R E V U E D E S S O C I É T É S S A V A N T E S
SOCIÉTÉ HYDROTECHNIQUE OE FRANCE
S É A N C E S D U C O M I T É T E C H N I Q U E
Procès-verbal de La séance du 17 mars 1919, à Pans.
Présents : MM. Augustin Blanche t, président ; Bai-billion,
\uguste Bouchayer, de la Brosse, Ducrest, Fellmann, Hahn, Lépuie.
\\ Thibot-Laspiere, secrétaire de la Société hydrotechnique, Mêlait à la séance.
excusés : MM. Àuverl, Camichel, Desjuzeur, Flusin, Gariel, SVroi, Bateau, de Sparre.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
I. — ELECTION I>E M. BATEAU A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Avant d'aborder l'examen des questions portées à Tordre du jour, M. le Président se fait l'interprète de ses collègues présents et absents, en adressant à M. Bateau, pour sa nomination de membre-de l'Institut, les plus vives félicitations du Comité. Du jour où l'Académie des Sciences créait une section dans laquelle Miraient admis les savants éminenïs dont te n o m reste attaché à mie grande œuvre utile à l'industrie, ta place de M. Bateau y était marquée Connaissant ses travaux, les membres du Comité ont applaudi, comme à u n acte de justice, au choix qui en recon- naissai! officiellement l'importance ; mais le connaissant lui-même, eVsl a\ec une satisfaction plus intime, dont ils tiennent à lui offrir l'expression, que ses amis du Comité technique ont vu hono- rer par les autorités scientifiques les plus hautes du pays, l'indus- triel, l'ingénieur et le savant qui apporte un concours si précieux à leurs travaux d'hydraulique industrielle.
Dans sa lettre d'excuse, M. de Sparre a insisté sur les regrets qu'il éprouve à ne pouvoir se joindre à ses collègues dans leur manifestation de sympathie pour le nouvel académicien.
Il — SUBVENTIONS AUX LABORATOIRES HYDRAULIQUES
M. le Président fait connaître quelques changements survenus depuis te 5 décembre, date de la dernière réunion du Comité, dans la façon dont l'Etat a décidé*de régler ses distributions de subventions aux Etablissements appelés à entreprendre ou à pour- suivre des études et recherches d'hydraulique.
Un arrêté du 10 janvier 1919 a confié ce soin à un Comité spé- cial, dans lequel le Comité technique est représenté par son pré- sident.
Celui-ci sera appelé à faire connaître î'avis du Comité sur l'op- portunité et l'utilité des travaux prévus et des allocations sollici- tées.
C'est ainsi qu'il aura à déclarer que les programmes d'études ar- rêtées en septembre 1918 ont été présentés par la Société, d'accord iuee les Instituts de Grenoble et de Toulouse.
Vf. Gamichel avait, à cette date, fait un exposé général des re- cherches qu'il se proposait de poursuivre. Dans un rapport adressé à M. l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées de la Haute-Garonne, rapport dont il nous envoie copie et qu'il prie d'approuver, il entre dans plus de détails.
hes études projetées visent :
1° Les grandes vitesses de Veau dans les conduites : un premier résultat a déjà été obtenu et c o m m u n i q u é h l'Académie des Scien- ces : il permet à notre savant collègue d'affirmer la constance de la loi de variation de la perte de charge en fonction de la vitesse, pour des vitesses allant jusqu'à 80 mètres.
2° La déformation des ondes dans les conduites forcées de
{iwnde langueur.Les phénomènes qui se produisent dans les conduites multiples hi(arquées.
faux qui accompagnent le remplissage des conduites.
Ceux que cause la présence de Vair dam les tuyaux.
3° Les mouvements de Veau dans les chambres de mise en
thorqe e.i dam les chambres des turbines.Comme dans les recherches précédemment faites à Toulouse, M. Gamichel désire étudier en petit dans son Laboratoire, les phé- nomènes qu'il étudiera ensuite dans les usines en mettant en jeu de grandes quantités de m a t i è r e s . e t une énergie considérable.
C'est la méthode qui a été suivie avec le succès que l'on sait dans les expériences dont le beau livre de M M . Camichel, Eydoux et Gariel donne l'histoire et dont un résumé fera, conformément à une décision antérieure, l'objet, du bulletin spécial n° 3 du Comité technique.
Le devis annexé au rapport confirme le total des dépenses pré- vues : soit 200.000 francs, c'est la somme qui a\ait été demandée pour Toulouse par la Société hydrotechnique.
Le Comité décide que la partie du rapport d e M Camichel dans laquelle l'objet de ses recherches est exactement indiqué sera copiée et jointe au procès-verbal île la séance, de manière que les projets de l'auteur soient connus de tous ses collègues et que ceux-ci aient la possibilité de lui signaler tes questions d'ordre similaire à résoudre en même temps.
Les projets de Grenoble subissent quelques modifications.
Le Conseil d'administration a décidé de donner suite à l'accord projeté entre M M . Ncyret, Beylier et Picard-Pictet et la Société ; celle-ci a donc pris à bail te bief de Beauvert, dont l'aménage- ment sera incessamment commencé, u n devis d'ensemble est sou- mis au Comité : un dessin plus détaillé sera préalablement com- muniqué.
IÏL
CATUEB DES CHARGESCOin
CONDUITES IORCEES MÉ t U X I O Ï ' K S .M . Bouchayer fait connaître les point* sur lesquels il a paru nécessaire ou utile de revenir à la suite d'une dernière conférence avec M . Gariel.
Après u n e discussion à laquelle p r e n n e n t part MM. Blanche!, de U Brosse, Bouchayer, Ducrest, Fellmann, ïïahn et Lépine, le Comité adopte un texte plus explicite en ce qui concerne les essais de réception et leur signification au point de vue des responsabili- tés respectives des constructeurs de. turbines et de conduites,
M . le Président fait observer que dans presque toutes les lettres reçues de ses collègues qui s'excusaient d e ne pouvoir assister a u x dernières séances dans lesquelles était examiné le cahier des charges élaboré par la Commission spéciale, il a trouvé une appro- bation formelle de l'ensemble des principes qui en avait inspiré la rédaction : il espère donc que sous sa forme actuelle, ce cahier des charges fera bientôt bénéficier la pratique des connaissances acquises s u r les phénomènes d e surpressions dans les tuyaux et contrôlées par l'expérience.
I V , — ELECTION D'UN PRÉSIDENT
M . le Président indique un mode d'élection proposé par M. Bou- lin ; te Comité préfère s'en tenir au vote direct sur un n o m .
M. Trihot-Laspierre donne lecture d'une lettre cle M. Perot. em- pêché par raison de «.anté, d'assister à la séance.
M . Perot. demande au président, actuel de conserver ses fonc- tions ; devant les bienveillantes instances de «es collègues, celui- ci, t o u t en exprimant le d é s i r d e se retirer, n e réclame pas son rempl acemejnit imméd i a t.
V . — ELECTION D'UN MEMBRE DU COMITÉ
M M , Blanche!, de la Brosse et Routin présentent la candidature cle M . Pascalon, ingénieur en chef des Services hydrauliques de Grenoble, M . Pascalon est élu Ratification de cette élection sera demandée au Conseil d'administration,
V I . — G o M M r w v n o N DE M. MORIN
M. Morin, professeur de physique au Lycée de Montluçon, a en- voyé à la Société un mémoire sur le bassin du Haut-Cher, dont il a é t u d i é le régime hydrologique pendant toute une suite d'an- nées. 11 arrive à conclure que l'établissement d'une série de réser- voirs tant sur le Haut-Cher que sur ses affluents, en arrîont de Montluçon, permettrait d'obtenir 3 5 . 0 0 0 HP permanents avec LA HOUILLE BLANCHE
Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1919044
— m
m a x i m u m de 5 0 0 0 0 ; ce [ M É M O I R E sera c o m m u n i q u é à M. Perot, présidenI de la C o m p a g n i e des réseaux e t transmis à ta C h a m b r e syndicale des forces h y d r a u l i q u e s ,
\ u e i i n e autre question N'étant à L'ordre du j o u r , la séance est lev ée.
\nne.ve au procès-cer t>al de la séance, da Comité technique du 17 mars 1919.
extrait du rapport d e AL C a n u e h e l (Laboratoire de T o u l o u s e ) .
L — P l i C K U l A M M E D E S rit A V A U X
La nature des travaux peut être i n d i q u é e en un m o t , eu d i s a n t qu'ils sont la c o n t i n u a t i o n de ceux qui o n t ÉTÉ faits d e p u i s 1 9 1 o , à t'Institut L i e e t r o t e e h n i q u c D E l o u i o u s e et dans lu r é g i o n des
IN rénées et qui o n t d o n n é H E U d e p u i s celte é p o q u e à des publi- cations diverses dans .
Les c o m p t e s rendu» D U d e u x i è m e C o n g r è s de ta Houille Blanche, La Lumière Electrique, La lie vue Générale de l'Electricité, La Technique Moderne, Le Génie Civd, La Revue Générale des Scien- ces, les C o m p t e s rendue de l'Académie des S c i e n c e s , e t c . .
Ces travaux o n t porté sur : La m e s u r e des débits ,
L'étude des surpressions provenant des variations de r é g i m e , dans les c o n d u i t e s ;
L'étude des réservoirs d'air ;
L'étude de.s c h e m i n é e s d équilibre, E T C .
La première partie des recherches sur les c o u p s de bélier est résumée dans LE m é m o i r e qui \ j e n t de paraître chez Privât, D u n o d E{ Pinal.
.Nous é t u d i o n s actuellement d i x ers p r o b l è m e s d ' h y d r o d y n a m i q u e nu porta ni s pou»' I industrie m o d e r n e .
A ) Tout d'abord les (parûtes vitesses d*j l'eau dans les conduites.
— L'emploi fréquent d e chutes d'eau a t t e i g n a n t dans les P y r é n é e s des c h a r g e s voisines de i .ooo mètres d'eau (Orlu, E g e t ) clans les Alpes de LoOO i n . d'eau (Fully) et Q U I peuvent être e n c o r e p l u s considérables, c o m m e par e x e m p t e pour L'usine p r o j e t é e À C u c u i t o (Bolivie), e x i g e la c o n n a i s s a n c e des propriétés de Peau a n i m é e de vitesses d e plus de 100 mètres par s e c o n d e . Il faut remarquer, en effet» que si la vitesse clans les c o n d u i t e s est, en g é n é r a l , cle Tordre d e 2 à o mètres par s e c o n d e . Peau s'écoulant à Pair libre, sous l'influence d e s c h a r g e s élevées, a c t u e l l e m e n t e m p l o v é e s , atteint et m ô m e dépasse ces vitesses de 100 mètres par s e c o n d e Le calcul des appareils e m p l o y é s ne pourra être fait que si l'on connaît les l o i s de l'écoulement de Peau, dans de pareilles c o n d i t i o n s . Les appareils nécessaires pour ces e x p é r i e n c e s font partie du devis a n n e x é à C E rapport. Les m a c h i n e s Q U I c o m p r i m e n t Peau et Pac- f f i m u l e n t , sont celles d e L'Arsenal D E T o u l o u s e ; PL'niversité en fienumde LA c e s s i o n . Il serait désirable que M. LE Ministre des Travaux P u b l i e s voulut bien intervenir p o u r a p p u y e r cette d e m a n d e .
Ces éludes sonf déjà c o m m e n c é e s , les premiers résultats en ont été r é c e m m e n t présentés à l'Académie des S c i e n c e s d e Paris.
h) Uélude des conduites forcées est loin cPêire t e r m i n é e et- en particulier, le* travaux t e c h n i q u e s qui o n t été faits jusqu'à pré- sent n'envisagent Q U E P h y p o t h è s e d ' U N E o n d e se p r o p a g e a n t sans d é forma l i o n . Or, on SA il (pie ce cas n'est pas en général réalisé. Si P h \ p o J h è s e d'une v i t e s s e hien d é t e r m i n é e de p r o p a g a t i o n des o n d e s a été jusqu'à présent suffisante pour le calcul des c o n d u i t e s de l o n g u e u r m o y e n n e , elle n'est plus a p p l i c a b l e pour des c o n d u i t e s
D E g r a n d e l o n g u e u r , c o m m e CELLES qu'on e m p l o i e a c t u e l l e m e n t dans l'industrie. Des recherches *u r la d é f o r m a t i o n des o n d e s s ' i m - posent, d o n c ,
\ un autre point d e vue, on peut dire qu'on ne c o n n a î t g u è r e que le r é g i m e de Poiseuitie, et q u e Je réaime hydraulique, qui se produit toujours d a n s les c o n d u i t e s industrielles, est à peu près i g n o r é
Beaucoup TT E q u e s t i o n s S E posent relativement aux conduites multiples, et infarquées, si e m p l o y é e s a c t u e l l e m e n t . Nous n o u s [ i m p o s o n s d'aborder celle é t u d e q u e n o u s a v o n s laissa de côté dans nos travaux précédents
Le remplissage des conduites, l'influence de Vair qui peut se trouver d a n s celles-ci rentre é g a l e m e n t dans le p r o g r a m m e de n o s
t o n aux "i se rattache directement aux recherches que n o u s avons fa i t es p récéd em m en L
c) Le m o u v e m e n t de Peau dans tes clmmbrès de mise en charge et dans (es chami>res d'eau des turbines fie basses c h u t e s , présente le plus g r a n d intérêt t e c h n i q u e et scientifique Jusqu'à présent ces o u v r a g e s o n t été presque t o u j o u r s construits e m p i r i q u e m e n t , sans faire intervenir la m o i n d r e c o n s i d é r a t i o n t e c h n i q u e On peut dire que les progrès 1res récents qui ont a m é l i o r é d'une façon reniai*.
qu<tble le rendement des turbine* de basse c h u t e , proviennent d'une disposition plus rationnelle du distributeur et de la roue mo- bile Or, l'élude a n a l y t i q u e de ces p h é n o m è n e s m o n t r e que les c o n d i t i o n s réalisées dans la c h a m b r e d'eau, i n t e r v i e n n e n t au plus haut point dans le f o n c t i o n n e m e n t de la turbine e l l e - m ê m e . C'est là u n e question epic nous avons é g a l e m e n t L i n t e n t i o n d'aborder
Notre p r o g r a m m e est donc bien, net, it c o m p r e n d pour les années I0LS et les années suivantes, Pétude de certains proidèmes d'hy- drodynamique pai iiculièi emenl aides pour les applications indus- trielles, il a le m a x i m u m de d é v e l o p p e m e n t qu'on peut donner à un p r o g r a m m e de recherches qui c o m p o r t e f o r c é m e n t des aléas et doit presque toujours cire m o d i i i é en cours d'exécution (1).
H e<t c o n f o r m e à la nature spéciale de la r é g i o n dans l a q u e l l e
nous nruis trouvons et qui ne possède pas, du m o i n s actuellement, des maisons rie c o n s t r u c t i o n de turbines, maïs qui • renferme un n o m b r e t o u j o u r s croissant d'installations hydraulique^* impor- tantes.
Procès-verbal de la Séance du 19 Juillet 1919
A G R E N O B L E
Présents ; MM \ u g u s t m Blanchcf, président du Comité ; dp la Brosse, vice président ; B o u l i n , secrétaire g é n é r a l , \uvert, B a r b i l h o u , B o u e h e i , Bouvier, Ducrest, F e l l m a n n , Plusiri, Cariet,
Cirod, L é p m e , Magenties, Pasealou, de. Sparro, YYilhelm
E x c u s é s MM Auguste B o u c h a v e r , Cellerier, Desjuzeui, I a d o u x , Bateau
M Trihot-Laspière, secrétaire g é n é r a l de la Société hydro- i ce h n i q u e , assiste à la séance
La séance esl ouverte à 1/1 heures o 7 | , sous la présidence de M Blanc h cl, président
M le Président souhaite la b i e n v e n u e à M P I n g é n i e u r en chef Pasealou La vive s v m p a l h i e avec laquelle le C o m i t é l'accueille parmi ses m e m b r e s répond à celle qui a u n a n i m e m e n t salué <a n o m i n a t i o n à Grenoble
1. — R A P P O R T DE M . R O U T I N SUR L'AMÉXÀGEMENT D U L A B O R A T O I R E D E B E A U V E R T
\L Boi H-N est prié de d o n n e r lecture de sa communication relative au Lahoraloire de B E U V K I C I , c o m m u n i c a t i o n reproduit?
ci-cl essous
Dans ce rapport, j e m e propose de d o n n e r un aperçu très l é s u m é des diverses r e c h e r c h e s qui pourront être poursuivies au futur Laboratoire de BEAUVENT.
Le C o m i t é t e c h n i q u e de la S o c i é t é h y d r o t e c h n i q u e de France a d é c i d é , Pan dernier, de doter ce laboratoire d'une organisation toute spéciale destiné** à Pétude des pertes de c h a r g e occasionner par les diverses particularités des c o n d u i t e s forcées ; el la Société h y d r o t e c h n i q u e a loué dans ce bul, à la S o c i é t é dc« Ateliers Xeyret, B e y l i e r cl Piccard-Pictct un vaste terrain bordant le ÎÎH*
! artificiel cpie celle-ci a créé à Beau vert ; fie plus, il est entendu
| que fa S o c i é t é des Ateliers \ e y r e t , Beylier et P t c c a n P P i c M four- î nira au laboratoire Peau nécessaire aux essais, élevée à f\ nietre- - e n v i r o n au-dessus du n i v e a u du lac.
Dans ces c o n d i t i o n s , n o i r e Lahoraloire doit comporter l i n e tour a m o n t , de r>. m fm de d i a m è t r e , en cimenl arme, recevant l'eau fournie par la station do p o m p a g e des Aîetici>
X e \ r e t , Beylier et P î c e a r d - P i e l e t cl p o u r v u e , à sa partie basse, d'une garniture spéciale en fonte, permettant d \ fixer les con- duites m u n i e s d ' e m b o u c h u r e s de formes variées ,
(t) D a n s n o s r e c h e r c h e s s u r les c o u p s d e b é l i e r , n o t r e p r o g r a m m e n»J^
ê t r e d é f i n i t i v e m e n t a n Aie q u ' a n m i i i e u d e n o * U a v a u x , a u m o m e n t où nm^ *№;
e x p l i q u é le* a n o m a l i e * q u e p n H e n t e n i l e - e m d m l c ^ à e u a r t é r i e l i q u e - ><
p o u r le c a l c u l d e la v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d e s o n d e s , L A H O U I L L E B L A N C H E
L A H O U I L L E В Ь Ш Ш Е — — — — ™ ^ _ ^ ^ ^ _ _ „ ií$- —
l ne Jour aval, de m ê m e s d i m e n s i o n s , o r g a n i s é e de m a n i è r e analogue p o u r recevoir les c o n d u i t e s et portant en oul.re à sa partie basse4., un r o b i n e t - v a n n e d é b i t a n t dans un canal ramenant iVaii au lac. — Les c o n d u i t e s r e c l i l i g n e s ou c o u d é e s , seront pla- cées cidre les deux tours ; la c o n s t a n c e de la c h a r g e , on r é g i m e , dans la loin a m o n t , sera assurée par un déversoir , le r é g i m e scia
l ('.o|é par le r o b i n e t - v a n n e de ta loin aval : le débil sera m e s u r é
¡j j'aide d'un V e n l u r i .
dette installation 1res s i m p l e permettra, entre autres, les é l u - d e s s u i v a n t e sur les perles de, charge
Conipai aison des conduites en tole soudée ou rivée, en fonte, en c i m e n t ;
Euiheuteliu i es des conduites dan* les chambres d'eau c y l i n d r i - q u e s , c o n i q u e s , arrondies ;
Coudes brusques, arrondis ;
i Juuujemenls de seclion ' b r u s q u e s , progressifs ,
Bifurcations , manchettes c y l i n d r i q u e s , c o n i q u e s , n o r m a l e s , inclinées, en c o u d e s a r r o n d i s ;
File permettra aussi Fessai des divers U p e s d'appareils de protection contre les i n o n d a t i o n s résultant des ruptures de conduites.
|)c plus, le canal île fuite qui aura une g r a n d e l o n g u e u r ( i o n m en ligne droite) se prêtera p a r i i o u i i o r e m e n l bien aux n o m b r e u s e s recherches concernant la mesure des d é b i t s , savoir, entre autres : Déversoirs divers ; Ecran m o b i l e . T u y è r e s n o y é e s ; Moulinet ; Méthode c h i m i q u e , etc.
Les débits du canal seront en effet c o n n u s par t*1 V e n t u i i el l'on pourra c o n t r ô l e r les résultats d o n n é s par des m é t h o d e s quel- ronques en les c o m p a r a n t à c e u x fournis par te Venturi.
L'éfude des pet les de citai (je dues aux galles p o u r r a , à son tniir, être entreprise dans ce canal : on comblera ainsi, une ineune fâcheuse de lliydroleehmque, car, jusqu'ici, aucune far- mule dûment vérifiée n'existe a ce sujet.
L c n u m é r a t i o n de ces diverses recherches n'est n u l l e m e n t limitative, car j'ai cité s e u l e m e n t celles qui se présentent i m m é - dmtemenl à l'esprit * d ' a u t r e s pourront suivre.
. lin fait. I N S T A L L A T I O N SPÉCIAL*: DE B E A L V K I U permettra d'élu- rîilei de très n o m b r e u s e s q u e s t i o n s relatives aux c o n d u i t e s , a u x canaux, aux g r i l l e s , aux m e s u r e s de d e b i t s , ele , etc.
Mais il est p e r m i s d ' e n v i s a g e r son d é v e l o p p e m e n t el d'y voir IVmbryon d ' u n laboratoire plus c o m p l e t o ù pou riaient se faire d'autres études intéressant l ' h y d r a u l i q u e i n d u s t r i e l l e , et, en par- ticulier, les m o t e u r s h y d r a u l i q u e s .
I n Laboratoire d'Etudes et de R e c h e r c h e s sur les T u r b i n e s doit permettre aux i m en leurs, s i m p l e s c h e r c h e u r s o u c o n s t r u c t e u r s , de se rendre c o m p t e , à frais m i ñ o n a , d e la valeur d e leurs idées nouvelles, de les p e r f e c t i o n n e r et de les mettre au point, au grand profit de l ' i n d u s t r i e n a t i o n a l e el de Eut il isal ion de la h o u i l l e hanche. On voit par la q u e j e n'envisage n u l l e m e n t la possibilité d'entreprendre, dans noire .laboratoire, des essais de réception de iurbines , je pense, en effet, (pie de s e m b l a b l e s essais doivent cire exécutés dans l'usine à laquelle sont d e s t i n é e s les t u r b i n e s , uir celles-ci fonl partie d'un tout qui doit l u i - m ê m e être s o u m i s à des épreuves de bon f o n c t i o n n e m e n t d a n s son e n s e m b l e , c o m m e dans chacune de ses parties c o n s t i t u a n t e s . \ u s u r p l u s , u n e instal- lation qui permettrait de faire des essais de réception de turbines industrielles serait e x t r ê m e m e n t o n é r e u s e ; ces essais e u x - m ê m e s iraient très c o û t e u x puisqu'ils e x i g e r a i e n t un m o n t a g e spécial
l-il complet des m a c h i n e s , puis un d é m o n t a g e . e l tout cela serait peu près i n u t i l e , car des essais n o u v e a u x devraient être repris dans l'usine m ê m e , q u a n d ce ne serait qu'au point de vue des r o t i n s de bélier.
On conçoit d'ailleurs m a l a i s é m e n t que le m a h r e de l ' œ u v r e , furieux d e la b o n n e m a r c h e et d e la sécurité d e son usine, s e i'fmlenle d'essais de réception faits ailleurs que dans cette usine , d sera généralement difficile de lui faire a d m e t t r e (pie les résid- ais d'essais, sous sa propre c h u t e , seraient identiques à ceux
°hlenus dans le laboratoire, sous u n e autre c h u t e , cet le identité a l l a n t de ce que, au laboratoire, o n a opéré en tenant c o m p t e
^ la similitude m é c a n i q u e * le m a î t r e de IVeuvre n'est, en effet, nullement tenu de c o n n a î t r e la s i m i l i t u d e m é c a n i q u e et de s'en rapporter h ses t h é o r i e s .
Les essais de réception de iurbines industrielles étant écartés j d e noire p r o g r a m m e , le d o m a i n e réscivé à un laboratoire reste
| e x t r ê m e m e n t vaste . il c o m p o i h lout d'abord la poursuite de j l a m é l i o r a t i o n d e la c o n t i n u l i o n d e s U p e s d e turbines actueltc-
| ment, e m p l o y é s , et aussi la recherche d'autres lypch.
j A c t u e l l e m e n t on utilise, presqu Vxclu<i v ernenl, l e s types Francis et J Y I I o n .le croi< devoir dire ici, que, depuis deux a n s , \e>
efforts d e s c o n s t r u c t e u r s >e s o n ! p o i t é s p a r l i e u h è i e m e n l sur \e>
l u r l u n e s Francis d o n t le d o m a i n e d'application a é t é considéra- blement é t e n d u : c e l'ail lient à la nécessité dan> laquelle la France s'est t r o u v é e d'utiliser ries chutes de hauteur r e l a t i v e m e n t
; rc.s . f a i b l e , avec des débits é n o r m e s . Pour que cette utilisation d e v i e n n e pratique, il était nécessaire d ' o b t e n u , m a l g r é des c o n - d i t i o n s très défavoi a b l e s , d e g r a n d e s v i t e s s e s d e rotation : en d ' a u l i e s termes, les constructeurs ont été c o n d u i t s à a d m e t t r e d e s caractéristiques bien .supérieures à ce q u ' i l s av.lient jusqu'ici c o n - s i d é r é comme4 i ara c i é r i s { ] q u e m a x i m a .
Pour fixer les idées, la caractéristique m a x i m a a d m i s e , avant la g u e r r e , poui tes t i u b i n c s F i a n c i - , était «Sо : a< l u c l l c m c n l on arrive à i'>o , et il faudrait aller encore p l u s loin C e s résultats
nécessitent de profondes modifications d a n s l e s m é t h o d e s de tracé des aubes des t u r b i n e s .
Les "i o n s t m o t e u r s français s e trouvent d o n c o b l i g é s , ou Ыеп d ' a b a n d o n n e r la c o n s t r u c t i o n de c e s m a c h i n e s à Pélrangei (la S u i s s e , l ' A l l e m a g n e , FVulrirhe ont d e p u i s l o n g t e m p s m i s à la d i s p o s i t i o n de leurs industriel?* d e s laboratoires o ù ils peuvent faire toutes les é l u d e s désirables) o u b i e n , d e se lancer à corps perdu d a n s une f a b r u a l i o n très d a n g e r e u s e pour leurs propres intérêts : o n s'en rendra coin pie en s o n g e a n t que le prix des unités répondant aux c o n d i t i o n s i n d i q u é e s plus haut s'approche s o u v e n t du d e m i - m i l l i o n .
Or, des essais préalables, poursuivi* a u laboratoire, coûteraient q u e l q u e s m i l l e francs. Ceci m o n t r e de quelle utilité serait, pour un cas particulier, la création rapide, de cette institution d'études ; et on arriverait à la m ê m e c o n c l u s i o n si Fou considérait n'im- porte q u e l o r g a n e des turbines ou d e leurs appareils de. r é g l a g e : l'expérience c o m m o d e , je dirai m ê m e confortable, et peu coû- teuse, faciliterait les progrès rapides de la fabrication a u . profil, n o n s e u l e m e n t des c o n s t r u c t e u r s ou des c h e r c h e u r s , mais surtout au profil des industriels utilisant les turbines.
La nécessité de eréei u n laboratoire d'essais et d e recherches sur les t u r b i n e s et leurs accessoires me s e m b l e par là d é m o n t r é e .
C h e r c h o n s ce que doit être l'organisation d'un tel laboratoire ; el v o y o n s tout d'abord l'outillage nécessaire à l'élude des Iurbines dites à réaction.
i ° P o u r étudier s p é c i a l e m e n t l e s distributeurs et l e s roues, il faut, dans le but d e d i m i n u e r le n o m b r e de* o r g a n e s (qui c o m - portent c h a c u n leur part d ' i n c o n n u e s ) , opérer sur des turbines en c h a m b r e o u v e r t e . une c h u t e d e '.\ à \ mètres est alors suffisante, Son a g e n c e m e n t comporterait . une p o m p e puisant Feau dfUlH un réservoir et l'élevant de 4 m è t r e s e n v i r o n ; un canal iimonf recevant Feau de la p o m p e , assez l o n g pour qu'on puisse faire des m e s u r e s d e débits et t e r m i n é à l'une d e . ses e x t r é m i t é s par une c h a m b r e d'eau dans laquelle serait placée la t u r b i n e essaver ;
l n canal de fuite recueillant Feau sous la turbine et la rame- nant au réservoir * ce eanai de fuite serait, lui aussi, assez l o n g pour permettre, c o m m e roui rôle, la mesure des débits ;
t n frein ou tout autre dispositif (tel q u e i l v n a m o h u é e , dyna- m o m è t r e de torsion, etc. .) ferait c o n n a î t r e la puissance fournie par les turbines * la puissance absorbée se déduirait de la diffé- rence des n i v e a u x dans les biefs d amont et d'aval, el du débit
>° Les recherches sur t'influence des formes et des d i m e n s i o n s des haches et des h i v a u x d'aspiration exigent des dispositifs ana- logues, m a i s avec c h u t e de 7 à Я mètres o m i r o n .
e x a m i n o n s m a i n t e n a n t le cas des turbines dites à libre déviation
Leur étude e x i g e une c h u t e b e a u c o u p obis h a u t e , de 100 à
>oo mètres H e u r e u s e m e n t , une telle c h u t e peut, sans difficulté a u c u n e , être créée artificiellement : il suffit de refouler Feau dans nu a c c u m u l a t e u r à réservoir d'air, sons la pression v o u l u e ; c'est de l ' a c c u m u l a t e u r que partirait la c o n d u i t e d ' a l i m e n t a t i o n d e la
LA HOUILLE BLiANcHE
turbine e n e x p é r i e n c e . L'organisation c o r r e s p o n d a n t e c o m p o r t e - rait d o n c ;
L n a c c u m u l a t e u r à réservoir d'air à h a u t e p r e s s i o n ; Une p o m p e refoulant l'eau dans cet a c c u m u l a t e u r ;
i n c o m p r e s s e u r refoulant l'air d a n s ie m ê m e a c c u m u l a t e u r , D'autre p a î t , p o u r m e s u r e r les faibles débits q u i p e u v e n t être ainsi e m p l o y é s , l'eau sortant de la turbine serait reçue dans u n réservoir j a u g é .
La q u e s t i o n se pose m a i n t e n a n t de savoir si tes i n s t a l l a t i o n s ci-dessus doivent être prévues p o u r de grosses t u r b i n e s o u p o u r de petites.
Le p o i n t de v u e é c o n o m i q u e l'ait, à priori, adopter la d e u x i è m e alternative ; et j e m e hâte d'ajouter qu'il n'y a à cela a u c u n i n c o n v é n i e n t t e c h n i q u e . Car n o u s c o n n a i s s o n s ta p r é c i e u s e s i m i - litude m é c a n i q u e q u i n o u s p e r m e t de c o n s t r u i r e des m a c h i n e s très différentes d e d i m e n s i o n s , m a i s ayant « t h é o r i q u e m e n t » m ê m e r e n d e m e n t . Je dis « t h é o r i q u e m e n t » car, c'est un fait c o n n u q u e , de d e u x turbines g é o m é t r i q u e m e n t et m é c a n i q u e - m e n t semblables», la p l u s g r a n d e a un r e n d e m e n t s u p é r i e u r à celui de ta plus petite ; et tout c o n s t r u c t e u r c o n n a î t , e n outre, la valeur pratique de la d i i i é r c n c e des r e n d e m e n t s de d e u x t u r b i n e s s e m b l a b l e s , s u i v a n t leurs d i m e n s i o n s .
Quoiqu'il en soit de ces variations, si sur des turbines d'étude de d i m e n s i o n s a n a l o g u e s , d e u x m é t h o d e s de tracé des aubes o n t d o n n é , Lune u n m e i l l e u r r e n d e m e n t et l'autre un r e n d e m e n t m o i n d r e , il est bien certain q u e , dans la c o n s t r u c t i o n de t u r b i n e s pius g r a n d e s ou plus petites, la p r e m i è r e m é t h o d e sera préférable à la s e c o n d e et d o n n e r a u n r e n d e m e n t s u p é r i e u r .
11 est d o u e inutile d'opérer, p o u r des r e c h e r c h e s , sur de grosses m a c h i n e s , et cela est fort h e u r e u x , car il faudrait désespérer de j a m a i s trouver les c a p i t a u x nécessaires à la c o n s t r u c t i o n d u labo- ratoire qui nous o c c u p e , t ne installation m o d e s t e , o r g a n i s é e sui- vant les d o n n é e s p r é c é d e n t e s , existe à Berlin où j'ai pu la visiter avant la guerre : e l l e a v a i t c o û t é
200.000
m a r k s : il n'est d o n c pas excessif d'évaluer a c t u e l l e m e n t à i . o o o . o o o de francs ce que coûterait un laboratoire a n a l o g u e . Et ces chiffres m o n t r e n t suffi- s a m m e n t j e pense, qu'il ne faut pas s o n g e r à faire plus g r a n d ; ils m o n t r e n t aussi q u ' a u c u n e m a i s o n de c o n s t r u c t i o n el e n c o r e m o i n s le s i m p l e et i n f o r t u n é c h e r c h e u r , ne saurai! e n t r e p r e n d r e ,par ses seuls m o y e n s , la créai ion d'une pareille o r g a n i s a t i o n . Il faut de plus en tirer un e n s e i g n e m e n t pratique, à savoir qu'il serait désastreux d'éparpiller les s u b v e n t i o n s du g o u v e r n e - m e n t ou c a p i t a u x de source q u e l c o n q u e à la création de plusieurs laboratoires a n a l o g u e s : il faut d'abord en c o n s t r u i r e un c o m p l e t , et c'est seulement lorsque celui-ci sera p a r a c h e v é , qu'il sera logi- que de s o n g e r à en c o m m e n c e r d'autres si la source dorée n'est pas tarie.
Puisque notre c o m i t é a d é c i d é que ce p r e m i e r laboratoire sera créé à Grenoble, j e propose qu'il soit édifié snr les lorrains déjà loués par notre S o c i é t é , à Beauverf
Ces terrains sont vastes ; Peau claire y est en a b o n d a n c e d a n s l ' i m m e n s e réservoir du lac artificiel et le g r a n d canal de fuite que n o u s é t a b l i r o n s pour le laboratoire p r i m i t i f n o u s servirait pour le laboratoire définitif
Je prévois que ma proposition soulèvera deux o b j e c t i o n s prin- cipales. Les esprits positifs trouveront i m p r u d e n t d ' e n g a g e r u n e d é p e n s e d'un m i l l i o n el plus pour c o n s t r u i r e sur un terrain qui ne n o u s appartient pas ; puis les esprits c h a g r i n s seront é m u s à la pensée que ces terrains appartiennent à un c o n s t r u c t e u r de turbines et sont v o i s i n s d e ses ateliers : ils en déduiront que ce c o n s t r u c t e u r sera le p r e m i e r bénéficiaire de n o s travaux.
\ u x premiers, j e répondrai que la Société des Ateliers Neyret Beylier et Piccard-Pietet ne s'opposera c e r t a i n e m e n t pas à tint*
locatîon de très l o n g u e durée, q u a t r e - v i n g t - d i x ans par e x e m p t e : et j e ne crois pas m é l o i g n e r des p o s s i b i l i t é s i m m é d i a t e s en pen- sant que cette Société consentira p r o b a b l e m e n t à n o u s v e n d r e ses terrains.
\ux s e c o n d s , je dirai q u e . en o u t r e des clôtures qui séparent nos laboratoires des ateliers W v r e t , Bevlier et Piccard-Pietet Pautorîté m o r a l e de la Société h v d r o t e e h n î q u e de France l e u r est un sur garant q u e n o s i n s t a l l a t i o n s s e r o n t à la disposition de tous, c o n s t r u c t e u r s , c h e r c h e u r s , i n d u s t r i e l s , sur u n pied de par- ;
faite égalité et sans a u c u n e p r é f é r e n c e pour Pun o u l'autre ; l ' e m p l a c e m e n t o c c u p é i m p o r t e p e u en pareille m a t i è r e
E n agissant ainsi, n o u s c e n t r a l i s e r i o n s n o s installations régie nales et n o u s réaliserions q u e l q u e s é c o n o m i e s , en faisant servir à l ' e n s e m b l e des c o n s t r u c t i o n s établies tout d'abord dans des huis s p é c i a u x . »
I L — P R I N C I P E S ET R È G L E S A ADOPTER POUR LES LABORATOIRES HYDRAULIQUES
La d i s c u s s i o n q u i a s u i v i la c o m m u n i c a t i o n de M. le Secrétaire g é n é r a l R o u t i n a c o n d u i t le c o m i t é à e x a m i n e r q u e l s étaient et d e v a i e n t être les p r i n c i p e s et les règles à adopter en ce qui con- c e r n e les laboratoires h y d r a u l i q u e s .
Laboratoires d'enseignement. — Elle s'est portée tout d'abord sur les laboratoires d ' e n s e i g n e m e n t établis o u à établir dans îe>
u n i v e r s i t é s . C'est là u n e q u e s t i o n à l a q u e l l e ne p e u t rester élrair gère l a Société h y d r o t e c h n i q u e de France, soit parce que l'indus- trie est appelée à trouver des collaborateurs p a r m i les élèves des instituts t e c h n i q u e s , soit parce qu'elle utilise leur personnel pour ses services d'essais, et l'introduit ainsi dans les u s i n e s de. sr>
a d h é r e n t s .
Après avoir e n t e n d u plusieurs de ses m e m b r e s , le C o m i t é s'est p r o n o n c é f o r m e l l e m e n t p o u r la l i m i t a t i o n du n o m b r e des centres d ' e n s e i g n e m e n t t e c h n i q u e h y d r a u l i q u e les raisons invoquées sont d ' u n e part l ' i m p o r t a n c e des d é p e n s e s nécessaires pour leur installation, de l'autre, le fait q u e les r é g i o n s o ù cet enseignement est p a r t i c u l i è r e m e n t d e m a n d é , et o ù s'offre toute facilité de com- pléter les leçons t h é o r i q u e s par Pétude de l e u r a p p l i c a t i o n , sont e l l e s - m ê m e s e n n o m b r e restreint.
Le C o m i t é e s t i m e d o n c qu'il sera suffisant de prévoir trois labo- ratoires d ' e n s e i g n e m e n t . l'un à T o u l o u s e , l'autre à Grenoble el le t r o i s i è m e à Nancy où d'ailleurs il existe déjà avec un outil- lage très c o m p l e t .
Lahoraloire hy dm technique de France. — D è s sa fondation, le C o m i t é a e s t i m é q u e s o n vrai laboratoire était c o n s t i t u é par les n o m b r e u s e s u s i n e s o ù P é n e r g i e est p r o d u i t e avec toutes varia- tions possibles dans ses facteurs, et que d e u x r é g i o n s , celle des Alpes el celle des P y r é n é e s d e v a i e n t être les c e n t r e s principaux de son activité. Mais il reconnaît et avait r e c o n n u la nécessité de faire précéder les e x p é r i e n c e s à lenter d a n s les u s i n e s de recher- c h e s et d'études qui seraient, sous la direction des maîtres qu'il c o m p t e parmi ses m e m b r e s , e x é c u t é e s ailleurs avec toutes les précisions et les ressources d e la s c i e n c e .
La m é t h o d e g é n é r a l e à suivre est celle qui a été si heureuse- ment p i é c i s é e à T o u l o u s e par les e x p é r i e n c e s faites sur les coups de bélier : les t r a v a u x p r é l i m i n a i r e s e n étaient e x é c u t é s dans le?
laboratoires de l'institut de cette ville et p o u r s u i v i s dans usines.
" C e t t e m é t h o d e restera celle d u C o m i t é et c o m m e celui-ci l'a fait p o u r T o u l o u s e , il d e m a n d e r a , le cas é c h é a n t , au conseil d ' a d m i n i s t r a t i o n , les s u b v e n t i o n s qu'il j u g e r a utile de remettre aux laboratoires des u n i v e r s i t é s disposées à entreprendre de?
recherches e n c o n c o r d a n c e avec ses propres travaux
Mais il est des r e c h e r c h e s et des études qui comportent une d u r é e , u n o u t i l l a g e particulier et, à un m o m e n t d o n n é , une clien- tèle et u n personnel tels, qu'il serait i m p o s s i b l e de les confier a u x laboratoires universitaires sans e n l e v e r ces dernier? fi l ' e n s e i g n e m e n t
C o m m e elles s o n t de très g r a n d e i m p o r t a n c e pour l'avenir de l'industrie h y d r a u l i q u e , il est nécessaire de créer un établisse- m e n t o ù elles pourraient être c o m m e n c é e s sans retard et menée?
à b o n n e fin.
Les d é p e n s e s seront i m p o r t a n t e s , elles d e v r o n t cependant être attribuées à u n é t a b l i s s e m e n t u n i q u e , la répartition entre plu- sieurs bénéficiaires n e p e r m e t t a n t p l u s d'atteindre le but propose.
C o n f o r m é m e n t aux c o n c l u s i o n s de M. le Secrétaire général R o u t i n , le C o m i t é e s t i m e q u e le laboratoire de Beauvert est sus- c e p t i b l e de recevoir cette affectation g é n é r a l e , m a i s il exprime le v œ u q u e ce laboratoire d e v i e n n e la p r o p r i é t é de la Société.
Celle-ci pourrait o b t e n i r de MM. Nevref, Bevlier et Picenrd- I Piolet u n e p r o m e s s e de v e n t e qui serait, an m o m e n t voulu, réalisa
; nar le conseil d ' a d m i n i s t r a t i o n
L A H O U I L L E BLANOHE
215 —
Le laboratoire prendrait le n o m de Laboratoire h y d r o l e c h n i q u e de France.
M. le P r é s i d e n t est c h a r g é de transmettre au Conseil d'admi- nistrai ion le présent procès-verbal ainsi que le rapport de
\I Lloutin.
I I I . — COMMUNICATION » E M . LE R E C I E U U DE T O U L O U S E M. le recteur de T o u l o u s e a bien v o u l u e n v o y e r au C o m i t é un rapport de M C a m i c h e l sur les é t u d e s h y d i a n t i q u e s entreprises à l'institut de cette u n i v e r s i t é et s u b v e n t i o n n é e s par le m i n i s t è r e des travaux p u b l i c s .
Ces études s o n t celles d o n t le p r o g r a m m e a été a p p r o u v é par le Comité h y d r o - t e c h n i q u e et la S o c i é t é . Elles s o n t p o u r s u i v i e s avec une c o m p é t e n c e d o n t l ' é l o g e n'est p l u s à faire-.
M. le P r é s i d e n t d e m a n d e r a à M Camichel l'autorisation de faire reproduire la partie cle ce rapport (pu précise la nature et la succession de ces r e c h e r c h e s , en v u e de permettre aux m e m b r e s du Comité qui s'intéressent particulièrement a u x q u e s t i o n s trai- tées, d'entrer à leur s u j e t en c o m m u n i c a t i o n directe avec Fauteur rf de réaliser ainsi de p l u s en plus Pu n ion d'efforts tendant t o u s à rendre m e i l l e u r e l ' u t i l i s a t i o n de la b o u i l l e b l a n c h e ; il est prié de remercier M. le recteur de sa c o m m u n i c a t i o n .
I N . — S E R V I C E DES E S S A I S
M. le P r é s i d e n t rappelle à MM B a r b î l l i o n . Carie] et B o u l i n qu'ils avaient b i e n v o u l u accepter de s'entendre, avec AT C a m i c h e l pour f o r m u l e r les règles ;Y suivre dans les. divers essais pouvant cire d e m a n d é s à la S o c i é t é de m a n i è r e que ceux-ci g a r d e n t b i e n la m ê m e s i g n i f i c a t i o n , q u ils s o i e n t faits d a n s la r é g i o n de Greno- ble, dans celle de T o u l o u s e et d a n s toute antre o ù serait établi un service d'essais.
Y,- C O M M I S S I O N DU C A H I E R DES C H A R G E S POUR CONDUITES FORCÉES EN CIMENT ARMÉ
M W i l h e l m e x p o s e q u e ses o c c u p a t i o n s actuelles ne lui permet- tent pas de c o n s e r v e r la p r é s i d e n c e de la C o m m i s s i o n du cahier des charges" p o u r c o n d u i t e s en c i m e n t a r m é el propose que M Pascal o n soit n o m m é , à sa place, p r é s i d e n t de la dite c o m m i s - sion • cette p r o p o s i t i o n est adoptée
V L — Q U E S T I O N S DIVERSES
I° Lois de fermeture des obturateurs de* conduites sous pression M. de Sparre attire l ' a t t e n t i o n d u C o m i t é sur l'intérêt que pré- senterait u n e é t u d e e x p é r i m e n t a l e de la loi cle f e r m e t u r e qu'il a indiquée p o u r les o b t u r a t e u r s de c a n a l i s a t i o n s forcées
Vf le P r é s i d e n t lui r é p o n d q u e , sous le titre de q u e s t i o n s diver- ses, il se. proposait p r é c i s é m e n t de d e m a n d e r au c o m i t é d'inscrire celte étude p a r m i celles q u i sont a e n t r e p r e n d r e sans retard puis- que les c o n c l u s i o n s p r é v u e s p e r m e t t r a i e n t , soit de réaliser u n e économie dans le p r i x des c a n a l i s a t i o n s , soit d ' a u g m e n t e r la vitesse d'obturation des c o n d u i t e s , ce q u i c o n d u i r a i t à réduire les volants.
Cette étude se rattache à celle des c o u p s de hélier et doil ê t i e demandée à T o u l o u s e .
M le Secrétaire g é n é r a l est c h a r g é d'en é l u d i e r le p r o g r a m m e H. le mode d ' e x é c u t i o n avec M C a m i c h e l . M de la Brosse s i g n a l e l'importance rpu'il y aurait à p o u v o i r se rendre c o m p t e exacte- mont des lois de f e r m e t u r e s o b t e n u e s en p r a t i q u e par les appareils de réglage des t u r b i n e s * en effet, t o u t e s les f o r m u l e s qui ont été données s'appliquent p r e s q u e e x c l u s i v e m e n t aux fermetures linéaires.
M. Gariel fait o b s e r v e r qu'il est très s i m p l e d'enregistrer les lois de fermetures réalisées II suffit pour cela d'une part de d é t e r m i - ner la courbe de d é b i t de la t u r b i n e en f o n c t i o n de l ' o u v e r t u r e d» vannage et, d'autre part, d'enregistrer le m o u v e m e n t de
^liïi-eï pendant les p h é n o m è n e s de r é g l a g e
^ C'est ce qui a été fait c o n s t a m m e n t au cours des essais de
s°nIom ; on n e peut d o n c d e m a n d e r q u ' u n e c h o s e , c'est de per- M i o n n e r les appareils d e s t i n é s a cet e n r e g i s t r e m e n t .
Maximum, du coup de bélier dans un cas particulier M« de Sparre fait c o n n a î t r e au c o m i t é u n e q u e s t i o n qui lui a
été posée el, la réponse qu'il lui a faite ; celle-ci est r é s u m é e dans u n e n o i e qui es! a n n e x é e au procès-verbal.
3° Bulletin spécial.
\ M. Eydoux avait été prié, de fournir au C o m i t é un r é s u m é de j sa belle thèse sur les m o u v e m e n t s de Feau ei les c o u p s de bélier
| dans les c h e m i n é e s d'équilibre et sur divers s y s t è m e s h y d r a u l i - ques à m o u v e m e n t alternatif. Il a fait m i e u x : il a bien v o u l u proposer au C o m i t é de tirer de son o u v r a g e la matière d'un bulle- tin spécial dont la première partie serait consacrée aux c h e m i n é e s d ' é q u i l i b r e et la seconde aux p h é n o m è n e s dont M Côte avait d e m a n d é l'étude el qui supposent u n e distribution d ' é n e r g i e avec forte pression ou pression m u l t i p l i é e à l'extrémité d'amont et, à j F e x t r é m i t é d'aval, une utilisation d i s c o n t i n u e .
L'exactitude des théories formulées par \L Kvdoux en ce qui c o n c e r n e les c h e m i n é e s d'équilibre a été vérifiée e x p é r i m e n i a l e - I ment à l'usine de la Mine de P l o m b .
i Le C o m i t é accepte avec r e c o n n a i s s a n c e la proposition de i M E y d o u x à qui M. le Président adressera tous les r e m e r c i e m e n t
de ses c o l l è g u e s ; M. le Secrétaire général c o n v i e n d r a avec Fau- teur de la forme définitive à d o n n e r à celte c o m m u n i c a l i o n
M Tribot-Laspjère e x p l i q u e que la f o r m e des bulletins spéciaux subira une. m o d i f i c a t i o n par suite de l'entente c o n c l u e avec la j R e v u e g é n é r a l e de l'électricité pour la publication des travaux de la société ; plusieurs m e m b r e s e x p r i m e n t le désir que le titre
« Bulletin spécial » soit m a i n t e n u . Le bureau est c h a r g é de régler la q u e s t i o n .
/j0 Appareil purgeur de Veau de l'alimentation des turbines, La s o c i é t é a c o m m u n i q u é au c o m i t é une proposition de MM. Lévy-Salavdor. et Maynard, relative à un appareil d e s t i n é à purger Feau d ' a l i m e n t a t i o n des t u r b i n e s des sables et graviers qu'elle contient trop s o u v e n t . A u c u n brevet n'a été pris par ces i n g é n i e u r s désireux de faire, profiter l'industrie de leurs recher- c h e s sur cette q u e s t i o n . Ils d e m a n d e r a i e n t qu'un essai fut fait de leur appareil.
Le c o m i t é , o b l i g é de réserver pour des études déjà entreprises toutes les ressources qu'il espère o b t e n i r du Conseil d'administra- t i o n , ne, croît pas p o u v o i r e n v i s a g e r l'acquisition d'un appareil de ce g e n r e Si cet appareil lui était confié, l'essai en serait fait u l t é r i e u r e m e n t au laboratoire Le C o m i t é pourrait é g a l e m e n t en é t u d i e r le1 f o n c t i o n n e m e n t si u n appareil était établi dans u n e r é g i o n accessible à ses services d'essais.
| 5° CommisïariaJ général du Canada.
I M Gamichel transmet au C o m i t é u n e lettre du и D o m i n i o n P o w e r Board », d'Ottawa, d e m a n d a n t la c o m m u n i c a t i o n des études p o u r s u i v i e s en France p o u r m i e u x utiliser l'énergie h y d r o - électrique et son inscription p a r m i les c o r r e s p o n d a n t s de la s o c i é t é .
M l e Président est c h a r g é de faire le nécessaire
6° Téléphone à domicile de M. le Secrétaire adjoint du Comité Sur la proposition de M B o u l i n , le Comité prie le conseil d'administration de l'autoriser a faire installer le t é l é p h o n e chez M le c o m m a n d a n t Gentil, son secrétaire-adjoint.
L'ordre du j o u r étant é p u i s é , la séance est lovée à 17 h .
\NNEXE
an procès-verbal de la séance du 1 9 juillet 1 9 1 9
Note de M. De Sparre
On m'a posé la question suivante :
Lorsque, p o u r u n e fermeture a b s o l u m e n t instantanée et u n e c o n d u i t e a caractérisque variable, on calcule le c o u p de bélier m a x i m u m en lui substituant une c o n d u i t e formée de deux tron- ç o n s p o u r l e s q u e l s la durée de propagation est la m ê m e , on trouve j q u e , dans certains cas. ce c o u p de bélier peut surpasser de 'm °L j e n v i r o n , ce qu'il serait si la vitesse de propagation était c o n s t a n t e I c! écrale à ce qu'elle est an distributeur.
I Si on fait le m ê m e calcul en considérant u n e e o n d u i f e f o r m é e
! de trots f r o n ç o n s , on t r o u v e que la majoration peut être de 65 °{.
j e n v i r o n ; on est alors c o n d u i t à se poser ta question s u i v a n t e :
Si o n c o n s i d é r a i t u n e c o n d u i t e f o r m é e d'un plus g r a n d n o m b r e de t r o n ç o n s , cette m a j o r a t i o n n e pourrait-elle pas être e n c o r e plus c o n s i d é r a b l e ?
C'est à cette q u e s t i o n q u e j e r é p o n d s dans un article qui doit paraître sous peu d a n s la Revue Générale de l'Electricité, et voici les résultats a u x q u e l s j'arrive :
Je c o n s i d è r e u n e fermeture i n s t a n t a n é e et u n e c o n d u i t e dans laquelle la vitesse de propagation est d o n n é e pai la f o r m u l e
al étant la vitesse de p r o p a g a t i o n au d i s t r i b u t e u r et an cette*
vitesse à la prise d'eau, L d é s i g n a n t de plus la l o n g u e u r totale de la c o n d u i t e et l la distance du point que l'on c o n s i d è r e au distributeur.
Je d é s i g n e de plus par a la vitesse de p r o p a g a t i o n m o y e n n e telle q u e si 0 est la durée d'une o s c i l l a t i o n s i m p l e , on a :
2 L < b
« — - — ^ — et je pose
2 a
Ceci é t a n t , on t r o u v e p o u r la v a l e u r du c o u p de bélier au
début des périodes s i m p l e s d'oscillation .Ça ( - 1 ) n-1
a
4~ l t
( n - 1 )b — (n~l) b
âCette formule ne doit toutefois être a p p l i q u é e que si on considère u n n o m b r e d'oscillations assez restreint pour q u e l'on puisse n é g l i g e r les termes en b3, ainsi q u e j e l'ai fait dans les c a l c u l s .
P r a t i q u e m e n t d'ailleurs, par suite de l'influence des f r o t t e m e n t s et de la viscosité qui a t t é n u e n t le c o u p de bélier, il s e m b l e qu'il n'y ait pas lieu de c o n s i d é r e r des valeurs de n supérieures à c i n q , ce qui correspond au d é b u t de la t r o i s i è m e o s c i l l a t i o n c o m p l è t e .
En a p p l i q u a n t les f o r m u l e s à un e x e m p l e , la différence entre les résultats ainsi o b t e n u s et c e u x d o n n é s par le partage de la c o n d u i t e e n trois t r o n ç o n s est n é g l i g e a b l e pour Ta p r e m i è r e oscil- lation c o m p l è t e , m a i s d e v i e n t très a p p r é c i a b l e pour la d e u x i è m e .
I N F O R M A T I O N S
Aperçu sur les richesses minérales et hydrauliques du Canada.
Dans un article d e la Revue Trimestrielle Canadienne, M. A Mail bot, professeur à l'Ecole P o l y t e c h n i q u e de Montréal, trace l'histoire g é o l o g i q u e de ce vaste p a y s . S o n tableau, très clair, met en relief les rapports entre les richesses m i n é r a l e s d u sous- sol canadien et la c o n s t i t u t i o n m ê m e de ce sous-sol. 11 n'est pas sans intérêt de rappeler que le Canada est f o r m é d'un socle cris- tallin e x t r ê m e m e n t a n c i e n , dans les d é p i e s s i o n s ou sur les bords d u q u e l les s é d i m e n t s p r i m a i r e s , secondaires et tertiaires se sont a c c u m u l e s Cet i m m e n s e plateau, le « Bouclier Canadien » d'Ed.
Suess c o u v r e à lui seul la m o i t i é de la surface du pays ; c h a î n e de plaine, a n a l o g u e à notre B r e t a g n e par e x e m p l e , cette p o r t i o n du m o n t a g n e très a n c i e n n e , réduite, par l'érosion à l'état de péné- ferritoire doit fournir tous les filons, tous les gîtes m i n é r a u x que le g é o l o g u e sait trouver dans ou aux alentours i m m é d i a t s des roches cristallines C'est le cas, en effet :
Les terrains cristallins ou p r é c a m b r i e n s , écrit M. Mailhot, ont été p a r t i c u l i è r e m e n t bien étudiés au Canada à la suite de d é c o u - vertes i m p o r t a n t e s de g i s e m e n t s m i n é r a u x . Ainsi, sur la bordure sud du plateau Laurentien les m i n e s de S u d b u r v c o n s t i t u e n t le
( 0 On peut d'ailleurs p r a t i q u e m e n t r e m p l a c e r p a r ~ i ~ i ~ ~ ~n et prendre par suite b
a
t— a
pa* + »«
g i s e m e n t de n i c k e l le plus r i c h e d u m o n d e ; les filons d'argent et de cobalt, dans des roches basiques p r é c a m b r i e n n e s , constituent le g r o u p e m i n i e r argentifère d é j à c é l è b r e de Cobalt ; les filons de q u a r t z . a u r i f è r e , r é c e m m e n t d é c o u v e r t s dans la r é g i o n de Porcu- pine, en font u n c a m p m i n i e r très prospère. Le p r é c a m b r i e n de la r é g i o n d u lac S u p é r i e u r , si r i c h e en g i s e m e n t s sédimentaire*
de fer, dans les E t a t s - T a i s , c o n t i e n t e n c o r e çà et là, d a n s la partie c a n a d i e n n e de cette r é g i o n , des git.es de fer e x p l o i t a b l e s , quoique m o i n s p u i s s a n t s et m o i n s c o n t i n u s , tels s o n t les g i s e m e n t s lïelea, Magpie, A t i k o k a n , l i r o n S p u r , Moose M o u n t a i n , p o u r ne nommer q u e les p r i n c i p a u x . D a n s la p r o v i n c e de Q u é b e c , les gisements de g r a p h i t e , m i c a , a p a l i l e . de B u c k î n g h a m ; le g i s e m e n t de mo l y b d é n i t e de Q u y o n , p r o b a b l e m e n t le plus p r o d u c t e u r du monde les g i s e m e n t s de fer d'ivrv et de la baie Saint-Paul ; les gites oV zinc et de p l o m b de N o t r e - D a m e - d e s - A n g e s ; le g i s e m e n t de kao- l i n de S a i n t - R é m i d ' A m h e r s t , le seul e x p l o i t é au Canada, appar- t i e n n e n t tous au p r é c a m b r i e n .
D a n s les terrains s é d i m e n t a i r e s de la série p r i m a i r e et secon- daire, les filons p r o v o q u é s par les départs h y d r o t h e r m a u x miné- ralisés s'étendant au l o i n , dans les fractures de Pécorce terrestre, se trouvent.
Le p r i m a i r e des p r o v i n c e s de Pest du Canada est bien connu pour ses g i s e m e n t s m i n é r a u x Ainsi, dans la p r o v i n c e de Québec, les m o n t a g n e s des c a n t o n s de l'Est, qui f o n t partie des Appa- lachcs, c o n t i e n n e n t , à Thctford Mines et Black Lake, les gise- m e n t s d'amiante, les plus c o n s i d é r a b l e s du m o n d e , et de fer c h r o m é ; à Capelton et à W e e d o n , des g i s e m e n t s de pyrite cui- vreuse ; à Pest du lac M c m p h r e m a g o g , des g r a n i t é s très, rocher c h é s p o u r la c o n s t r u c t i o n ; au lac C h a m p l a i n , des marbres ; en Gaspésie, u n d é p ô t de p l o m b et zinc q u i p r o m e t de devenir un des m e i l l e u r s g i s e m e n t s d'Amérique'. A u x e n v i r o n s de Montréal, dans le paléozofquc h o r i z o n t a l , on e x p l o i t e des pierres de cons- truction : à Laprairie, u n schiste a r g i l e u x p o u r la fabrication de la b r i q u e ; à Vaudruil et à Saint Canut, u n g r è s c a m b r i e n très pur, p o u r la fabrication de p r o d u i t s s i l i e î e u x . Dans les pro- vinces m a r i t i m e s , le paléozoï'que f o u r n i t les g i s e m e n t s de bouille c o n s i d é r a b l e s d a n s l'île du C a p - B r e t o n , la Nouvelle-Ecosse, îe N o u v e a u B r u n s w i c k et tes états de Pest des E t a t s - U n i s . La Nou- velle-Ecosse possède les bassins de S y d n e y , Inverness, Richmond, A n t i g o n i s h , Pic ton et C u m b e r l a n d ; l e Nou v e a u - B r u n s wick, ceux d u Grand Lac et de B e e r s v i l l e , aux E t a t s - U n i s , ce s o n t les im- m e n s e s bassins de la P e n n s y l v a n i e et des états v o i s i n s ; les pé- troles et gaz n a t u r e l s des e n v i r o n s de M o n c t o n , le g y p s e de cette m ê m e r é g i o n , les pierres de c o n s t r u c t i o n , etc. D a n s l'Ontario, le p a ^ o z o ï q u e est aussi très a c t i v e m e n t e x p l o i t é pour ses pétrole?, gaz n a t u r e l s , g y p s e , sel, pierres de c o n s t r u c t i o n , e t c .
Les f o r m a t i o n s s e c o n d a i r e s , b e a u c o u p [dus é l o i g n é e s des source*
m ê m e s des v e i n e s m i n é r a l e s du sol, c o n t i e n n e n t s u r t o u t des com- bustibles m i n é r a u x , les réserves en s o n t é v a l u é e s à u n t.rillion de t o n n e s de l i g n i t e et de h o u i l l e , surpassées s e u l e m e n t pur celle des E t a t s - U n i s .
Enfin, les s é d i m e n t s tertiaires n e s o n t pas m i n é r a l i s é s , suivant en cela la loi o r d i n a i r e .
La richesse m i n é r a l e d u Canada, très forte, est d o n c fonction de sa c o n s t i t u t i o n g é o l o g i q u e ; les terrains a n c i e n s , soit qu'ils n'aient pas été recouverts par les s é d i m e n t s récents, soit qu'il-"
aient été m i s au j o u r par u n e é r o s i o n i n t e n s e , fournissent tou- j o u r s , p u i s q u e p r o c h e s o u m ê m e p o i n t de départ des bouffée?
m é t a l l i f è r e s , les gites m i n é r a u x les plus rie lies, les moins dislo- q u é s , les plus faciles ?i e x p l o i t e r . L ' e x e m p l e du bouclier cana- d i e n et c e l u i de la r é g i o n des g r a n d s lacs a m é r i c a i n s , viennent a Pappui de cette vérité m a i n t e n a n t é v i d e n t e .
Toutes ces richesses m i n é r a l e s f o n t p r é v o i r au Canada un bel•
a v e n i r i n d u s t r i e l , surtout l o r s q u e l'exploitation intégrale des res- sources h y d r a u l i q u e s p e r m e t t r a u n d é v e l o p p e m e n t intense des industries é l e c t r o m é t a l l u r g i q u e s et é l e c t r o c h i m i q u e s ; ces res- sources sont d'ailleurs très fortes, ce q u i n'a rien d'extraordinaire d a n s u n pays situé au m ê m e d e g r é de latitude environ qnc N o r v è g e Elles se chiffrent, d'après J.-1L Ghailles (Canad EM- N e r w , m a i 1918) à i $ S o S . o o o c h e v a u x , soit plus du double de L A H O U I L L E B L A N C H E