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Etude sur le rôle du secteur informel dans les économies africaines

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Academic year: 2022

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(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Distr.: GENERAL E/ECA/PSD.7/13 2 decembre 1991

FRANCAIS

Original: FRANCAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Septieme session de la Conference Commune

des Planificateurs, Statisticiens et Demographies Africaines

Addis-Abeba (Ethiopie) 2-7 mars 1992

ETUDE SUR LE ROLE DU SECTEUR INFORMEL DANS LES ECONOMIES AFRICAINES

(2)

E/ECA/PSD.7/13

Table de matieres

Page

INTRODUCTION 1

CARACTERISTIQUES ET STRUCTURE DU SECTEUR INFORMEL EN AFRIQUE 2

LE ROLE DU SECTEUR INFORMEL DANS LES ECONOMIES AFRICAINES 22

LES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT A L'EGARD DU SECTEUR INFORMEL .... 50

CONTRAINTES ET PROBLEMES 60

PERSPECTIVES D'INTEGRATION DU SECTEUR INFORMEL 65

(3)

E/ECA/PSD.7/13

INTRODUCTION

1. L'origine du concept se trouve dans la sociologie amdricaine ou il ctesigne le systeme parallele d'organisation de travailleurs et de negotiation de salaires qui s'est de"veloppe" a cote des structures syndicates patronales ou ouvrieres dans les ays industrialists. Dans les pays en developpement; il est appliqu6 a une large gamme d'activite"s non saisies par les indicateurs socio-6conomiques classiques qui resultent de la mise en oeuvre de politiques de developpement basees sur des modeles de production et de consommation imported des pays d6velopp^s.

2. En Afrique, notamment, il ressort de ranalyse des plans nationaux de developpement depuis les independences jusqu'a la fin des ann^es 1960, que l'emploi en tant que tel, n'a pas €x€

consider comme un objectif. Du fait de la penurie de main d'oeuvre qualifiee et de cadres qui seVissait a l'epoque, on a cru que la fonction publique et les nouvelles industries pouvaient absorber automatiquement tous les diplomes des centres de formation, des university's et la main d'oeuvre de"gagee par le secteur agricole. Par ailleurs, les politiques de developpement appliqu£es ont vise avant tout l'accroissement de la productivite du secteur agricole de rente et la fourniture a Tindustrie d'une main-d'oeuvre bon marche" en vue d'une accumulation acce'le'ree de capital.

3. Toutefois, des le d£but des annees 70, il est apparu que la croissance economique, meme rapide, s'accompagnait d'une stagnation de l'emploi dans les secteurs modernes des economies africaines. On s'est apergu aiors que l'exode rural, dont le rythme avait it€ acce'le're' par les politiques agricoles appliqu&s, avait simplement transforme en partie le sous-emploi des campagnes en un chdmage ou sous-emploi urbain que l'industrie se trouvait incapable d'absorber.

4. Devant la croissance du phdnomene et l'accroissement des problemes des villes, le secteur informel apparait comme un sujet d'investigation important. Les chercheurs dans differentes disciplines de sciences sociales s'y int^ressent pour Tappr^hender, comprendre son fonctionnement, de"gager ses caracteYistiques, ses potentialites de developpement, y mesurer le poids des relations sociales et leur impact sur les groupes sociaux influents. Le concept est devenu ope'ratoire en Afrique vers 1972, apres les premiers travaux du BIT dans le cadre du Programme mondial de l'emploi, notamment au Kenya. Ces travaux ont mis en evidence le role joue par le secteur informel en matiere d'emploi urbain en Afrique et il a 6t6 suggere" aux gouvernements d'adopter une attitude plus positive face a son deVeloppement.

(4)

E/ECA/PSD.7/13 Page 2

CHAPITRE I

CARACTERISTIQUES ET STRUCTURE DU SECTEUR INFORMEL EN AFRIQUE I. Une definition difficile et sujette* a controverts

5. II et particulierement difficile de donner une definition exacte du secteur informel tant celui- ci recouvre des realties diffe>entes selon les auteurs:

a) Pour les uns, le secteur informel est souvsnt defini en termes d'absence de soutien gouvernemental, d'insuffisance ou de manque de donnees statistiques officielles et d'activites non conformes a la rSglementation administrative. Selon cette approche, le seul obstacle a la croissance et a la prosperite des activity's informelles serait l'attitude negative des gouvemements envers ce secteur.

b) D'autres considerent que le secteur informel est independant des autres secteurs et constitue une economie a part.

c) Par ailleurs, il y a une tendance a considerer le secteur informel comme exclusivement urbain et a utiliser le terme de "secteur rural traditionnel" pour decrire des activity's identiques en dehors des villes. Quoiqu'il soit raisonnable d'etudier spe"cifiquement le secteur informel urbain, il est indeniable qu'il existe des activites similaires (artisanat, petit commerce, etc.) dans les zones rurales.

A. Principles tendances et aproches

6. Toutefois, quatre approches principales semblent avoir preValu jusqu'ici pour l'appreliension de ce secteur:

a) L'approche de "la main-d'oeuvre" met l'accent essentiellement sur la description des caracte"ristiques de la main-d'oeuvre dans le secteur, qui apparait alors comme principal employeur des personnes non ou peu qualifiers, telles que les dechets scolaires et les migrants du milieu rural. Le secteur informel resulterait de la fragmentation du marche du travail urbain dans les pays en deVeloppement, faisant du niveau destruction le facteur discriminant dans 1'allocation de la main-d'oeuvre entre le secteur moderne et le secteur informel;

b) La necessity d'inte*grer le secteur informel dans le processus de planification a conduit a cate"goriser les etudes statistiques de base des entreprises du secteur informel de la meme fac.on que Tapproche statistique generalement adoptee pour les entreprises modernes. L'accent est mis sur les caracteristiques essentielles des entreprises telles que le nombre d'emplois et le volume du capital. Le secteur informel est d£fini comme Tensemble des activites a l'echelle inferieure des petites et moyennes entreprises;

(5)

E/ECA/PSD.7/13 Page 3 c) La prise de conscience des gouvemements de l'existence du secteur informel et des besoins d'assistance dans ce domaine a conduit a relaboration d'dtudes speciales visant a recenser les obstacles qui entravent le fonctionnement des entreprises de ce secteur.

Celui-ci apparait comme compose* d'activite"s non capitalistes fondles essentiellement sur la famille proprie'taire des moyens de production. Le poids tres important des relations sociales dans le secteur informel semble avoir eu des effets deTavorables sur la gestion des entreprises du secteur, au point que l'absence d'une comptabilit6 est devenue de nos jours une de ses principales caracte'ristiques;

d) Enfin, les chercheurs travaillant sur le secteur informel classent ses activity's comme Ule"gales du fait qu'elles ne sont ge*ne>alement pas enregistrees, qu'elles ne paient pas d'impot et qu'elles ne respectent pas la legislation sur les salaires et le travail. Dans le meme esprit mais a l'extreme, le secteur non structure inclurait e*galement toutes les activity tegalement interdites et d'autres deviations sociales comme la contrebande, la prostitution et les activity illicites de toutes sortes.

B. Proposition d'une definition gen6ralement acceptable

7. Une des definitions les plus utilisees actuellement est celle e"nonc£e par S.V. Sethuraman dans la revue internationale du travail (volume 114, No. 1. juillet-aoGt 1976). Selon cette definition, les entreprises doivent remplir, pour etre considerees comme apprenant au secteur informel, au moins l'une, sinon plusieurs des conditions suivantes:

a) ne pas employer plus de dix personnes;

b) ne pas etre en regie avec les dispositions legates et administrates;

c) employer des travailleurs appartenant a la famille du chef d'entreprise;

d) ne pas avoir d'horaire ou de jours fixes de travail;

e) ne pas disposer de credits en provenance d'institutions financieres officielles;

f) la plupart des travailleurs ont moins de six ans de scolarite";

g) ne pas utiliser d'energie mecanique ou electrique;

h) etre de caractere ambulant ou occuper des locaux semi-permanents ou provisoires;

Ces criteres peuvent etre retenus comme hypothese de travail avec beaucoup de souplesse, car le secteur informel a e"volue depuis 1976 et connait d'amples variations du fait de la mobility des elements qui le constituent.

II. Caracte'ristiques du secteur informel

8. Par rapport au secteur structure, les principales caracteristiques du secteur informel se re"sument comme indique au Tableau 1.

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E/ECA/PSD.7/13 Page 4

Tableau 1 Cartacte*ristiques

Technologie

Organisation Capital Localisation

Horaires de travail

Salaires

Gestion

Prix Credit Profit

Relations Couts fixes

Recyclage de biens Publicite

Capitaux exterieurs a 1'entreprise

Soutien e"tatique

Dependance de 1'etranger

Statut juridique

Degre d'implication dans l'&onomie nationale

Secteur structure A haute intensity de capital

Bureaucratique Important Fixe, durable

Reglemente"s et reguliers

Reglementes et reguliers

Avec comptabilite'

Souvent fixe"s Bancaire

Important a roulement rapide

Impersonnelles Importants

Neant ou en pure perte Ndcessaire

Indispensables

Important

Peut etre grande. Production souvent oriented vers

1'exportation Formel Direct

Secteur informel

A haute intensite* de main d'oeuvre

Familiale Rare

Fixe, pr6caire ou non localised

Nonr6glement6s et irre*guliers

Non reglementes et irre*guliers

Comptabilite rare ou inexistante

Ne"gociables Fonds prsonnels

Peu important a roulement lent

Personnelles Negligeables Frequent

Rare voire inexistante Pas indispensables

Faible voire inexistant Faible voire nulle

Inexistant Indirect

(7)

E/ECA/PSD.7/13 Page 5 A. Cadre institutionnel et organisation

9. ^organisation et le fonctionnement des entreprises du secteur informel sont base's sur les valeurs et traditions locales et &happent en ge"ne*ral au cadre institutionnel juridique et le*gislatif en place. De ce fait, les structures informelles peuvent s'adapter de fagon quasi automatique.

En matiere de finance et de formation, par exemple, les organisations formelles gagneraient beaucoup en entretenant des relations plus 6troites avec les entreprises du secteur informel pour aider les pays a sortir de la crise et a relancer rapidement leur croissance.

10. En revanche, faute d'un cadre institutionnel pour les activity du secteur informel dans la plupart des pays africains, ce secteur fait 1'objet de mesures restrictives de la part des autorite"s qui se pr^occupent de sante" publique, d'ame"nagement urbain et des regies de la circulation.

B. La taille des entreprises

11. Par definition, les entreprises du secteur informel sont de petite taille du point de vue du capital et des effectifs. II ressort des Etudes r£alis£es que le capital initial est d'environ 440 dollars pour une entreprise nouvelle dans le secteur manufacturier, les garages et les services.

Pour un echantillon de 12 pays figurant au Tableau 2, il a e"te* relev6 que le capital initial variait de 114 dollars au Malawi a 284 dollars a Djibouti.

Tableau 2

Capital initial et moyen par travailleur du secteur Non structure* dans certains pays

Pays

Burundi

Djibouti Kenya Liberia Madagascar Malawi Mali Rwanda Somalia Tanzania Togo Zaire Muycnne

Capital initial (enS)

55

2841 253 526 2612

114 667 1338 494 359 656 326 440

Nombre d'entrcprises

43

7 163 86 39 46 33 39 211 294 64 976 2001

Rapport capital initial au PIB par

habitant 2,40

1,60 0,91 0,15 9,70 0,73 3,30 4,46 1,04 2,03 2,00 lf64 1,80

Nombre total de travailleurs

65

43 504 257 190 133 130 116 571 1708

191 3255 7163

Capital moycn par travailleur

(en $) 363,2

475,7 82,0 176,0 536,0 39,4 169,3 449,8 182,5

219,8 97,7 122,9 Source; PECTA, banque de donnees sur le secteur non structure.

(8)

E/ECA/PSD.7/13 Page 6

En moyenne, le capital initial serait 2 fois plus e*leve* que le PIB par habitant, le capital provient a 25 p. 100 de la famille, d'amis et de parents. Par ailleurs, le nombre d*employe*s par entreprise serait en moyenne de 3 dans le secteur informel.

C. Les conditions de travail des entreprises du secteur informel

1) Des lieux de travail sommaires

12. Les e*tudes re*alisees indiquent que seulement un tiers des lieux de travail est la proprie*te*

des entrepreneurs. La regie la plus re*pandue est l'occupation sauvage ou le paiement d'un loyer pour acc&ier a un lieu de travail. La majority des entreprises travaillent dans des abris sommaires et temporaires ou l'acces a l'eiectricite* et a l'eau est tres limits. En moyenne, 30 a 41 p. 100 seulement des entreprises ont l'eau et l'61ectricite* en Afrique.

2) Salaires non re'glemente's

13. Dans les entreprises du secteur informel, les membres de la famille constituent le plus gros de la main d'oeuvre. Le re"seau social traditionnel tel que la famille, les amis, les voisins constitue 50 a 73 p. 100 de la main d'oeuvre. D'apres les e*tudes de 1'OIT, le groupe de

travailleurs le plus pauvre du secteur est celui des apprentis, dont la plupart ont un salaire infdrieur au salaire minimum le*gal. Sont dans cette situation 100 p. 100 des apprentis a

Yaounde*, 99 p. 100 a Lome", 96 p. 100 a Nouakchott et 93 p. 100 a Bamako et Kigali. Dans quelques pays comme le Se"ne*gal et le Togo, les apprentis sont paye"s tres en dessous du salaire minium,. Au Togo, par exemple, le revenu d'un apprenti ne repr6sente que 17 p. 100 du salaire minimum le*gal. Cela semble se justifier par le fait que les apprentis subissent une formation sur le tas et n'ont pas de qualifications suffisantes pour pouvoir pre*tendre a des salaires plus sieve's Parfois, ils rec.oivent de l'argent de poche ou sont tout au moins nourris ou loge*s.

3) Les revenus des entrepreneurs

14. Dans la tranche supe"rieure, les revenus des entrepreneurs du secteur manufacturier informel sont comparables aux salaires des travailleurs du secteur manufacturier moderne en

1985. Au Burundi, le revenu annuel moyen d'un entrepreneur du secteur informel &ait de 1780 dollars contre 1758 dans le secteur manufacturier moderne. Au Kenya et au Malawi, ils 6taient respectivement de 886 dollars et 451 dollars dans le secteur non structure" contre 1396 et 498

dollars dans le secteur manufacturier moderne. Le salaire moyen d'un ouvrier du secteur informel repre"sente moins de 40 p. 100 du salaire moyen dans le secteur moderne.

D. Absence de qualifications de la main d'oeuvre

15. Les qualifications techniques de la main-d'oeuvre sont indiqu&s au Tableau 3 ci-apres:

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Tableau 3

profil <tes entrepreneurs du secteur non structure dans certains pays africains

Caracteri- stiques

Age moyen (annees) Pourcenlage d'hommes

Ne dans une zone urbaine (%)

Revenu annuel moycn (en monnaie locale) Revenu annuel (en 4US) Annees de scolarite

Ay ant re$u une formation de type classique

Connaissant la comptabilit£

Moyenne d'Sge des entreprises

Proportion payant des taxes ou des couts d'enrgistre merit

Montant du capital initial (en$) Sources du capital initial

<*>

Epargne pers.

Fa mi lie e( amis

Organisations officiels

Sources: Eubli

Burundi

36

85

39

202872

1780

8

21

14

6

62

549

72 23

0,5

Djibouti

40

99

-

1459128

8193

1,5

17,5

23

4,5

25

2841

47 27 23

Guinee"

Conakry

42

96

562872

1655

5

20

13

-

80

-

92 8

0

Kenya

34

94

2,5

14184

886

7

24

48

5

14

253

70 22

2 d apres des enquetes du PEL l A dans ces pays

Liberia

34

83,5

65

1920

1920

4

10

37

3

35

526

51 41

1,2

Madagascar

41

92

88

458580

743

10,5

27

37

6

78

2612

63 35

2

Malawi

36 I

100

4

996

541

6

28

55

5

35

114

71 27

2

Somalie

39

90

53

102000

1133

4

26,5

21

3,5

73

490

56,5 41

2

Tanzanie

35

93

12

2556

1420

6

18,6

31

5,5

30

359

44,5 55

0,1

Zaire

36

92

27

14928

373

11

18

43

-

-

326

70 29

1.0

Moyen (pond,

) 36

92

22

840

8,5

20

37,2

4,7 1

43,3

440

64,5 33,0 2,5

(10)

E/ECA/PSD.7/13 Page 8

Les competences techniques et les qualites de gestionnaire limitees des entrepreneurs du secteur informel constituent une autre caracteristique importante du secteur. II ressort des donnees relatives au profil des entrepreneurs et figurant au Tableau 3, que la scolarite" moyenne et de 8 ans et qu'environ 30 p. 100 de Techantillon n'ont jamais frequente" un 6tablissement d'enseignement. Seulement 20 p. 100 ont regu une formation professionnelle dans des e"tablissements classiques. La majorite des entrepreneurs est passee par le systeme d'apprentissage. La formation dispensed ne comporte aucun enseignement theorique sur la technologie de fabrication des machines que les apprentis utilisent ou re"parent. La formation fait en outre abstraction du probleme ^'obsolescence et de la complexity accrue des machines.

Rares sont les entrepreneurs qui comprennent 1'utilite d'un recyclage pour suivre 1'eVolution technique de leur equipement.

16. Ce manque de formation technique et en matiere de gestion fait que les entrepreneurs du secteur informel ne peuvent pas evaluer correctement le cout d'un article, ne disposent ni de comptabilite ni de registres de vente pour ge"rer leurs entreprises. La gestion du capital est ggneralement confondue avec celle des fonds personnels. Cette mauvaise gestion est le facteur principal contribuant a require la duree de vie des entreprises du secteur, qui a e*te en moyenne de cinq ans au cours des decennies passees. II y a une instability inherente aux activity et a la situation de l'emploi dans le secteur non structure, qui a des effets neTastes sur la formation professionnelle et la qualitd des produits.

17. La productivity dans le secteur est en ge'ne'ral faible. Les donnees disponibles montrent que par exemple dans le secteur manufacturier non structure1, la valeur ajoutee represente seulement le quart de la valeur ajoutee par travailleur dans le secteur moderne. Le poids des relations sociales est tel que Tentrepreneur peut embaucher a tout moment des travailleurs supplementaires, d'ou une productivity finale pouvant dtre nulle voire negative.

18. De ce point de vue, le secteur non structure a une capacite d'absorption considerable par rapport au secteur moderne, les technologies utilisees etant a forte intensity de main d'oeuvre.

III. La structure du secteur informel

19. La structure du secteur informel peut etre definie selon les formes d'activit^s exercees dans differents secteurs, comme propose au tableau 4 ci-dessous.

(11)

E/ECA/PSD.7/13 Page9 Tableau4 Secteurinformelausenslarge Modalit6sd'exercice Secteurd'activite Agriculture production manufacturierebois, metal,cuir,textile, habillement,pain, patisserie Batiment Services:m^canique, e"lectricite,plomberie, cordonnerie

SecteurinformellocaliseSecteurinformelausensstrict Secteurinformelnonlocalise FORMED'ACTIVITE Petites entreprises 1 X X X X

Artisanatou commerces traditionnels 2 X X X X

Divers clandestins 3 X X X X

Tacheronset travailleursa faconhors domicile 4 0 X X X

Preteurs marchands ambulants associations 5 0 0 0 0

Tacheronset travaila domicile (travailau noir) 6 0 X 0 X

Travaila domicile 7 X X 0 X

(12)

E/ECA/PSD.7/13 Page10 Modalitesd'exercice Secteurd'activite Commercededetail: desproduits alimentairesetnon alimentaires Financeetcredit: clubd'epargne, tontines,Preteursur gages,Associations d'aidesocialeBanques indigenes

SecteurinformellocaliseSecteurinformelausensstrict Secteurinformelnonlocalise FORMED'ACTIVITE Petites entreprises 1 X X

Artisanatou commerces traditionnels 2 X X

Divers clandestins 3 X X

Tacheronset travailleursa fac,onhors domicile 4 X 0

Preteurs marchands ambulants associations 5 X X

Tacheronset travaila domicile (travailau noir) 6 0 0

Travaila domicile 7 X 0 xExistence. 0Non-existencedelacate"goriecorrespondante. Tableau4(suite)

(13)

E/ECA/PSD.7/13 Page 11 20. Sur le plan general, les entrepreneurs du secteur informel se livrent a toutes sortes d'activites telles que l'agriculture, l'industrie manufactories, les reparations, le commerce, la construction, Tepargne et le credit. Us assurent egalement des services de transport, d'eau, de communications, de formation ainsi que des services financiers. Dans les zones rurales, ils peuvent etre soit des petits paysans, des agriculteurs qui se livrent a des activites non agricoles hors saison soit des fournisseurs de biens et services qui excercent localement leur activity. Dans les villes, ce sont soit des migrants ruraux, soit des membres de groupes ethniques qui sont des entrepreneurs de tradition, soit des gens qui ont abandonne* leurs Etudes. II s'agit parfois de fonctionnaires ou travailleurs licencies ou d'agents de l'Etat qui

cherchent a ameliorer leurs revenus.

21. Les formes d'activite enumerees dans le tableau 4 peuvent se repartir en deux grandes categories selon qu'elles s'exercent dans un local unique specialement pr^vu a cet effet (secteur formel localise) ou des locaux multiples, dans la rue ou dans les domiciles (secteur informel non localise).

22. Les petites entreprises industrielles ou commerciales (categorie 1) ne se distinguent des entreprises capitalistes "modernes", ni du point de vue des structures, ni de celui des comportements, mais essentiellement du point de vue de la taille (effectifs employes). Elles constituent le lieu de passage quasi oblige des activites non structured (peu nombreuses, il est vrai, et bien specifiques) qui evoluent vers des formes de production typiquement capitalistes.

23. Les artisans ou commercants traditionnels (categorie 2) ont des activites de petite dimension, qui se distinguent des petites entreprises de la categorie precedence, non pas par leur taille, mais plutot par leurs structures et par leurs comportements. Ayant generalement pignon sur rue, ils se sont regroupes en associations professionnelles, traditionnelles (corporations) ou officielles (syndicats patronaux), capables de faire entendre leur voix et de constituer de groupes de pression.

24. Les divers clandestins (categorie 3: intrus, amateurs, casseurs) sont ainsi

par la categorie precedente qui voit en eux l'objet de son ressentiment. Mais cette concurrence sauvage par le bas, pour laquelle les reglements et la legislation sont soit inconnus, soit systematiquement continues, n'est que remanation de Tartisanat traditionnel.

Ce dernier lui a donne naissance dans sa lutte contre la concurrence par le haut que lui fait l'entreprise capitalists II s'agit done de clandestins pour l'administration qui ne les reconnait pas, bien qu'ils travaillent au vu et au su de tout le monde et qu'ils restent ainsi relativement faciles a recenser et a etudier.

25. Avec cette derniere forme du secteur non structure localise, commence ce que Ton peut appeler le secteur non structure au sens strict, par opposition au secteur non structure au sens large qui englobe l'artisanat et la petite entreprise.

26. Les tacherons ou travailleurs a fac/jn itinerants (categorie 4) represented une main- d'oeuvre fluctuante qui peut etre tres importante dans le secteur de la production (dans le secteur batiment) travaux publics, notamment). Statut particulier et precaire de la main- d'oeuvre dans ces secteurs, le tacheronnage ou le travail a fac,on peut aussi 6tre une modalite

(14)

E/ECA/PSD.7/13 Page 12

d'exercice pour des travailleurs inde"pendants du secteur des services (plombiers, e"lectriciens, etc.).

27. Dans certains secteurs, particulierement celui du commerce, la cate*gorie pr£c6dente a pour equivalent les marchands ambulants (cate*gorie 5) qui proposent biens et services au consommateur final, en lieu et place de leur force de travail.

28. Le travail au noir a domicile (catSgorie 6) recouvre les activity clandestines proprement dites, celles de la cate"gorie 3 s'exercant finalement en plein jour. La concurrence sauvage s'en trouve ainsi aggravee on seulement pour le secteur non structure1 localise1, mais ggalement pour les tdcherons et travailleurs a fac,on hors domicile.

29. Enfin, le travail a domicile (categorie 7), lorsqu'il correspond a un usage admis, ne peut 6tre conside're' comme du travail au noir. cette cate"gorie integre par exemple les femmes au foyer qui pratiquent une activity de tissage (tapis, couvertures, etc.).

30. Le systeme financier informel se compose de clubs d'epargne et de credit, de fonds tournants, de banquiers et de prSteurs ambulants et inclut ge"ne"ralement les transactions entre amis et parents. II et a la portee des clients aux revenus modestes et repose comme les autres activity informelles, davantage sur les relations personnelles que sur les garanties formelles. Dans de nombreux pays, il existe des fonds tournants, dits tontines au Be'nin et dans d'autres pays francophones d'Afrique de l'Ouest, Esusu au Zaire, susu au Ghana, sanduk au Soudan, Hagbad en Somali, Ekub en Ethiopie, Djanggi au Cameroun, Chilemba en Ouganda, Malawi, Zambie et Zimbabwe. Dans certains pays, des organisations financieres a part entiere ont €t& constitutes a travers ce systeme financier informel. De telles associations existent au Cameroun, en Cote d'lvoire, au Mali, au Se"ne"gal, en Ethiopie.

Au Senegal, Tun de ces clubs, cr^e* en 1983, est devenu en quatre ans, une organisation de pres 400 membres, dotee d'un capital cumuli de 167 millions de FCFA.

31. L'ordre de rotation peut Stre determine" par tirage au sort, par election, par negotiation ou par l'urgence des besoins, mais dans tous les cas par consensus. Les associations a fonds fixe"s sont semblables aux caisses d'epargne. Les fonds des participants sont confie's a un Tresorier pour etre conserves pendant une pe*riode convenue d'avance. Les fonds peuvent Stre pret£s a des membres ou non membres, les inte"rets correspondants allant au fonds.

32. A titre d'illustration, dans quatre pays d'Afrique e l'Ouest, les tableaux 5 et 6 ci- dessous montrent que 50 p. 100 des entreprises du secteur informel appartiennent au commerce, 32 p. 100 a 1'industrie, 4 p. 10 aux transports et 14 p. 100 aux autres services.

Dans les memes pays, l'emploi dans le secteur se repartit a raison de 37 p. 100 dans le commerce, 36 p. 100 pour 1'industrie et 8 p. 100 dans les transports.

33. Les tableaux 7, 8 et 9 illustrent la structure du secteur informel dans certains pays africains (Burkina Faso, Be'nin, Djibouti, Guin^e, Nigeria, Zaire), ces structures, quoique variables d'un pays a l'autre, repondent en grande partie a la demande des populations a faibie revenu tandis que leur offre depend des matieres premieres disponibles et des produits de recuperation.

(15)

E/ECA/PSD.7/13 Page 13 Tableau 5

Repartition des entreprises du secteur non structure dans certains pays d'Africque de POuest

(en pourcentage)

Source: PECTA (BIT), Banque de donnees sur le secteur non structure Pays

Be*nin

Burkina-Faso Guinee Nigeria Moyenne

Industrie 17 48 31 45 32

Services 13 20 35 14 14

Commerce 66 28 31 35 50

Transports 4 4 3 4 4

Tableau 6

Repartition de remploi dans le secteur non structure"

selon les branches d'activite industrielles (en pourcentage)

Pays Be"nin

Burkina Faso Guinee"

Nigeria Moyenne ponderee

Industrie 13 21 39 46 36

Services 9 7 48

14 19

Commerce 70 64 10 36 37

Transports 8 8 3 4 8

jource: PECTA (BIT), Banque de donnees sur le secteur non structure".

(16)

E/ECA/PSD.7/13 Page 14

Tableau 7

Activity informelies A Djibouti Recencees le pecta en 1982 Activity de production

- Menuisene de bois

- Menuisene me*tallique (BalBala et ville) - Minoterie

- Poterie (Dorale) - Vannerie

- Cordonnerie

- Confection (Tailleurs) - Broderie

- Forgerons

- Tannerie (Ries) + Abattoirs - Piroguiers (Pecherie)

Constructions et Batiments - Tacheron

- Briqueterie (Parpaing) - Charpentiers

- Carrelage

- Peintres, decoration - Electriciens

- Fen-ailleurs - Serrurerie Commerce - Boutiquiers

- Marchands de pacotille Artisanat d'Art (Tourisme) Articles de decoration

- Tableaux Office du Tourisme - Dessinateurs

- Bijoutiers (quartier commercial et 7) Transports

- Taxis

- Minibus (Transports communs) - Charrettes

- Boutres (Pirogues) = Escale - Colporteurs

- Porteurs d'eau (Vendeurs) Balbala et ville

(17)

E/ECA/PSD.7/13 Page 15 Garages

- M6canique auto - M^caniciens - Carrosserie, Tdlerie

- Soudure - Peinture Auto

Autres services - Reparation radio - Horologers - Photographes - Coiffeurs

- Marchands de bois de chauffage (Salines) et charbon - Blanchisseurs

(18)

E/ECA/PSD.7/13 Page16 Djibouti Secteuret branches d'activite Activitesde production dont Tailleurs Boulangerie Constructions etbailments Transportand garages Garages

Tableau8 Chiffred'affaires,valeurajouteeetrevemidesentreprisesen1982 Parametres Nombretotal entreprises 161 83 9 17 40 15

Achats mensuels matieres premieres 155833 19379 407100 724300 173801 91646

Masse salariale versee/mois 177104 111000 338988 327937 196526 255309

Chargesmensuelles Loyer 45857 28269 81500 75000 55000 67000

Eauet electricite 53250 22500 112500 150000 18000 22500

Impots par mois 9497 5769 9583 13833 8687 9541

Chiffre d'affaires mensuel 725443 269417 1691 337 2291 070 751597 948996

Valeur ajoute mensuel 470503 199269 1090 237 1341 770 504046 767850

Revenu entrepris epar mois 283902 82500 741666 1000 000 298833 503000

(19)

E/ECA/PSD.7/13 Page17 Secteuret branches d'activite1 Reparateurs (cycleset appareils electriques) Services Restaurants Bars Artisanatd'art Bijoutiers Total

Parametres Nombretotal entreprises 11 194 116 29 15 13 427

Achats mensuels matieres premieres 47111 148606 199356 196290 61545 74790 176526

Masse salariale vers£e/mois 147422 168008 186631 324577 135000 135000 179606

Chargesmensuelles Loyer 46428 45208 43333 71000 37500 37500 46293

Eauet 61ectricite 15000 45416 37500 75000 30000 30000 45403

Impots par mois 7023 6030 4583 13988 10937 10416 8077

Chiffre d'affaires mensuel 521555 668782 698903 1018 355 423107 467706 713020

Valeur ajoute mensuel 413016 429552 418714 676065 294062 325706 444798

Revenu entrepris epar mois 258571 255514 277500 337500 148125 180000 257115 Lesecteurnon-structure"urbaindeDjibouti,(PECTA)resultatsdeTenqueter6alis£een1982. Tableau8(suite)

(20)

E/ECA/PSD.7/13 Page18 Tableau9 Nombredepetitesentrcprisesdusecteurnonstructure operantdans12zonesdeKINSHASA d'activity -es/ es rde r ique rderep. >uvettes Uganda eries . u.Altm. ngerie etCreme) eteries etMedi. poly. laterni.) las

Lemba - 140 5 5 34 3 18 17 3 - -

Kinshasa 2 213 35 22 188 17 7 3 4 - 17

Gome - 6 2 8 15 18 28 24 -

Kalamu - 259 20 - 632 12 36 13 5 - 26

Bumbu - 17 5 - - - - 5 - - -

Limete - 46 15 3 - - - 2 20 - -

Nigiri- Ngiri - 38 16 21 - 4 - 10 - - -

Kintambo - 94 5 4 30 - - 2 2 - -

Barumbu - 50 18 8 - - 6 10 - - -

Matete - 86 - 21 286 - - 7 - -

Ndjili - 25 12 _ 116 - - 7 - - -

Masina - 61 7 4 158 - - 1 - - -

Total 2 1041 190 96 1459 54 53 106 34 - 43

(21)

E/ECA/PSD.7/13 Page19 yped'activite hambre roid. hargesbatter. Cordonnenes epots oissons epotsbois epotsglace epotsciment epotspains dditions usicales evages arages otels nprimeries losques avandiers brairieset ipeteries

Lemba - 7 - 2 - - 21 6 13 - 10 54 2 14 - -

Kinshasa 14 4 26 - - - - - 7 - 20 37 4 22 - -

Gome - - 2 109 - - - - - - 10 8 5 - - -

Kalamu 10 10 37 - 12 - 22 - 17 - 30 71 15 30 - -

Bumbu - - 4 - - - - - - - - 2 - - -

Limete 16 16 1 - - - - - - 5 - 2 - -

Nigiri- Ngtri 9 9 - - 4 - - - - 15 - 3 -

Kintambo 4 4 15 6 25 - 2 2 - - 3 10 1 30 - -

Barumbu 9 9 - 3 4 - 6 _ - - 22 - 4 - - -

Matete - - - - 14 13 - - 0 30 5 28 -

Ndjili - - 6 - _ - _ _ - 15 9 15 8 24 42 -

Masina 6 6 11 14 4 1 16 - 8 23 . 37 _ -

Total 65 65 102 154 49 1 81 21 41 15 140 248 51 85 42 - Tableau9(suite)

(22)

E/ECA/PSD.7/13Page20

Typed*activite

Magasinsetboutiques

Maisonspiarts

Maisondejeux

Matelassicrs

Mcnuiseries

Moulins

Parfumeries

Pharmacies

Photocopies

Pisicultures

Quado

Quincailleries

Restaurants

Salonscoiffure

Savonneries

Studiophoto

Torrefactioncafe Lemba

175

2

_

27

54

_

619

_

199

_

35

_

15- Kinshasa

23716

_

10216

_

306

_8

37

213

10

- Gome

396

7

__

_

1274

_7

18

__

9

2 Kalamu

32814

_4

39

27

_

394

_

1728

50

-

20

- Bumbu

-1

_-

12

44

-

--

_2

-3

4- Limete

-6

-1

14122

--

-

-7

17

_3

1

-3 Nigiri-Ngiri

-

-

--

2633

--

-

-

-4

-

154

- Kintambo

37

-

--

1021

-

10

--

5

615

5

-5 Bammbu

29

-

--

820

-14

-

-5

9

-

12

-

113 Matete

127

--

-

-

-

-

53

--

12

-

-

--

17- Ndjili

-

11

-7

930

-15

-3

-

-

18

--

15- Masina

4-

--

25

24

-

10

-

-

--

6-

-

- Total

1175

602

12242

27112

30«19

36C

9t12:

14:i

it*

Tableau9(suite)

(23)

E/ECA/PSD.7/13 Page21 d'activite ustible rde age porteurs

Lemba 6 - 780

Kinshasa 6 - 1176

Gome - 4 - 741

Kalamu - - - 1920

Bumbu - - - 121

Limete - 2 - 176

Nigiri- Ngiri - 4 - 216

Kintambo - - 360

Barumbu - - - 295

Matete - - - 756

Ndjitt - - 451

Masina - - - 442

Total 12 10 - 7435 irce:LesecteurnonstricturedeKinshasa-PECTA-BIT,1985. Tableau9(suite)

(24)

E/ECA/PSD.7/13 Page 22

CHAPITRE II

LE ROLE DU SECTEUR INFORMEL DANS LES ECONOMIES AFRICAINES

I Apercu g&i&al: un ddveloppement ine"gql seion les sous-rdaions

34. Le deVeloppement du secteur informel n'a pas connu ie intone essor dans tous !es pays

d'Afrique, qu'on peut classer en trois categories selon ^importance du secteur:

a) La plupart des pays d'Afrique de 1'Ouest dans lesquels le secteur informel joue un rdle preponderant dans l'economie urbaine;

b) Certains pays d'Afrique du Nord et de 1'Est ou le secteur est peu d6velopp6;

c) Ixs pays d'Afrique australe ou le secteur informel est ne"gligeable.

35. La difference entre les pays d'Afrique de l'Est et ceux d'Afrique de 1'Ouest tient au

fait que les r£glementations de zonage et d'ame"nagement urbain £taient beaucoup plus severes

dans les pays d'Afrique de 1'Est que dans ceux de l'Afrique de 1'Ouest, au cours de la pe*riode coloniale. Ainsi, dans ces demiers pays, le secteur informel a-t-il pii se deVelopper sans contrainte. En ce qui conceme la troisieme cate'gorie de pays, la quasi-in existence du secteur informel s'explique par la nature particuliere des pays d'Afrique australe, devenus des reservoirs de main-d'oeuvre pour l'Afrique du Sud. Les mines d'Afrique du Sud absorbent en effet la main-d'oeuvre exc&ientaire qui ne trouve pas a s'employer dans les pays voisins et qui, en Afrique de 1'Ouest par exemple, se concentre dans les villes et finit

par creer le secteur informel.

II. Un rdle pluri-dimensionnel

36. Malgre* ces disparity de developpement sous-r6gional, le secteur informel joue un role important dans l'economie de bon nombre de pays africains, et ce pour plusieurs raisons: i)

contribution notable au PIB, ii) place pr^ponderante dans la creation d'emplois, notamment en milieu urbain, et iii) r61e de premier plan en matiere de formation, de mobilisation d'6pargne, de credit et de financement de d^penses sociales.

A. Une contribution notable au PTB fle 1'ensemble du continent 1) Contribution globale et par secieyr

37. D'apres les statistiques disponibles, la part moyenne du secteur informel dans le PIB des pays africains est estimee a 20 p. 100 et sa part dans Ie PIB non agricoie atteint 34 p.

100. A litre d'illustration, la part du secteur informel va de 38 p. 100 en Guinee, a 10,3 p.

100 en Tanzanie; elle atteint par exemple 30 p. 100 au Burkina Faso, 24,5 p. 100 au Nigeria

et 20 p. 100 au Niger; L'analyse sectorieile des donnees disponibles montre que le

commerce repre"sente environ 50 p. 100 de la production du secteur informel, l'industrie 32

p. 100, les services 14 p. 100 et les transports 4 p. 100. Cette repartition est identique a

(25)

E/ECA/PSD.7/13 Page 23 celle du secteur moderne ou les services, y compris le commerce et les transports, repre*sentent la plus grande partie du PIB des pays africains.

2) Une place preponderate dans la production manufacturiere

38. Dans les pays ou le taux d'industrialisation est encore tres faible, le secteur informel demeure preponderant dans la production manufacturiere. Ainsi, en Guinea, comme le montre le tableau 14, 96 p. 100 de la production manufacturiere, essentieilement ralimentation, les boissons et tabacs, textiles et cuirs, les ouvrages en bois, mine'raux non me*talliques et ouvrages en me*taux, proviennent des activites informelles. II y a seulement trois branches, a savoir metallurgie de base, produits chimiques et imprimerie et papeterie, d'ou sont absentes les activity's informelles. Par contre, les activites du secteur informel demeurent predominates dans des secteurs tels que le commerce (92 p. 100 de la valeur ajoutee), l'hdtellerie et les restaurants (66 p. 100 de la valeur ajoutee) et dans les affaires mobilieres (71 p. 100). La quasi-totalite" de la valeur ajoutee des services sociaux provient egalement de ce secteur. Dans les secteurs tels que le bStiment et travaux publics et les transports, la part de la valeur ajoutee du secteur informel a e*te* respectivement de 36 et 45 p. 100 de la valeur ajoutee totale.

39. II en est de m&ne au Burkina Faso et au Niger. A titre d'exemple, au Burkina Faso, dans les industries manufacturieres, 1'apport du secteur informel a e*te" respectivement de 71 et de 673 p. 100 de la valeur ajoutee en 1980 et 1986. Les activity's informelles sont predominates dans les memes branches qu'en Guin6e. Mais de plus, dans des domaines aussi cruciaux que le batiment et les transports, la contribution du secteur informel est plus importante: 65 et 49 p. 100 de la valeur ajoutee respective de ces deux secteurs. Les Tableaux 10, 11, 12, 13 donnent la structure et les performances du secteur informel ainsi que la structure de la valeur ajoutee manufacturiere au Burkina Faso, en Guin£e et au Niger;

Dans ces pays, le secteur informel industriel constitue une base de deVeloppement qu'il faut encourager, moderniser, rendre plus dynamique et integer au processus global de deVeloppement.

3) D'importantes relations avec le secteur moderne

40. L'estimation des flux d'£changes en amont et en aval du processus productif artisanal a partir de certaines enqueues a permis de mettre en evidence la place des petits metiers dans la structure economique nationale et leur rdle preponderant dans la satisfaction des besoins du marche interne. Les transactions avec le secteur moderne represented en moyenne 42 p. 100 du chiffre d'affaires annuel des micro-entreprises. Le volume des ventes restant (58 p. 100) est realise par les petits commerc^nts et les artisans. En amont, on estime qu'environ 80 p. 100 des matieres utilisees par le secteur informel sont achetes dans le secteur moderne. II s'agit essentieilement du commerce d'equipement et de matieres premieres.

(26)

E/ECA/PSD.7/13 Page 24

Tableau 10

Place du secteur informel dans des industries manufactuneres au Burkina Faso

(Millions de FCFA)

Industries manufacturieres Alimentaires Boissons et tabac Textiles et cuir Bois et ouvrages en bois

Papier- imprimeries Industries chimiques Produits minfraux

Non me*talliques Ouvrages en m&aux Bdtiments et Travaux publiques Commerce gros Commerce de detail

Restaurants et h6tels

Transports Banques affaires immpobilieres

1980 Total VA

69 872,2

12 595,0 21 761,2 22 385,9 685,2

372,6

3 244,3

261,3

2 615 6 215

412 580,7

961,3 39 875,1

589,9

18 620,7 25 763,0

% 71

54 80 78 80

0

0

100

-

77

86

0 67

45

45 78

VA, S, Inf, 49 664,7

6 789,4 17 487,3 17410,0 550,0

0,0

0,0

2 613

-

4 815

36 715

0 26 904,5

266,0

8 423,8 28 009,0

1986 Total VA

106 892,7

29 512,8 34 540,9 22598,1 645,5

1363,0

4 482,7

3 063 10 686,5

60 364,0

2 992,0 35 281,1

1 032,5

22 828,1 59 402,9

% 63

30 80 88 90

0

0

100 71

65

0 68

34

49 78

VA, S, Inf, 67 483,1

8 925,3 27 525,8 19783,0 579,0

0,0

0

3 603,0 7 607,0

39 227,0

0 24112,2

356,0

11 288,6 46 606,0

(27)

E/ECA/PSD.7/13 Page 25

Dont: affaires immobilizes Services sociaux et services personnels Total PIB aux prix du marche*

Dont: agriculture

1980 Total VA

28 130,1

2 335,7

390 457,5

125 609,6

%

-

40

71

-

VA, S, Inf, 28 009,0

940

276 704

125 609,6

1986 Total VA

46 615,0

3 537,5

635 201,7

246 416,4

%

-

36

69

-

VA, S, Inf, 46 606,0

1260,0

439 133,6

246 416,4 Direction G6ne*rale du plan.

(28)

E/ECA/PSD.7/13 Page 26

Tableau 11

Place du secteur infonnel dans 1'economie guineenne PIB 1987

Agriculture Mines

Industries manufecturieres Autres industries: aliments, bois, tabac

Textiles, cuirs Imprimerie papeterie produits chimiques MineVaux non me'talliques M£tallurgie de base Ouvrages en me'taux Eau et electricity

Batiment et travaux publics Commerce

Hotels, restaurants Transports Banques affaires immobilizes Services sociaux Total PIB des branches marchandes

En pourcentage

Part du secteur infonnel (Agriculture non compris)

Moderae 291 170 513 1794 398

17 299 89 0 26 55 4 923 29 099 12 971 2 547 20 257 12 254

3 254 643

31

-

-

Traditionale 245 996 34 724 43 851 6 059

5 889 0 0 1022 0 7 702 0 16 606 154 732 4 915 16 753 30 097

9 896 557 567

69

-

38

% du Total

-

-

96 24

100 0 0 100 0 99 0 36 92

66 45 71

-

-

-

-

-

VA total 246 28 205 23 45 63 6 45

590 29 8 102 2 7 75 4 92 45 70 167 703 7 64 37 01 42 35

9 89 812 21

10

-

-

Guin6e~: Comptes nationaux (extrait)

(29)

E/ECA/PSD.7/13 Page27 BurkinaFaso Tableau12 Produttinte*rieurbrutetrevenudesfacteurspar genred'activiUisinfonnelles 1980 (enmillionsdeFCFA) Branchesd'activit6s marchandes Agriculture,Elevage, sylviculture,peche, chasse Agriculture Elevage Sylviculture Chasse Peche Industriesextractives Industries manufecturieres Fabricationdeproduits alimentairesboissonset tabacs

Production 141350,6 76311,6 41307,4 208174 1414,5 1500,0 176,7 98111,9 50692,9

Consommations interme'diaires 15741,0 12976,7 2065,4 281,0 282,9 135,0 5,3 48447,2 26416,2

Produit inte'rieur brut 125609,6 63334,9 39242,0 20536,1 1131,6 1365,0 171,4 49664,7 24276,7

Impdts indirectsnet de subventions 366,2 0,0 250,7 101,2 7,0 7,3 0,9 476,8 246,4

Consommation capitalfixe 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Revenudes facteurs 125243,4 63334,9 38991,3 20434,9 I124,6 1357,7 170,5 49187,9 24030,3

Remuneration dessalaries 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Exc&lentnet d'exploitation 125243,4 63334,9 38991,3 20434,9 1124,6 1357,7 170,5 49187,9 24030,3

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