HAL Id: jpa-00233487
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Quelques recherches en radioactivité artificielle
M.E. Nahmias, R.J. Walen
To cite this version:
QUELQUES
RECHERCHES ENRADIOACTIVITÉ
ARTIFICIELLEPar MM. M. E. NAHMIAS et R. J.-WALEN. Institut du Radium, Paris.
Sommaire. 2014 Les auteurs signalent les radioactivités induites nouvelles suivantes : Lithium 0,7 sec (attribuée au 8Li). Bore environ 1 sec (attribuée au 8Li également) Sodium 8 sec (attribuée au 20Fl). Etain environ 6 min (attribuée à 123Sn). Ils précisent les périodes suivantes : 6He à partir du Béryllium, période de 0,8 ± 0,04 sec; 20Fl à partir du Fluor, période 8,4 ± 0 1 sec; 12O à partir du Fluor, période 31 ± 1 sec;
23Ne à partir du Sodium, période 33 ± 1 sec. Le même radioélément est obtenu avec le magnésium. Quelques recherches en vue de déceler le proton négatif n’ont pas abouties
Les auteurs attirent l’attention sur la distribution des périodes électroniques suivant leurs fréquences.
Au point de vue expérimental on décrit les deux méthodes utilisées pour l’étude des périodes courtes.
1.
Introduction.
Le domaine des radioactivités à courtes
périodes
n’ayant
pas étéjusqu’ici systématiquement
étudié,
nous avons
entrepris
une série de recherches en vuede mettre en évidence si
possible quelques périodes
courtes. L’étude de celles-ci
présente
plusieurs
intérêts.Ainsi des radioéléments de courte
période
émettentgénéralement
desrayons 8
assezpénétrants
et dont l’étudejusqu’ici
est assezincomplète.
Parexemple
lesrayons ~
lesplus pénétrants
émis par les radioéléments naturels sont ceux du Radium C(2,5t MeV)
tandis que en bombardant le Lithium avec des neutrons oudes deutons on obtient un
spectre ~ qui
s’étendjusqu’à
10,5
MeV. Il estégalement
désirable dedisposer
duplus
grand
nombred’émetteurs ~
afin d’étudier les différentsaspects
desspectres,
les relations entrel’énergie
maximum et le maximum d’intensité. Nousnous sommes
plus particulièrement
attachés auxradioactivités induites dans les éléments
légers,
dansl’espoir
de trouver un corps àpériode
pastrop
courte,émettant des rayons de
grande
énergie.
Le recul(1)
d’un tel noyau devant être assez notablepermettrait
de confirmer
l’hypothèse
de l’existence du neutrino. Malheureusement lespériodes
trop
courtes du radiohé-lium ou du radiolithium rendraient ces recherchesassez difficiles.
Enfin l’existence de courbes de
Sargent
pour les radioéléments artificiels est encore unequestion
nonrésolue et nécessite la connaissance
précise
despériodes
radioactives ainsi que desspectres
correspon-dants.Nous
signalerons
encore un autrepoint
touchant la théorie desradioactivités ~
de Fermi tellequ’elle
a étérevue par Uhlenbeck et
Konopinski. D’après
cettethéorie les rayons
(3,
seraient créés et émis lors des transitionsneutrons-protons
à l’intérieur du noyau. Si le neutron avant ladésintégration
est à peuprès
dans le même état que leproton
après
ladésintégration,
c’est-à-dire s’iln’y
a pas dechangement
dans lemoment
angulaire
total du noyau, l’élément de matrice Gqui
intervient dans ces formules sera à peuprès égal
à l’unité. S’il y a une très
grande
différence entre les états du neutron et duproton,
G seraplus petit
quel’unité et même
égal
à zéro. Dans ce cas on a une tran-(1) LEIPI1NSKI. Camb. Phil. Soc., 1936, 32, 301.sition presque
interdite,
c’est à-dire peuprobable
com-parativement
aux transitionspermises
L =0,
ceciimpliquant
une vie moyenne trèslongue.
Ainsi parexemple (2)
unchangement angulaire
L = 3 suffit àexpliquer
la vie de 3. 101,~ sec dupotassium.
Nousrevenons
plus
loin sur cesujet
et sur la distribution despériodes
radioactives dans la suite des intervalles detemps.
Dans ces recherches nous nous sommes limités à l’étude des radioélémenfs créés par bombardement de
neutrons. Les sources
principalement employées
étaient des
ampoules
contenant du Radonmélangé
à dubéryllium
pulvérisé.
L’intensité des sources étaient mesurées soit par lerayonnement
y émis parl’ampoule
(donné
enmillicuries),
soit par la radioactivitéprovo-quée
par les neutrons dans uneplaque d’argent placée
dans des conditions fixes.
II.
Dispositifs.
Pendule horizontal. - Cedispositif
est constitué par un bras horizon tal mobile autour d’un axe vertical. Uncylindre
creux de celluloïd mince de 3 cm dedia-mètre est
placé concentriquement
à un autrecylindre
pareil de3,8
cm de diamètre. Entre ces deuxcylindres
ontasse la
matière,
généralement
sous forme depoudre,
que l’on désire étudier. Ce
cylindre
ayant
son axehorizontal est attaché à l’extrémité du bras. Celui-ci dans son mouvement
pendulaire
fait décrire aucylindre
un arc de cercle de1600,
aux deux boutsduquel
il vient alternativement entourer la source S de neutrons et lecompteur
Geiger-Müller
C. Entre lecompteur
etla source une
quantité
convenable deplomb
absorbe lerayonncment
y de la sources. On arrive facilement à un effetparasite
de un coup par minute pourcinq
milli-curies de radon. Le voyage
Source-Compteur
dure enmoyenne
0,7
sec. Onpeut
donc déceler avec cedispo-sitif des
périodes
de l’ordre de la seconde. Lecylindre
irradiépendant
quelques
secondes est t amené sur lecompteur
et l’activité estenregistrée pendant
au moinscinq
périodes présumées.
Onrépète
cetteopération
200 à 300fois,
les activités sont additionnéesconvena-blement et
portées
sur ungraphique.
L’enregistrement
peut
être fait de deux manières. Lesimpulsions
ducompteur,
après
amplification,
actionnent par l’entre-(2) BETHE et BACHER. Modern. avril 1936, p. 196.154
mise d’un
thyratron
un numérateur. Onpeut
donc,
soit
cinématographier
ce numérateurplacé
à côté d’un chronomètre en marche(fig. 1),
soitdisposer
unoscil-Fig, t .
lographe
dans le circuit etenregistrer
sur une bandephotographique
mouvante lesimpulsions
et untop
de
temps
automatique (fig. 2). L’enregistrement
durant la désactivation est divisé en tranches detemps
égales
et les nombres
d’impulsions
dans les tranchescorres-pondantes
sontgroupés pour tous
lesenregistrements.
,
Fig. 3.
. Point de la courbe
f
Nd i ;x Point de la courbe log
J
N d t ;· Courbe corrigée pour les vitesses du numérateur en
extrapolant la droite logarithmique;
1 division = 0,235 sec T = 3 divisions = 0,71 sec.
Les corrections dues à l’ensemble
compteur-amplifica-teur-numérateur sont effectuées pour
chaque
tranche(3)
et on
procède
à la sommation desimpulsions
en addi-tionnant lesimpulsions
dechaque
tranche à la sommedes tranches
précédentes.
On obtient ainsi une courbeintégrale
comme celle de lafigure
3. Latangente
à la (3) SCHIPF. Phys. Rev., llq36, 50, 88.-queue de cette courbe
représente
la droiteintégrale
dumouvement propre. Les différences entre cette droite
et la courbe
intégrale
représentent
les activitésres-tantes en fonction du
temps.
Ces différencesdonnent,
dans le cas d’unepériode
unique,
une droiteloga-rithmique
---- ...,L --.
d’où l’on déduit la
période
du radioélément.Roue mobile. - Une roue de
bicyclette,
entourée d’une «jupe »
en carton de 50 cm dehauteur,
tourneautour de son axe
placé
verticalement sur le haut d’un fûtrempli
degalène.
Dechaque
côté dufût,
à la même hauteur et diamétralementopposés,
se trouventla source et le
compteur.
Une bande double encello-phane
de 5 cm dehauteur,
à l’intérieur delaquelle
onplace
la substance àétudier,
encercle lajupe
de carton à la hauteur de la source.1
:
Fig. 4.-L
La rouia en tournant vient donc
présenter
successivement la substance à l’irradiation par les neutrons e
au
compteur
(fig. 4).
Onpeut
réduire lerayonnement
parasite
à un coup par minute par 10 mc. Avec des vitesses de 1000t/min
onpeut
atteindre despériode
dequelques
centièmes de seconde pourvuquelle
soient intenses. En effet le
principal
inconvénient de cdispositif
réside dans la mauvaise utilisation du détecteur radioactif lors de son activation et de la mesure de
son activité devant le
compteur.
D’ailleurs la comparaison avec le
pendule
est. donnéeplus
loin. A moin dedisposer
de très fortes sources et de faire des statistiques
trèslongues
sur des mesures alternées fréquemment
avec la roue à l’arrêt et en mouvement cetttechnique
est très insuffisante. Mais comme il n’a pad’étude pour des
périodes
inférieures àquelques
dixièmes de sec, nous donnons ciaprès
le traitementmathématique
de ceprocédé.
Soit r le rayon de la roue, o-), la vitesse
angulaire,
~l’angle
qui
délimite larégion
efficace de la source(figure 4),
0l’angle
entre la source et lecompteur,
~ l’angle
d’utilisation ducompteur.
Soit
IVo
laquantité
d’activité accumulée à saturation dans une tranche déterminée du détecteurpassant
dans les limites d’action efficace de la source. Laquantité
d’activité accumulée durant untemps
/1 est :Le détecteur
parcourt
letrajet
source-compteur
pen-dant untemps t2 ;
en arrivant en G’ l’activité restanteest :
Le
compteur
mesure l’activité durant untemps t
et enquittant
lecompteur
il ne resteplus
que :d’où on tire pour le nombre
d’atomes
(N)
émis devant C:Le nombre de tranches activées défilant par unité de
temps
devant lecompteur
est :Dans le cas d’une bande circulaire on
peut
prendre
dx = 27t r et n ==
w/21t.
On adonc,
enremarquant
que :
Il faut maintenant tenir
compte
de l’activité rémanente du détecteuraprès chaque
retour devant S. Une tranchequelconque
après
un revient enco
S avec une activité rémanente :
9--l’
On
peut
négliger
a devan t 2 z et au bout de K tours :Pour les
grandes
vitesses le terme entreparenthèses
se réduit
à À É
cequi
donne enfin :En
développant
en série lesexponentielles
de(I)
et entenant
compte
de(II)
on a :ou encore en faisant observer que 0 est voisin de x et
en
posant
x = on a pour une valeur donnéequelconque
de X et enrégime permanent :
à un facteur
près,
évidemment.Fig. 5. -
Courbe des intensités mesurées par un compteur avec
le dispositif de la roue.
Faisons varier x de un
(03=)~
c’est-à-dire que1 tour de la roue se fait durant 9
périodes ;
pour lesvaleurs de x inférieures à l’unité il faudrait considérer les autres termes de la
série)
à zéro(ú)
-00).
On voitsur la courbe 5 que pour x =
0,1
on atteint unéquilibre
de d’intensité maximum.Ainsi pour une
période
de1 /~
sec lerégime
d’intensité maximum estpratiquement
atteint pour 100t~’m
etpour sec avec 1 000
t~’m
(voir fig. 5).
III.
Résultats.
Béryllium. -
Nous avonsrepris
lesexpériences
de
Bjergen (~1)
en vue de vérifier la sensibilité dumon-tage
et depréciser
l’intensité de la radioactivité induite ainsi que lapériode.
L’effet est très intense : la cible activée à saturation et amenéerapidement
autour ducompteur
donne dans Lapremière
seconde un nombrede coups
correspondant
à la vitesse maximum du numérateur. Les corrections usuelles(3)
pour leren-dement étant
faites,
cecicorrespond
à un excès de 50 coups pour une décroissancecomplète
deBe,
avec untemps
mort de0,7
sec pour l’amenée de la cible. Unestatistique
sur 40 décroissancesenregistrées
àl’oscillo-graphe
nous donne commepériode
0,8
±0,04
sec.Nous avons
vérifié,
enextrapolant
versl’origine
la droitelogarithmique
de ladécroissance,
que lescorrec-tions
appliquées précédemment
étaient exactes. L’in-tensité initialeproduite
par leBéryllium
activé à156
ration
est,
pour une source de 330 mc.(diV/dt)
~ 3 000 coups minutes. Dans les mêmes conditionsgéomé-triques
uncylindre
de sodium de 3 mmd’épaisseur
donne une intensité
initiale,
pour lapériode
de 33 sec,de 1000 coups : min. Ce
rapport
1/3 des intensités necorrespond
évidemment pas aurapport
des nombres d’atomes actifs formés par unités de masse et detemps
dans les deux cas. On nepeut
obtenir cerapport
qu’avec
des cibles très minces, de même massesuper-ficielle,
et avec uncompteur
d’épaisseur négligeable ;
mais ces conditions sont
trop
défavorables aupoint
devue de l’intensité pour être
envisagées.
Une autre série de décroissance a été faite en entou-rant le
compteur
par uncylindre
deplomb
de0,5
g/cm2.
L’intensité initiale est alors réduite à 5 pour 100.L’absorption
de moitié «apparente
» a lieu parcon-séquent
pour0,115
g!cm’
Ph. Il est difficile de passer de cette donnée au coefficientd’absorption
vrai duspectre
enquestion.
D’unepart
lesrayons ~
entrentdans le
compteur
en traversant l’absorbant sous tousles
angles compris
dans le cône circonscrit à la zoneefficace du
compteur
depuis
unpoint
de lacible ;
d’autre
part
la cibleépaisse
fait que la radiationqui
sort de celle-ci n’est
plus
isotrope :
l’intensité suivant lesangles obliques
estplus petite
que suivant laverti-cale à la surface de la cible. Ces deux causes
s’ajoutent
pour rendre le
spectre apparemment
plus
absorbable. Une étudecomplète
à cesujet
serapubliée
ultérieu-rement. Nous évaluons
provisoirement l’absorption
de moitié vraie à :0,16
à0,20
g/CM2
Pb,
valeurqui
s’ac-corde mieux avec l’étude parBjerge (5)
duspectre
du radiohélium à la chambreWilson,
qu’avec
ses mesuresd’absorption
antérieures(~1).
La réaction est la sui-vante : -.(énergie
max.3,5.
Mev.).
Lithium. - Une
première
séried’expériences
nousayant
donné des résultatsnégatifs
(6)
à la roue et aupendule,
nous les avonsreprises
dans des conditionsexpérimentales
meilleures. La matière à activer étaitun
cylindre
de lithiummétallique
de 3 mmd’épais-seur. L’ensemble
cylindre-source pouvait
ètre entourépar un
cylindre
deparaffine
sanschanger
laposition
de la source, les dimensions étantindiquées
sur lafigure
6(*).
Deux sériesd’enregistrement,
l’une de 400 décroissances avecparaffine,
l’autre de 200décrois-(5) Nalure, ’l936, 138, 4t10. -
(6) C. R., 1936. 203, 176.
(*) Dans ce cas il faut tenir compte du coefficient d’absorption assez élevé du Lithium pour les neutrons lents, dont il résulte
que les couches extérieures du cylindre interviennent pour la plus grande part de l’activité. En admettant le spectre déter-miné par Crane, etc. (loc. cit.), et en extrapolant les données
connues sur les absorptions, nous évaluons que 60 pour 10u des
électrons émis par la couche extérieure sont enregistrés par le
compteur. Pour les couches intermédiaires, l’absorption est
moins grande. rendement moyen est par conséquent supé-rieur àbù pour 100 ( ~ 80 pour 100). Plus loin, dans le paragraphe consacré à l’efficacité du dispositif de la zone, non avons négligé ce facteur, étant donné la faible densité des sels de
lithium, et le degré d approximation des calculs.
Pour la comparaison avec l’argent, nous avons tenu compte
de ces corrections pour les deux métaux.
sances sans
paraffine
nous fournirent les résultatssui-vants :
Avec
para f fine :
Activité induite depériode
0,7i
± 0,0 i
sec(fig. 3).
Intensité initiale : à peuprès
1/8
de la
période
de2)4
min induite dans les mêmes condi-tions dans une cible de 2 mmd’épaisseur
enargent.
Sans On retrouve la même
période.
L’intensité initialerapportée
au Be est à peuprès
de1/40.
L’effet
paraffine
dans nos conditions est de 3 à 4 etpermet
de supposer lacapture
du neutron :Le radiolithium a
déjà
étésuggéré
comme sefor-mant suivant
~1) :
et la
désintégration
de Be semble être confirmée parl’expérience
(g).
Toutefois la
période
du radiolithium étant presqueidentique
à celle duradiohélium,
il n’est pas excluqu’une
partie
de l’activité soit due à la formation de cedernier par neutrons
rapides
suivant :- , .
c’est-à-dire en
adoptant l’énergie
maximum trouvée parBierge :
Q ~ 0,8
-0~ 2013
3,5
.- -3,2
Me.Efficacité du
dispositif
de la roue. - Lesdon-nées
précédentes
nouspermettent
de voirpourquoi
leprocédé
de la roue n’avait rien donné(6).
Dans cetteexpérience
la roue tournait à 100t/mn.
La couche deLi20
(5
mmd’épaisseur)
était d’une efficacité à peuprès
moitié moindre par unité de surface que lecylindre
de métal. La ciblepassait
devant l’ensembleSource-paraffine
d’une dimension effective d’environ15 cm
(source
de 400 mc(Rn
+
Be)
fi-
150 mc(RdAc
+
Be).
Pour une même source, l’intensité en neutrons lents(mesurée
parl’argent)
était en moyenne sur les15 cm, 20 pour 100 de ce
qu’elle
est dans ledispositif
dupendule
avec source centrale. Le passage devant lecompteur
était aussi trèsdéfavorable, quoique
lecompteur
était aussirapproché
quepossible.
Lerende-ment
angulaire -
déterminégraphiquement
en faisantintervenir
l’angle
moyen souslequel
on voit lecomp-teur d’un
point
de la cible ainsi que la hauteur de la cible(6 cm) -
était dans ce cas 10 pour 100 de celuid’un
cylindre
emboîtant lecompteur.
La vitesse de 100tjmin
correspondant
déjà
à peuprès
aurégime
maximum
(fig. 5)
nous pouvons faire le calcul pour une vitesse infinie.Dans l’activation par
cylindre
de Limétallique
l’in-tensité initialecorrespondant
à 550 me serait de 310coups minute. Avec la roue à
grande
vitessel’activa-tion se fait en moyenne
pendant
15 cm sur x. 75 cm.(7) CRANE, DELSASSO, FOWLER et LAURITSEN. Phys. Rev., 1935,47, 97.
{3) W. B. W. E. BURCHAM et Y. CnANG. ivature, 1936,
En tenant
compte
de tous les facteurs de réductioncités,
l’effet sur le mêmecompteur
serait alors : , ....-Cet effet est de l’ordre des variations
statistiques
observées lors de cetteexpérience : 62,2
±0,3
et69,6
±0,3
à l’arrêt et en marche.Une
expérience
pareille
a été faite par MM. Knol etVeldkamp
(9)
mais endisposant
deuxcompteurs
autourd’une roue d’un mètre de
diamètre ;
la distance entre les deuxcompteurs
était de 80 cm. La cible constituéepar mais
plus
épaisse
(7 mm),
introduisait parrapport
à notreexpérience
un facteur de réductionde
3/5.
Enfin leur source était de 90 mc(Ra
+
Be)
c’est-à-dire en tenant
compte
durayonnement
a duRa,
cinq
fois moins forte que la nôtre. Leur vitesse de 48t/m,
permet
de calculer enfin l’effetauquel
on doit s’attendre en considérant la décroissance duproduit
avec une
période
de0,75
sec entre lescompteurs
Ci
etCs.
On trouve pour ceux-ciséparément
commediffé-rence à l’arrêt et en marche
0,022
et0,016
c/m.
L’effet presque 100 foisplus
fort(1,92
et1,~0)
que ces auteurs ont trouvé nousparaît
difficilementexplicable,
même par des conditionsgéométriques
meilleuresqui
per-mettraient à larigueur
de gagner un facteur de 5 à 10.Les auteurs
n’indiquent
d’ailleurs pasexplicitement
si leurs mesures étaient assezfréquemment
alternées pour éliminer l’effet d’une variation dans letemps
du mouvement propre des
compteurs.
-Noussignalons
deplus
que del’oxyde
deberyllium
utilisé au lieu del’oxyde
de lithium ne donnait à laroue
qu’un
effet àpeine
supérieur
aux erreursstatis-tiques.
Bore. - Nous avons d’abord
signalé
CO)
ainsi quel’ont fait MM.
Kikuchi,
Oaki et Husimiqu’un
compteur
entouré de bore et bombardé par neutrons lents etrapides (Po
+
Be)
donne des coupssupplémentaires
par
rapport
à l’irradiation sans bore. Nous avionsobservé en effet que l’activité mesurée par un
comp-teur de zinc
(1
mmd’épaisseur;
le Zn n’est que trèspeu
désintégrable
par neutronslents)
passait
de 100 + 1 à 109 ± 1lorsqu’on interposait
du bore Par comparaison,
dans les mêmesconditions,
on a avec le cadmium233
coups/min.
Ces effets dus à unrayonnement
(y
+ p)
doivent être
augmentés
de la diminution du mouvementpropre du
compteur
lors del’interposition
de la cible de bore. Nous avons voulu voir lapart
éventuelle d’une radioactivité induite de courtepériode
émettant desélectrons très
pénétrants (*).
Les réactionspossibles
... , Jl:!II Je. tJ ’V U fi ~ (9) Physica, La Haye, 1936, 3, 145. (10) C R., 1936, t77.
(ia) C R,, 4936, 477.
(11) Nature, 1936. 137, î 45.C-) Une mesure d’absorption ne pouvait être envisagée vu la
faiblesse de l’effet,
La réaction
(1)
existeprobablement puisqu’on
aégalement :
2tl
1’E-
1H
5 ’
1 5 ’
i
signalée
par Crane(13),
etc. Lapériode
donnée par cesauteurs
(0,02 sec)
est indécelable aupendule
et nousavons vu
qu’avec
ledispositif
de la roue il faut tournerà une vitesse de l’ordre de 1000
t/m,
cequi
pour desraisons de
rigidité
de notreappareillage,
n’a pu être réalisée.Pour les deux autres
équations
on trouve :Q1
de l’ordre de -16 â --17Mev,
réaction doncimpossible.
En utilisant pour calculerQ2
la réactionet en
prenant
lespectre
de 8Li avec E max =10,5 Mev
(Crane,
etc.(1) :
Q2
= -~,7
MeV. La réaction(3)
estdonc la seule
possible
ici.Avec un
cylindre
debore,
nous avons étudié aupen-dule et avec
l’oscillographe
210décroissances,
en irra-diant avec une source de 400 mc. Nous avons trouvéune faible activité. Pour les 210
décroissances,
nous ob-tenons un excédent de 300 coups parrapport
aumou-vement propre,
pendant
le mêmetemps.
Lapériode
obtenue sur la courbeintégrale
est de l’ordre de lase-conde
(1,0
±0,25).
L’activité n’est que de 2 pour 100 de celle deBe,
dans des conditionsidentiques.
Le boreemployé
était trèsimpur (80
pour100)
avec commeprincipales
impuretés Mg,
Si et Cu. L’effet desimpu-retés n’est évidemment pas à
éliminer,
bienqu’au-cune d’elles ne
présente
depériode
de cet ordre degrandeur.
L’emploi
deB203, avantageux
pour sapureté,
réduirait à cause de son
pourcentage
de bore l’intensité à 40 pour 100 etl’expérience
ne serait doncpossible
qu’avec
des sourcesplus
intenses deneutrons,
parexemple :
+
2 lH -+-
12 6C
+
on 1
ou bien9 4Be
+
10B 5
- ort. 1
Résultatsnégatifs.
-Avec la méthode du pen-dule nous avons
essayé
les éléments suivants :C, N,
0,
Mg,
Al, Si,
Cl,
K,
Ca, Sc,
Ti, V,
Cr, Mn, Fe, Co, Ni,
Cu,
Zn,
As, Se,
Br, Sr, Yt,
Zr, Nb, Mo,
Rh, Pd,
Ag,
Cd,
Sn,
Sb, Te, I, Cs, Ba, La,
Ce,
Pr,
Nd, Sm, Gd, Yb,
Ta,
W, Pt,
Au, Hg,
Tl,
Pb,
Bi. Aucun de ces élémentsne
présente
une activité de l’ordre de celle du Be dans le domaine des courtespériodes.
Les éléments encaractères gras ont été examinés
par Bjerge (1)
avec unrésultat
identique.
IV. Périodes
relativement
longues.
Azote. - Plusieurs auteurs
ayant
émisl’hypothèse
que le carbone i4 était radioactif avec unepériode
assez
longue,
nous avons cherché à mettre en évidence la réaction :14N
u
n
14C +
i iH,
De l’azote
liquide,
contenu dans un vase Dewarspécial,
était irradié par une source de 400 mc158
geant
dans un tube central.Après
une heured’irra-diation,
la source étaitremplacée
par une résistanceclauffante,
et l’azotequi se
dégageait
par une tubulureétait
dirigé
dans un barboteur contenant de l’eau debaryte.
Le gaz étaitpréalablement
mélangé
avec de l’air ozonisé contenant une faibleproportion
d’an.hydride
carbonique.
Un videpartiel
dans le barboteurpermettait
l’aspiration
facile de ce gaz. Le carbone actiféventuellement formé aurait dû être
oxydé
par l’ozone etprécipité
en mêmetemps
que leC02.
Enfait,
lepré-cipité
obtenuaprès
filtrage
rapide
et amené autourd’un
compteur
àparois
de0,0~~
mmd’aluminium,
neprésentait
aucune activitéappréciable.
Des
expériences
récentes de Burcham et Goldhaber(’3)
semblent d’ailleursindiquer
la stabilité de HC : le bilanexothermique
de0,~~
eV trouvé par ces auteurs pour la réaction(1), joint
au fait que la masse duneu-tron excède celle du
proton
d’environ0,8 NIeV,
ne laissepas au 14C une masse suffisante pour être radioactif.
Fluor. - Le fluor a été utilisé sous forme de FLi avec le
dispositif
dupendule
(source
de 400 mecomp-teur d’aluminium de
0,~
mmd’épaisseur,
enregistre-ment à
l’oscillographe).
1 ./ ./ /" , , , , , f.
Fig. 6.
Les
périodes
trouvées sont :8,4
±0,1
sec et31 i±i 1 sec. Celles
qui
étaientjusqu’ici
admises étaientrespectivement :
1~ et 40 sec. Lerapport
des intensités à saturation de lapetite
à lalongue période
est de 8 dans l’air et de ~~ lors de l’irradiation dans laparaf-fine
(fig. 6).
Les réactionspossibles
sont :.Le radiofluor de
( 1 )
étantégalement
formé suivant :1 ÛF
+ :2 H 2°F
+
1 H
avecunepériodevoisinedei2sec.
(Crane,
etc.,
loc.cit.).
Onpeut
donc admettre que la réaction( 1 )
estresponsable
de lapetite période.
Nousavons d’ailleurs mis en évidence un effet
paraffine
de (13) Gamb. Phil. Soc., ’1936, 32, 632.l’ordre de 2
qui
confirme lacapture
du neutron. Nousavons en outre observé que lors de l’irradiation du fluor
dans la
paraffine
lapériode
déduite était un peuplus
grande :
8,9
~0,1
sec. Cecipourrait s’interpréter
par l’existence de deuxpériodes
voisines difficile àséparer
dontl’une,
laplus
courte,
ne serait pas sensible à l’effetparaffine,
probablement
issued’après
la réaction(3),
l’autre(1)
étant une réaction decapture
sensible àl’effet
paraffine.
Lapériode
de 3l sec serait alors due à la réaction(2)
qui, d’après
les études dedésintégra-tion à la chambre
Wilson,
est moinsfréquente
que(3).
Sodium. -- Nous avons
employé
comme cible uncylindre
de Namétallique.
Les conditions
expérimentales
étaient l mêmesqu’avec
le fluor. Nous avons trouvé lespériodes
sui-vantes : 8 ± 1 sec, et :3;; + 1 sec. Lerapport
des in-tensités à saturation de lapetile
à lagrande
période
est Aucune des deux
périodes
n’est sensible à l’effetparaffine.
Les réactionsprésumées
sont :Magnésium. -
On retrouve avec leMg
lapériode
de 33 sec obtenue avec Na. La réaction est :Nous n’avons pas étudié les
périodes plus
longues.
Etain. - La radioactivité de l’étain est tellement faible que seul un
compteur
construit avec cettema-tière et irradié par des neutrons
présente
une activitéappréciable.
L’effetparaftine
est de l’ordre de trois. La réactionprobable
est :avec une
période
de l’ordre de 6 min.L’isotope
122de Sn existe en faible
proportion (5
pour100)
etexpli-querait
le faible rendement de cette émission. L’in-tensité très faible et le fonctionnement peusatisfai-sant d’uu
compteur
en Sn ont pour effet de donnerdes courbes de décroissance d’une allure très
irrégu-liére. Les
périodes
déduites vont de 6 à 12 min. Al’époque
de cesexpériences
(14)
les tables d’Aston neprésentaient
pour lesisotopes
de l’étain et de ses voi-sinsqu’une
seulepossibilité,
la réaction(1).
Il étaitdonc peu
probable
que ce fusse lemélange
de deuxpé-riodes
qui
était encore une cause de la défectuosité des~ courbes. Naidu
(15)
pourtant
décela une secondepériode
de 18 min. Aston(is) publia quelques,
semainesaprès
des valeurscorrigées
sur lafréquence
de certainsj
isotopes;
l’étain 121n’y figurait plus.
Onpouvait
dèslors attribuer une des
périodes
à :1 Travaillant avec des deutons
Livingood (17)
trouve sl
plusieurs périodes
et entre autres celles de 121 Sn et~ (14) C. R., Février 1936, 202, 1050. ( 1 b) 1936, 137, 5 î 6.
159
1~3 Sn : 12 et 45 min et avec des neutrons
(communica-tion
privée)
retrouve lapériode
d’environ 6 min et uneautre d’environ 6 h.
V. Essais pour déterminer l’existence du
proton
négatif.
Nous avons cherché si dans des réactions par
bom-bardement par neutrons il
pouvait
y avoir formation deprotons négatifs
(-i~~.
Ceux-cipourraient
sepro-duire suivant :
Nous avons donc cherché les cas où
z;Yétait
radio-actif. Il fallait que les radioéléments fussentdéjà
connus et si
possible
isolableschimiquement.
Ces cascorrespondent
aux radioactivités induites parexemple
par bombardement de
protons
suivant :nr . ’11’. .
Il est
également
nécessaire deprendre
les cas où lepourcentage
de mX parrapport
aux autresisotopes
estnotable. En outre les neutrons ne doivent pas induire
dans ces
isotopes
d’autres radioactivités depériodes
voisines. Les cas favorables sont peu nombreux et nousavons retenu les réactions
hypothétiques
suivantes:Dans le cas
(1)
lapériode
étant assezlongue
nous avonsessayé
de faire une concentrationchimique.
Uncylindre
contenant 200 g de boreamorphe
enpoudre
très fine
(grains
due - i[1.)
était irradié par une sourcecentrale de 900 mc. Un courant d’air contenant une
faible
proportion
deC01
(air
atmosphérique)
parcou-rait,
sous unepression
de 5mmHg,
terécipient
de bot c,
après
avoir été desséché et ozonisé par effluves. Le carbone actif formé devait être trèsoxydable
et parsuite se transformer en
CO2
aclif.L’anhydride
carbo-nique
aurait dû êtreempoué,
au moins enpartie,
parle courant gazeux et à la sortie du
cylindre
de bore secondenser dans un
piège
à airliquide
constitué par uncapillaire
àparois
minces.Après
une heure de marche lecapillaire
scellé et amené devant uncompteur
de1/100
de mmd’épaisseur (Al)
ne manifestait aucuneactivité. D’autres essais ontétéfaits
enprécipitant
leC02
dans l’eau de
baryte
et en mesurant l’activité ducar-bonate
précipité.
Comme despoudres
retiennent assezfacilement des traces de gaz, nous avons enfin
opéré
de la
façon
suivante : ’t30 gd’anhydrique
borique
étaient irradié
pendant
1 h1/2
par une sourcecen-trale de 1 25V Le B201 étaient ensuite
rapidement
dissout dans un ballon contenant 700 g d’eau et du chromate depotassium
commeoxydant
du carbone éventuellement formé. La solution était amené à ébul-lition souspression
réduite en mêmetemps
qu’un
cou-rant d’air avec traces de Col barbotait dans le hallon.
(17)Phys. /peu., 1936, 50, 437.
Les gaz et vapeurs sortant du ballon barbotait dans de l’eau de
baryte,
danslaquelle
onajoutait
aussi leseaux de condensation. Le
précipité,
filtré et séchérapi-dement,
neprésentait
aucune activité.Dans le cas du
magnésium,
lapériode trop
courte de l’aluminium nepermet
aucuneopération chimique.
Nous avons donc irradié avec 700 mc un
cylindre
demagnésium
que nous amenionsensuite,
en 6 sec, autour ducompteur.
Unestatistique
de 100décrois-sances montre que s’il existe une
période
courte, l’in-tensité de celle-ci est inférieure à 5 pour 100 del’inten-sité de la
période
de 33 sec.Ces
expériences
ont été faites avec neutronsrapides
seulement. Même si le
proton
négatif
éventuel avaitune masse
égale
à celle duproton
les réactionsenvi-sagées
ici seraientendothermiques.
VI. Courbe defréquence
des
périodes
électroniques.
Nous avons
déjà signalé
(6)
l’allurequasigaussienne
de la courbe de
fréquence
des radioéléments enfonction du
logarithme
clespériodes
électroniques
(e_
-~-
e+, naturelles ouprovoquées). Depuis
lors denombreuses
périodes
ont été découvertes dans les domainescompris
entre 10w et 101 sec. Nous enconnaissons actuellement 145 sûres et la courbe de la
figure
7 est cette fois franchementgnu8f’ienne.
Le maximum se trouve il e.t vrai dans tes limites destemps
lesplus
faciles àobservsr,
mais néanmoins les observations sont tifs faciles entre uzre et sec,ainsi
qu’entre
105 et sec etpourtant
les nombres depériodes
connuescorrespondant
à ces intervalle seplacent
bien sur la courbe de Gauss. Il est curieuxégalement
de noter que sur 23périodes
de corps émet-teursalpha
connus allant de 10-’1 à t017 sec, ti>ize sontgroupées
entre une et 107 sec.Fig. î. - Nombre de
pfrindPs (o) comprises _
entre IOX eL sec
Il y a là un
phénomène
surlequel
on ne peu t encore s’étendre avant d’avoirpoussé
lesinvestigations
surtoutesles
périodes
possibles, pari iculièrement
avec dessources très intenses de
particules :
neutrons,protons,
deutons, rayonsalpha.
Au cours de ces recherches effectuées à l’Institut du Radium nous avons eu, en dehors des sources de
(Rn
+
Be),
à utiliser des sources de(Po
+Be)
et de(Rd.4C
+
Be).Noas
somruesredevablesàMme 1. Joliot-Curie pour lapréparation
de ces sources ainsi quepour l’iniérèt bienveillant