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Le système d’information comptable

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Le système d’information comptable 

Les déterminants de ses caractéristiques et son impact sur la performance financière des PME en Tunisie

Habib Affes

Ahmed Chabchoub

Maître assistant habilité et chercheur en sciences de gestion, Faculté des sciences économiques et de gestion Sfax (Tunisie)

Doctorant chercheur, Faculté des sciences économiques et de gestion, Sfax (Tunisie)

Des études (Lavigne, 1999 ; GREPME, 1997 ; Colot et Michel, 1996 ; Chapellier, 1994) 1 ont relevé l’attraction des dirigeants des petites et moyennes entreprises (PME) pour les informations orales et les médias les plus informels. Ce fait a été à l’origine de l’existence de systèmes d’informations comptables (SIC) rudimentaires dans ce type d’entreprises (Lavigne, 2002). En effet, la difficulté de couplage entre les informations comptables qui présentent la faculté d’être structurants par nature et la spécificité du processus décisionnel des dirigeants des PME peut expliquer la faiblesse de l’importance accordée par ces derniers aux données comptables dans la gestion des affaires (Chapellier, 1994).

Il y a toutefois certaines raisons de penser que, d’un dirigeant à un autre, ces 2 préférences sont plus ou moins marquées. Ainsi, si certains décideurs ont effectivement plus facilement recours aux informations orales et informelles, d’autres, en revanche, seront plus à l’aise avec les informations écrites et formalisées et en particulier les informations comptables. Nous sommes alors en droit de nous interroger sur les facteurs qui déterminent l’utilisation des données comptables par les chefs des PME dans la gestion de ce type d’entreprise. Nous proposons donc, pour notamment valider un cadre conceptuel développé en système d’information (Ives, Hamilton et Davies, 1980 ; Raymond, 1984), d’étudier les déterminants de la complexité du SIC des dirigeants des PME.

Dans ce cadre, notre recherche pose aussi le problème de la pertinence des données 3 comptables dans le contexte précis de la PME. L’étude de l’efficacité du SIC devrait être utile afin d’identifier les possibilités et les limites d’une adéquation entre, d’une part, ce type d’information et d’autre part, la spécificité des besoins en information des chefs des PME.

La carence des outils de gestion utilisés par les dirigeants des PME a, depuis 4 longtemps, été perçue comme facteur contribuant aux difficultés financières et à la faillite de certaines de ces entreprises (Keasy et Watson, 1991 ; Graham, 1994). De son côté, McMahon (1999) présente la carence du SIC comme facteur explicatif des problèmes de financement des PME en croissance. Avec l’accroissement de la turbulence et de l’hostilité de l’environnement des affaires engendrées par la mondialisation de l’économie (Bégon, 1990), les dirigeants des PME doivent coupler à leur intuition une analyse davantage formelle, avec différents outils de gestion (Chapellier, 1994).

En Tunisie, le développement de l’économie et son orientation vers une économie 5 entièrement ouverte exigent une prise de conscience, de la part des dirigeants, de

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1. Études antérieures et hypothèses de recherche

1.1. Les déterminants de la complexité du SIC des PME

l’intensité de la concurrence qui les menace. Pour sa part, le gouvernement a entamé un plan de mise à niveau et de restructuration des entreprises tunisiennes. En conséquence, il convient aux dirigeants des PME d’améliorer leurs processus de prise de décision et, de mettre en place des SI efficaces afin de réduire le degré d’incertitude de l’environnement et d’améliorer la performance de leurs firmes. Il a d’ailleurs été démontré que l’utilisation de l’information comptable à des fins de décisions opérationnelles permet de réduire la probabilité de faillite des PME (Keasy et Watson, 1991 ; Graham, 1994). La poursuite de la présente recherche peut vraisemblablement permettre une meilleure compréhension de la contribution potentielle de l’utilisation du SIC à la performance financière des PME.

Lacombe-saboly (1994) affirme que la production de l’information par l’organisation 6 est un acte organisationnel. L’information comptable apparaît au travers de ce prisme de nature contingente. Elle résulte de processus différenciés par les contraintes structurelles et comportementales de l’organisation. Aussi, plusieurs recherches (Chenhall, 2003 ; Lavigne, 1999, 2002 ; Chapellier, 1994 ; Lacombe-saboly, 1994 ; Holmes et Nicolls, 1988 ; Raymond, 1984, 1985), en s’inscrivant dans le courant de la théorie de contingence autant objective (contingence comportementale) que subjective (contingence structurelle), ont démontré l’hétérogénéité du SIC et ont aussi identifié certains de ses déterminants.

La philosophie générale de la théorie de contingence est que la structure d’une 7 organisation est conditionnée par les traits qui caractérisent la situation dans laquelle elle opère. Or, le système d’information comptable est une partie importante de la structure de vie de l’organisation et de sa conception et doit être observé en tenant compte de l’effet des variables organisationnelles (Waterhouse et Tissen, 1978). Ainsi, les études antérieures ont montré l’accroissement des activités comptables (Holmes et Nicolls, 1988 ; Lacombe-saboly, 1994) et l’augmentation de la complexité du système de données comptables (Chapellier, 1994) et celle du SIC (Lavigne, 2002) lorsque la taille de l’entreprise augmente. Lavigne (2002) relève que la complexité du SIC augmente avec la diminution du pourcentage d’actions familiales dans les PME.

Le même auteur a déjà montré que la structure de propriété (familiale ou pas) constitue un déterminant des pratiques de comptabilité générale des PME (Lavigne, 1999).

D’un autre côté, Chapellier (1994) pense qu’il convient d’élargir l’approche 8 contingente en intégrant l’analyse des facteurs d’ordre comportemental relatifs au profil de chacun des acteurs comptables de la PME. D’abord, la PME peut être considérée comme une émanation de la personnalité de l’entrepreneur (GREPME, 1997). Une revue de littérature permet de souligner l’influence profonde des composantes du profil du dirigeant sur les modes de gestion et sur les pratiques comptables dans les PME. Dans ce cadre, Lavigne (1999) a identifié un lien entre les pratiques de comptabilité générale et les préférences informationnelles du dirigeant de la PME.

D’autres études montrent que les dirigeants possédant un niveau de formation élevé 9 (Chapellier, 1994 ; Holmes et Nicolls, 1988 ; Lacombe-saboly, 1991), de type gestion ou comptable (Chapellier, 1994) disposent de SIC plus complexes. En outre, Begon (1990) affirme que les niveaux de production et d’utilisation des données comptables diminuent quand l’âge du dirigeant augmente. Ensuite, différents auteurs s’accordent pour souligner que le comptable interne est un acteur important, sinon essentiel, pour expliquer l’état des pratiques comptables dans les PME. Chapellier (1994) montre que les dirigeants des PME assistés d’un comptable salarié ayant participé à des séminaires de formation à la gestion disposent de systèmes de données

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1.2. Les déterminants de la complexité du SIC des PME

1.2.1. Les facteurs de contingence

1.2.2. La complexité du SIC

comptables plus complexes et utilisent plus les données comptables. En outre, Lavigne (2002) montre que les dirigeants des PME assistés d’un comptable interne ayant une formation universitaire disposent d’un SIC plus complexe.

En nous basant sur les résultats des recherches et des études sus exposées, nous nous 10 proposons de tester l’hypothèse selon laquelle :

H1 : La complexité du SIC dépend de facteurs de contingence structurelle et de 11 contingence comportementale.

Le cadre conceptuel développé par Raymond (1984) identifie des facteurs 12 organisationnels, informationnels et individuels de succès d’un SI organisationnel.

En nous inscrivant dans ce cadre, nous allons essayer d’identifier les facteurs potentiels qui déterminent l’efficacité du SIC.

Le caractère propre d’un modèle de contingence s’exprime par la probabilité qu’un 13 élément interne ou externe à l’organisation ait une influence, directe ou non, sur un ou plusieurs de ses composantes ou de ses pratiques (GREPME, 1997). Le système d’information comptable est une partie importante de la structure de vie d’une organisation et doit être évalué dans le contexte managérial, organisationnel et environnemental de l’entreprise (Otley, 1980). Cette nature contingente du SIC a été confirmée par le cadre conceptuel développé par Raymond (1984). En utilisant ce cadre conceptuel, Raymond et Bergeron (1992) ont trouvé que les gestionnaires de PME étaient plus satisfaits du SI lorsque leurs tâches étaient plus complexes. De leur côté, Cheney et al (1989) ainsi que Sanders et Courtney (1985) ont trouvé une relation positive entre le succès du SI et la formation de son utilisateur.

14 D’autres recherches ont trouvé une relation entre le succès du SI et la taille de l’entreprise (Raymond, 1985, 1990) et la localisation du département du responsable du SI dans la structure de l’entreprise (Raymond, 1985). De sa part, Choe (1996) montre que la performance du SIC, définie en terme de satisfaction de l’utilisateur et d’utilisation du SIC, augmente lorsque la taille de l’entreprise augmente. De leur côté, Bescos et Mendoza (2000), en s’intéressant au champ particulier du contrôle de gestion, ont montré l’influence des objectifs spécifiques et de l’importance des responsabilités des dirigeants sur le niveau global de satisfaction annoncé.

15 En nous basant sur les résultats des études et des recherches sus exposées, nous nous proposons de tester l’hypothèse selon laquelle :

16 H2 : L’efficacité du SIC dépend de facteurs de contingence structurelle et de contingence comportementale.

Plusieurs recherches antérieures ne se sont pas intéressées à la relation entre la 17 conception d’un système d’information et sa performance et ont été critiquées pour le manque d’attention à une telle relation (Nicolaou, 2000 ; Otley, 1980). La présente recherche s’intéresse à l’étude de la relation entre la complexité du SIC et son efficacité.

Le cadre conceptuel de recherche en SI développé par Raymond (1984) montre que le 18 succès d’un SI organisationnel est lié à des facteurs informationnels, tels le type et la disponibilité des outils, la nature et l’envergure du portefeuille d’application, la qualité de l’interface et la qualité de l’information. En effet, un SIC plus développé ou plus complexe offre une plus grande disponibilité des informations pour les

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1.3. Association entre la complexité du SIC et la performance financière des PME

2. Méthodologie de la recherche

dirigeants leur permettant d’affiner leurs décisions pour une gestion plus efficace de l’organisation.

Dans ce sens, Raymond et Bergeron (1992) ont trouvé que les gestionnaires des PME, 19 utilisateurs de système d’aide à la décision, étaient plus satisfaits lorsque le système offrait des capacités plus grandes d’analyse de la situation. Ensuite, Raymond (1985) montre, d’une part, des relations entre la taille de l’organisation, la complexité du SIC et le succès du SIC et d’autre part, l’effet indirect de la taille, à travers la complexité du SIC, sur le succès de ce système.

En nous basant sur les éléments sus étayés, nous nous proposons de tester 20 l’hypothèse selon laquelle :

H3 : L’efficacité du SIC augmente lorsque sa complexité augmente. 21

La recherche en SI pose une question essentielle et fondamentale, vu son objet 22 d’étude : peut-on démontrer que les organisations obtiennent de la valeur ajoutée de leur investissement en SI et en technologies de l’information ? En d’autres termes, les ressources informationnelles acquises et développées par l’entreprise (logiciels d’application et d’exploitation, matériels, personnel spécialisé, réseaux, bases de données) se traduisent-elles forcément en performance d’affaires améliorée, que ce soit au niveau de la productivité, de la part de marché, de la rentabilité ou d’autres indicateurs de performance ? (Raymond, 2002).

Dans le champ particulier de la comptabilité, on pourrait prétendre que l’utilisation 23 des informations comptables contribue potentiellement à la performance financière de toutes les PME. En effet, l’information comptable tient une place importante dans la stratégie de l’entreprise : elle met à la disposition des dirigeants un état évolutif de l’entreprise et permet, par conséquent, de quantifier et de suivre la réalisation des objectifs de l’entreprise, dans la mesure où il est possible de les traduire en termes comptables. Empiriquement, à notre connaissance et à ce jour, seulement quelques études empiriques ont porté sur la relation entre certaines caractéristiques du SIC et la performance financière des organisations. Tout d’abord, McMahon (1999) présente la carence du SIC comme facteur explicatif des problèmes de financement des PME en croissance. Ensuite, d’autres études identifient une association entre la croissance et d’une part, l’utilisation d’un système comptable informatisé (Gorton, 1999) et d’autre part, la préparation d’un plan d’affaires (Gorton, 1999 ; Orser et al, 2000).

Cependant, l’étude de McMahon et Davies (1994) ne montre pas de lien entre la croissance des PME et leur offre d’informations comptables. Aussi, l’étude de Lavigne (2002) ne montre pas une association entre la performance financière et la congruence des facteurs de contingence et certaines caractéristiques du SIC.

En nous basant sur les éléments sus étayés, nous nous proposons de tester 24 l’hypothèse selon laquelle :

H4 : La complexité du SIC est associée à une performance financière accrue des PME. 25

A l’issue de nos développements théoriques, nous pouvons dresser le cadre 26 conceptuel de la recherche retenu et présenter l’ensemble des hypothèses :

Les objectifs de la recherche sont d’une part, d’identifier les déterminants potentiels 27 des caractéristiques des SIC des dirigeants des PME et d’autre part, de déterminer leur impact sur la performance financière de ce type d’entreprises. Compte tenu du manque de données publiques sur la comptabilité des PME, nous avons décidé de

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2.1. Échantillon consulté

2.2. Opérationnalisation des variables

faire reposer la collecte des données sur l’administration d’un questionnaire, par entretiens directs, auprès d’un échantillon de dirigeants de PME tunisiennes.

La base de sondage de la présente recherche est constituée de PME manufacturières 28 tunisiennes. En nous référant à la répartition des entreprises tunisiennes par nombre d’employés, inventoriée par le répertoire national des entreprises de Tunisie, notre échantillon est composé de 82 entreprises juridiquement indépendantes ayant un nombre d’employés compris entre 6 et 49. Sont donc exclues les micro-entreprises (nombre d’employés inférieur à 6) et les grandes entreprises (nombre d’employés supérieur à 49) ainsi que les succursales et les divisions d’entreprise.

L’opérationnalisation des variables de contingence s’inspire principalement des 29 études de Lavigne (2002, 1999), Chapellier (1994) et Lacombe-saboly (1994). Des adaptations ont été opérées pour tenir compte des spécificités des entreprises et des acteurs comptables en Tunisie. Parmi les facteurs de contingence structurelle, nous avons retenu les variables suivantes : la taille, l’âge et la structure de propriété de l’entreprise. En regard des facteurs de contingence comportementale, nous nous sommes intéressés à deux acteurs comptables principaux : le dirigeant et le responsable interne de la fonction comptable de la PME. Les variables relatives au dirigeant sont la nature et le niveau de la formation, l’âge, l’expérience, les préférences informationnelles et la perception de l’utilité de l’information comptable dans la prise de décision. Du côté du responsable interne de la fonction comptable, les variables étudiées sont la nature et le niveau de la formation et le suivi de cours ou de stages de formation. Ensuite, l’opérationnalisation de la complexité s’inspire des études de Lavigne (2002) et de Chapellier (1994). Ainsi, nous nous sommes intéressés aux principales pratiques comptables utilisées par les dirigeants des PME dans la gestion de leurs affaires. Dans ce cadre, les composantes du SIC du dirigeant de la PME sont définies par rapport aux trois champs suivants de la comptabilité : pratiques de comptabilité générale (informatisation de la fonction comptable, établissement d’états financiers intermédiaires, utilisation de règles comptables différentes de celles imposées par la réglementation fiscale pour la préparation des états financiers), pratiques de contrôle de gestion (budgétisation, utilisation d’un système de calcul des coûts, tenue d’un tableau de bord) et pratiques d’analyse financière (utilisation d’outils de choix d’investissement, utilisation d’outils d’étude de rentabilité, utilisation d’outils d’étude de risque). La complexité du SIC des dirigeants des PME est mesurée par un indice d’importance à l’égard des composantes définies du SIC. Ainsi, chaque caractéristique du SIC recevra une note égale à 1 ou 0 selon que l’entreprise, respectivement, utilise ou non chacune des pratiques comptables. En définitive, chaque SIC totalise une note sur une échelle de 0 à 9 selon le degré d’utilisation par le dirigeant des neuf composantes du SIC adoptées dans la présente recherche. En regard de l’efficacité du SIC, la littérature sur le thème reconnaît « la satisfaction des preneurs de décisions » comme concept important pour mesurer l’efficacité des SI (Raymond, 1984 ; Raymond et Bergeron, 1992 ; Choe, 1996 ; Nicolaou, 2000). Par conséquent, dans la présente recherche, nous apprécions l’efficacité du SIC par le degré de satisfaction des dirigeants des PME par rapport à la qualité de l’output de ce système. Un instrument de mesure de l’efficacité des SI, appelé échelle de « satisfaction de l’utilisateur de l’information » (« user information satisfaction » scale), comportant 12 modalités, a été utilisé et validé par plusieurs recherches empiriques en sciences de gestion (Doll et al, 1994 ; Torkzateh et Doll, 1991 ; Nicolaou, 2000). Ainsi nous nous basons sur cet instrument pour déterminer le degré d’efficacité du SIC. Chaque système totalise un indice d’efficacité sur une échelle de 0 à 12. Finalement, pour mesurer la performance financière des PME, nous nous référons à un ratio classique, c’est-à-dire la rentabilité

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3. Résultats

3.1. Association entre la complexité du SIC et les facteurs de contingence

Tableau 1 - Impact de la contingence structurelle sur la complexité du SIC.

Figure 1 - Cadre conceptuel de la recherche.

économique. La rentabilité économique de l’entreprise est déterminée en établissant le rapport entre d’une part, la somme du résultat avant impôt et des intérêts et d’autre part, le total de l’actif.

Les résultats relatifs à l’impact des variables de la contingence structurelle retenues, 30 soit la taille, la structure de propriété et l’âge de l’entreprise, sur la complexité du SIC du dirigeant de la PME sont présentés dans le tableau 1.

Conformément à la première hypothèse de la présente recherche, nous nous 31 attendons à un impact significatif de la taille sur la complexité du SIC. Ainsi, les résultats montrent, d’une manière statistiquement significative, que les entreprises de taille moyenne disposent d’un SIC plus complexe que celles de petite taille et encore plus que celles de très petite taille. Gasse (1989) explique en effet que l’entrepreneur tendra à perpétuer sa manière informelle de faire les choses jusqu’à ce que la croissance de son entreprise atteigne le point où il commence à perdre la maîtrise à moins qu’un système de gestion formel ne soit implanté pour compléter ses règles personnelles.

32 En outre, les tests effectués montrent que la complexité du SIC dépend significativement de la structure de propriété de l’entreprise. En effet ce sont les entreprises qui ont un ou plusieurs associés ne faisant pas partie de la famille du dirigeant qui disposent de SIC plus complexes que celles ayant une structure familiale. Ce résultat peut trouver son fondement dans le fait que la présence d’actionnaires ne faisant pas partie de la famille du dirigeant crée des situations d’agence et d’asymétrie de l’information où le SIC constitue une source d’outils potentiels de surveillance.

En revanche, aucune relation significative n’a pu être établie entre l’âge de 33 l’entreprise et le degré d’utilisation des données comptables par les dirigeants. Ainsi, la complexité du SIC n’est pas fonction de l’âge de l’entreprise.

Les données de la contingence comportementale sont celles relatives au dirigeant et 34 au comptable interne. Les résultats montrent un impact important des composantes du profil du dirigeant sur la complexité du SIC. Les résultats relatifs à l’impact de la contingence comportementale du dirigeant sur la complexité du SIC sont présentés dans le tableau 2.

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Tableau 2 - Impact de la contingence comportementale du dirigeant sur la complexité du SIC.

Les tests effectués montrent tout d’abord, conformément d’ailleurs aux conclusions 35 des études antérieures (Chapellier, 1994 ; Lacombe-saboly, 1994), un impact significatif de la nature de la formation du dirigeant sur les pratiques comptables des PME. Dans ce sens, les dirigeants qui ont une formation en comptabilité, en finance et/ou en gestion, disposent d’un SIC plus complexe que les autres.

Les résultats confirment ensuite ceux des études de Chapellier (1994) et de Lavigne 36 (2002) relatives à l’impact du niveau de la formation du dirigeant sur la complexité du SIC. Ainsi, la complexité du SIC augmente lorsque le niveau de formation du dirigeant est meilleur. Ces résultats démontrent que les caractéristiques de la formation du dirigeant constituent des déterminants des pratiques comptables des dirigeants des PME et que le déficit de formation de ces derniers porte préjudice au degré de leur utilisation des informations comptables dans la gestion de ce type d’entreprise.

Ensuite, conformément à la première hypothèse de la présente recherche, nous nous 37 attendons à ce que les dirigeants les plus jeunes utilisent plus les informations comptables dans la prise de décision. Toutefois, les résultats montrent que ce sont les dirigeants de 30-39 ans qui disposent de SIC plus complexes. Ce résultat peut être dû au fait que la plupart des jeunes dirigeants (de 20-29 ans) sont des nouveaux diplômés et que le passage de la théorie à la pratique crée un déséquilibre que ces derniers apprennent à maîtriser au fur et à mesure de l’écoulement du temps. Les tests effectués montrent ensuite qu’au delà du seuil de 39 ans, la complexité du SIC commence à diminuer lorsque l’âge du dirigeant augmente.

38 L’étude de l’impact de l’expérience du dirigeant sur la complexité du SIC montre que les dirigeants de moins de cinq années d’expérience disposent d’un SIC plus complexe que ceux ayant entre cinq et dix années d’expérience et encore plus que ceux ayant une expérience supérieure à dix années. Certaines études antérieures (Chapellier, 1994 ; Holmes et Nicolls, 1988) expliquent cette relation par le fait que les dirigeants récemment installés tentent de combler leur manque d’expérience en élaborant un SIC plus complexe.

D’autre part, les tests effectués montrent que la complexité du SIC augmente lorsque 39 l’utilité accordée à l’information comptable dans la prise de décision est de plus en plus importante. Ce résultat permet d’avancer qu’une prise de conscience des dirigeants des PME, des avantages de performance et de compétitivité qui peuvent découler de l’utilisation de l’information comptable à des fins de gestion permet

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d’observer une meilleure formalisation des processus de prise de décision dans ce type d’entreprise et ce, par l’utilisation d’un SIC plus développé.

Enfin, l’étude de l’association entre les préférences informationnelles du dirigeant et 40 la complexité du SIC montre que les dirigeants qui préfèrent ou ont une tendance à préférer les informations écrites, structurées, détaillées et quantitatives respectivement aux informations orales, non structurées, résumées et qualitatives disposent de SIC plus complexes que les autres. Ces résultats ne montrent pas, cependant, de relation significative entre la préférence des dirigeants pour des informations présentées sous forme de tableaux chiffrés et la complexité du SIC.

Dans le sens des résultats sus-exposés, les études antérieures ont toujours reproché aux dirigeants des PME de recourir le plus souvent aux informations orales et aux moyens informels pour gérer leurs affaires et que ce fait est à l’origine de la présence de SIC rudimentaires dans ce type d’entreprise. Ainsi, les résultats de la présente étude trouvent leurs fondements dans le fait que la préférence des dirigeants pour les informations écrites, structurées, détaillées et quantitatives permet d’observer une plus grande formalisation du processus de prise de décision du dirigeant. D’où la facilité de couplage entre ce type de processus et les informations comptables qui présentent la faculté d’être structurants par nature.

Tableau 3 - Impact de la contingence comportementale du comptable interne sur la complexité du SIC.

A ce niveau, l’analyse de l’ensemble des résultats laisse clairement apparaître que les 41 caractéristiques des profils des dirigeants des PME ont un impact significatif sur la complexité du SIC. Ces résultats confirment le fait que les dirigeants, dans le contexte précis des PME, comptent parmi les principaux acteurs comptables. Au-delà de ce constat, l’analyse de la littérature sur le thème des pratiques comptables souligne l’importance des professionnels de la comptabilité, du fait que ces derniers sont, en général, les principaux producteurs d’informations de gestion (Lavigne, 2002 ; Chapellier, 1994 ; Holmes et Nicolls, 1988). Il s’agit donc, maintenant, d’essayer de déterminer dans quelles mesures les caractéristiques du comptable salarié sont significativement reliées à la complexité du SIC. L’impact de la contingence comportementale du comptable interne sur la complexité du SIC est présenté dans le tableau 3.

42 Les résultats sus-exposés ne montrent pas de relations significatives entre la complexité du SIC et la nature et le type de formation du comptable interne. En revanche, nous relevons un impact significatif du suivi de cours et/ou de stages de formation par le personnel comptable de l’entreprise sur la complexité du SIC. Ces résultats permettent d’affirmer que ce ne sont pas les caractéristiques de la formation initiale du comptable interne qui déterminent les pratiques comptables dans les PME, mais plutôt l’entretien et le suivi de cette formation.

Le comptable salarié doit disposer de la capacité de concevoir et de mettre en œuvre 43 des modèles informationnels différenciés adaptés aux besoins de l’entreprise et, plus précisément, de son dirigeant. Ainsi, la position-clé du comptable salarié ne va pas sans risques. Elle trouve ses limites dans des contraintes de capacité et de compétence du comptable lui-même. Le défaut de suivi de séminaires, cours et/ou stages de formation conduit généralement à un déficit de formation chez le comptable salarié ne lui permettant pas de fournir des modèles de gestion utiles au dirigeant. Ceci conduit à un rejet de l’ensemble du langage comptable par ce dernier.

Une telle situation fait diminuer l’utilisation des données comptables par le dirigeant.

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3.2. Les déterminants de l’efficacité du SIC 3.2.1. Les facteurs de contingence

Elle limite l’influence du comptable sur les décisions d’ordre stratégique et réduit son champ d’action à la simple tenue des livres comptables. Ceci explique le fait que les dirigeants assistés de comptables internes qui suivent des cours et/ou des stages de formation disposent d’un SIC plus complexe que les autres.

En définitive, les résultats de l’étude de l’impact de la contingence comportementale 44 sur la complexité du SIC permettent d’affirmer que c’est le profil du dirigeant qui semble exercer une influence dominante sur la détermination des pratiques comptables et par conséquent, sur la complexité du SIC dans les PME. Ces résultats montrent un impact moins important des caractéristiques de la formation du comptable interne. Nous pouvons alors affirmer que, dans le contexte précis des PME, le dirigeant constitue l’acteur comptable le plus dominant.

Tableau 4 - L’impact des données de la contingence structurelle sur l’efficacité du SIC.

45 Les résultats relatifs à l’impact des données de la contingence structurelle sur l’efficacité du SIC sont exposés dans le tableau 4. Les résultats montrent que l’efficacité du SIC du dirigeant de la PME dépend de la taille de l’entreprise. Ainsi, les entreprises de taille moyenne disposent d’un SIC plus efficace que celles de petite taille et encore plus que celles de très petite taille. Ce résultat peut trouver son fondement dans le fait que l’accroissement de la taille de l’entreprise offre, en général, une meilleure disponibilité des ressources technologiques et des compétences humaines. Ceci permet une plus grande précision dans la préparation des données comptables et une plus grande différentiation des modèles informationnels pouvant satisfaire les besoins des dirigeants et permettre une meilleure utilité de l’information comptable dans la prise de décision.

Les résultats montrent ensuite que l’efficacité du SIC dépend significativement de la 46 structure de propriété de l’entreprise. Ainsi, les entreprises ayant des associés ne faisant pas partie de la famille du dirigeant disposent de SIC plus efficaces que celles ayant une structure de capital familiale. Cependant aucune relation significative n’a été relevée entre l’efficacité du SIC et l’âge de l’entreprise.

Les résultats relatifs à l’étude de l’impact de la contingence comportementale du 47 dirigeant sur l’efficacité du SIC sont présentées dans le tableau 5.

Les tests effectués montrent que l’efficacité du SIC est significativement associée à la 48 nature de la formation du dirigeant. Ainsi, ce sont les dirigeants qui ont une formation en comptabilité, en finance et/ou en gestion qui disposent de SIC plus efficaces. Ce résultat peut être expliqué par deux raisons essentielles. D’abord, certains items utilisés pour mesurer l’efficacité du SIC portent sur la clarté de l’information comptable et la facilité d’utilisation du SIC. Dans ce sens, les dirigeants ayant une formation en comptabilité, en finance et/ou en gestion ont plus de facilité à manipuler le SIC que les autres. Ensuite, dans le contexte précis des PME, le dirigeant est dominant et c’est lui qui définit la mission du comptable interne. Ainsi, les dirigeants ayant une formation de type comptable, Financier et/ou gestionnaire peuvent mieux fixer les objectifs de production des données comptables pour une

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Tableau 6 - Impact de la contingence comportementale du comptable interne sur l’efficacité du SIC.

Tableau 7 - Association entre la complexité et l’efficacité du SIC.

meilleure adaptation des informations fournies par le comptable interne à leurs besoins.

Tableau 5 - Impact de la contingence comportementale du dirigeant sur l’efficacité du SIC.

Par ailleurs, les résultats du tableau 5 montrent que les dirigeants qui préfèrent ou 49 ont une tendance à préférer les informations écrites, structurées, détaillées et quantitatives ont un SIC plus efficace que ceux qui préfèrent ou ont une tendance à préférer les informations orales, non structurées, agrégées et/ou qualitatives. Ces résultats peuvent trouver leurs fondements dans le fait que l’information comptable présente les caractéristiques des informations préférées par le premier type de dirigeants pouvant, par conséquent, satisfaire les besoins informationnels de ces derniers. En revanche, l’information comptable serait mal adaptée aux besoins du deuxième type de dirigeant du fait de la difficulté de couplage entre la nature des informations utilisées par ces derniers et l’usage d’outils structurants par nature.

Enfin, les résultats montrent un impact significatif de la perception des dirigeants de 50 l’utilité de l’information comptable dans la prise de décision sur l’efficacité du SIC.

Ainsi, les dirigeants qui accordent une plus grande utilité à l’information comptable disposent de SIC plus efficaces que les autres.

51 Les résultats relatifs à l’impact de la contingence comportementale du comptable interne sur l’efficacité du SIC du dirigeant de la PME sont regroupés dans le tableau 6.

Les résultats ne montrent pas d’impact significatif de la nature et du niveau de la 52 formation du comptable interne sur l’efficacité du SIC. Les tests effectués montrent ensuite, d’une manière statistiquement significative, que les dirigeants assistés d’un comptable interne suivant des cours ou des stages de formation disposent de SIC plus efficaces que les autres.

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3.2.2 Association entre la complexité et l’efficacité du SIC

3.3. Association entre la complexité du SIC et la performance financière des PME

Les résultats sus exposés joignent ceux obtenus lors de l’étude des impacts des 53 variables caractéristiques de la formation du comptable interne sur la complexité du SIC. En effet, la participation du comptable interne à des séminaires, cours et/ou des stages de formation, permet un suivi et une amélioration de la formation de ce dernier. Ce qui lui permet de concevoir des modèles informationnels différenciés et compréhensibles par le dirigeant et pouvant satisfaire ses besoins en matière d’informations de gestion.

Au total, l’ensemble des résultats permet de vérifier partiellement l’hypothèse 54 H2 selon laquelle l’efficacité du SIC dépend de variables de contingence structurelle et de contingence comportementale.

55 Les résultats relatifs à l’étude de la relation entre la complexité et l’efficacité du SIC du dirigeant de la PME sont présentés dans le tableau 7. Ces résultats montrent une association significative entre la complexité et l’efficacité du SIC. L’examen du coefficient de corrélation de Spearman permet d’affirmer que, plus la complexité du SIC augmente, plus son efficacité est meilleure. Ces résultats peuvent trouver leurs fondements dans deux raisons essentielles. D’abord, les résultats de cette recherche exposés jusqu’à maintenant ont permis d’identifier des facteurs de contingence susceptibles d’accroître à la fois la complexité et l’efficacité du SIC. D’où l’existence d’une relation positive entre ces deux variables. Ensuite, une complexité accrue du SIC permet une plus grande diversité et disponibilité des données comptables pour les dirigeants. Ceci permet d’observer une plus grande souplesse du SIC pouvant satisfaire les besoins informationnels du dirigeant qui varient selon les situations auxquelles il doit faire face.

En définitive, les résultats présentés, à ce niveau, montrent : 56

un impact modéré de l’ensemble des variables de contingence sur l’efficacité du 57 SIC ;

un impact significatif de la complexité sur l’efficacité du SIC.

D’autre part, l’étude de l’impact des variables de la contingence structurelle et de la 58 contingence comportementale sur la complexité du SIC a permis d’avoir des résultats plus importants et plus significatifs que ceux obtenus lors de l’étude de l’impact de ces variables sur l’efficacité du SIC. Il s’agit notamment de la contingence comportementale du dirigeant.

Tableau 8 - Impact de la complexité du SIC sur la performance financière des PME.

L’ensemble de ces résultats montre que les variables relatives au dirigeant ont un 59 impact direct d’importance moyenne et un impact indirect, à travers le degré de complexité du SIC, nettement plus important sur l’efficacité de ce système.

(12)

4. Récapitulation des résultats

Les résultats relatifs à l’impact de la complexité du SIC sur la performance financière 60 des PME sont présentés dans le tableau 8.

Ces résultats montrent une association significative entre le degré d’utilisation des 61 données comptables par les dirigeants et la performance financière des entités étudiées. Le test de Spearman affiche un coefficient de corrélation positif permettant d’affirmer que l’augmentation de la complexité du SIC est associée à une performance accrue des PME.

Ceci n’est certainement pas étranger aux avantages que présente l’utilisation des 62 informations comptables dans la gestion des entreprises. D’abord, la comptabilité générale permet de refléter le visage numérique de l’entreprise. Elle met à la disposition des gestionnaires un état évolutif de l’activité et permet de quantifier certains objectifs, dans la mesure où il est possible de les traduire en termes comptables. Ensuite, les outils de contrôle de gestion permettent le pilotage de la performance définie en terme d’efficacité et d’efficience. En effet, les pratiques de contrôle de gestion favorisent aux dirigeants l’obtention de résultats dans le cadre des objectifs définis avec la meilleure gestion possible des moyens et des capacités en relation avec ces résultats. Enfin, les pratiques d’analyse financière permettent une meilleure allocation des ressources et le respect de la contrainte fondamentale de solvabilité.

En conclusion. 63

Ce travail s’inscrit dans un cadre de recherche qui comporte un objectif majeur : 64 décrire les pratiques comptables et évaluer l’impact de la gestion comptable sur la performance dans le contexte des PME tunisiennes. Il s’agit pour nous d’identifier certains déterminants de la complexité et de l’efficacité du SIC et d’étudier l’association entre l’utilisation des données comptables par les dirigeants des PME et la performance financière de ces entités. Notre investigation s’est basée sur un cadre théorique inspiré essentiellement de la théorie de contingence.

Les résultats de la présente étude empirique ont montré, tout d’abord, que la 65 complexité du SIC du dirigeant de la PME est associée à des facteurs relevant aussi bien de la contingence structurelle (subjective) que comportementale (objective).

Les facteurs de la contingence structurelle retenus sont la taille, la structure de 66 propriété, et l’âge de l’entreprise. Les résultats ont montré l’importance prépondérante de la taille sur les autres facteurs considérés. Ces résultats ont montré aussi l’effet de l’actionnariat familial sur la complexité du SIC. Quant aux facteurs de la contingence comportementale, nous nous sommes intéressés aux données relatives aux principaux acteurs comptables internes à l’entreprise, c’est-à-dire le dirigeant et le comptable interne. Les tests effectués ont montré que ce sont les variables caractéristiques du profil du dirigeant à savoir, la nature et le niveau de la formation, l’âge, l’expérience, les préférences informationnelles et la perception de l’utilité de l’information comptable dans la gestion des activités, qui déterminent le plus la complexité du SIC. Ces résultats nous ont permis d’affirmer que le dirigeant constitue, dans le contexte des PME, l’acteur comptable le plus dominant.

Suite à l’étude des caractéristiques des SIC, notre intérêt s’est porté sur les 67 déterminants de l’efficacité de ce système. Les tests effectués ont montré que l’efficacité du SIC dépend, d’une part, de sa complexité et d’autre part, des facteurs de la contingence structurelle et de la contingence comportementale. L’analyse de l’ensemble des résultats à ce niveau a conclu à un impact indirect des facteurs de contingence, en passant par une variable intermédiaire, soit la complexité du SIC, plus significatif et plus important que leur impact direct sur l’efficacité de ce système.

(13)

4.1. Limites de la présente étude

4.2. Nouvelles voies de recherche

Enfin, l’étude de l’association entre la complexité du SIC et la performance financière 68 des PME a montré qu’une utilisation plus importante des informations comptables par les dirigeants dans la prise de décision constitue une activité créatrice de valeur ajoutée en terme de performance financière.

Les apports précédents doivent évidemment être appréciés en tenant compte des 69 limites de la présente étude. Ces limites sont tout d’abord liées à la taille de l’échantillon : un échantillon de 82 observations peut être considéré comme important pour le chercheur en gestion (les difficultés et le temps passé à recueillir les données en témoignent) mais d’un point de vue statistique, il est relativement limité.

Une deuxième limite a trait à l’opérationnalisation de certaines variables. C’est 70 notamment le cas de la mesure de la taille de l’entreprise. En effet, certes le critère de nombre d’employés reste l’un des critères les plus significatifs et les plus utilisés, mais l’introduction de critères financiers comme le chiffre d’affaires et le total de l’actif pourrait être utile pour mieux appréhender la taille de l’entreprise. Toutefois, un tel choix pourrait être confronté à une absence ou un manque d’information concernant la disponibilité des données et/ou la répartition des entreprises selon le chiffre d’affaires ou le total de l’actif.

Compte tenu des résultats et des limites précédentes, la présente recherche ouvre la 71 voie à des recherches ultérieures. La réalisation d’études de cas apparaît particulièrement prometteuse pour mieux saisir et expliquer les besoins et les pratiques comptables des dirigeants. La voie est aussi ouverte à des études qui tiennent compte de l’évolution des technologies de l’information et de la communication, afin de mieux identifier les déterminants des caractéristiques du SIC et leur association potentielle avec la performance des entreprises.

Aussi, de nouvelles recherches pourraient raffiner la mesure de la performance 72 organisationnelle utilisée, notamment par l’introduction d’autres ratios et mesures à caractère financier (croissance de l’activité, chiffre d’affaires…) et de critères mesurant la performance non financière de l’entreprise (qualité des produits, capacité d’innovation…).

En définitive, des efforts de recherches supplémentaires sont nécessaires pour 73 favoriser l’accroissement de l’efficience des SIC des PME et la performance financière de ces dernières. Ces recherches sont vraisemblablement porteuses d’une contribution théorique et pratique dans la poursuite de cet objectif ultime de performance.

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La présente recherche empirique a un double objet : identifier les déterminants potentiels de la complexité et de l’efficacité du Système d’Information Comptable (SIC) et étudier l’association entre la complexité de ce système et la performance financière des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Notre étude de terrain, réalisée par entretien direct auprès de 82 dirigeants de PME manufacturières tunisiennes, relève, principalement : 1) que la complexité du SIC est associée à des facteurs relevant, aussi bien de la contingence structurelle que de la contingence comportementale, 2) que les facteurs de contingence ont un impact indirect, à travers la complexité du SIC, plus significatif et plus important que leur impact direct sur l’efficacité de ce système et 3) que l’utilisation des informations comptables par les dirigeants dans la prise de décisions constitue une activité créatrice de valeur ajoutée en terme de performance financière de l’entreprise.

SIC PME complexité efficacité performance financière

The accounting information system : The determinants of its characteristics and their impact on the financial performance of SMBs This empirical research is directed toward tow objectives : to identify some determinants of the Accounting Information System (AIS) complexity and effectiveness and to evaluate the association between the complexity of this system and the financial performance of Small and Medium-sized Businesses (SMBs). Our survey work, carried out through direct interviews with 82 managers of Tunisian manufacturing SMBs, shows, mainly : 1) that the AIS complexity is linked with enterprise structural and behavioural factors, 2) that the contingency factors, through their association with AIS complexity, have an indirect effect more important and more significant than their direct impact on the effectiveness of this system and 3) that the use of accounting information by the managers in decision- making improves SMBs’financial performance.

AIS SMB complexity effectiveness financial performance

El Sistema de Información Contable : los determinantes de sus características y su impacto en el resultado financiero de las PYMES Esta investigación empírica tiene dos objetivos : La identificación de algunos determinantes de la complejidad y efectividad del Sistema de Información Contable (`SIC) y como segundo objetivo la evaluación de la relación entre la complejidad de este sistema y los resultados financieros de las Pequeñas y Medianas Empresas (PYMES). Nuestro trabajo de campo, que se llevó a cabo a través de entrevistas directas a 82 gestores de PYMES Tunecinas manufactureras demuestra que : 1) La complejidad del SIC esta ligada a factores estructurales y de comportamiento de las empresas, 2) que los factores contingentes, a través de su relación con la complejidad del SIC tiene un efecto indirecto mas importante y significativo que su efecto directo en el sistema y 3) que la utilización de la información contable por los gestores en el proceso de decisión mejora los resultados financieros de las PYMES.

SIC PYMES complejidad efectividad resultados financieros

Waterhouse J.H. et Tissen P. (1978), « A contingency framework for management accounting systems research », Accounting, Organisations and Society, Vol. 3, n° 1, pp 65-76.

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