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Critique de la stratégie proposée dans le rapport de la mission du bit au Kenya

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NATIONS UNIES INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

ET llE PLANIFICATION

INSTITUT D 'ETliDES DE IlEVELOPPElllENT UNIVERSITE DE SUSSEX

D A KAR B R I G H T 0 N

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52ème SEl'UNAIRE SUR :

STRATEGIES D'ACCROISSEUENT DE L'Er·lPLOI PRODUCTIF DANS LES PAYS AFRICAlliS (Dakar 10 Novembre 12 Décembre:· 1975)

CRITIQUE DE LA. STRATEGIE PROPOSEE DANS LE RAPPORT DE LA l<ITSSION DU BIT AU KENYA

par

Reginald Herbold GREEN

OCTOBRE 1975

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CRITIQUE DE LA STRATEGIE PROPOSEE DNJS LE RAPPORT -:DE LA MISSION DU BIT AU I<ENYA

L'étude de 1~ mission du BIT au Kenya est centrée sur un modèle qui, sur le plan de la stratégie, â. des implications techniques/politi- ques/économiques et a un caractère fondamentalement radical, qui écha~pent quelque peu au lecteur parce que le modèle a été inséré en tarit que

structure squelettique sans code permettant au lectè'ur de 1' interpréter, parce .que l'analyse micro-économique· et les recommandations sont si volu- mineuses et peut~tre parce que la mission (ou le BIT) n'a pas voulu se rendre compte du caractère radical de son analyse et de ses implications.

Le modèle ana~ique de l'économie kenyane (que les auteurs du rapport et l'auteur du présent document jugeraient plut~t caractéristi~

que de nombreuses économies africaines et autres petites économies pauvres du Tiers monde) reposerait sur neuf fapports principaux.

1) -La répartition du revenu, :avant et après imposition, est inégaie, ce qui donne une structure de consommation dominée par des produits dont le coefficient de capital ëst -relativement élevé ;

2) - Cette structure, et les pressions sociales, politiques et éco- nomiques de modernisation et de diversification contribuent à une substi- tution des importations axée sur les biens de consommation privée et

publique destin~s à une élite, pour lesquels le rapport capital/production est élevé et le rapport capital/travail bas ;

3) - La nature de la demande accentue la nécessité d'importer de la

technolog~e étrangère et (du fait de la forte propension à consommer et de la faible propension à imposer) du capital étranger ;

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4) - Dans le seote1.1r directement productif; on a recours à l'inves-

i; isse ment privé étranger et pour ·1' infre,structure ·à 1' aide publique étran- gère et une variété de concessions politiques/économiques sont fuites pour stimuler davantage l'offre de connaissances et de financement •

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5) ..:. La dynamique économique qui en résulte est un~ dynamique qui peut engendrer un \taux élevé de surplus au-delà de la subsistance sociale et un taux elcvé de croissance de la production mais eUe implique des fui tes·. très importantes sous forme de consommation de l'éli te, de .profits réalisés par les firmes étrangères sur les ventes d'inputs et de techno- logie ainsi que dans les filiales locales et d'investissements de capital de cont élevé et à technologie avancée.

6) - La dynamique se renforcèc dl1e.u.é-m~me. Taqït .que. lesl sp.le.xilés du.

seoteur "moderne participent au surplus que la participation au surplus des firmes étrangères est réservée à l'élite en tant que cadres - ~ction­

n~ires - bureaucrates et ,politiciens intéressés et que l'élite locale participant au surplus s•accrott modérement, le système a une qertaine stabilité d,Ynamique ;

7) - Cette stabilité-- nlêma· dana· 1er ~curt terme - ost très vulnérable aux chocs extérieurs et à la fausse estimation de.s parts acceptables du surplus répartis entre los différ~nts me-mbres de 1' éli te

8) -Elle est encore pius vulnérable à lo~g terme parce que, à aucun taux de croissance plaUsible·, elle ne peut engenctfer une expansion suffi- sante de l'emploi productif, une expansion rapide du pourcentage de la population appartenant à la sous-élite de travailleurs à salaire fixe

(encore moins du pourcentage représenté par l'élite bénéficiaire de trai- tements ou posséda~tc); elle ne peut pas non plus (à cause des structures

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d~ la demande de produ~ts et de technologie et des fuites de surplus à l'eitérieur inhérentes) en~endrer une ~amique de croissance intravertië .·

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qui pu:1sse ~tre entretenue soit pas .la demande (achats locaux) soit pqi'· 11 offre (inputs loce.u.x dont épargne) ;

9) Par conséquent, la dépendance externe croissante, les tcnsiOhs

. . . ,

soc'io-poli tique grandissantes, et \s:aut' (en ca <iLe taux de croissaxû:!e de~

exporta'tions imprévue) une baisse du taux de croissance économique ·sont des contradictions inhérentes au modèle et non des défauts marginaux corrigeables par des rafistolages des politiques ou dos institutions, et encorè moins par des modifications marginales du volume ou de la composi- tion de l'aide ou de l'assistance technique.

de modèle est apparemment compatible avec l'histoire de la plupart des économies africaines et les effets combinés des forces en

action dans· ces économies. Il semble que, en ce qui concerne· la définition, la formulation et l'évaluation de la stratégie e~ de la politique, il.

constitue .un moyen d'analyse raisonnablement bon·. Nais il ne s'agit pas en fait d'un modèle de technocrate, il faut s'illusionner sur son compte pour se lancer directement dans des programmes et des proposotions détail- lés.

Il n'est pas certain que les propositions contiennent en fait dos recommandations pour "un régime de développement" correspondant au diagnostic du modèle, aucun ensemble ou aucune série minimaux pets.(ou différents ensembles et séries suffisants) de transformations n'étant pro- posé. 11 impr;ession. qui se dégage est une impression de transformation de'.·' nature incréinentale. permettant de surmonter le déséquilibre fondamental -attitude qui' n1est pas nécessairement corréote). En~fuit l'une des. rares propositions àvec lesquelles les, écoles d'analyses du développement, du

type "administration du développement" r "développement du sous-développement:'

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et "stnicturaliste" semblent ~tre· largement d1accord c'est celle qui admet que 'Zl'incrém~ntalisme" pur est insuffisant pour la "gestion du dévelop- pement", la "solution des contradictions immédiates11 ou 'llla transformation structurelle fondamentale effective".

L'approche adoP.tée dans le rapport comporte certaines limitations.

Si 1111incrémentalisl')1e11 ne suffit pas (comme doivent certainement le penser les auteurs du rapport et m~me le BIT) il est erranné sur le plan analy- tique et anti-pr.oductif sur le plan opérationnel de présenter la tre.ns- formation radicale comme le simple assemblage de décisions incrémentales.

Le débat devrait ~tre centré sur des ensembles nécessaires et suffisants et sur des combinaisons d'actions stratégiques fondamentales de "change- ment des quanta" avec les choix marginaux de renforcement qui en découlent.

La fragmentation des aspects de l'analyse et des recomme~dations

pourrait aboutir à l 1adop;tion d'une appr,oche totalement incohérente et illogique. En toute impartialité, ce n'est pas là une cri tique valable du rapport sur le ,Kenya, ou alor.s il pouvait aboutir à des contradictions secondaires importantes. Il est plus juste de O.ire pe.,r exemple que l'in- sistance sur le pet:i,.t secteur privé informel et sur la. .r€duction de 11.inégalité et de l'exploitation peut ~tre logique, mais seulement si l'analyse et la recommandation de politiques sont beaucoup plus articu- lées que ce n'est le cas.

Chaque choix de politiques ayant des implications sociales et politiques relativement limitées et les choix semblant indépend2nts, le fait qu'une transformation socia.-politique et politico-économique radicale

(ou une révolution de l'intérieur) soit proposé est pour le moins, quelque peu masquée. Bien quo cela s1expliq:4,Q par· la nécessité de présenter un rapport agréable à l'élite internationale qui l'a financé et à l'élite

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n~tionale qui l'a demandé ainsi que par le désir compréhensible de voir mettre en oeuvre au moins les "premières mesures" ou un "ensemble minimum"

de mesures (en supposant qu'il était possible de les définir facilement), il est moins certain que cette nécessité et .ce désir justifient totalement cette situation ou lD. rendent nécessaire. N'aurait-on pas pu définir

des ensembles de transformations structurelles minimales (et les implica- ti ons qui leur son··· t li·ées sur le plan des institut ions et des poli tl.ques)

ainsi que leurs coUts et profits sociaux et politiques (ainsi que tech- niqUes et économiques) qui soient compatibles, par exemple, avec des choix politiques (idéologiques) stratégiques nationaux-c~pitalistes, nationaux-socio-démocrates, et de transition au socialisme ? Cette appro- che n'aurait-elle pas permis un débat beaucoup plus informé et n'aurait- elle pas donné une plus grende chanoe de choix cohérent et - enfin - l'acceptabilité intellectuelle et politique du rapport n'aurait-elle pas été plus grande ?

Si le modèle de la missic,n est correct, il fcut ~u m0ins1 pour une dynamique vicble1 en t ermes d'emploi productif, que :

1. lo. distributiqp. du r~venu sei t modifiée pour une tronsformation des structures de dcmŒnde publique et privée effective en faveur des biens et services à faible coefficient de capital ct n'entrctnnnt qu'une fuite r6duite à l'extérieur;

2. ~1 fcut mcintenir des hauts niveaux d'extraction elu surplus en vue de l'investissement pour entretenir les tcux de croissance élevés de l'emploi productif ;

3. il fr.mt améliorer <le façon r::'.clicnle ln capacité 1 cale de créO-tion de connr.issances techniques et technologiques en vue, notamment, de 1 'uti- lisation productive ùe l'ensemble des capacités potentielles de la popu- lation active et ne vue du développement de ces cc.p::.cités,.

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Diverses_ rcc~:>nlln:'.lldntions, très différentes, sont fc..ites pour lo.

réc:.liso.tion de ces objectifs - certo.incs très inégnlito.ires ct repressives

qui, ont eu pour le. plupc:xt un succès totc..l ou po.rticl d2ns <les si tu::-.tions passées spécifiques et· c"!.rns des contextes actuels po.rticulicrs.

Aucun des choix sous-jc.ccnts à ces recommandations n'ost fncile, peu ccrlltcUx:, ni fonc1nmcntalcment économique ·at technique, plut8t que poli- tique et social. A ce nivenu, l'enn~se économique et technique peut sim- plement montrer quels choix fondamentaux ·n'opéreront Ec..s, quels ensembles contiennent des· contrndictions internes et non, quels choix fondnmontnux sont praticable et quels ensembles sont nécessaires et suffisants do.ns des context.ef! socio-politiques po.rticuliers •··

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Références

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