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Academic year: 2022

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Petit guide pratique de l’énergie éolienne

Ou comment répondre aux faux arguments des pro-éoliens !

Mise à jour Décembre 2014 Jacky RUSTE (*)

Grâce aux énergies renouvelables la France va de l’avant !

Au 30 juin 2014, la puissance éolienne installée était de 8575 MW (en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente), elles ont produit 17,5 TWh soit 3,7% de la production totale française (alors que durant l’année 2013 les exportations françaises ont été de 62,6 TWh). Le facteur de charge (rapport entre la

puissance réellement produite et la puissance théorique installée) n’a été que de 23%.

Evolution du parc éolien en France Répartition de la puissance installée par région La récente loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoie en 2030 32% d’énergie renouvelable, environ 10% sous forme d’énergie hydraulique, le reste principalement sous la forme d’énergie éolienne (19.000 MW) avec un peu de solaire photo voltaïque et avec une réduction de 40%

des émissions de CO2 (voir « complément » page 18)

Compte tenu du coût exorbitant de cette énergie, son développement est-il justifié ? Quels sont les arguments avancés par les pro-éoliens ?

Comment y répondre ?

(*) Ingénieur INSA Génie Physique, Docteur Ingénieur « physique du solide » de l’université de Nancy 1, Ingénieur de recherches sénior d’EDF R&D retraité - Ancien Professeur associé de l’Université de Marne la Vallée

jacky.ruste@free.fr

http://micro.icaunais.free.fr http://asso.acide89.free.fr

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1

ère

partie – Considérations générales

Quelques notions de bases essentielles sur les contraintes de la production électrique

1 – L’électricité n’est pas à proprement parlé « une énergie » mais un « vecteur énergétique » c'est-à-dire un mode de conversion des énergies primaires (vent, soleil, charbon….) inutilisables telles quelles… en des énergies finales (mécanique, thermique, radiative…) que nous pouvons utiliser directement…

2 – L’énergie électrique ne se stocke pas (ou très difficilement et à une faible échelle) :

a) A chaque instant la production électrique doit être impérativement corrélée à la consommation b) Pour chaque jour la courbe de consommation est déterminée la veille dans 7 zones, par tranches de

30 minutes, à partir des données météorologiques et réajustée le jour même en fin de matinée c) Ceci permet de définir les moyens de production à mettre en œuvre :

- La production de base (en France d’origine nucléaire)

- Les productions de semi-base et de pointe (hydraulique, charbon gaz, voire éventuellement des importations)

.

Exemple de courbe de consommation d’électricité journalière

Exemple de courbe de consommation d’électricité hebdomadaire (du samedi au

vendredi)

Il est clair que l’éolien comme le solaire, en raison de leur intermittence et de leur production aléatoire ne peuvent s’intégrer dans ce schéma… et donc posent de gros problèmes de stabilité au réseau…

Petits rappels de physique :

a) La puissance, exprimée en kW, MW (1000kW), GW (1000MW), définit la capacité à produire de l’énergie (une éolienne : 2 à 5 MW, un EPR : 1650 MW)

b) L’énergie électrique s’exprime en kWh, et en ses multiples MWh (1000kWh), GWh (1000MWh), TWh (1 milliards de kWh) ; 1 kWh : énergie produite par une puissance de 1kW pendant une heure,

c) Le facteur de charge est le rapport entre l’énergie effectivement produite sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produit si elle avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période:

Centrale thermique de 80 à 90%, éolienne terrestre de 15 à 25%, éolienne offshore 35%

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II – Qu’est-ce qu’une éolienne ?

Une éolienne (ou « aérogénérateur ») de 2,5 à 3 MW c’est d’abord un socle en béton d’environ 500 m3 (1.100 tonnes) ferraillé (40 tonnes d’acier) enterré (et quasiment indestructible !).

C’est un mât en acier d’une centaine de mètre de haut (environ 300

tonnes) au sommet duquel on trouve la nacelle (70 tonnes) contenant toute l’instrumentation (alternateur, transformateur, moteur d’orientation etc.)

Elle contient plusieurs centaines de litres d’huile (qui peuvent fuir) et des centaines de kg de Terres Rares.

A l’extrémité de la nacelle le rotor (41 tonnes) auquel sont fixées 3 pales en résine verre époxy, chacune d’une longueur de 45m et d’un poids de 50 tonnes.

L’ensemble culmine à environ 150m et peut atteindre près de 200 mètres pour les plus puissantes (5 à 6 MW).

La fabrication d’une éolienne produit environ 4.600 tonnes de CO2.

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III – Quelques idées reçues sur les « énergies renouvelables »

Distinguons les vraies énergies renouvelables, l’hydraulique, la géothermie, la biomasse… qui ne dépendent pas d’autres sources d’énergie, des « pseudo énergies renouvelables » (éolien, solaire), intermittentes, qui nécessiteront toujours une autre source d’énergie pour pallier leur production aléatoire.

1 – Ce sont des énergies gratuites

FAUX

Cette idée reçue fortement répandue vient de la confusion que l’on fait entre les « énergies primaires » (vent, soleil, mais aussi pétrole, charbon etc.) et les énergies finales (mécanique, thermique, radiative…). Si le vent et le soleil sont des énergies gratuites, elles ne sont pas utilisables directement et nécessitent donc des

« moyens de conversions » (aérogénérateurs, panneaux photovoltaïques, centrales thermiques, barrages…), très coûteux, pour les transformer en énergies finales, seules pouvant être utilisées directement. Cette transformation se fait donc à l’aide des dispositifs de conversion cités ci-dessus à l’aide de vecteurs énergétiques (vapeur, électricité)

Naturellement ces dispositifs de conversion ont un coût de fabrication et de fonctionnement qui interviennent dans le prix de l’électricité ainsi produite.

Exemple de l’éolien :

- Investissement : 1 à 1,5 millions d’euros par MW,

- Production annuelle (par MW): 1.750 MWh (pour un facteur de charge de 20%) D’où un coût réel hors entretien : 6cts€/kWh(*)

(*) Bien que légèrement inférieur au tarif réglementé de rachat, son coût est nettement supérieur à celui des moyens de production classique, tout compris… même sans ce tarif !.

2 – Ce sont des énergies propres (ou « vertes » ou « écologiques »…)

FAUX

Notons déjà qu’il n’y a pas d’énergies « propres » c'est-à-dire sans la moindre émission polluante aussi bien dans la phase de construction que dans la phase de production (et sans oublier la phase de recyclage ou de

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5 démantèlement). En effet comme il est indiqué au 1er paragraphe, toute source d’énergie exige des dispositifs de conversion qu’il faut construire ou fabriquer.

Pour l’éolien, la pollution est due à deux facteurs :

a) Une éolienne c’est un mât en acier de 100 à 120m de haut, une nacelle de 70 tonnes (un « autocar » !) avec engrenages, alternateur, moteur, huile (700 litres)(sans compter les centaines de kg de terres rares)… et des pales en matériaux composites (45 m de long), plus un socle de 1500 tonnes de béton ferraillé… Tout ceci à un coût énergétique (d’autant plus que les éoliennes sont fabriquées en Allemagne, Danemark, Chine avec une électricité essentiellement thermique, très polluante…)

En terme d’émission de CO2 par kWh produit, l’éolien se situe entre le nucléaire (très peu) et le photovoltaïque (beaucoup plus…).

Charbon Gaz CCG solaire éolien nucléaire hydraulique

960 800 360 280 75 8 4

Emission de CO2 en g/kWh selon les différentes filières.

b) La production éolienne dépend très fortement de la vitesse du vent (P=0,5SV3)1 : si elle commence à produire un peu dès que les vents atteignent 5 m/s, elle n’atteindra sa capacité maximale qu’à partir de 12m/s pour être stoppée vers 25m/s pour éviter sa destruction. Notons que dans nos régions la vitesse moyenne du vent ne dépasse que rarement 6m/s !

De fait la puissance délivrée par une éolienne varie très brutalement entre 0 et 100% de sa puissance, provoquant des variations brutales d’arrivée d’énergie sur le réseau difficilement prévisibles…

Pour maintenir un niveau de production compatible avec la consommation il est donc indispensable de coupler la production éolienne avec un moyen de production très rapide à mettre en œuvre : le gaz…

"Les énergies renouvelables par nature intermittentes demandent des compléments pour lesquels les centrales à gaz naturel constituent une bonne solution grâce à leur souplesse d'utilisation et environnemental".

(déclaration de Gérard Mestrallet,, PDG de GDF-Suez)(2011)

1 P : puissance,  masse volumique de l’air,  rendement, S surface des pales et V vitesse du vent

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6 On verra que depuis 2013 la situation est plus compliquée !

Objections :

A cela les promoteurs rétorquent que ceci est valable pour une éolienne mais que si on en répartit un peu partout en France (et en Europe) avec tout un ensemble de parcs, on devrait disposer d’une production régulière et constante ?

FAUX :

L’expérience des parcs allemands (plus de 30.000 MW) et français (8.000 MW) montrent que cela ne change rien… On dispose d’une puissance « garantie » (permanente) d’environ 5 à 7% seulement de la puissance maximale ; en moyenne sur l’année cela représente selon les pays entre 15 et 25% de la puissance totale (en France 23% avec de fortes hétérogénéités selon les régions, de 15% à 35%), la puissance maximale ne dépassant pas 70% !

Production des parcs européens entre septembre 2010 et mars 2011

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7 Et même si on observe la production de l’ensemble des parcs européens ! Le régime des vents est à peu près identique dans toute l’Europe ! En cas d’absence de vent dans un pays inutile de compter sur son voisin !

De plus cette énergie n’est pas forcement disponible quand on en a besoin : en période de canicule ou de grands froids… pas de vent !

Remarque : Le commentaire de Gérard Mestrallet en 2011 concernant l’emploi des centrales au gaz n’est plus tout à fait d’actualité depuis 2013. En effet le prix du gaz ayant augmenté, le prix du charbon ayant diminué, les centrales au gaz, bien que récentes, efficaces et relativement peu polluantes ne sont plus jugées suffisamment rentables et on les met en « stand-by » ! Ainsi des dizaines de GW de centrales au gaz ont été fermées en Europe au profit des centrales au charbon ; mais comme celles-ci sont beaucoup moins souples, il est préférable de les laisser fonctionner en permanence ce qui ne diminue pas la pollution bien au contraire ! Et alors que faire lorsque pour des raisons « écologiques » il faudra fermer ces centrales polluantes ? Il faudra soit construire de nouvelles centrales au charbon plus

« propres » soit remettre en service les centrales au gaz mais en les subventionnant par des aides de l’Etat (autrement dit par le contribuable qui paiera donc 2 fois, une fois pour l’éolien et une autre fois pour le gaz que nécessitera l’éolien… cherchez l’erreur !)

3 – Ces énergies vont permettre de résoudre la demande future en énergie électrique

FAUX

Pour les raisons évoquées ci-dessus, elles ne peuvent satisfaire à elles seules nos besoins énergétiques, compte tenu d’une part de leur faible efficacité (le vent est ce qu’il est !) ce qui nécessiterait des centaines de milliers d’éoliennes… et de leur intermittence, nécessitant des moyens annexes de production considérables… 10.000 MW d’éoliennes, c’est 2.000 MW seulement délivrés par le vent, couplées avec 8.000 MW de centrales au gaz en parallèle ! (Et quant à ceux qui espèrent que grâce aux éoliennes on fermera des centrales nucléaires… qu’ils ne rêvent pas ! « Ils auront les éoliennes et les centrales », dixit Antoine Waechter)

4 – Elles sont pérennes…

FAUX

On évoque à juste titre l’épuisement futur des ressources en énergie fossile… Concernant le pétrole et le gaz, les dernières découvertes et l’apparition des pétroles et gaz non conventionnels ont repoussé d’une bonne centaine d’années l’échéance ; pour le charbon les réserves sont estimées à plusieurs siècles ; quant à l’uranium, avec les réacteurs de 4ème génération ce sont plusieurs millénaires de réserves.

Par contre, le soleil est là pour encore plusieurs milliards d’années (et donc le vent !) tout le monde en convient ! mais…

Pour fabriquer une éolienne (ou des panneaux PV) il faut des matériaux (béton, acier, cuivre, etc.)… et beaucoup plus que pour une centrale thermique ! (d’autant plus que par MW la production d’une éolienne sera 4 fois plus faible qu’un réacteur nucléaire et avec une durée de vie 4 à 5 fois plus courte) On arrive très vite à la conclusion (chiffrée) que pour produire ne serait-ce que 50% de notre énergie électrique à l’aide d’énergie renouvelable la demande en matériaux sera de plusieurs fois la production mondiale totale annuelle ! La Terre ne suffira pas… Quant aux terres rares (plusieurs centaines de kg par éolienne) les réserves mondiales sont insuffisantes pour fabriquer des dizaines de milliers d’éoliennes ! Et il n’y a pas à espérer une amélioration technologique suffisante pour changer cette situation ! Il est

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8 donc illusoire, ne serait-ce que par la demande en matériaux, de croire que les énergies renouvelables sont la solution à long terme à nos problèmes énergétiques.

5 – Ces énergies sont économiquement compétitives

FAUX

La fabrication des éoliennes est arrivée à maturité… En raison du renchérissement du coût des matières premières (« terres rares » en particulier) leur coût ne va pas baisser ! Le coût réel est nettement supérieur au coût classique de production.

De plus, pour favoriser ces énergies (sans intérêt sinon…) la loi oblige EDF au rachat de cette énergie à des tarifs très élevés, 90€/MWh pour l’éolien terrestre et plus de 200€/MWh pour l’éolien off-shore… le coût réel de la production thermique classique ou nucléaire étant d’environ 30 à 40€/MWh (Ca devrait être un peu plus avec les futurs réacteurs comme l’EPR, mais restera nettement inférieur à celui de l’éolien).

Le surcoût pour EDF est répercuté sur la facture du consommateur dans la rubrique CSPE (Cf. page 12).

A titre comparatif, l’investissement pour un EPR de 1600MW est par MW 2,5 fois plus élevé que pour l’éolien terrestre et du même ordre de grandeur que l’éolien off-shore mais pour une durée de vie 5 fois plus longue et une production totale 10 fois plus importante…

L’accroissement de la puissance installée dans les différents pays européens et l’obligation d’injecter prioritairement cette énergie sur le réseau a des conséquences économiques surprenantes :

En raison de l’imprévisibilité de la production, les producteurs se trouvent souvent confrontés à des productions massives très supérieures aux besoins et donc, ne pouvant stocker, ils doivent s’en débarrasser à n’importe quel prix ! On peut aboutir à des prix négatifs (c'est-à-dire qu’il leur faut payer l’utilisateur pour qu’il consomme ! En fait, il s’agit des électriciens suisses et autrichiens qui ont de fortes capacités hydrauliques ce qui leur permet une très grande flexibilité, pour le Danemark il s’agit de la Norvège). En Allemagne on a atteint des coûts de -500 €/MWh, et en France EDF a dû pendant un weekend d’Août 2013 payer 200 € le MWh (qu’il avait déjà payé 90€) pour qu’on l’en débarrasse !

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9 A ceci il faut aussi ajouter le coût des nouvelles lignes haute tension nécessaires pour relier les multiples parcs au réseau. ERDF vient d’estimer ce coût à 40 milliards d’euros qui s’ajoutent au coût d’implantation des éoliennes et à celui du tarif de rachat.

6 – Ça va créer des emplois

FAUX Enfin, probablement très peu et à quel prix !

Il n’y a quasiment pas d’industrie éolienne en France (200 emplois en Bourgogne dans une usine de mâts), celles-ci sont construites en Allemagne, au Danemark, en Espagne… et de plus en plus en Chine où une partie de la production européenne est délocalisée ou rachetée par des industriels chinois…

France (2013) :

Siemens, Nordex, Enercon, Repower : Allemagne (52%) – Gamesa : Espagne (9%) – Vestas : Danemark (39%) La livraison et l’installation sont faites par des équipes étrangères ainsi que la gestion du parc. Quelques emplois de gardiennage éventuellement ! Quelques tentatives de développer une industrie locale mais sans grand succès… D’ailleurs un peu partout en Europe les principaux constructeurs comme Vestas licencient massivement. Par contre on peut s’attendre à de nombreuses pertes d’emplois dans le tourisme, la pêche, l’agriculture…

On a constaté qu’un emploi dans le secteur « vert » tuait 4 à 5 emplois dans les autres secteurs.

Quelques citations :

Peut-on bousiller la vie de familles entières en leur plantant des mâts de 150 mètres de haut à 500mètres de leur cuisine ? Non bien sûr. Les techniques écologiques sont faites pour protéger l’environnement, pas pour le détruire. S’il faut renoncer à quelques MW éoliens pour cela, il n’y a pas à hésiter.

Thierry Jaccaud dans l’éditorial de la revue "L’écologiste" n° 31 Printemps 2010

Au départ, l’énergie éolienne est une très bonne idée mais à l’arrivée, c’est une réalisation tragique. Si on nous disait au moins que cela permettrait de fermer des centrales. Mais ce n’est pas le cas. Cela peut dénaturer des paysages pour des résultats finalement incertains… En bref c’est simplement de l’habillage

Nicolas Hulot (2005).

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IV – Et sur le plan locale, quelles conséquences ?

Quels pourraient être les avantages et les inconvénients apportés par la proximité d’un parc éolien dans la commune (et celles avoisinantes !) ?

Les arguments habituellement apportés par les promoteurs…énergie propre utile etc… ont été traités ci- dessus… je n’y reviendrai pas…

I – Avantages financiers

Qui va gagner de l’argent ? et combien ?

1 – Le promoteur sans aucun doute le Grand Gagnant de l’opération !

Par éolienne, le promoteur va investir environ 3 millions d’euros… (en partie subventionné) le coût de l’entretien est faible, de l’ordre de 3% par an.

Avec un facteur de charge de 20%, une éolienne de 2,5 MW va produire par an environ 4,4 millions de kWh soit un revenu de 380.000€/an au tarif de 86€/MWh(*)

Ses charges ? Minimes, un loyer pour le propriétaire du champ, 4 à 5.000€/an et des taxes payées à la commune, la communauté de commune et la région, de l’ordre environ de 14.000€/an au total.

Il n’est pas vraiment le seul puisque la corruption règne en maître dans ce milieu… outre les pots de vin,

« subventions »…certains politiciens y trouvent leur compte, comme ce sénateur, membre de la commission des affaires économiques du Sénat chargé en particulier des tarifs de rachat des énergies renouvelables et qui fait parti du conseil d’administration de Théolia, ce qui lui rapporte plus de 100.000 euros par an ! (« l’oligarchie des incapables », de S. Coignard et R. Gubert)

(*)Il semble cependant que ça ne soit pas vrai partout ; ainsi, dans les environs de Dijon, la production des 25 éoliennes de Saint-Seine-l’Abbaye est nettement inférieure aux prévisions des promoteurs. Le parc est un gouffre financier avec 21 millions d’euros de déficit. Mais il est bien connu que la Bourgogne est l’une des régions les moins ventées de France ce qui n’empêche pas les projets d’y fleurir ! Cherchez l’erreur…

2 – Le propriétaire du champ

A classer dans les faux gagnants !

A priori le propriétaire va toucher un loyer d’environ 5.000€ par éolienne et par an, ce qui peut être un apport complémentaire non négligeable. A condition d’ailleurs qu’il les touche ce qui n’est pas toujours le cas…

Mais en réalité un vrai marché de « dupes » !

- Son champ cesse d’être un terrain agricole pour devenir une friche industrielle avec perte des subventions agricoles éventuelles…

Le bail étant de nature emphytéotique d'une durée de plus de 19 ans, pouvant aller jusqu'à 25 ans ou plus, (sachant qu'au bout de 15 ans, l'éolienne ne sera plus exploitée). La particularité de ce type de bail est qu'il est cessible et nantissable, c'est-à-dire qu’il peut être apporté en caution garantie pour une banque, ou un autre créancier, ou cédé à un autre exploitant qui s’empressera de réduire le montant du loyer….

- Ce terrain cesse définitivement d’être exploitable en raison du béton qu’il sera impossible de détruire…

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11 - A la fin de l’exploitation, il devient le propriétaire de cette friche industrielle avec obligation de remise en état, le coût du démantèlement est actuellement de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros par éolienne (la vente des ferrailles ne représentant que 60.000€). En effet, chaque parc est géré par une petite société créée spécialement, à faible capital et indépendante juridiquement de la maison mère ! En cas d’accident ou d’arrêt de production, cette société se met en faillite et tout retombe sur le propriétaire !

N’oublions pas une conséquence désagréable qui ne pourra que survenir, le propriétaire sera considéré par ses voisins mais aussi par toute la population des hameaux concernés comme LE RESPONSABLE de toutes les nuisances apportées et ceci uniquement pour des raisons purement mercantiles !

3 – La commune

Alléchés par des rentrés d’argent supplémentaires, les maires et les conseillers sont séduits par les promesses des promoteurs… En plus on leur fait croire qu’ils vont « sauver la planète » !

1 – La suppression de la taxe professionnelle a considérablement réduit la manne financière…

S’il est difficile de s’y retrouver entre les nouvelles taxes (IFER, CFE…) on peut estimer le montant total des taxes à 14.240€ pour une éolienne de 2 MW, taxe répartie entre la région (30%), la communauté de commune (50%) et la commune qui en a la plus faible part, 20% soit un peu moins de 2.000€ par éolienne.

2 – Ceci peut entraîner aussi pour la commune une diminution de certaines subventions…

3 – Des charges nouvelles, entretien des accès… vont apparaître

4 – En cas, plus que probable, de défaillance du promoteur et du propriétaire, incapables de faire face au coût du démantèlement, la charge de ce dernier reviendra à la commune…

Coût : 400.000 à 500.000 euros minimums à comparer aux 30.000 euros qu’aura perçus la commune pendant 15 ans…

5 – Notons que la perte importante de la valeur des biens immobiliers devrait conduire à une réduction des taxes foncières, d’où une baisse de revenu pour la commune…

6 – Les sommes espérées étant somme toute relativement faibles, beaucoup d’habitants seraient prêts à payer un peu plus d’impôts locaux (quelques dizaines d’euros) pour échapper à cette catastrophe écologique !

Question : quels investissements pourraient justifier d’un tel massacre de l’environnement, du cadre de vie et de la santé de ses habitants ?

Comme pour le propriétaire, le conseil municipal sera rendu responsable lui aussi des nuisances et devra en subir les conséquences… mais le mal sera fait !

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II - Inconvénients financiers

Qui sont les grands perdants ? Qui seront les dindons de la farce ?

NOUS !!!

1 – La facture d’électricité

En raison des clauses de rachat par EDF, le coût exorbitant de cette électricité est répercuté sur la facture (au moyen de la CSPE, Contribution au Service Public de l’Electricité) qui est responsable de la forte augmentation depuis ces dernières années (durant plus de 20 ans le coût de l’électricité en France, l’un des plus bas d’Europe, avait baissé en franc constant, ce qui n’est plus le cas).

En 2014, la CSPE a été de 16,5€ (HT avec une TVA de 20%) par MWh consommé, soit un total de 6,2 milliards d’euros, l’éolien y participant pour 1,3 milliards d’euros et le solaire photovoltaïque pour 2,4 milliards d’euros !)(la CSPE a augmenté de 550% depuis 2002)

En 2015, elle sera de 19,5€/MWh HT, environ 15% de la facture, soit de l’ordre de 158€ TTC par foyer.

Le coût cumulé entre 2003 et 2014 est de 30 milliards€ et devrait être entre 2014 et 2025 de 100 milliards€

On doit s’attendre à une augmentation de 40 à 50% de la facture électrique dans les années à venir, si ce n’est plus.

Cette taxe ne couvre pas entièrement le coût pour EDF, contraint en raison de la clause d’obligation de rachat d’acheter cette énergie à un tarif deux fois plus cher que son coût de production ; elle aurait dû être en 2015 de l’ordre de 26€/MWh. Le déficit (qu’il faudra payer un jour) est estimé en 2014 à environ 8,4

milliards d’euros.

Evolution de la CSPE depuis 2002, comparaison entre la valeur appliquée et celle qu’elle devrait avoir

2 – L’immobilier

La plus forte incidence sur notre vie c’est la dépréciation de la valeur des biens immobiliers.

Il est reconnu que la création d’une ZDE, même en l’absence de projet précis entraîne localement une baisse de la valeur des biens immobiliers entre 20 et 40% selon la distance (mais comme on constate en plus une diminution d’acheteurs potentiels de plus de 70% … !)

A proximité du parc (500m) il sera naturellement impossible de vendre !

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13 Des ventes ont été ainsi annulées et de fortes indemnités ont dues être versées par le vendeur aux ex- acheteurs, ces derniers n’ayant pas été informés avant !

On peut comparer le montant des pertes occasionnées au patrimoine dans un village (entre 10.000 et 50.000 euros par propriété) aux sommes qui seront perçues par la commune (30.000 euros sur 15 ans par éolienne)… sans aucune commune mesure !

Quant aux avantages que nous pourrions en retirer…aucun !!!

III – Impacts environnementaux 1 – Impact visuel

Une éolienne actuelle, environ 150 à 160 m de haut, est hors de proportion vis-à-vis des structures traditionnelles que l’on rencontre : 5 fois plus haut qu’un pylône haute tension ou qu’un château d’eau, 2 fois par exemple la hauteur de la cathédrale de Sens… De plus elles sont implantées sur les hauteurs et donc sont visibles à des kilomètres !

Quelques éléments de comparaisons

La nuit, les flashs lumineux sont visibles jusqu’à 40km ! Il est impossible d’y échapper. On peut aussi citer des effets « stroboscopiques » au couché du soleil liés à la rotation… On sait qu’à proximité des autoroutes,

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14 la présence d’éolienne entraîne une augmentation du risque d’accident. Les nouvelles éoliennes vont bientôt atteindre et même dépasser les 200 m de haut !

2 – Impact sonore

La rotation des pales provoque un bruit régulier caractérisé en particulier par un claquement sourd à chaque passage d’une pale devant le mât. Ce bruit n’est pas très important mais devient vite lancinant dans une campagne où règne un certain silence. Telle la goutte d’eau, ce bruit, même léger, devient très vite insupportable (surtout la nuit).

Vivre à la campagne est pour beaucoup un choix de vie, recherche du calme, de la tranquillité, profiter de la nature…Vivre calfeutré en permanence n’est pas le but recherché !

3 – Impact sur la santé

Si le bruit est désagréable, il est une autre source sonore inaudible mais qui a des effets infiniment plus graves, les infra-sons. Ce sont des ondes sonores de très faibles fréquences, quelques Hz que l’on n’entend pas mais qui correspondent à des fréquences propres de résonance des murs, de nos organes internes etc.

Ces ondes peuvent se propager à plus d’une dizaine de kilomètres !

Pénétrant dans les maisons, il est impossible d’y échapper. Les troubles provoqués sont très bien connus maintenant sous le nom de « syndrome éolien » ou « wind turbine syndrome »

Ces troubles peuvent être résumés ainsi (Dr Nina Pierpont, « le syndrome éolien ») 1) troubles du sommeil

2) maux de tête

3) des acouphènes (bourdonnement ou tintement dans les oreilles)

4) sensation d’augmentation de la pression à l’intérieur de l’oreille

5) vertiges (un terme général incluant vertige, étourdissement, sensations d’évanouissement, etc.)

6) vertige (au sens médical: le vertige se réfère à la sensation que son corps tourne ou que la pièce tourne)

7) nausées

8) troubles de la vue

9) tachycardie (battements rapides de cœur) 10) irritabilité

11) problèmes de concentration et de mémoire

12) passages d’angoisse associés à des sensations de palpitations ou de frémissements internes qui surgissent pendant l’éveil ou le sommeil

De très nombreux témoignages attestent de la réalité de ces troubles.

L’académie de médecine a préconisé une distance minimale d’au moins 1500m par rapport aux habitations, ce qui est même plus faible que la distance minimale autorisée dans certains pays (plus de 2.000m). En

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15 France la distance minimale est de 500m…Pour le moment les promoteurs ont échoué dans leur demande de faire réduire cette distance mais ??? (Au Mexique EDF Energie Nouvelle a pu en implanter à 50 m des habitations)

4 – Impact sur la faune

- Les animaux sont également sensibles à ce syndrome. Les animaux domestiques, vaches laitières, chevaux… ressentent aussi un stress important.

- Le gibier fuit la proximité des éoliennes, désertant les zones de chasse à proximité.

- Les oiseaux migrateurs paient un lourd tribut aux éoliennes. Un récent rapport de la société ornithologique espagnole estime entre 400.000 et 1.500.000 oiseaux tués chaque année en Espagne par les éoliennes (à plein régime l’extrémité d’une pale se déplace à 400km/h !)(Peut être qu’EDF en embauchant le président de la ligue de défense des oiseaux de l’Hérault et son ornithologue a trouvé le moyen de les protéger !)(« Le canard Enchaîné » du 4 décembre 2013)

- Les chauves souris sont victimes des variations de pression liée à la rotation des pales et qui entraînent une forte mortalité.

5 – Autres risques

Une éolienne n’est pas exempt d’accident :

Rupture de pale, chute, incendie… Ces incidents ne sont pas rares… avec projection de morceau de pale à plusieurs centaines de mètres !

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16 Autre risque en hiver, la projection à des centaines de mètres de blocs de glace en provenance de l’extrémité des pales.

La présence d’une quantité importante de Terres Rares (400kg environ) pourrait selon certains spécialistes provoquer par usure l’émission de fines particules métalliques dans l’atmosphère, pollution qui pourrait entraîner des risques respiratoires comparables à ceux provoqués par l’amiante.

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Conclusions :

« Les éoliennes sont si peu fiables du fait de leur intermittence qu’elles sont le plus inefficace moyen de production d’électricité jamais imaginé.

Il s’agit là de la plus grande escroquerie des temps modernes ».

John Hayes, ministre anglais de l’énergie

« Quelqu’un qui pense que les énergies renouvelables peuvent combler le fossé [énergétique] vit dans un monde totalement utopique et est, à mon avis,

un ennemi du peuple. »

Sir Bernard Ingham, ancien haut fonctionnaire britannique

L’expérience des pays qui ont massivement tenté de développer l’énergie éolienne est instructive :

 En Allemagne malgré un parc de plus de 30.000 MW, l’éolien peine à fournir moins de 10% de la production électrique et une partie de cette énergie doit être bradée à perte ou délestée !

Notons que lors de hiver 2011, l’Allemagne a remis en service (et en catimini) 5 des centrales nucléaires arrêtées après l’accident de Fukushima… Elle mise également sur la construction de centrales nucléaires en Pologne et sur l’exploitation massive du gaz de schiste polonais. Elle développe également un vaste programme de centrales thermiques au charbon et au lignite (avec l’extension de mines existantes). Devant l’échec de sa transition énergétique, elle a décidé d’abandonner progressivement les subventions.

 Au Danemark, champion de l’éolien, la moitié de la production doit aussi être bradée à la Norvège…

 L’Espagne a renoncé à subventionner les énergies renouvelables,

 La Grande Bretagne devant le coût du développement éolien mise désormais sur l’énergie nucléaire,

 La Chine qui avait un programme ambitieux, devant les médiocres résultats, a décidé également de miser sur le gaz de schiste et sur le nucléaire, etc.

Compte tenu du mix énergétique français

2

, certainement l’un des plus efficaces au monde, et qui produit l’une des électricités les plus propres, le développement de l’énergie éolienne n’est en aucun cas justifié en France et ne sert que des intérêts privés

au mépris de la santé et de la tranquillité de la population !.

2 Puissance de production (2014): 50% nucléaire, 20% thermique classique, 20% hydraulique (6,4% éolien, 3,4% Solaire) Production (2013) : 73,3% nucléaire, 8,1% thermique, 13,7% hydraulique, 2,9% éolien, 0,8% solaire

(20)

18 Proportion de production d’électricité « non carbonée » en Europe

Complément : que représente réellement une réduction de 40% nos émissions de CO

2

?

Il faut savoir que le gaz carbonique n’intervient que très faiblement (moins de 20%) dans l’effet de serre naturel et que les émissions d’origine humaine censée mettre le climat en péril (<20Gt) ne représentent qu’une part sur 2.000 (0,05%) des émissions naturelles (environ 40.000Gt(1))… La teneur en CO2 de l’atmosphère serait de l’ordre de 400 ppm soit 0,04 % (0,4g par kg).

Evolution des émissions de CO2 dans le monde depuis 1960 (Source Global Carbon Atlas)

(21)

19 En 2013, les émissions ont été :

 En Chine : 9.977 Mt(2)

 Aux USA : 5.233 Mt

 En Inde : 2.407 Mt

 Et pour la France : 344 Mt

Depuis 2000 l’accroissement des émissions chinoises est d’environ 600 Mt par an (+4,2% par an, l’Inde +5,1%)…

On peut donc en conclure :

1 – que la totalité des émissions françaises ne représente que 12 jours de production chinoise, 23 jours de production américaine et 6 jours de production groupée « Inde-Chine-USA »

2 – que la production française annuelle ne représente que la moitié de l’accroissement annuel de la Chine ! 3 – qu’une réduction de 40% de nos émissions (pour un coût qui se chiffrera en dizaines de milliards d’euros !) ne représentera que 5 jours de production chinoise et de compensera qu’à peine deux mois d’accroissement des émissions chinoises !

Cela revient à interdire de cracher par terre en cas d’inondation.

(1) Gt (gigatonne) : un milliard de tonne (2) Mt (mégatonne) : un million de tonne

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Sommes-nous enfumés par les éoliennes géantes ?

par Jean Germain

Sénateur (PS) d’Indre-et-Loire

Vice-président de la commission des finances du Sénat

Les éoliennes géantes, en tant que source d’énergie propre, pose deux obstacles : elles fonctionnent de manière intermittente ; elles sont chères.

Alors que la première difficulté devrait conduire à en faire un usage raisonné correspondant à des besoins spécifiques, donc à implanter les éoliennes industrielles uniquement en lien avec une activité qui peut se satisfaire d’une fourniture intermittente d’électricité, la question s’est focalisée sur l’obstacle financier présenté comme un défi.

Il a été avancé qu’il fallait faire preuve de volontarisme. En soi, cette approche n’est pas

incompatible avec une approche raisonnée. Mais l’arrivée massive de subventions, à travers un tarif de rachat obligatoire financé par les factures d’électricité, a conduit à évacuer la réflexion sur la pertinence de l’implantation des éoliennes. Une forme de productivisme, consistant à vouloir implanter le plus possible d’éoliennes industrielles, est devenue une fin en soi. Cette démarche est défendue par des lobbyistes hauts de gamme qui cajolent les pouvoirs publics et que s’offrent les promoteurs éoliens grâce à la manne financière dirigée vers eux et aux seules fins de la conserver le plus longtemps possible. La contrepartie qu’ils offrent est-elle réellement examinée ? Elle consiste en des mots : bonne conscience de faire reculer le nucléaire ou d’agir pour le climat, emplois créés, fiscalité mise au service du monde rural.

Alors qu’une analyse plus poussée montre que nombre de promoteurs éoliens sont liés à des sociétés pratiquant la spéculation immobilière ou à des entreprises de transport routier, et que la préoccupation du profit écrase complètement le souci de l’environnement, il est malheureux que le parlement ne se saisisse pas plus des alertes qui sont lancées par des associations, des chercheurs, des médecins mais aussi par la Cour des comptes ou le service interministériel de prévention de la corruption.

Il faut reconnaître que la réflexion et l’analyse semblent presque rabat-joie quand on considère un certain discours d’opinion qui n’a même plus besoin d’être formulé : l’éolien est posé comme une évidence, les images des éoliennes servent à illustrer tout article, tout sujet grand public, sur les énergies renouvelables voire sur les énergies tout court. Les éoliennes sont plus

évocatrices qu’une image de laine de verre ou de double vitrage. Même le site Internet du Sénat utilise un pictogramme représentant une éolienne pour conduire à la page présentant les textes relatifs à l’énergie.

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Mais est-on si certain que les gens y soient favorables ? La somme des opinions individuelles dans la population est-elle à l’unisson de l’opinion générale supposée ? Un temps, un sondage a été avancé pour montrer qu’une grande partie de la population accepterait l’implantation d’éoliennes près de chez elle. Mais, alors que, par définition, la masse citadine des personnes sondées n’était pas concernée par l’objet de l’enquête, l’acharnement du lobby éolien à obtenir des « simplifications » juridiques limitant le plus possible les recours dont il dénonce la quantité, tout comme son insistance à se voir transférer l’élaboration des décisions le concernant, est un bon révélateur du rejet réel que suscitent les éoliennes industrielles.

Il est urgent de se saisir de cette question et de ne pas se laisser bercer par les discours bien rodés des professionnels de la communication qui viennent dénoncer les blocages administratifs de notre pays « que tout le monde connaît bien et qui empêchent la croissance » ou réclamer « l’indispensable sécurisation des investissements », à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique.

Trois raisons peuvent être facilement avancées pour interroger le système actuel.

1. Le retour de l’expérience allemande montre qu’au niveau global, les éoliennes industrielles ne constituent pas une source d’énergie de substitution.

Les Allemands ont voulu fermer leurs centrales nucléaires mais les éoliennes, qui ne fonctionnent en moyenne qu’un quart du temps et pas quand on le souhaite ni quand on s’y attend, sont inaptes à les remplacer. Alors les Allemands, conscients qu’ils devaient avoir une capacité de production d’électricité à même d’alimenter leur pays sans l’apport d’aucune éolienne, en période de pointe comme en période normale, ont relancé les centrales à énergie fossile. Aujourd’hui, ils polluent le centre et l’est de l’Europe. Il faut cesser d’aller trop loin dans l’impasse.

Du point de vue de l’utilité, ces éoliennes industrielles ont toutes les caractéristiques de ce que l’on appelle un gadget. Mais alors que le gadget est plutôt associé à l’image d’un objet qui tient dans la main et que l’on place sur une étagère ou sur un bureau, l’idée ne vient pas

spontanément d’associer à ce concept des constructions visibles à des kilomètres à la ronde, qui pèsent des centaines de tonnes et dont le coût d’installation représente, pour chacune, l’équivalent de plusieurs années de budget d’une commune rurale.

En même temps, il faut avoir à l’esprit que non seulement les éoliennes telles que déployées aujourd’hui s’avèrent inutiles comme énergie de substitution, mais que, comme elles sont censées avoir des effets écologiques, l’exploitation des éoliennes s’accompagne de l’obtention de certificats donnant des droits à polluer par ailleurs. Des holdings financières l’ont bien vu, qui sont présentes sur ce secteur.

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Cela ne figure pas dans les plaquettes avantageuses qui présentent les éoliennes sur de jolis fonds bucoliques, au milieu des enfants et des vaches, ou sur de sympathiques dessins aux couleurs pastelles qui agrémentent des documents de travail.

2. Les éoliennes industrielles consomment énormément d’espace en terme de pollution visuelle et sonore. Sans compter l’enfouissement à jamais, à moins de deux mètres, de milliers de tonnes de béton qui sont coulés en bloc pour constituer les socles destinés à soutenir des éoliennes, c’est à dire des générateurs que font tourner des pales de six à huit tonnes chacune à plus cent mètres de haut.

La faiblesse de notre législation est aberrante, qui n’impose qu’une distance de cinq cents mètres des habitations, là où d’autres pays exigent au moins un kilomètre et demi et où les médecins demandent que plusieurs kilomètres séparent les maisons des éoliennes industrielles.

Localement, le argumentaires des représentants de commerce d’une « technologie innovante » est toujours le même, bien rodé : avec cinq cents mètres, la loi est respectée et les prochaines éoliennes à installer seront plus performantes et moins bruyantes que celles de la génération précédente. L’expérience montre la fausseté de ces arguments. Ce qui évolue dans le temps, c’est la taille de ces engins, toujours plus hauts. L’UNESCO a menacé de déclasser le Mont- Saint-Michel si des éoliennes industrielles étaient implantées à moins de vingt kilomètres.

Personne ne cherche à acheter une maison qui serait proche d’une éolienne. Des décotes très importantes sont observées, traduisant la diminution de la qualité de vie. Est-il apocalyptique d’imaginer que demain des demandes de permis d’exploiter des gaz de schiste sur ces mêmes terrains seront justifiées par le fait qu’ils sont déjà « sacrifiés » ?

Quand il n’y a pas de site classé, aucune réglementation sérieuse ne protège les campagnes contre l’invasion des éoliennes géantes. Faut-il que les paysages ruraux qui ne sont pas classés se transforment pour leurs habitants en territoires où il devient infernal de vivre, dans une ambiance de friche industrielle ou de bord d’autoroute ? Voir une éolienne quelques secondes depuis sa voiture ou une heure le temps d’une inauguration, ce n’est pas la même chose que de vivre à proximité toute la journée et toute la nuit, toute l’année, pendant des années. Le milieu rural apporte une qualité de vie incomparable. Ceux qui se plaignent de ses handicaps, sont les premiers à le reconnaître.

De plus, le tourisme est souvent un moteur de l’économie locale et assure une indispensable diversité de revenus. Si les premières éoliennes ont pu susciter la curiosité au début, ce temps est révolu. Qui s’intéresserait à la Tour Eiffel s’il y en avait partout ? Au contraire, quels sont parmi les urbains ou les périurbains, ultra majoritaires dans notre pays, ceux qui iront se

détendre en face des éoliennes ? Les éoliennes pénalisent fortement le monde rural et le monde urbain dans leur relation de complémentarité qui doit être au contraire développée.

Le rapport rendu par le sénateur Alain Bertrand au début de l’été 2014 le rappelait et le

Président de la République, lors de ses vœux consacrés à la ruralité, le 17 janvier 2015, à Tulle, le confirmait. A cet égard, il est intéressant de noter qu’il y a parlé de la nécessité de développer

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les énergies renouvelables et a évoqué, prenant son département en exemple, le photovoltaïque et les barrages hydroélectriques, mais qu’il s’est bien gardé de revendiquer les éoliennes alors que plus de deux cents y sont en projet dans les cartons des promoteurs qui invoquent le fait qu’il n’y en a qu’une dizaine d’implantées. S’il pensait que l’éolien est une bonne chose, l’aurait- il passé sous silence ?

Afin que des éoliennes aient une certaine utilité pour contribuer à la satisfaction des besoins courants des ménages et des entreprises en électricité, il en faudrait un nombre gigantesque, comme on peut en observer dans désert algérien ou dans le désert américain, ou les placer dans des endroits régulièrement ventés et par ailleurs non peuplés comme dans le sud de la France. Où, en France, en répartir le nombre jamais suffisant ? Qui peut sérieusement imaginer couvrir tout notre pays verdoyant, dont le caractère des paysages a fait naître plus d’une

vocation écologiste, avec ces engins à côté desquelles les lignes à haute tension, qu’ils n’empêchent pas, paraissent des insectes ?

On pourrait aussi parler des routes et de carrefours disproportionnés mais indispensables pour faire passer les engins spéciaux acheminant les éléments gigantesques des éoliennes, afin de les livrer, de les réparer ou de les démanteler. Sans compter, les tranchées nécessaires aux raccordements. A cet égard, on a pu voir récemment un conseil général, la Creuse, affronter ERDF au tribunal administratif, autour de la question de savoir jusqu’à quel point ce dernier, qui subit l’obligation de raccorder les éoliennes, doit aussi remettre tous les lieux en état. Il y a là des contradictions flagrantes avec tous les efforts faits par ailleurs.

La physionomie de notre pays est cause. Or, à l’heure actuelle, l’État n’a aucune vision globale des projets en cours et se préoccupe juste, dans le projet de loi de transition énergétique, de recenser les parcs éoliens existant.

3. Un énorme gaspillage d’argent est constaté. Peut-on se le permettre ? Il y a un an, la Cour de Justice de l’Union européenne, interrogée par le Conseil d’État, a vu dans le tarif d’achat

obligatoire dont bénéficient les éoliennes des aides publiques puisque ce qui est prélevé sur les factures l’est à la demande de la puissance publique et est affecté selon sa volonté. Il a fallu beaucoup de contorsions juridiques pour que la commission européenne ne demande pas le remboursement des aides versées depuis quinze ans au secteur éolien : la raison de fond n’était pas juridique mais tenait à l’impossibilité matérielle de revenir en arrière. Est-ce une raison pour continuer dans l’erreur ?

La Cour des comptes s’est émue de ce gaspillage et des rentes non justifiées qu’il procure à certains. A ce stade, il faut aussi noter que les éoliennes sont pour la plupart importées, notamment de Chine, et que les arguments de l’emploi créé en France nécessitent d’être vérifiés de près. Nous construisons des pièces d’éoliennes, et nous pourrions toujours les fabriquer pour des éoliennes à installer dans le désert. La réalité est que ce secteur creuse le déficit commercial et que localement un parc éolien ne créé pas un seul emploi. Il y quand- même quelques réparateurs qui vont de parcs en parcs, car les engins paraissent tomber

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souvent en panne : mais alors que les commerciaux exposent aux élus qu’il y a là un gisement d’emplois, les élus ont-ils la curiosité de regarder ce que les commerciaux disent aux

investisseurs à appâter ? Ils leur expliquent l’inverse, que le perfectionnement incessant des machines permettra de limiter le recours à des réparateurs et de faire des économies rendant le placement plus rentable. Il est aussi avancé aux élus locaux que les investissements nécessités par la pause des éoliennes créé des emplois au moins pendant un certain temps. Mais pourquoi ne pas investir directement dans des travaux utiles, modernisant réellement le pays et favorisant pour le monde rural et périurbain la qualité de vie, les services et le tissu de PME ? L’aberration des éoliennes rappelle la nécessité de repenser l’investissement local comme la manière d’assurer les ressources nécessaires des collectivités territoriales.

L’inutilité globale des éoliennes à lutter contre le réchauffement climatique ou à aider à fermer des centrales nucléaires n’est pas aussi spontanément perceptible que l’inutilité d’une autoroute sur laquelle ne circuleraient que quelques cyclistes. Pourtant, que ne dirait-on pas si des bouts d’autoroutes inutilisées étaient construits un peu partout au motif que les promoteurs sont subventionnés pour les construire et qu’à tout prendre l’usage du vélo est ainsi favorisé ?

Au-delà du gaspillage d’argent qui pourrait être restitué aux ménages ou consacré à l’investissement dans les infrastructures ou dans le soutien et la recherche sur de réelles énergies renouvelables, c’est-à-dire efficaces, on assiste à la réunion de conditions qui enfantent des logiques quasi-mafieuses : des promoteurs construisent des équipements qu’ils savent inutiles pour toucher des subventions, recyclent une partie de la manne pour créer des écrans de fumée et assurent localement le système par le clientélisme. L’opacité est reine.

Utilisant les vides juridiques qu’ils ont réclamés, les promoteurs et leurs agents commerciaux exploitent la pauvreté des territoires ruraux et de leurs populations pour « enrôler » les

propriétaires de terrains attirés par l’appât de quelques milliers d’euros de loyers et les monter contre ceux qui n’en veulent pas. Parmi ces propriétaires séduits, on compte de nombreux élus locaux. Le service central de répression de la corruption s’est ému très clairement dans son dernier rapport de la multiplication des situations de conflit d’intérêt et alerte sur un phénomène massif.

De plus, ce service interministériel présidé par un magistrat a invité les pouvoirs publics à s’interroger sur ce qu’il appelle les « chartes d’étroite collaboration » que les promoteurs et les commerciaux font voter par des conseils municipaux totalement désarmés juridiquement pour évaluer les enjeux des engagements qu’ils prennent. L’effet de ces délibérations est de verrouiller le débat en obtenant un consentement préalable et juridiquement irrévocable des élus. On est très loin de la démocratie de proximité. Ces engagements sont ensuite utilisés pour peser sur les décisions des services de l’État et influencer les propriétaires fonciers. Quel n’est pas alors le désarroi de certains élus à qui les promoteurs ont fait croire que l’implantation d’éoliennes relevait pratiquement une délégation de service public, puisque couvert par la loi, lorsque les mêmes promoteurs leur demandent d’opposer le caractère privé des projets à ceux qui viennent s’en plaindre.

(27)

Outre une certaine peur du ridicule s’ils reviennent sur leur position, les élus ruraux se trouvent donc pris entre la crainte d’être attaqués en justice par le promoteur s’ils se ravisent et

l’angoisse de voir leurs administrés, où ceux des communes alentour, les dénoncer pour prise illégale d’intérêt. L’information sur ces pratiques a fini par circuler entre les associations qui se multiplient, tout comme l’information sur la manière de stopper grâce au pénal ce qu’on ne peut plus contrer au civil ou devant le tribunal administratif. C’est en effet le moyen qui leur reste pour arrêter des projets puisque le lobby éolien a obtenu il y a deux ans la suppression, portée par Delphine Batho, alors ministre de l’environnement, du dispositif des « zones de développement éolien » (ZDE). Ce dispositif consistait à conditionner les subventions aux éoliennes aux résultats d’études sur les vents et sur l’acceptabilité des projets, à partir de concertations préalables orientées par le souci d’aménagement du territoire et l’évitement du mitage anarchique. Les promoteurs et les commerciaux s’abritent maintenant derrière le respect des schémas régionaux éoliens qui sont opposables. Mais, ces documents sont beaucoup moins précis, plus approximatifs, notamment parce qu’il était entendu qu’ils devaient seulement défricher le terrain pour les ZDE qui, elles, devaient les préciser.

Les ZDE déjà validées devaient être respectées après le changement de loi. Les études avaient coûté cher aux collectivités. Certaines ZDE étaient sur le point d’être validées et, donc,

juridiquement les promoteurs n’étaient plus obligés d’en tenir compte depuis la nouvelle loi. De fait, des promoteurs ont pu présenter des projets dans des zones identifiées comme non

favorables à l’occasion des études devant aboutir aux ZDE. D’ailleurs, le lobby s’en vante quand il souligne la levée des « contraintes » depuis 2013. C’est cela qu’il faut lire derrière la «

clarification du dispositif réglementaire » et les « dispositions économiques plus favorables » qu’il se félicite d’avoir obtenues.

Si l’information généraliste pour le grand public sur l’énergie utilise l’image des éoliennes, la presse quotidienne régionale abonde désormais chaque semaine d’articles dénonçant l’arnaque que représentent les éoliennes, la dégradation des territoires et les déchirements des

populations. Des mats de mesure évalués à des dizaines de milliers d’euros sont abattus, des menaces sont reçues aussi bien par des associations opposées aux éoliennes que par des bureaux d’études chargés de préparer leurs implantations. L’échauffement des esprits met à mal l’ordre public. Le sujet transcende les clivages politiques. Un reportage sur les manipulations des élus diffusé dans le journal télévisé de France 2 de 20h en octobre dernier a également été très remarqué. Les élus ne comprennent donc plus ce qui se passe et attendent du

gouvernement et des parlementaires que la loi indique clairement ce qui est souhaitable et les mettent à l’abri de faire de faux pas. Le Sénat, représentant des collectivités territoriales, est l’institution vers laquelle ils tournent leur regard.

La réalité est qu’en matière d’éoliennes industrielles, élus comme particuliers sont moins bien protégés par la loi que ne l’est le consommateur par le code de la consommation qui impose aux professionnels un devoir d’information, de mise en garde ou de conseil afin d’éviter

l’emballement. Et en fait de professionnels, il s’agit dans le secteur de l’éolien de sociétés adossées à des multinationales ou de multinationales elles-mêmes. Le rapport de force est-il si équilibré et les enjeux si négligeables qu’une protection législative conséquente est à ce point superflue ? Un petit propriétaire foncier à qui on a fait signer une promesse de bail, souvent

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contre rémunération, avec la promesse de toucher de gros loyers, ne risque pas de se faire une opinion objective en sept jours sur les nuisances qu’il cause à des kilomètres à la ronde et de se rétracter dans le délai de droit commun.

Il faut encore noter que l’obligation d’achat de l’électricité éolienne désorganise le marché de gros de l’électricité. Dès lors qu’il convient de maintenir en service les mêmes capacités de production qu’il y ait ou non des éoliennes, les sommes qui servent à acheter l’électricité éolienne sont autant de sommes qui manquent pour mieux entretenir et moderniser les réseaux et des capacités production classiques et pourtant indispensables afin de garantir la fiabilité de l’approvisionnement de chacun. Peut-on se permettre de créer les conditions économiques de la négligence ?

Il conviendrait d’inverser la logique. Au lieu d’aider l’éolien par principe, avec l’obligation d’achat, le tarif de rachat ou des compléments au prix du marché, il ne faut le favoriser que si les projets ont une utilité avérée, c’est-à-dire s’ils permettent effectivement de se passer du nucléaire ou des énergies fossiles pour certains usages, comme le pompage ou des industries spécifiques, que s’il répond aux raisons pour lesquelles on a spontanément envie de le soutenir, que si les éoliennes ne viennent pas dénaturer un site où vivent et passent des gens. Ce serait vraiment écologique. Plusieurs solutions existent, comme un exercice par l’État de ses responsabilités en matière d’aménagement du territoire, soit directement, soit en posant des règles très

scrupuleuses.

Au Sénat, le 29 janvier 2015.

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Reçu le 17 janvier 2019 à 09:22

Témoignage d’une agricultrice bio : Éoliennes : une escroquerie verte organisée.

J’ai 35 ans et je suis agricultrice bio en Auvergne. Il y a deux ans, j’ai été contactée par une entreprise privée qui avait pour projet d’installer un parc d’éoliennes dans ma commune. Je les ai reçus avec joie ! J’avais hâte de participer à un projet écologiste et d’apporter mon grain de sel à la fin du nucléaire.

Première surprise : je m’attendais à rencontrer un représentant de l’État, ou de la préfecture pour ce genre de projet (l’énergie est, il me semble, le bien de tous et nous sommes tous concernés). En fait, il n’en était rien : c’était bien une entreprise privée financée par des fonds de pensions étrangers qui était chargée du projet.

Un peu bizarre, mais, après m’être renseignée, je me suis aperçue que tous les projets étaient tenus par des boîtes privées qui prospectent un peu partout en France pour chercher des terrains où placer des éoliennes. Je pensais donc que cette société voulait m’acheter un bout de terrain, un peu comme un promoteur immobilier « du vert ».

Deuxième surprise : la société envisageait effectivement d’implanter une éolienne chez moi, mais elle ne voulait « surtout pas » me déposséder de mes terres. Elle voulait seulement louer le terrain.

Et cela, pour une somme absolument mirobolante : pour moi qui ai des revenus de 1.500 euros par mois, on me proposait un loyer de 30.000 euros par an pour deux éoliennes implantées. Pendant 20 ans... 30.000 qui tombent tous les mois et je participe à l’écologie nationale. Un rêve.

La société a insisté pour que je signe « rapidement », car d’autres agriculteurs pouvaient être aussi intéressés. A 30.000 euros par an, je n’en doutais pas une seconde. Mais... je suis auvergnate, et par nature, méfiante. J’en ai discuté avec ma grand-mère. Elle a hoché la tête, et elle m’a dit :

« ils veulent payer 75 fois le prix de la terre sans la posséder ? Ici ? Là où nos terres ne valent pas grand-chose ? « ...« Il y a un loup quelque part ».

Alors j’ai cherché le loup. Et je l’ai trouvé en demandant un nouveau rendez-vous avec la société. Je leur ai demandé un contrat du bail. Et j’ai lu toutes les petites lignes. Et voici la question que je leur ai posée : au bout de 20 ans, que se passe-t-il ?

Pas de réponse. Ou plutôt une réponse très floue : on ne sera plus là, car on revend nos implantations à des entreprises étrangères (chinoises notamment). Mais la loi nous demande de prévoir le démantèlement de l’éolienne. Nous provisionnons 50.000 euros. parce qu’au bout de 20 ans, une éolienne, elle est en fin de course.

OK. J’ai donc fait venir plusieurs entreprises spécialisées. Pour une éolienne de 200 mètres de haut, le coût minimum est de 450.000 euros par éolienne. A charge du propriétaire du terrain. Et s’il ne peut pas payer ? Comme il s’agit d’une éolienne industrielle, l’État se retourne contre le

propriétaire, puis contre la commune.

Je fais un rapide calcul : le projet d’ensemble comprend 7 éoliennes et ma commune 200 habitants. 450 000 x 7 = 3 millions 150.000 de dette. J’ai la tête qui tourne... j’ai le vertige face à une telle dette. Ça, c’était ma première découverte.

Depuis, je suis allée de surprise en surprise.

Tout d’abord, je me suis demandé pourquoi cette société voulait implanter des éoliennes dans un endroit où il y a si peu de vent.

Réponses : en effet, il n’y a pas assez de vent. Qu’à cela ne tienne, nous allons construire des éoliennes beaucoup plus hautes 200 mètres de haut. La taille de la tour Montparnasse.

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Fort bien. Pour des éoliennes qui ne tourneront que 25 % du temps. Pas très rentable... Alors, comment se fait-il que des fonds de pension s’intéressent tant à l’éolien en France ?

Tout simple ! En France, une loi exige que l’énergie verte des éoliennes soit achetée en priorité deux fois le prix des autres énergies (l’hydraulique, qui est pourtant totalement vert, n’a pas ce privilège !) Donc, c’est intéressant pour les investisseurs étrangers, sans doute en pleine complicité avec le gouvernement.. Car, qui paye cette différence ?

NOUS ! Sur votre facture EDF, il y a une petite ligne qui indique que nous « participons au développement de l’énergie verte ». En fait, nous finançons des actionnaires étrangers.

Ah oui ! Je ne vous ai pas tout dit ! Cette énergie est essentiellement destinée à être exportée.

Donc pas du tout destinée à faire fermer les centrales nucléaires.

Ça, les actionnaires s’en fichent totalement. Moi pas. Je me suis livrée à un petit calcul : le développement de l’éolien en France va coûter 75 milliards d’Euros financés par nous-même pour détruire nos paysages, notre tourisme, la valeur de nos biens immobiliers et nos parcelles cultivables (qui ne le sont plus quand on dépose 1.500 tonnes de béton dans le sol pour y placer la tour

Montparnasse).

Avec cet argent, l’état pourrait redistribuer à chaque français une part pour isoler dignement son logement. Nous pourrions ainsi fermer 18 réacteurs nucléaires. Mais ça, ça ne rapporterait rien aux actionnaires.

Pour finir, je tiens à préciser que je ne signe pas ce texte car j’ai reçu des menaces : d’agriculteurs, qui souhaitent « rafler les 30 000 euros par an sans réfléchir »

Des sociétés de l’éolien, qui, plus subtiles, me proposent des « compensations » contre mon silence.

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