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Culture matérielle et modalités de constitution des dépôts métalliques du Bronze final atlantique - Problématiques-Perspectives-Approche globale

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-01918203

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01918203

Submitted on 10 Nov 2018

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Culture matérielle et modalités de constitution des dépôts métalliques du Bronze final atlantique -

Problématiques-Perspectives-Approche globale

Francis Bordas

To cite this version:

Francis Bordas. Culture matérielle et modalités de constitution des dépôts métalliques du Bronze final atlantique - Problématiques-Perspectives-Approche globale. Les dépôts métalliques de la Proto- histoire : Nouvelles Approches et Perspectives Méthodologiques, Journée RHAdAMANTE, Nov 2015, Toulouse, France. http://chaat.hypotheses.org/756. �hal-01918203�

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LES DÉPÔTS MÉTALLIQUES DE LA PROTOHISTOIRE : NOUVELLES APPROCHES ET PERSPECTIVES MÉTHODOLOGIQUES

Journée d’étude organisée par l’UMR TRACES (équipe RHAdAMANTE) en partenariat avec l’UMR AUSONIUS de Bordeaux.

Responsable : Pierre-Yves MILCENT – 25 nov. 2015.

CULTURE MATERIELLE ET MODALITES DE CONSTITUTION DES DEPOTS METALLIQUES DU BRONZE FINAL ATLANTIQUE Problématiques – Perspectives – Approche Globale – Francis Bordas

Dans le cadre d’une journée dévolue aux nouvelles méthodes et axes de recherche sur l’âge du Bronze, l’objectif de cette présentation était d’exposer les outils que nous proposons pour mener à bien notre travail de thèse. Cette recherche, débutée en septembre 2015 porte sur le phénomène des dépôts d’objets métalliques datés de la fin de l’âge du Bronze final en France atlantique (BFa 3). La période faisant l’objet de ces travaux se démarque par une abondance et une variété importante des objets mis au jour. En effet, dans l’ensemble du complexe atlantique français, un peu plus de 15 000 restes, contenus dans des dépôts terrestres y ont été répertoriés (Pennors 2004 ; Milcent 2012). Il s’agira de documenter l’ensemble de cette culture matérielle, afin d’aboutir à une base documentaire fiable et homogène pouvant être interrogée selon les grilles de lecture jugées comme étant pertinentes par la recherche actuelle.

La richesse, la diversité et la très large distribution du corpus métallique du BFa 3 ont permis l’exploration de nombreux axes de réflexions depuis le XIXe siècle. Cependant, malgré l’importante littérature s’y référant, cette documentation nous apparaît aujourd’hui dispersée, inégale et difficile à cerner sans une nouvelle lecture comparative. Il n’existe d’ailleurs aucun catalogue complet et illustré de ces ensembles. Un examen récent nous a révélé d’ailleurs qu’une large partie de ces objets ne bénéficiait pas des informations essentielles pour pouvoir nourrir nos connaissances sur ces sociétés (illustrations, mesures de masses et de dimensions,analyses typologiques).

Ainsi, les premières démarches effectuées dans quelques collections conservées dans les musées bretons ont mis en évidence le fait que plus de la moitié des vestiges présents dans ces dépôts étaient insuffisamment documentés. Le résultat étant qu’un grand nombre de type d’objets n’ont jamais fait

Figure 1 : Quelques haches inédites du nord-ouest de la France. Il n’existe à ce jour aucune étude synthétique sur ce type d’objet en France atlantique. N° 1,7, 8 : dépôt de La Chapelle des Roches (Le Châtellier, Orne) ; n° 2,4 : dépôt de Kergal (Guidel, Morbihan) ; n° 3, 5, 9 : dépôt de Men Stang Roh (Morbihan) ; n°6 : dépôt de Questembert ; Morbihan). N° 2 à 5 et 9 : Fonds SPM, Musée de Vannes. Cl. F. Bordas

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l’objet d’études systématiques pour le Nord-Ouest de la France (fig. 1).

L’enjeu essentiel de cette recherche sera donc de développer un outil capable de gérer de manière raisonnée cette masse d’informations. Ainsi, la création d’un catalogue complet et illustré permettra de développer des analyses et réflexions à partir d’une base documentaire claire et rationnalisée, également prévue pour répondre à des requêtes spécifiques. En se basant sur un protocole d’observation à grande échelle, comprenant des analyses factorielles et cartographiques, cette recherche mettra en évidence les récurrences et les différences de constitution des dépôts du BFa 3. A terme, les réflexions sur le rôle et la place des productions métalliques au sein de la sphère socio-économique se verront enrichies d’une masse de données nécessaire à une avancée dans la compréhension du phénomène des dépôts.

L’épineuse question de l’interprétation des dépôts sera ainsi nourrie, pour le BFa 3, d’une documentation fiable, homogène et exhaustive. Les théories et les propositions d’interprétations couramment proposées par la recherche ne parviennent pour l’instant pas à rendre compte de la totalité des caractéristiques du phénomène des dépôts de l’âge du Bronze. La variabilité de leurs caractéristiques étant le principal obstacle à la réussite d’une définition commune. En effet, face aux grilles de lecture fixant les différents faciès de dépôts en lien avec leurs hypothétiques interprétations, de nombreux contre-exemples viennent systématiquement entamer l’intime conviction de telle ou telle hypothèse. Trouver une explication définitive et unique à ce phénomène reviendrait donc à élaborer une théorie rendant compte de l’ensemble des observations en mettant notamment l’accent sur les récurrences ainsi que sur les axes de variabilités propres aux données intrinsèques, extrinsèques et connexes des dépôts. Ainsi, il est tout à fait courant actuellement d’observer un consensus prudent concernant ce phénomène : l’impossibilité d’une lecture unique du fait de la grande variété de formes que prennent ces assemblages, et des variations spatio-temporelles de leurs données (Gabillot, Gomez 2007, p. 67 ; Lehoërff 2009, p. 440 ; Brun 2003, p.72).

A ce titre, cette journée a été l’occasion de proposer nos premières réflexions concernant le lien et les implications potentielles qu’il serait possible de préciser entre le phénomène des dépôts et une économie probablement basée sur l’échange de masses métalliques. Nous avons exposé le fait que malgré l’ancienneté de certaines démonstrations convaincantes allant dans ce sens (Blanchet 1891 ; 1901 ; 1905 ; Verger 1992, p.147), la phase où le métal a comme statut, celui de

médiateur des d’échanges, est régulièrement absente des modélisations du cycle de vie du métal. Or nous considérons qu’il est très probable, dans le cadre d’une économie basée sur le troc, que le métal ait eu le rôle de médium, de régulateur et de catalyseurs des échanges (fig. 2).

Figure 2 : Cycle de vie du métal. La phase où le métal représente le médium des échanges a pu induire des phénomènes de fragmentations contrôlées, de brassages du mobilier et de circulations des restes sous formes de fragments. Ceci n’étant pas incompatible avec les interprétations à finalité rituelle.

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Certains phénomènes largement connus et observables au sein des dépôts du BFa 3 permettent d’envisager cette hypothèse. En fait, la plupart des observations sur les variations des modalités de constitutions des dépôts peuvent s’interpréter comme la résultante d’une activité économique pré-monétaire. Nous soulignons toutefois qu’ici il n’est pas question de discuter de la fonction de ces ensembles mais pour l’instant des causes de leurs caractéristiques particulières.

A titre d’exemple, nous avons attiré l’attention sur le fait que l’écrasante majorité des fragments présents dans ces ensembles ne recollent pas. Si l’hypothèse de l’existence d’un rituel visant à ne déposer qu’une partie limitée d’un même objet est crédible, il nous semble que le brassage du mobilier résultant d’une économie pré-monétaire de grande échelle est une hypothèse tout aussi valable pour expliquer la « part manquante » des objets. Les phénomènes de fragmentations successives et de dispersions des parties d’un même objet, dans le cadre d’échanges répétés peuvent entrainer très logiquement ce fait. Ils existent d’ailleurs quelques preuves évidentes d’une circulation sur de longues distances de produits circulant sous la forme de fragments. Cela est notamment le cas pour les objets du site de Langdon Bay à Douvres en Grande –Bretagne (Samson 2006, p. 376-377, fig. 3 et 4 ; Needham, Dean 1987).

Enfin, nous avons exposé la possibilité que dans le cadre de ce système, les échanges puissent être non pas étalonnés par la masse des restes métalliques mais plutôt par leurs formes.

Dans cette hypothèse, cela serait avant tout la reconnaissance de formes par tous les acteurs d’une transaction qui permettrait un étalonnage des valeurs. Cette proposition donnerait une explication réaliste aux régularités observées des parties déposées selon les types d’objets et selon les régions. Cependant, cette hypothèse, avant d’être discutée plus profondément, devra bénéficier d’un travail important de classification des formes présentes en France atlantique.

Ce point de vue, ouvre une autre perspective dans le cadre de l’interprétation des dépôts. Il s’agit du fait de dissocier les caractéristiques de ces ensembles de celles des objets. En d’autres termes, les processus de fragmentations et de calibrations ne seraient pas nécessairement inhérents aux phénomènes et la fonction de certains dépôts. Ces « gestes » seraient ainsi la résultante d’un autre phénomène, celui d’une économie basée sur la circulation de masses ou de formes métalliques calibrées. Dans cette optique, les constitutions de dépôts, qu’ils aient eu des visées utilitaristes ou ritualistes ne seraient pas responsables (ou qu’en partie seulement) des phénomènes de fragmentations et des récurrences observables. Comme si les dépôts n’avaient été que le réceptacle d’un autre phénomène tout aussi large qui n’entrerait pas en contradiction avec les interprétations habituellement discutées quant à leur(s) fonction(s). Ainsi ces ensembles peuvent être considérés comme des réceptacles ou des aspérités qui auraient piégées et conservées les restes d’une pratique économique depuis longtemps balayée. En définitive, il est également possible de proposer des dépôts

« économiques » ayant subis des phénomènes rituels, ou des dépôts rituels dont les caractéristiques de leurs restes témoignent d’une activité économique. Ce qui reviendrait à opposer la notion de dépôts rituels de celle de dépôts ritualisés.

Figure 3 : exemple de processus de fragmentation proche d’une possible calibration. Deux fragments d’épées appartenant au dépôt du Jardin des Plantes (Nantes, Loire- Atlantique). Cl. F. Bordas)

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Bibliographie

BLANCHET (A.) 1891 - Le bracelet considéré comme moyen d’échange antérieur à la monnaie frappée, Revue belge de numismatique. 1891, p. 129-135.

BLANCHET (A.) 1901 - Les monnaies coupées, Etudes de Numismatiques, t.II, p. 122-123

BLANCHET (A.) 1905 -Traité des monnaies gauloises : première partie. E. Leroux (ed.), Paris, 650p BRUN (P.) 2003 - La signification variable des dépôts funéraires et des dépôts non funéraires de l'âge du Bronze : In : BOURGEOIS (J.), BOURGEOIS (I.) et CHERRETTÉ (B.) (dir.) 2003- Bronze Age and Iron Age Communities, Brussels, p. 61-73.

GABILLOT (M.), GOMEZ DE SOTO (J.) 2007 - Trésors et cachettes de l'âge du Bronze en France:

cent ans de recherches et d'évolution des méthodes d'analyses. In: EVIN (J.) et THAUVIN- BOULESTIN (E.) (dir), 2007 - XXVIe Congrès du Centenaire: Un siècle de construction du discours scientifique en Préhistoire, Avignon, 21-25 sept. 2004, Société préhistorique française, vol. 2, p. 55- 69.

LEHOËRFF (A.) 2009 - Les dépôts métalliques du Bronze final de Cannes-Écluse (Seine-et-Marne) : étude technique des jambières du dépôt 1. Revue archéologique de l’Est, tome 58.

MILCENT (P.-Y.) 2012 - Le temps des élites en Gaule atlantique: chronologie des mobiliers et rythmes de constitution des dépôts métalliques dans le contexte européen (XIIIe-VIIe s. av. J.-C.).

Rennes : Presses universitaires de Rennes, 1 vol. (253 p.).

NEEDHAM (S.), DEAN (N.) 1987 - La cargaison de Langdon Bay à Douvres (Grande-Bretagne). La signification pour les échanges à traver la Manche. In : BLANCHET (J.-Cl.) (ed.), Les relations entre le continent et les îles Britanniques à l’Age du Bronze, Actes du colloque de Lille dans le cadre du 22ème Congrès Préhistorique de date d’édition, 2–7 September 1984 (Paris, Société Préhistorique Française).

PENNORS (F.) 2004 - Analyse fonctionnelle et pondérale des dépôts et trouvailles isolées de l’âge du Bronze en France, Mémoire de Doctorat, Université Panthéon-Sorbonne, 3 vol.

SAMSON (A.) 2006 - Offshore finds from the Bronze Age in North-Western Europe : The shipwreck scenario revisited. Oxford Journal of Archaeology, 25, p.371-388.

VERGER (S.) 1992 - L'Epée du guerrier et le stock de métal de la fin du Bronze ancien à l'âge du Fer. L'Age du Fer dans le Jura. Cahiers d’Archéologie romande, 57, p. 137-151.

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