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Miscellanées âgées et médicalisées, numériques et cinématographiques

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 3 février 2016

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EN MARGE

Miscellanées âgées et Médicalisées, nuMériques

et cinéMatographiques

Violences adolescentes filmées sur personnes âgées dépendantes

Cela s’est passé, il y a quelques jours dans un «Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes» (EHPAD), situé à une quarantaine de kilomètres à l’est de Paris, à 20 minutes de l’aéroport de Roissy et de la gare TGV de Marne-la- Vallée. Le Centre commercial du Val d’Europe et le célèbre parc Eurodisney sont à proxi- mité. Nous sommes à Annet-sur- Marne. Trois mille habitants.

Le nom de la commune viendrait du gaulois « Ana » – déesse mère des marais dans des temps bien reculés. Les marais ont été asséchés. Les dieux ont changé.

Parmi les monuments de la commune, on trouve l’église Saint-Germain, le château d’Etry et celui de Louche, reconstruit dans la première moitié du XIXe siècle.

Cet établissement privé avait accueilli, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une cinquantaine de résidents ; d’abord réfugiés des camps, puis des personnes âgées.

« L’EHPAD Château de Louche », aujourd’hui, compte soixante et onze chambres individuelles et

une « unité protégée de quinze lits avec un jardin sécurisé » pour des personnes souffrant de maladie de type Alzheimer.

« Environnement calme &

serein ». « Bien-être & détente ».

Cela s’est passé le lundi 18 janvier. Début du stage de trois adolescentes âgées de 16 et 17 ans, élèves d’un lycée profes- sionnel voisin et qui se destinent à devenir « auxiliaires de vie ».

Elles viennent dans cet EHPAD pour un stage

pratique. La suite sera rap- portée par l’Agence France- Presse. « Dès le premier jour, elles entrepren- nent d’humilier trois résidents at teints d’Al zhei-

mer, filment leurs forfaits et les postent sur Snapchat. Très prisée des adolescents, cette plate- forme permet de partager des photos et vidéos, qui disparais- sent après quel ques secondes.

Pas moins de trente-trois films seront diffusés et visionnés trois cent quarante fois en début de semaine, ont expliqué les gendarmes qui ont interpel- lé les jeunes filles, dénoncées par des camarades “ émus ” par la violence des images. » Quatre jours plus tard, les trois jeunes stagiaires ont été mises en examen pour « violences en

réunion avec préméditation »,

« diffusion sur internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée », et placées sous con trôle judiciaire. Puis Laurence Rossi- gnol, secrétaire d’État française aux Personnes âgées, s’est rendue sur place pour rencontrer les familles des victimes et les personnels. Elle a parlé d’« actes graves », « d’humiliation, de violence verbale, d’atteinte à la dignité ». Elle n’a pas parlé de

« maltraitance physique », se refusant de donner plus de détails sur la teneur des vidéos.

Selon « une source proche du dossier », on y verrait les ado- lescentes infligeant des « tapes » ou encore des « pincements de

nez » aux mala- des. La direction de l’établisse- ment n’a pas souhaité faire de commentaire, soulignant qu’elle

« se concentrait sur le bien-être des résidents, notamment des trois victimes des agissements déviants de ces stagiaires ».

L’Agence France-Presse se souvient qu’en novembre dernier, une aide-soignante d’un EHPAD du département de la Loire a été condamnée à un an de prison avec sursis pour des maltrai- tances et des humiliations sur des pensionnaires souffrant, là encore, de la maladie d’Alzhei- mer. En octobre, en Seine-Saint- Denis, une plainte a été déposée pour de présumées violences commises par une aide- soignan te sur une femme également atteinte d’Alzheimer.

Au « château de Louche », les faits n’ont été connus que parce qu’ils ont été filmés – et filmés par leurs auteures. On peut ici songer à un célèbre passage (Singin’ in the Rain) de l’hypno- tique « Orange Mécanique » de Stanley Kubrick ; un film aujour- d’hui âgé de 45 ans ; un film d’anticipation.

« Ce qu’ont fait ces jeunes filles ? C’est ce qui se fait quoti- diennement dans la plupart de ces établissements, comme en

psychiatrie DSM (troubles des conduites) ou en pédopsychia- trie (type ABA). J’en ai des témoignages incessants et croissants par des soignants qui viennent me parler de leur pra- tique et / ou se plaindre de la violence institutionnelle, de la maltraitance des institutions envers celles et ceux qu’elles accueillent, nous a expliqué le Dr Pierre Zanger, psychiatre et psychanalyste, membre du comité scientifique de SOS Addictions.1 La grande diffé- rence, c’est que ce n’est pas mis en ligne. Doit-on se focaliser sur ces filles qui exhibent cette horreur, ou se dire que c’est peut-être une chance que ça puisse être enfin perçu et visualisé par tous ? C’est tou- jours la même chose, noir et blanc… ». « Orange Mécanique » était en couleur.

dépister la maladie bien avant qu’elle ne soit

On ne lit pas assez certains discours ministériels. De retour du « Forum économique mondial de Davos » Marisol Touraine, ministre française des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, est intervenue, samedi 23 janvier, dans le cadre de la première « Journée natio- nale française de l’innovation en santé ». Elle y a prononcé un discours 2 assez peu commun, un hymne inhabituel à la modernité et à des lendemains médicale- ment connectés. Extraits :

« Le numérique est comparable au bouleversement apporté par l’électricité à la fin du XIXe siècle.

Tous deux s’inscrivent dans chacun de nos gestes, partout où nous nous rendons, à domicile, en ville, à l’hôpital. Le numéri que, c’est l’avènement possible d’une médecine personnalisée. Déjà, les objets connectés permet tent à chacun de suivre sa tempéra- ture, sa tension. Le verre con- necté, qui vous est présenté lors de cette journée, permet aux personnes âgées de vérifier leur hydratation. Demain, le textile connecté offrira la possibilité de visualiser et de surveiller son

La douleur dans la poitrine ne sera

plus le premier signe de l’infarctus : c’est le smartphone, qui le détectera le

premier

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ActuAlité

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cœur. La douleur dans la poitrine ne sera plus le premier signe de l’infarctus : c’est le smartphone, qui le détectera le premier.

« L’horizon des possibles ne cesse d’être repoussé. Un premier test permettant de détecter la présence de cellules cancéreuses avant même que le cancer ne soit visible a été développé en France. Demain, il sera possible de détecter la maladie avant même que celle-ci ne se déclare. (…) Je pense aussi à la possibilité pour les profes- sionnels d’interagir entre eux.

Une innovation permet ainsi de simplifier l’échange d’informa- tions médicales entre tous les

professionnels de santé qui contribuent à la prise en charge d’un même patient. A l’heure de l’e-mail et des réseaux sociaux, ce type d’échanges dématéria- lisés paraît une évidence ; mais c’est en réalité un défi que peu de pays au monde ont su relever à ce jour. »

On écoute. Et on ne peut man- quer de s’interroger sur l’image, vertigineuse, de la ministre :

« Un horizon des possibles qui ne cesse d’être repoussé». Où allons-nous dans un tel paysage ? La maladie connue avant d’apparaître ? On songe à « Mi- nority Reports ». On peut aussi regarder plus en arrière. Et

revoir « Knock ou le Triomphe de la médecine » ; pièce de Jules Romains représentée pour la première fois à la Comédie des Champs-Elysées, le 15 décembre 1923, mise en scène et décors de Louis Jouvet – inoubliable Jouvet qui interprétait le rôle du médecin-monstre. Sous les rires, certains voient en Knock une satire dénonçant la mani- pulation, qu’il s’agisse de mé- decine ou de n’importe quel commerce ; y compris politique.

On peut aussi voir dans Knock une dénonciation de la publicité, alors naissante, ainsi que des parallèles avec le film de Murnau

« Nosferatu le vampire ». Jouvet

est d’ailleurs, précisément, glaçant.

Dr Knock : «Car leur tort, c’est de dormir, dans une sécurité trompeuse dont les réveille trop tard le coup de foudre de la maladie».

1 le témoignage complet du dr pierre Zanger peut être lu ici : http://jeanyvesnau.

com/2016/01/25/humiliations-de-personnes- agees-retour-sur-laffaire-de-lehpad-de- seine-et-marne/

2 le texte de ce discours est disponible ici : http://social-sante.gouv.fr/actualites/

presse/discours/article/intervention-de- marisol-touraine-a-l-occasion-de- inauguration-de-la-premiere

REvuE dE pREssE

Grosse augmentation de la fréquentation des urgences pédiatriques

L’augmentation est plus que signi- ficative. Ces dernières années, la fréquentation des urgences pédia- triques a explosé en Suisse. Dans certains cantons romands, la hausse est de 10 % en un an. (…) A Genève, on recense entre 25 000 et 27 000 consultations par année aux Hôpitaux universitaires (HUG).

Soit une augmentation de 10 % sur un an et un quasi-doublement de la fréquentation en vingt ans. A l’Hôpital cantonal fribourgeois, rien qu’entre 2014 et 2015 le nombre de consultations est passé de 12 800 à 14 100. Il s’agit là encore d’une augmentation de 10 % environ. « Cela pose un problème de surcharge, relève Cosette Pharisa Rochat, médecin adjoint de pédiatrie à Fribourg. C’est compliqué à gérer. Il n’est jamais agréable pour des soignants de devoir faire attendre les gens. » Cette tendance se retrouve de l’autre côté de la Sarine. Le Tages- Anzeiger parle de 40 000 patients traités en 2015 à Zurich – en augmentation de 25% en cinq ans – et de 22 000 à Berne, soit plus du double par rapport à 1995.

L’une des explications à cette forte augmentation est la pénurie de médecins de premier recours, dont font partie les pédiatres. Un man que qui touche particulièrement les

régions périphériques, selon la doctoresse Nicole Pellaud. « Les médecins ont tendance à s’installer dans les villes où ils ont fait leur formation », explique la présidente de la Société suisse de pédiatrie (SSP). En Romandie, cela équivaut souvent à l’arc lémanique, où se trouvent le CHUV et les HUG.(…) Les hôpitaux tentent de trouver des parades face à ce phénomène qui coûte cher à la collectivité. Le plus courant est la mise sur pied d’un numéro d’urgence visant à opérer un premier tri avant la venue à l’hôpital. C’est le cas dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et de Fribourg. Des soignants y prodiguent des conseils sur les soins à apporter et les symptômes à surveiller. « Ils disent également aux parents dans quel délai il serait bon de consulter, explique Cosette Pharisa Rochat. Mais, dans la grande majorité des cas, ils n’ont même pas besoin de les envoyer voir un médecin. » En Suisse alémanique, les hôpitaux pour enfants de Zurich, Berne, Bâle, Lucerne, Winterthour et Coire ont constitué une centrale téléphonique commune en novembre. A Genève, en revanche, on a renoncé à cette option. « Cela n’a pas d’effet prouvé sur la réduc- tion des consultations, affirme Nicolas de Saussure, des HUG.

C’est très chronophage et par conséquent nécessite la création de plusieurs postes à 100 %. » Il privilégie l’accès à l’information

via livres et liens Internet.

Les pédiatres, eux, tentent de faire face en constituant des cabinets de groupe ou des centres pédia- triques ambulatoires. Cela assure plus de présence, y compris après les heures habituelles de fermeture.

Raphaël Leroy-Camille Kafft Le Matin du 24 janvier 2016

aux HuG, les visiteurs doivent porter un masque

L’épidémie de grippe, qui a franchi les portes de la Suisse au début du mois de janvier, s’approche de Genève. A l’Hôpital, le dispositif de protection habituel a été dé- ployé. Il est renforcé cette année par deux nouveautés. Les visiteurs sont priés de porter un masque (qui leur sera fourni) dans les services de soins afin de protéger les patients. Par ailleurs, trois infirmiers joueront le rôle d’audi- teurs en sillonnant l’institution pour s’assurer du respect des mesures prévues.

Depuis plusieurs années, à l’ap- proche de la grippe, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) prennent une série de mesures.

Des stands et des affiches rappel lent les différentes mesures d’hygiène à respecter. Le personnel est prié de porter un autocollant signalant qu’il est vacciné. Si ce n’est pas le cas, il doit porter un masque dans les unités de soins durant toute

l’épidémie.

« Tout ceci est facile à dire, mais moins facile à faire de manière uniforme dans une institution de près de 11 000 employés », relève le professeur Didier Pittet, respon- sable du Service de prévention et de contrôle de l’infection des HUG. La stratégie est d’autant plus délicate à appliquer que l’hiver dernier, le vaccin s’est révélé peu efficace contre la maladie, le virus ayant muté en cours d’année.

Confrontés à une épidémie impor- tante, les HUG avaient rendu le masque obligatoire pour tous les collaborateurs (vaccinés ou non) pendant environ deux mois. (…) Les HUG se distinguent par une politique active en matière de lutte contre la grippe, qui consiste à documenter précisément l’épi- démie pour mieux la combattre.

L’hiver dernier, 478 cas de grippe ont été recensés – dont 35 % contractés au sein de l’institution – et 45 personnes sont mortes. En 2012-2013, 13 personnes avaient succombé, sur un total de 285 cas, dont 100 attrapés à l’hôpital, indi- que la Dre Anne Iten, du Service de prévention et de contrôle de l’infection. Cette nette augmenta- tion s’explique par des enquêtes toujours plus méticuleuses et par la virulence des virus circulant l’an dernier.

sophie Davaris Tribune de Genève du 26 janvier 2016

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