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Le ministre ne répond ni aux demandes

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NO477 ISSN 0751-5839 24 octobre 98 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)

L’ US

S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

Le mouvement lycéen (p. 6)

Texte remis par le ministre aux lycéens

L’ US

Le ministre ne répond ni aux demandes

des lycéens ni à celles

des personnels

(2)

L’US N° 477 2 24 octobre 1998

GESTION RECTORALE J.-F. L. - Le Nouvion- en-Thiérache (02)

Je suis un jeune enseignant breton, muté pour mon pre- mier poste dans l’académie d’Amiens en septembre 1996.

Pour ma troisième année de T.a., j’ai demandé mon main- tien au collège G.-Cobast d’Hir- son (Aisne). J’ai appris à la fin du mois d’août que je n’avais pas obtenu ce poste.

J’ai donc pensé que des collègues avaient un barème supérieur au mien mais j’ai appris le 3/9/98 qu’il s’agissait de T.a. 1re année qui avaient un barème inférieur au mien.

Le 4/9 j’ai donc écrit (par fax) au rectorat pour demander une révision d’affectation. J’ai confir- mé ma demande pour le poste de collège le 8/9 par fax puis au téléphone. Le 10/9, j’appelle le rectorat pour avoir des nou- velles de ma demande.

Celle-ci n’avait pas encore été examinée. J’ai patienté quelque minutes pendant l’étude de ma demande. Ils se sont aperçu de l’erreur (?) et m’ont annoncé ma réaffectation au collège.

Le 22/9 à 14 h 30, le rectorat me téléphone pour me dire de prendre contact avec le collège.

Ce que je fais, le collège n’était pas au courant.

A 16 h, le rectorat me rappelle pour m’annoncer que je n’avais plus le poste du collège ! Sous prétexte que ma demande n’était pas passée par le chef d’établissement.

Depuis je me retrouve à surveiller des devoirs au lycée d’Hirson.

Que s’est-il passé ? personnes protégées, racisme anti-breton ? Pourquoi le barème d’affecta- tion des T.a. n’a-t-il pas été res- pecté ? Pourquoi un poste a-t-il été attribué lors de la commis- sion d’affectation du 25/8 et le second hors commission ? Que nous réserve le prochain

mouvement géré par les rectorats ? Voici les états d’âmes d’un jeune breton, bien désenchanté après trois ans dans l’académie d’Amiens.

ERREUR DE LANGAGE ? C. M. C.p.e. Grenoble (38)

Au ministre : vous vous êtes lon- guement étendu au club de la presse d’Europe 1sur le « manque de pions et surveillants généraux » : je tiens à vous signaler que ces der- niers ont disparu en 1970 et que le premier concours des conseillers principaux d’éducation a eu lieu en 1972, suivi de la mise en place d’un an de formation en centre puis en I.u.f.m. Ce n’est pas seulement le nom qui a changé, mais tout l’esprit de cette fonction. Vos regrets vous amèneraient-ils en arrière (com- me vous semblez aussi vouloir le faire pour les P.e.g.c. en disant que c’était une erreur d’arrêter le re- crutement des P.e.g.c.). Aucun C.p.e.

aujourd’hui ne souhaite le retour des « surgés ». J’espère que c’était une erreur de langage…

DROIT DE RÉPONSE R. C. - Strasbourg (67)

Dans le no476, le lecteur C. D. qualifie de « menson- gers et diffamatoires » mes pro- pos suivants tenus dans le no 473 : « Je ne m’appelle pas Lionel Jospin qui a été payé au minis- tère des Affaires étrangères sans travailler, et qui a expliqué que c’était normal et dans la tradi- tion de la République » et C. C. a affirmé que je mettais en cause l’intégrité de Lionel Jospin. En vertu du droit de réponse je vous prie d’insérer les observations suivantes : 1) il est vrai que je ne m’appelle pas Lionel Jospin, 2) il est vrai que Lionel Jospin a été payé sans travailler, ce que confirme C. D. « Lionel Jospin demandait à travailler, c’est la droite qui l’en a empêché » 3) C. D. a rappelé que Lionel Jos- pin s’était expliqué clairement devant l’Assemblée nationale : il a respecté les règles du ministè- re des Affaires étrangères, règles qui rendent possible, légal et normal d’être payé sans tra- vailler. En français « normal » veut dire « conforme à la règle ».

4) L’exemple de Lionel Jospin a été donné pour mettre en oppo- sition M. Allègre scandalisé et nous désignant mensongère- ment aux chômeurs comme étant payés pour un travail que nous n’effectuions pas, et M. Al- lègre silencieux quand le Pre- mier ministre explique pour- quoi il a été payé sans travailler.

5) Je n’ai à aucun moment écrit que la vérité de ces faits mettait en cause l’intégrité de Lionel Jos- pin : que C. D. assume ses conclusions. Par contre, quand un Premier ministre, qui a en charge de protéger les fonction- naires contre les diffamations et les outrages, laisse son mi- nistre de l’Education tenir des propos mensongers et diffama- toires sur des enseignants, ce Premier ministre-là est-il in- tègre ?

MEPRIS Ph. B. - Lycée

Th. Gautier - Tarbes (65)

Monsieur le Ministre, vous n’êtes pas digne de votre fonction. Vous mentez, sans ad-

mettre de contradicteur. Vous mentez sur l’absentéisme des en- seignants ; vous mentez sur les avantages supposés du mouvement déconcentré ; vous mentez sur vos capacités de dia- logue : vous mentez sur les heures supplémentaires ; vous mentez (...)

Il ne vous reste plus que l’ukase, le passage en force, le déni de justice pour vous imposer. C’est à terme assez dégoûtant.

Parlons clair. Quelques ques- tions, apparemment hors de pro- pos, viennent à l’esprit. Qui sait si elles n’ont pas des points com- muns ?

Comment remettre en selle – au détriment du S.n.e.s. – des syn- dicats qui ont fait faillite en 1992 et depuis ?

Comment mieux assurer l’in- sertion du système éducatif fran- çais dans l’Europe ultralibérale promise par le traité d’Amster- dam qu’en démantelant ses sta- tuts ?

De ce côté-là, vous êtes sur la bonne voie mais nous ne vous laisserons pas faire. Nous dé- fendrons le service public pour deux.

Une dernière question (que les gens bien élevés ne posent pas) en guise de P.s. : qui assurera votre réélection ?

Pas moi !

PLEURS ET RE-PLEURS M. M.

Sur forum Internet

Même si les actions de la ren- trée ne nous donnent pas satisfaction, il faudra bien qu’un jour les collègues se mobilisent et qu’ils arrêtent de jouer avec leur ego !

Un jour on pleure pour que le S.n.e.s. n’appelle pas à la grève, le lendemain on re-pleure parce que le S.n.e.s. appelle, le surlendemain on ne fait pas grève parce que le S.n.e.s. ap- pelle, on re-re-pleure parce que l’on veut une grève reconduc- tible...

Il reste à Allègre 32 semaines pour « pondre » ses décrets. Cela est largement suffisant pour re- faire le monde (Dieu l’a fait en 6 jours !)

Si aujourd’hui nous avons une

« prêtresse », je trouve qu’elle manque singulièrement d’apôtres dans les rues de Pa- ris. (…)

CHER LAURENT RUQUIER,

K. A. Prof agrégé de lettres modernes - Besançon (25)

Fidèle auditrice de France Interet en particulier de votre émission dont j’apprécie l’humour et la liberté de parole, j’ai été très déçue de la complaisance avec laquelle vous avez reçu (et relayé) le discours de votre invité du 12 octobre concernant l’Education nationale. En tant que « jeune prof » (j’ai 26 ans), pourrais-je exercer un droit de réponse vis-à-vis de nos « jeunes députés » ? Tout d’abord, je suis effarée de constater à quel point Claude Allègre a réussi à vous convaincre de sa volonté progressiste. Tout le monde semble partir du fait que le ministre veut faire avan- cer l’Education nationale, et que le « corporatisme » des profs vient l’en empêcher. Mais où est donc passé votre esprit critique ? Pourquoi Gérard Miller, dans une de ses délicieuses envolées lyriques, ne remet-il pas en cause cet a priori.Loin de faire avancer l’école, Allègre est en train de nous proposer une formidable régression. (…) Quelques exemples concrets : les cours en demi-classe, une fois par semaine (petite avancée vers la baisse des effectifs que réclament à grands cris les lycéens actuellement) ; les profs remplaçants qui, au pied levé, pouvaient rem- placer un enseignant malade ; les options, qui permettaient aux élèves d’adapter librement leur cursus à leurs capacités et à leurs centres d’intérêt, etc. Arrêtons donc d’accorder un blanc-seing à M. Allègre, appelons un mammouth, un mammouth, mais aussi un démago, un démago ! M. Allègre n’est pas le courageux réformateur qu’il prétend être, mais un réactionnaire

« socialiste » (ça existe, et c’est une sympathisante du P.s. qui vous le dit !) qui veut sacrifier l’éco- le sur l’autel du libéralisme économique.

En outre, je considère comme absurde le discours actuel désignant les profs comme un obstacle à l’amélioration du système éducatif : comment les principaux acteurs de ce système pourraient- il en être les saboteurs ? Si l’on jette ainsi les profs à la vindicte populaire, pourquoi ne pas aller jusqu’à l’aberration de voir dans les élèves eux-mêmes un obstacle à la bonne marche de l’école ? (…)

Et que dire des propos d’une des intervenantes (…) concernant les profs de latin et de grec qui

« s’accrochent » à leurs disciplines « inutiles » ? D’une part, depuis bien longtemps, aucun élève n’a été obligé d’étudier une langue ancienne ; ces disciplines optionnelles sont une richesse qu’on propose aux seuls élèves intéressés. D’autre part, cette personne a-t-elle conscience du danger que cette conception utilitariste fait courir à l’école ? Car après tout, est-il utile d’étudier la littérature lorsqu’on se destine à être informaticien ? Est-il utile, pour un futur commercial, de connaître les dérivées en maths ? Heureusement que l’enseignement est rempli de connais- sances « inutiles » ! Ce sont sans doute les plus formatrices…

(…) Enfin, pour terminer dans l’esprit de votre émission, j’aimerais vous dire que je ne suis ni moche, ni malodorante : je me parfume avec Diorissimo, pas à la naphtaline, et les élèves du sexe fort ne semblent pas éprouver de répugnance à me voir parfois six heures par semaine, bien au contraire… Merci de me rendre justice !

(3)

S O M M A I R E

Force et faiblesse

Que vont penser les lycéens de ce que le gouvernement appelle les réponses qu’il apporte à leur mouvement ? Les diverses coordinations les invitent à en discuter dans les assemblées géné- rales et c’est à eux de le dire.

Les semaines et les jours qui viennent de s’écouler ont de toute façon posé avec force les pro- blèmes de conditions d’études et de conditions de travail. Quand le S.n.e.s. a proposé, dès avril dernier que le budget de 1999 marque une priorité en faveur des élèves les plus en difficulté au collège, et au lycée un choix affirmé dans la voie d’une réduction progressive des effectifs de classes, à commencer par la suppression des classes de Seconde de plus de 35 élèves, 30 en Z.e.p., soit 2 200 postes, quand il demandait 800 postes pour en finir avec les regroupements en langue vivante et l’amélioration des remplacements (1 000 postes), le moins que l’on puisse dire est que nous avions détecté des urgences communes aux personnels et aux lycéens. Eh bien, elles ne sont toujours pas prises en compte à ce jour, après nos grèves, à ce stade du mouvement lycéen.

Et le gouvernement reste sourd à ce qui est l’essentiel des demandes. Il s’emploie à chercher à « récupérer » l’inquiétude et les demandes lycéennes pour faire passer à tout prix une réforme des lycées qui va amputer d’au moins 300 000 heures l’enseignement donné aux élèves, qui porte un coup sévère aux options et notamment aux options technologiques, qui mor- celle un peu plus les enseignements en réduisant le volume horaire de chaque discipline. Sans discussions, le ministre annonce une redéfinition du service des enseignants, sans dire que son 15 + 3 pourrait signifier 15 + 6 (une heure d’aide ne valant qu’une demi-heure), sans dire que le service des agrégés pourrait être aligné sur cette base.

Nous voudrions qu’il prenne en compte nos propositions de réforme des lycées axées sur une Seconde qui permette des choix ultérieurs plus ouverts et en même temps plus cohérents par le jeu d’options mieux combinées, sur la mise en place de dispositifs d’aide aux élèves en par- ticulier sous la forme de travaux en petits groupes, sur une prise en compte dans le service des enseignants d’une pratique de travail en équipe (15 h + 3 h et 14 + 1, une heure d’activité d’aide et de travail en équipe valant 1 heure).

Nous étions aux côtés des lycéens, parce qu’ils expriment des préoccupations qui sont aussi les nôtres et aussi pour éviter cette récupération qui ne va pas dans le sens de l’intérêt des élèves, et qui peut, à terme, si cette réforme voit le jour, entamer la qualité des enseignements que nous donnons. Tout n’est pas parfait dans ce que nous faisons mais le gouvernement serait bien avisé de ne pas chercher à faire prendre des vessies pour des lanternes. Qu’il ose dire la réalité de sa réforme aux lycéens et aux enseignants. Qu’il ose dire que les postes aux concours vont encore être réduits de 10 % en 1999. Qu’il cesse cette démagogie éhontée qui consiste à dire aux élèves qu’ils ont raison tout en ne prenant pas en compte leurs demandes, voire en faisant exactement le contraire.

Combien de temps cela va-t-il durer ? Et jusqu’où le ministre et le Premier ministre qui le sou- tient, sont-ils prêts à aller dans le démantèlement de l’Education nationale, dans le double lan- gage, dans le mépris des personnels et maintenant de la jeunesse ?

Que leur faut-il donc pour qu’ils comprennent que la stratégie du rouleau compresseur en matière sociale a ses limites ? Ils libèrent la parole de la droite la plus réactionnaire qui pousse jusqu’à l’autonomie des établissements la logique politique du ministre. Une partie de la presse se fait l’écho d’ une campagne ministérielle peu glorieuse. Ainsi, le thème de la « cogestion inter- rompue » autorise M. Tesson à développer sur France Inter des contrevérités comme celle qui consiste à dire qu’il faut être syndiqué au S.n.e.s. pour obtenir une mutation. Nous avons demandé un droit de réponse par lettre recommandée, sur ce point comme sur les autres pro- pos qui nuisent à la réputation du S.n.e.s.

Cela s’inscrit dans une campagne où la Secrétaire générale du S.n.e.s. est directement mise en cause d’une façon qui est humainement intolérable. Cela vise à démolir une organisation, à s’in- gérer dans ses choix et notamment celui de ses responsables, à déstabiliser les personnes. C’est inadmissible en démocratie !

Cette agressivité sournoise qui cherche à distiller aussi du venin auprès des journalistes, comme les rodomontades populistes, les esquives actuelles par

rapport aux demandes des personnels ne sont certainement pas la preuve d’une grande force. C’est cela qui rassure et en même temps qui nous fait craindre le pire. Nous pouvons l’éviter en poursuivant inlassablement notre action. Il est clair que l’on cherche à faire abandonner par la profession des objectifs de qualité y compris pour notre métier. C’est cela aussi le mépris qu’exprime le ministre.

Monique VUAILLAT, secrétaire générale

François Labroille, Jean-Marie Maillard, Denis Paget, Pierre Toussenel, Louis Weber, secrétaires généraux adjoints

Esquive et détournement 4

MANIFESTATIONS LYCÉENNES

Les profs étaient présents 6 Texte remis aux lycéens

par le ministre 7

RELANCER LES Z.E.P.

Où, quand, comment ? 8

QUALIFICATIONS

Où va la formation

professionnelle ? 9

NOTRE MÉTIER 10

CATÉGORIES 13

Stages syndicaux 98/99 14

E D I T O

L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat National des Enseignements de Second degré, SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07.

Tél. standard : 01 40 63 29 00.

• Directeur de la publication : Gérard Anthéaume.

Tél. 01 42 80 91 04

• Rédacteur en chef : Serge Chatelain.

• Collaborateurs permanents : Claudie Barles, Andrée Béhotéguy, Francis Guillout.

• Secrétariat de rédaction et maquette : Gabrièle Hübner.

• Service publicité : Catherine Pinchaux. Tél. : 01 40 63 29 80.

• Photocomposition et photogravure noire et couleur : CAG.

• Imprimerie : FAVA PRINT, Les Mureaux (78).

• C.P. N° 1578 D 73.

• Prix du numéro : 7,80 F • Abonnement : 1) Personnels de l’Education nationale : France : 168 F ; étranger : 263 F. 2) Autres, France : 242 F ; étranger : 335 F.

• Petites annonces : (15).

• Publicités : Arvel (12), CREF (16).

• Photo de couverture : G. Azenstarck.

Pour s’informer et donner son avis

Minitel : 3615 USTEL E-Mail : secgen@snes.edu Internet : http://www.snes.edu

Un encart CREF de 4 pages numérotées I à IV est inséré entre les pages 8 et 9.

POSTES HORS DE FRANCE Attention ! La date limite de retrait des dossiers dans les rectorats est fixée au 13 novembre 1998.

Le S.n.e.s. en a demandé le report.

(4)

L’US N° 477 4 24 octobre 1998

Les revendications communes sur lesquelles se

retrouvent lycéens et personnels sont claires : plus de professeurs pour diminuer les

effectifs par classe, travailler en petits groupes et assurer les remplacements, plus de surveillants, d’infirmières,

d’assistantes sociales, de médecins

scolaires,

pour améliorer la vie lycéenne.

Le ministre répond : 10 000 emplois- jeunes, 3 000 surveillants et 1 000 appelés du contingent.

Il esquive les

questions essentielles et se livre à un détournement des attentes des jeunes.

Aucune création nette d’emplois d’enseignant. Toujours rien sur des créations d’emplois de stagiaires permettant d’augmenter les recrutements et toujours rien sur leur programmation, sinon l’intention de procéder à une nouvelle baisse.

Car, contrairement à ce que continue à affirmer le ministre et à ce que conti- nuent à répéter les commentateurs peu attentifs, l’apparition de 3 300 créations

au budget n’est qu’une mesure de régularisation de titularisations de maîtres auxiliaires, déjà en poste en 97-98.

Leur statut s’améliore et c’est très bien.

Mais cela n’apporte aucune personne supplémentaire sur le terrain. Le tout est payé par une diminution des crédits de suppléance et l’affichage de la dis- parition de 3 300 emplois de M.i.-S.e.

transférés sur crédits. L’abandon de

l’engagement du 1erseptembre de com- penser tous les désistements aux concours est confirmé (1).

Que valent alors les promesses du ministre d’abaisser les effectifs de Ter- minale pour qu’aucune classe ne dépasse 35 élèves en 99 ? Il faudrait pour cela au minimum 1 800 créations d’emplois.

Si le budget reste en l’état, cela ne pour- rait se faire que par l’allègement mas-

Esquive et dét

« Le ministre esquive les questions essentielles et se livre à un détournement des attentes... »

Jean-Marie Maillard

(5)

sif des heures d’enseignement données aux élèves des autres niveaux.

Ni les enseignants, ni les lycéens ne sont demandeurs de ces allègements massifs. Il en va de même de la pro- messe d’assurer en priorité les rem- placements dans les classes d’examen.

Compte tenu de la diminution des cré- dits de suppléance et de la baisse du nombre d’admis aux concours, ce sont les élèves de Seconde qui risquent

©NICOLAS AVER

rent. Ils seraient donc payés sur crédits.

La presse bien informée dit qu’ils seraient à mi-temps – et donc à demi salaire – et devraient être candidats à un concours de l’enseignement. C’est le retour d’un projet de 1984, écarté par la mobilisation des M.i.-S.e. à l’appel du S.n.e.s. Cela représente moins d’un demi-service par lycée.

Les 10 000 emplois-jeunes que, ni les lycéens, ni les personnels ne deman-

dent et dont on ne sait pas s’il s’agit d’une mesure nouvelle ou de la confir- mation du dispositif déjà prévu, vont donc se substituer massivement aux M.i.-S.e., mettant directement en cause les actuels étudiants-surveillants.

De plus, en substituant des emplois- jeunes, payés au S.m.i.c. et des recru- tements sur crédits à des emplois bud- gétaires, le ministre réduit pour les lycéens d’aujourd’hui la perspective d’accéder aux métiers de l’éducation sur des emplois stables.

Pour ce qui est des locaux, l’effort de 4 milliards est demandé aux régions, l’Etat ne prenant à sa charge que le paiement des intérêts. Les réactions des élus régionaux sont mitigées. Il faudra en tout état de cause être très vigilant, région par région, établisse- ment par établissement, sur la concré- tisation de ces engagements.

La presse rappelait que sur les 4 mil- liards du plan d’urgence de 1990, 2 milliards et demi seulement avaient été dépensés. Les lycéens vont devoir apprécier les mesures annoncées pour favoriser l’activité démocratique au lycée entre la réaffirmation des droits existants et les mesures nouvelles (cré- dits doublés, facilité de communica- tion, etc.).

Avec la maturité dont beaucoup d’entre eux ont fait preuve dans le mouvement, il est peu probable qu’ils se contentent de faux-semblants. Quant aux ensei- gnants de second degré, ils auront compris que le ministre s’accroche à la déconcentration comme remède à tous les maux, et qu’il appliquera « la réforme » à la rentrée 99.

A l’exception des lycées profession- nels aucune concertation n’est annon- cée. Le ministre semble rompre de fait les quelques discussions engagées et confirme ainsi le mépris dans lequel il tient les personnels du second degré et les représentants qu’ils se sont donnés. Les forums doivent être le moyen d’instaurer le dialogue réel sur le terrain et de renforcer les convergences avec les parents et les jeunes.

Jean-Marie Maillard

(1) La liste des disciplines varie au gré des déclarations. L’éducation musicale réap- paraît après avoir disparu. La documenta- tion et les C.p.e. n’avaient jusqu’ici jamais été cités. Nous essayons de faire le point sur la réalité.

de souffrir des remplacements non assurés.

Quant à l’allègement des programmes bricolé à la hâte, sans concertation ni réflexion sérieuse, il ne contribuera pas à donner aux enseignants la cohé- rence nécessaire à la réussite des élèves.

Les 3 000 surveillants supplémentaires annoncés ne figurent pas non plus au budget alors que les 3 300 suppres- sions d’emplois de M.i.-S.e. demeu-

Toulouse

ournement

(6)

L’US N° 477 6 24 octobre 1998

MANIFESTATIONS LYCÉENNES DU 20 OCTOBRE

Les profs étaient présents !

Haute-Savoie :4 000 lycéens ont défilé dans les rues d’Annecyavant d’organiser un sit-in devant la préfecture. Dans la manif des slogans et des pancartes : « Il faut défendre la culture », « trop peu de profs = catastrophe » « où sont les profs

? » « Langues vivantes à 43 = langues mortes », « Parents et professeurs du col- lège Beauregard » « les profs du lycée Baudelaire avec leurs élèves ». 2 000 tracts S.n.e.s. ont été distribués aux lycéens.

Strasbourg :la grève lycéenne a été très suivie (90 % à 100 % dans la plupart des lycées). Manifestation de 2 000 lycéens à Mulhouseaccompagnés de 30 profs, 1 500 à Colmaravec 30 profs et 5 000 à Strasbourgavec 100 profs.

Côtes-d’Armor :5 000 lycéens criant

« les promesses, c’est comme le père Noël, on n’y croit plus » ont manifesté avec 300 profs à St-Brieuc.

Montpellier :le défilé de Montpellier a réuni 5 000 lycéens et 300 enseignants.

Puy-de-Dôme :la manifestation des lycéens (4 000) a débuté dès 9 h du matin à Clermontet a été rejointe à 14 h place de Jaude par 200 profs qui répondaient à l’appel de la F.s.u., de F.o., de Sud et de la C.g.t. La participation à la grève a atteint 50 % dans certains lycées de Clermont.

Loire :3 000 lycéens et 100 profs ont défilé à Saint-Etienne.A Roanne, 3 000 manifestants. Les revendications portaient sur les effectifs, les locaux, la lourdeur des programmes et le poids du bac.

Rouen :2 000 au Havreavec 200 profs, 8 000 avec 500 profs à Rouen.Les lycéens ont souhaité la présence des enseignants lors de l’audience.

Poitiers :2 500 manifestants à Poitiers dont 200 profs. Le S.n.e.s. distribue un tract reprenant les revendications com- munes, bien accueilli par les jeunes, contents de défiler avec leurs profs. 6 000 manifestants à Angoulêmeavec 150 profs.

Pyrénées-Atlantiques :6 000 manifes- tants dans les rues de Pau.Les lycéens avaient demandé la présence des ensei- gnants (ils étaient 300) avec leurs dra- peaux. Les revendications ont été essen- tiellement d’ordre budgétaire.

Caen :l’intersyndicale F.s.u., S.g.e.n.- C.f.d.t., C.g.t., F.e.n. appelait les person- nels à manifester à Caen.Dans les éta- blissements, des discussions parfois vives sur la conduite à tenir par rapport aux lycéens. 7 000 lycéens ont manifesté sur des parcours différents. Un millier de profs étaient présents accueillis très cha- leureusement par les lycéens (un peu moins par leurs « dirigeants »).

Aix-Marseille :6 000 manifestants à Aix,dans la matinée. 2 000 à Arles, avec 2 lycées à 70 % de grévistes ; une déléga- tion de lycéens et d’enseignants s’est ren- due à la sous-préfecture. A Marseille, 12 000 manifestants et 1 000 profs défilant avec leurs élèves. Un slogan proclamait :

« Allègre, pour toi rien ne presse, notre avenir est en détresse ».

Alpes-Maritimes :plus de 2 000 mani- festants dans les rues de Nice,à partir de 14 heures. 70 enseignants de la F.s.u.

accompagnaient les lycéens avec une ban- derole « un autre budget, une autre méthode pour une autre politique ». La F.c.p.e. était présente et un rassemble- ment était prévu devant le rectorat en vue d’une audience lycéens-parents-ensei- gnants.

Bretagne :10 000 élèves à la manifesta- tion de Rennes.Les adultes étaient plus nombreux que le 15. Plusieurs collèges avaient décidé de se mettre en grève.

Eure-et-Loir :les lycées de Chartres étaient en grève (Fulbert à 65 %, Mar- ceau à 30 %, Jehan de Beauce à 35 %, Lui- sant à 40 %). 2 500 participants à la mani- festation de Chartres avec 250 enseignants.

Sarthe :5 000 manifestants au Mans.

Les enseignants présents (300) ont contri- bué à éviter les incidents. Ont été entendus

« des moyens, pas des promesses ! », « On n’est pas des chiens ! ».

Pyrénées-Orientales :2 500 lycéens se sont rassemblés à Perpignan,à partir de 9 heures. Une cinquantaine de profs étaient présents aux côtés des lycéens.

Gard :2 000 lycéens ont défilé ce matin sur les boulevards de Nîmes.200 profs, avec des badges S.n.e.s. et une banderole

« Blanc-Allègre, 4 lycées dans le Gard, ça urge », derrière le défilé lycéen, ont été applaudis.

Amiens :2 000 lycéens défilaient avec 250 profs, à Amiens.Tract distribué par les lycéens « Ne faites pas seulement sem- blant d’écouter les lycéens, écoutez-nous vraiment Monsieur le Ministre » « ne faites pas semblant de confondre votre volonté d’alléger les programmes et notre exi- gence d’en finir avec des emplois du temps invivables lorsque, par exemple, nous avons cours de 14 à 15 h et de 17 à 18 h, mais rien entre ces deux cours ».

Toulouse :encore mieux que le 15, 20 000 manifestants avec 1 600 ensei- gnants à Toulousepour une manifestation de 3 h. Slogans « des profs + des locaux

= Réussite », « AllègreMent », « pas de bac au rabais », « Lycéens mais aussi citoyens », « 1998 : du concret pas de l’al- lég(r)é » ou « lycéens et profs en grève ».

Lille :la manifestation à Lillea regroupé 10 000 lycéens. 500 personnes ont défilé entre les lycéens et les étudiants de l’U.f.r.

Staps. Parmi les slogans : « Non à l’allè- grement des programmes », « Allègre, t’es foutu, les lycéens sont dans la rue ».

La coordination entend ne pas abandon- ner, tant qu’elle n’aura pas l’assurance d’une loi de programmation.

Bordeaux :10 000 lycéens dans les rues de Bordeaux.200 profs environ étaient présents. Atmosphère « remontée », avec tambours et slogans repris en chœur ou pancartes comme « Moins nombreux en classe, plus nombreux au bac » ou « Au lycée, ta vie, tu la construis ; Aujourd’hui, Allègre la détruit », « Bulletin de notes de l’élève Allègre : Dissertation : élève dissipé, peut mieux faire, N’écoute pas ses cama- rades ».

Hautes-Pyrénées :3 000 lycéens avec 100 profs à Tarbes.3 établissements étaient en grève. Les établissements seront bloqués si les revendications à court terme ne sont pas satisfaites.

Dijon :Manifestation à Dijonregrou- pant 5 000 manifestants avec 60 profs.

Bon accueil du tract S.n.e.s.

Maine-et-Loire :4 000 manifestants avec 70 profs dans les rues d’Angers. La banderole de tête était « priorité à l’édu- cation » et le slogan le plus repris « plus de profs ! ». Une A.g. a eu lieu après la manif en présence des enseignants.

Var :4 500 lycéens avec une cinquan- taine de profs à Toulon.Les lycéens sou- cieux d’éventuelles récupérations ont exigé le retrait total des badges et drapeaux des syndicats. Le collège de Sainte-Maxime a fait grève à 90 %.

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Région parisienne :La manifestation à Paris,a rassemblé 25 000 lycéens. Les lycéens avaient organisé un service d’ordre avec l’aide de 400 adultes, militants syn- dicaux et étudiants. Les lycéens ont bro- cardé le ministre: « L’éducation tourne Allègre », « Allègre, crapule, nous mani- pule », « Allègre on va t’éduquer »,

« Allègre = galère », « 1998 : du concret pas de l’Allég(r)é », « Allègre n’a pas la hotte du Père Noël mais les lycéens ont les boules », « classes surchargées, bac menacé »... mais aussi les fauteurs de trouble : « Les casseurs à la casse ».

TEXTE REMIS LE 21 OCTOBRE PAR LE MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE AUX ORGANISATIONS LYCÉENNES ET AUX ORGANISATIONS SYNDICALES

UN PLAN D’ACTION IMMÉDIAT POUR L’AVENIR DES LYCÉES

Après la consultation Meirieu et le succès du colloque de Lyon, après le débat devant les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat, les lycéens ont dit clairement qu’ils voulaient que la réforme des lycées

se mette en place au plus vite. Ils veulent un meilleur lycée. Tout en rappelant que le grand rendez-vous de la réforme sera la rentrée 1999, nous mettons en place dès à présent des mesures immédiates,

qualitatives et quantitatives, destinées à répondre aux problèmes posés.

I. Faire avancer la démocratie lycéenne

Les textes de 1990 ont constitué une étape fondamentale. Ils ont reconnu des droits nouveaux et une place nouvelle aux lycéens.

Ces textes ne sont pas appliqués, il faut les appliquer. Mais il faut aussi aller plus loin.

Mesures :

1. Diffusion dans tous les lycées, d’une charte contenant l’en- semble des droits et des libertés reconnus aux lycéens (droit d’as- sociation, droit de réunion en dehors des heures de cours...). Le C.n.v.l. sera associé à l’élaboration de cette campagne d’in- formation. Cette charte sera distribuée sous forme d’un livret donné à tout élève entrant au lycée.

2. Mise à disposition des délégués élus des élèves, des repré- sentants des C.a.v.l. et du C.n.v.l. d’instruments de travail et de moyens de communication (adresse e-mail et forum Internet).

3. Affirmation du droit d’affichage et mise en place dans chaque établissement, de panneaux réservés aux lycéens (sous réserve que tracts et affiches soient signés).

4. Soutien à la presse lycéenne.

5. Cogestion par les lycéens des fonds lycéens, des lieux de vie lycéens et de l’ensemble des activités associatives des établis- sements.

6. Doublement des crédits du fonds de la vie lycéenne.

7. Participation renforcée des lycéens à tous les organes déci- sionnels – dont le conseil d’administration – et consultatifs – dont le nouveau conseil de la vie lycéenne.

8. Le C.v.l. (conseil de la vie lycéenne de l’établissement) sera informé et entendu à l’occasion de la préparation des emplois du temps des classes.

9. Extension à deux ans des mandats des représentants des lycéens, avec un binôme titulaire-suppléant.

10. Une journée lycéenne est organisée dans tous les établis- sements.

Un décret en Conseil d’Etat fera obligation à tous les lycées de se conformer à ces règles dans un délai de deux mois.

II. Mieux vivre au lycée

Les besoins en matière d’accueil, de surveillance et d’animation ne sont pas suffisamment pris en compte. La qualité du travail et de la vie de chacun au lycée en souffre.

Mesures : 14 000 adultes supplémentaires seront installés dans les lycées notamment pour aider l’animation des lieux de vie lycéens. Soit concrètement :

1. Recrutement de 3 000 surveillants.

2. Mise à la disposition des lycées de 10 000 emplois-jeunes.

3. Mise à la disposition des lycées de 1 000 appelés du contin- gent, destinés à accomplir des missions d’animation et de sur- veillance.

III.Construire le lycée de l’avenir

Les collectivités territoriales ont, depuis les lois de décentralisa- tion, la responsabilité des locaux et de l’entretien des lycées. Les conseils régionaux ont accompli un effort important auquel il faut rendre hommage.

Il faut, avec eux, construire le lycée de l’avenir, en fonction de nouveaux besoins clairement exprimés.

Un fonds exceptionnel d’aménagement des lycées est créé, afin de pouvoir accorder en quatre ans, 4 milliards de F de prêts à taux 0 aux régions pour :

1. Construire ou aménager, dans chaque lycée, des lieux de vie pour les lycéens, cogérés par les lycéens.

2. Construire ou aménager dans chaque lycée un amphithéâtre pour donner à la vie culturelle et sociale les moyens de se développer.

3. Permettre un meilleur accès aux centres de documentation, aux salles d’informatique, à des laboratoires de langues modernes et à de nouveaux outils de travail.

4. Achever la remise aux normes, en matière de sécurité, des équi- pements des lycées profesionnels et de ceux destinés aux ensei- gnements technologiques.

5. Construire ou aménager, dans chaque lycée, des bureaux pour les enseignants, afin qu’ils puissent travailler dans de meilleures conditions et recevoir les élèves ou leurs parents.

Le ministre de l’Education nationale et l’association des présidents de région engagent immédiatement des discussions pour trou- ver, ensemble, des solutions permettant d’assurer, dès cette année, de meilleures conditions de vie scolaire (restauration et internats), un meilleur entretien des bâtiments, des locaux et du matériel, notamment informatique.

IV. Engager les réformes pédagogiques

Les véritables réformes attendues (allègement des programmes, aménagement des horaires et des rythmes scolaires) ne pourront pleinement voir le jour qu’en septembre 1999. En attendant, et en accord avec le Conseil national des programmes et les asso- ciations de spécialistes de l’enseignement secondaire, des allè- gements de programme seront effectués.

Mesures :

1. Parution, d’ici la fin du mois d’octobre, d’une circulaire d’instructions du ministre permettant des allègements de pro- grammes dès cette année scolaire (les sujets nationaux du bac- calauréat tiendront compte des allègements maximum autorisés par la circulaire). Aucune option ne sera supprimée.

2. Une concertation va s’engager immédiatement avec les enseignants des lycées professionnels pour alléger ceux des horaires des élèves qui sont excessifs, et aménager les horaires des enseignants.

3. Dès la rentrée prochaine, la réforme des lycées se mettra en place.

V. Assurer l’égalité face aux études

Les incontestables difficultés, constatées au moment de la rentrée 1998, font naître des interrogations sur l’égalité des chances de tous les lycéens face à leurs études.

Nous avons décidé de remédier à ces carences et d’apporter des réponses immédiates, établissement par établissement.

Mesures :

1. Ouverture immédiate de listes complémentaires aux concours de recrutement dans des disciplines présentant des déficits d’en- seignants et aux concours de documentalistes et de conseillers principaux d’éducation.

2. Mise à disposition d’enseignants appelés au service national dans les disciplines et les académies déficitaires.

3. Priorité donnée au remplacement dans les classes conduisant à un examen en fin d’année.

4. Mise en place de 1 000 lecteurs étrangers pour faciliter la pra- tique des langues étrangères.

5. En règle générale, dès 1999, aucune classe de baccalauréat ne dépassera 35 élèves. Un plan pluriannuel de réduction des effectifs par classe tendant, en outre, à réduire les inégalités entre les académies et entre les départements sera mis en chantier.

6. Présentation d’un bilan du fonctionnement pédagogique des lycées par les recteurs devant les C.a.v.l. (conseils académiques de la vie lycéenne) et par le ministre devant les élus du C.n.v.l.

(conseil national de la vie lycéenne) lors de sa prochaine séance.

7. Présentation d’un rapport annuel devant le Parlement sur la répartition des moyens en personnels entre les académies et entre les départements.

Grenoble :8 500 lycéens à Grenoble.

Réclamant davantage de moyens, les lycéens ont lancé de nouveaux slogans :

« au musée le vieux mammouth, place à un jeune qui nous écoute », « lycéens, on n’est pas des bons à rien », ou encore

« victime de non-assistance à lycéens en danger ».

Besançon :manifestation de 10 000 lycéens avec 400 enseignants à Besançon.

Le tunnel d’accès à la ville a été bloqué en fin de manifestation.

Lyon :plus de 6 000 lycéens, regroupés par établissement, ont défilé derrière des banderoles telles que « plus de pognon pour l’éducation », « la vie au lycée, on veut en profiter » ou encore « non au plan Allègre ».

Reims :nombre de lycéens « grévistes » dans les Ardennes : 6 500 sur 19 000.

©T. NECTOUX

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gestion des personnels. A terme, certains enseignants ne risquent-ils pas d’être nommés sur plusieurs établissements du réseau comme le sont déjà certains per- sonnels non enseignants (les assistantes sociales, par exemple) ?

Qu’en sera-t-il alors des services ? Du travail en équipe au sein de l’établisse- ment ? Dans les académies, la révision de la carte des Z.e.p. prévue pour la rentrée 99 semble se faire en catimini. Parfois, les inspecteurs d’académie vont sur le ter- rain, réunissent les coordonnateurs et les responsables de Z.e.p. sans que les per- sonnels ou leurs représentants soient associés. Aucun C.t.p.d. (comité tech- nique paritaire départemental) ou C.t.p.a.

ne s’est encore réuni sur ce sujet et la rumeur tient lieu d’information. Appa- remment, certains collèges actuellement Z.e.p. ne seront pas « tête de réseau » mais seulement inclus dans le réseau, peut-être même rien du tout. Plusieurs collèges, parce qu’ils ne l’entendent pas ainsi, se sont déjà fortement mobilisés.

Ce manque de concertation ne permet pas de poser clairement la question des critères. Nous voulons pourtant qu’elle le soit : il faut établir des critères natio- naux clairs prenant en compte des fac- teurs externes (grande pauvreté, chômage, niveau de violence autour et dans l’établissement...) et les résultats

RELANCER LES ZEP

Où, quand, comment... ?

Après un an de discussions, de colloques et d’attentes fortes des personnels, une circulaire parue au B.o. du 16 juillet organise la mise en place des R.e.p., réseaux d’éducation prioritaire.

Concrètement, chaque réseau aura à sa tête un collège déjà classé Z.e.p. ou ayant vocation à y être mais d’autres écoles, collèges, ou éventuellement lycées appartenant au même bassin de formation pourront être associés, donc inclus dans le réseau.

Ces réseaux permettront « la mise en commun » des ressources et devront être « un espace de souplesse ». On est bien loin d’une impulsion dynamique en faveur des Z.e.p. mais tout à fait dans une logique interne de redéploiement des moyens et des indemnités. Cette mutua- lisation des moyens risque d’ailleurs de poser bien des problèmes au plan de la

scolaires (évaluations C.e.2 et Sixième, abandons et orientation avant et après la Troisième).

Il faut également qu’il n’y ait pas de taux plafonds par académie (que le nombre de Z.e.p. ne soit pas limité à priori), compte tenu de la concentra- tion des problèmes sociaux dans cer- taines d’entre elles.

Enfin, chaque réseau aura vocation a mettre en place « un contrat de réus- site » pour lequel le ministère a défini dix priorités, parfois de manière très floue. Il faut par exemple « assurer le soutien pédagogique des élèves les plus fragiles et définir les moyens de lutte contre l’échec scolaire » (priorité n° 5). Cela signifie-t-il que des pra- tiques de pédagogie active, différen- ciée, seront facilitées par des effectifs moins lourds, par de véritables dispo- sitifs de consolidation, par la valorisa- tion des travaux pratiques ? Notre pro- position de mise en place d’une équipe de suivi pluriprofessionnelle sera-t-elle entendue ? On aimerait le croire.

Pour nous, ces contrats de réussite devront également respecter les conte- nus et les programmes nationaux, être centrés sur les apprentissages et prendre en compte l’ensemble des disciplines. Le développement des sciences expérimentales et des langues vivantes ne figure pourtant pas parmi les priorités de cette circulaire.

Dans de nombreux collèges, la situa- tion continue de se dégrader tant sur le plan des apprentissages que sur celui du climat.

Certains ont déjà été fermés ou se sont mis en grève à la suite d’agressions. Le manque de surveillants, qui n’est plus masqué par la présence des appelés du contingent, mais aussi l’absence d’une vraie politique de lutte contre l’échec scolaire, générateur de violence, lais- sent présager des difficultés grandis- santes dans les établissements sco- laires ainsi que dans les quartiers ou les banlieues. Les forums qui doivent se tenir dans les jours prochains doivent aussi être l’occasion de dire, avec les parents, nos exigences pour les Z.e.p.

Certaines académies en ont déjà fait le thème de leur manifestation.

Françoise Dumont, Elisabeth Lahaye

L’US N° 477 8 24 octobre 1998

LA VÉRITÉ SUR

LE C.A.P.E.S. EXTERNE

DESPAGNOL

Contrairement aux propos tenus par le ministre dans l’émission « Public », le 18 octobre sur TF1, le C.a.p.e.s. externe d’espagnol attire de nombreux candidats.

Session 98, pour 500 postes : 3 813 inscrits, 3 091 présents, 500 admis (6,2 candidats présents par poste offert) (*).

De 1987 à 1998, le nombre de candidats inscrits et présents a triplé, au même titre que les postes offerts.

Avant de lancer des déclarations à l’em- porte-pièce, il convient de faire quelques vérifications élémentaires.

(*) Faute de liste complémentaire, 12 désistements n’on pas été compensés à ce jour

PHILIPPE TESSON À FRANCE INTER :

LE S.N.E.S. DEMANDE

UN DROIT DE RÉPONSE

Monsieur le Directeur,

J’ai l’honneur de vous rappeler qu’au cours de l’émission « Feux croisés », à 8 h 16, le samedi 17 octobre 1998, M. Philippe Tesson a notamment déclaré :

« Un quart des professeurs du secon- daire, ils sont environ 400 000 (380 000, je crois) demandent chaque année leur mutation, je caricature un peu mais c’est la vérité quand même. S’ils ne sont pas au S.n.e.s., ils n’ont pas cette mutation. »

Cette formule, à une heure de grande écoute, est attentatoire à l’honneur et à la réputation du S.n.e.s. et de ses élus au sein des commissions paritaires. (...) Les propos de M. Tesson n’engagent bien évidemment que lui, qui est parfai- tement libre de les tenir sous les réserves qu’apportent à cette liberté les dispositions de l’article de la loi n° 82-652 du 29 juillet 1982, modifiée. Ils ont par ailleurs été repris, pratiquement sous la même forme, par un auditeur qui leur a donné écho au cours de l’émission « Radiocom c’est vous » du 19 octobre.

Le caractère attentatoire à l’honneur et à la réputation du S.n.e.s. et des instances représentatives élues sur les listes qu’il présente, aux élus du personnel, comme à l’intérêt général de la profession au regard de la remise en cause du fonc- tionnement des commissions statutaires, est évident, et particulièrement grave lorsque cette atteinte survient au moment où le mouvement lycéen se développe et où il pourrait être tentant de vouloir l’opposer aux préoccupations des enseignants.

C’est dans ces conditions que, réserve faite de tous les droits du S.n.e.s., j’ai l’honneur de vous demander de diffu- ©J. COGNARD

Dans de nombreux collèges, la situation continue de se

dégrader tant sur le plan des apprentissages que sur celui du climat.

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