ETUDE CRITIQUE DE DOCUMENT(S) EN HISTOIRE
D’après le sujet donné aux Antilles-Guyane – TES-L – Septembre 2014 Mise en forme du sujet – Arnaud LEONARD – La Réunion
LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS DEPUIS LA FIN DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE.
À partir de l’étude du document, relevez et expliquez les différents facteurs qui alimentent les conflits au Proche et au Moyen-Orient.
Vous porterez un regard critique sur le passage souligné dans le texte, compte tenu des évolutions qu’a connues cette région depuis 2003.
Document :
« Un rapport de 2002 du Programme des Nations unies pour le développement dressait un bilan sans complaisance de la situation du monde arabe : faible développement économique, retards importants dans le domaine de l’éducation, de la culture et de la recherche, maintien des inégalités entre les sexes, absence de démocratie, etc. Malgré les ressources pétrolières, la région se traîne derrière d’autres zones de la planète, moins fournies en richesses naturelles. Alors que, depuis 1989 et la chute du mur de Berlin, le monde a connu des avancées incontestables vers la démocratie, le multipartisme, une plus grande liberté d’expression, le Proche-Orient semble pétrifié dans des configurations vieilles de plusieurs décennies. Il n’a connu aucun changement de régime : les dirigeants, monarques ou républicains, y règnent jusqu’à leur mort, et leur longévité politique est donc exceptionnelle : le roi Hussein est resté sur le trône plus de quarante-cinq ans, Hafez Al Assad trente ans, tous deux ayant été remplacés par leur fils. Les partis d’opposition sont au mieux tolérés, les citoyens soumis à l’arbitraire de l’État, des services de renseignement ou du parti dominant. À quoi ce retard est-il dû ? Plusieurs facteurs y contribuent, mais d’abord, on ne le soulignera jamais assez, la guerre ou plutôt les guerres. […] Ces conflits de dimension mondiale ont pesé lourdement : ils ont drainé les richesses de la région, justifié les ingérences des puissances étrangères et la militarisation des régimes, mobilisé toutes les ressources et toutes les énergies de la société. Grâce à cet état permanent de guerre, les dirigeants arabes ont pu maintenir leur société sous contrôle, au nom de la lutte contre l’ennemi extérieur, en premier lieu Israël et son allié américain. […] On ne saurait donc exonérer ni les régimes arabes, ni même une partie des élites de ces pays de toute responsabilité dans cette situation. Mais, tant que durera le conflit israélo-arabe, tant que le problème palestinien n’aura pas connu une solution juste et durable, il est peu probable que la stabilité et la démocratie avancent au Proche- Orient. »
Alain Gresh, Dominique Vidal, Les 100 clés du Proche-Orient, Hachette Littératures, 2003.