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Cormorans perchés sur la casemate.

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Academic year: 2022

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Cormorans perchés sur la casemate.

LE MARAIS D’ORX Âge : 3 millions d’années.

1578 : détournement de l’Adour ; les eaux du Marais, privées de leur débouché sur l’Océan Atlantique, montent.

1808 : Napoléon 1erdécrète l’assèchement du Marais.

1853 : le Marais est asséché par pompage (travaux menés par l’ingénieur Lefebvre-Béziers, sous le règne de Napoléon III).

Le Marais devient l’un des plus grands domaines agricoles et maïsicoles de France. Mais, suite aux grands chocs pétroliers des années 70, le coût électrique nécessaire pour le pompage devient trop onéreux. Faute de rentabilité, le dernier propriétaire cesse peu à peu l’activité agricole dans les années 80. L’eau reprend alors ses droits…

1989 : acquisition du site par le Conservatoire du littoral, en raison de son intérêt écologique, avec l’aide financière du WWF (Word Wildlife Fund). 1000 hectares sont soustraits à l’agriculture intensive et restaurés en zone humide.

1995 : classement du Marais en Réserve Naturelle Nationale.

Statuts : Réserve Naturelle Nationale, site du Conservatoire du littoral, site du réseau européen, Natura 2000, zone humide d’importance internationale RAMSAR.

247 espèces d’oiseaux sont à ce jour comptabilisées et présentes sur le site :

137 oiseaux hivernants et/ou migrateurs, rares et/ou occasionnels ;

110 espèces nicheuses.

Le site est scindé en plusieurs ensembles ou casiers :

le Casier Nord, situé dans le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale, principalement constitué d’espaces prairiaux et de parcelles actuellement consacrées à la maïsiculture ;

le Casier Central, situé dans le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale, constitué principalement d’espaces en eau ;

l’espace Béziers, situé hors du périmètre de la Réserve Naturelle Nationale, qui englobe la Maison du Marais, la Maison Béziers et les espaces de stationnement ;

la Route Départementale 71 de Labenne à Orx, située dans le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale ;

le Casier Barrage, situé dans le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale ;

le Casier Burret, situé hors du périmètre de la Réserve Naturelle Nationale.

Fonctionnement hydraulique du Marais :

L’ensemble des casiers est ceinturé par une digue permettant de les isoler hydrauliquement du bassin versant. L’évacuation des eaux du bassin versant s’effectue par des canaux de ceinture situés pour l’essentiel à l’extérieur des digues.

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Carte téléchargée à l’adresse :

http://www.reserve-naturelle-marais-orx.fr/fileadmin/documents/histoire/SECTEURS_MARAIS.jpg

Carte téléchargée à l’adresse :

http://www.reserve-naturelle-marais-orx.fr/fileadmin/documents/histoire/OUVRAGES_HYDRO_MARAIS.jpg

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Yohann Montané, garde-nature de la réserve naturelle du Marais d’Orx, explique dans la Maison Béziers le cheminement complexe de la renaturation : « Si aujourd’hui on revenait à un état “naturel”, c'est-à-dire qu’on supprime le polder, on supprime le pompage, le canal du Boudigau pour vider le Marais d’Orx, on reviendrait à 8 m de hauteur d’eau, soit 92 bâtiments inondés, maisons privées, Bonduelle, l’autoroute, la voie ferrée, la nationale.

Quand le conservatoire a racheté, il y a eu une discussion pour un vrai retour au naturel, mais on va inonder tout ce qui s’est construit autour d’un Marais asséché pendant 150 ans. Le Marais est une cuvette, donc l’eau vient stagner à cet endroit. Le Marais représente 10% de son bassin versant, soit 1000 ha (bassin versant : 11000 ha).

Lorsqu’il pleuvait sur ces 11000 ha, l’eau venait se stocker au Marais d’Orx et le Boudigau le redistribuait tranquillement. Aujourd’hui il y a 10% en moins puisque c’est un marais endigué et nous l’objectif c’est que l’eau rentre le moins possible parce qu’après il faut la pomper, on est toujours sur un système poldérisé, et évidemment l’objectif est différent.

Il a été asséché pour le mettre en culture et on a, début des années 1980, 1000 ha de maïs. Il est racheté en 1989, depuis c’est un travail de renaturation. C’est un des objectifs premiers du Conservatoire qui a motivé l’achat du site, c’est un des achats les plus chers mais ce qui était intéressant pour eux c’est qu’on était sur un site de grande taille en Aquitaine.

Il en manquait, car on est sur l’axe principal de l’ouest de l’Europe au niveau des migrations.

Bonduelle l’a exploité un temps, les boues de traitement étaient rejetées dans le site, mais même au niveau des bâtiments il y avait des silos partout donc tout cet espace était rempli de bâtiments.

Le premier travail du Conservatoire a été de restaurer le paysage. On a supprimé ce qui n’était plus nécessaire : les transformateurs, les lignes électriques, tout ce qui était associé à d’autres zones de pompage, les bâtiments dont on ne fera rien. C’est compliqué à gérer, on va mettre longtemps parfois.

La maison Béziers a été restaurée en 2004, et la phase d’après c’est 2015, et on ouvre en 2015, donc on se programme sur du long terme.

Ça c’était le premier travail et puis après il y a l’histoire du niveau d’eau, donc qu’est-ce qu’on décide de faire avec, puisque sur une zone humide c’est ce qui va diriger toute la renaturation…

Les premières années, de la Jussie, les inondations, ça va un peu parasiter les décisions, les actions, pendant très longtemps. Quand on va se libérer de ces problématiques, on va pouvoir respirer un peu mieux.

Les îles avaient été faites par le Conservatoire en 1994, mais sinon on avait de l’eau dans les champs.

Le premier travail, la quête des habitats, va être le plus facile, faire en sorte qu’une végétation se développe.

Cette végétation plus la faune, on entre en biodiversité. Ça va évoluer avec le temps, mais en gros le cheminement c’est ça.

Notre station de pompage devient quand même intéressante parce que dans les urgences, ça peut être un gros avantage.

En jouant avec ces niveaux, on va pouvoir accélérer cette phase de renaturation.

Le premier travail sur les niveaux d’eau nous a permis de gagner une cinquantaine d’hectares de Mégaphorbiaies, qui aujourd’hui sont en train de bien se développer avec des états pas prioritaires mais patrimoniaux comme la Roselière qui est en train de reconquérir pas mal de secteurs. »

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« C’est la première phase. Maintenant qu’on a ces niveaux d’eau, bien sûr il faut encaisser les crues, il faut tenir compte de l’été, il faut avoir assez d’eau pour que la vie aquatique puisse se développer, mais tous ces facteurs regroupés nous donnent des consignes (on est en recul de 10 ans dans la façon de gérer le Marais d’Orx).

Dans l’actualité de la réserve qui a été créée depuis 1995, le 1er plan de gestion est terminé. Nous sommes dans le 2ème. Pour rejoindre les sujets qui vous préoccupent, depuis quelque temps on a eu des attaques écologiques : mortalité de poissons, cyanobactéries : tout ça nous a amené à réfléchir, on s’est libéré de certains sujets pour d’autres plus scientifiques.

L’actualité dans les suivis scientifiques c’est le Balbuzard pêcheur ; on refait une étude sur les Cistudes et on va travailler avec des GPS, donc on va recevoir beaucoup d’informations, on va pouvoir affiner les connaissances sur l’espèce…

Les cyanobactéries renvoient plutôt à la qualité de l’eau. C’est notre sujet je pense pour le prochain plan de gestion, cette problématique de la reconquête des habitats aquatiques.

Le Marais Central a une superficie de 410 ha, mais aujourd’hui celle du plan d’eau est de 300 ha. Le plan d’eau sur le Marais Barrage fait 140 ha, ce qui fait 440 ha de plan d’eau, et c’est totalement quasiment uniforme, donc il faut qu’on travaille sur cette diversité qui, de toute façon, jouera un rôle sur la qualité du milieu aquatique.

La qualité de l’eau c’est un autre sujet, c’est le phosphore, c’est un sujet d’actualité un petit peu partout. Nos voisins canadiens éloignés travaillent beaucoup là-dessus, des expériences sont faites, l’avenir nous dira si la société souhaite investir ou pas.

Ça n’est pas qu’on n’en tenait pas compte avant, mais les chiffres sont annoncés sur la perte en biodiversité un petit peu partout… Nous, nous avions nos critères moins médiatiques, plus scientifiques, mais nous allons les remettre en avant.

Pour vous donner un exemple, tout ce qui était avant la gestion prairiale (le haut du Marais d’Orx, ce sont des prairies) : moi-même j’étais convaincu pendant très longtemps que s’il y avait un travail de type agricole, il était peut- être plus raisonnable de laisser faire ceux qui savent faire de l’agriculture.

Aujourd’hui on se pose la question autrement, on se dit quel devrait être notre optimum de diversité sur le marais d’Orx ?

Si les agriculteurs peuvent y répondre, tant mieux, sinon on se passera de l’agriculture par rapport aux urgences.

Aujourd’hui, il faut qu’on mette en place ce qui sera porteur le plus possible de biodiversité.

Si je prends le cas du pâturage, il faut forcément que l’éleveur vermifuge ses bêtes. Ça nous pose un souci, donc on a remis le couvert sur la renaturation.

On a l’impression que c’est lancé, mais il y a encore pas mal de travail, notamment par rapport à ce qui se passe à l’extérieur, puisqu’un plan de gestion se fait avec une bio-évaluation avant, un diagnostic, par rapport à telle espèce, le statut (national, régional), et au niveau des habitats, si on prend le cas des prairies naturelles, ça baisse partout et je ne vais pas vous apprendre que sur le secteur ça construit et ça bétonne.

Donc c’est vrai qu’on a aussi ce rapport où il faut peut-être qu’on se repositionne par rapport à de nouvelles données, d’autant qu’avant les statistiques ces données n’étaient pas disponibles il y a 20 ans. »

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« Aujourd’hui avec l’informatique on peut savoir, par commune, les hectares de forêt qui ont disparu, le nombre de prairies et ça repositionne la réserve localement par rapport à des enjeux prairiaux, forêts marécageuses…

En ce moment ce sont les pellets de bois. On a plein de forêts, même sur des terrains Natura 2000, ce sont des forêts que des gens n’exploitent plus car ils en ont hérité, etc…

Un jour quelqu’un les appelle et leur propose 10 000 euros…

C’est vrai que ça nous inquiète, on sait qu’il y a Natura 2000, le DOCOB (document d’objectifs qui définit pour chaque site les orientations de gestion, leurs modalités de mise en œuvre, et les moyens financiers prévisionnels pour maintenir les habitats et les milieux naturels en bon état de conservation, NDLR) est lancé.

L’hydraulique du bassin versant est concernée par cette problématique, il est possible qu’à la DREAL ils s’organisent pour rééquilibrer tout ça.

Quoiqu’il en soit, par rapport à notre bassin versant et au fait que toute cette eau qui veut passer par le Boudigau, forcément ça coince. Donc ça déborde. On va faire rentrer de l’eau, on la restitue plus tard.

L’année dernière j’étais à une conférence sur les grands lacs, il y a eu une intervention de l’agence de l’eau qui annonçait des chiffres locaux par rapport à l’impact du réchauffement climatique. Ce n’était pas des données publiées, mais aujourd’hui oui : 40% du niveau d’étiage en moins sur les cours d’eau à 30 ans, bon moi j’en connais quelques uns l’été, 40% en moins, je m’interroge, j’ai du mal à même l’imaginer, et l’évaporation et surtout le réchauffement automnal. C’est là où nous, sur l’impact sur la qualité de l’eau, c’est là où on se dit il y a des choses sur lesquelles on ne peut rien faire, mais dans notre cahier, notre tableau de bord de gestion du niveau d’eau par rapport à ce que nous allons proposer là assez vite, on va inclure cette problématique de l’évaporation.

On a de la chance, ça va avec booster les Roselières, le frai des poissons, et on va certainement faire des inondations un peu printanières pour se garder de l’eau, voire en tout cas les prochaines années et si c’est possible, si l’on peut, répondre à ces problématiques là.

Nous, nous travaillons sur 10 ans : l’an dernier il pleuvait tous les jours et cette année il ne pleut pas, pas facile pour un gestionnaire qui gère de l’eau, pouvoir se profiler et se dire tiens on va pouvoir faire ci, on va pouvoir faire ça. Ça va sous-entendre des investissements, sur des ouvrages hydrauliques forcément…

30 ans, c’est 3 séquences de 10 ans, ça va arriver vite et en plus de ça c’est sur des scénarios moyens… donc il faut quand même qu’on en tienne compte et puis surtout il faut qu’on l’inscrive pour pouvoir aussi communiquer autour de ces problématiques. Ce qui inquiète une personne que j’ai eue au téléphone, c’est qu’elle n’a pas l’impression qu’il y a une prise en compte ne serait-ce que pour l’agriculture, parce que ça va aller vite. 3 séquences de 10 ans, ça va très très vite.

Voilà pour l’actualité de la réserve, de toute façon cette problématique de la qualité de l’eau, c’est souvent vu par rapport à des critères rivières-plages, évidemment un marais il est déjà dans le rouge, le fonds des marais travaille beaucoup sur une étude pour que chaque site crée ses propres critères. Voir dans l’évolution et dans le temps comment va évoluer la maturité de l’eau, c'est-à-dire commencer avec de l’eau cet hiver. Elle est ce qu’elle est, vous avez des moments bactériaux, cyanobactéries et tout ça, on peut peut-être arriver à créer des critères pour s’auto-évaluer et voir dans le temps si on part encore plus à la faute ou si ça s’améliore. Il faut des recherches pour mesurer l’impact. »

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« Les oiseaux ne sont pas un bon baromètre du réchauffement climatique, la végétation c’est un peu trop lent, même si les botanistes savent qu’on sera sur la végétation méditerranéenne…

L’eau sur les zones humides, vous imaginez le fil conducteur qualité-quantité !

Mais malgré des taux de cyanobactéries stratosphériques sur le Marais, les suivis scientifiques des Spatules blanches montrent que 30% de la population du Nord-Ouest de l’Europe s’arrête en migration au Marais. C’est quand même relativement important, ce qui sous-entend que malgré tout la vie a une certaine flexibilité...

C’est la nourriture qui va conditionner le comportement des oiseaux. Pour la 4ème année, les suivis d’oiseaux bagués, en relation avec les Hollandais, confirment que 30% des Spatules blanches s’arrêtent au Marais. Ça met en avant les autres, et par définition ils ont des ailes, alors c’est plus inquiétant je pense pour tout ce qui est habitat, parce que les habitats, c’est le gîte et le couvert pour la faune en général, et c’est souvent lorsque ces habitats font défaut de façon anthropique ou naturelle, que les espèces exotiques vont s’engouffrer dans la brèche et venir se rajouter à cette problématique, même si pour certains il y a des chances que les herbiers aquatiques qu’on connaît aujourd’hui soient peut-être remplacés par des espèce exotiques.

On va absorber toutes ces informations, on essaie de proposer des solutions assez ciblées parce que vous imaginez bien que le nerf de la guerre c’est l’argent, c’est aussi la pérennité de la décision qu’on prend. Si je décide de gérer à tel niveau, il faut que je puisse le faire sur plusieurs années. Si je décide de travailler sur la Jussie, ça sert à rien de balancer des sous. La Jussie est un sujet passé maintenant, mais aller balancer des sous et ne rien faire l’année d’après c’est complètement inutile, autant laisser faire. Il y a une multiplicité d’acteurs et de variables, c’est un sujet assez difficile à gérer, mais il y a des fois où il faut laisser faire et des fois où il faut agir.

Si vous allez à l’Étang Noir, nos collègues, qui ont un habitat un peu plus stable, vont être beaucoup moins acteurs que nous, en tant que gestionnaires, parce que nous, nous sommes sur un site encore adolescent et que notre responsabilité qu’on nous a confiée, c’est bien de renaturer le Marais d’Orx.

Parfois il y a des endroits où il faut laisser faire et des endroits où il faut agir. Heureusement des opportunités techniques s’ouvrent quand même de plus en plus.

Pour garder une Roselière par exemple, le souci c’est qu’il faut exporter. Qu’est-ce qu’on va faire de ces roseaux qu’on exporte ? Maintenant il y a des solutions : la méthanisation, les pellets, puisque la LPO a un programme sur les Roselières, sous les lignes à haute tension on peut aussi faire des pellets sans couper les forêts. Pour les gestionnaires il y a quand même des opportunités de recyclage qui nous permettent de diminuer un peu les budgets : commercialement, il y a un intérêt à venir récupérer ces matières, et les entreprises se sont, par rapport à il y a 10-20 ans, spécialisées dans les travaux dans les espaces naturels, et ont du matériel qui permet aujourd’hui d’aller travailler dans des endroits où avant ça n’était pas envisageable. »

Georges Cingal : « Il y a un méthaniseur construit à Bénesse, qui marche, enfin il est en pilotage. Ils vous ont contactés ? »

Yohann Montané : « Ils nous avaient contactés il y a 2 ans (parce qu’au départ ce méthaniseur devait aller à St Geours), pour savoir si on avait de la matière à fournir. J’ai ouï dire qu’un méthaniseur allait se monter dans le Seignanx aussi. Je ne les ai pas recontactés. Pour le moment on est en phase réflexion, mais peut-être qu’effectivement, notre problème c’est l’exportation des matières. Même si on fauche les prairies au Marais Nord, le problème de faucher et de laisser sur place, ce qu’on a fait, ça participe à l’eutrophisation et à la banalisation des prairies. L’idéal, c’est l’exportation. Un foin de qualité intéressera forcément l’agriculture. Mais si pour des contraintes entomologiques, ce serait préférable de faire une fauche tardive et que ce ne soit pas intéressant pour l’agriculture, peut-être qu’eux seront intéressés puisque la dernière fois que j’y suis allé il y avait un tas de balles de paille, qu’ils doivent acheter… Après, c’est toujours la même question, le transport, etc. »

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Georges Cingal : « Mais enfin ça n’est pas loin, c’est pour ça que je posais la question ! »

Yohann Montané : « La Jussie de cours d’eau, d’étang, ça ne les intéresse pas, il y a du sédiment, forcément le tri n’est pas fait, par contre de la Jussie de prairie, je pense qu’ils seraient preneurs. »

Georges Cingal : « Pour l’instant la piste la plus utilisée c’est le compostage. »

Yohann Montané : « De toute façon c’est déjà une grosse partie de Bonduelle qui va là-bas, la station est maintenant carrément en fin de vie, donc ça rajoute des camions sur la route, mais ça soulage, puisqu’au départ ils devaient se faire financer la station d’épuration par la LGV, ils voulaient installer une station d’épuration à fragmentation… » Georges Cingal : « Station d’épuration verticale, contre la LGV, ça coûtait très cher ! Vraiment, là c’était l’horreur ! » Yohann Montané : « Notre souci, c’est le phosphore. »

Georges Cingal : « Et la source ! »

Yohann Montané : « Moi ce dont j’ai peur, s’ils sont passés à la méthanisation chez Bonduelle, c’est parce qu’ils dépassent les taux, la norme sur les piézomètres. Les chiffres ne sont pas secrets, ça signifie que certainement la nappe est saturée. Alors c’est sûr que ce taux n’est pas dément, mais il est suffisant en tout cas pour continuer à alimenter les cyanobactéries.

La difficulté, on y réfléchit, puisque quand on prend la problématique du phosphore, c’est la charge interne et la charge externe : la charge interne, c’est ce qu’il y a à l’intérieur des digues, voire des canaux, au niveau des sédiments en tout cas ; la charge externe c’est ce qui continue à arriver du bassin versant. Il faudrait évaluer la charge interne, mais vu les surfaces, vous imaginez le budget nécessaire… En tout cas on en discute fortement. La direction, c’est une histoire de point de vue : si on n’avait pas de station de pompage, les cyanobactéries qui sont là aujourd’hui de notre responsabilité, seraient la responsabilité de tout le monde. On est bien d’accord, si vous allez à Soustons, il y a des cyanobactéries, il n’y a rien pour réguler, ça coule, c’est normal. Là c’est de notre fait puisqu’on appuie sur un bouton.

Donc la réflexion c’est, par rapport à cette problématique du phosphore, est-ce que c’est réellement le gestionnaire qui est responsable de tout ça ou est-ce que c’est, sociétalement, une responsabilité collective par rapport au passé du site ? Bon je parle à des convaincus, on est bien d’accord… »

Georges Cingal : « On sait très bien que pendant des années l’administration nous a répondu que le phosphore n’était pas un problème puisqu’il restait sur la partie superficielle des sols. Nous, à la SEPANSO, nous avons toujours dit :

« Ça, il faudra le prouver ! ».

Yohann Montané : « Si vous prenez surtout le cas du Lac Léman, ils se sont arrangés, dans les années 80, et ils arrivent à peine à en sortir… »

Georges Cingal : « Aux Pays-Bas ils extraient le phosphore, il n’y a pas de rejet de phosphore sortant d’une station de traitement des eaux usées, tout au moins les grosses stations, je n’ai pas dit toutes les stations… »

Yohann Montané : « De toute façon c’est le facteur limitant, donc tant qu’on ne travaille pas sur ça, le capter naturellement, pour envisager des travaux d’épurage des sédiments… »

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Georges Cingal : « Surtout on ne sait pas comment il migre. Si on savait, il suffirait systématiquement de creuser les canaux, si on était sûr que le phosphore y aboutisse. À ce moment-là on est arrivé au bout du compte à réduire, à maîtriser les pics… »

Yohann Montané : « C’est très compliqué… Lors de la conférence sur les grands lacs, il y avait une étude qui disait que les sédiments étaient largués dans le milieu naturel. Bon les gens travaillent, mais de toute façon, derrière, le souci c’est qu’on arrive forcément dans une impasse ou technique ou financière. Technique parce que le curage des sédiments, dès qu’il y a transport, traitement chimique, on atteint des sommes pharamineuses. Sur le lac Bromont, à Québec, ils ont balancé des billes d’argile avec des capteurs de phosphore. Ils ont des résultats pas inintéressants, mais on est sur des coûts stratosphériques... »

Georges Cingal : « Ça marche aussi parce que les températures ne sont pas trop élevées… parce que le problème ici c’est le delta des températures, non ? »

Yohann Montané : « J’en sais rien parce que quand j’ouvre le Marais Central et que l’eau va dans le Marais Barrage, je fais des analyses : même les cyanobactéries semblent disparaître, c'est-à-dire que je passe d’un taux de 200 à un taux de 40. Et les analyses de phosphore sont inversées : là où j’ai beaucoup de cyanobactéries, j’ai moins de phosphore (on n’a pas touché aux sédiments, analyse d’eau classique). Là où j’ai moins de cyanobactéries, j’ai plus de phosphore. Mais les taux entre 2017 et 2018 ont varié de façon… Quand je le montre à un universitaire, sans connaître le contexte, il me dit c’est pas possible, il y a une erreur ! »

Un membre de la SEPANSO : « Pardon, je veux vous dire que vous parlez à un niveau, on ne comprend pas tout, je suis désolé, encore les cyanobactéries je sais à peu près ce que c’est, par exemple quand vous dites phosphore, j’aimerais savoir d’où il vient… »

Yohann Montané : « Agriculture, industrie. Le phosphore c’est en fait ce qu’on appelle le facteur limitant, c'est-à-dire que sans le phosphore les organismes qui font la photosynthèse ne peuvent pas capter l’azote de l’atmosphère. Un kilo de phosphore, c’est 500 kg d’algues. Sans ce phosphore ces algues ne se seraient pas développées. »

Un membre de la SEPANSO : « Ça fait une eutrophisation ? »

Yohann Montané : « Après, ça entraîne une eutrophisation. Les cyanobactéries (il y a bactérie dans le nom), mais ce sont des bactéries qui font de la photosynthèse. Parmi les premiers êtres vivants de la planète, qui sont capables de se déplacer, etc… C’est le film vert que vous pouvez voir à la surface des étangs, et en général on interdit les baignades… C’est pas la cyanobactérie en elle-même le problème, c’est la cyanotoxine qu’elle peut libérer...

Un membre de la SEPANSO : « Vertes ou rouges ? »

Yohann Montané : « Ça dépend, vertes, rouges, bleues, il y en a 4600, et ils en découvrent encore ! » Un membre de la SEPANSO : « C’est dû au réchauffement ? »

Yohann Montané : « C’est lié à nos activités qui ont balancé du phosphore qui normalement ne devrait pas se retrouver à ces taux là. »

Un autre membre de la SEPANSO : « Qui ont, ça veut dire que c’est fini aujourd’hui ? » Tout le monde : « Non, ça continue ! »

Georges Cingal : “NPK”, regardez, c’est écrit sur les sacs d’engrais !

Yohann Montané : « Ça continue, il y a quand même des efforts. Nous subissons tout ce qui a été fait depuis les années 80. Nous, nous pensons plus à des aménagements de génie écologique.

Ce qui capture le plus le phosphore, c’est la forêt marécageuse.

Donc c’est compter sur ce que peuvent nous fournir la nature comme arme et rejoindre la renaturation.

Je développe des habitats, de la forêt, la Mégaphorbiaie c’est donc la prairie humide qui va être inondable, qui capte le phosphore et a tendance à l’emprisonner.

Il ne faut pas s’imaginer curer 450 hectares ! »

Georges Cingal : « Si je peux me permettre, autrefois les champs étaient entourés de haies et ces haies bloquaient une partie des nutriments, que ce soit nitrate ou phosphore.

Maintenant, toutes ces haies dégagent, donc les nutriments vont au fossé, du fossé aux petits ruisseaux, du ruisseau à la rivière et voilà le problème… Il y a plusieurs stations des eaux usées qui maintenant prévoient un bassin tampon, un lagunage ou un bassin à macrophytes de manière à justement consommer les nutriments avant que les eaux soient rejetées dans le milieu naturel… »

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Adhérents de la Fédération SEPANSO Landes à la découverte du Marais d’Orx…

Cigogne blanche couvant ses œufs.

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Une des îles du Marais.

Cistudes d’Europe femelles (iris de l’œil de couleur jaune). Les Cistudes d’Europe s’exposent au soleil jusqu’à atteindre une température corporelle optimale selon leurs besoins. La température optimale nécessaire pour l’activité d’alimentation est moins importante que celle pour la digestion ou pour la maturation des œufs.

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En moyenne de 26° C, la température corporelle optimale nécessaire est obtenue par sélection des sites d’insolation, puis par orientation par rapport à la source de radiation.

Autre Cistude d’Europe s’exposant au soleil sur la berge du canal du Boudigau.

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Tortue Floride (espèce invasive).

Gallinule poule-d’eau.

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Couple d’Anatidés en quête de nourriture.

Mouettes rieuses (plumage internuptial).

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Plusieurs espèces d’oiseaux en paix… sur une île lointaine…

4 Grenouilles rieuses.

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Statuts : Réserve Naturelle Nationale, site du Conservatoire du littoral, site du réseau européen, Natura 2000, zone humide d’importance internationale RAMSAR.

Iris des marais.

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Jean-Louis Darrière a réalisé l’affiche pour l’Assemblée Générale.

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Assemblée générale de la Fédération SEPANSO Landes 2019, salle des fêtes d’Orx.

M. Francis Lapébie, Maire d’Orx, accueille les participants.

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Le président, Georges Cingal, donne lecture de son rapport moral pour l’exercice 2018.

Vote : le rapport moral est approuvé à l’unanimité.

Le procès verbal de l’A.G. de Saint-Cricq du Gave (24/03/2017) est aussi adopté à l’unanimité.

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La Trésorière, Annie Mogan, présente le rapport financier pour l’exercice 2018, le bilan au 31-12-2018, le compte de résultats et le budget prévisionnel.

Rapport d’activité pour l’exercice 2018 par Jean-Pierre Lesbats, Secrétaire Général.

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Le Secrétaire Général présente son rapport à l’écran et commente la répartition quantitative des actes de gestion de la Fédération SEPANSO Landes.

Pierre Boulet intervient sur l’implication de l’association au titre des CEM (champs électromagnétiques).

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Lucie Wattine, stagiaire juridique, présente son rapport sur les conséquence de la loi Élan pour les communes littorales.

José Manarillo présente les activités dans le secteur littoral Sud du département : le projet de transfert de l’enseigne Leclerc à Capbreton (urbanisme commercial, copinage et destruction du centre-ville) et le dragage du lac d’Hossegor avec la destruction de la biodiversité du lac et la pollution de la plage Santocha par les sédiments du lac contaminés par des métaux lourds et des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) dont la toxicité, la cancérogenèse et la mutagenèse sont confirmées.

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Patrick Ponge présente les activités dans le Marsan : mauvais état actuel de la rivière Midour et dossier Plan d’exposition au bruit (P.E.B ) de la base aérienne BA 118.

En l’absence d’Alain et d’Elisabeth Caullet, pour raison de santé, Jean-Pierre Lesbats présente les activités dans le Nord des Landes. Dans cette partie du département c’est toujours la recherche d’aménagements des espaces naturels qui est envisagée sous forme de défrichements, de fermes photovoltaïques et bien sûr l’aménagement touristique des rives des lacs.

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Jean Dupouy présente les activités de la Haute Lande et de Mimizan. Une douzaine de recours sont en cours au Tribunal administratif de Pau contre de nouveaux projets photovoltaïques en zone naturelle. À Mimizan, où le PPRL est enfin validé, le maire, qui s’est vu attribué le prix Cascan passé, continue à accorder des permis d’aménager et des permis de construire au mépris de l’environnement et de la qualité de vie des personnes qui résident à proximité.

Christian Boireau, ingénieur, élu administrateur de la Fédération SEPANSO Landes, détaille les impacts des micropolluants sur les écosystèmes et les risques sanitaires qu’ils génèrent… Mardi 17 septembre 2018, il a présenté « les micropolluants » à la Commission Littoral de l’Assemblée nationale.

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Élections au Conseil d’Administration :

Le Secrétaire général indique que deux nouvelles candidatures ont été reçues : Christian Boireau (Messanges) et Joëlle Gillibert (Mimizan). Les nouveaux candidats sont élus à l’unanimité ; de même les sortants sont réélus à l’unanimité.

Prix Cascan :

La SEPANSO décerne le prix Cascan à l’unanimité à Messieurs Xavier Gaudio (Maire d’Hossegor), Patrick Laclédère (Maire de Capbreton) et Pierre Froustey (Maire de Mimizan), en raison de leurs prises de position défavorables à l’environnement et de leur agressivité à l’égard des militants de la SEPANSO.

La SEPANSO décerne le prix Cascan à l’unanimité à Alliance Forêt Bois. Cette première coopérative forestière de France persiste à utiliser des désherbants en forêt sans se soucier de l’impact sur les milieux aquatiques et sur les insectes, en particulier sur les abeilles, puisque certaines applications de produits chimiques se font même sur bruyères en fleurs.

Prix Mille Flous :

La SEPANSO décerne le prix Mille Flous à l’unanimité à Monsieur Francis Lapébie, Maire d’Orx.

Pour consulter les rapports dans leur intégralité, cliquer ICI, ICI et ICI.

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