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Le peintre des âmes, Willem LéVêQUE

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Willem Lévêque

Le peintre des âmes

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1. Un portrait

La mèche de son pinceau glisse sur la toile tel un doigts éraflant la surface de l’eau. Ses gestes sont souples et précis, ses regards observateurs scrutent les plus petits détails de son modèle. Une femme élégante vêtue d'une robe de soirée mauve. Une couleur doublement prononcée par son rouge à lèvre dévoilant une froideur catharsis au visage. Ses yeux attirent l’artiste dans un abîme trouble. L'œil gauche, discrètement recouvert par la chevelure noire, accentue cet effet.

Son portrait se termine à sa satisfaction. Les heures apathiques dont l'éternité la change en statue sont afin révolues. Elle se lève pour constater le véritable potentiel de l’œuvre. Les ombres les plus imperceptibles ont leurs places. Étonnant de la part d'un artiste qui offre son tracé uniquement dans les rues et les parcs.

La jeune femme appelle son conjoint qui est encore dubitatif sur leur décision d'avoir engagé un inconnu n'est t’en pas plus âgé qu'eux. Cet homme bien soigné qui ne se préoccupe pas de l'évolution du tableau se trouve cependant ébahi devant celui-ci.

Les compliments et les belles paroles se mettent à pleuvoir. Au moment de payer cette politesse n’empêche pas la moue de ses nouveaux admirateurs. « Voici les huit-cent euros en espèce que nous vous devons. J'aurais aimé vous régler simplement par chèque plutôt que d'avoir à retirer ces billets. Proteste le détendeur du tableau.

- Je devine mais un chèque ne me serait d'aucune utilité. Je ne possède aucun compte bancaire. Comprenez-vous ?

- Comment faites-vous pour payer votre loyer et vos impôts dans cette situation ?

- Je n'ai pas de logement ni de bien donc aucun compte à rendre à l'état. - Vous aurez dû nous prévenir de ces conditions. Me voilà dans l'embarra ! Avez-vous des papiers d'identités ?

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mon portrait comme on lui a demandé. Ce n'est pas maintenant qu'on va vérifier son honnêteté. »

L’artiste range ses outils dans son sac à dos et y dépose les billets.

En franchissant le seuil du grand appartement il lance un dernier regard vers son modèle. Un geste triste et désolé. Elle ne comprend pas cette ultime attitude et ne s'en soucie pas d'avantage.

Pendant la nuit, la jeune femme se relève n'arrivant pas à dormir. Elle se serre une coupe de champagne dans sa cuisine pour un moment de détente, seulement c’est une douce tristesse ce petit caprice. Le souvenir d’une personne quantique lui revient. Jenny, sa sœur jumelle avec son chemin tout tracé vers la vapeur sensuelle du parfum et de sa réussite. Une ascension décroissante à cause de la jalousie de sa doublure fraternelle. Celle-ci ne se plaisant que dans la décadence insouciante a enterré ses solutions d’avenir. C’est pourquoi elle a prit son envole une fois les diplômes de sa jumelle entre ses mains.

Aujourd'hui devant son portrait qui la rend si fière, tous ces souvenirs la torturent. Elle imagine Jenny dans un petit emploi ennuie ou dégradant, célibataire dans un petit logement social jetant tous ses rêves dans les montagnes stériles et froides des désenchantés. La jeune femme au tableau tourne le dos à ce chef-d'œuvre remplie de faux semblant pour accéder au balcon de l'appartement. Elle y pleure tous ses regrets présents ses derniers jours. Assis sur le rebord du mur, ses excuses déchues se dévoilent. Le retour de cette époque amoncelée étant impossible, la jeune femme au tableau avance, se laisse tomber de son balcon de huit étages.

2. Un peintre vagabond

Il remet ses affaires dans son sac de voyage et rince les dernières traces de peintures sur le lavabo de la petite salle de bain. En payant son séjour à l'hôtel le jeune artiste signe les papiers de présence au nom d’Azur. Il s'engage dans les rues à la recherche d'un bistro. N'ai y en pas de domicile fixe son argent passe majoritairement dans ces lieux pour se restaurer.

Dans l’un d’entre Azur repense à son dernier modèle. Un profond déchirement s'extirpe de cette fille. Il connaît le sort de ses anciennes rencontres similaires, leur décision ultime face à leur âme tourmentée. Son

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art et sa peinture sont dilués dans une magie lumineusement obscure.

En errant en ville, le vagabond s'arrête dans un cybercafé pour utiliser internet. Il vérifie les horaires de train partant pour Nancy. L'envie de quitter la capitale aujourd'hui oppressante par tant de sécurité civile le motive à reprendre la route.

À la gare l'armée est en service. Azur n'échappe pas aux contrôles d'identités et à la fouille des sacs. Restant placide, il s'inquiète seulement pour la pertinence de ses faux papiers. Les soldats le laissent repartir en le suivant d’un regard méfiant. Différentes poches intérieures à ses vêtements contiennent nombres de pièces d’identités. Celles-ci lui assurent un anonymat et une sécurité contre les institutions.

Au cœur d'une société où l'informatique remplace le contact humain, Azur peine à croiser un employé de la gare. N'ayant pas de carte bancaire notre voyageur ne peut se fournir un ticket aux guichets numériques. Heureusement des cheminots sont présent sur les quais. Une fois dans le train la pression et le stress de ce lieu se dissipent.

Pourquoi les citoyens s'imposent-ils cette course contre la montre nuisible pour leur bien-être ? Se demande-t-il. Il lie pendant le trajet un de ses nombres livres qui le suivent partout. Étant un enfant de la route notre ami ne possède que le strict nécessaire dans son sac à dos. L'esprit de ses écrivains favoris représente la seule attache qui le concerne.

3. Le Nancy est toilé

Arriver à Nancy, Azur trouve une annonce sous un des plans de la ville, l'adresse d’une chambre d'hôte dans la rue de Verdun. Cet endroit semble parfait pour héberger partiellement. Ceux sont des retraités qui offrent ce service en échange d'un loyer discutable. Bien des portes se referment face à lui lors de ses tentatives d’approche, malgré ces échecs il décide de tenter sa chance.

En passant devant les bureaux de presse le jeune peintre pose son regard sur un magazine. Les articles divulguent déjà le dernier voyage de la jeune femme aux yeux sans fonds. Les journalistes parlent d’une enquête policière en cours sur une vague désespérée et dubitative qui entraîne la population au suicide.

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Dans la rue de Verdun les larmes du ciel se mettent à ruisseler sur le bitume. Il se peut que la pluie puisse tourner en faveur de notre vagabond si le couple de personnes âgés témoigne de l’altruisme. Des lumières d'intérieures éclairent chaleureusement la maison recherchée. Une dame âgée à la coiffure bouclée et aux larges lunettes lui ouvre la porte suite à sa manifestation.

« Bon soir madame ! Es ce bien à cette adresse qu'une chambre d'autre est disponible ? J'ai lu cette annonce sur les affiches publicitaires de la gare.

- Oui c'est bien ici. Certifie la dame au moment où son mari la rejoint. - Bonjours jeune homme ! Vous venez à une heure tardive pour espérer

qu’on vous accueille.

- Désolé monsieur, je ne connais aucun citadin de cette ville et l'argent me manque pour l'hôtel. S’il est possible que vous m’accueilliez, sachez que j'aurais la somme pour vous régler le loyer. Si vous me demandez une avance, je suis en mesure de vous la donner.

- Vous m'avez l'air d'être dans le besoin. Écoutez, je ne vais pas vous

abandonner sous la pluie ! Nous allons arranger notre petite affaire. Affirme le mari en voyant les billets de banque que montrer le jeune homme. »

Le peintre s’installe dans la chambre d’accueil. La soirée se passe vite avec des discussions curieuses tel des corbeaux devant un miroir.

Maël, la nouvelle identité que notre héro choisi, parcours les rues dès l’aube. S’appropriant des toiles dans son élan, il installe son chevalet pliant sur la place Stanislas. Armé d’un crayon graphiste, sa main trace les contours de la fontaine Amphitrite. Le sculpteur du dix-huitième siècle matérialise Amphitrite et Neptune, les couleurs de Maël lui offrent aujourd’hui une âme.

Le reste de sa journée se consacre à une discussion avec ses colocataires. Émilie survie tant bien que mal avec sa petite retraite.

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supermarché. Son mari tant qu'à lui repense à son entreprise fermée.

Leur fils aurai dû reprendre le flambeau mais celui-ci a nourri d’autres rêves. Il s’est glissé entre les doigts de son père pour disparaître par les fissures du temps.

Sa mère ne peut pas s’empêcher de pleurer face à l’absence de son enfant. Aucune de ses nouvelles ne leur parviennent. Les parents ont beau refaire l’histoire avec de belles paroles, l’instant reste cruel.

L’artiste s’occupe une partie de la nuit à peindre le couple de retraité avec compassion. Par mémoire, il n’omit aucun détaille que l’âge dépose sur le visage de ces personnes. Le lendemain ils accrochent le tableau au mur, émus par cette gentillesse.

Pour finir sa toile représentant la fontaine de la place Stanislas le jeune homme sort de bonne heure. Une fois achevée elle ébahit le gérant d'un restaurant. Il lui achète à un prix convenable après quelque négociation sur le moyen de payement. Une partie de cette somme sert à régler les deux nuits chez ses locataires.

Notre vagabond disparaît dans les rues de Nancy tel un fantôme craignant l'aube. Ses dernières paroles sont pour Émilie. Rassurants, elle sentie du réconfort grâce à ces mots.

« Le bonheur se rattrape en plein vol. »

La vieille dame observe la révolution du soleil pour entendre la sonnette une nouvelle fois. Elle ne s'empêche pas d'évacuer l'émoi de son être devant le sourire de son fils.

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3. Spectre lunaire et démon de feu

Sur la place Martroi, un amoncelle d’individus remue sous la fière statue de Jean d’Arc. Figure emblématique de la libération d’Orléans au treizième siècle. L’artiste parcours les rues jusqu’à Fernand Rabier où se trouve le musée des beaux-arts.

Dans ce lieu figé par le temps, il contemple le cabinet de pastel puis passe aux tableaux. Les œuvres variées du dix-neuvième siècle lui plaisent assez pour le transporter jusqu’aux lieux représentés. Le charme du musée ne le retient plus lorsque la problématique du logement lui apparaît comme un retour à la réalité.

Le peintre retourne dans les rues tenant dans ses mains une pièce d’identité choisie pour ce séjour. Sur celle-ci est indiquée le pseudonyme Célio De Bertolis.

Les premiers hôtels sur son itinéraire sont complets. Le spectre de la lune flottant au ciel, Celio réfléchit à la terrasse d’un café. L’informatique est typique d’Orléans, ainsi la majorité des chambres d’hôtels se règlent en carte magnétique ou part téléphone tactile. Un système immobilier fermé aux individus économiquement inutiles et jetables. Il erre dans les rues lumineusement froides jusqu’à un banc lui servant de lit.

La chance lui souris d’une façon masculine. L’homme le secoue violemment mais ce qui le réveil est autant l’allène fortement alcoolisé de cet individu que son geste indécent. L’alcoolique essaye d’articuler un semblant de phrase manifestant une invitation à son domicile. Es de l’empathie ou un vice caché ? La facilité à maîtriser cet personne ne laisse aucune place au danger pour le peintre.

Ils s’engagent dans une rue étroite qui dissimule un petit studio. L’espace contient un drapeau français au mur avec des photos d’un regroupement militaire et des médailles légionnaires qui se trouvent dans une poubelle comme de vulgaire babiole. De nombreuses bougies éclairent la superficie du lieu. Le soldat installe son invité sur une banquette dépliante avant de présenter des bouteilles de whisky et de vodka.

La discussion sur l’art du voyageur s’impose à l’instant où son sac à dos laisse entrevoir les tubes peintures. Le militaire dévoile son narcissisme tel le personnage mythologique devant son reflet en demandant au peintre de

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lui montrer ses talents.

Il est possible que l’alcool ait changer l’humeur de son modèle opportuniste. Aillant du mal à rester immobile ce dernier lui adresse la parole d’une voie acuité.

« Ne t’engage jamais dans l’armée ! Ma foi envers nos patriotes m’a tourné vers cette voie. Mes idéologies se sont fracturés une première fois pendant ma formation. Les colonels m’ont traité comme un chien, non plutôt comme une merde. Ça pour que j’avale la pilule de l’ordre ! Parti en Afrique mes principes se sont effondrés avec effroi. À la place de se battre pour la paix, mes supérieurs m’ont recruté pour sécuriser un hôtel dans lequel des hommes d’affaires séjournaient.

Les larmes lui montent aux yeux à un instant d’hésitation.

- C’était un bordel du tourisme sexuel. Les prostituées venaient des villages aux alentour. Notre unité recevait des pot-vins en gage de silence face aux viols. Les filles étaient jeunes, des enfants. »

Le militaire ressent la lourdeur émotionnelle le couler dans l’abîme. Le regardant Célio se remet en question. Doit-il finir son portrait ? Es la boisson ou sa magie qu’infecte cette ombre perdue ? Mérite-t-elle de la compassion ? Ai-je besoin d’argent ? Ce dilemme piège toute réflexion et disparaît la peinture enfin achever.

Le narcissique se contemple dans la toile quand soudain l’opacité d’une peur extrême l’envahie. Ce fou sort un revolver de son pantalon pour tirer sur son double.

« Ce type a toujours été mon ennemi ! Crie-t-il pendant la rafale. » Une balle heurte une bouteille qui en se brisant libère l’alcool. Ce liquide s’enflamme au contact d’une bougie. L’incendie se propage dans sa fournaise. Le tsunami de feu inonde cette prison antérieure.

Le vagabond vol au-dessus du sol pour s’enfuir de cet enfer enfermé. Les ailes de la terreur le projettent en dehors de Orléans.

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4 Une bougie éclaire l’univers

L’auto-stoppeur se stationne devant la chapelle Saint-Aurélien. Le jeune homme descend de la voiture pour inhaler un grand bol d’air. Le voilà loin des étoiles rouges crépitantes du ciel qui s’étend encore dans un horizon lointain. Son esprit est tout de même confus par la violence éminente du soldat à la vue de son âme.

Le fait de l’avoir peint en pleine conscience des événements qui suivirent ne qualifie-t-il pas l’artiste d’assassin ? Toutes ces personnes qui se voient à la surface de l’eau cosmique, décident-elles réellement de plonger ? Se réchauffant l’humeur sous le soleil matinal, il arpente la place des bancs pour monter dans un bus qui le mène au musé national de porcelaine Adrien Debouché. S’aventurant dans ce trou de verre, l’artiste s’immobilise devant le grand four des casseaux.

« Terminé en mille-neuf-cent-deux cette bouche de braise a craché ses premières pièces deux ans plus tard. Avec sa technique de flammes renversées, on montait la température à six cent degré pour la poterie et à mille-quatre-cents pour la porcelaine. Le four a été éteint définitivement en mille-neuf-cent-cinquante-sept. Il est mortel !

Raconte une voie féminine derrière son dos. - Vous travaillez pour ce musée ? Questionne-t-il.

- Heureusement que non, le personnel me ferai chier ! J’ai un atelier de poterie au quartier de La Boucherie. Pendant mes jours de congés le musée me fait une bonne distraction.

- J’ai de la chance, à peine débarqué dans Limoge une artisane vient à ma rencontre. En tant que peintre ce milieu m’intéresse.

- Dans ce cas n’hésitait pas à venir dans mon local. Je peins moi-même mes poteries. Ça vous donnera peut-être de l’inspiration. Moi c’est Mithra, et vous ? »

L’enfant de la route se prétend être un certain Alexis puis suite à quelques échanges la séparation se prononce. À défaut de l’indifférence d’Orléans, Limoge ne le laisse pas sur le seuil. Une occasion dans laquelle il se peut qu’il puisse tirer profit.

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Après s’être imprégnées les rues de la ville suite à la sortie du musé, Alexis pousse une porte sur laquelle il est écrie, bienvenu au royaume de l’argile. L’atelier est muré d’anciennes pierres taillées d’une façons qui leurs permettent de se superposer tel un puzzle. Cette grande salle en longueur remplie d’étagère expose des vases aux motifs asiatiques, des bols peints avec des couleurs orientales, des assiettes gallo-romaines et grecs.

Une jeune femme à la peau dorée, aux yeux noisettes et à la chevelure ténébreuse illumine ce temple de ninhursag. Elle utilise un tournassin à la lame triangulaire pour amincir les parois d’un pot cubique. Lui faisant signe de s’approcher Alexis la rejoint. La question sur la provenance du métissage de ses céramiques se présente naturellement.

Mithra lui raconte sa vie en Inde alors que son regard miroitant longe les fruits exotiques de sa passion. Tête baisser elle se revoie alimenter en bois les braises du four appartenant à son père, sa mère peindre les pièces en lui apprenant à confectionner la peinture avec différentes épices, d’huiles, et une terre jaune ou rougie par le fer. Elle se rappelle le souk où ses parents vendent leurs poteries au milieu de bruits joyeux et d’odeurs paradisiaques. Un jardin perdue par l’émigration imposée pour ne pas finir comme ses sœurs.

Une multinationale du textile les enchaîne encore aujourd'hui par le besoin. Elles mangent et dorment devant leurs machines à coudre dans l’usine de l’oubli. Ce qui permet à leur patron de régler nombreux contrats avec l’occident éternellement inassouvi.

« Vous arrivez à me raconter votre vie d’une façon étonnamment souriante. Ne ressentez-vous pas de la nostalgie ou de l’empathie pour votre famille ?

- Ces deux émotions sont inutiles et encombrantes pour l’âme. Le malheur n’a aucune raison d’assombrir mon ciel alors que le rêve de ma mère est réalisé.

- Sa fille a réussie sa vie !

- Le terme réussir sa vie est totalement stupide et inapproprié pour l’existence terrestre ! Réplique Mithra. Disons-nous plutôt que la

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philosophie de Samadhi m’a aidé à alléger mon cœur et remplir mon mental d’une lumière christique. »

Les deux enfants du destin montent un escalier qui accède à un appartement. Des teintures à la couleur du soleil tapissent les murs peint en jaunes. Brahma est représenté sur l’une d’entre-elle, le couple Parvati et Shiva faisant de la musique sur une autre, devant eux sont étrangement exposées sur une table basse la reproduction de deux tablettes sumériennes. En se retournant Alexis voit une petite statue de Ganesh l’accueillant avec son regard annonciateur de nouveautés bienveillantes. Voyant son invité entrain à la fatigue, Mithra lui offre une tasse de thé. Elle lui demande de raconter son arrivé à Limoge. Le jeune peintre lui parle de son péripétie à travers l’Europe et la France. Ce voyage ne cesse de lui présenté t’en de personnes différentes qu’il immortalise sur toile, cependant les plus triviaux le payent de leur vie. Expliquer ces suicides est difficile pour lui tant bien pour le drame que par cette emprise mystérieuse. « Pourquoi avez-vous continué le portrait si le malheur se nourrissait de lui ? Interroge la jeune femme interloquée.

- En voyageant sur ce globe mon art n’a pratiquement jamais causé de douleur. Il n’y a qu’en occident, dans ce monde inversé, que sa malédiction a pris forme. »

N’ai y en pas de télévision dans l’appartement Alexis allume un ordinateur portable posé sur le sofa. La chaîne qui lui présente parle en boucle des suicides récents dont les désespérés possèdent un autoportrait peint. Elle ne peut pas détourner son regarde de la réalité.

Le peintre ressent qu’il n’est pas jugé et continue en rassurant la jeune femme sur l’existence du bonheur que son art engendre pour d’autres individus.

L’artiste reviens le lendemain à l’atelier pour donner vie aux céramiques. La peinture vinylique se déverse tel des vagues de couleurs sur la terre cuite. Des paysages se forment où s’enlacent des lumières ombragées. Sur un vase décoré d‘un volcan Mithra étale le liquide rouge tel le sang du taureau refaisant surface.

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Dans une pièce voisine à celle où sont entreposées les poteries se trouve le four. La jeune femme l’alimente avec des petites bûches. Elle entame le modelage de coupelle en forme de pomme de pain. Son nouvel ami observe ce savoir ancestrale lorsque des visiteurs rentrent dans la boutique. Les deux artisans profitent en fin d’après-midi du pleine air au Jardin de l’Évêché. C’est dans l’espace publique de ce lieu que la jeune femme met en valeur l’idée de créer leurs images mutuellement. Un moiré de leurs personnes sculptées et immortalisées sur toile. Alexis apprécie l’effet miroir de ce projet.

Les jours de clartés leurs permettent d’œuvrer dans cette ambition. Mithra, équipée simplement d’une bouteille d’eau, d’une boule d’argile et de deux tabourets, s’installe sous un Cytise faux ébénier fleuri. Elle commence à modeler la tête de l’artiste qui l’immortalise à la peinture à l’huile.

Mithra porte un sari vert rubis aux motifs brodés en or sur les bords. C’est avec sérénité que le peintre donne de la profondeur à sa toile. Une émotion qui l’enlace après une absence téméraire. Le temps immobiliser, les deux complices ne communiquent qu’avec des regards. Une lumière émane de ces deux étoiles à neutron produisant de la matière qui perce le brouillard de vide, de solitude nommer la société. Une foi le tableau achevé il recule invitant son amie à juger le réalisme de son portrait. Elle ne manifeste aucun étonnement devant les traits marqués d’une précision indiscutable. Le soucie du détailles de cette image lui offre de la mouvance.

L’artiste ressent la même satisfaction devant le buste d’argile. Le regardant, il s’ouvrit à une intuition comme une lettre dévoilant un ultime message. En remontant les rues de Limoge il dévoile l’arrivé de son départ. Il remercie son amie de l’avoir abordé au musé. Elle suppose que leur rencontre ne soit pas un hasard. Le tableau est accroché au mur du domicile de Mithra. Lui suggérant de rester dîner ils passent finalement la nuit ensemble.

Suite à la réapparition du soleil, la disparition du peintre stupéfait la jeune femme. D’autant plus que toutes les affaires du vagabond sont toujours présentes. En entendant la sonnerie de son atelier, elle descend pour lui rouvrir seulement c’est une femme qui souhaite la voir. En émoi, cette personne au visage ensoleillé et à la peau brillante franchie le seuil de la porte pour enlacer sa sœur.

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