Implications du Plan d'Action de Lagos (PAL) sur la problématique de la coopération intra-africaine

(1)

. . ^•

/

NATIONS UNIES INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEH ENT ECONOMIQUE

ET DE

PLM~IFICATION

DA KA R

IMPLICAT; IONS

DU

PLAN D'ACTION DE

LAGOS (PAL)

SUR .L:ttPROBLEMATIQUE DE

LA

COOPERATION

rnTRA-AFRICAlNE

PAR

BEll.NARD F07 PROFESSEUR

R/2It-82

l1AI 1982

(2)

·:

..

^;."^.

in

R/24 ·-. 82 Page 1

H1PLICA'rlbNS DU· PLAN D'ACTION. DE:' LAGOS (PAL) SUR LL PROBLEN.ATIQUE DE LA COOPERATION INTRA-AFHICA.INE

La décennie 1980 sera cruciale pour l'Afrique. Il est de plus

Gn 'plus

'c:l~i ~·

que

l

¹

'Ûc~ 'id.ent

'(eri

r'é~lité

:de

N~rd

Ouest) s'opposera

:à

· 1· ,

émari:cipation

des :·~ coriJm'ie~

éap·ü'ves (1). Le li:mgage :a:r'rogonf

'qu' :e~pi~ie

^la^Barique

M~n d':ia.le dan~

'son fameux ·rapport

~ur

^l''^:^Afr'ique

. .

i-~u S~d - du:; Sahar'a ~n

est rla preuve. On 'st:i.it

;·qti~

ce

:t'~pp'oit

Ile 'pr.opose

· . pas 'doi~·s ·que la p~~-:r:~·ui te du p'act'e colo~ial

• !

dônt. 1 '~ess.ënce ·es·i

que· ·lês pays. ::de ia pé-riph'ériè. '<f6!fvimt sefvi'r

' éconoriiique~etit te··~

·pays du N.ord Ouest en.

~·o~tena~t leU:~ ci:r· oi~' ~anc~ -';et e~

lerir' permèti'ànt d'

am~rti~ :·l~ s

effë'ts

cie~ ~ -r· i ~e· s. Po~r s6~ti'r

¹ⁱAfrique -·Ju :·sous d:é- . veloppem~nt' .··la. c6cipèration 'écorio'miqU:e :'apparatt comme ''ûri~ 'n~c-è'~si té

; . : ,.. .. . . ^. . (

·vftale. ~ourtant elle p{,tin~~ '·

Fo-~ce 'est

de

repenser les termes dans 'l esquels le problème d.~ la coo.péraÙ.on '~' ~té pos~e.

· n

me ~em~le que· le PAL noU:s aotine l'occasion d~

le

fairè •. c'est c~ q~e noùs allons essàyer de fâire · én

ré~ uma~t

^{dans un}^·p^remier^point

1~

.conte'nU: de 1¹anQfënne

problem~tl.q~~ ~ D an~

^un ^second^poiⁿ^t ^,

n~~ s moriti-e~ons

^{l '}

~fitiï~aii

^té

de la p;oblé~atiq~e impiÜi te d~ms

le .

PAL₉ ^.avant 9 • dans un d~rni~r

. '• : . .

point₉ en dégager les 'implic-~tions foridamentai·e~. ·

1. L'ancienne problématigue

.

D~r~ùt

la

~oloni

sation et

inal g~é

la balkanisation, la coopé,reti~n in~~a-afrÜaine

n_ - ,

était . pas n~cess~ire' chaque' colonie ou gr~up~ de c~ion~~s ét~nt Jirect~~en~ intégr~ ,d~ns · l~e~pace éc?nomique de la

pu issa:n~e . colo~isàtricè. '

·· '

(1) Titre d'un livre de Mamà.dou Di~'.

(3)

R/24 ·-

82

Page 2 .·, ,.

, ' t ' . , . . ' 1 f .. · 1. d' 1 t . ' t

necessl. e 1mper1.eus.e a .. _a''. o~~--··P.!?llr.,, .e ... i!Y'f, _o_ppemen 1.n-cerne e pour la réduction des effets négatifs du fonctionnement du système mondial' capitaliste divisé en centre et périphérie.

Pendant .les vingt dernières. ann:é~s_,. on .. Justi,fl,,ait la

coopéra~ion .en~;re .pays en .vo;ie de dév.eloppemen:t et ·llOit;am!Uent .africains,

.. • r. ~ ' • • . ' ,f • ' • .• • . ~•

par. le fait qu'elle pe~m.et, par l~e. biais .des ,économies ~-' éci;tel,le, un

. . : ! . . . "\ . . . 1,· . • . . . •' .•·• • . .

proce.ssus d rip.dustrialisa,tion basé .. sur 1 ¹e:x;pansion du marché régional

. ' . . : ! .. . .... - .

ou .sous~régi:onal.- D\où ·l.a ten.danc:e à la fo~mat:lon, -de zon~s .de libre , c:trculation des produits et no,tammen;t des produits .in.dustriels.

' . . ^~. . . . . . . . .

L'accent était mi~;~ qv.asi exclusivement sur la ,contribution.de la

' ~ .. , • • • • : • l • 1 ' • • • • •

. . cogpél'_ation. à, 19: résolution 4es problèmes .de _la cro~s.sanoe .. e.t .. •,

. ~ . . . .. . . . ^~ .. '•

;é,ventuellement <;les -::p.ro.blèmes ,sociaux. Sa fonction • .daD:s le processus du réajustement des relations économiques _.. extérieur.es . était' négligée

.

.... .

^.

mieux, les "c·ommunautés" étaient conçues comme des espaces attractifs pour les sociétés tl'ansnation~les·. La question de s.avoir si celle-ci

. . .. . . .. ^: .. : '

ne pouva~ent pas compromett•e le proceasus:de développement n'~tait p~~- posée.; .Cette pratique reposai~ ... sur un. autre V;os~ulat, à. savoir que l.~s éc.onomies africaines sont Aes "économies de marché". En effet,

·'

la,;fot:mation des unions douanières et des marçh~s commun~ .n ¹est pas

•. \! ,, •

compatible ayec les économies planifiées, c~est-à-d:ire _dans lesquelles le r8le du marché n¹est plus détermin•nt. daQs 1¹allocatton des

. '•

ressources en vue de provoquer des mutations structurelles, nécessaires pour un développement auto-antr~tunu.

~ ... 't

Donc, '!lurant les dernières. vingt ~nn.ées, la coopération

·économique intra-af:r;icaine pré sentait tro~s car,ac~éri st~que s es.~en

tieqes. Ses objectifs étaient .strictement é~onomiqu~s au sens étroit la réduction des inégal~t~s caractéristiques des relptions Nor~-Sud n'était pas prise expressement en compte. Cette coopération n'était pas et ;;e· .. ~o~:;~i-t'--p~s ë't~~ pla.~i:fiée .·-.··· . ·~~-·- _ ... -.. . ... ;< ..

.

^'

(4)

R/2q-82 Page 3

2

~ - L

¹^è'xisence^·

d~

la coopération

p'la~i:Ùée

^auⁿⁱ^v^eauré.q;ional

,,· . ' '

1 ~ •

Le Plan d'Action de Lagos.met l'accent sur l,e dévelopllement aU:ton'ome, self.:.'relian·t'. La pi'anification nationale ~t sous-régionale

. ^{\ '} ,. ' . ^'

lui est immanEn~te. C'est .ce qui . est ~ecommandé au chapi·(re XIII. consacré à ra planification du

d,é,v elopp .?m~nt . ' ~Jous

^'y.^li^sons ^g_ ^, ^. ^·.

~ .

^'

"Les Etats membres ·doivent ·élaboret' :de.s '})lans :n'ationàu.x de

déve~loppement éconondqlie en t~'naht· ^compt^e^;^des'pribr:lt~~· ^et

' obJ~ctifs des plahs :riat ionau;:x:· à court terme;'• moy'en ·et iong termes, bien définis et en accord avec' les p1..a'riii· de ·a·évelop- pement économique aux niveaux sous-régional, régional et continental" (version française,· p. 129). ···

Donc, la mise en œuvre du .Plan d'Action de Lagos serait

compromise très gravement s_~}.e_~ .. ~-~on.-_~-~-~_:_~:--~~t-~-~~~-1..:~- e~; y~~:_r._~l.ations de coopération qui les accompagnent ne sont planifiées. Quelle

,. ' . .. ^·~. . . . .

h,iérarchie doit exister entre les organes régionaux de la planification et les organes nat·ionau::x alors ? .

La c.i tati on ·ci-dessus semble ;indiquer à jus-te

< p i tr~ .

^qu^{e les}

plans:

'~a t ion:aux

^doi^vênt ^{être d}^éfⁱⁿîsên âccord âve^c ^lés

plan:~

^rég^io..;.

naux •

.!/ Ce

^qu.i

~eu~.: ~ire qu~

la mise en œuvre du Plan d'Action implique la supranationali ~-é ^·^des ô^r^gânes ^rég,ⁱônâux ~e ^p^lâ^nifi^câtⁱ ôn^. ^{Ce sont} ces organes, disp~saht d'e pouvoirs supranationaux qui doivent. d.'une part élaborer l es plans

régîon~~x

^'et

a· ,

^autre^p^-^art

~-v i

^ter ^que ^le^s^pays^membres

continueot

d'

entreten1.'r avec l 'es pays

dé~e l oppé s

^d^e^s

relat~on s

ⁱⁿ^c^om^pa-

t ibles avec les objectifs de Lagos. C'est alors seulement que nous pourr qns parler de coopéra~i~n planif iée.

. . '

. . .

... ^·-~--. -·-•.. --

Il s'agit ici d'une. probl ématique.tou.t..:.à _fait nouvelle. En effet, on aurait pu concevoir une coopératibri planifiée, sans inst itu- t ion supranationale disposant de pouvoi'rs hiérarch,iques sur les

· y

Ici, nous entendons par régi on, le premier nive-au, celui qui le PAL désigne par sous-région. Il est inutile de rêver d'un plan continental à court terme.

(5)

R/ 24: - .. ~2 · Page _4 .

institutions nationales, comme le suggère l'exemple du CONECON : le con

sê. il~-'~qr ·~:;ùïs

^..

a·~ -·-p -6iÎvt>-!-r"S-:.:_ ~u~rana-t ' i

oiÙ:fù:x-"::et'·

• tm-a-qué ·-:it~·s: ... ~~ei:nbre

est libre de signer des accords avec les tiers. Cet aspect formel ne

ii c.~nda~t

^pa^{s cache'r}^.la ·réalité, à savoir que la cohésion de

. . . . . - . .

1¹édi1ice ·tient à

1 ~

présence

d'~ù~e :· gnde pui.a~c~ : : -l' URSS ~

Pour

·l .~"Afrique, q~i e·~t~~d

^{que ..}

1~: ~

^relations entre ses composantes soient

des relations d¹égalité, ·le modèle du. COMECON est ih'applicabte. Le modèle :africain est celui. qui repo~e s~r la supranationalité du

proc~·ssus. de pl-anification e:t d~mc . ~E!s ~n;ganismes qu:i eu assument la conception et~ veillent à son E!;xéc:ution_ •. S.ans qrgan~~llles à pouvoirs

,supranationaux₉ pas de réelle, c~>Opérat~on comme soutien au dévelop-

pement .self-reliant,

Est-ce possible ? ou plutôt, quelles en sont les eonditions dê p'ossibil i té ? Ceci nous paraît ê-tre une interrog&tion fondamentale.

3. L'exigence de la •coopération poli tiqué·

1 - En supposant que chaque Etat africain ait une volonté réelle de mettre en oeuvre les recommandations de Lagos, le problème le plus important est celui de 1¹

~ttitudc( des p~y s d~vel~ppé s,

^notam-

.nie'nt capitali~tes. ·En effet, la mise .en o~uvfe du PAL

a

~omJ;D.e impli-

. . . ' ... ~·

~ation ~mport~nte ~a planification ~~- rythme d'exploitation dès re~sources naturelles en fonction des besoins diun développement autonome, comptantsur ses propres forces~ Or, l¹Afriqu~ est le

. ' .

continent r éservoir des matières pre~ières e~· de~ hydrocarbures·par

. ^; ..

'

^.^.•^.^. ^~ ^..

excellence, Les pays dévelop:J?és s'opposent et s¹opposeron't à la mise en pratique des principes de,Lagos. En d'autr.es termes,"' ils s•·oppose- ront au processus de planification de la coopération planifiée9 Y compris par le recours à la subversion. '

Ainsi, .la coopération ne remplira les :fonctions économiques qui lui sont asoignées qu'en contribuant au renforcement politique, voire militai~e, de . l'Af~jque. C'e~t pourquoi le proces~us de fusion

(6)

R/ 2i,; - 82 Page 5

politique. à 1¹échell·e régionale .apparaît, dans la ru.ejorité des cas, comme une. condition; préalable au· développement· de ,la .6ooperation intra-africaine et internationale.

Bien évidemment, cette exigence n¹e.S.t:pas seuiement écono- mique. C¹est une exigence générale qui part g.e là.·--c.on.statation que l 'Afrique n'exerce pas aujourd'hui sa propre influence sur la marche du monde ; au contraire, elle subit. L'ambition sous-jacente à la coopération est qu'elle lui permet d'exercer son influence propre.

C ¹est pourqttoi, m~me ... si les recommandations du Rapport Berg pouvaient conduire au développement économique des micro~Etats, nous les

r~u3ori::ms tout de même, car les hommes et encore moins les nation.s ne vivent pas que de pain.

2 - i nous faisons l'hypothèse que certains pays seulement s'engagent à appliquer les principes de Lagos, alors évidemment la coopération ne pourra pas avoir un caractère général et planifié. La meilleure formule de coopérat ion est dans ce cas celle qui est neutre par rapport aux expériences nationales. Ce sera la coopération

sectorielle supportée par un appareil institutionnel léger. En tout état de cause, les modèles de coopération inspirés de le C.E.E. ne seront pas adaptés.

Conclusion

Nous pensons avoir mis en évidence que le PAL appelle un renouvellement de la reflexion sur le coopération intra-africaine.

Celle-ci doit eider au développement aut onome collectif ; elle doit être nécessairement planifiée, les formules du passé inspirées, sinon · copiées sur la Communauté Economique Européenne n'ont pas ét é opéra- toires dans les économies extravert is des dernières vingt années. Ce serait faire fausse route que de continuer sur la même voie 9 ce serait une erreur aussi de penser que le modèle est européen, ba.sé sur le principe de la souveraineté des Etats? mais avec une grande

(7)

A/24-82

. ·:· .,)

Page 6

' .• ~. !

:, .

T

'' :puissanc.e,:qui en,(\ssure ia cohésion, !pourrait s.erv±r directement

' '

à 1 'Afrique. Le modèle africain de coopération devrà ,con-d·dé.rer comme condition nécessaire à son efficacité,

la

débalkanisation poli tique du continent. P;âr, quelles phases passer '? C ¹est un autre

· pr;oblème à examiner· sérieusement; · selon 1 '-approche volon tari ste

qui . est la. n3tr:ê·. ·•

·. =' !. ;; ... ~ :1: .,.: •: . 1 .: . . .•.

. ··.

(8)

• .

Ai

-R )2~, -

⁸²

Page

7

.A.l.JNEY.:E 1. g EXTRAITS·DU .PLAN D¹.AGTTON DE LAGOS

Les extraits suivants du P.A.L. illustrent le thèse que nous so~tenons

P1

; ~ ' .

A - Préambule du

P

.A~L.'

·

"Nous avon·a décidé

ci'

adopt~r· une -ap})roche régionale de grande portée, basée essentiellement sur l'autosuffisance collective" ^f(^·· ^· ^•·^· ^·^···^·-- ^•·^•^.^..^.. ^- ^• ^{· -·}^·^··^··^-··

A2 - P5 ... "Nous nous engag-eon'8 .. \individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à appro-

fon.d~r le développement économique et soçJe:l et 1¹intégra-

. : . t..'

tio~ de nos économies en vue d ¹accrottre

;t

¹autpsuffieance et favo;riser un développement endogène et a~;to-entretenu" •

·~

Plus loin : ".Il conviendrait. que tous les efforts vi sant à 1' inté- gration écono~ique de 1 ¹Afriqu.e soient poursuivis.~;~.vec une détermination renouvelée afin de cr~er à. l~échelle continen- tale un cadre pour la coopération économique si nécessaire à un développement reposant sur l'autosuffisance collect ive" •

.. .... ~ --··· ^--:^·-·^-~·:. ·:-· . .. . ~

A3 - P6 - "Nous nous engageons individuellement et collect ivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à créer des instittitioris riationalis, so~~~ré~ionales et r~giohales qui faciliteront la ·réaiisation des objectifs d'autosuffisance dans le cadre d'un développement endof;ène¹¹•

(9)

R/24 - 82 Page ,8

. . ;

p 128

B - EXTRAIT DU CH. XIII

.. _ ·-~~.~~aiJ.~:f :j,Ç,~;tfo.~

.. AH. . .

~éy~l.OpP..e~<jïp_:t, .. ~:t~~~stiq\le

, .. ·· et population"

"Les Etats membr~s doivent élaborer des plans nationaux de développement économique en teuant compte des priorités et objectifs des plans de développement économique nationaux à court, ~~Ie~ .. ~:__1~~'g· J.e.X:m~s-~ bien définis et en accord avec les plans de développement économique aux niveaux sous ...

régi?nal ,_ r~gional et çonti:p.ental", •

. :; .-

EXTRAIT DE L'ACTE FINAL

c

^L'acte ^final

" Nous réaffi.rmonsnotre engagement de créer d¹ici l'an 2000, sur

., : . ., ·. 1 ,., .. ~. - . . . . •. . . . ·.

la

base d'un traité à conclure, une c-ommunauté é.conomiq_ue africaine

. ~ ' . . ^".

afin ·d'assurer l'intégration économique, culturelle'et sociale du continent. Cette communauté a pour buts de promouvoir le dévelop-

- . . .

p~ment c·~llectif, accéléré, auto-dépe~·dant et endogène des. Etats

·membres, la coopération entr~• eux et. leur intégrat ion dans tous les domaines économique, socl.al, culturel".

ANNEXE II g EXTRAITS D'UN TEXTE H1PORTANT de A. Adedeji sur la coopération intre-

: .'africaine··· ( 1)

P.

7 -

"The fui~ implications of the effort to a~hieve economie

. c~operation ,in West Af;rica cannot be fully .realized unless it is seen within the context of.the stl,"uggle of the developing world to achieve a new world economie order, The adjustement

(1) Adebayo Adedeji g Collective self-reliance in developing Africa : Scope9 prospects end problems₉ papers on ECOWAS prepared under the auspices of the Nigerian Institute of International Affairs, Lagos, 1976. - The paper stresses the need for an global approach to intra-africQn cooperation.

•

(10)

,

w

R/24 - 82 Page

9

of relations between the industriolised countries of the North and the developing countries of the South of this

planet of ours is ·now the dominntit:lg issùe that faces monldnd" ..

P., 9 - "Thus, economie cooperation must be given tvro dimensions mutuai support in the pursuit of national socio-economic

objectives and mutuel support (i.e" collective bargaining) in respect of relations with third parties".

P.11 - ¹¹ In other words, economie cooperation must be seen not merely es a mean for market expansion but primarily as an instrument for the transformation of the structure of production and distribution¹¹^•

P.15 - "It is concerned with the transformation of production and re·organisation of distribution for the purposes and in the manner Afrioan Governments have decided up".

P.15 - "Collective self-relia.nce is not wholly satisfied by socio- econoaic cooperation. It implies a capebility of the group as a whole to respond to challenges to its survivel and develop.ant and these challenges need not take an exclusively economie

form though they may have an economie purpose".

P.16 - "Collective self-reliance need not, hov1ever, anticipate such dramatic challenges even though it implies capability for

fending off aggressive invaders of the community or any of its members., It could include capability for handling naturel disasters or for protecting the community as e Nhole against serious damage to eco-system. It could imply the readiness and the ability of other members to come to the aid of e member subject to serious economie stress generally or of specifie kinds".