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Altération des muscles stabilisateurs de la scapula et cervicalgie non-spécifique

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Academic year: 2021

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Altération des muscles stabilisateurs de la scapula

et cervicalgie non-spécifique

PAQUIER CÉLIA

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie

SCHILLINGER THOMAS

Étudiant Bachelor – Filière Physiothérapie

Directeur de travail :

CHRISTE GUILLAUME

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2015 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN PHYSIOTHERAPIE

Haute Ecole de Santé Vaud Filière Physiothérapie

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RÉSUMÉ

Introduction :

La cervicalgie non-spécifique est une atteinte relativement fréquente. Cette pathologie a déjà été mise en relation avec une altération de l’activité des muscles cervicaux. Une altération des muscles scapulaires a également souvent été citée, d’où l’intérêt d’étudier l’éventuelle implication de cette région dans cette atteinte.

Objectif :

L’objectif de cette revue est d’évaluer le lien entre l’activité du dentelé antérieur et du trapèze inférieur et les cervicalgies à l’aide de l’EMG et de l’IRM fonctionnelle.

Méthodologie :

Pour cette revue de type quantitatif, les bases de données PubMed et CINHAL ont été consultées entre décembre 2014 et février 2015. Les différents tris et l’évaluation de la qualité effectuée par les deux auteurs indépendamment ont permis d’obtenir 5 articles.

Résultats :

Les 2 études sur l’activité du dentelé antérieur ont démontré un changement significatif de son organisation temporelle et spatiale. Une altération significative de l’activité du trapèze inférieur s’est manifestée dans 2 études sur 4, les 2 qui comportaient des individus cervicalgiques avec atteinte scapulaire.

Conclusion :

Malgré une altération d’activité du dentelé antérieur, l’hétérogénéité des résultats du trapèze inférieur ne permet pas de consensus pour tous les patients cervicalgiques. La cinématique scapulaire a néanmoins une place essentielle dans la compréhension biomécanique des cervicalgies, en particulier dans certains sous-groupes. Les cliniciens devraient donc garder à l’esprit qu’une telle altération provoque des contraintes au niveau du quadrant supérieur. D’autres études sont cependant nécessaires pour approfondir le sujet.

Mots-clés :

Cervicalgie, scapula, trapèze inférieur, dentelé antérieur, activité musculaire, EMG, IRM fonctionnelle

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AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury ou du Directeur du Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seuls le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles indiquées dans la liste de références bibliographiques.

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REMERCIEMENTS

Nous tenons tout particulièrement à remercier notre directeur de travail de Bachelor, Guillaume Christe, pour sa disponibilité et ses conseils.

Nous remercions Cléo Ducommun-dit-Boudry et Hélène Maystre ainsi que tous nos autres collègues de la volée 2012-2015 pour leur présence et leurs précieux conseils.

Nous remercions également Magali Serex pour son aide au sujet de la mise en page et de l’utilisation des bases de données.

Nous remercions Arielle Serex pour sa disponibilité et son implication dans l’impression de notre travail.

Finalement, nous remercions tous nos proches pour leur soutien et plus particulièrement Fabienne Paquier et Françoise Schillinger, pour la relecture de notre travail.

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TABLE DES MATIÈRES

1.! INTRODUCTION ... 1!

1.1.! CONCEPTUALISATION ... 2!

1.1.1.! Cervicalgies ... 2!

1.1.2.! Dyskinésie scapulaire ... 5!

1.1.3.! Outils de mesure de l’activité musculaire ... 9!

1.2.! PROBLÉMATIQUE ... 11!

1.2.1.! Objectif de recherche ... 12!

1.2.2.! Question de recherche ... 12!

2.! MÉTHODOLOGIE ... 13!

2.1.! DESIGN ... 13!

2.2.! CRITÈRES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION ... 13!

2.3.! STRATÉGIE DE RECHERCHE ... 14!

2.4.! PROCESSUS DE RECHERCHE ... 15!

2.5.! EXTRACTION DES DONNÉES ... 15!

3.! RÉSULTATS ... 16!

3.1.! GRILLE DE QUALITÉ ... 16!

3.2.! ANALYSE DESCRIPTIVE ... 17!

3.3.! SYNTHÈSE DES RÉSULTATS ... 21!

3.3.1.! Trapèze inférieur ... 22!

3.3.2.! Dentelé antérieur ... 22!

4.! DISCUSSION ... 23!

4.1.! INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ... 23!

4.1.1.! Types d’études ... 23!

4.1.2.! Qualité méthodologique ... 23!

4.1.3.! Population ... 24!

4.1.4.! Tâche expérimentale ... 26!

4.1.5.! Outils de mesure ... 27!

4.2.! LIMITES ET POINTS FORTS ... 29!

4.3.! MISE EN LIEN AVEC LA LITTÉRATURE ... 31!

4.4.! IMPLICATION POUR LA PRATIQUE ... 32!

4.5.! PISTES POUR DE FUTURES RECHERCHES ... 33!

5.! CONCLUSION ... 35!

RÉFÉRENCES ... 36!

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE ... 42!

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1. INTRODUCTION

Cette revue de la littérature porte sur la cervicalgie non-spécifique chronique, aussi appelée cervicalgie idiopathique chronique. Cette définition est employée lorsque les drapeaux rouges, tels que la radiculopathie, la myélopathie, les tumeurs et les fractures sont écartés et qu’une cause spécifique ne peut être identifiée comme étant responsable des symptômes (Borghouts, Koes & Bouter, 1998; Evans, 2014).

Cette atteinte est classée 4ème en terme de handicap et requiert ainsi une attention particulière (Hoy et al., 2014). La prévalence des cervicalgies sera en augmentation ces prochaines années en raison d’une sédentarité croissante et de l’implantation massive de technologie informatique sur les lieux de travail (Falla, 2004). D’un point de vue biomécanique, Falla, Jull et Hodges (2004) avancent une altération de l’activité des muscles fléchisseurs cervicaux profonds en situation de cervicalgies non-spécifiques. Outre ces facteurs, une grande diversité de composantes rend cette pathologie complexe à évaluer et à traiter (Linton & Shaw, 2011). En effet, les aspects psycho-sociaux ont un poids majoré en situation chronique et participent à augmenter la perception de douleur (Moseley, 2007). De nombreuses structures et composantes sont donc impliquées dans ce type de problématique.

Ainsi, une amélioration de la compréhension de cette pathologie est un objectif majeur de santé publique et les physiothérapeutes sont en première ligne pour résoudre cette question. Bien que les interventions des professionnels de la santé se doivent d’être multifactorielles en situation de douleur chronique (Guzman et al., 2008), cette revue se concentre essentiellement sur l’aspect biomécanique de la question.

La région cervicale a déjà longuement été étudiée lors de cervicalgies, c’est pourquoi ce travail se veut d’élargir l’exploration biomécanique d’une autre région environnante qui se trouve être la région scapulaire. En effet, la scapula permet de transférer de manière optimale la force générée par la région abdominale et les membres inférieurs aux membres supérieurs (Kibler, Sciascia & Wilkes, 2012). De par sa stabilité et sa mobilité, la scapula fonctionne comme un maillon essentiel à la bonne fonction des muscles moteurs des membres supérieurs et de la région cervicale (Cools et al., 2013). Le questionnement au sujet de son implication dans les problématiques de cervicalgies non-spécifiques est parti de cette constatation. De ce fait, ce travail vise à établir quelle relation existe entre ces deux régions et sous quelle forme elle se présente. Cette recherche de relation est nécessaire car elle a déjà ouvert des portes pour le traitement de pathologies d’épaule (Kibler et al., 2013) et pourrait aider à combler les lacunes de connaissances propres à la compréhension des pathologies de la région cervicale.

D’un point de vue plus personnel, l’étude de cette région anatomique est motivée par la volonté de comprendre dans quelle mesure différentes régions, a priori distinctes biomécaniquement,

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interagissent. De plus la complexité du fonctionnement du quadrant supérieur nous intrigue et nous incite à en approfondir notre compréhension.

Ces éléments ainsi que la plupart des thèmes clés de ce travail sont approfondis dans le cadre théorique, pour ensuite faire place à la problématique. La méthodologie de recherche, les résultats et la discussion seront aussi exposés.

1.1. CONCEPTUALISATION

1.1.1. Cervicalgies

L’International Association for the Study of Pain définit la douleur rachidienne cervicale comme étant une douleur perçue dans la zone délimitée supérieurement par la ligne courbe occipitale et inférieurement par le premier processus épineux thoracique (Bogduk & McGuirk, 2007). Cela n’implique pas en revanche que la cause de la douleur se trouve dans cette zone (Bogduk, 2011). 1.1.1.1. Epidémiologie

Les données concernant la prévalence des cervicalgies sont très hétérogènes du fait de la grande diversité des méthodes de recherche employées. En effet, les populations visées, les outcomes, ainsi que la définition des cervicalgies, sont très diverses. D’après Hoy et al. (2014), cette atteinte touche 4,9% de la population avec une proportion plus marquée chez les femmes que chez les hommes et démontrant un pic de prévalence aux alentours de 45 ans. Selon Cote et al., 67% de la population en souffrira au cours de sa vie (1998, cité dans Falla, 2004). Bovim, Schrader et Sand révèlent qu’un état chronique est retrouvé chez 30% des patients (1994, cité dans Childs et al. 2008). De plus, d’autres problèmes sont régulièrement rencontrés chez ces individus tels que la lombalgie, des maux de tête, ou un état de santé affaibli (Hogg-Johnson et al., 2008).

Il en ressort donc que la cervicalgie est une atteinte relativement fréquente qui continuera à toucher une grande part de la population, avec des risques de chronicisation, ainsi que la présence de comorbidités.

1.1.1.2. Diagnostic

Les différentes techniques d’exploration médicale (radiologie, myélographie, scanner, imagerie par résonance magnétique (IRM)) sont faiblement corrélées avec les signes et symptômes présents lors d’une cervicalgie (Fransoo, 2008). Il est donc difficile d’en attribuer la cause à une structure anatomique bien définie. Une étude de Lehto et al. (1994, cité dans Nordin et al., 2008) démontre que des individus asymptomatiques présentent des signes positifs de dégénération discale lors d’une IRM. Ces résultats s’avèrent courants et augmentent avec l’âge. En effet, une dégénérescence discale est retrouvée chez 14% des sujets <30 ans, 25% des sujets <40 ans et 75% des sujets >40ans.

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En revanche, l’IRM est utilisée pour exclure les « red flags » lorsque des déficits neurologiques importants sont présents ou lorsqu’un patient doit subir une intervention chirurgicale (Cohen, 2015). L’IRM ne peut donc pas être défini comme moyen diagnostique lors de cervicalgies non-spécifiques, mais son utilité est démontrée lors de la suspicion « red flags », telles que la radiculopathie.

Les sources potentielles de douleur au niveau de la nuque incluent tous les muscles, les articulations zygapophysaires, les disques intervertébraux, la dure-mère et l’artère vertébrale, c’est-à-dire des structures innervées (Bogduk, 2011). En ce qui concerne l’arthrose des différentes articulations du rachis cervical, elle est fréquemment retrouvée sur les clichés radiographiques des individus, même ceux totalement asymptomatiques (Heller, Stanley, Lewis-Jones & Heller, 1983).

Ainsi, le ou la physiothérapeute doit prendre en charge le patient cervicalgique en utilisant un raisonnement clinique centré sur les incapacités et les déficiences, plutôt que sur la source structurelle étant donné qu’un diagnostic précis n’est que rarement posé.

1.1.1.3. Douleur chronique

La douleur est définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des dégâts tissulaires réels ou potentiels ou décrite dans ces termes» [Traduction libre] (Iasp-pain.org, 2015). Le déclenchement d’une douleur aigüe dans le système nerveux a pour but de protéger ou de prévenir une éventuelle atteinte corporelle et représente de ce fait une sensation normale (National Institute of Neurological Disorders and Stroke, 2015). La douleur chronique démontre quant à elle des composantes à la fois physiques, sociales, émotionnelles et psychologiques. Nicholas, Linton, Watson et Main (2011) révèlent que lorsque les facteurs de risque psychologiques sont pris en compte, les résultats sont plus systématiquement positifs en comparaison avec des études laissant de côté ces éléments.

De nombreux processus en lien avec cette expérience subjective qu’est la douleur existent. Premièrement, les croyances personnelles, certaines réponses émotionnelles telles que des sentiments négatifs, ou certains comportements peuvent influencer la douleur. De plus, un mauvais pronostic est prédit pour les personnes développant une catastrophisation de la douleur, une « fear-avoidance », stratégie d’évitement causée par la peur, ou des faibles espoirs de récupération (Linton & Shaw, 2011). Des changements au niveau du système nerveux central contribuent aussi à cette chronicité et représentent des obstacles pour un bon rétablissement (Moseley & Flor, 2012). Ces changements concernent la centralisation de la douleur, qui est expliquée par une activation répétée des nocicepteurs. Cliniquement, cela se manifeste par une hyperalgésie et/ou une allodynie (Moseley, 2007). Cela engendre un seuil douloureux diminué et va de ce fait augmenter l’intensité ressentie de la douleur.

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1.1.1.4. Modèle multifactoriel

Guzman et al. (2008) proposent un modèle conceptuel de la cervicalgie comportant 5 composantes majeures :

1. Facteurs affectant le début et le cours de la cervicalgie

Il s’agit de facteurs non-exhaustifs touchant la génétique de l’individu, son environnement, ses croyances, mais aussi le système politique. Ils peuvent être classés comme étant modifiables ou non et cela permet donc d’orienter l’intervention.

2. Complexe de « soins »

Les gens souffrant de cervicalgie ne consultent pas systématiquement. Cela dépend premièrement de la survenue de la douleur comme le cas d’une cervicalgie suite à un accident de voiture, où le choix de consulter est moins discutable. La couverture d’assurance, le vécu et les éventuelles expériences de soins antérieures ont aussi une influence sur la décision de se faire soigner.

3. Complexe de « participation »

La participation désigne « l’implication d’une personne dans une situation de vie réelle » (Chapireau, 2001, p.49). A partir du moment où la cervicalgie interfère avec la vie de la personne, différents tableaux existent. Très souvent, la personne continue à vivre de la même manière en essayant d’ajuster certaines situations de participation ou alors en y mettant un terme. La situation personnelle, ménage seul, à deux ou en famille ainsi que le rôle à l’intérieur du foyer déterminent l’impact occasionné qui, dans certains cas, peut rapidement devenir handicapant.

4. Complexe de « réclamation »

Cet item varie passablement suivant les pays. Il concerne principalement les notions de remboursements en lien avec les assurances qui peuvent placer l’individu dans une situation relativement inconfortable d’un point de vue soutien financier ou surcharge administrative. 5. Impacts et outcomes de la cervicalgie

Les différents impacts sont décrits dans 5 domaines : structures et fonctions, activité, participation, bien-être subjectif, utilisation de ressources qui sont ensuite inclus dans l’une des catégories suivantes : court terme, long terme, douleur chronique et handicap. Une fois encore, les facteurs personnels et environnementaux modifient l’impact de la cervicalgie dans chacun de ces domaines.

1.1.1.5. Dysfonction des muscles cervicaux

L’altération du contrôle neuromusculaire en lien avec les cervicalgies non-spécifiques résulte d’un mécanisme qui n’est pas encore clairement défini, mais qui présente un aspect multifactoriel (O’Leary,

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Falla & Jull, 2011). Plusieurs études démontrent que les patients souffrant de cervicalgies présentent des déficits de force isométrique et d’endurance au niveau des muscles cervicaux (fléchisseurs et extenseurs) et cranio-cervicaux (fléchisseurs) (Jull, Sterling, Falla, Treleaven & O'Leary, 2008). Cette modification de l’activité des muscles fléchisseurs cervicaux profonds retrouvée lors d’une cervicalgie amène à une réorganisation de la stratégie motrice de la région. En effet, Falla et al. (2004) signalent que malgré une augmentation linéaire de l’amplitude EMG des muscles fléchisseurs cervicaux profonds mesurée lors du test de flexion crânio-cervicale (TFCC), cette activité est inférieure chez des patients avec cervicalgies en comparaison avec un groupe contrôle. Lors du même test, la tendance montre que l’amplitude EMG des muscles fléchisseurs cervicaux superficiels (sterno-cléido-mastoïdiens et scalènes antérieurs) est plus importante dans le groupe cervicalgie en comparaison avec le groupe contrôle.

Cela est donc clairement énoncé que le contrôle moteur cervical est altéré lors d’une cervicalgie avec principalement une activité augmentée des muscles superficiels pour pallier à une altération des muscles profonds.

1.1.2. Dyskinésie scapulaire

1.1.2.1. Définition

La dyskinésie scapulaire est une altération de la cinématique normale de la scapula (Kibler, Ludewig, McClure, Uhl, & Sciascia, 2009). Ces mêmes auteurs précisent une différence notoire entre deux termes très proches : dyskinesia et dyskinesis. Le premier se réfère à une altération de la mobilité active de la scapula en raison d’une altération de certaines voies neurologiques efférentes. Le second terme regroupe l’ensemble des causes provoquant une altération de la cinématique scapulaire (Kibler et al.).

Comme le synthétisent très bien Kibler et al. (2013) dans le consensus du « Scapular Summit 2013 », ces causes sont très diverses et peuvent provenir de nombreuses structures. Premièrement, la cause peut avoir une origine osseuse, telle qu’une pseudarthrose de la clavicule ou une importante cyphose thoracique (Kibler et al., 2012). Elle peut aussi être d’origine articulaire, telle qu’un dérangement interne gléno-huméral, une arthrose acromio-claviculaire ou une importante instabilité acromio-claviculaire. La composante nerveuse a quant à elle sa part de responsabilité dans des cas de radiculopathies cervicales, de paralysies des nerfs long thoracique ou spinal accessoire (Kibler et al., 2012). Finalement, il peut s’agir d’une atteinte musculaire, à l’image de problématiques musculaires intrinsèques (Ludewig & Cook, 2000) ou d’hypoextensibilité du petit pectoral entre autres (Borstad & Ludewig, 2005). La contribution musculaire possède une grande importance dans une situation de dyskinésie scapulaire et se trouve être l’élément causal le plus investigué (Ludewig & Reynolds, 2009).

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En somme, les sources de la dyskinésie scapulaire sont très diverses et ceci justifie une grande panoplie de techniques d’intervention.

1.1.2.2. Évaluation

L’évaluation de la dyskinésie scapulaire peut se faire à l’aide de tests d’altération de symptômes (test de repositionnement scapulaire, test de rétraction scapulaire ou test d’assistance scapulaire), d’un testing musculaire manuel, d’une évaluation de la posture, d’une évaluation de l’hypoextensibilité du muscle petit pectoral et d’une examination d’une éventuelle rétraction capsulo-ligamentaire postérieure de l’articulation gléno-humérale (Kibler et al. 2009).

La recommandation énoncée lors du Scapular Summit 2009 pour mettre en évidence une dyskinésie scapulaire est de pratiquer le scapular dyskinesis test (SDTs). Ce dernier consiste à évaluer visuellement la présence ou non de dysrythmie ou de décollement de la scapula, éléments caractéristiques de la dyskinésie scapulaire, lors de l’élévation des membres supérieurs avec différents poids (McClure, Tate, Kareha, Irwin, & Zlupko, 2009). Les items spécifiques relevés par les auteurs pour identifier une dysrythmie sont une élévation prématurée ou excessive de la scapula, une protraction de celle-ci, un manque de fluidité, des saccades lors de l’élévation/abaissement du bras ou une sonnette médiale rapide lors de l’abaissement du bras. Le décollement est défini par une postériorisation des bords médial et/ou inférieur de la scapula par rapport au grill costal postérieur. Les évaluateurs sont tenus d’identifier le mouvement et la position de la scapula par rapport au thorax et de ne pas se focaliser sur une comparaison avec le côté controlatéral (Tate, McClure, Kareha, Irwin, & Barbe, 2009). Le test permet finalement de déterminer si oui ou non une dyskinésie scapulaire est présente chez l’individu (Uhl, Kibler, Gecewich, & Tripp, 2009).

En somme, le SDT est le test privilégié pour l’évaluation de ce syndrome et il demande une observation méticuleuse de la part de l’évaluateur.

Scapular dyskinesis test

Tate et al. (2009) ont évalué la validité du SDT en comparant les données cinématiques d’un tracker électromagnétique 3D, gold standard pour la mesure de positions dans l’espace, chez des individus « sains » et d’autres présentant une dyskinésie scapulaire évidente d’après le SDT. Ils ont ainsi fait ressortir des diminutions significatives de la sonnette latérale de la scapula et de l’élévation de la clavicule et une augmentation significative de la protraction de la clavicule dans le groupe identifié par le SDT comme présentant une dyskinésie scapulaire par rapport au groupe contrôle (p=0.001). De plus, une étude menée par Uhl et al. (2009) a permis de définir une sensibilité du SDT de 74% et une spécificité de 30%.

En comparaison avec la validité du test, la fiabilité de ce test est relativement bonne. En effet, la fiabilité inter-évaluateurs est modérée à bonne avec un coefficient Kappa entre 0,49 et 0,64 selon une

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étude menée par Huang, Huang, Wang, Tsai & Lin (2014), et la proportion d’accord se situe ainsi entre 68 et 83%. La difficulté d’obtenir un outil d’évaluation avec une bonne validité repose peut-être sur le fait que la dyskinésie scapulaire regroupe des altérations de positions et de mouvements scapulaires très divers. Cela en fait un syndrome et cette complexité rend la mise en place d’un outil d’évaluation à la fois fiable et valide, et surtout adapté au milieu clinique, très difficile (Wright, Wassinger, Frank, Michener & Hegedus, 2012).

Les données métrologiques du SDT sont peu concluantes, c’est pourquoi des outils mesurant l’activité musculaire (électromyographie et IRM fonctionnelle) ou les déplacements cinématiques de la scapula (Imagerie 3D) sont préférés dans le milieu de la recherche par volonté de précision.

1.1.2.3. Epidémiologie

Dans un premier temps, il est important de préciser que la dyskinésie scapulaire n’est pas nécessairement corrélée à des douleurs. En effet, Kibler et al. (2013) soulignent que dans une population d’athlètes de lancer, il y a autant d’individus qui présentent des anomalies de la cinématique scapulaire dans le groupe d’individus symptomatiques (douleurs d’épaules dans ce cas) versus le groupe d’athlètes asymptomatiques. Il existe malheureusement peu de notions de prévalence de dyskinésie scapulaire parmi la population générale. Cependant, il est possible de trouver certains chiffres dans la littérature, bien que très hétérogènes. Uhl et al. (2009) présentent des chiffres très différents concernant la population asymptomatique. En effet, elle compare un groupe asymptomatique (groupe 1) à un groupe présentant des douleurs d’épaule (groupe 2) lors de la flexion et de l’élévation dans le plan de la scapula. L’évaluation repose, d’une part sur l’observation de cliniciens et d’autre part sur les données issues de capteurs électromagnétiques (éléments d’un outil de mesure de la cinématique 3D, the Flock of Birds). Ainsi, la prévalence de dyskinésie scapulaire s’élève à 77% dans le groupe 1 et à 76% dans le groupe 2 lors de l’élévation dans le plan de la scapula, alors qu’elle est de 71% dans les deux groupes pour la flexion.

La grande variabilité des valeurs inter-études est sans doute due à la multitude de techniques d’évaluation utilisées pour décrire la dyskinésie scapulaire et la difficulté à définir objectivement si oui ou non l’individu présente une dyskinésie scapulaire. En effet, comme mentionné plus tôt, la dyskinésie scapulaire est un syndrome, ce qui implique une importante complexité lors de la pose de son diagnostic.

1.1.2.4. Incidence sur les régions environnantes

La scapula a un rôle très important dans la fonction du quadrant supérieur de par sa stabilité et sa mobilité. Premièrement, une bonne stabilité de la scapula permet de transférer de manière optimale la force générée par la région abdominale et les membres inférieurs aux membres supérieurs (Kibler et al., 2012). Autrement dit, la stabilité de la scapula permet un point fixe offrant un ancrage idéal aux muscles moteurs des membres supérieurs qui leur garantit une meilleure efficacité, et permet en

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parallèle le transfert de l’énergie produite par les quadrants inférieurs. Ensuite, sa mobilité dans les différents plans lui permet d’accompagner la tête humérale dans les différents mouvements des membres supérieurs et garantit ainsi une congruence optimale de l’articulation gléno-humérale (Kibler et al.). Enfin, ses rôles de mobilité et d’ancrage sont indissociables à la bonne fonction de muscles moteurs de la région cervicale (Cools et al., 2013).

Les problématiques d’épaules en lien avec la dyskinésie scapulaire ont déjà été très documentées. Cools, Declercq, Cambier, Mahieu et Witvrouw (2006) ont mis en évidence un changement de l’activité intramusculaire des différentes portions du trapèze chez des athlètes présentant un conflit sous-acromial du côté atteint et non du côté controlatéral. En effet, ils signalent entre autre une diminution de l’activité du trapèze inférieur lors de l’abduction contrairement à l’activité augmentée du trapèze supérieur. Ils ont aussi mesuré une diminution de l’activité musculaire du dentelé antérieur chez des individus présentant cette pathologie d’épaule. Cet élément pourrait expliquer une diminution de la sonnette latérale et de la rotation latérale de la scapula qui sont des fonctions du dentelé antérieur (Ludewig & Cook, 2000). Une revue systématique de la littérature avance les mêmes conclusions à propos de l’activité de ces différents muscles scapulo-thoraciques, tout en précisant que les résultats ont un niveau d’évidence modéré (Struyf et al., 2014). Des conclusions similaires ont été énoncées pour d’autres pathologies d’épaule, dont l’instabilité gléno-humérale qui a aussi été mise en lien avec une altération de l’activité musculaire de ces muscles (Ludewig & Cook). Ils décrivent aussi une diminution de la sonnette latérale de la scapula chez ces individus.

Ainsi, l’altération de l’activité de certains muscles périscapulaires chez des patients présentant une dyskinésie scapulaire a été fréquemment décrite. Comme le mentionnent Kibler et al., « la dyskinésie scapulaire est due en grande partie à l’altération de l’activité, de l’extensibilité ou de la balance musculaire » [Traduction libre] (2013, p.2). Bien qu’il faille prendre cet avis d’experts avec précaution, cette mention permet de supposer la présence clinique d’une dyskinésie scapulaire au vu de données présentant une altération de l’activité musculaire des muscles mentionnés plus haut.

Par opposition aux pathologies d’épaules, les recherches mettant en évidence un lien éventuel entre la dyskinésie scapulaire et les cervicalgies sont rares. Pourtant, ces régions sont proches et font toutes deux partie du quadrant supérieur. Il existe de la littérature qui décrit les interactions entre ces régions, en particulier leur activité électromyographique chez des individus sains (Cools, Witvrouw, DeClercq, Daneels, & Cambier, 2003), des individus présentant des pathologies d’épaule (Ludewig & Cook, 2000) et d’autres souffrant de cervicalgies. En effet, la présence de cervicalgies a déjà été mise en relation avec une altération de l’activité du trapèze inférieur lors d’activités impliquant le membre supérieur (Falla, Farina, Dahl & Graven-Nielsen, 2007). D’après une revue de 2004, l’activité altérée des muscles axio-scapulaires, associée à une mauvaise position de la scapula, induit une importante contrainte sur le rachis cervical (Jull, Kritjansson & Dall’Alba, 2004). Une activité ectopique de la

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scapula pourrait donc créer ou maintenir une altération de la fonction cervicale et avoir un effet sur la chronicité des cervicalgies.

Le lien entre pathologies d’épaules et dyskinésie scapulaire déjà objectivé et d’autres récentes découvertes motivent la recherche d’un lien entre dyskinésie scapulaire et cervicalgies.

1.1.2.5. Muscles sélectionnés

Les muscles sélectionnés pour cette revue de la littérature sont le trapèze inférieur et le dentelé antérieur. L’étude de ces muscles démontre un intérêt pour différentes raisons. Premièrement, ils ont tous deux une insertion sur la scapula. Ensuite, ils contribuent à assurer certaines fonctions scapulaires, propres à sa position et à son mouvement, qui sont déficitaires lors de la mise en évidence d’une dyskinésie scapulaire. Les fonctions du dentelé antérieur au niveau de la scapula sont les suivantes : sonnette latérale, tilt postérieur, rotation larérale, stabilisation du bord médial et de l’angle inférieur et donc prévention du tilt antérieur (Escamilla, Yamashiro, Paulos, & Andrews, 2009). Le trapèze inférieur est responsable de l’abaissement, l’adduction et la sonnette latérale de la scapula.

Deuxièmement, ces muscles, n’ont pas d’insertion sur la région cervicale. Ce point est important car il permet de réduire la probabilité qu’une altération d’activité de ces muscles soit due à un changement de pattern musculaire adaptatif à des stimuli douloureux qui serait une source de biais (Hodges & Richardson, 1999). Ces muscles ont donc été choisis pour des raisons anatomiques et fonctionnelles.

1.1.3. Outils de mesure de l’activité musculaire

1.1.3.1. Activité musculaire : définition

D’un point de vue physiologique, une contraction musculaire se fait grâce au couplage excitation-contraction. L’élément initial de ce processus de contraction est l’arrivée d’un potentiel d’action (PA) provenant des fibres nerveuses périphériques qui innervent le muscle en question. Cette stimulation électrique va entraîner le déclenchement d’une multitude de mécanismes physiologiques dont la libération du neurotransmetteur acétylcholine, la libération de calcium par le reticulum sarcoplasmique sur les myofilaments, la formation de ponts entre actine et myosine et, finalement, la génération de force et de mouvement (Lieber, 2002).

Pour qu’un muscle génère de la force, il faut que ce processus soit reproduit simultanément dans une multitude de sarcomères. Une fois que la fréquence des PAs dépasse environ 100Hz, la fibre se tétanise (ne se relaxe pas) et l’enregistrement de l’activité myoélectrique n’indique qu’une longue contraction aboutissant à un plateau. Enfin, la force maximale est atteinte lorsque la fréquence de PAs est maximale et que la totalité des fibres musculaires est contractée (Lieber, 2002).

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L’activité musculaire désigne l’activité électrique transmise par le motoneurone à la fibre musculaire. Cette activité est la plupart du temps mesurée à l’aide d’un appareillage électromyographique, mais d’autres méthodes de mesures sont aussi valides.

1.1.3.2. Électromyographie

En vue de mesurer les patterns d’activation musculaire lors d’activités fonctionnelles, l’électromyographie est l’instrument de mesure le plus fiable (Hackett, Reed, Halaki & Ginn, 2014). L’électromyogramme mesure l’activité musculaire émise par une fibre musculaire lors de la réception d’un signal électrique, à l’aide d’un récepteur fonctionnant comme une antenne placée à proximité de l’emplacement à évaluer. Les électrodes peuvent être intramusculaires ou superficielles. Les PAs mesurés lors d’une contraction par une électrode intramusculaire standard caractérisent l’activité d’environ 5-12 fibres musculaires dans un rayon de 0.5mm autour du dispositif (Michell, 2013). Du fait que cette électrode relève l’activité électrique de l’ensemble des fibres musculaires à sa proximité, il est possible d’intégrer ces valeurs et de quantifier l’activité électrique locale du muscle en question. Ainsi, ces données permettent de définir quand les fibres musculaires sont activées et dans quelle proportion. Il est possible, bien qu’imprécis, d’évaluer la force musculaire à partir de données électromyographiques (EMG), en particulier lors de contractions isométriques ou lors de contractions purement concentriques ou excentriques (Lieber, 2002).

L’une des forces de l’évaluation de l’activité musculaire à l’aide de cet outil est la possibilité de mesurer l’activité musculaire en temps réel.

1.1.3.3. IRM fonctionnelle

Cette technique est un outil de mesure privilégié et se trouve souvent utilisée pour mettre en évidence certains éléments anatomiques. En effet, outre le fait que la résolution de ce type d’imagerie est excellente et qu’elle est non invasive, l’IRM fonctionnelle, comme son nom l’indique, permet de mesurer des paramètres physiologiques consécutifs au mouvement (Cagnie et al., 2011).

Le procédé repose sur la mesure de la concentration d’eau présente dans le muscle. En simplifiant certains principes physiques, le procédé est le suivant : l’individu est installé dans un champ magnétique, qui a pour effet de placer l’ensemble de ses protons, (présents majoritairement dans les fluides intracellulaires), dans la direction des lignes de champ grâce à leurs magnétisations respectives. Ainsi, ces protons se trouvent alignés dans un niveau de faible énergie, qui est le niveau énergétique préférentiel qu’ils tenteront de retrouver dès que possible. Une radiofréquence est par la suite appliquée, ce qui a comme conséquence de modifier la phase de ces protons pour les placer dans une conformation de plus haute énergie ; ils sont déphasés. Du fait que ces protons sont contrariés par la situation, ils vont libérer une énergie excédentaire, phénomène appelé « relaxation », pour rejoindre l’alignement initial. Ces différences d’énergie sont mesurées et en particulier le temps de relaxation T2. En l’occurrence, de manière à faire de l’imagerie, ce temps T2 a de l’intérêt car il est sensible au

(17)

temps de relaxation des fluides présents dans les muscles et il est communément admis qu’il est corrélé aux processus biochimiques relatifs à l’activité musculaire (Cagnie et al., 2011). Enfin, le changement de l’intensité du signal post-effort est dépendant du mode de contraction, de la durée et de l’intensité de l’exercice (Jenner, Foley, Cooper, Potchen, & Meyer, 1994).

Pratiquement, la procédure d’examen consiste à faire une mesure pré- et post-effort, en prêtant attention à mesurer immédiatement après l’exercice le niveau de relaxation et à calculer ensuite le temps de relaxation T2 (Cagnie et al., 2011). L’IRM fonctionnelle permet de diagnostiquer de nombreuses dysfonctions métaboliques ou neuromusculaires dans des domaines tels que la médecine du sport ou la réhabilitation. Son haut niveau de résolution permet de mesurer un pattern musculaire, l’intensité de l’activation d’un certain muscle, ainsi que de détecter le taux d’activité de compensation assurée par un autre muscle en cas de faiblesse (Patten, Meyer, & Fleckenstein, 2003). Enfin, certains auteurs relèvent la possibilité d’utiliser l’IRM fonctionnelle dans le but d’obtenir un suivi lors de la réadaptation, en matière de force ou de contrôle neuromusculaire (Akima al.,1999).

Fisher, Meyer, Adams, Foley et Potchen (1990) ont démontré que les valeurs de relaxation T2 post-effort du tibial antérieur sont linéairement corrélées aux forces générées lors de l’exercice (r=0.87). D’autres auteurs supposent une corrélation non linéaire (Patten et al., 2003) et ceci serait dû aux propriétés de la mesure T2. En effet, Cagnie et al. (2011) font référence au fait que les processus physiologiques liés à la contraction musculaire induiraient un effet plafond à des intensités élevées d’exercice. L’outil serait donc plus sensible pour des niveaux d’activité modérée. La fiabilité inter-évaluateur est élevée (r=0.87 à 0.94) et la reproductibilité de la mesure lui confère donc une grande force (Cagnie et al., 2007). De plus, l’IRM fonctionnelle a l’avantage d’être rapide d’utilisation et permet de faire un suivi diagnostic rapide et non invasif (Patten et al.).

En comparaison avec la technique EMG, l’IRM prélève une mesure de manière non invasive pour déterminer l’activité isolée de muscles situés en profondeur. En effet, lors de la mesure à l’aide de capteurs EMG superficiels, le « bruit » de l’activité électrique des muscles environnants biaise les valeurs EMG d’activité du muscle profond visé (Stokes, Henry, & Single, 2003). L’IRM fonctionnelle a par contre le défaut de ne pas pouvoir mesurer l’activité musculaire en temps réel.

1.2. PROBLÉMATIQUE

Comme mentionné précédemment, d’après Hoy et al. (2014), la cervicalgie touche une part non négligeable de la population (4.9%) et 30% des personnes présentant cette atteinte se trouvent dans un état chronique (Bovim et al., 1994, cité dans Childs et al., 2008). En consultant la littérature, une réorganisation de la stratégie motrice de la région cervicale est retrouvée chez les patients cervicalgiques (Falla et al., 2004). Il existe en effet beaucoup d’études à ce sujet, mais toujours en lien avec des muscles cervicaux. Cependant, Castelein et al. (2015) affirment que lors d’une cervicalgie, il n’y a pas uniquement une implication du système musculo-squelettique cervical.

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En effet, Cagnie et al. (2014) décrivent une association entre l’altération de la fonction des muscles axio-scapulaires et la cervicalgie. Parmi ces muscles, se trouvent le dentelé antérieur et les trois portions du trapèze, qui peuvent être impliqués lors d’une dyskinésie scapulaire. Cette thématique est actuelle, en effet, la 2ème conférence de consensus internationale sur la scapula s’est déroulée à Lexington, Kentucky en 2013 (Kibler et al., 2013). De par sa localisation et son rôle dans le complexe de l’épaule, beaucoup d’études ont été réalisées en lien avec des pathologies de l’épaule et il est aujourd’hui évident que la dyskinésie scapulaire est à prendre en compte lors du traitement de cette région (Cools et al., 2013).

En revanche, il n’existe que très peu de littérature mettant en relation la dyskinésie scapulaire avec les cervicalgies, malgré la proximité de ces deux régions. De ce fait, il semble pertinent d’évaluer le lien entre l’activité des muscles axio-scapulaires et les cervicalgies. Plus particulièrement, il est intéressant de prendre en compte des muscles n’ayant pas d’insertion sur le rachis cervical car une littérature déjà abondante existe à ce sujet.

1.2.1. Objectif de recherche

L’objectif de ce travail est d’évaluer le lien entre l’activité des muscles stabilisateurs de la scapula et les cervicalgies à l’aide d’une revue de la littérature révélant l’activité musculaire du trapèze inférieur et du dentelé antérieur chez des patients souffrant de cervicalgies non-spécifiques à l’aide de l’EMG et de l’IRM fonctionnelle.

1.2.2. Question de recherche

La problématique exposée ci-dessus et l’objectif de recherche mènent donc à la question suivante : Quelle relation existe-t-il entre l’activité musculaire du trapèze inférieur et du dentelé antérieur et les cervicalgies non-spécifiques ?

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2. MÉTHODOLOGIE

2.1. DESIGN

Cette étude est une revue narrative de la littérature portant sur des articles de type quantitatif. Les recherches ont été effectuées dans les bases de données Pubmed (médecine et sciences biomédicales) et CINHAL (sciences de la santé, soins infirmiers, santé publique et médecine).

2.2. CRITÈRES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION

Les critères ci-dessous ont été formulés pour répondre à la question de recherche.

Critères d’inclusion Critères d’exclusion

Cervicalgie non-spécifique Cervicalgie avec « drapeaux rouges » et/ou lors de fibromyalgie et/ou suite à un

traumatisme

Chronique (>3mois) Aigüe et subaigüe (<3mois) Population d’hommes et de femmes

majeurs

Enfants

Muscles axio-scapulaires Muscles avec insertion sur le rachis cervical

Données EMG et IRM fonctionnelle Données cliniques Tableau 1 Critères d’inclusion et d’exclusion

(20)

2.3. STRATÉGIE DE RECHERCHE

Afin de cibler au mieux les articles correspondant à la question de recherche, une liste de mots-clés et descripteurs pour les deux bases de données retenues a été établie grâce au tableau ci-dessous. Ce dernier a permis de construire une équation de recherche à l’aide des opérateurs boléens « AND » entre les différentes thématiques et « OR » à l’intérieur d’une même thématique. Les équations de recherche (Annexe I) ont été lancées dans leur base de données respective.

Thématique Mots-clés Descripteurs

Cervicalgie Neck pain

Mechanical neck pain Cervicalgia

Neck pain

Muscles axio-scapulaires Serratus anterior Lower trapezius

Serratus Anterior Muscles Trapezius Muscles Superficial back muscles Back muscles

Activité musculaire Electromyography, EMG

Functional magnetic resonance imaging

Muscle activity

Electromyography

Magnetic Resonance Imaging

Scapula Scapular dyskinesis

Scapular orientation Scapular motion

Scapula Tableau 2 Mots-clés et descripteurs

(21)

2.4. PROCESSUS DE RECHERCHE

Les articles issus des recherches dans Pubmed et CINHAL ont été triés en trois étapes successives. 1) L’utilisation en ligne du logiciel Endnote a permis d’éliminer les doublons.

2) Un deuxième tri a été effectué grâce à la lecture des titres et des abstracts, selon les critères d’inclusion et d’exclusion mentionnés précédemment.

3) Le dernier tri s’est fait grâce à la lecture intégrale des articles.

Les étapes 2 et 3 ont été effectuées par deux évaluateurs indépendants et les résultats de ce travail ont été confrontés. Les divergences ont été discutées et la sélection finale d’articles est unanime.

2.5. EXTRACTION DES DONNÉES

L’extraction des données a été réalisée à l’aide d’une fiche de lecture inspirée de celle créée par de Balmann et Lagadec (2011) (Annexe II). Cette dernière a été remplie pour chaque article par l’un ou l’autre des 2 auteurs. Puis, après avoir pris connaissance du travail de l’autre auteur, une discussion a été menée lorsque des points étaient peu clairs pour finalement aboutir aux fiches de lecture finales.

(22)

3. RÉSULTATS

Ce chapitre comporte premièrement la grille de qualité et les scores obtenus par les différentes études. Par la suite, seront présentés un tableau descriptif ainsi que l’analyse des populations et des différentes tâches expérimentales. Finalement, les résultats seront synthétisés pour chaque muscle, c’est-à-dire le trapèze inférieur et le dentelé antérieur.

3.1. GRILLE DE QUALITÉ

Les 5 articles sélectionnés ont été analysés à l’aide de la grille du Joanna Briggs Institute pour études cas-témoins ou cohorte, JBI-MAStARI (Meta Analysis of Statistics Assessment and Review Instrument) (Annexe III). Cette grille comporte 9 items auxquels il est possible de répondre « oui », « non », « peu clair » ou « non applicable ». Les résultats des différentes études ont été comptabilisés de la manière suivante : oui=1 ; non=0, peu clair=0.5, non applicable (N/A) et sont présentés dans les annexes (Annexe IV). Il est important de souligner qu’un même item (6. Suivi sur une période suffisante) n’a pu être appliqué à aucune étude. L’item 6 est évaluable seulement lorsqu’il s’agit d’études avec un suivi de la population alors que les cinq études proposent un design différent. Cette démarche a permis de conserver tous les articles et leur qualité sera analysée plus en détails dans la discussion.

Tableau 3 Présentation des scores obtenus par les différents articles pour la grille

Szeto et al. (2005) Helgadottir et al. (2011) Sheard et al. (2012) Zakharova-Luneva et al. (2012) Wegner et al. (2010) Score obtenu (Total : 9 pts) 7 7 6,5 7 7 Items N/A 1 1 1 1 1

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1 7

3

.2

.

A

N

A

L

Y

S

E

D

E

S

C

R

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T

IV

E

T a b le a u 4 D es cr ip ti o n d es é tu d es ( N D I : N ec k D is ab il it y I n d ex , W A D : W h ip la sh A ss o ci at ed D is o rd er , W R N U L D : W o rk -r el at ed n ec k a n d u p p er l im b d is o rd er ) A u te u rs N o m b re d ’i n d iv id u s P ro p o rt io n d e fe m m es ( % ) P o p u la ti o n ( âg e m o y en ± d év ia ti o n st an d ar d ) D u ré e d es s y m p tô m es ( g ro u p e ca s) H an d ic ap (s co re m o y en ± d év ia ti o n s ta n d ar d ) S ze to e t al . (2 0 0 5 ) n = 4 3 1 0 0 1 g ro u p e W R N U L D ( 3 6 ± 4 .6 ) 1 g ro u p e co n tr ô le ( 3 1 .3 ± 7 .2 ) > 3 m o is au co u rs d e la d er n iè re an n ée , p ré se n ts l es 7 j o u rs p ré cé d en ts l ’é v al u at io n N o n é va lu é H el g ad o tt ir e t al . (2 0 1 1 ) n = 7 2 8 7 .5 1 g ro u p e ce rv ic al g ie ( 3 5 ± 8 ) 1 g ro u p e W A D ( 3 3 ± 1 0 ) 1 g ro u p e co n tr ô le ( 3 0 ± 8 ) > 6 m o is 2 9 ± 1 0 /1 0 0 a u N D I S h ea rd e t al . (2 0 1 2 ) n = 2 0 6 0 1 g ro u p e ce rv ic al g ie a v ec s ig n es d e d y sf o n ct io n s ca p u la ir e (2 8 .2 ± 5 .3 ) 1 g ro u p e co n tr ô le ( 2 4 .9 ± 3 .2 ) > 3 m o is ≥ 1 0 /1 0 0 a u N D I M o ye n n e et D S n o n sp éc if s Z ak h ar o v a-L u n ev a et al . (2 0 1 2 ) n = 3 8 6 6 1 g ro u p e ce rv ic al g ie a v ec s ig n es d e d y sf o n ct io n s ca p u la ir e (2 7 .4 ± 7 .0 ) 1 g ro u p e co n tr ô le ( 2 4 .9 ± 6 .7 ) > 3 m o is 2 0 .2 ± 5 .5 /1 0 0 a u N D I W eg n er e t al . (2 0 1 0 ) n = 3 8 6 6 1 g ro u p e ce rv ic al g ie a v ec s ig n es d e d y sf o n ct io n s ca p u la ir e ( 2 7 .2 ± 6 .9 ) 1 g ro u p e sa n s d o u le u r ( 2 4 .8 ± 6 .6 ) > 3 m o is s u r u n e d u ré e d e 1 2 m o is 2 0 .2 ± 5 .5 /1 0 0 a u N D I

(24)

Szeto, Straker & O’Sullivan, (2005) Population

Cette étude ciblait des femmes souffrant d’atteintes de la nuque et des membres supérieurs consécutivement à leur travail (WRNULD). Elles étaient toutes droitières, excepté une gauchère dans le groupe contrôle. Les individus ayant subi des traumatismes ou des chirurgies d’un membre supérieur ou de la région cervicale ont été exclus. Enfin, le groupe contrôle ne devait pas avoir éprouvé d’inconfort durant la semaine précédant l’évaluation et peu ou pas d’inconfort le jour de l’évaluation.

Tâche expérimentale

Après une procédure de normalisation, les sujets ont réalisé une tâche d’une heure de dactylographie sur ordinateur, après adaptation de leur poste de travail de manière à avoir une « bonne posture », d’après des recommandations d’utilisation d’un ordinateur (Kroemer & Grandjean, 1997 ; Chaffin, Andersson & Martin, 1999, cités dans Szeto, Straker & O’Sullivan, 2005). La mesure EMG a été enregistrée sur une minute à 5 moments différents (5ème, 20ème, 35ème, 50ème et 60ème minutes). Une activité significativement supérieure de tous les muscles testés (érecteurs du rachis cervical, trapèzes supérieurs et inférieurs, deltoïdes antérieurs) a été retrouvée du côté droit en comparaison avec le côté gauche dans les deux groupes.

Helgadottir, Kristjansson, Einarsson, Karduna & Jonsson, (2011) Population

La présence ou non de dysfonction cervicale a été évaluée par des physiothérapeutes spécialisés en thérapie manuelle. Le premier groupe comportait des individus avec des cervicalgies d’origine insidieuse qui n’avaient jamais subi d’accident ou de traumatismes de type « coup du lapin » (entorses cervicales). Le deuxième groupe comprenait des individus diagnostiqués d’entorses cervicales de grade II suite à un accident de la route. Finalement, les individus asymptomatiques ne devaient jamais avoir éprouvé de douleurs des régions cervicale et scapulaire.

Le niveau d’activité des participants a été évalué en mettant en évidence l’existence d’une éventuelle pratique sportive de l’individu, la nature de celle-ci ainsi que sa fréquence. Enfin, les critères d’exclusion pour l’ensemble des groupes englobaient la présence de pathologies d’épaules (douleurs, restrictions ou signes de conflit mis en évidence lors de l’examen physique), un traumatisme crânien, une fracture vertébrale, une maladie systémique ou des troubles psychologiques importants.

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Tâche expérimentale

Il a été demandé aux patients de s’asseoir sur une chaise de manière confortable, le sacrum en appui contre le dossier et les pieds parallèles sur le sol. Ils devaient alors réaliser une élévation de l’épaule sur 3 secondes puis un abaissement de l’épaule sur 3 secondes, sans pause au sommet, avec un temps de repos de 3 secondes entre les répétitions. Un métronome (60 coups/minute) a été utilisé pour contrôler la vitesse et une surface verticale était placée sur le côté de manière à maintenir le membre supérieur dans le plan de la scapula, c’est-à-dire 30° antérieurement au plan frontal.

Sheard, Elliott, Cagnie & O'Leary, (2012) Population

Les individus du groupe « cervicalgie » devaient présenter des signes de dysfonction cervicale mise en évidence par une évaluation manuelle (mobilité, compliance tissulaire et provocation de douleur) et des signes de dysfonction scapulaire (décollement du bord médial ou de l’angle inférieur de la scapula) du côté symptomatique. Les participants du groupe contrôle ne devaient ni avoir de passé de cervicalgie, ni présenter de dysfonction des régions scapulaire et/ou cervicale.

Les éléments suivants représentaient des critères d’exclusion pour les deux groupes : les cervicalgies d’origine non musculo-squelettique ou traumatique, des dysfonctions de l’articulation gléno-humérale (conflits ou lésions de la coiffe des rotateurs), des troubles neuronaux influant sur la posture ou le mouvement du complexe de l’épaule, un examen neurologique positif, le suivi d’un entraînement musculaire cervical ou des muscles scapulaires dans les 6 derniers mois, ou enfin, le non-respect des contre-indications liées à l’utilisation d’IRM.

Tâche expérimentale

Tout d’abord, la CVM a été calculée. Puis, lors de la session expérimentale, des images axiales du rachis thoracique ont été prises par IRM fonctionnelle, au repos avant le protocole d’exercice et directement après la réalisation de l’exercice. Ces images ont été prises parallèlement aux disques intervertébraux entre T6 et T10 pour cibler les portions inférieures du dentelé antérieur du côté symptomatique. Pour le protocole d’exercice, les sujets devaient réaliser 3 répétitions d’élévation d’épaule à 20% de CVM de manière isométrique durant 1 minute, séparées d’une pause de 30 secondes à chaque fois. Un feedback visuel placé devant les sujets leur permettait d’être le plus précis possible pour maintenir les 20% de CVM.

Zakharova-Luneva, Jull, Johnston & O'Leary, (2012) Population

Le groupe symptomatique devait présenter des signes de dysfonction cervicale mise en évidence par un examen manuel et des signes de dysfonction scapulaire du côté symptomatique. Cette

(26)

dysfonction scapulaire a été objectivée par une réponse oui/non lors de la recherche d’une altération de la position de la scapula au repos (Uhl et al., 2009).

Une absence de cervicalgie et une absence de dysfonctions cervicale et scapulaire étaient les pré-requis pour faire partie du groupe contrôle. Les critères d’exclusion pour l’ensemble des individus étaient les suivants : des dysfonctions de l’articulation gléno-humérale (conflits ou lésions de la coiffe des rotateurs), influant sur la posture ou le mouvement du complexe de l’épaule, un examen neurologique positif, ou finalement, le suivi d’un entraînement musculaire cervical ou des muscles scapulaires dans les 6 derniers mois.

Tâche expérimentale

L’évaluation portait sur le côté symptomatique ou le plus symptomatique lorsque les symptômes étaient bilatéraux. Après une procédure de standardisation, les sujets ont réalisé 3 tâches standardisées en position debout (flexion, abduction, rotation latérale) à 3 intensités d'effort différentes (CVM, 50% de CVM et 20% de CVM) en utilisant un dynamomètre. Un feedback visuel, des instructions et des encouragements verbaux permettaient aux sujets de maintenir la contraction au pourcentage désiré. Wegner, Jull, O’Leary & Johnston, (2010)

Population

En plus d’une cervicalgie, les membres du groupe symptomatique devaient présenter une dysfonction scapulaire au repos du côté symptomatique. Si les symptômes étaient bilatéraux, le côté le plus symptomatique était désigné pour l’évaluation. Pour faire partie du groupe contrôle, les participants ne devaient pas présenter d’histoire de cervicalgies, ni de traumatismes liés à cette région. Ils étaient de plus tenus d’avoir une « bonne » position scapulaire, symbolisée par une position neutre dans les différents axes de mouvements de la scapula. Le côté qui bénéficiait de la meilleure position scapulaire était désigné comme étant le côté test.

Par opposition, les individus présentant des antécédents de chirurgie de la région cervicale, de cervicalgie d’origine traumatique, un diagnostic de fibromyalgie, une radiculopathie cervicale, un syndrome du tunnel carpien, une maladie systémique, une pathologie du tissu conjonctif, des signes neurologiques ou une pathologie d’épaule étaient exclus de l’étude.

Tâche expérimentale

Les sujets devaient être assis sur une chaise ajustable sans accoudoirs à un bureau standard et pouvaient faire des changements pour être confortables. Des mesures EMG ciblant les 3 portions du trapèze ont été réalisées unilatéralement. Une première mesure EMG au repos a été prise pendant 10 secondes avant la tâche expérimentale. Puis, une mesure EMG de l’activité musculaire a été enregistrée durant cinq minutes de dactylographie.

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2 1

3

.3

.

S

Y

N

T

H

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S

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T

A

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S

T a b le a u 5 R és u lt at s d e la d if fé re n ce d ’a ct iv it é d u d en te lé a n té ri eu r et d u t ra p èz e in fé ri eu r en tr e le s g ro u p es A u te u rs O u ti ls d e m es u re O u tc o m es T âc h e ex p ér im en ta le M u sc le (s ) ét u d ié (s ) D if fé re n ce d ’a ct iv it é en tr e le s 2 g ro u p es ? C o m m en ta ir es S ze to e t al . (2 0 0 5 ) E M G d e su rf ac e A ct iv it é m u sc u la ir e D ac ty lo g ra p h ie s u r o rd in at eu r T ra p èz e in fé ri eu r N o n : p = 0 .8 5 9 H el g ad o tt ir e t al . (2 0 1 1 ) E M G d e su rf ac e D éb u t d e l’ ac ti v it é m u sc u la ir e (1 ) D u ré e d e l’ ac ti v it é m u sc u la ir e (2 ) E lé v at io n e t ab ai ss em en t d e l’ ép au le D en te lé a n té ri eu r O u i : p < 0 .0 5 ( 1 ) et p < 0 .0 2 ( 2 ) (1 ) re ta rd ée (2 ) p lu s co u rt e T ra p èz e in fé ri eu r N o n : p > 0 .0 5 S h ea rd e t al . (2 0 1 2 ) IR M f o n ct io n n el le D u ré e d u t em p s d e re la x at io n T 2 p ré e t p o st ex er ci ce , re p ré se n ta n t l’ ac ti v it é m u sc u la ir e (1 ) E lé v at io n d ’é p au le D en te lé a n té ri eu r O u i : p = 0 .0 2 (1 ) p lu s lo n g u e Z ak h ar o v a-L u n ev a et a l. (2 0 1 2 ) E M G d e su rf ac e In te n si té d e l’ ac ti v it é m u sc u la ir e A B D , R L e t F L d ’é p au le T ra p èz e in fé ri eu r O u i : p < 0 .0 2 5 ( 1 ) et p < 0 .0 3 4 ( 2 ) L o rs d e l’ A B D ( 1 ) et d e la R L ( 2 ), m ai s p as la F L W eg n er e t al . (2 0 1 0 ) E M G d e su rf ac e In te n si té d e l’ ac ti v it é m u sc u la ir e D ac ty lo g ra p h ie s u r o rd in at eu r T ra p èz e in fé ri eu r O u i : p = 0 .0 3

(28)

3.3.1. Trapèze inférieur

Lors d’une tâche standardisée d’une heure sur ordinateur, Szeto et al. (2005) ont démontré qu’il n’y avait pas de différence significative intergroupe de l’activité du trapèze inférieur. En revanche, lors d’une tâche similaire durant 5 minutes, Wegner et al. (2012) ont mis en évidence que l’augmentation d’activité du trapèze inférieur retrouvée dans les deux groupes était significativement inférieure dans le groupe « cervicalgie » par rapport au groupe contrôle (p=0.03).

L’étude menée par Helgadottir et al. (2012), n’a pas mis en évidence de différence significative quant au début ou à la durée d’activité du trapèze inférieur lors d’une tâche analytique dynamique. En revanche, lors d’une mesure de tâche analytique isométrique, l’activité du trapèze inférieur était significativement plus élevée lors de l’abduction (p<0.025) et de la rotation latérale (p<0.034) chez les patients cervicalgiques présentant des signes de dysfonction scapulaire que chez les individus du groupe contrôle (Zakharova-Luneva et al., 2012)

En conclusion, le trapèze inférieur présente une altération de son activité uniquement dans les populations cervicalgiques présentant des signes de dysfonction scapulaire et en particulier lors de tâches isométriques.

3.3.2. Dentelé antérieur

Helgadottir et al. (2011) ont mis en évidence un retard significatif pour le début d’activité musculaire du dentelé antérieur (p<0.05) ainsi qu’une durée d’activité significativement plus courte (p<0.02), lors d’une tâche dynamique, dans le groupe cervicalgie par rapport au groupe contrôle.

L’étude de Sheard et al. (2012) a permis de révéler des informations quant à l’activité du dentelé antérieur au niveau de son insertion sur le bord médial de la scapula grâce à l’IRM fonctionnelle. Tout d’abord, les valeurs du temps de relaxation T2 étaient significativement plus hautes dans le groupe « cervicalgie » en comparaison avec le groupe contrôle au niveau de mesure T6 uniquement (p=0.02). Enfin, cette étude a permis de mettre en évidence l’augmentation progressive de l’activité musculaire des différentes portions du dentelé antérieur en allant de crânial vers caudal chez des individus sains. Cette graduation d’activité est absente dans le groupe « cervicalgie ».

En somme, ces études ont permis d’identifier un changement de l’organisation temporelle de l’activité du dentelé antérieur chez des individus atteints de cervicalgies et une différence du pattern d’activité de ce muscle chez des sujets sains lors de l’élévation du membre supérieur.

(29)

4. DISCUSSION

Dans ce chapitre, une interprétation des résultats sera exposée, notamment en lien avec le type d’étude des différents articles, les résultats de la grille de qualité et les données concernant la population, la tâche expérimentale, les outils de mesure et les outcomes. Les limites et points forts de ce travail seront par la suite présentés et ce dernier sera alors mis en lien avec la littérature et la clinique. Finalement, des pistes de recherche future seront proposées.

4.1. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

4.1.1. Types d’études

Dans sa pyramide des niveaux de preuve, le Centre Cochrane Français (2011a) désigne les revues systématiques et les méta-analyses comme les études ayant le meilleur niveau de preuve scientifique, étant donné que ce sont des synthèses de la littérature. Il est ensuite énoncé que le type d’étude idéal pour répondre à une question étiologique, comme c’est le cas dans les 5 études incluses dans ce travail, serait, dans l’ordre, l’essai contrôlé randomisé, l’étude cohorte puis l’étude cas-témoins.

Uniquement des études de type cas-témoins ont été utilisées pour répondre à la question de recherche. En effet, de par la thématique relativement récente, il n’existe actuellement pas d’étude cohorte à ce sujet. Les études cas-témoins permettent par ailleurs d’avoir des résultats rapidement et à moindre coût, tout en nécessitant un nombre inférieur de sujets en comparaison avec une étude longitudinale.

Le niveau de preuve de ces 5 études correspond donc au niveau 3 d’après la Haute Autorité de Santé (HAS) (2013). Les études cas-témoins sont en lien direct avec un faible niveau de preuve scientifique (grade C pour les recommandations).

4.1.2. Qualité méthodologique

Comme déjà dit précédemment, la qualité de toutes les études a été évaluée au moyen de la grille JBI-MAStARI pour étude cohorte/cas-témoins. Parmi les cinq études incluses dans ce travail, quatre ont obtenu 7 points et une a obtenu 6,5 points, sur un total de 8 points après ajustement du score total. Cela démontre donc une bonne qualité. En analysant en détail les différents items, il est possible de remarquer que toutes les études sont bien menées. En revanche, quatre études sur cinq perdent un point au premier item, en lien avec l’échantillon de la population. En effet, ce dernier n’est pas représentatif de la population. Cet aspect diminue de ce fait la qualité des études étant donné qu’il limite la portée des résultats. Une description plus détaillée sera présentée dans la section suivante.

Il est donc possible de dire que ces études représentent les meilleures informations disponibles actuellement, avec une bonne qualité par rapport au type d’étude.

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4.1.3. Population

Pour commencer, les échantillons d’individus retenus dans les études sélectionnées dans ce travail sont relativement petits. Il est à noter que 4 études sur 5 portent sur une population de moins de 45 individus et que le travail qui comporte le plus grand échantillon d’individus (n=72) porte sur un troisième groupe « Whiplash Associated Disorder », groupe dont les données ne sont pas exploitables pour répondre à la problématique de cette revue. Cette faible proportion remet en cause la validité interne des résultats obtenus. Ainsi, les conclusions de cette revue de la littérature sont à pondérer.

De plus, il se peut que deux études, bien qu’utilisant des méthodes expérimentales différentes, portent sur un même échantillon d’individus. En effet, les études menées par Wegner et al. (2010) et Zakharova-Luneva et al. (2012) portent toutes deux sur un échantillon de 38 individus avec des caractéristiques très similaires. La principale différence entre les populations est la proportion hommes/femmes au sein du groupe symptomatique qui varie d’un seul individu entre les études (12F/6H versus 11F/7H). Cet élément est contradictoire avec l’hypothèse avançant que les deux études portent sur le même échantillon, à moins que les tests n’aient porté sur un échantillon plus large que celui présenté et que les deux équipes de chercheurs aient sélectionné des individus différents pour leurs études respectives à partir des données résultantes. Enfin, un argument de poids pour supposer un rapprochement entre les populations de ces travaux de recherche : Gwendolen Jull, Venerina Johnston et Shaun O’Leary sont tous les trois des chercheurs affiliés à l’Université de Queensland en Australie, et ont tous participé à l’élaboration des deux études sus-mentionnées.

Le fait que 2 études sur 5 aient potentiellement porté sur une population très proche est un risque pour la tranférabilité des conclusions de cette revue, car des biais et une mauvaise systématique lors du recrutement et de la répartition des participants auraient des répercussions deux fois plus importantes. Il n’y a pour autant pas d’élément qui laisse supposer d’erreurs flagrantes de ce type dans ces études. De plus, il faudrait disposer de données supplémentaires pour affirmer objectivement que ces échantillons sont les mêmes. L’étude menée par Sheard et al. (2012) est aussi très proche de l’étude de Zakharova-Luneva et al. (2012) de par leur design expérimental. Les conclusions à en tirer sont les mêmes que celles émises à propos de la ressemblance entre les travaux de Zakharova-Luneva et al. et Wegner et al.

La majorité des études a utilisé le Neck Disability Index (NDI) (Annexe V), questionnaire d’auto-évaluation du handicap, pour l’inclusion des participants dans les groupes symptomatiques. Les auteurs ont choisi des seuils relativement proches et conformes aux données existantes issues de la littérature. Les cotations du NDI des populations pathologiques sélectionnées sont pour certaines études homogènes (Zakharova-Luneva et al. ou Wegner et al.) alors que moins pour d’autres (Helgadottir et al). Parmi les études présentant l’échelle NDI pour évaluer le handicap (4 études sur 5, dont 3 présentent moyenne et DS), la grande majorité des sujets cervicalgiques ont des cotations

Figure

Figure 2 Flowchart
Tableau 3 Présentation des scores obtenus par les différents articles pour la grille

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