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Quelques considérations sur l'hygiène de l'industrie du chanvre et notamment les inconvénients que présente le rouissage tel qu'il se pratique dans la Sarthe · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE

MÉDECINE

ET DE

PHARMACIE DE BORDEAUX

.iATSTlsTÉE 1896-97 No 67

QUELQUES CONSIDÉRATIONS

LIGUÉ 1 LïflITl 1 Cil

et notamment les inconvénients que présente le

rouissage

tel qu'il se pratique dans la Sarthe.

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MEDECINE

présentée et soutenue

publiquement le 26 Février 1897

Raoul-Francois-Lucienu

DORIZON

Ancien interne de l'Hotel-Dieu du Mans.

à Chahaignes (Sarthe), le 30 septembre 1872.

Examinateurs de laThèse

MM. LAYET, professeur.... Président.

MORACHE, professeur.... i MESNARD, agrégé > Juges.

AUCHÉ, agrégé

\

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses

parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE Y. CADORET

17 rue montméjan

1897

u

(2)

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. PITRES Doyen.

PROFESSEURS :

Professeurs honoraires.

MM. MICE.

AZAM

Cliniqueinterne.

Clinique externe Pathologieinterne....

Pathologieetthérapeu¬

tique générales Thérapeutique

Médecineopératoire...

Clinique d'accouchements

Anatoiniepathologique

Anatomie

Anatomie générale et histologie

MM.

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE.

DUPUY.

VERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

MOUSSOUS.

COYNE.

BOUCHARD.

VIAULT.

Physiologie Hygiène Médecinelégale Physique

Chimie

Histoire naturelle Pharmacie Matière médicale

Médecine expérimentale...

Clinique ophtalmologique..

Clinique des maladies chirurgicales

des enfants

Clinique gynécologique.. .

MM.

JOLYET.

LAYET.

MORACHÇ.

BERGONIE.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

deNABIAS.

FERRÉ.

BADAL.

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

AGREGES EN EXERCICE :

section de médecine (Pathologie interneet Médecine légale).

MM. MESNARD.

CASSAET.

AUCHÉ.

MM. SABRAZES.

Le DANTEC.

section de chirurgie et accouchements

MM.VILLAR.

Pathologieexterne 1 BINAUD.

BRAQUEHAYE

Accouchements MM. RIVIERE.

CHAMBRELFNT.

section des sciences anatomiques et physiologiques Anatomie 1 MM- PRINCETEAU.

A,iat0mie

( CANNIEU. Hhysiologie MM. PACHON.

Histoire naturelle BEILLE.

section des sciences physiques

Physique MM. SIGALAS. I Pharmacie

ChimieetToxicologie.. DEN1GËS. M. BARTHE.

COURS COMPLÉMENTAIRES :

Cliniqueinternedes enfants MM. MOUSSOUS.

Cliniquedesmaladiescutanéesetsyphilitiques DUBREUILH.

Cliniquedes maladiesdesvoies urinaires POUSSON.

Maladiesdularynx, desoreilles etdunez MOURE.

Maladiesmentales RÉGIS.

Pathologie externe DENUCÉ.

Accouchements RIVIÈRE.

Chimie DENIGÈS.

Le Secrétaire dela Faculté : LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août1879, la Facultéaarrêtéqueles opinions émises dans les 1lièsesqui lui sont presentees doivent être considéréescomme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend leur donner niapprobationni improbation.

(3)
(4)
(5)

A MES MAITRES

DE BORDEAUX

A Messieurs les Docteurs LE

BAIL

et

DROUIN

Anciens internes des Hôpitaux de Paris, Chirurgiens àl'Hôtel-Dieudu Mans.

(6)
(7)

A mon Président de thèse

Monsieur le Docteur LAYET

Médecin principal de la Marine en retraite,

Professeurd'hygièneàlaFaculté demédecine deBordeaux,

Chevalierdela Légiond'honneur, Officier del'Instructionpublique,

Membrecorrespondantde l'Académie demédecine.

(8)
(9)

AVANT-PROPOS

Bienrares sont dans lavie les occasions

qui

nous

permettent

de rendre hommage à tous ceux

qui

nous

ont porté quelque

intérêt. Aussi je suis heureux

de pouvoir, dans cette circons¬

tance solennelle, témoignermatrop

faible reconnaissance à tous

les maîtres auxquelsje suis

redevable d'un pareil honneur.

Que M. le professeur

Gervais,

que

la limite d'âge a enlevé

trop

prématurément à l'affection de ses élèves et de ses malades,

reçoive ici mes plus

sincères remerciements.

Que M. le professeur

Boursier, dont les leçons éclairées, et

dans son service à l'Hôpital des

Enfants, et dans

ses

cliniques à

l'Hôpital

Saint-André, m'ont rendu de si grands services, soit

assuré de ma plus

profonde gratitude.

Que MM. Verdalle, Lande et

Martin du Magny veuillent bien

agréerce faible

témoignage de reconnaissance.

Que mes chefs de service

de l'Hospice du Mans soient per¬

suadés queje garde le

plus agréable souvenir de leurs leçons

et de l'année quej'ai passée

auprès d'eux

en

qualité d'interne.

Enfin que M. le professeur

Layet daigne agréer avec tous mes

remerciements l'hommage le plus sincère

de toute

ma

gratitude

pour les bons

conseils qu'il m'a donnés si gracieusement en me

guidant dans ce

travail, et

pour

le grand honneur qu'il me fait

en acceptantla présidence

de

ma

thèse.

(10)
(11)

QUELQUES

CONSIDÉRATIONS

suit

L'HMM M L'INDUSTRIE III CHANVRE

Et notamment les inconvénients que présente le rouissage

tel qu'il se pratique dans la Sarthe.

INTRODUCTION

Lors de mon séjour au Mans, en

qualité d'interne à l'Hôpital,

j'aiété frappé, à l'époque

du rouissage du chanvre, de la mau¬

vaise odeurrépandue sur toute

la ville et dans la campagne.

Les eaux des deux rivières, la Sarthe et

l'Huisne, qui ordinai¬

rement sont claires et limpides, étaient

alors jaunâtres et bour¬

beuses.

Jen'ignorais pas que

la ville tirait de

ces

deux rivières son

eau destinée à l'alimentation publique.

C'est alors que l'idée me

vint

que ces eaux

ainsi souillées

pouvaient causer de graves

préjudices à la salubrité publique,

et je me demandai s'il ne

serait

pas

possible d'éviter les

causes de cette souillure.

Cette idée me poursuivant, je

résolus d'en faire

ma

thèse. Il

était peut-être téméraire

d'entreprendre

une

pareille question,

car c'était me priver des excellents

conseils qu'auraient

pu me

donner sur tout autre sujet mes maîtres de Bordeaux.

(12)

14

Cependant

persuadé

que

malgré tout il

y

avait quelque chose

à faire, je me suis laissé

entraîner dans

un

but louable, et c'est

pour cette

raison

que

je viens réclamer l'indulgence de mes

juges, pour un

travail qui, s'il n'a

pas

l'autorité d'une œuvre

compétente,

possède

au

moins le mérite d'être personnel.

Je n'ai pas la prétention

d'avoir tranché

une

question qui

depuis 1828 occupe

la municipalité du Mans et le Conseil d'hy¬

giène de la Sarthe,

mais je serais trop heureux, si seulement

cettethèse pouvaitindiquer une

voie nouvelle à des recherches

qui permettraient à

la coquette ville du Mans, d'être plus

embaumée et plus saine pendant la

récolte et surtout pendant

le rouissage du chanvre.

(13)

1

LE CHANVRE (CANNABIS

SATIVA)

Lesindustries textiles datent

de l'origine même des sociétés,

c'est-à-dire de l'époque

où l'homme à demi-sauvage, à demi-

civilisé cessa de se

revêtir exclusivement de peaux d'animaux

qu'il

avait tués

pour

leur substituer les produits obtenus par le

tissage des

fibres végétales. Leurs procédés pour les obtenir

étaient desplus

simples

et

il faut

avouer

qu'ils sont restés encore

tels de nos jours. Nous verrons en

effet que les procédés de

rouissage qui se

pratiquent actuellement, ne diffèrent en rien

de ceux que les

Gaulois employaient avant l'invasion romaine.

D'après ce que nous

rapporte l'histoire, les Scythes sont les

premières

peuplades qui aient connu le chanvre, mais ils n'en

fabriquaientpas

de la toile, ils s'en servaient seulement pour la

confection des cordages.

Il faut arriver jusqu'au xvii0

siècle

pour

voir les fibres du

chanvre employées à

la fabrication des toiles.

Actuellement il ya en France

près de 300 usines qui travail¬

lent le chanvre, et malgré les

quantités cultivées, la production

nationale est loin d'égalernos

besoins; ainsi voyons-nous qu'en

1887ilyapour

18 millions d'importation et 1 million seulement

d'exportation.

Botanique. Le

chanvre (Cannabis) plante de la famille des

Urticées,dugenre

Cannabis,

a

été, jusqu'à ces dernières époques,

divisé enCannabis sativa, qui est

celui de

nos pays

et en Canna¬

bisindica, quiest

cultivé

en

Orient, et d'où l'on retire le haschich.

Cesdeuxsortessontuneseule et

même espèce, comme le démon¬

trent et l'analyse chimique

et les effets physiologiques, et si

(14)

16 -

l'action du Cannabis indica est plus active, cela tient seulement

au climatet au genre de culture.

D'après Personne, les principes actifssontunehuile essentielle, plus légère que l'eau, d'une couleurambrée, à odeurdechanvre

caractéristique, c'est le Cannabène, etune matièrerésineuse : la Cannabine.

Actionphysiologique. Les émanations qui se dégagentdes plantations de chanvre provoquent du vertige et une sorte d'exhilarance. Ces phénomènes sont dus au principe volatil : au

Cannabène, et la chaleur du soleil favorisant son évaporation,

fait qu'ils sont plus intenses pendant les grandes chaleurs.

Les principes actifs convenablement préparés, lorsqu'ils sont ingérés, produisent les mêmes phénomènes que le haschich. En effet, les expériences de P. Albert sur lui-même (thèse de Stras¬

bourg, 1859), démontrent que chaque fois qu'il a absorbé des

teintures faitesavec le chanvreindigène,il aressentiune période

d'excitation pendant laquelle il riait, dansait sans raison, cette

période était suivie d'une seconde, pendant laquelle il était plongé dans un étatcomateux.

Or voici, d'après M. Richet, les phénomènes ressentis après l'absorption d'une certaine quantité de haschich :

« Quand onn'est pas prévenu, les premiers effets du haschich passentinaperçus, c'est une certaine excitabilité motrice et sen-

sitive de la moelle épinière...; on s'agite, on sepromène... on est pris d'un rire inextinguible..., puis à cette gaieté exubé¬

rante fait suite un état de dépression très grand ».

On voit que les effets sont les mêmes, seulement, pour les obtenir, il faut une quantité trois ou quatre fois plus grande

avec notre chanvre qu'avecle chanvreindien.

De même que si comme substance médicinale, le chanvre indigène a moins d'effet que dans les pays chauds, il en a de moins en moins à mesure que l'on s'élève vers le Nord, et les chanvres de la Suède, d'après Bergins, sont complètement dépourvus de propriétés enivrantes.

Aussi peut-on s'expliquer que les habitants de ces pays peu¬

vent faire servir sans inconvénient à leur alimentation les

(15)

graines de chènevis

soit pilées, soit grillées, alors qu'en 1860,

Michaud a rapporté à

l'Académie de Médecine le

cas

d'intoxica¬

tion d'un enfant qui avait mangé une assez

grande quantité de

ces graines.

Le chanvre est la plante

commerciale la plus répandue

en Europe.

Cela tientnon seulement àla simplicité de sa

culture

et à

la

possibilité de la

faire venir indéfiniment

sur

le même sol, mais

encore et surtout à un principe qui

conduisait l'ancien cultiva¬

teur à produire par

lui-même tout

ce

qu'il consommait.

Grâce à sa rusticité et à la courte durée de sa

végétation, le

chanvre peut être

cultivé

sous presque

toutes les latitudes de

notre continent.

On le trouve depuis les environs

d'Arkangel, jusque dans les

plaines de la

Grenade.

Le chanvre, bien qu'ayant comme

le lin

pour

produit princi¬

pal une matière

ternaire, la filasse, est cependant

une

récolte

des plus épuisantes

de la culture européenne. C'est là

une

des

raisons qui font désirer de

voir substituer

au

rouissage ordi¬

naire un mode de préparationpermettant

de rendre à la terre la

grande quantité de

matières azotées et minérales

que

renfer¬

ment les tiges et les feuilles de cette

plante et qui sont souvent

perdues.

Exercée avecintelligence, la culture du

chanvre est

une

des

plus productives connues.

On peut obtenir

en

effet.,

par

hectare,

1,500 kilog. de filasse et 20

hectolitres de graines oléagineuses.

En France, les régions où le chanvre

donne les meilleurs

résultats, sont la Sarthe, l'Anjou,

la Picardie.

Les chanvres de Ferrare,de Bologne,en Italie,atteignent une

grande hauteur et sont

très estimés

pour

la fabrication des

cor¬

dages.

Le chanvre, tel qu'onle livre au commerce,

est l'écorce de la

plante qui nous occupe.

Nous savons que les écorces

des plantes ligneuses

ou

herba¬

cées se composent de fibres

superposées, plus

ou

moins fines,

plus ou moins

courtes, retenues entre elles, et agglutinées

par

Dori/.ON t

(16)

des matières résino-gommeuses plusou

moins abondantes, et de

nature différente, suivantla plante qui les

produit.

Etude de lafibre.

Vues

au

microscope, les fibres du chan¬

vre se présentent sous

des aspects très divers.

Pour étudier le chanvre, on peut très

utilement employer

un microscope grossissant

de 300 diamètres.

L'examen au microscope doitêtre

précédé d'une ébullition de

quelques

minutes dans

une

solution de carbonate de soude, pour

nettoyer lesfibres

qu'on désire regarder.

Après enavoir

mis quelques fragments dans

une

goutte de

glycérine, on voit que

les fibres

se

présentent sous la forme de

tubes vasculaires à interstices articulés. Si on les

inclut dans la

paraffine pour en

faire des

coupes, on

distingue deux zones net¬

tement différenciées par laforme de leurs

cellules. Le diamètre

varie entre 1/20 et 1/30 de

millimètre.

Les fibres elles-mêmes ne diffèrent des cellules végétales que

par leur forme

allongée et peuvent être considérées (Fremy),

une foisdébarrasséesdes matièresgrasses et résineuses,comme composées de fibrose pure.

L'acide sulfurique les dissout sans

se colorer. Insolubles dans la potasse,

l'acide azotique et les

hypochlorites alcalins,

elles

sont

attaquées immédiatement par

le réactifammoniaco-cuprique.

Etude chimique desfibres. Les

fibres textiles végétales sont

réunies entre elles pardu pectate de chaux,

de la pectose et des

membranes azotées, des matières gommeuses qui

agglutinent

les fibres entre elles.

A côté des substances cellulosiques qui forment

principale¬

ment les cellules et les fibres des végétaux, se trouve une

série

de corps découverts par M. Fremyet

qui jouent

un

grand rôle

dans la préparation des fibres

textiles

en

général,

car ce

sont

eux quisoudent et relient entre elles

les fibres et les cellules.

Ces cimentsvégétaux sont constitués parla

vasculose, la cutose,

la pectose et ses dérivés.

Comme ces éléments sont ceux qui sont principalement atta¬

qués parle rouissage, nousallons

dire quelques mots d£ chacun

d'eux.

(17)

19 -

Vasculose. La vasculose associée à la cutose relie entre elles les fibres du chanvre et leur donne la rigidité et la dureté.

Elle se dissout par l'action des savons alcalins.

Cutose. La cutose, par sa composition et ses caractères, se

rapproche des corps gras ; en effetpar uneébullition prolongée,

lapotasse,la baryteet la chauxchangent lacutoseendeux acides,

l'un solide, l'autre liquide, comparables aux acides gras.

Substances gélatineuses. Les substances gélatineuses qui

forment en partie le ciment végétal qui relie entre elles les

fibres et les cellules sont la pectose, la pectine, la parapectine,

l'acidepectosique,l'acidepectique,l'acide parapectique etl'acide métapectique.

Pectose. Cette substance, insoluble dans l'alcool et dans l'éther, s'altère très facilement soitpar l'action des bases alca~

linesou alcalino-terreuses, soitpar l'action de certains ferments.

Pectine. La pectine est le premier dérivé delapectose, elle

est soluble dans l'eau, elle se modifie parl'action des alcalis, et parcelle des ferments.

Or dans les tissus qui renferment de la pectose, il existe en même temps un ferment spécial nommé pectase, qui change la pectose en pectine, et celle-ci, qui est soluble, en une série

d'acides gélatineux : l'acide pectique et ses dérivés appelés

acides métapectiques.

Elimination cles corps qui relient entre elles les fibres et les

cellules. Après avoir constaté que les fibres et les cellules

étaient reliéesentre elles parlapectose,lacutose etla vasculose,

M. Fremy a reconnu qu'en faisant entrer ces trois corps en dis¬

solution, les cellules et les fibres étaient mises enliberté.

Pour obtenir les fibres pures on n'a donc plus qu'à faire agir

sur l'écorce les agents chimiques qui désorganisent ou dissol¬

vent les ciments organiques.

Ces ciments sont différemment attaqués par les réactifs chi¬

miques et exigent, pour leur désagrégation, des agents dont la

force varie avec la nature du ciment que l'on veutdétruire.

Le ciment quiest le plus attaquable est celui quiest à base

de pectose.

(18)

20

Cette substance se change en

pectine soluble clans l'eau, par

l'actiondes acides et par

celle des ferments.

Elle se dissout également

dans les liqueurs alcalines bouillan¬

tes quine

contiennent

que

des traces de carbonate de soude.

Pour la cutose, il fautavoirrecours

à

un

agent plus énergique ;

on peut

employer

une

dissolution bouillante de soude caustique.

Nous avons tenu à faire

précéder l'étude du rouissage du

chanvredecette courte

analyse chimique, espérant qu'elle pour¬

raitavoir une importance

considérable dans la recherche d'un

procédé

de rouissage chimique. Car ceux qui jusqu'à ce jour

ontété essayés n'ont pas

donné tous les résultats qu'on atten¬

dait d'eux.

Culture du chanvre. Le

chanvre est

une

plante annuelle et

dioïque.

Le chanvre mâle est plus

petit et moins fort que le chan¬

vre femelle, il est aussi en

moins grande quantité. On compte

environ deux ou trois pieds

femelles

pour un

pied mâle. Dans

les campagnes,

les pieds femelles sont appelés mâles, et les

mâles femelles. Cette confusion

vient probablement de l'habi¬

tude qu'a le paysan

de voir le mâle l'emporter en taille et en

grosseur sur

la femelle.

Le chanvre se sème en

avril-mai

et

demande

un

bon terrain,

et de nature argileuse de

préférence, à

cause

de l'humidité qui

s'y conserve plus

longtemps.

Dans nos paysoùle

chanvre

se

cultive pour ses fibres textiles,

il faut quela semence

soit répandue

en

quantité suffisante, afin

que les tiges

de la plante soient assez rapprochées pour ne pas

prendre un trop

grand développement en grosseur, et par là

éviter lespattes

qui

se

produisent lorsqu'elles sont trop distan¬

cées.

EnAsie, la culture est

différente puisqu'on le cultive surtout

pour en

recueillir la résine destinée à préparer le haschich des

Arabes, le churrus des

Indiens, le junga qu'ils fument et enfin

les infusions connues sous lenom de

bhang et subjee.

Or, pour faciliter

le développement de cette résine, il faut

que la plante

soit librement exposée au soleil et à l'air.

(19)

21

Aussiles Indiens espacent-ils les pieds

de chanvre de 3 mètres

environles uns des autres. L'action del'air, de la lumière, de la

chaleurmodifie les fibres. Elles se lignifient, deviennentraides,

dures et cassantes. La résine, seul produit recherché par eux, est très abondante.

Sa récolte se faiten deux fois à des époques qui ne sont pas les mêmes partout.

Dans la Sarthe, la récolte despieds nulles sefait dans

les

pre¬

miersjours d'août, c'est-à-dire

lorsque la fécondation

a eu

lieu,

et celle despiedsfemellesdans le courant

du mois de septembre.

On enlève les brins un à un, on enfait de petites bottes.

Larécolte des pieds femelles se

fait de la même façon.

Au moyen de pieux enfoncés en terre, on

fixe des perches à

un mètre environ du sol, et ces perches servent à

soutenir de

chaque côtéles bottesde

chanvre, qui sont inclinées à la manière

d'un toit.

Lorsque les tigesfemelles

(mâles des paysans) sont arrivées à

un degré de dessiccation

convenable,

on

bat les sommités dans

une futaille pour retirer la graine.

On bottelle ensuite lespaquets destinés à être

rouis prompte-

ment.

(20)

II

ROUISSAGE

Définition. Le

rouissage (du haut allemand Rozzen, pourrir,

faire pourrir) est, comme on

le sait, l'opération qui a pour but

la séparation de la

fibre textile du chanvre de la partie ligneuse

appelée chenevotte.

Cette fibre adhère en effet au ligneux par une

gomme-résine

que le rouissage

fait fermenter. Cette gomme-résine, qui main¬

tient l'adhérence des fibres entre elles, s'oppose à

leur subdivi¬

sion en brindilles plus ténues,

ainsi qu'à la blancheur et à la

durée des tissus. Cette gommeforme

ordinairement le 3 0/0 du

poids total du

chanvre, proportion naturellement variable sui¬

vant l'état de siccité de laplante.

Les beaux travaux de MM. VanTieghenetIxolb, ont

jeté

une grande lumière sur

la théorie du rouissage.

M. Van Tieghen a démontré, en

effet,

que

dans le rouissage

les amvlobactères (bacillus amylobacter)

dévorent

en se

déve¬

loppant le tissu

cellulosique qui relie les faisceaux fibreux, et

les meten liberté. La cellulose est attaquée : elle est

d'abord

dissoute,à l'aide d'une diastase secrétéepar

la bactérie; puis le

produit

soluble, 1a. granulose, subit la fermentation butyrique.

M. Kolb (d'Amiens) aprouvé,

de plus,

que

dans le rouissage il

se produisait en outre une

fermentation

«

la fermentation pec-

tique ». M. Kolb a

retrouvé

en

effet, dans les

eaux

du rouis¬

sage, des quantités

considérables d'acide métapectique qui est

un dérivéde la pectose, comme nous

l'avons dit dans le premier

chapitre.

Il est très important d'obtenir la

dissolution de la

gomme

avant que lamacération

n'ait endommagé les fibres. Le hanvre

(21)

23

qui est roui plus rapidement

donne

une

meilleure fdasse, des

fils plus élastiques, plus forts,

plus durables.

Il faut en conclure que moins le chanvre aura passé

de

temps dans l'eau, mieux

il vaudra. Donc, plus le mode de

rouissage s'éloigne de la fermentation, plus

les fibres textiles

conservent de qualité.

C'est sur cette théorie que sont fondées les diveres

tentatives

que l'on afaites pour

améliorer

ou

supprimer le rouissage.

Le mot de rouissage éveille ordinairement l'idée de macéra¬

tion dansl'eau, de putréfaction. Cette acception

vulgaire

se res¬

sent de l'origine étymologique du mot « rozzen pourrir, mace- razione en Italien », elle fait pressentir à quel point elle inté¬

resse l'hygiène.

Mais l'humidité, la chaleur, la fermentation putride qui en résultentne sont paslesseulsmoyensde décomposeret

d'éliminer

lasubstance visqueuse qui englobe les fibres: le même

résultat

peut être obtenu par l'action des

dissolvants chimiques.

Ona même tenté d'enlever cette gomme sous forme de pous¬

sière, par simple action mécanique, en broyant la

tige

tout

entière entre descylindres cannelés.

Toutes ces méthodes doivent être comprises sous le nom com¬

mun de rouissage. Toutes intéressent à divers degrés

l'hygiène,

la salubrité publique et la police médicale.

11 est doncnécessaire de faire précéder cetteétude d'une des¬

cription technologique sommaire, afin

d'apprécier la valeur

hygiénique de chaque procédé, et d'indiquer les mesures à prendre afin d'éviter leur influence

nuisible.

Mais au point de vue de l'hygiène, ces différentsprocédés de rouissage peuvent déjà être divisés en deux grandes classes,

nous basant sur le rangqu'ils occupent dans le classementdes

établissementsinsalubres: Le rouissage en grand du chanvre

et du lin par leur séjour dans l'eau, placé dans la première

classe (Décrets des 15 octobre 1810, 14 janvier 1815, 5 novem¬

bre 1826, 31 décembre 1866, 3 mai 1886).

Causes de nuisances: Emanations fétides provenant de la fer¬

mentation putride du chanvre et du lin.

(22)

24

Corruption des eaux par

la macération et la décomposition

des matières organiques,

surtout dans le rouissage à eau dor¬

mante.

Rouissage engrand

du chanvre et du lin par l'action des

acides, de l'eau

chaude

et

de la

vapeur,

placé dans la deuxième

classe, les 31 décembre

1866 et 3 mai 1886.

Causes de nuisances : Emanations

fétides provenant de la dé¬

composition

putride du chanvre et du lin dans les bacs ou cuves

àfermentation. Odeur infecte

dégagée pendant la dessiccation

des gerbes.

Formation et écoulement d'eaux

acides et

corrompues

émi¬

nemment fermentescibles.

A lapremière

classe correspond le rouissage rural ou agri¬

cole, tel qu'il se

pratique dans la Sarthe, et la plupart des dé¬

partements en

France.

A laseconde correspond le

rouissage manufacturier

ou

indus¬

triel, telqu'il se

pratique dans de grands centres, dans le nord

de laFrance principalement.

Rouissage ruralou

agricole.

Le rouissage agricole, tel que

le pratique le

cultivateur lui-même, doit se diviser en plusieurs

procédés.

Rouissage àl'air, surterre,

à la rosée,

rosage,

sereinage.

Ceprocédé,fort peu

employé dans le département de la Sarthe,

consiste à, étendre sur le sol, ordinairement

pendant les mois

d'août et de septembre, la

dernière récolte. On la répand en

couches minces appelées «

ondins

» sur

des prairies

ou

des trè¬

fles. Le chanvre est ainsi exposé

alternativement

à

la pluie, à la

lumière, au soleil. Il faut de 30 à

60 jours

pourque

le rouissage

soit suffisant. Aupoint de vue

de l'hygiène il n'y

a

à considérer

ici que les

émanations fétides qui

se

dégagent. Elles produisent

des céphalalgies, des

étourdissements,

en un

mot les phénomè¬

nes qui s'observent avec

le chanvre

sur

pied.

Mais ce procédé ne peut être

recommandé,

car

la fdasse est *

ordinairement de mauvaise qualité.

Viennent les deux procédés employés

dans la Sarthe

:

le

rouissage à eau dormante et

le rouissage à

eau

courante.

f

(23)

Les eaux qui sont les

plus favorables

au

rouissage sont celles

qui sont à la

température de l'atmosphère, et même un peu

plus chaudes :

aussi celles des routoirs sont-elles préférables à

celles des étangs, celles des étangs aux eaux

de rivières, et ces

dernières à celles des fontaines et des

puits.

La composition de

l'eau est également importante : il ne la

faut pas

ferrugineuse,

car

dans

ce cas

elle colore la filasse. 11 ne

la faut pas nonplus trop

calcaire,

car

les sels de chaux décom¬

poséspar

l'ammoniaque qui

se

dégage pendant le rouissage, se

précipitent sur

la filasse à l'état de carbonates de chaux, y

adhérent, ce qui la rend

sèche et cassante.

Rouissage à l'eau stagnante ou

dormante.

C'est le procédé

le plus ancien, les

Scythes et les Germains l'employaient. On

utilise à cet usage tous les bas

fonds, marais, tourbières, même

jusqu'aux a fosses »

qui

se

trouvent dans les cours des fermes

et viennent en temps ordinaire

boire les animaux.

Lorsque la nature ne

produit

pas

de ces routoirs artificiels,

oncreuse dans un pré ou un

champ

un

trou variable en lon¬

gueur et en largeur

et d'une profondeur de 1 mètre à 1 m. 50,

et quiest remplipar un

ruisseau quelconque.

Unequinzaine de jours

après l'arrachage, lorsque le chanvre

est assez sec, on le dépose en

couches régulières

au

fond des

routoirs. On couvre ensuite le taspar de

la

terre ou

de

grosses pierres afin de

tenir les bottes submergées.

La plante reste

ainsi de huit à dix jours; ce temps est extrê¬

mement variable suivant la température,

la saison, la qualité

de l'eau. Toutefois, c'estune

opération délicate,

car

si

on

laisse

la fermentation aller trop loin, tout

le chanvre contenu dans le

routoir peut être perdu.

On retire le chanvrelorsque, dans les

couches

moyennes,

la

filasse se détache facilement et sur toute la longueur

de la ché-

nevotte.

Dansla Sarthe, onétend le chanvre tout

englué et souillé de

matières organiques sur un pré,

dans les

cours

de ferme et

même jusque sur les

bords des routes, malgré l'odeur

repous¬

sante quise dégage.

(24)

26

La même eaudans le routoir peut servirà deuxou trois rouis¬

sages successifs.

Rouissage à eau courante.

Dans

ce

rouissage, le chanvre

est directement mis dans le lit de la rivière au fond de laquelle

on a planté des pieuxpour

éviter

que

le chanvre

ne

soit entraîné

parle courant; mais

si

le courant est

trop fort

ou

la profondeur

trop grande, on fait dériver un

filet d'eau qui retourne à la

rivière après avoir traversé un routoir creusé auprès.

Ces deux genres s'observent dans l'Huisne et dans

la Sarthe.

Dans le rouissage à eau courante, les phénomènes sont les

mêmes que dans les routoirs à eau stagnante,

mais le rouissage

est plus long.

Dans le rouissage àeau courante dans un routoir isolé, une partie de l'eau est renouvelée par

le

courant, une

partie est

stagnante.

Lerouissage se fait plus lentement que dans l'eau stagnante

et d'autantplus lentement que la portion d'eau

renouvelée

par le courant est plus grande.

De tous les procédés, ce dernier est incontestablement le plus

avantageux au point de vue industriel, en raison de la qualité

des produits, mais il est incontestablement aussi le plus nuisible

au point de vue de l'hygiène publique.

Il infecte l'air presque autant que le procédé à eau stagnante

et souille de plus le cours d'eau auquel il emprunte l'eau etcela jusqu'à une très grande distance.

C'est à ce procédé que M. Proust, professeur d'hygiène à la

Faculté de médecine de Paris, propose quelques modifications

que nous exposons ici, afin de les rendre plus claires :

« Pour ce procédé avantageux au point de vueindustriel et si

nuisible pourl'hygiène, dit M. Proust, des modifications seraient possibles.

»Elles consisteraient dans l'établissement de bassins étanches dont le fond se trouverait d'au moins un mètre supérieur à la

surface du cours d'eau destiné àson alimentation, laquelle s'ef¬

fectuerait à l'aide d'un barrage ou à défaut au moyen d'une

machine élévatoire.

(25)

27

» L'eauquiservirait à

la macération des plantes textiles conte¬

nues clans le bassin y arriverait par

la partie supérieure,

par

arrosage de la masse et

s'écoulerait

par

le bas de manière à

former un courant plutôt

intermittent

que

continu.

» L'eau contaminée par la

fermentation émergerait dans

une

citerne contiguë où elle

serait traitée et désinfectée

avec

du lait

de chaux.

»Après quelque temps

de

repos,

cette

eau

s'étantéclaircie plus

ou moins complètement

serait employée à l'irrigation des prai¬

ries environnantes ou rendue au cours dont

elle provient

en

lui

faisant parcourir un

trajet d'une certaine longueur à l'aide

d'une rigole creusée dans

le terrain où elle achèverait de

se purifier.

»Lesdépôtsdu

routoir

et ceux

du bassin d'épuration mélangés

formeraient untrès bonengrais, d'unemploi

facile,

peu

coûteux

et presqu'inoffensifpour ceux

qui seraient chargés de l'enlever.

»Lesroutoirs,pendant

l'opération, devraient être couverts

par

des panneaux

mobiles, bien adaptés, afin

non

seulement d'em¬

pêcher

l'exhalation

et

la dispersion des

vapeurs infectes et

méphitiques provenant

de la fermentation, mais encore de

s'opposer à la

diminution de la température du routoir, qu'il

seraitbon, pour le même

motif, d'encastrer dans des

murs

de

terre, caril estdeprincipe que

l'opération marche d'autant plus

vite, que la température est

plus élevée

»

(Proust, Traité d'hy¬

giène, 1891).

Phénomènes physico-chimiques

qui

se passent

dans les

rou¬

toirs. Ces phénomènes seront

naturellement plus frappants

dans le rouissage à eau stagnante.

Quelques heures après

l'immersion,

on

voit quelques bulles

qui viennentcrever à la

surface,

ce

sont des bulles d'air, chas¬

sées par l'eau qui pénètre

dans les interstices. Ce dégagement

d'airatmosphérique dure plusou

moins longtemps, suivant l'état

de sécheresse de la plante.Ordinairement, au

troisième

ou qua¬

trièmejour,l'air estremplacéparde

l'acide carbonique. Ce n'est

que vers lecinquièmeou

le sixième jour

que

le nombre des bulles

augmente et qu'elles prennent

leur odeur caractéristique, il

y a

(26)

28

alors avec l'acide carbonique de

l'hydrogène sulfuré, de l'oxyde

de carbone. C'est à ce moment qu'agissent

les amylobactères et

qu'alieu la

fermentation pectique dont il

a

déjà été parlé.

Le trouble de l'eau dont la couleur est noirâtre est

produit

par des

matières

en

suspension et

par

des matières dissoutes.

Toutes ces matières éprouvent peu à peu, sous

l'influence de

l'oxygène

atmosphérique dissous dans l'eau, des dédoublements

successifs dont les derniers termes sont l'oxyde

de carbone et

l'acide carbonique. 11 en résulte que

plus il

y aura

de matières

organiques, moins l'eau

contiendra d'oxygène

en

dissolution.

Lorsque l'eau des

routoirs

est

stagnante

ou

simplement

qu'elle se renouvelle lentement,

elle

ne

tient plus

en

dissolution

aucune quantité d'oxygène, même

l'eau des rivières peut n'en

contenir plus que detrès

petites quantités,

comme

le prouvent

les analyses de l'eaude rivière au

Mans, pendant le rouissage.

Ces analyses, nous les devons à notre

ami Paul Huguet, chi¬

miste au laboratoire municipal du Mans,

qui

nous

les

a gra¬

cieusement communiquées : Avantle rouissage.

Acidecarbonique 13 0/00

Oxygène 7,8

Azote 15

et deux analyses pendantle rouissage.

Acidecarbonique. . . 22,5 Acide carbonique. . . 19,5 0/00

Oxygène 0,3 Oxygène 3,2

Azote 16 Azote 15,5

Or, les eaux potables contiennent

ordinairement de 8 à 9

cen¬

timètrescubes d'oxygènepour un litre d'eau.

La quantité d'oxy¬

gène contenue seradonc uncaractèretrès

important dans l'ana¬

lyse des eaux derouissage, leur

salubrité

sera en

effet

en

grande

partie mesurée par le chiffre de l'oxygène en

solution,

car

si

l'oxygène n'est pas absolument

indispensable

pour

qu'une

eau

ne soit pas malsaine, sa présence indiqué

toujours

que

l'eau

ne

contient pas de matière organique

décomposable.

(27)

29

L'analyse suivante peut

donner

une

idée de la composition

moyennede

l'extrait des

eaux

de rouissage évaporées à 100 cen¬

tigrades.

Carbone 20,69

Hydrogène 4,24

Oxygène 20,80

Azote 2,24

Cendres 43,03

100,00

Quant auxcendres, on a

trouvé dans

une

analyse les nombres

suivants :

Potasse 9,70

Soude 9,82

Chaux 12,33

Magnésie 7,79

Alumine 6,08

Silice 21,35

Acidephosphorique 10,84

Chlore 2,41

Acidecarbonique 16,95

Acidesuliurique 2,65

100,00

Pour la quantité de

matières organiques dissoutes, il a été

trouvé dans cette même rivière au Mans,

pendant le milieu de

lapériode de

rouissage à quelques mètres en aval des routoirs :

4 gr. 880 de résidupar litre.

0gr.0710 dematièresorganiques dissoutes.

0 gr.2792 de matières minérales.

Influence du

rouissage

sur

la santé publique.

Si encore de

nosjours régnent

certaines

croyances sur

la trop grande insa¬

lubrité des eaux de rouissage, il ne

faudrait

pas

tomber dans

l'extrême contraire et proclamerleur

innocuité absolue.

Les croyances populaires

sont généralement empiriques, il

est certain que souvent elles

exagèrent dans l'interprétation des

faits, mais on peut dire que presque

toujours il

y a

quelque

chose defondé dans des opinions

qui durent depuis des siè-

(28)

30T

cles, non que nous

approuvions

sans

réserves

ces croyances qui existent encore,

telles

que

la

presque

certitude de contracter

les fièvres intermittentes en se baignant dans les eauxde rouis¬

sage.

Mais avant d'exposer les idées qui, à notreépoque,

ont géné¬

ralement cours sur cette question, nous allons en

faire l'histo¬

rique en quelques lignes.

Historique. Coutumes de

Normandie (chap. 9, art. 209)

:

Rotours ou rotouers ne peuvent être faits en eau courante,

si

aucun veutdétourner pour en faire, il doit vider

l'eau dudit

ro¬

tours, en sorte qu'ellene puisse retourner

dans la rivière.

Coutume d'Amiens (t. XI, art. 243) : Défense de rouir dans

rivières ou marais publics sans le congé du

seigneur

et sans

encourir l'amende de soixante sols Parisis.

Celles du Hainaut (chap. 103, art. 16), de Mons

(chap. 53,

art. 6) défendent également le rouissage en eau courante;

de

même parjugement en dernier ressort pour le comte

de Saint-

Fargeau contre les habitants de Saint-Fargeau, en date

du

26juillet 1557.

Ordonnance du roi d'Espagne (juillet 1627) pour les rivières

de Flandre :

Art. 4. Que personne ne s'ingère d'y faire rouir... à

peine de

forfaitures et chaque fois la somme de vingt florins.

La défense de faire rouir le lin et le chanvre en eau cou¬

rante est réitérée en France, par les arrêts du Conseil 1702, 1719, et28 décembre 1756.

Ces mesures commentées dans Baudrillart (Eaux et Forêts, 1834) sont expliquées par l'auteur « par la décomposition du

lin et du chanvre qui corrompt l'eau et qui fait mourir lepois¬

son et occasionne des maladies aux bestiaux quiy vont boire et

même auxhabitants ».

Dans ce même traitéontrouve : « Quelquefois mais rarement,

les ouvriers occupés à arracher le chanvre sont pris d'éblouis-

sements, demaux detêteviolents et tombent sans connaissance.

» Il faut arriver à l'Encyclopédie du xvme siècle pour trouver

un peu moins d'affirmation surles délits attribués au rouissage :

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