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DEUX JALOUX, LES PARIS, COMÉDIE. tr. <5$5i. i8i5. CHEZ BARBA, Mars LIBRAIRE, PALAIS-ROYAL DE HOCQUET. DE L'IMPRIMERIE

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Texte intégral

(1)
(2)
(3)

V<r

:sUc

'{i

(4)

((ATv"

(5)

tr. •<5$5i LES

DEUX JALOUX,

COMÉDIE

EN UN ACTE ET EN PROSaj^MÊLEE

d'

ARIETTES,

Imitée de Dufresny

,

par M. ^*^

,

Musique

de

Madame

***j

Représentée pour

la

première

fois,

à Paris, sur

le

Théâtre de l'Opéra-Comique

,

par

les

Comé-

diens ordinaires de

S.

M. l'Empereur,

le

27 Mars 181

3.

PARIS,

CHEZ BARBA

,

LIBRAIRE

,

PALAIS-ROYAL

,

DEuraÈ:KE le

théâtre français,

n". 5i.

DE L'IMPRIMERIE DE HOCQUET.

i8i5.

(6)

PEPxSONNAGES. acteuk^

LE PRÉSIDENT M. Gavaudan.

LA PUÉSl DENTE

, sa

Femme

....

Mad. Belmont.

LUCIE

, nièce

du Président Mad. MoREAU.

DAMIS

,

amoureux de Lucie

, jeune

Oflkier M. Ponciiard.

THIBAUT,

Jardinier

d^lPrésidcnt.

.

M. Les AGE.

FANCHETTE

,

Paysanne

,servant

de

femme-de-chambre

àlaPrésidente..

Mad. Gavaudan.

FRONTIN, valet-de-chambre du

Pré-

dent M. Batiste.

La scène

se

passe dans

le

château du Président

,

à un quart de lieue de Rouen.

'A

(7)

LES DEUX JALOUX,

COMÉDIE

EN UN ACTE ET EN PROSE

,

MÊLÉE

D'

ARIETTES,

ACTE PREMIER.

Le

Théâtre représente

um

partie

du parc

y surle côté,

un

pavillon,

qui

est le cabinet d'été

du

Président, et

dont

la porte,ens'ouvrant,laisse voirl'intérieur.

Une

fenêtre

pra-

ticableavec

une

jcdousie.

SCENE PREMIERE.

DAMIS, FRONTIN.

»

FR O

N

TIN. •

Ecoulez-moi

;

monsieur

,jevous

en

supplie.

D

A

M

IS.

Non

, te dis-jejilfaut

me

pre'scnter à ces

Dames

!..•

F Ro NTIN , le retenant.

Quelleéiourderie! quoi! venir en l'absence de

M.

lePre'-

«ideut,

mon

maître, dontlessoupçons?..

DA

M

Is.

Mais ilfautbien

que

jelui parle.

(8)

PIVO NTIN.

Et précisément à cause de cela, vous prenez le temsqu'il n'estpascliozlui!...jene sais quelleaiTaireimportante a

pu

le retenirà

Rouen,

tinin'estqu'à unquart delier.e d'ici,et

Tem- pècher

de venir coucher au château;lui, jaloux!...

honteux de

l'être,ilest vrai , cherchant àse ledissimuler, et sur-tO' t H lecacher aux autresj mais jaloux, en

un mot,

et ces

mcs-

ticiirs,ordinairement, nes'éloignent guère!

D A

M

I s.

Lorsqu'il saura ce qui

m'amène,

je

me

flatte qu'il

me

fer*

bon

accueil.

FR O NT IN.

Assurément

,il vous fera

un hon

accueiljmais c'est

madame

quivousferamauvaise

mine

; elle

aime

sonmari,etcet

amour

luifaithairtousceuxquipeuventlui causerdel'ombrage.

CO UPLETS.

Monsieur, ce quicepasseici

K'eslpas trcs-coruniuD,&iir

mon

âmef Lesjeunesgens sontboud.'s parlafemme,

Elbienaccueillisdumari;

£n

enrageant,illesmetàleuraise.

Desajiailél'on est surpiis...

C'est'.t.jalou\ des pluspolis,

C'estunjaloux... àlufrançaise.

DA

M

Is.

Mai* TraimentInm'yfaissonger;

Je crois à safiiieiirjalouse;

* Lorsqu'un

moment

i!quitif .-onc'pouse.

Cen'estque pouraile; |Uj.tfr.

Touten JMgeant,sa\\\e impatience Let<ahitmaigre'toutsouait...

Oui.je leioutiensjaloux,car 11ue doit pasàl'audience.

Fn ONTI\.

Eh!

monsieur, crovez-tous qu'il

donne une

seule nuit

do-

rénavant, s'il huit

que

voubêtes

venu

ici causer avec lui

pendant son ahsence?

(9)

(5)

D

A

M

I s.

Oncle

et tuteur de Lucie, j'ai besoin de son consente-

ment

;

mon

intentionestîlelelui

demander

à son arrive'e, et jevais Tattendrechezcesdames.

Fn o NTIN j leretenant.

Chez

ces

dames

?vous n'ypensez pas,monsieur. D'abord vous avez

un

oncle aussi, son consentement vous est néces-

saire...

DA

M

is.

Puis-jeendouter... J'allondssa leilred'un

moment

àl'autre etj'ai

donné

l'ordre qu'elle

me

soitapportée ici.

F u o NTIN.

Ecoutez,je

veux

bien m'intéresscr à votre

amour pour ma-

demoiselle Lucie, mais s'il est vrai

que

vousl'aimiez sans partagej car cette déclaration dont vous vous êtes Avisé

au

bal....

D A

M

IS.

Elles'adressaità Lucie.

F no NT IN.

Elleaétéfaite àla Présidente.

D Â

M

Is.

C'était

une

méprise,

FR o

N

TIN.

Et en présence de

M.

le Président!

D A

M

Is.

Que

veux-tujces

dames

habilléeset

masquées

exactement de même...

Fn o NTIN.

Oui

,maiscette différence detaille...

D

A1(1I s.

Deux femmes

assisesdans

un

bosquetàpeine éclairé....

Au

reste

M.

le Président tournalachose en plaisanterie, et lors- qu'ilse

démasqua brusquement

avecsa

femme,

ilvitbien qiie

ma

surprise ne provenait

que du quiproquo que

j'avais

fait.

(10)

(6)

F n o NTIN

,gravement.

Vous

avez

beau

dire,Monsieur, ladéclarationa étéfaiteà la FfL-sidonie.

DA

M

Is.

Tu

m'impatientes!

Fr>o N TI N.

Eh

! monsieur, vous neconnaissez pas ce diable

d'homme,

et

combien

ilest ingénieuxà setourmenter ! je

veux

être

un

coquin, sil ne se persuade

que

vous nefeignez de voidoir épouser lapetite nièce

,

que pour

vous rapprocher de la jolie tante: d'im autre côté,l'héritageinattendu

que

vient defaire mademoiselle Lucie

, pciu leporter àcroire

que

l'intérêt etla

convenanceseuls vous engagent àlépouser.

DA

M

Is.

Tu me

faissonger à des obtacles

que

j'étais

lom

de pré- voir.

Fno NT I N.

Des

obstacles,

Monsieur?

envoici un

que

je regarde

comme

presquinvinci!>le, avecsespréventions contre vous :il promit à sonfrère,

mourant

,denejaiiiais seséparerde safille5 or

,

en vous donnant la

main

desa nièce, ii vojs fixeauprès desa

femmej

lui, jalouxde son

ombre

! jaloux,minutieux, quitUun

mot;d\m

regard,

dun

sourire, se crée

un

fanlume qu'un soufflepourrait renverser etauquel il

donne un

corps si so- lide,quil n"aplusni la force,ni lecourage dele coml^attre.

DAMIS.

Ne

pourrions-nous nous trouver quelques moyens...

FP.

ON

TIN.

D'abord,

pour

vousservir et

beaucoup

par goût,jecherche à

me

faireaimer d'une certaine Fanchette, petite

paysanne

fortjolieet très-naïve,

que

monsieuraplacée auprès de

ma- dame

^ et qui luinipporie exactement toutes ses actions.

DAMIS.

Il faut la séiluire.

Fn

o NTIN.

Cest ce

que

je fais, monsieur.

(11)

(

7)

D

\MIS.

C'c&t probablement ccticjeune fiUc qiic j'ai rencontrée en entrantau château?

F

no NT

IN.

Elle était orpheline, et fui élevéeparla

mère dcThibaud,

le jardinier de la maisonetl'espion en chef de

M.

le prési- dent. Ilen est

amoureux

, etsi son maîtreest

honteux

desa jalousie, lui est jaloux déclaré et àdécouvert.

DAM

Is.

Il faut le mettre dans nos intérêts.

FU ONTIN.

Impossible, monsieur, et tout bien considéré, il n'y » ici

que moi

à séduire.

DAMI

s.

Tu

estout séduit, toi.

FRO NTIN.

Moi

,monsieur, je ne vois pas cela?

DAMI

s.

T

u plaisantes?

FIVONTI

N.

Non,

je suisdifficile endiable à séduire, et il

y

a des

mo- mens

où, de

bonne

foi, je

me

crois incorruptible.

DAMis,

lui remettant

une

lettre sous laquelleil

a placé

sa bourse.

Allons

,paramitié

pour moi

, tu voudras bien te charger de cettelettre

que

j'avais préparée

pour

Lucie, et saisir

une

occasion favorable

pour

la lui remettre.

FnoNTIN, mettantla bourse

dans

sa

poche

et affectant laplus vive émotion.

Par amitié!...

Ah!

monsieur, ce

que

toutTor

du monde

n'aurait

pu

faire,

un mot

devousvientdel'opérer. D'abord je

me

charge de cette lotirc

; quantà vous, monsieur, vite à l'auberge

vous avezlaissé vosgens, et aussitôt après le retour

du

Président, revenez

bruyamment

dans votre équi- pagej aiiaquez-levivement, jevous seconderai de tout

mou

(12)

pouvoir, et ilfaudra

que

sa

manie

soit incurable, si nous

ne

parvenonsàlui persuader

que

vous adorezsanièce,que vous n'aimezpassa

femme

et

qu

il estplus

heureux

qu'il

ne mé-

rite?

DA

M

Is, sortant.

Je

compte

surtoi et

mabandonne

à tes conseils.

SCENE IL

F R N T

I

N

, seulen

examinant

la bourse.

C'est

im homme

avec lequel jesuis bien aise d'entretenir desliaisonsamicales... Je veuxleservir et

madame

elle-même doit entrer dans nosprojetsjillui convient deprouver à son mari

que

sa nièce seule est aimée... et si je ne

me trompe,

cette jalousie dissimulée qui, sous mille formes dilTérenies

,

lapersécute sans cesse,

commence

à lasser sa résignation...

elle songe à corrigerson mari... elle a besoinde

moi,

oui, forçonssaconfiance,enlui parlant decette lettrej elle

aime

sanièce et ne peutluinuire! nécessaire à

madame,

indispen- sable à

Damis

, utile à monsieur,

ma

fortuneestfaite.

Ah

!

voici Fanchcttc.

SCENE III. ^

FRONTIN, FANCHETTE.

F

AN CH ET

TE.

Monsieur

Frontin, voilà monsieur venu.

FUONTIN.

M.

le Président estarrive! mais je n'ai point entendu son carosse.

FA

\C

IIETTE.

Ilalaissésa voiture à laferme

il est descendu. Je l'ai

vu,

moi,

qui venait, sans qu'onle vit,par les fossésdansle château, etpuispar les petitesportesavec ses clefs, et ilest

(13)

(9)

rtionté tout

doucement,

tout

doncomont,

à celle fin, m'a-

l-il dit , de surprendre

madame

agréablement, parce qu'il Taime bien.

F

no

NT IN.

Et

est-il à présent?

FANCHETTE.

Ilest chez

madame,

et avec

madame,

et

madame

est avec

lui, et ils sont tous

deux Fun

avec l'autre^ et je m'en suis

venue

être aussi toute seuleavec vous.

FH

ONT IN.

Seule avec

moi

!

oh

!

que

je voudrais bien

que

ce fut

comme

monsieur et

madame

, carje vous aime detoute

mon ame

!

FANCHETTE.

Jel'aideviné hier

quand

vous m'avez pris la

main*

vous m'avez parléavec des

yeux

!... et puisvous mêliez avec vos paroles,

du

soupir, depetits tiêmbîeméns...c'étaitjolical

FF.

ONT

IN.

Et cela deviendra plus joli encore loreque

Damis

aura fait

notre fortune, et m'aura mis en état de vous épouserj

pour

cela, ilfaut

que

vousfassiez

pour

lui toutce

que

je voua dirai de faire.

FANCHETTE.

Comment

arranf^troù? jene faisjamais,

moi

,

que

ce que, Thibaut

me

dit.

Fr.O NTîN.

II faut pourtant

que

vousm'ài^îira dans

mes

projets, sans cela je necroirai pas

que

vous

m'aimez mieux aue

Thijjaut.

FAN OMETTE.

Eh

mais! mieux... mieux... je ne

peux

pas vous direçàl.^

je l'aimed'une façon, tt je vous aime d'une autre, cà n'est pas de

même

enfin.

FRONT

IN.

Expliquez-moi

donc

la différence?

Les

DeiiV Jaloux. a

(14)

(

»o)

F

ANCHETTE.

La

dilïeronce?

dame

l'y a déjà

que

je l'aime d'accoulu-

mance, peu

à peu, depuis

que

jetais petite... etvous, çàe»t

venu

plus vite... et eà est eucore plus fort.

DUO.

FRO

NTrN.

Parlez, parlez,petite amie.

Expliquez-vousplus clairement?

FANCHETTB.

Moi,deparlerj'aibonneenvie.

Oui, maisjenesaistropcomnient!

FRONTI

N.

Dites quelleestladiETe'rcnce

Quevotrecœurfaitentre nous?

FANCHETTE.

Attendez,ilfautquej'ypense;

C'estdifficile,voyez-vous!

FRO

M TIN.

Parlez, parlez,petiteamie.

Expliquez-vousplusclairetnent.

FA

N

CHE

TTE.

Moi^ Je parlerj'aibonneenvie

,

Oui, maïsjenesaistropcomment.. .

Quanddesbellesfleiirsdupai terre, Thibautvientm'oBVirun bouquet,

F

RON

T1N".

Vousl'acceptez?

FANC UETTE.

Maisjeprcl'èi*

Devotremainunsimplea:illct,

Etpuis..

.

FR ONTIN.

Etpuis?

FANCHETTr.

Quand ils'avauc*

Four

me

faireun beaucorapliniual...

FRO MTIN.

VuHll'«i«outez ?

(15)

rRO NTIN.

Vous

m'enchantez,petiteamie, Devouscliélir je faisserment.

T

AN

C

HETTB.

Oui, maisjepense Vousenentendredireautant..

.

FR

o MTIN.

Vousm'enrliantez,petiteamie; ^

'

Devousclie'rirjefaisserment.

FANCHETTE.

Hëlas! monsieur,j'aibonneenvie Devousenjurertout autant!

QuantTliibaul vient,loinde l'attendre Jefaisdeuxpaspour

me

cacher, Etlorsquejecroisvousentendre, J'en faisquatre pour vouscherclier.

FANCHETTE.

Hélas!monsieur,j'aibonneenvie Devousenjurertout autant.

r

RO

N TIN.

Pleurez,Marton,pleurez, Lisette!

Envain vousferezlacoquette, Envain vous viendrez tour-à-tour Soupireretgémird'amour...

Bosessijeunesetsibelles, Votre heureux primerasestpassé,

Pour vousZtpbiren'aplusd'ailes,

Laviolettel'a fixé!

FANCHETTE.

AIonsieur,ilfautqu'on

me

réponde.

CesLisettes-là

me

fontpeur!

FR ONTI

N.

Cesont desdames dugrand

monde

,

Quiveulentvousravir

mon

cœur.

Deladouleurl'uneeropiuntantlescharmes>

Avecdes pleurs m'attacpieia, Etdudépitl'autre employantlesarmes

,

Jusquesausang

me

pincera; Etmoi,méprisantleurconquête, Jeleur dirai:voilàFanchette!

Regaidez-Ia!

(16)

(12

) TAKCIIE TTE.

Jenecoruprendsv/en à celal

TR

ONTIN.

Kcgardez-la!

PANCHETTE.

}c necompieudgrien à ceja!

FR

ONT

IN.

Vousm'eachanlcz, petiteamie, DevouscLe'iir, jp faisserinent.

F

AN

C

HE

TTE.

Malgrémoijecèdeà l'envie

Devousenjurertoui autant!

Fr,O

M

IX.

Oui

j je vous aime,

ma

clièrcFanchctie, et sivous voulea m'é.cpmcr ci servir avec

moi

Damis...

FAN OMETTE.

Ce

beau

monsieur

qui est

venu

ce malin au château?

Thibaut

ne veut pas

que

je hiiparle...

FF.

ON

TIN.

Je

me

charge,

moi,

de hii parler

pour

vous. D'abord il faut

que

voi-s

me

promettiez de ne rapporter à

monsieur

le président,

que

ce

que

jevous permettrez de lui dire.

FA NCH ET

TE.

Eh

bien

, je vous

promets

çàj mais

comme

il n'a pas été ici tout hier,

me

baillez-vouslalicence de li dire ce

que

je vous ai dit que

madame

avaitfait?

F R

o

NTlN.

Oh!

cela, j<«YPM$Jfpcrmetsj il n"y a rien quisoit de con- séquence...Mais j'aperçois

M.

lePrésidentet sachère épouse, qui viennent de cecoté...

FA NCH

F,

TTE.

Il rit! c'est qu'il.estfâché... il a

queuque

sujetde jalousie...

il va quereller

madame^

c'est siir!

FiiOlVTlN.

Il riiî c'estsa inuniùrc d'avoirde l'humeur.

(17)

( 10 )

FANCHETTE.

C'est drôle çàI

Fn o NTIN,

a

part.

Courons

chercherDamis... (haut. )

Adieu ma

petitereine.

( Il sort. )

SCENE IV.

FANCHETTE,

seule.

Ma

petite reine! c'est joli, eà...

Ce

n'estpas

une

sottise...

c'est

hcn

phis j^racioux

que trompeuse,

perfide , cruelle?

comme

m'appelle Thibaut...

ma

petite reine!... je gage

que

çaveut dire

que

je suis jolie.!

SCÈNE y.

LE PRESIDENT, LA PRESIDENTE, FANCIÎETTE.

LE rnÉsiDENT,

riaiitd'unrireforcé.

Ah!

ah ! ah!jevous

demande

pardon,

Madame

,laissez-moi rire de vosquestions...ah!ah! ah!...

LA PRÉSIDENTE, «

Fanchctle.

Retirez-vous.

F

AXCHETT

Y.

,faisciiitla révérence.

(

a

part.)Je reviendrez

quand

il seraseul,

pour

liconterce

qu

afait

Madame.

SCENE VI.

LE PRESIDENT, LA PRESIDENTE

LA PRÉSIDENTE.

Mais qu'avcz-vous

donc

laiu àrire?

LE PRÉSIDENT.

Jeris.

Madame,

delaconversation

que

nous venonsd'avoir ensemble...

(18)

LA PRÉSIDENTE.

Maisjp ne trouverien deriâibleàla conversation

que nous

^vons

euejvous m'avezfait

un

détailde la

mort

subite d'une vieilleplaideuse,dontLucievotre nièce etvotre pupilleest

hé-

ritière;vous m'avez(lit lamanière dontlesjugesveulent

accom- moder deux

fa.miMes,enfesantépouseràLucielevieux

M. Ar-

gant,ou lejeune Daniis qui sont les héritiers paternelsde la défunte. Je vous

demande

à

vous-même,

monsieur, ce qu'on peut trouver deplaisant ?

I. E

ï>nÉs iDEXT,

toujoursavec

un

rireforcé.

Le

plaisant

que

j'ytrouve,

^Madame,

c'est que pendant tout ce long détail, vous ne m'avez questionné

que

sur

un

seular- ticle.,,eh!eh! eh!...jaipris plaisiràvousvoir,surcet article,

une

curiosité excessive... eh!

eh!

retenue, pourtant, parla craintede

me

paraître trop curieuse...

chaque

fois j'ai parlé

,

sansle

nommer,

de l'héritier

que

nos arbitres veulent

ma-

BJer à Lucie,vous m'avez demandé... eh! eh! eh! d'unair

em-

pressé: monsieur, cet héritierest-iljeune

ou

vieux?csl-il ai-

mable

?a-t-il

une

belle figure?... et toujours tremblante

que

votre curiosité ne

me

donnât de l'ombrage, je vous ai enfin

nommé Damis

,

l'homme

àla déclaration!et . . . et [riant.

) non,c'est

que

cettecuriositévive, eten

même-tems

timide,m'a paruirès-plaisante...riezdonc,

madame,

riez

donc,

LA PRESIDENTE.

Oui, monsieur, je ris,à

mon

tour, de vous voir rire,avec tantdaffectation,de

ma

curiosité,

pour me

cacherl'inquiétude qu'ellevous donne.

LE PRESIDENT,

cV un, tou léger.

Quoi,

toujours des injustices!,.,

me

soupçonnerd'un vice

que

jedéteste,

que

j'ai en horreur!...moi,jaloux! ...allons, vous plaiscntez.

Madame

!

LA PRÉSIDENTE,

Cependant

vous ne

pouvez

blâmer notre goût

pour

la soli- tude5et

,

pour

mettre l'espritd'unmari, qu'onaime en repos, l'on nesaurait prendretrop deprécautions.

(19)

(i5)

LEPuÉsiDENT,

tiant.

Bon,

desprécautions!... ilest toujours possible... vous en- tendez bien

que

jenedis pas cela

pour

vous, Madame....

LA PA ÉsIDENTE.

Oh!

par plaisir, dans

ma

position, imaginez

un peu

quel moyen...

LE PHÉsiDENT,

riant.

Pour

imaginer des

moyens

de

tromper

un mari,ilfaut être., femme... vous excepte',

Madame

!...

pour

moi,je n'imagine rien...

LA PRÉSIDENTE.

Faites

un

effort d'esprit.

LE PRESIDENT.

Jesuis

un

enfant là-dessus.

LAPRESIDENTE.

\

Vous

savez qu'aucundomestique ne

m'approche que

cette petiteFanchette, qui estlasimplicité

même.

LE PRÉSIDENT,

riant.

Celaest vraij mais, voyez-vous, la fillelaplussimpleade l'eprit de reste

pour

conduire uneintrigue...

LA PRÉSIDENTE,

Il faut passer par votre appartement

pour

entrer dans le mien.

LE PRÉsiDETVT,

toujoursriant.

A

tout autre

que

vous,

madame

, jedirais. . . n'ya-t-ilpas desfenêtres?

LA PRÉSIDENTE.

Pour

recevoir

une

visite par ce

chemin

,il faudrait être

un moment

seule.

LE PRÉSIDENT.

Un

mari dort quelquefois...

LA PRÉSIDENTE,

Mais en cas desurprise, où cacher... tout est ouvert ! ca- binet, coilres, armoires...

(20)

(

i6)

LE pntsiDEXT,

riant toujours.

Vous me

rappelez que j'ai

connu un

pciii

homme,

qui se cacha un jour dans

un

étui de harpe...

Comment

voulez- vous qu'on aille s'aviserde chercher...

LA prsiÉdexte,

souriant.

Et vous n imaginez rien? et vousn"èies

qu un

enfant...

LE

pr.

ÉsiDENT,

riant.

Pardon

, c'est qu'aujourd'hui je suiseu train deplaisanter lur-lout! mais parlonsse'rieuseinent, voiciLucie.

SCÈNE VII.

Les

Prc'codens,

LUCIE.

LUCIE,

accourant.

Ahl mon

oncle, enfin vous êtesde retour,jecroyais

que

jamais vous n'arriveriez!

LE

rKEs1UE XT.

Quelle impatience !...

LUCIE.

Elle est hien naturelle-

dahord

jai du plaisir àvousvoir

,

ensuite je suis assez curieuse de coimaître le sort qu'on

me

destine...

LE

pr>ÉsIDENr, regardant sa

femme.

Je conçois cela...

LUCIE.

J'ai héritd

, je ne m'en soucie guère; mais

Ton

veut

me

niarier, et cela m'ititéresse beaucoup...

Deux

partis se pre'- senient, les gensd'affaires se mêlent de tout cela... les juge»

prétendent m'étahlir, je vais eiromaiiee par un

hon

arrêt

j

mais je vous déclare,

moi

.

que

si lejeune

honmie

ne

me

convient pas, j'en appelle...

LE- r n És1oE NT.

A

merveille!

ma

nièce, et vous servez ave«; (oui le zèle imaginable, lu curiosité de...inailame à cet cj;ard.

(21)

C

^7) LA

PIVKS1DE XTB.

Commeni?

LD CIE.

Je ne puis vous

comprendre

?

LE

pR KsIDEi\T^ ClSa

Jcmme.

Remerciez donc

,

madame.

LUCIE.

Je suis vive,

mon

oncle,rendez-moi le servicede

ne

pas m'impatientcr...répondez-moi : voyons,il

y

a

deux

héritiers,

eh

bien! lequel des

deux

, s'il vouspluit,

mon

oncle?

LE PPiÉSIDENT.

Doucement, ma

nièce,

sa

femme

^ Je vous ai dit^

madame, que

nosarbitres,qui irenvisagent

que

lasoliditéd'un

accommodement

, penchent

beaucoup pour

le plus âgé des

deux

^

monsieur

Argan...

LUCIE

, très-vivement.

¥

pensez-vous, il asoixante ans passés!...

LE

pp.

ÉsiDENT,

Cl Sa

femme.

Ne

vous alarmez point,

madame

, il est inutile de s'é- chauiïer là-dessus

5je suis

moi

,

pour Damis,

qui est l'autre héritier... la

convenance

des âges doit èlre de quelque

con-

sidération.

LA PRÉSIDENTE,

froidement.

Eh

mais, c'estàvotre nièce

que

vous devez dire cela.

LUCIE,

presqu'en colcî'c.

Eh

oui! à

moi

,

moasieur

, à nioi5 de grâce,daignez vous tourner de

mon

c^aé...

LE

Pn ÉStDENT, toufours ci sa

femme.

Allons,

madame,

pui.^^que...

LU

CIE.

Oh

!voi<s

me

poussez à bout,

mon

oncle,ehbien appre- nez

que

j'aime

Damis,

j'" vous le dis d'impalicncc ,

vou»

)n'arrachezcet aveu... oui, monsieur, je l'aimeet...

Les Deux Jaloux. S

(22)

C

ï8)

LE PRÉSIDENT,

riailt.

Ail ail ah! fortbien, nvanièce,

vous

aimez

Damis, que

vousn'avez vu

que deux ou

trois fois... et vous

me

le de'- clarez

brusquement

ici...

comme un

ange!... (moitié

a

pari.

^

C'est

im

trait d'amie!

LUCIE, à

part.

Que

veut-il dire?

LA pr.ÉsiDENTE,

soitpirmit

de

pitié.

Ah Dieu

!

LE PRÉSIDENT

, Il part.

Ma femme

a soupiré !...

TRIO.

Jene

me

trompepas, Et Damisl'iatéiesse.. .

LA PRÉSIDENTE,

àpart.

Monsieurnedoutepas

Que

Daniis m'intéresse.. .

LUCIE,

àpart.

Mou

onclenecroitpas

Que

Damis m'iute'rcsse.

(à/a

F

résidente.) Voyezquel emJiarrasI

LA

PRÉSI DEN

Tli.

Jevoissonembarras !

LE PRÉS IDE NT,

à/jar/.

Voyezquelembarras!

Quellepcrlîdcadresse.

LA PRÉSIDENTE,

à part.

Douterde

ma

tendressie!

LUCIE,

à part.

Douterde

ma

tendresse.

LE PRÉSIDENT,

â part.

JeDelaconçois pas! LA PRÉSIDENTE ETLUCIE.

Jeneleconçois pas!.. .

LE pREsiuENT,

à part.

Rcmctloas-uuus...{Jiaut)

Eh

Lieu, Lucie?

(23)

(

19)

LUCIE.

Jeboude.

LE PRÉSIDENT.

EtVOUS,

ma

clièreamie?

LA

PR

ÉSID

ENTE.

Mais...jecroisquej'aideriiiimeiu'.

LUCIE,

Jelapartagedeboncœur!

LE PRÉSIDENT.

Quoi, pouruneplaisanterie.

LA PRÉSIDENTE.

L'agréableplaisanterie!,

J'aide l'humeur.

LUC

I.E.

J'aide l'humeur.

LE PRÉSIDENT,

àpart.

J'aidel'Iiumeur!

(Hautsecontraignant.

Moi,pour endissiperlacause,' Jeveux queDamissoitheureux

j

Aux

arbitresje lepropose

,

litce soirjecomblevosvœux,

LUCIE,

vivement.

Cesoirilcombleraitnos vœux!

LE PRÉSIDENT,

àpart.

Observons-les bien toutesdeux1 (haut)

De Damis jeplaidelacause.../

(àsa

femme

)

Cela,jecrois,vousconviendra.

LAPRÉSIDENTE, avec sungfrcid.

Mais, monsieur,

comme

ilvousplaira.

LUCIE.

0!i!oui,celanous conviendra, Promettezde plaidersacauseî

LE

PRÉSIDENT,

à part.

Jene

me

trompepas

,

Et Damisl'intcresse.

LA prÉsiden TE,

à furl.

Monsieur ne doute pas QueDaiuis m'iutt'rcssc.

(24)

(

ao

) LUcIB, àpurt.

]\Iononclenecroitpas C^iieDmnism'intéresse!

XE PRÉSIDENT,

àpart.

Quelleperfide adresse!

X.K.

PRÉSIDENTE,

àpart.

Doulerde

ma

tendresse/

xuci

B, à part.

Douter desatendresse/

liA

PRÉSIDENTE,

àpUTt.

Jeneleconçoispas!

LUCIE,

àpart.

Jeneleconçoispas! I.E

PRÉSIDENT,

àpart.

Ne

noustrahissons pas.

Raillerie à part ,

madame

, je prendrai fortement lepartide

Damis

...

LA PnF.SIDENTE.

Nous y

comptons, monsieur

part.)

Ma

position devient insiiportablc

;

pour

son

bonheur

et

pour

lemienj essayonsd'en sortir! (haut.) suivez-moi Lucie...

LUCIE

j

pinçant

le Président.

Oh

le

méchant

oncle!

LE PRÉSIDENT.

Ahic....Taimable petite nièce!

SCENE VIIL

LE PRÉ SI DENT

, seul.

Je ne saispas,maisce caractèrevif et décidé ne doit pas êtretrop rassurant

pour

unmari... J'aime micMix

ma

femme...

D'un

autre côté, cette

douceur

, cetteégalité, cette

noncha-

lance... cela est inquiétant aussi... elle était millefois plus impatiente

que ma

nièce de savoir si je choisirais Dumis.

Supposons

qu'il nesoii pas

amoureux

d'elle, en lui accor-

(25)

(21

)

(lant la

main

de Lucie, il habile avec nous le château, il

voit

chaque

jour

ma

femme...elle est

charmante

et...

Non, monsieur

Argantest d'unesociété plus sûre,ilasoixante ans, c'est

un honmie

raisonnable... ennuyeux,ilestvrai; maisilest riche...Allons,pour lesintérêts de

ma

nièce, ilfaut qu'ill'é-

pouse, cela est décidé... voici Thibaut; sachons si pendant

mon

absence...

SCÈNE IX.

LE PRÉSIDENT, THIBAUT.

THIBAUT,

sauf! voir le Président.

Pargucnne

! ilfaut

que

cemonsieur

Damis

soit bcn

amou-

re»ix,

ben

hardi! dam' c'est

un

militaire... cà vous

mène une

fille

tambour

battant,etje suissur,

moi,

quinevientici

que pour

en conter à Fanehette.

LE PRÉSIDENT,

(l part.

Il

me

semble qu'il a

nommé

Damis.

THIBAUT

,toujourssans voirle Président.

D'abord j'ai souvenance de l'avoir

vu

roder autour des

murs du

château

comme pour

trouver brèche...

LE PRÉSIDENT.

Qu'est-ce Thibaut? tu rêves toutseul ?

THIBAUT.

Ah!

jevians à vous,

monsieur,

je vians à vous, vous êtestoute

ma

consolation!

,

LE PRÉSIDENT.

Qu'as-tu

donc!

tu as l'air troublé! serait-il

venu

quel- qu'un en

mon

absence... pour traverserton mariage? lu as quelque sujetde jalousie?

T.1IB AuT

.

Si j'ons sujetdejalousie!monsieur,j'enons pus

que

jamais!..

Oh

! je ne cachons pas eànous, je.nesons pashonteux dMtre jaloux, je le disonsà toutle

monde,

eh pourquoi cacher sa jalousie? c'est

une

vurtu naturelle

comme

do boire et do manger.

(26)

(22)

LE PRESIDENT.

Eh

bien, dis-moi

donc

tes peines?

TH

IBAUT.

Vous

avez

ben

raison,

mes

peines; car

quand

la jalousie

me

saisit, moi, c'est

comme une

migraine... çà

me prend

d'abord entreles

deux

yeux,

comme un coup

demartiau...

par après çà

me

cause

un

battementde

cœur

j ensuite çà

me monte,

monte!...

comme

un feu qui

me

brûle le visage en dedans3 et pis

enfm

çà

me

redescend... redescend...

comme une

glace.

LE PRESIDENT.

Mais d'oùte vientcenouvel accès quite prend?...

THIBAUT.

Monsieur,

c'est qu'il est

venu

ici un

homme...

Ouf!...

LE puÉsDENT,

d'itii air contraint.

Eh

bien! un

homme! un homme

te fait-il peur?

THIBAUT.

Eh

mais , monsieur,

on

dit

que

cet

homme

s'appelle Damis...

LE

Pp.ÉsIDENT,rtpart.

Il est

venu

en

mon

absence !

THIBAUT.

C'est

que

sivous

voyez comme

il estbien fait... çà vous a

une

mine...

une

tournure, une...

LE

pp.Es

IDE

NT.

Ton

récit m'ennuie... achève.

THIBAUT.

Oh!

c'est

que comme

je rodais pour voirsi... parce que...

queucjue fois...

*

LE PRÉSIDENT,

sur les épincs.

Pour

voirquoi!

THIBAUT.

Pour

voir

comment,

et par où... car...

LE

pp.EsI

DENT.

Par

où? comment?

car...

Que

voulais-tu voir?

(27)

(23)

THIBAUT.

^voulais voir... je n'en sais rien; mais

comme

je suis ja- loux, jevoulons toujours voir.

LE PRESIDENT.

Et as-tu VU?...

THIBAUT.

J'ons VU,

premièrement que

Fanchctte allait et venait, tournaitetretournait...C'estqu'ailecherchait ce jeune

homme

qui arrivait ici... Aussitôt moi,

pour empêcher

çà,j'ons

emmené

Fanchette de force

; par après j'ons encore ren- contré ce monsieur

Damis,

qui s'en allait et qui disait des

mots

tout bas, et pis des

mots

tout haut5 et qui poussait des hélas parsecousse; et j'onsentendu: il ne faut pas

que

le Président

me

trouveici.

LE PRÉSIDENT

,

à

part.

Oh

! cela est clair...ilvient

pour

voir

ma femme,

{^haut.^

C'est elle qu'il aime.

THIBAUT.

Oui,

monsieur, c'est elle!...

LE PnÉsiDÉNT.

Qui

?

THIBAUT.

*

Celteparfide de Fanchette...

LE ppiÉsiDENT,

ct part.

Bon

dieu,

que

les jaloux sont insupportables!...

THI BAUT.

Mais, monsieur, j'oubliais

devons

dire

que

tout d'un

coup

après,

comme

jenel'ons plus aperçu, je

me

suis douté

qu

il

»erait cachéici.

LE PRÉSIDENT, vwement.

Tu

nel'as

donc

pas

vu

sortir ?

THIDAU

T.

Non

voirment.

LE PRÉSIDENT.

Eh

bien! as-tu cherché... examiné?...

(28)

THIB

ACT.

J'crois qu'oui... mais j'ons l'esprit si boulvarsé... tenez, monsieur, ne soyez pas jaloux, car voyez vous,çàvous rend bêle!...

LE PRÉSIDENT, à

part.

Quelle patience!

THIBAUT.

Attendez! v'Ià

que

çà

me

revient!

pour

voirous'qu'il e'iait tapi, je

me

suis souvenu d'une invention

que

vous

me

bail- lites

un

jour

que

vous vouliez qu'il

y

eut

un homme

caché

au

château.

LE PnÉsXDENT.

Abrégeons.

THIBAUT.

J'ons

donc

étéprendrele petit chien de

madame,

qui est de

bonne

guette

, je l'ons mis

doucement

sous

mon

bras, et j'sommes partis tous deux

pour

trouver le gîte...

LE PRÉSIDENT.

Après?

THIB AU

T.

V*là tout-à-conp,

que

dans

un

endroit

cequ'onn'y voyait gou^e : rourrc... rourrach!... il est là, c'estsûr !... rouach !

jelâche

mon

second... j'avance...

rouach

!... etje

me

faisune bosse au front!....

LE PRÉSIDENT.

Damis

était

donc

caché dans...

THIBAUT.

Je ne l'ons pas trouvé, monsieur, cependant fautcroire quel'chien n'apas al)oyé

pour

rien...pourtant j"ons

remarqué

on continuant notre chasse,qu'il a jappéau ha.sard et

comme

par fantaisie...

On

ne peut plus se fier àce chien-là , raon- bieur, il a des caprices...

LE PRÉSIDENT, h

part.

Terminons

desuite avec monsieur

Argan,

afui

que Damis

n'ait plus de prétexte

pour

venir chez moi...

(29)

[a5)

THIBAUT.

Monsieur Argan?

s'iiià

que

vousvomIoz marier àLucie?c'est

Un homme

vicuï, petitetlaid, il no nous en four

que comme

çà ici5 monsieur, vous feriez

ben

encore de renvoyer ce vaurien de Frontin... il faut tâcher, voyez-vous,

que nou»

soyonsles seuls beaux

hommes du

château.

Vlà

Fanchette

l

SCENE X.

LE PRÉSIDENT, T HIB A U T, F ANCHE TTE.

FANCHETTE.

Oui, monseigneur, c'est

moi,

et

comme

je nevous ai paa encore dit ce

que madame

a fait^ taudis

que

vous n'y étiea pasj je viens vous conter cà

comme

à l'accoutumée.

LE PRESIDENT, h Thibaut

^avec

un

rireforcé.

C'est toi qui lui

ordonne

d;venir

me rompre

la tête de de toutes ces folies*...

TnIBAUT.

C'est monsieur,

que

ces petitsdialogues-là, vous amusons, et

que

j'en fais

mon

profit.

F

ANCHETT

Ë.

Ilsetrouve

donc que

dès hier au soir

madame

se

coucha

toute seule, parce

que

vous n'y étiaispas ;ce matin^dès

que madame

a été

du

haut enbasde son lit, ellea pris ses pan- toufles... et pis ailea

commencé,

paraller voir à son miroir

comment

ail' se portait...par après ail' a souri à sonvisage,

comme pour

le remercier de vouloir bien être charmant...

ensuite clic s'estmiseà tourner, virer, ouvrirtousses tiroirs etpuis les reframer...Fanchette,

me

faut ci, Fanchette,

me

faut çà, va-t-en quirir ci et pis ne

bouge

j

donne-moi

çà et pis je n'en veux pns.

Tant y

a

que

c'est

comme

si ail' n'avait rien fait pendant liois heures.

Les Deux Jaloux. 4

(30)

(26)

LE PRÉSIDENT.

Sa naivoté

mo

divertit.

TH

IBAUT.

C'est qu'air vous a une mémoire...

FA NCHETTE

.

Sur

les huit heures,

comme madame

s'habillait...

hem!

hem

!...

TIII B

AUT.

Hem

!

hem

!...

LE rr.ÉsiDEKT,

tJ'Oublé.

Que

veut-elle dire?

FANCIIETTE.

C'était dans le jardin, sousla fenêtre.

LE pnésiDENT,

inquiet.

Sous

lafenêtre de

ma femme

?

THIBAUT.

liera! hem!... C'est

queuques un du

dehors, monsieur, il

n'y a personne

d'enrhumé

auchâteau...

F

ANC

H

ET

TE.

Eh non

, c'étaitqueuqu'un qui voulaitvoir si

madame

«tait éveillée...

LE

PT.

ÉSIDENT.

Ce

matin, à huit heures?

THIBAUT,

bas

nu

Président.

C'est le quart avec

,

que

fous rencontré Dami*.

LE PRÉSIDENT, h

Fanchette.

Après

?

FANCHETTE.

Madame

a été ouvrir lafenêtre elle-même.

LE PPiÉSlDENT, Elle-même

?

THIBAUT.

Achève

donc.

FANCHETTE.

Et v'I'à

que

lepetit Julien, le fils de lafermière, lia de-

mandé

siail' voulait de la

crêmc

ce matin.

(31)

(^7)

THIBAUT.

Morgue

j

monsieur,

j'onstremblé

pour

vous!

LE PRÉSIDENT,

riant.

Ah!

ah! ah! ah!... elle estaimahle, ta petiteFanchette...

maisje

veux

qu'elle se corrige, entends-tu^ de cette

manie

devenir

me

raconter...

THIBAUT.

Oui;

monsieur, et pis çà fait peur!

FANCHETTE, uu

Président.

Monseigneur!

monseigneur!...

LE PRÉSIDENT.

Quoi donc?

THIBAUT.

Qu'est-ce?

FANCHETTE.

Comme

ilest gentil! c'est vraî^ da! qu'il est beau... je- l'on entendu dire à ces dames...

LE PRÉSIDENT,

inquiet.

De

qui parle-t-elle ? ( 5e retournant etétant censéaper- cevoir

Damis dans

l'éloignenient.')

Damis

!...

THIBAUT.

Oh! morguenne

! ail" la senti!...

ne bougez

d'auprès de

moi

,manzelle!...

SCENE XL

Les

Précëdens,

FRONTIN.

FR O

N

TIN.

Monsieur Damis

arrive à l'inetanti

LE PRÉSIDENT,

Cl part.

Tâchons

de l'empêcher de parler à

ma femme.

(affectant

beaucoup de

tranquillité. ) Allonsilfautlerecevoir... ( //s'é- loigiie

d'abord

lentement,et

quand

ils'aperçoitqu'onn^

a

plus les

yeux

surlui, ilsort

en

courant. )

(32)

(28)

SCENE XII.

THIBAUT, F A N C H E T T E

,

F RO N T

IN.

(

Frontiii salue Fanchette , qui lui fait la révérence gracieusement.

)

THIBAUT,

qui les

examine.

W

faut qu'entre eux je

me

plante. (il se

met

entre

eux

deux.

J

T RJ O.

rR

OK

TIN.

Ta

FaD»hetteestcliamante Dans sasimplicité ;

Etsa minepiquante Vautmieux quelabeauté.

THIBAUT.

Ma

Faucbelteestcharmante Danssa simplicité;

Etsaminepiquante Vaut mieuxquelabeauté.

FANCHETTE.

Alonsieur Froutin

me

vante, TantilaJebonté !

Jesisbensaservantey Aio&ique

ma

beauté.

FRO NT

IN.

Vraiment,ellem'enchante!

THIBAUT,

à part.

Allons,v'ià qu'ail'l'enchante!

r

RO

NTIN.

Quelteiot!quelle fraîcheur!

THIBAUT,

àpart, J'oons-t-y pas«lumalheur1

SÏRONT Ta

IN.

FaacUetteestcharmante,etc.

THIBAUT.

)Ma

FancUetteestcharmante,et».

FAN CHETT

E.

I &ioi).,leurFioulin

me

vaote,etc.

(33)

(^9)

THIBAUT,

à part.

Ah

! lemauditFronlin ! . .

FRoN TIN,bas, dFanchetla.

Cesoir.. .

FANCHETTE,

bus,àFroTitin.

Au

bosquet?.. .

THIBAUT,

seretournantvivement.

Hein?

STRONT

IN.

Ta

Fanchetteestcharmante,etc.

THIBAUT.

^

I

Ma

Fanchetteestcharmante,etc.

I F

ANCH

ETTE.

l MonsieurFronlin

me

vante,etc.

FRONT IN, courant au fond du

théâtre.

C'est lui !... c'est

monsieur Damis

!...

comme

il a Tair agité!

THIBAUT

,

courant

après

Fanchette

et l'arrêtant.

Prenez le

pan

de

mon

habit, manzelle!

FANCHETTE.

Je letiens, là!...

THIBAUT.

Etsi vouslelâchais

, je vous mettrons en pénitence dan»

votrechambre.

Ahi

donc! marche!...

FANCHETTE,

le Suivant tenantle

pan de

son habit.

Fi! le jalouxî

SCENE XIII.

FRONT IN, DAMIS.

DAMIS

, accourant.

Ah

te voilà!

moucher

Fronlin, ehbien, tout est

perdu

î il la destine à

mon

rival, je suis sûr... jeviens d'avoir avec

lui une conversation sérieuse... mais quelspeuvent êtreses moiifs?

me

soutenir

que

sa nièce

dépend

des arbitres!... j«

(34)

(3o)

me

suis

emporté,

je lui ai dit

que

je retournais à la yille...

Etourdi,sans être seulement entré au château... sans avoir

vu

Lucie.

rnoMiN.

Un

rien vous embarrasse! maisjesuis,

moi

, monsieur,-

et j'aurai bientôt trouvé

un

moyen...

AIR.

DA M

(S.

-Mon

clicrFoiilin , que tle Lucie J'obtienneunsecretrendez-vous

;

Ah

! jepayeraide

ma

vie

Un moment

sicheretsidoux!..

F

no NT

IN, réfléchissant.

Attendez!

DAMIS.

Lavoir,luidirequejel'aime,

Peindrel'excèsde

mon

amour!

Espérerdesabouche

même

L'aveuduplustendre retour.

FRONT

IN.

BFy

voilà.

DA51 1S , transporté.

Mon

cherFrontin

,quede^ucie,etc.

FR ON

TIN.

Pour

VOUS tirer d'embarras,

mon

avis est...

DA

M

IS, i'wement.

Est?

FRONTIN.

Que

VOUS partiez à l'instant

pour

la ville , et que

voua

demeuriez ici.

DAM

IS.

Tu

es fou!

FRONTIN.

Non, monsieur,

votre voiture à vide sur la route, et

OU6

bien caché dans

un

endroit obscur

du

parc.

(35)

(3i

)

DAMI9.

Je comprends... fortbien !... mais

ma

lettre!

FU

ON

TIN.

La

voilà, monsieur!

DAM

15.

Comment,

coquin,

tune

Ta pas remise? Fn oNTIN.

Bon

! quelque sot! cette lettre n'est point

pour

Lucie

,

elle est

pour

le Président, entre les mains duquel il

nous

convient qu'elle

tombe

le plus naturellement possible. Elle servira à combattre ses pre'ventions contre vous, et à lui prouverclairement

que

votre

amour

ne regarde

que

sa nièce...

mais avanttout, monsieur, ouvrez

vous-même

votrebillet

,

et

voyez

s'il n'y a riend'équivoque et qu'un jaloux puisse prendre de travers.

DAMis

,ouvrant et

parcourant

son billet.

Non,

il n'y a rien. Lucie

y

est

nommé

même...

ma

chère Lucie!... Jelui parledes vaines

démarches que

j'ai faites

pour

la voir àla ville.

FRONTiN,

lui reprenantle billet.

Bon,

letemspresse... je tremble qu'onne

nous

aperçoive ensemble.

damis

Je m'éloignej n'oublie pas...

FRONT

IN.

Soyez

tranquille^ mais vite, monsieur, partez, restez,

•achez-vous^bien,montrez-vous àpropos,etlaissez-moifaire.

DAMIS

, sortant.

Je

me

sauveI

SCENE XIV.

FRONTIN, un moment

seul,

FANCHETTE.

FRONT

IN.

Madame

, dont j'aienfiDobtenulaconfiance; aeu

une

idée

(36)

C30

excellenteenvoulant

que

cette lettre tombât entrele»main* de son mari

...

jen'yaipassonge ...ets'ilestpossiblede

con-

vaincre

un

jaloux, cemoyen-là,jepense...

FANCHETTE,

entrant.

M.

Frontin,voilà

Monsieur

qui a trouve

Madame

qui e'cri- vait,càlui afait peur, v"làThibautquine m'a pas trouvée

,çà l'inquiète, et lesvUàtous

deux

qui sontdanslagrandeavenue.,

donnez-moi donc

vite c'te lettre

amoureuse,

et vousverrez je

manque

en rienàlafinessede

me

la faire arracher par ex- près.

FRONTIN,

lui

donnant

lalettre.

La

voilà! . ..maissouvenez-vousbien.

FANCHETTE.

Oh

! je

m'en

souviensde tout

comme

d'une peinture. Allez, allez, laissez faire à

moi, mon amoureux.

FRONTIN.

Je

compte

sur vous,

ma

chèreFanchette, etjevousattends àl'entrée

du

petitbosquet. Adieu!

(

Illui eiu'oie

un

baiserens'en allant,

Fanchette

estprête

a

enfaire autant^elles'arrête.

)

SCENE XV.

FANCHETTE,

5e«/e.

Tiens!j'aipensélelui renvoyer, moi...desiloin... cen'est pointprudent, oàj Thibaut aurait

pu

le prendre au passage, maislisonsc'telettrede

M. Damis

àmademoillc Lucie,je sis curieusede çà...

voyons

un

peu comment

est-ce qu'onécrit aux belles

dames

!eàdoitêtre superl)e!mais

y

gnia

que

sixli-

gnes, c'estbencourt! fautqu'çà dise

beaucoup d'amour

en

peu

deparoles!j'aime

ben

Thibaut!car enfinc'est luiqui m'a ins- truite dansla lectureet, sanslui, je nepourrais lirelesbillets

d'amour de Frontin!...

Voyons.

(Ellelit syllabe

a

syllabe en anonnant. )

O

Dieu!... ôDieu!... c'est \\n

homme

qui jure et quiestfilché!.. c'est silrçù!..Maisv'là

Monsieur

et Thibautqui

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