HAL Id: tel-00345636
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ultra-froids et de l’interférométrie atomique à la mesure
de h/m et à la détermination de la constante de
structure fine.
Malo Cadoret
To cite this version:
Malo Cadoret. Application des oscillations de Bloch d’atomes ultra-froids et de l’interférométrie
atomique à la mesure de h/m et à la détermination de la constante de structure fine.. Physique
[physics]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2008. Français. �tel-00345636�
Thèse de Do torat de l'Université Pierre et Marie Curie
présentée par
Malo CADORET
Pour obtenir legradede
Do teur de l'Université Pierre et Marie Curie
Sujet de lathèse :
Appli ation des os illations de Blo h d'atomes ultra-froids et de
l'interférométrie atomique à la mesure de h/m et à la détermination de
la onstante de stru ture ne
Soutenue le 14Janvier 2008 devant lejury omposé de :
M. Christian Bordé,Examinateur
M. Philippe Bouyer, Rapporteur,
M. Jean-Mar Frigerio, Président du jury
M. François Nez,Co-Dire teur dethèse
M. Fran k Pereira Dos Santos, Membre invité
M. Ja ques Vigué,Rapporteur,
Montravailde thèses'estdérouléau laboratoireKastler Brosseldurant lapériode
s'éten-dant de dé embre 2004 à janvier 2008. Je tiens tout d'abord à remer ier sondire teur, Paul
Indeli ato qui m'a a epté dans e prestigieux établissement, après m'avoir eu omme
étu-diant dans son DEA. Malgré ma situation administrative omplexe, il m'a fait onan e et
m'a introduitauprèsde l'équipedirigéepar FrançoisBiraben danslegroupe "Métrologie des
systèmessimplesettest fondamentaux" duLKB.Je tienségalementàremer ierlesmembres
demonjurypourl'intérêt qu'ilsont portéàmontravail.Enpremierlieu,PhilippeBouyer et
Ja ques Viguéqui ont a epté lalourde ta he d'être rapporteursde ette thèse et derédiger
leurs rapports en un temps extrêmement ourt. J'ai pu dis uter ave eux de l'expérien e et
ela a été très enri hissant. Je remer ie également Christian Bordé qui m'a fait l'honneur
d'être examinateur de ette thèse. Jean-Mar Frigerio a a epté d'être président du Jury e
dont jelui suistrès re onnaissant.Enn, Fran k PereiraDos Santos aa epté defaire partie
de monjury de thèseen tant que membre invité. J'ai ren ontré Fran ken tant que stagiaire
de maîtrisepour un stagede deuxmois surlegravimètre atomiquedu SYRTEil yade ela
inq ans; ila guidémes tous premiers pasdanslaphysique desatomesfroids, en mefaisant
proter de son sens de la pédagogie et de ses grandes ompéten es s ientiques. J'ai don
été très tou hé qu'il lise mathèse de A à Z ave des ommentaires toujours très pertinents.
En ore mille mer is!
J'en viens maintenant à l'équipe dans laquelle j'ai grandi s ientiquement durant plus
de trois années : ette fameuse équipe 13 menée par François Biraben. Durant la première
année demathèseje n'aipastellement travailléàses tés,et jesavaisseulementque 'était
"le hef". Je ne l'ai véritablement dé ouvert qu'en début de deuxième année, le jour où il
ommen é à venir en salle de manip bidouiller mes miroirs. J'ai vu e jour là que François
est extraordinaire ar dès qu'il tou he un miroir, un Fabry-Perot, une déte tion syn hrone
tout se met à fon tionner! François est quelqu'un d'extrêmement remarquable tant sur le
plan expérimental que théorique et il a aussi une dimension humaine rare. Il a toujours
été là lorsque la manip ne fon tionnait pas, ou bien lorsque nous devions faire tel ou tel
hoix sur l'expérien e. Il nous appelait en pleine nuit durant les phases de mesure lorsque
nousn'arrivions pasàasservirlelaserTi-Sa. Sesexpli ationsultra- lairesnouspermettaient
presquetoujoursdenousensortir,etilestévidentquesansluinousn'aurionsjamaispufaire
autant de hoses pour l'expérien e. Ne pasentendre sonpetit siement lematin lorsqu'il se
dirigeverslasalledemanippournousretrouveralorsquenousalignionslesbresdupiègeme
manquera,demêmequeson"Alors?çamar he?",engénérallespremiersmotsqu'ilpronon e
en entrant dans la salle de manip... Et en plus de ela il m'a largué dans la montagne aux
Hou hes dans la des ente! C'est vraiment é oeurant!! Je m'arrête là. Le privilège d'avoir
manipé ave François pendant deux années restera an ré en moi. Mer i François pour es
superbesannées...
J'en viensmaintenant à la deuxième personne de l'équipe ave laquellej'ai tout de suite
pris beau oup de plaisir à travailler ave lui. Il m'a initié au monde fantastique des haînes
de fréquen es, des asservissements, et m'a presque fait aimer l'éle tronique, même s'il n'a
toujours pas réussi à me onvain re de mettre un bonnet rouge en salle de manip! François
s'esttoujoursmontréultra-positifsurl'expérien eetn'ajamais essédenousaideretdenous
en ourager aujour lejour.Sanslui, ettethèse n'auraitpuvoirlejour. Mer idetout oeur!
J'enviensmaintenant àPierreCladé,devenu maintenant membrepermanentdel'équipe.
J'ai travaillé ave lui durant les neuf premiers mois de ma thèse et ela n'était pas tous
les jours évident. Pierre est extrêmement ompétent et parfois très pressé lorsqu'il est
sous-pression. La mesure de 2005 alors que j'étais nouvel arrivant n'a pas été une promenade
de santé! Néanmoins, j'ai appris à le onnaître, et il est très atta hant lorsqu'on arrive à
passerla barrière du "hamiltonien". Pierre m'a appris beau oup de hoses et je luisuis très
re onnaissant d'avoirà denombreusesreprises répondu àmesmails désespérés lorsqu'ilétait
outre-atlantique. Il m'a tiré versle haut (parfois unpeu trop jusqu'àme faireplaner..., et il
est à l'origine de la roissan eexponentielle de ma onsommation de afé entre mon arrivée
en thèse et son départ). Je lui souhaite plein de bonnes hoses pour la suite, et je suis sûr
qu'il fera fon tionner la nouvelle expérien e d'i i peu de temps ave de nombreux résultats.
Mer i Pierre d'avoir répondu à mes questions quand j'étais très stressé et d'avoir guidé mes
premiers li - la surlamanip!
J'en viensmaintenant à Estefania de Mirandes ("Bella" pour ertains), post-do durant
deuxannées surl'expérien e.Estefania estarrivée durant lapériode demesurede 2005alors
qu'ellenissait sa thèse en o-tutelle ave le LENS en Italie, et nousavons ommen é à
tra-vailler ensemble durant ette période. J'aimerais lui dire toute ma re onnaissan e pour le
travaila ompliensembledurant esdeuxannées.Dumode-mat hingdansunebre optique,
enpassant parLabview,S ilab,lenettoyage dulaserTi-Sa,leréglage desa ousto-optiques,
les soirées de déprime devant l'ordinateur en dé ouvrant ensemble la version N+1 du
pro-gramme N-10 ave lequel on travaillait... Il y avait parfois des instants de bonheur omme
devant un spe treen opropageant (etoui, desfrangesde Ramseypeuvent vousfairepleurer
de joie!), mais aussi des soirées au resto ou une viande party. Estefania a toujours réussi à
positiverdanslesmomentsdi iles, etàtirerlemeilleurdemoi-mêmelorsquej'étaisex édé,
fatiguéet démotivé.Ellem'apousséàvouloir omprendreàfondles hoses etàne pasrester
en surfa e. Estefania peut aussis'énerver, par exemple surl'asservissement du laserTi-Sa à
4h du matin, e qui restera une image forte pour moi et qui montre à quel point elle s'est
investie sur ette expérien e à mes tés. Estefania est devenue une véritable amie à qui je
souhaite beau oup de bonheur; je signerais sans hésiter si nous avions la possibilitéde
tra-vailler de nouveau ensemble. Mer i pour tout! L'équipe omprend en ore SaïdaGuellati qui
m'a a ueilli à bras ouverts dans l'équipe lorsque j'y suis arrivé et qui a toujours tout fait
pour queje m'y sente à l'aise et en onan e, en parti ulier durant les premiers moisde ma
thèse, e dont je lui suis très re onnaissant. Je la remer ie aussi beau oup du temps qu'elle
sou-à la onan e que m'a témoignée Catherine S hwob, autre femme de l'équipe. J'ai toujours
appré ié lesdiérentesdis ussionsde physique etautres quej'aieuesave Catherineet jelui
souhaite de s'épanouir danssa nouvelle a tivitéde re her he. Je terminerai enn par Lu ile
Julien, que je voyais lors de la pause thé vers 17h. Lu ile possède un emploi du temps de
ministre mais à haque fois que je lui ai posé une question de physique elle a toujours pris
letemps de merépondreave leplusde pré ision possible etune grandepédagogie.Elle sait
mettre à l'aise son interlo uteur et j'ai beau oup appré ié es dis ussions malheureusement
trop rares; espetits riens font parfoisbeau oup!
J'aimerais en outre remer ier toutes les personnes que j'ai toyées quotidiennement au
laboratoire et quim'ont parfois aidé, souvent en ouragé toutau long de estrois années, en
m'ex usant à l'avan e auprès de eux que je ne pourrai iter i i. Jean-Pierre et Brigitte ont
toujourssumedépannerenéle tronique.Cequipeuts'apparenterparfoisàdelabri olenous
a, à de nombreuse reprises, sauvé de l'é he total. Je ne ompte pasnon plus le nombre de
mes soudures reprises par Jean-Pierre en début de thèse, ni nos dis ussions sur la physique
en généralet la onstante destru turene enparti ulier, lesoir dansl'atelier d'éle tronique.
Mer i Jean-Pierre pour es moments. Durant ma thèse, j'ai partagé mon bureau ave Dina
Attia.Sa ompagniedurant estroisannéesétaittrèsagréableetjelaremer ied'avoirtoujours
eu un bureau si propre! J'ai également partagé la vie de nombreux thésards : Jean, Charles
(alias"l'artiste"), Jérémie(alias"stagiaire"),et Gaëllequiatoujours étélàlorsquejen'avais
pasmadosede afé.JepenseégalementàmonamiPierreV.,ànotresoiréepizza trèssympa
ave Antoine (son hef) lorsque nous abordions dessujets sensibles... Je remer ie également
pour leur joie de vivre,Virginia, Chiara, Pierre-Ni olas, Giuseppe, Sophie, Mathieu, Olivier
Arnoultet OlivierAr izetquim'asouventproposéd'allerjoueraufrisbeemaisjamaisaubon
moment. Mer i à Laetitia et Monique qui m'ont souvent aidé lorsque j'étais omplètement
perduave lapaperasse...Mer iauxmé ani iens,Pas al,Say-Savanh,Alain,etautoutdernier
arrivé Jean-Mi hel ave sa bonne humeur. Mer i également à Serge Begon qui m'a souvent
dépanné de petits problèmes informatiques, surtout à 23h...Un grand mer i à Floren e qui
nous a toujours soutenus, mais aussi se ourus lorsque nous venions de asser le queusot de
Rubidium alors quetout ommençaità fon tionner! Mer i enn àl'ensemble des her heurs
delapartieJussieudulaboratoirequiont ontribuéàl'atmosphèregénéraledebonnehumeur,
extrêmement importante durant untravail dethèse.J'aimerais remer iermesamis, Thomas,
Olivier,Roland,ansiqueGillesetFrançoisdujudo.Grâ eàvousilauratoujoursétépossible
de trouver un équilibre entre la thèse et la vraie vie ( ar il y a une vie en dehors de la
physique!). Mer i à mes pro hes quisont venus m'en ourager e fameux 14 janvierà 14h30.
Je m'étonneraitoujours del'intérêtin ompréhensible qu'ilsontmanifesté pourlaquêtede la
dixièmedé imale de la onstante de stru turene.
Mesderniersremer iementsvontàmesparentsquim'onttoujoursdonnélegoûtdel'eort
1 Introdu tion 1
1.1 La onstante destru ture ne . . . 1
1.2 Lesdiérentesmesures de
α
. . . 21.2.1 Mesuresbasées surlaphysique dusolide . . . 2
1.2.2 Mesuresbasées surl'éle trodynamiquequantique . . . 3
1.2.3 Mesuresde
h/m
. . . 51.2.4 Con lusionsur lesdiérentes mesures . . . 7
1.3 L'expérien emenée au LKB . . . 9
1.3.1 Prin ipe de l'expérien e
h/m
Rb
. . . 91.3.2 Prin ipe général de lamesurede vitessepar eet Doppler . . . 9
1.3.3 Proto ole expérimental. . . 11
1.3.4 Expérien e de2005 . . . 12
1.4 Plandu mémoire . . . 12
2 Le senseur inertiel 15 2.1 Transitions Ramanstimulées . . . 16
2.1.1 Prin ipesgénéraux surlestransitions Raman . . . 16
2.1.2 Hamiltonien Ramanet équations de S hrödinger . . . 17
2.1.3 Conditionsde résonan eRaman et probabilité de transition . . . 20
2.1.4 Règlesde séle tion . . . 23
2.1.5 Con lusions . . . 24
2.2 Senseur inertiel basésur l'interférométrie deRamsey . . . 24
2.2.1 L'interférométrie de Ramsey. . . 24
2.2.2 Traitement semi- lassique . . . 25
2.2.3 Traitement "interférométrique" . . . 29
2.3 Senseur inertiel interférométrique pourmesurer
h/m
Rb
. . . 412.3.1 Probabilité de transitiondans le asde deuximpulsionsde Ramsey. . 46
3 Pro essus d'a élération ohérente : les os illations de Blo h 63
3.1 A élération ohérente : appro he optique quantique . . . 63
3.1.1 Condition derésonan e Raman . . . 64
3.2 Appro he Os illationsde Blo h . . . 65
3.2.1 Atomedansune onde stationnaire . . . 66
3.2.2 Parti ule dansun potentiel périodique . . . 67
3.2.3 Réseaua éléré : appli ation d'unefor e onstante . . . 74
3.2.4 Hamiltoniende Blo h . . . 75
3.2.5 Appro he Optiquequantique: l'atome habillé . . . 78
3.3 Appli ation desos illationsde Blo h à lamesurede
h/m
. . . 793.3.1 Bran hement de l'étatde Blo h
|n = 0, q = 0i
. . . 803.3.2 A élérationdesatomes . . . 81
3.3.3 Coupure adiabatique . . . 82
3.3.4 Séquen e Temporelle Expérimentale . . . 83
3.4 Limitations expérimentales pour Blo h . . . 84
3.4.1 E a ité desos illationsde Blo h . . . 84
3.4.2 Pertes par émission spontanée . . . 85
3.4.3 Pertes par transitions inter-bandes . . . 87
4 Le dispositif expérimental 89 4.1 Sour ed'atomes froids : lePMO-3D . . . 89
4.1.1 L'en einte à vide . . . 90
4.1.2 Le hamp magnétique . . . 90
4.1.3 Lessour eslasers . . . 92
4.1.4 Mélasseoptique . . . 95
4.2 Le ban Raman . . . 97
4.2.1 Lesfais eaux Raman . . . 97
4.2.2 Asservissement en phase . . . 98
4.3 Contrle de lafréquen eoptique desfais eaux Raman . . . 101
4.4 Le ban Blo h. . . 105
4.4.1 Le laser . . . 106
4.4.2 La haîne de fréquen eBlo h . . . 107
4.5 Ladéte tion . . . 109
5 Expérien e et résultats 115 5.1 Proto ole de mesure . . . 115
5.1.1 Double a élération. . . 115
5.1.2 Mesurediérentielle . . . 116
5.1.3 Inversion desfais eauxRaman . . . 117
5.2.1 Séquen e temporelle . . . 118
5.2.2 Paramètres expérimentaux. . . 119
5.2.3 Résultats de lamesureinterférométrique . . . 119
5.2.4 Traitement desdonnées . . . 122
5.3 As enseur àatomes . . . 125
6 Eets systématiques 133 6.1 Phasede Gouyet rayon de ourbure . . . 133
6.1.1 Phase deGouy . . . 133
6.1.2 Rayon de ourbure . . . 134
6.1.3 Ve teur d'ondeee tif . . . 134
6.1.4 Corre tion del'eet . . . 135
6.1.5 Résultats et traitement desdonnées . . . 137
6.2 Eet Zeemanquadratique . . . 140
6.3 For e magnétiquequadratique . . . 144
6.4 Alignement desfais eaux. . . 145
6.5 Dépla ement lumineux à unphoton . . . 145
6.6 Dépla ement lumineux à deuxphotons . . . 148
6.7 Gradient de dépla ement lumineux pendant les os illationsde Blo h . . . 149
6.8 Gradient de gravitéet for e deCoriolis . . . 151
6.9 Eet d'indi e . . . 153
6.9.1 Cal ul de l'indi e et ordrede grandeur . . . 153
6.9.2 Eet del'indi e deréfra tion . . . 154
6.10 Fréquen e deslasers . . . 158
6.11 Bilandesin ertitudes . . . 158
7 Con lusions et perspe tives 161 Annexe 165 A Complèments du hapitre 2 . . . 165
A.1 Matri es dePauli . . . 165
A.2 Spin tif et hamiltonienatome- hamp . . . 165
A.3 Evolution dusystème . . . 168
A.4 Cal ul général de laprobabilité de transitionpour Ramsey. . . 169
A.5 Nombre d'atomesséle tionnés . . . 170
B L'atome derubidium 87 . . . 171
B.1 Grandeurs utiles . . . 171
B.2 For es de raie-Intensitédes transitions . . . 172
C Quelques onstantes fondamentales . . . 172
Introdu tion
Préambule
Lesloisde laphysique quidé rivent le omportement de lanature, de l'inniment grand
(gravitation), à l'inniment petit (mé anique quantique), sont basées sur des théories dans
lesquellesles onstantesfondamentalesjouentunrle entral.Ondistinguedeuxgrandstypes
de onstantesfondamentales. Le premiertype orrespond aux onstantes dimensionnées,qui
déterminentlesunités fondamentalesetle adreaxiomatiquegénéral delaphysique.Lesplus
onnuessontlavitessedepropagationdelalumière
c
,quixele adredelarelativitégénérale,la onstantedePlan k
h
,quiintervientdanslathéoriequantique,ouen oreG
la onstantedegravitation universelle.Ledeuxième typede onstantes,estformé parles onstantes
adimen-sionnées. Ces dernières, une fois les unités fondamentales xées, interviennent dans le adre
de modèles ou bien de théories sous forme de paramètres libres. C'est le asde la onstante
de stru ture ne
α
dont ladétermination fait l'objetde e travail, et qui intervient de façonfondamentale dansle adrede l'éle trodynamique quantique.
1.1 La onstante de stru ture ne
La onstante de stru ture ne
α
aété pour lapremière fois introduite par A.Sommerfelden 1916 pour ara tériser la stru ture ne des raiesatomiques de l'atome d'hydrogène. Elle
est déniepar :
α =
e
2
4πǫ
0
~
c
(1.1)
où e est la harge élémentaire de l'éle tron,
ǫ
0
la permittivité diéle trique du vide,~
laonstante de Plan k réduite, et
c
la vitesse de propagation de la lumière. Une parti ularitéde ette onstante est son adimensionnalité. Dans le modèle de Bohr,
α
apparaît omme lerapport entre lavitessede l'éle tron surlapremière orbite et lavitesse depropagation de la
l'unedesquatresintera tions fondamentalesdelaphysique ave lagravitation, etles
intera -tionsnu léaires faible(radioa tivité
β
) etforte(intera tions entrequarks).Ainsi,entantqueonstante de ouplage del'intera tion éle tromagnétique
α
apparaîtdansdesdomaines aussivariésque la physique de la matière ondensée, la physique atomique et l'éle trodynamique
quantique. Lapossibilitéde déterminer
α
dans esdiérentsdomainespermet don detesterla ohéren e de laphysique.
1.2 Les diérentes mesures de
α
Nous présentons maintenant l'ensemble des déterminations de la onstante de stru ture
neprisesen ompte par leCODATA
1
2006 quiestl'organismeen hargede l'ajustementdes
onstantesfondamentales[1℄.Notonsqu'un ertainnombrede hangementssontapparusentre
l'ajustement ee tuéen 2002et l'ajustementde 2006.Nousrappelonsbrièvement i-aprèsles
prin ipalesdéterminationsde
α
. Cependant,dufaitdeleursin ertitudes, toutesn'ontpasétéprisesen ompte lors de l'ajustement nalbasésurune méthode dutype moindres arrés.
1.2.1 Mesures basées sur la physique du solide
L'eet Hall quantique : mesure de
R
K
Il est onnu que lorsque l'on applique un hamp magnétique perpendi ulairement à la
dire tion du ourant dans un ondu teur, il apparaît alors une tension dans la troisième
dire tion perpendi ulaire. Onen déduit larésistan ede Hall.C'est l'eetHall lassique.
L'eet Hallquantiquea étédé ouverten 1980par von Klitzing.Lorsquel'on appliqueun
hampmagnétiqueperpendi ulairement àun semi- ondu teur 2D,l'eet Hall estmesurable,
et à susamment basse température, en fon tion de l'intensité du hamp magnétique la
résistan e apparaît sous forme de plateaux. Cette résistan eest quantiée en unité de
h/e
2
.La onstante devon Klitzingest dire tement reliéeà la onstante destru ture ne
α
par :R
K
=
h
e
2
=
µ
0
c
2α
(1.2)Une mesurede
R
K
danslesystème d'unité internationalepermet don dedéterminerα
. Lesdispositifsà eetHall quantique onstituent les étalonsprimairesde résistan e. La valeur de
α
−1
déduite delamoyenne pondérée desdiérentes valeursde
R
K
est:α
−1
R
K
= 137, 0360030(25) [1, 8 × 10
−8
]
(1.3)1.2 Lesdiérentes mesuresde
α
3Mesure du rapport gyromagnétique du proton et eet Josephson
Enmesurant lafréquen ede pré essiondu spinduproton onpeutremonterà unevaleur
du fa teur gyromagnétique
γ
p
où :γ
p
=
ω
spin
B
(1.4)Dansl'équation(1.4)pouree tuerunemesurepré iseilfaut onnaîtrepré isémentlavaleur
du ourant; puisquele hamp Bestproduitpar un solénoïdeon a:
B = µ
0
k
s
I
(1.5)où
µ
0
estlaperméabilité duvide,k
S
(homogène àl'inverse d'unelongueur) unparamètredusolénoïde, et Ile ourant. Le ourant est donnéà partir de l'eet Hall quantiqueet de l'eet
Josephsonpar :
I =
f
K
J
R
K
(1.6)
où
K
J
= 2e/h
estla onstante deJosephsonenHz
V
−1
,R
K
la onstantede vonKlitzingenΩ
, et fune fréquen e. La quantité mesuréeexpérimentalement estdon :γ
p
R
K
K
J
(1.7)
Le rapport gyromagnétique du proton sur le rapport gyromagnétique de l'éle tron (
γ
e
) estonnu à
10
−8
. La relation liant es deux quantités fait apparaître la onstante de stru ture
ne
α
.γ
p
R
K
K
J
= f (R
∞
, α, g
e
,
γ
p
γ
e
)
(1.8)où
g
e
estlefa teur de Landé del'éle tron etR
∞
la onstante de Rydberg.La valeur de
α
−1
déduite de deux mesures diérentes de
γ
p
R
K
K
J
ee tuées au National
Institute of Standards and Te hnology (NIST) et au NIM (National Institute of Metrology,
Pekin)ainsiqued'unemesureanaloguesurl'héliumfaiteauKRISS(KoreanReasear h
Insti-tuteofStandardsandS ien e)/VNIIM(D.IMendeleyevAll-Russian Institutefor Metrology)
est :
α
−1
γ
p
= 137, 0359875(43) [3, 1 × 10
−8
]
(1.9)1.2.2 Mesures basées sur l'éle trodynamique quantique
Stru ture hyperne du muonium
Desmesurespré ises de lastru turehypernedumuonium
2
∆ν
M u
ont étéréaliséesà LosAlamos[2 ℄.L'expressionthéoriquedelastru turehypernedumuoniumestdonnéedans[1℄:
∆ν
M u
T heorique
=
16
3
cR
∞
α
2
m
e
m
µ
1 +
m
e
m
µ
−3
F(α, m
e
/m
µ
)
(1.10) 2Lemuoniumestunatomed'hydrogènedanslequelleprotonestrempla éparunmuon
µ
+
où
F
est lafon tion représentant les orre tionsduesà l'éle trodynamiquequantique. La valeur deα
−1
déduite est:α
−1
∆ν
M u
= 137, 0360017(80) [5, 8 × 10
−8
]
(1.11)Rapport gyromagnétique de l'éle tron - Mesures de
a
e
Nousprésentonsi irapidementlesdeuxdéterminationslespluspré isesdela onstantede
stru tureneobtenuesàl'universitédeWashington[3℄et àHarvard[4℄.Dans esexpérien es
des éle trons ou positrons sont apturés dans un piège de Penning. Les fréquen es
ara té-ristiques de l'expérien e sont elles de pré ession du spin (
ω
s
) et de pré ession orbitale(ω
c
).L'anomaliedu rapport gyromagnétiquedel'éle tron
a
e
sedéduit delamesuredu rapportdefréquen e
(ω
s
− ω
c
)/ω
c
. Commelesgrandeursprin ipalesmesuréesdans etteexpérien esontdesfréquen es, etyped'expérien eestpotentiellementtrèspré ispuisquelesfréquen essont
les quantitésphysiquesmesurées ave lapluspetite in ertitude de nosjours.
- Rappel surl'anomalie du rapport gyromagnétique de l'éle tron
-A un éle tronde spin
−
→
S
estasso iéun moment magnétique
−
→
M
:−
→
M = γ
e
−
→
S
(1.12)où
γ
e
est lefa teurgyromagnétique de l'éle tron:γ
e
=
g
e
|e|
2m
e
(1.13)
où
g
e
est lefa teur deLandé de l'éle tron.Lorsquel'éle tronestsoumisàun hampmagnétique
−
→
B
,sonmomentmagnétiquevaavoir
unmouvementdepré essionàlavitesseangulaire
ω
spin
= |γ
e
|B
.Lavitesseangulaireorbitalede l'éle tron, quidé rit un mouvement y lotron, estdonnée par :
ω
c
=
eB
m
e
(1.14) Onen déduit:g
e
= 2
ω
spin
ω
c
= 2(1 + a
e
)
(1.15)oùl'on aintroduitlaquantité sans dimension
a
e
, nommée anomaliede moment magnétique.Dans le adre de l'équation de Dira on prédit une valeur nulle de
a
e
et don un fa teurde Landé pour l'éle tron exa tement égal à 2. En absen e d'anomalie, le spin et l'éle tron
"pré essent" àlamême vitesse angulaire:
ω
spin
= ω
c
.L'éle trodynamique quantique dé rit les intera tions entre la parti ule et le hamp
éle -tromagnétique duvide.Lorsque l'onprend en ompte esintera tions,
a
e
s'exprime omme:a
e
=
g
e
− 2
2
= f (
α
1.2 Lesdiérentes mesuresde
α
5A l'ordre leplus basen
α
,a
e
= α/2π
. Lestermes d'ordres supérieurs sont d'autant plusdi ilesà al uler quel'ordreestélevé, equia tuellement n'est passans onséquen e surla
valeur de
α
déduite desmesures durapport gyromagnétique...- Mesures de
a
e
-En2002 la meilleuredétermination de la onstante de stru ture ne était obtenue à
par-tir de l'expérien e menée à l'université de Washington. La valeur de
α
−1
déduite de ette
expérien eet des al uls QEDétait :
α
−1
a
e
= 137, 03599880(52) [3, 8 × 10
−9
]
(1.17)En 2006, après dix années d'eorts, l'expérien e menée par G.Gabrielse à Harvard a permis
de réduire de prèsd'un fa teur 6 l'in ertitude relative sur
α
−1
.Lavaleur déduite desexpérien es et des al ulsest :
α
−1
= 137, 035999710(96) [7, 0 × 10
−10
]
(1.18)Lavaleurpriseen omptepourleCODATA2006estlamoyennede esdeuxvaleurspondérées
par les in ertitudes soit:
α
−1
= 137, 035999683(96) [6, 9 × 10
−10
]
(1.19)Notons que la valeur publiée par G.Gabrielse a été dé alée en 2007 du fait d'une erreur
ommise dans les al uls QED. Le dé alage induit est signi atif puisque d'environ
6, 7σ
.Cette erreur n'est pas prise en ompte dans l'ajustement 2006 de la onstante de stru ture
ne.
1.2.3 Mesures de
h/m
Nous abordons maintenant le dernier type d'expérien e permettant de déterminer la
onstante de stru ture ne et basée sur la mesure du rapport
h/m
entre la onstante dePlan k et lamassed'uneparti ule.
Lien entre
h/m
et la onstante de stru ture neLa théorie de l'atome d'hydrogène, pour un éle tron dans l'état fondamental, permet
d'établir l'égalité entre l'énergie inétiqued'unéle tron devitesse
cα
et l'énergie d'ionisationde l'atome :
chR
∞
=
1
2
m
e
(cα)
2
(1.20) oùR
∞
est la onstante deRydbergetm
e
lamassede l'éle tron.Eninversant l'équation(1.20) il vient:
α
2
= 2
R
∞
c
h
m
e
Il n'est pas possible de mesurer dire tement le rapport
h/m
e
ave assez de pré ision pourfournirune mesureintéressante de
α
. Enrevan he ilestpossiblede mesurertrèspré isémentdes rapports de masse [5℄. En eet, es rapports sont en grande partie déterminés par les
mesures derapports de fréquen es y lotrons.
On peut réé rire (1.21) en faisant apparaître les masses en unité de masse atomique de
l'éle tron,
A
r
(e)
, et d'une parti ule X,A
r
(X)
:α
2
= 2
R
∞
c
A
r
(X)
A
r
(e)
h
m
X
(1.22)Nousobtenons alorsuneexpressionsimple(1.22),reliantle arrédela onstante destru ture
ne aurapport
h/m
X
de laparti ule X.Dans etteexpressionla onstante deRydbergest onnue ave unein ertitude relativede
6 × 10
−12
(
[6 ℄,[7 ℄),l'in ertitude asso iéeparexempleàlamassedurubidiumenunitédemasseatomique [5 ℄ est de
2 × 10
−10
et elle asso iée à la masse de l'éle tron est de
4, 4 × 10
−10
.On onstatealors que lefa teurlimitant lapré ision surladétermination de la onstante de
stru ture neest lerapport
h/m
X
.Nousprésentonsmaintenant deuxexpérien esbasées surlamesuredurapport
h/m
X
. Lapremière, utilise des neutrons et la se onde, très pro he de notre expérien e, utilise l'atome
de ésium.
Mesure de
h/m
n
L'expérien edemesuredurapport
h/m
n
estbaséesurladualitéonde orpus uleénon éepar L.de Broglie et quis'exprime par larelation :
h
m
n
= λv
(1.23)où
λ
estlalongueur d'ondede DeBroglie.Pour l'expérien e, un fais eau de neutrons est réé hi à in iden e normale sur un ristal
de sili ium.A l'in iden e normalela longueur d'ondeest déterminée à partir de la ondition
de Bragg, la distan e entre plans inter-réti ulaires du ristal
d
311
étant mesurée par ailleurs[8℄,[9 ℄. En mesurant par temps de volla vitesse des neutrons, il est possible de remonter au
rapport
h/m
n
.La valeur de
α
−1
déduite de ettemesure pour l'ajustement de 2006 est[1℄ :
α
−1
h/m
n
= 137, 0360077(28) [2, 1 × 10
−8
]
(1.24)La prin ipale limitation de l'expérien e provient de l'in ertitude sur la distan e entre plans
1.2 Lesdiérentes mesuresde
α
7Mesure de
h/m
Cs
Nous abordons maintenant l'expérien e réalisée par Steven Chu [10 , 11 , 12 , 13 ℄ à
l'uni-versité de Stanford dont le but est de mesurer le rapport
h/m
Cs
oùm
Cs
est i i la massede l'atome de ésium. Nous verrons que ette expérien e est très pro he de elle que nous
présentons dans ette thèse.
Leprin ipedel'expérien edeStanfordreposesurunemesureinterférométriquede
l'éner-gie dere ul :
E
rec
=
~
2
k
2
2m
(1.25)L'interféromètre utilisé est un interféromètre de type Ramsey-Bordé [14℄. Nous dé rirons en
détail et interféromètre dans le hapitre 2. L'idée de base est de soumettre l'atome à deux
paires d'impulsions
π/2
séparées par un temps T et de mesurer le déphasage a quis par lafon tion d'onde atomique en sortie de l'interféromètre en faisant interférer deux traje toires
diérentes.
Cedéphasage estdire tement relié àl'énergie de re ul de l'atome:
∆φ =
E
rec
T
~
(1.26)Pratiquement, 'estlaquantité
E
rec
/~
orrespondant àlafréquen edere ul quiestmesurée.A onditionde onnaîtrepré isément lafréquen eabsoluedeslasers,ilestalors possible d'en
déduire le rapport
h/m
Cs
. La détermination deα
−1
qui résulte de la mesure de
h/m
Cs
est[13 ℄ :
α
−1
h/m
Cs
= 137, 0360001(11) [7, 7 × 10
−9
]
(1.27) Mesure deh/m
Rb
La dernière expérien e permettant de déterminer la onstante de stru ture ne à partir
d'unemesuredurapport
h/m
est ellequenousmenonsauLKB.Nousnedonneronsi iquelerésultatdéduitdelamesurede
h/m
Rb
quenousavonsee tuéen2005dansune ongurationnon interférométrique del'expérien e[15 , 16℄.
Nousrappelons lavaleurde
α
−1
déduite de notremesurede 2005 et prise en ompte parle CODATA 2006 :
α
−1
h/m
Rb
= 137, 03599884(91) [6, 7 × 10
−9
]
(1.28)
1.2.4 Con lusion sur les diérentes mesures
La gure 1.2.4 donne l'ensemble des déterminations de la onstante de stru ture ne
présentées.Entre2002 et2006 laplusgrandeprogressionsurladétermination de
α
estvenuede la mesure du moment magnétiqueanormal de l'éle tron à Harvard. En réduisant de près
599,8
599,85
599,9
599,95
600
600,05
600,1
600,15
h/m(Cs)
2005 h/m(Rb)
a
e
(Harvard)
598
598,5
599
599,5
600
600,5
601
601,5
Dn (muon)
h/m
n
G’
90
R
K
h/m(Cs)
2005
h/m(Rb)
a
e
(UW)
a
e
(Harvard)
a
e
(UW)
Correction
599,8
599,85
599,9
599,95
600
600,05
600,1
600,15
h/m(Cs)
2005 h/m(Rb)
a
e
(Harvard)
598
598,5
599
599,5
600
600,5
601
601,5
Dn (muon)
h/m
n
G’
90
R
K
h/m(Cs)
2005
h/m(Rb)
a
e
(UW)
a
e
(Harvard)
a
e
(UW)
a
e
(Harvard)
a
e
(UW)
Correction
Fig.1.1Ensembledesdéterminations dela onstantedestru turene.Nousavonsee tué
un zoom sur les meilleures déterminations de
α
. Nous avons indiqué d'une è he rouge laorre tionàee tuersurladernièredéterminationee tuéeàHarvard.Cette orre tionn'est
majeureàlavaleurde
α
re ommandée parleCODATA pour la onstante de stru turene 3.
De plus, les valeurs ayant une in ertitude relative supérieure à 10 fois l'in ertitude relative
de l'expérien ede Harvard ne sont plus prises en ompte dansle CODATA. L'expérien e de
Steven Chu n'est don plus prise en ompte alors qu'elle l'était en ore en 2002. Par ontre,
notremesurede
h/m
Rb
ee tuéeen2005 ontribue àl'ajustement.Nouspré isonségalementque la orre tion induite par les al uls QED à apporter à la valeur de
α
de Harvard n'estpas prise en ompte dansl'ajustement 2006 du CODATA. Grossièrement, la valeur a tuelle
du CODATA doitêtre orrigée de7
σ
.1.3 L'expérien e menée au LKB
Dans ette partie nous présentons les prin ipesgénéraux de notre expérien e qui restent
in hangés, qu'il s'agisse d'une onguration non interférométrique (expérien e de 2005) ou
interférométrique (expérien eréalisée en 2007).
1.3.1 Prin ipe de l'expérien e
h/m
Rb
Nousmesuronsle rapport
h/m
Rb
à partir d'unemesure pré isede lavitessede re ul:v
rec
=
~
k
m
(1.29)qui orrespondà lavitessed'un atome demassem, lorsque,initialementau repos,ilabsorbe
ou émet un photon d'impulsion
~
k
. Pour l'atome de rubidium, ette vitesse de re ul vautv
rec
= 5, 89 mm
s
−1
.Unemesurepré isede ettevitesse, onjuguéeàunemesurepré isedelalongueurd'onde
(
λ = 2π/k
) deslasers,permet de remonter à une mesuredu rapporth/m
Rb
. Notons que eteet dere ulàl'é helle atomique,aétévupour lapremière foisen1976 surledédoublement
desraiesd'absorption saturéedelamolé ule de méthane [17 ℄.
Notre expérien e a pour but de mesurer ette vitesse de re ul à partir d'une mesure de
fréquen e enutilisant l'eet Doppler.
1.3.2 Prin ipe général de la mesure de vitesse par eet Doppler
Pour mesurer de façon pré iselere ul atomique il faut pouvoir transférer auxatomesun
grand nombredere ulsdefaçon ohérente
4
, etêtre apabledemesurerlavariationdevitesse
a quisepar esatomesave unerésolution bienmeilleurequelavitessedere ul.Uneméthode
simple onsisterait à observer l'eet Doppler surune transitionatomique à unphoton. Dans
3
Nous rappelons que l'ajustement des onstantes fondamentalesee tué par le CODATA repose sur la
méthodedesmoindres arrés:lapondérationdesdiérentesmesuresestl'inversedu arrédesin ertitudes.
e as,larésolutionenvitesseestlimitéeparlalargeurradiative del'étatex ité 5
.Dansle as
du rubidium,pour laraie D2,larésolution en vitesseserait donnée par :
∆v =
Γ
k
≃ 2m s
−1
(1.30)
où
Γ
est la largeur naturelle du niveau5P
3/2
de l'atome de rubidium,Γ
−1
=27 ns. Deplus,une fois l'atome dans l'état ex ité, il va se désex iter en émettant un photon par émission
spontanée, et a quérir unevitesse dere ul dansune dire tion aléatoire, et don di ilement
ontrlable.
An de ontourner esdi ultés, notreexpérien e, tout omme l'expérien edeStanford,
reposesurl'utilisationdetransitionsRamanàdeuxphotons ontrapropageantes
6
[18,19℄.Ces
transitions demeurent l'outil de base de notre expérien e puisqu'elles nous permettent à la
fois d'a élérerles atomes, maisausside mesurerla variation de vitessedesatomes par eet
Doppler.
L'a élération
Pour a élérer lesatomesnousee tuonsun grand nombre detransitions Raman
ontra-propageantes sur le même état d'énergie interne. Lors d'une transition, l'atome absorbe un
photon d'un premier laser et émet de façon stimulée à l'aide d'un se ond laser un deuxième
photon.Ainsi,au oursde epro essus, l'atomea quiert exa tement deuxfoisl'impulsionde
re ul
~
k
dans la dire tion des fais eaux laser. Il s'agit d'un transfert ohérent d'impulsion.Dans la mesure où l'on veut ee tuer un grand nombre de transitions, il faut balayer la
fréquen e des lasers pour maintenir la ondition de résonan e. Nous verrons plus loin dans
lemanus ritqu'en réalité ette a élération ohérente est similaireaux os illations de Blo h
de la physique du solide. En physique atomique, e pro essus a été étudié en détail dans le
groupedeChristopheSalomon [20℄.Despro essusanaloguesavaientaussiétémentionnéspar
ChristianBordépour l'étudedesformesderaiesd'absorption saturée[21℄.C'estunpro essus
très e a e qui nous a notamment permis de transférer près de 1600 re uls aux atomes en
4ms.
Mesure de l'eetDoppler
La mesurepré isedelavariationdevitessedesatomesné essited'avoirungrandnombre
d'atomes ave une vitesse très bien dénie. Les te hniques standards de refroidissement
d'atomes par laser que nous utilisons (piège magnéto-optique (PMO) et mélasse optique
σ
+
/σ
−
) nous permettent d'obtenir quelques millions d'atomes de87
Rb aux alentours de
quelquesvitessesdere ul.Celan'est ependantpassusantpuisquenousvoulonsune
résolu-tionsurlavitesseatomiqueinférieureaure ul.Pour ela,nousutilisonsuneimpulsionRaman
5
Onpourraitutiliser latransition horlogedurubidium,maislesphotonsmi ro-ondes sonttroppeu
éner-gétiquespourpouvoirper evoirlere ulatomique.
k
N
´
2
h
accélération cohérente des atomes
sélection d’une classe de
vitesse subrecul
mesure de la vitesse finale
Fig. 1.2 Prin ipe de mesure de la vitesse de re ul. Une distribution initiale de vitesse
sub-re ul est séle tionnée. Un pro essus d'a élération ohérente transfère aux atomes
2N
impulsions de re ul.Une se onde transitionRamanmesurelavitessenale.
ontra-propageante 7
quinouspermet deséle tionner unedistributioninitialede vitesse
sub-re uldanslenuage d'atomesfroids.C'est ette lassedevitesseséle tionnéequiesta élérée.
Pourmesurerlavitessenaledesatomesaprèsl'a élérationnousee tuons unese onde
im-pulsionRaman ontra-propageante.CommepourtoutetransitionRaman ontra-propageante
ette dernièreimpulsionestséle tiveenvitesse, 'est-à-direquepourundésa orddonné des
lasers seuls ertains atomes ee tueront latransition. Pour obtenir la distribution de vitesse
nale il faut re ommen er l'expérien e en balayant lafréquen e de ette dernière impulsion.
Nousdonnons dansleparagraphe suivant leproto oleexpérimentalde basede l'expérien e.
1.3.3 Proto ole expérimental
Notreproto oleexpérimental, illustrépar lagure1.2, est lesuivant :
Etape 1 : Préparation d'un nuage d'atomes froids de
87
Rb
à partir d'un PMO (3D) et
d'une phasedemélasse optique.
Etape 2 : Séle tion d'unedistribution initialede vitessesub-re ul
v
i
, à l'aide d'uneim-pulsionRaman ontra-propageante.
Etape 3 : A élération ohérente des atomes à l'aide de la te hnique desos illations de
Blo h.Lepro essus onsisteenunesu essiondetransitionsRamansurlemêmeétatinterne.
Lesatomesa quièrent2
N
foisl'impulsionde re ul(2N ~k
)oùN
estlenombre d'os illations.Etape 4:Unese ondeimpulsionRaman ontra-propageante permetdemesurerlavitesse
nale
v
f
desatomes.Une foisles étapes1à 4ee tuées, ilfaut réitérer l'ensembledu proto ole en balayant la
fréquen e laser de la dernière impulsion Raman de mesure pour re onstruire la distribution
de vitessenale.
La onnaissan etrèspré isedesvitessesnalesetinitialesnouspermetpar simple
onser-vationde laquantité demouvement deremonteràlavariationde vitessedel'atome,et don
7
àla vitessedere ul.
v
f
= v
i
+ 2N v
rec
(1.31)Notreproto oleexpérimentalreposesurdeuxélémentsmajeursquisontd'unepart,unsenseur
inertielàbasedetransitionsRaman,nouspermettantdemesurerunevariationdevitessepar
eetDoppler,et d'autrepartunpro essusd'a élération ohérente (lesos illationsdeBlo h)
nouspermettant detransférerauxatomesuntrèsgrandnombre d'impulsionsdere ulentrès
peudetemps.L'in ertitude
σ
v
rec
surnotremesuredelavitessedere ulestdire tementreliéeàl'e a ité de es deuxéléments:
σ
v
rec
=
σ
v
2N
(1.32)où
σ
v
est l'in ertitude sur la mesure du entre de la distribution de vitesse nale, etN
lenombre d'os illations de Blo h, ou de transitions à deux photons ee tuées lors de
l'a élé-ration. L'ordre de grandeur surlapré ision de notre expérien epeut être obtenu à partir de
l'équation(1.32).
Pour
N = 1000
os illationsdeBlo hetune résolution envitessede l'ordredev
rec
/10000
,l'in ertitude obtenue est del'ordre de
5 × 10
−8
pourσ
v
rec
et2, 5 × 10
−8
pourα
. 1.3.4 Expérien e de 2005En2005,nousavionsee tuéunemesurede
h/m
Rb
dansune ongurationnoninterféro-métrique.Lesrésultatsobtenusnousavaientpermisd'obtenirunein ertitudesurlamesurede
lavitessedere uletdon de
h/m
Rb
de6, 6×10
−8
pouruntempsd'intégrationde20minutes.
Le nombre total de re ulstransmis auxatomesétait alors de
N = 890
en onsidérant lesos- illations asso iéesauxdeux traje toires. L'ensemble des73 pointsde mesure, tous ee tués
ave le même nombre d'os illations, (
N = 890
), sur un intervalle de temps de 3 jours, nousavait onduit à une détermination de la onstante de stru ture ave une in ertitude relative
de
6, 7 × 10
−9
.1.4 Plan du mémoire
Dans emanus ritnousprésentonsunenouvelledéterminationdela onstantedestru ture
nebaséesurunemesurede
h/m
Rb
ombinantlesos illationsdeBlo hd'atomesultra-froids,et l'interférométrie atomique. Il s'agitde lapremière expérien eréalisée,réunissant esdeux
on epts.
Ledo umentestdiviséen7 hapitres omprenantl'introdu tion( hapitre1),etla
on lu-sion( hapitre 7).
Le hapitre 2 est onsa ré à l'étude du senseur inertiel interférométrique. Dans e
ha-pitre, nous présentons en détail les transitions Raman stimulées à 2 photons, et rappelons
géo-deStanford, etnotresenseurinertiel,detypeRamsey-Bordésymétrique, estétudiéendétail.
Nousdonnons leslimites a tuelles dusenseur.
Le hapitre 3 est dédié au pro essus d'a élération ohérente des atomes : les
os illa-tions de Blo h. Nous présentons essentiellement l'analogie qui existe entre les os illations de
Blo hde laphysique du solide, et elle d'un atome plongé dans lepotentiel périodique d'un
réseau optique. Nous expliquons omment nous mesurons la vitesse des atomes et donnons
les limitationsexpérimentalesde e pro essus.
Le hapitre4dé ritledispositifexpérimentalqui omprendessentiellementtroisparties:
Leban optiqueRaman,leban optiqueBlo hetennleban optiquepermettantdeproduire
un nuage d'atomes froids et de déte terles atomes.
Le hapitre 5est onsa réauxrésultatsobtenusdurant etravaildethèse.Nous
présen-tons en détail la séquen e temporelle de l'expérien e et la nouvelle détermination de
α
quenous avons obtenue. Nous présentons également une nouvelle te hnique dite "d'as enseur à
atomes" permettant d'augmenter signi ativement lenombre d'os illations de Blo h.
Le senseur inertiel
Le but de notreexpérien e estde mesurer lavitesse de re ul
v
rec
= ~k/m
d'un atome àpartirdelamesured'unevariationdevitesseinduiteparunpro essusd'a élération ohérente.
Pour efaire,nousavonsvuenintrodu tionquenousdevionssatisfairedeuxexigen es.D'une
part, être sensible à la vitesse de l'atome an de mesurer une fréquen e par eet Doppler,
et d'autre part béné ierd'une distributionde vitesseatomique trèsbien onnue, de largeur
sub-re ul,defaçonàavoirlameilleurerésolutionpossiblepourlesexpérien es.Poursatisfaire
esexigen esnousavonsdéveloppéunsenseurinertielinterférométrique basésurl'utilisation
de transitions Raman stimulées à 2 photons. Notre senseur inertiel est un interféromètre de
Ramsey-Bordé symétrique omprenant quatreimpulsions
π/2
.Fig. 2.1 Interféromètre de Ramsey-Bordé symétrique utilisé omme senseur inertiel pour
mesurer lavitessedere ul.Chaque impulsion
π/2
estune transitionRamanstimuléeàdeuxphotonsee tuéeentredeuxniveauxdestru turehypernedel'étatfondamentaldurubidium
87.
pho-tons,nousdévelopponsensuitedansunese ondepartie lesoutilsdestinésàla ompréhension
d'un senseurinertiel basésurl'interférométrie de Ramseyet ennnousprésentonslesenseur
inertiel interférométrique qui a été développé durant e travail de thèse (gure (5.1) et qui
a permis d'ee tuer les dernières mesures de la onstante de stru ture ne en onguration
"interférométrique".
2.1 Transitions Raman stimulées
2.1.1 Prin ipes généraux sur les transitions Raman
Les transitions Ramanstimulées sont despro essus à2 photons du deuxième ordredans
letraitement de l'intera tion entre unatome et un hamp éle tromagnétique,danslequel un
atomeabsorbeunphotond'unpremierfais eaulaser,puisémetdefaçonstimuléeàl'aided'un
se ondfais eaulaser,undeuxièmephoton.Cestransitionss'avérentêtreunoutilextrêmement
performant lorsqu'ils'agit de séle tionnerdes atomesd'énergie, oude vitesse donnée s'il ya
un eetDoppler.
Ellesné éssitentunsystèmeatomiqueà3niveaux omprenant2niveauxstables
|ai
et|bi
de grandeduréede vie,et un niveau ex ité de ourtedurée devie
|ei
.Alorsqu'ilestimpossibledeséle tionnerunedistributiondevitesseatomiqueàmieuxque
la largeur naturelle dansle as d'unetransition à un photon, un atome, lorsqu'ilest soumis
àune impulsionlumineuse dedurée
τ
, rééepar une pairede fais eaux Ramanontrapropa-geants entre deux niveaux stables, permet depasser outre ette limite. En eet,la pré ision
obtenue n'est alors limitée que par la durée de l'intera tion entre l'atome et le hamp laser
puisquela duréede vie desniveauxstables estextrêmement longue. Il devient alors possible
de séle tionner des distributions de vitesse atomiques aussi étroites que l'on veut en faisant
passerles atomesde
|ai
vers|bi
(ou|bi
vers|ai
) via un niveau relaissitué susamment loinde larésonan eà unphoton pour éviterl'émission spontanée
1
.
Les métaux al alins (Li,Na,K,Rb,Cs,Fr...), qui possèdent deux niveaux hyperns dans
l'état fondamental, onstituent de bons andidats pour e type de pro essus. Dans le as
de es atomes, l'é art en énergie des deux niveaux de stru ture hyperne du fondamental
orrespondàdesfréquen esmi ro-ondes(transitionhorloge)alorsqu'entre esmêmesniveaux
et leniveau ex itéles transitionssontdansle domaine optique.
Notre expérien e utilise des atomes de rubidium 87. Les transitions Raman s'ee tuent
entreles deuxsous-niveaux hyperns
5S
1/2
(F = 1)
et5S
1/2
(F = 2)
del'état fondamental.Lorsquel'on soumetl'atome àdeux hamps laserdeve teursd'onde
−
→
k
1
et−
→
k
2
etdepulsa-tions respe tives
(ω
1
, ω
2
)
susamment désa ordés de larésonan eatomiqueà 1photon (|ai
1
Le ouplagemêmenon résonant dûàun fais eauRamanentreunsous-niveauhyperndu fondamental
etun niveauex itéde largeur
Γ
onfère au fondamental unelargeur nonnulle. Onmontreque pournotre→|ei
) et (|bi → |ei
) l'atome passe de l'état|ai
à l'état|bi
en absorbant un premier photondansl'onde
−
→
k
1
puisenréémettantde manièrestimuléeundeuxièmephoton dansl'onde−
→
k
2
.On montre que lorsque les hamps laser sont ontrapropageants les eets Doppler sur
haquefréquen es'ajoutentetquela onditionderésonan ed'unetelletransitionestsensible
àlavitessedel'atome.Lestransitionssontalorsséle tivesenvitesse[18℄.Onpeutséle tionner
desdistributions devitessede largeur sub-re ul
2
.
2.1.2 Hamiltonien Raman et équations de S hrödinger
Dans ette partie et lapartie suivante nous rentrons dansles détails de l'étude des
tran-sitions Raman. L'obje tif est derappeler quelquesrésultatsimportants.
Nous ommençonsparmontrerquenotresystèmeàtroisniveauxetdeux hampslaserest
omplètement équivalentàunsystèmeàdeuxniveauxet un hamplaser. Ce inous onduira
naturellement à la ondition de résonan e pour la transition ainsi qu'à l'expression de la
probabilité detransition. Les al uls i-aprèssuivent euxde laréféren e[18℄.Ilne s'agitpas
i ide détaillerles al ulsmaissimplementd'endonnerlesgrandesétapesquipermettront de
mieux omprendrenotre travail.
Fig.2.2TransitionRamanstimuléeà2photonsde
|ai
vers|bi
.L'atomeabsorbeunpremierphoton dansl'onde
ω
1
puis émetde façon stimulée undeuxième photon dansl'ondeω
2
.On donne (voir gure (2.2)) les désa ords par rapport aux résonan es à un et deux
2
photons :
∆ = ω
1
− ω
ae
(2.1)δ = ω
1
− ω
2
− ω
SHF
(2.2)Lesdeux hamps lasers onsidérés s'é rivent :
−
→
E1
(−
→
r , t) =
1
2
E
1
−
→
ǫ
1
e
i(
−
→
k
1
.−
→
r −ω
1
t)
+ c.c
(2.3)−
→
E2
(−
→
r , t) =
1
2
E
2
−
→
ǫ
2
e
i(
−
→
k
2
.−
→
r −ω
2
t)
+ c.c
(2.4)Le hamiltonien Raman tient ompte de deux termes qui sont le hamiltonien de l'atome
H
A
et le hamiltoniend'intera tionV
int
entre l'atome et le hamp. Ona :H
A
=
ˆ
p
2
2m
+ ~ω
SHF
|bi hb| + ~ω
ae
|ei he|
(2.5)A l'approximation dipolaireéle triquele ouplage atome/ hamps'é rit :
ˆ
V
int
= −
−
→
d .
−
→
E (r, t)
(2.6) ave−
→
E(r, t) =
1
2
E
1
−
→
ǫ
1
e
i(
−
→
k
1
.r−ω
1
t)
+
1
2
E
2
−
→
ǫ
2
e
i(
−
→
k
2
.r−ω
2
t)
+ c.c
(2.7)On introduit les pulsations de Rabi à un photon
~
Ω
1
= 2 he|
−
→
d
.−
→
ǫ
1
E
1
|ai
asso iée à latransition
|ai → |ei
et~
Ω
2
= 2 hb|
−
→
d
.−
→
ǫ
2
E
2
|ei
asso iéeà latransition|bi → |ei
.Si on onsidère labase desétats internes del'atome et
|Ψi
lafon tion d'onde de l'atomedé omposée sur ette base alors la proje tion de lafon tion d'onde sur la base s'é rit
B
i
=
hi|Ψi
, où l'indi e i désigne l'état (a,b ou e) de l'atome. L'évolution de lafon tion d'onde del'atome estdonnée par l'équation de S hrödinger :
i~
d
dt
|Ψ(t)i = H(t) |Ψ(t)i
(2.8)Il vient enreprésentation d'intera tion et en négligeant l'émissionspontanée:
d
dt
B
a
=
i
2
Ω
∗
1
e
−i∆t
B
e
(2.9)d
dt
B
b
=
i
2
Ω
∗
2
e
−i(∆+δ
R
)t
B
e
(2.10)d
dt
B
e
=
i
2
Ω
1
e
i∆t
B
a
+
i
2
Ω
2
e
i(∆+δ
R
)t
B
b
(2.11) oùδ
R
est ledésa ordee tif delatransition Raman.
δ
R
= δ −
|Ω
1
|
2
4∆
+
|Ω
2
|
2
4∆
− (
−
→
k
1
−
−
→
k
2
).−
→
v −
~
2m
(
−
→
k
1
−
−
→
k
2
)
2
(2.12)Dans etteexpression, on voitapparaître 3nouveaux termesqui sont lesdépla ements
lumi-neux à 1 photon liésau ouplage du laser 1 (sur latransition (
|ai → |ei
))et du laser2 (surla transition (
|bi → |ei
))ave l'état ex ité3
. Il apparaît également un terme d'eet Doppler
faisantapparaîtrelavitessevdel'atome.Lederniertermeestuntermeliéaure uldel'atome.
Elimination adiabatique de l'état ex ité
Andeserameneràunsystèmeà2niveauxilfautqu'iln'yaitpasd'ex itation duniveau
ex ité
|ei
, 'est-à-direqueledésa orddoitêtregranddevantΓ
ainsiquedevantlesfréquen esde Rabi à un photon. Dans nos expérien es nous sommes très dé alés de la résonan e à un
photon (environ 310 GHz). Comme
∆>>Γ, Ω
1
, Ω
2
, δ
R
, on peut éliminer adiabatiquement
l'état ex ité, 'est-à-dire que l'on peut intégrer
B
e
sans tenir ompte de la dépendan e entemps de
B
a
etB
b
. Ilvient immédiatement :d
dt
B
a
=
i
2
|Ω
1
|
2
2∆
B
a
+
iΩ
∗
1
Ω
2
4∆
e
iδ
R
t
B
b
(2.13)d
dt
B
b
=
i
2
|Ω
2
|
2
2∆
B
b
+
iΩ
∗
2
Ω
1
4∆
e
iδ
R
t
B
a
(2.14) (2.15)Sous ette forme, nous obtenons exa tement le système d'équations ara téristiques des
os- illations de Rabi d'un système à deux niveaux ave une fréquen e de Rabi ee tive qui
ara térise le ouplage àdeux photonsentreles deuxétats stables :
Ω
R
=
Ω
∗
1
Ω
2
2∆
(2.16)Ilapparaît quepour un telsystème le ouplage Ramanestdire tement relié à
Ω
R
.Par ailleurs, dansuntel pro essusl'émissionspontanéevarie omme
(Ω
2
1
+ Ω
2
2
)/∆
2
.Il faut don travailler à très grand désa ordet grande intensité pour favoriser les
tran-sitions Raman. Notons également que nos onditions expérimentales ne sont pasexa tement
les mêmesque ellesde laréféren e [18℄.Notre désa ord
∆
de larésonan eà unphoton estde 310 GHz. Il est par onséquent très grand devant la stru ture hyperne de l'état ex ité.
Nousne pouvonsdon négliger lesdépla ementslumineux réés parlelaser1surl'état
|bi
etpar lelaser2 surl'état
|ai
. Le al ul omplet estee tuédanslathèse de R.Battesti.Lesnouvelles équations diérentielless'é rivent :
d
dt
B
a
= i(
|Ω
1
|
2
4∆
+
|Ω
′
2
|
2
4(∆ − ω
SHF
)
)B
a
+
iΩ
∗
1
Ω
2
4∆
e
iδ
R
t
B
b
(2.17) 3Pro hedela résonan e,
δ = 0
,onpeut onsidérerqueles désa ordsde larésonan e àun photonsontd
dt
B
b
= i(
|Ω
2
|
2
4∆
+
|Ω
′
1
|
2
4(∆ + ω
SHF
)
)B
b
+
iΩ
∗
2
Ω
1
4∆
e
iδ
R
t
B
a
(2.18) oùΩ
′
1
représente le ouplage de|bi
vers|ei
dû au laser1 etΩ
′
2
représente le ouplage de|ai
vers
|ei
dû au laser2,ave :δ
R
= δ + δ
a
− δ
b
− (
−
→
k1
−
−
→
k2
).−
→
v−
~
2m
(
−
→
k
1
−
−
→
k
2
)
2
(2.19) etδ
a
=
|Ω
1
|
2
4∆
+
|Ω
′
2
|
2
4(∆ − ω
SHF
)
(2.20)δ
b
=
|Ω
2
|
2
4∆
+
|Ω
′
1
|
2
4(∆ + ω
SHF
)
(2.21)La ondition de résonan e Raman fait intervenir les dépla ements lumineux sous forme
de dépla ement lumineux diérentiel entreles deuxniveaux
|ai
et|bi
. Enfaisant l'hypothèseque les pulsations de Rabi asso iéesà un même laser sont égales, e dépla ement lumineux
s'é rit au premierordre en
ω
SHF
/∆
:δ
a
− δ
b
≃ 2 ×
Ω
2
4∆
ω
SHF
∆
(2.22) oùΩ
2
≃ Ω
2
1
≃ Ω
2
2
≃ Ω
′
2
2
≃ Ω
′
2
1
. Nous verrons que lors de nosexpérien es la ontribution dees dépla ements lumineux est non négligeable. Toutefois, nous verrons que notre proto ole
de mesurepermet de s'aran hiren partie d'un eet systématique liéà esdépla ements.
2.1.3 Conditions de résonan e Raman et probabilité de transition
Condition de résonan e
La onditionderésonan eRamandé ouledeséquationsdiérentielles i-dessusets'é rit:
δ
R
= δ − δ
a
+ δ
b
− (
−
→
k1
−
−
→
k2
).−
→
v−
~
2m
(
−
→
k1
−
−
→
k2
)
2
= 0
(2.23)Cette ondition fait intervenir la vitesse de l'atome ainsi que le dépla ement lumineux
diérentiel entreles deuxétats. Cette onditionde résonan epeut êtreretrouvée en é rivant
la onservation del'énergie et del'impulsion pour lepro essusà 2photons.
Pour unatome de massem et de vitesse
→
−
v
i
dansleréférentiel dulaboratoireon a:m−
→
vi
+ ~
−
→
k1
= m−
→
vf
+ ~
−
→
k2
(2.24)E
a
+
1
2
mv
2
i
+ ~ω
1
= E
b
+
1
2
mv
2
f
+ ~ω
2
(2.25)on obtient la ondition derésonan e :
δ = (
−
k→
1
−
−
→
k2
).(−
→
vi
+
~
2m
(
−
→
k1
−
−
→
k2
))
(2.26)Onretrouvel'équation (2.23) auxtermes dedépla ementslumineux prés.
La ondition de résonan e (2.23) permet de dé rire la sensibilité à l'eet Doppler d'une
transitionRaman.Notonsqueledésa ord
∆
par rapportàlarésonan eà1photon estpetitpar rapportà lafréquen eabsolue de laraie D2.
ona don :(
k
−
→
k
1
k≃k
−
→
k
2
k≃k
−
→
k k
)Ilexiste deux asàdistinguer :
Fais eaux opropageants:
−
→
k1
≃
−
→
k2
≃
−
→
k etla onditionderésonan eδ
R
= 0
s'é rit 4 :ω
1
− ω
2
− ω
SHF
≃ 0
(2.27)La transitionRamann'est sensible qu'à l'étatd'énergie interne
5
de l'atome,elle est séle tive
en énergie. Fais eaux ontrapropageants:
−
→
k1
≃ −
−
→
k2
et la onditionδ
R
= 0
s'é rit :ω
1
− ω
2
− ω
SHF
≃ 2k(v + v
rec
)
(2.28)où vestlaproje tion dela vitessedel'atome surl'axe médiateur de(
−
→
k1
, −
−
→
k2
).k
1
k
2
v
i
z
R
e
k
k
k
r
r
r
)
2
sin(
2
2
1
q
=
-
q
R
V
e
z
k
1
k
2
v
i
z
R
e
k
k
k
r
r
r
)
2
sin(
2
2
1
q
=
-
q
R
V
e
z
Fig. 2.3 Laséle tivitéDopplerde latransitionRamans'ee tuesuivant l'axee
z
(dire tionmédiatri e de
(
k1
, −
k2
)
).Aprèsune transitionRaman ontrapropageante telleque(θ
R
= π
),la proje tion de la vitesse atomique s'é rit
v
′
= v + 2v
rec
. Une telle transition transfère de
façon ohérente deuxfois l'impulsionduphoton àl'atome, ave une dire tion privilégiée.
Cette vitesse dépend de l'angle
θ
R
entre les deux fais eaux Raman (gure 2.3). Onre-marque quepour un désa ord
δ
xé, seulsles atomesde vitessev = δ/2k − v
rec
ee tuerontlatransitiond'un sous-niveauhypernàl'autre.LatransitionRaman
ontrapro-pageante est par onséquent séle tive en vitesse.
4
Onnégligei id'éventuelsdépla ementsdeniveauxdetypedépla ementlumineux, hampmagnétique...
5
L'eetDopplerestégalementprésentpourunetransitionRaman opropageanteilvaut