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Biocontrôle des maladies et des ravageurs : Des réponses efficaces

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Academic year: 2022

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(1)

DES RéPONSES EffIcacES

dans certaines conditions

D

ans le cadre du projet européen

« Innov.AR »(1), 90 partenaires fran- çais et allemands s’attachent à réduire l’utilisation des intrants à l’aide de produits de biocontrôle, ne faisant pas encore forcément partie de la liste offi- cielle française(2). Le projet cible particulièrement la lutte contre la septoriose et la fusariose des épis, maladies du blé dominantes dans l’espace du Rhin-supérieur.

Comme la quasi-totalité des surfaces concer- nées (200 000 ha de blé répartis entre l’Alsace, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat) sont protégées de manière systématique contre ces deux maladies, il apparait judicieux de cher- cher des solutions minimisant le recours à des produits phytosanitaires de synthèse. Cela passe par la combinaison de plusieurs leviers comme le choix variétal, le système de culture avec en pre- mier lieu le travail du sol, les dates d’intervention, mais aussi les applications phytosanitaires d’ori- gine naturelle, associées ou non à des produits de synthèse.

Les travaux, mis en œuvre dans le cadre du projet

« Innov.AR », cherchent à identifier, en les quan- tifiant, les intérêts des solutions naturelles dans

la lutte contre les bioagresseurs. Les produits retenus pourront ensuite être proposés dans des programmes, en les combinant avec les autres leviers.

Diviser par deux la dose des fongicides de synthèse

Cette année, dix essais suivent le même protocole de tests de produits contre la fusariose de l’épi et sept essais se concentrent sur la septoriose. à par- tir du témoin de référence choisi dans la panoplie des solutions issues de la chimie de synthèse (par exemple prothioconazole + benzovindiflupyr contre la septoriose), on cherche à connaître l’efficacité de ce type de spécialité à dose réduite, associée ou non à une ou plusieurs solutions naturelles, mais aussi à évaluer l’efficacité des solutions exemptes de produits de synthèse.

Que ce soit en efficacité par rapport au témoin non traité ou en rendement, les résultats 2018 contre la septoriose positionnent les solutions naturelles existantes, associées à une demi-dose de fongi- cide, entre le fongicide à pleine dose et le même à dose réduite, en restant statistiquement dans le même groupe (figure 1). Les solutions « 100 % biocontrôle » sont en retrait mais montrent tout

Dans l’est de la France et de l’autre côté du rhin, un projet

transfrontalier teste des techniques et des produits de biocontrôle contre les maladies et les ravageurs. Ces essais de plein champ apportent des réponses encore partielles mais encourageantes.

b iocontrôle Des malaDies et Des ravageurs AU CHAmp

© T. Munsch, Arvalis

Une « plante appât », ici du blé à 120 kg/ha, cherche à détourner le ravageur de la culture à protéger.

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de même une certaine efficacité. Il semble ainsi possible de diminuer par deux la dose de fongicide de synthèse en y associant une ou plusieurs subs- tances naturelles.

Ce résultat encourageant sur la septoriose ne se vérifie malheureusement pas sur la fusariose. Les solutions proposées ne sont pas suffisamment efficaces dans ce cas pour remplacer une demi- dose de fongicide. Les dix essais mis en place en 2019 avec d’autres produits apporteront peut-être de meilleurs résultats sur cette maladie qui se développe après la floraison.

Des champignons contre les taupins

Les partenaires du projet « Innov.AR » étudient également la protection du maïs et de la pomme de terre contre le taupin. En plus des subs- tances naturelles, ces essais mettent en œuvre des micro-organismes, tels que des champi- gnons entomopathogènes. L’un d’entre-eux, le Metarhizium brunneum, homologué en culture légumière, montre une efficacité intéressante, de l’ordre de 50 %, dans les essais sur maïs réali- sés en Alsace. Les partenaires allemands testent également ces solutions en pomme de terre et obtiennent sensiblement le même niveau d’effi- cacité en appliquant ce champignon ou un autre, le Beauveria bassiana, dans la raie de plantation.

Leur effet est optimisé en les associant à un sup- port attractif pour les taupins. On parle alors de méthode « Attract and kill ».

Par ailleurs, la technique des « plantes appâts »

est étudiée en maïs. Dans ce cas, on cherche avant tout à détourner le ravageur de la culture à protéger en lui proposant de s’alimenter sur un autre végétal, du blé, de l’orge ou même du maïs, semé en interrang. La « plante de service » per- met au maïs d’esquiver une partie des attaques au cours des premières semaines, lui laissant le temps d’atteindre un stade de moindre sensibilité.

Les résultats approchent, voire égalent l’appli- cation phytosanitaire classique mais la mise en œuvre de cette technique nécessite une nouvelle façon de travailler. Outre le fait qu’il faut semer la culture « appât » dans la culture à protéger, il faut s’assurer qu’elle ne vienne pas concurrencer cette dernière, en particulier en l’éliminant, par destruc- tion mécanique ou à l’aide d’un herbicide, sitôt son effet obtenu contre les taupins.

Des moyens naturels de contrôler la chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera virgifera), autre que l’alternance des cultures, sont également recher- chés dans le cadre de ces travaux, en particulier en injectant dans les parcelles des nématodes entomopathogènes.

(1) Voir Perspectives Agricoles n°466, mai 2019, p. 68.

(2) La liste publiée le 13 février 2019 ne comprend pas encore toutes les possibilités à l’étude, en particulier dans les catégories des substances naturelles ou des micro-organismes.

Didier Lasserre - d.lasserre@arvalis.fr Lucile Pligot - Thomas Munsch ARVALIS - Institut du végétal

sePtoriose : des produits de biocontrôle, associés à une application classique réduite, apportent un plus

Figure 1 : efficacité de différents produits de biocontrôle testés contre la septoriose du blé. Projet « Innov.AR », réseau de six essais 2018. La longueur des barres correspond aux plages d’efficacité. Plus la barre est courte, plus la modalité présente une faible variabilité dans ses résultats.

N : application à pleine dose d’un produit phytosanitaire conventionnel.

Des lettres « a,b,c,d,e,f » communes entre deux modalités signifient qu’elles ne sont pas statistiquement différentes.

APPlICATION à

«ÉPI 1 CM» APPlICATION eNTre «2 NœUDS»

eT «SOrTIe DerNIère FeUIlle»

eFFICACITÉ% rÉGUlArITÉ : ÉCArT TYPe eN % eFFICACITÉ (bArreS bleUeS)

Elatus Era 0.7 L (N) 73,6

Elatus Era 0.35 L + Nectar

Cereales S 5 L 68,4

Elatus Era 0.35 L + Heliosouffre

S 3.5 L 68,3

Elatus Era 0.35 L + Heliosouffre S

3.5 L + DSPF016 3 L 67,3

Vacciplant1 L Elatus Era 0.35 L + Heliosouffre

3.5 L + Vacciplant 0.5 L 65,0

Elatus Era 0.35 L 58,5

Vacciplant 0.5 L Elatus Era 0.35 L + Vacciplant 0.5 L 56,3 Purin ortie 5 L +

Heliosouffre S 3.5 L Heliosouffre S 6 L 50,0

Nectar Cereales 5 L 40,1

Heliosouffre S 6 L 38,3

Heliosouffre S 3.5 L + DSPF016 3 L 31,0

Vitamine C 120 g Vitamine C 120 g 23,9

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