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PIERRE BOILLE. ÉDITIONS DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 232, avenue de Grammont, Tours Cedex

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V I E U X T O U R S

PIERRE BOILLE

ÉDITIONS DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

232, avenue de Grammont, 37048 Tours Cedex

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Sur le dôme de sa nouvelle basilique saint Martin bénit sa ville

LA VILLE DE TOURS

La ville de Tours se situe au confluent de la Loire et du Cher ; le fleuve et son affluent se rejoignent à proximité dans une vallée élargie, creusée dans le tuffeau de Touraine. L'endroit était, dès la préhistoire, un lieu de passage et devint tout naturellement un lieu de rencontre de divers groupes ethniques. Le climat modéré, la douceur du paysage, avaient sur les envahisseurs les plus rudes une influence apaisante.

Vers 500 avant notre ère les Turons, peuplade celtique probablement originaire du Main, viennent s'y fixer. Lors de la conquête de la Gaule, les légions de Crassus s'installent et y passent leurs quartiers d'hiver. Un peu plus tard, vers l'an 50, les Romains qui ont sans doute reconnu la valeur stratégique de ce carrefour occupent un espace étendu entre Loire et Cher.

La ville est appelée Caesarodunum. L'importance de l'agglomération peut être mesurée par les arènes qui semblaient pouvoir contenir au moins 12 000 spectateurs et par les éléments des édifices dont certains morceaux de colonne et de corniche sont d'une très grande échelle.

Vers l'an 300, on ne sait à la suite de quelles catastrophes, la ville se fortifie sur une superficie de dix hectares à l'intérieur d'une enceinte dont deux parties sont visibles de nos jours : l'une au sud dans le jardin derrière les archives départementales, l'autre à l'angle de la rue Lavoisier et du quai d'Orléans, au pied du « château de Tours ». Cette enceinte trapézoï- dale présente à sa partie sud une saillie demi-circulaire qui correspond au mur des arènes.

La route romaine orientée est-ouest, parallèle à la Loire, traversant l'enceinte de Caesarodunum, a constitué l'épine dorsale de la ville jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, et a conservé encore aujourd'hui une grande activité commerciale.

La religion chrétienne progresse lentement, il faut attendre saint Mar- tin pour la voir s'implanter en profondeur et prendre une véritable ampleur.

Le rayonnement de saint Martin, évêque de Tours de 371 à 397, se pro- page à travers l'empire et jette sur notre cité un éclat extraordinaire et du-

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rable. La ville devient un grand centre de la chrétienté en même temps qu'elle accède au rang politique de métropole de la III Lyonnaise, nouvelle province romaine.

Ces faits politiques et religieux donnent pour la première fois et pour longtemps à la ville de Tours un prestige exceptionnel.

Le mouvement vers la métropole religieuse fait converger sur notre cité un courant culturel qui, non seulement s'attache à l'étude des livres sacrés, mais aussi s'intéresse aux arts, aux sciences et apporte une grande activité, source de richesses.

Pendant plusieurs siècles, la métropole tourangelle trouve d'ardents défenseurs dans ses évêques. L'un des plus grands fut à la fin du VI siècle saint Grégoire de Tours, le premier en date de nos historiens français.

Malgré une période troublée, les fondations religieuses se multiplient et, en 732, la ville échappe de justesse à l'invasion des Arabes ou Sarra- sins qui sont battus par Charles Martel non loin de Tours.

Charlemagne séjourne plusieurs fois ici et, particulièrement en l'an 800, il y réunit ses Leudes afin de préparer le partage de l'empire. Son ami Alcuin était alors abbé de Saint-Martin, on lui doit ce que l'on pourrait appeler la première université de Tours. Il y fonda, en effet, la première école publique de théologie et de philosophie qui ait existé chez les Francs ; de nombreux élèves venaient de toute l'Europe pour y apprendre également la géométrie et l'astronomie.

Dans le même temps, de nombreux conciles se tinrent dans notre ville, en particulier celui de 813 qui recommanda la traduction des saintes Ecritures en langue vulgaire, la « Romana Rustica », d'où sortirait le fran- çais et la « Theotisca », source de l'allemand.

Mais Tours, dont on peut dire qu'elle était devenue alors l'une des métropoles intellectuelles de l'Occident, allait subir les rudes assauts des invasions normandes. Les destructions importantes que celles-ci infligent pendant toute la deuxième moitié du IX siècle, les incendies de toutes les églises et de la vénérable basilique Saint-Martin avec toute l'agglomération et ses faubourgs, entraînent la construction un peu avant l'an mil d'une nouvelle enceinte fortifiée ayant l'église Saint-Martin pour centre et enser- rant un bourg qui, à ce moment, prend le nom de « Château Neuf ». En effet, autour du tombeau du bienheureux Martin, un bourg s'est formé dès le Ve siècle ; il est devenu au fil des ans, grâce à l'extraordinaire rayonne- ment du saint, de plus en plus prospère et dynamique. Cependant qu'à l'est, la vieille cité — l'ancien Caesarodunum — qui demeure presque uni- quement quartier ecclésiastique et administratif, est comme assoupie ; l'es- sor urbain ne s'y profile que lentement.

On peut dire que jusqu'à la fin du Moyen Age, on assiste à un phéno- mène de bipolarisation ; il n'y a pas une ville de Tours, mais deux agglo- mérations juxtaposées, séparées par l'abbaye de Saint-Julien qui n'était guère entourée que de vignes, de jardins, de prairies.

Autour de ces deux noyaux urbains, les faubourgs s'organisent, et en 1356, la vieille cité épiscopale et le bourg de Châteauneuf enfin associés, reçoivent de Jean le Bon la permission de construire les remparts qui les rassembleront. Son grand axe est-ouest parallèle à la Loire, voie fluviale importante, influencera jusqu'au milieu du XVIII siècle le développement de

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la ville. Cette enceinte, défendue par un large fossé, met les habitants à l'abri pendant la triste période de la guerre de Cent Ans. L'un des derniers vestiges de cette enceinte a été détruit vers 1967.

Nous ne pouvons oublier, en 1429, le passage de Jeanne d'Arc qui, au retour de l'entrevue de Chinon avec Charles VII, fit halte à Tours pen- dant quelques semaines, au cours desquelles elle fit faire son armure et son étendard — ce dernier dans une toile blanche appelée « Boucassin » que les Tourangeaux d'alors avaient la réputation de fabriquer plus belle et plus fine qu'ailleurs.

Après Charles VII, Louis XI s'installe vers 1461 à Plessis-lès-Tours et notre ville devient la capitale de fait du royaume, capitale politique et artis- tique. Elle est la « Bonne Ville » de Louis XI. Dans ses murs se pressent ambassadeurs, grands corps de l'Etat, ecclésiastiques, gens de robe, hommes de science et artistes protégés par le roi.

La région connaît un remarquable essor industriel et économique. Des manufactures de premier plan y prospèrent, celles des armuriers, des bro- deurs, des orfèvres, mais plus encore celle des soyeux soutenus par Louis XI ; le talent des maîtres tisseurs égale celui des maîtres de Flandre, de Lyon ou de Lombardie.

Parallèlement, un brillant essor artistique qui ne doit rien encore à l'étranger, mais prépare en quelque sorte la Touraine à recevoir les ap- ports de la Renaissance italienne, s'est créé spontanément grâce à la pré- sence de nombreux artistes attirés par la cour.

Les sculptures de Michel Colombe, les peintures de Jehan Fouquet, les verrières de Robert Pinaigrier, les émaux de Bernard Palissy, l'impres- sion en 1594 du premier atlas de France, tout est mis en œuvre pour doter la résidence royale d'une réputation éclatante, source de richesses et d'un fructueux négoce.

Les demeures construites alors témoignent de la prodigieuse richesse que connut la ville à cette époque appelée quelquefois « le grand siècle de Tours » qui s'étend à peu près de Jeanne d'Arc à Henri IV. Cette période devait voir naître trois grands Tourangeaux, devenus gloires des lettres françaises : Rabelais, Ronsard et Descartes.

Après François I Tours perd une grande partie de son prestige ; elle joue moins qu'avant le rôle de capitale ; celle-ci sera définitivement transfé- rée à Paris, sous le règne de Henri IV. Toutefois, ce dernier, sans doute soucieux de reconnaître l'attachement que les Tourangeaux avaient témoi- gné à la cause royale, avait en 1594 promis des lettres patentes pour l'ins- titution d'une université dans la ville de Tours.

Après le départ des cours souveraines pour Paris, la vie économique de la « Bonne Ville », déjà ébranlée sous le règne de Henri III par les conflits entre catholiques et protestants, va perdre une partie de sa vitalité.

Mais c'est surtout la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, qui lui porte la plus rude secousse : de nombreux tisserands sont de religion réformée et vont quitter la France. Pour ces multiples raisons, les ateliers de drap, soieries, passementerie, orfèvrerie périclitent.

A la fin du XVIII siècle, les 300 métiers de rubans et passementerie n'étaient plus que 40, les 250 métiers de draps étaient réduits à 10. De cet héritage, il subsiste à l'heure actuelle deux manufactures de grande qualité

Photo des pages suivantes : Le pont sur la Loire, dans l'axe de la nouvelle route Paris-Bordeaux, établi sous Louis XV

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En couverture : La place Plumereau

En dernière de couverture : La rue du Mûrier

Crédit photographique : Georges Buschini (page 2, 14 haut) Pierre Boille (pages 6-7, 17, 36, 44-45, 54, dernière de couverture) Gérard Proust (pages 10, 14 bas, 25, 29, 32-33, 40, 48, 50-51, 58-59, 62 bas) J.-B. Poirier (page 20), Historial de Touraine (page 62 haut) Studio Arsicaud (première de couverture)

© LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST - 1994 - N° ISBN 2-86881-078-0 Dépôt légal : 3e trimestre 1994

Maquette de couverture : Philippe Phérivong, 37230 Fondettes Plan : P. Boille, P. Phérivong Dessins : Pierre Boille

Composition et mise en pages : photocomposition N.R.

Photogravure couleur, noir et blanc : N.R.-Aubin Impression : Imprimerie Aubin à Ligugé

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