction sefaites- sentiellement par la couleur : magenta pour les avalanches, gamme de bleus pour les crues,gamme dejaune brun pour les mouvements de terrain, orange pour les ravinements.

En outre,un des principes de base des cartes d’historicité estdetendreversl’exhaustivité.Antérieurement à 1950, les phénomènes naturelsvecteurs derisques ont étéassez bienrépertoriés dansles archives car ils sortaientdel’ordi- naire etavaientdesrépercussions sur lavielocale.De plus, l’exhaustivitéest à rechercherpour touteslesfamilles de phénomènes où l’historicitéest trèsfaible commeles mou-

vements de terrain par exemple.Bienévidemment, cette exhaustivitéestbeaucoup moins nécessaire pourdesévé- nements pouvantse répéter chaque année sur un même site commeles avalanches parexemple.Si l’exhaustivitéest recherchée dans ce type de carte,on ne laretrouve plus danstrois cas bien précis:desévénementstrop difficilesà localiser,desévénementstroprépétitifs d’intensité réduite et des événements à caractère anecdotique.

D’un pointdevuetechnique, les cartes ont été réalisées avec lelogicielCorelDrawà partir des cartestopographiques IGN au1/50 000e. Les cartes au1/25 000e n’ontpas été retenues enraison del’imprécisionrelative de nombreuses localisations d’événements). Les cadres des cartes ont été fixés enfonction deslimites d’impression(formatA3),avec le soucid’englober latotalitéduterritoire communaldes communes concernées.

2.4.2 Deux exemples (Haute vallée de la Pique et Val d’Ariège)

Faceà touteslesréflexions que nousvenons d’énoncer, ilest possible de prendre deux exemples : un en Haute-Garonne, l’autre en Ariège.

Le premier exemple est situé dans le département dela

(20)

Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette 19

Fig. 2.6 Carte d’historicité des phénomènes naturels vecteurs de risques dans les Pyrénées. Département de l’Ariège (extrait)

Haute-Garonne. Ils’agitdela hautevallée dela Pique(fi- gure2.5 p. 18). La carte aétébâtie selonleslignes direc- trices signalées plus haut :

− Reportdes données sur lefondIGN au1/50 000e,qui permetune bonnelisibilitéen dépitd’uneforte densité d’événements etunrepérage quel’on peutqualifierde correct.

− Recherche d’exhaustivitédes phénomènes quise maté- rialise pour la Pique à Bagnères-de-Luchon par 30 crues lentes parexemple,avecla mention desévénements qui ontcausédesvictimes ou des dégâts matériels(étoile blanche ou noire).

− Différenciation des phénomènesvecteurs derisques par la couleur, iciessentiellement,crueslentes,cruesrapides et avalanches.

− Délimitation par des emprises symboliques, avec des flèches dansla zone d’arrivée,se démarquant volontaire- ment des emprises réelles au demeurant mal connues et différentes d’un événement à l’autre.

Le second exemple correspond au petit bassin de Tarascon- sur-Ariège, au confluent de l’Ariège et du Vicdessos (fi- gure 2.6 p. 19). La carte nous montre essentiellement

quatre types de phénomènes vecteurs de risques : les crues lentes enfond devallée(Ariège et Vicdessos), les cruesra- pidesliés aux torrents descendantslesflancs de montagnes, les chutes de blocs et les glissements de terrain. Les chutes de blocs sontbienreprésentées surcetespace enraison de la présence de nombreux escarpements calcaires. Quelques ravinements, mal localisés, sont également répertoriés.

De plus,certains sites apparaissentdefaçon continue au cours del’histoire. Ils’agitdeTarascon-sur-Ariège,située au niveau de la confluence entrel’Ariège et leVicdessos, Arnave, Verdun-sur-Ariège, Niaux et Capoulet.

2.5 Conclusion

Sans que cela soitunerévélation,on sentbien que s’agissant de cartes etdel’usage auquelonles destine, l’échelle du document est fondamentale.

Àgrandeéchelle, les cartes derisque,documentsréalisés par etpourdes experts,sont incontournables pourspatialiser les risques, qu’il s’agisse de représenter l’emprise des aléas, des différentes composantes delavulnérabilité,ou encore des

(21)

20 La cartographie historique des phénomènes vecteurs de risques naturels

niveauxderisque. La cartographie— toutcommel’informa- tion-,historique,estdans ce cas unélémentd’aideà la dé- cision non négligeable. Il permet de conforter les expertises classiques (géologiques, hydrauliques, géomorphologiques, trajectographiques...), voire deles affineren signalantdes sites qu’elles auraientméconnus,maiségalementde pro- grammer les solutions de protection/prévention/prévision.

Maisla cartographie historique peut égalementdevenir à cetteéchelle unremarquable outilde communicationàdes- tination des non-experts(décideurs, élus,particuliers...), favorisant l’acceptation et l’appropriationlocales des poli- tiques de réduction du risque.

À petite et moyenne échelle, les cartes retraçant l’historicité des phénomènesrestentun outild’aideà la décision mais surtoutde choixdes politiques deréduction des risques etdeleurprogrammation au niveau décisionnelsupérieur (département, région...).

Par ailleurs, on peut regretter que la cartographie histo- rique, rendue obligatoire parplusieurstextesréglementaires, n’aitpasfait l’objet, à l’instardela cartographie des aléas contemporains (méthode hydrogéomorphologique pour les crues,cartes CLPAdu CEMAGREF pour les avalanches...), d’uneréflexion méthodologique etd’une normalisation sé- miologique.On notera parexemple queles documents car- tographiques existants nerendentpas obligatoirement,ou mal, l’épaisseurdutemps:entre autres anomalies, lesévé- nements historiques sont reportés surdesfonds cartogra- phiques modernes, parfois très éloignés de la réalité des or- ganisations spatiales du passé. L’intérêtdela connaissance historique desrisques pour leurgestion actuelle peutainsi s’entrouver fortementaltéré, voirconduireàdes erreurs d’interprétation et à des choix politiques inadaptés.

2.6 Bibliographie

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(22)

Jean-Marc Antoine , Bertrand Desailly et Philippe Valette 21

historiques pourune meilleure prédétermination durisque d’inondation.Application au bassin del’Ardècheà Vallon Pont-d’Arc etSt-Martin d’Ardèche— Thèse de doctorat,

Université Joseph FourierGrenoble1etUniversitédu Québec, Institutnational dela recherche scientifique Eau-Terre-Environnement, 322 p.

(23)
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3 Le SIG narratif, outil de territorialisation du risque : mise en perspective géohistorique du risque fluvial en milieu urbain et périurbain

Claire Combe

Institut de Recherche en Géographie, Laboratoire Rhodanien de Géographie de l’Environnement, Université Lyon 2, UMR 5600, 5 av. Pierre Mendès France, F-69976 Bron Cedex Claire.combe@univ-lyon2.fr

Résumé. — Dans la région lyonnaise, le risque d’inon- dation est le fruit d’interactions complexes entre la ville et ses fleuves, et se caractérise par sa variété et sa variation spatio-temporelles. L’approche développée, géohistorique et systémique, prend acte de cette complexité : par un jeu d’emboîtement d’échelles spatio-temporelles, il s’agit d’ana- lyser le système du risque et ses composantes, qui sont autant de sous-systèmes en interaction. La méthodologie mise en œuvre est basée sur la réalisation de cartes évolu- tives, et passe par la construction d’un SIG historique pris en tant qu’outil d’analyse des dynamiques et de leurs in- teractions. Le SIG permet de territorialiser le risque et de spatialiser ses évolutions. Les cartes obtenues permettent de comprendre le risque actuel à la lumière des interac- tions entre l’hydrosystème et l’aménagement de la plaine suscité par l’urbanisation. En intégrant la variabilité spatio- temporelle, le géographe apporte ainsi une clé de lecture nouvelle du risque, complémentaire de celle de l’ingénieur, et peut aider à une gestion globale des phénomènes.

Mots-clés. — SIG historique, territorialisation, risque flu- vial, variabilité spatio-temporelle, aide à la gestion Title. — Narrative GIS, a tool for territorialisation of risk : geohistorical perspective of flood risk in urban and subur- ban areas

Abstract. — In the Lyon’s area, flood risk is the result of complex interactions between the city and its rivers, and is characterized by its spatiotemporal variety and variation.

Our approach, which is geohistorical and geosystemic, takes this complexity into consideration : in fitting spatiotempo- ral scales into each others, our goal is to analyse the risk system and its components, which are as many interacting systems. The methodology implemented here is based on the making of on-going maps, and requires the development of an historical GIS, used as a tool for analysis of dynamics and their interactions. The GIS makes it possible to terri- toralise the risk and to spatialize its changes. The obtained maps make it possible to understand current flood risk in the light of interactions between hydrosystem and urban

development in floodplain. In integrating the spatiotempo- ral variability, the geographer brings a new reading key to flood risk, which is complementary to the engineering ap- proach, and can be a good help in global management of phenomena.

Key-words. — historical GIS, territorialisation, flood risk, spatio-temporal variability, management aid.

3.1 Introduction

Cette communication présenteles enjeuxet les apports du Système d’Information Géohistorique« Y » lyonnais déve- loppé à l’UMR 5600 dans le cadre du programme dere- cherche CNRS ZoneAtelierBassin du Rhône(ZABR).Plus particulièrement,nous présentonsla mise enœuvre d’un outil deterritorialisation durisque fluvialdanslarégion lyonnaise effectuée dansle cadre de notrethèse de doctorat, menée à l’IRG sous la direction de Jean-Paul Bravard.

Un des premiers objectifs dela ZABR est l’aideà la décision pour l’aménagementduterritoire. Àcetitre, l’IRGa colla- boréavecles services gestionnaires,en particulierdansle cadre de l’instruction du PPRI amorcée en 2003 sur le terri- toire duGrandLyon,ainsique dansle cadre d’uneréflexion encadrée par laDIREN Rhône-Alpes pour réorienter la po- litique de gestion du risque à l’amont immédiatdeLyon, dansla plaine de Miribel-Jonage.Enintégrant lavariabilité spatio-temporelle, le géographe apporte une clédelecture nouvelle du risque, complémentaire de celle de l’ingénieur, etpeutaider àune gestion globale des phénomènes.Un des apports majeurs concernelareconstitution dela mémoire durisque(interaction crue/urbanisation/aménagements).

La démarche peutaider àmieuxadapter les politiques de gestionà laréalitédesterritoires. L’enjeu estde comprendre le présent,etde permettre de mieuxappréhender lesévolu- tions à venir, à la lumière des héritages du passé.

Après avoir présenté les fondementsthéoriques et l’origi- nalitédela démarche,nous aborderonsla méthodologie développée,c’est-à-direla mise au pointet l’exploitation d’un SIGéohistorique,eninsistantsur les potentialités de l’outilpour territorialiser lerisque, touten pointant les dif- ficultésrencontrées et lesréponses qui yont étéapportées.

Puis nousillustreronsles acquis dela démarche en analysant et expliquant l’évolution de l’aléa depuis 150 ans.

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