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L insertion du Maroc dans une économie de la connaissance et de l immatériel : Vers un nouveau modèle de Croissance

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International Review of Economics, Management and Law Research

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L’insertion du Maroc dans une économie de la connaissance et de l’immatériel : Vers un nouveau modèle de Croissance

Résumé : Aujourd’hui, dans une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n’est pas concrète, l‘avantage compétitif qui permet l’insertion d’un pays dans les nouvelles chaînes de valeurs internationales réside dans le savoir et les compétences, dans les aptitudes créatives de ses hommes et de ses femmes et dans leur capacité à innover, à créer des concepts, à inventer…etc.

Cet article, traite les concepts de la nouvelle économie, précise les facteurs explicatifs de son développement et met en place l’importance du capital immatériel dans la création de richesse et les voies d’émergence économiques pour le Maroc.

Mots clés : richesse, immatériel, nouvelle économie, capital immatériel, création de richesse.

Abstract: Today, in a highly competitive economy, real wealth is not concrete, the competitive advantage that allows the insertion of a country in the new international value chains lies in knowledge and skills, in skills creatives of his men and women and in their capacity to innovate, to create concepts, to invent ... ect.

This article deals with the concepts of the new economy, specifies the factors that explain its development and sets up the importance of intangible capital in the creation of wealth and the economic paths of emergence for Morocco.

Key words: wealth, immaterial, new economy, intangible capital, wealth creation.

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INTRODUCTION

L’économie a changé. En quelques années, une nouvelle composante s’est imposée comme un moteur déterminant de la croissance des économies : l’immatériel. Durant les Trente Glorieuses, le succès économique reposait essentiellement sur la richesse en matières premières, sur les industries manufacturières et sur le volume de capital matériel dont disposait chaque nation.

Cela reste vrai, naturellement. Mais de moins en moins. Aujourd’hui, dans une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n’est pas concrète, l‘avantage compétitif qui permet l’insertion d’un pays dans les nouvelles chaînes de valeurs internationales réside dans le savoir et les compétences, dans les aptitudes créatives de ses hommes et de ses femmes et dans leur capacité à innover, à créer des concepts, à inventer, à produire des idées et à améliorer les processus de production et de management.

Ainsi, les forces motrices de la croissance, du développement économique et social et de la compétitivité des entreprises et des Nations se déplacent de la matière et de l’énergie vers l’information, l’innovation, la connaissance et l’immatériel.

Ne nous trompons pas : l’économie de la connaissance et de l’immatériel sera le moteur déterminant et la plus forte source de croissance des pays dans ce 21ème siècle. C’est par là que se créeront richesses et emplois. Le développement de cette économie est aujourd’hui considéré comme le défi essentiel des sociétés contemporaines. Il est évident que l’économie de la connaissance n’est pas un effet de mode mais correspond à un nouveau mode de développement.

La richesse immatérielle représente certainement l’une des sources principales de croissance dans notre pays, dans un contexte de mondialisation où le savoir, la connaissance, l’innovation deviennent des facteurs de compétitivité internationale.

L’analyse rétrospective de la croissance économique au Maroc montre que celle-ci a été handicapée par une faible insertion dans l’économie de la connaissance et de l’immatériel.

Notre pays est appelé par conséquent à s’investir davantage dans le développement du capital immatériel dont les préalables résident particulièrement dans la qualité des institutions, l’efficacité du système d’éducation et de formation et la place réservée à la recherche et développement.

L’immatériel peut être le moteur, la source d’énergie d’une dynamisation de l’économie et constitue le « point de croissance » qui nous manque. Il faut pour cela savoir être inventif, audacieux dans les transformations de notre société, et penser autrement. Mais pour cela, le Maroc doit changer des réflexes et de modèle pour faire de la formation, de son capital humain,

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de son potentiel de recherche, de ses valeurs de solidarité une opportunité afin de gagner cette bataille des idées, du talent, de créativité et de l’intelligence.

Le Maroc ne peut développer une stratégie fondée sur la connaissance et l’immatériel avec un capital humain insuffisant, un système éducatif en partie défaillant ; une stratégie patiente et articulée est à définir à ce niveau, en s’inspirant des meilleurs pratiques mondiales, et en favorisant l’innovation, avec comme point de focalisation l’excellence internationale.

Dans le présent article, avec la nouvelle économie, les moteurs de développement économique se déplacent vers l’immatériel : l’information l’innovation et la connaissance. Cependant, il convient de définir, dans un premier temps les concepts de la nouvelle économie et de préciser les facteurs explicatifs de son développement. Ensuite, nous commençons par nous pencher sur le concept de capital immatériel, pour élucider enfin son rôle et son importance dans la création de richesse et les voies d’émergence économiques pour le Maroc.

1. PRECISIONS SEMANTIQUES ET ETYMOLOGIQUES :

Les concepts d’économie de la connaissance, d’économie du savoir, d’économie de l’information, d’économie de l’immatériel, d’économie de l’intelligence, etc. associent tous le mot économie à des notions qui, parfois, renvoient à une même réalité.

Chaque économiste use de ces termes d’une manière qui lui est propre pour désigner la réalité actuelle de la nouvelle économie. Aussi commencer par la définition des concepts est incontournable dans cet article.

1.1.SAVOIR, CONNAISSANCE ET INFORMATION

Les notions de savoir, de connaissance et d’information sont assez voisines qu’on pourrait les confondre. Afin de ne pas assimiler les concepts économiques qui en découlent, Il est important de distinguer chaque notion de l’autre.

1.1.1. Connaissance :

Définir la connaissance est un exercice difficile, car la connaissance est un concept abstrait dont la détermination peut impliquer des aspects complexes tels que : les actions, le contexte, les informations, les acquis et expériences, etc.

Une première définition généraliste de la connaissance est celle de Ganascia qui distingue les deux sens commun du mot selon qu’on l’utilise au singulier ou au pluriel1:

Selon lui, "la connaissance d'une chose ou d'une personne vise le rapport privilégié qu'entretient un sujet avec cette chose ou cette personne. Connaître recouvre la perception du monde

1Ces deux définitions sont extrait de : Smaïn Bekhti. «DYPKM : un processus dynamique de définition et de réutilisation de mémoires de projets», thèse de doctorat, Université de Technologie de Troyes, soutenance 2003, p13.

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extérieur, vision, olfaction, toucher, et sa mémorisation ; cela recouvre aussi la perception de soi-même, de ses actes et de leur reproduction ; la connaissance est donc centrée sur un individu singulier qui perçoit et agit dans le monde".

Et d'autre part, "les connaissances se rapportent au contenu : elles désignent non plus une relation personnelle d'un sujet aux objets du monde qui l'environne, mais ce qui peut s'abstraire de cette relation, pour être retransmis à d'autres individus. Dans cette acception, les connaissances relèvent non plus des individus isolés, mais de la communauté des individus, des échanges qu'ils nouent entre eux et de ce qui autorise ces échanges, à savoir signes, systèmes de signes, langues et langages, au moyen desquels la communication devient possible".

Selon D. Foray la connaissance « est d’abord fondamentalement une capacité d’apprentissage et une capacité cognitive.»2.

Pour A. Gorz : « la connaissance suppose le traitement par un individu d’un stock d’informations qui, mis en cohérence, permet de comprendre les phénomènes. La connaissance ne peut se transmettre que par un processus d’apprentissage. »3

1.1.2. L’information :

Selon le petit Rober l’information est « un renseignement qu’on porte à la connaissance d’une personne, d’un public». Il s’agit d’une collection de données organisées et reliées entre elles dans le but de transmettre un message. Ce dernier, peut être transmis par plusieurs canaux, en l’occurrence oral, écrit ou encore d’une manière imagée.

Pour Jean-Louis Nicolet et Jean Celier, « une information constitue une représentation à un instant donné de notre environnement », et pour Joël de Rosnay, « une information est un fait nouveau, un renseignement ou une connaissance résultante d’une observation »4

J.L. Maunoury avait définit l’information comme « un élément susceptible d’être transmis par un signal ou une combinaison de signaux »5.

De façon générale, l’information est souvent définie par les économistes comme un flux de messages qui existe indépendamment des individus.

1.1.3. Le savoir :

Le savoir est un ensemble d’idées et de concepts. Il s’enrichit au fil des années moyennant l’intégration de nouvelles informations organisées et structurées ainsi que par l’acquisition de nouvelles compétences.

2Foray. D, « L’économie fondée sur la connaissance », éd : La Découverte et Syros, Paris 2000, p.9.

3D. Uzunidis, L’innovation et économie contemporaine, éd De Boeck université, Bruxelles 2004, p. 87.

4Jean-Maurice BRUNEAU et Jean-François PUJOS, « le management des connaissances dans l’entreprise », éd d’organisation, Paris, 1992.p.18.

5J.L. Maunoury, Economie du savoir, éd : Armand Colin, Paris, 1972, p.6.

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André Gorz dans son ouvrage « L’immatériel » considérait les savoirs comme « partie intégrante du patrimoine culturel ; ce sont des compétences communes de la vie de tous les jours. C’est sur la base de ces compétences communes que sont construites les compétences professionnelles certifiées qui, elles, sont produites en vue d’échanges marchands de services»6. J.L Maunoury, avait défini le savoir comme étant « constitué par l’ensemble des connaissances disponibles à un temps donné. Cette disponibilité ou encore accessibilité, est d’ordre matériel et intellectuel : pour faire partie du savoir, les connaissances doivent être retenues quelque part, selon des moyens naturels mémoires humaines, ou artificiels (archives), et doivent être compréhensible par certains. »7.

1.2.L’IMMATERIEL, L’INTELLIGENCE ET L’INTANGIBLE : 1.2.1. Immatériel :

L’immatériel est défini comme tout ce qui n’est pas formé de matériel, ou ne concerne pas les sens. Ce qui renvoie à quelque chose de spirituel (on y associe l’esprit) et qui ne concerne pas le corps.

L’immatériel est un adjectif qui renvoie à un objet qui n'est pas constitué de matière, ou qui lui serait étranger. Par opposition à tout ce qui est matériel et palpable, il représente tout ce qui est spirituel et incorporel.

1.2.2. Intangible :

L’intangible est l’inviolable. Il n’est pas perceptible par le toucher, modifié ou altéré. Il est ce à quoi on ne doit porter atteinte, qu’on doit maintenir en l’état et quelque chose de sacré.

1.2.3. Intelligence :

L’intelligence renvoie à la faculté de comprendre, de découvrir des relations entre les faits et les choses. C’est l’aptitude à comprendre facilement et d’agir avec discernement. C’est une qualité de l’esprit qui comprend et s’adapte facilement.

1.3.L’ECONOMIE DE L’INFORMATION DU SAVOIR DE LA CONNAISSANCE ET DE L’IMMATERIEL : UNE CLARIFICATION NECESSAIRE :

L’économie de la connaissance, discipline récente du vaste champ de l’économie, a émergé de façon progressive à partir des années soixante-dix. Il convient de la distinguer d’autres branches de l’économie qui lui sont voisines, complémentaires ou parfois qui lui y sont incluses.

6D. Uzunidis, op.cit., p. 87.

7J.L. Maunoury, op.cit., p.13

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1.3.1. L’économie de l’information :

L’économie de l’information est l’étude des comportements économiques et de leur nature, selon les contextes informationnelles définis (information imparfaite probabilisable, incertitude non probabilisable, asymétrie d’information, information incomplète)

L’économie de l'information est polysémique. Elle est la branche de la science économique qui explique l'importance de l'information (par exemple de l'asymétrie d'information dans le marché), et s'intéresse à la façon dont l'information affecte les décisions économiques. Elle traite également de la place de l’information, comme secteur important de l'économie postindustrielle, et des interactions intervenant dans le marché de l'information.

1.3.2. L’économie du savoir :

C’est un terme « désignant les activités dans lesquelles le savoir au sens large est devenu un intrant de première importance, car l’équilibre à basculé du coté du capital humain à la défaveur du capital physique. ».

J.L. Maunoury avait choisi de consacrer son ouvrage « L’économie du savoir » à l’éducation et à la recherche scientifique car ces deux activités sont étroitement liées.

Elles ont un support direct qui est « l’être humain », elles absorbent des ressources de plus en plus croissantes justifiées par leur productivité. Maunoury avait qualifié ce phénomène d’ « intellectualisation de l’économie »8. Un phénomène qui se traduit par des liens de plus en plus étroits qui se tissent entre éducation, recherche et croissance.

1.3.3. L’économie de la connaissance :

C’est un concept récent dont l’apparition s’est faite de façon progressive. Bien qu’on ne doit pas la confondre avec les concepts voisins, ni l’assimiler à l’économie de la recherche ou à l’économie de l’innovation.

Pour Dominique Foray, « L’économie de la connaissance a pour objet la connaissance en tant que bien économique et son domaine d’analyse est celui des propriétés de celle-ci. »9. L’économiste distingue « l’économie de la connaissance » comme discipline, de « l’économie fondée sur la connaissance » qui décrit le phénomène.

En effet, l’économie de la connaissance, comme champ disciplinaire, fait référence à toutes les connaissances produites et utilisées dans une économie. Composée de l’ensemble des connaissances technologiques et des compétences. D’un autre coté, l’économie fondée sur la connaissance décrit un phénomène que J.L. Maunoury qualifie, dans son ouvrage « Economie du Savoir », d’intellectualisation de l’économie.

8Maunoury, op.cit.p 40.

9Foray,op.cit., p6.

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André Gorz, dans son ouvrage « l’immatériel », avait qualifié l’économie de la connaissance d’« un bouleversement fondamental du système économique. »10.

Pour cet auteur, la connaissance est la principale force productive. Par conséquent, « les produits de l’activité sociale ne sont plus du travail cristallisé, mais de la connaissance cristallisée. »11.

« L’économie de la connaissance érige la communication, l’information, les savoirs et les compétences comme une production à part entière et les présente comme le principe clé de la création de la valeur, la ressource critique de la compétitivité économique et l’actif productif essentiel de l’activité des organisations et des territoires. ».

1.3.4. L’économie de l’immatériel :

Pour P. Caspar, en référence à l’investissement immatériel au niveau des entreprises, l’économie de l’immatériel « est une forme de biens particuliers qui n’est pas physique, cette capitalisation est de nature intellectuelle, en ce sens qu’elle porte sur des savoirs et processus de connaissances accumulés dans le temps à partir d’une stratégie délibérée d’investissement dans la matière grise ». L’investissement est au cœur d’une économie fondée sur le savoir.

La notion de capital physique qu’on retrouve dans le monde de l’entreprise se distingue de ce capital particulier qu’est le « capital immatériel ». Ce dernier se définit comme : « L’information, la connaissance et le savoir fondant un capital immatériel, de nature conceptuelle, organisationnelle, et relationnelle, à la fois contextualisé et nomade, localisé et global, etc. ».

2. LE DEVELOPPEMENT DES ECONOMIES FONDEES SUR LA CONNAISSANCE ET L’IMMATERIEL :

L’économie fondée sur la connaissance résulte, selon Dominique Foray qui est l’un des meilleurs spécialistes français en ce domaine d’un double phénomène12:

 D’une part, une tendance longue, caractérisée par une augmentation des ressources consacrées à l’accumulation de capital intangible (éducation, formation, capital humain, recherche et développement …).

 D’autre part, un changement technologique majeur, que certains observateurs qualifient de « troisième révolution industrielle », avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC).

10Gorz, « L’immatériel, L’immatériel connaissance, valeur et capital, éd Galilée, Paris 2003, p33.

11Gorz, Ibid., p33.

12Dominique FORAY, « l’économie de la connaissance », éd LA DECOUVERTE, Paris, 2000, p. 18.

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C’est donc ce choc et cette relation étroite entre la tendance séculaire relative à l’accroissement de la part du capital intangible et l’irruption spectaculaire des technologies de l’information et de la communication, qui jouent un rôle primordial dans le changement des mouvements du savoir (production, transmission), ce qui va se répercuter directement sur l’économie.

2.1.UNE TENDANCE LONGUE A L’ACCROISSEMENT DE L’IMMATERIEL : 2.1.1. La montée du capital intangible :

Tout au long du 19ème siècle, la croissance économique a été soutenue en grande partie par le capital tangible, alors que l’accroissement de la part du capital intangible a constitué la caractéristique majeure de la croissance économique au cours du XXe siècle, faisant de cette forme de capital le moteur du progrès technique et de l’augmentation de la productivité du travail (des travailleurs mieux formés) en raison du rôle de la formation et de la productivité du capital(infrastructures, division de travail, machine) et du poids de la recherche &

développement. En effet, ce capital intangible se décompose de deux catégories à savoir : Les investissements en termes de transfert et production du savoir (éducation, formation, R&D…) et des investissements destinés à l’amélioration de l’état physique du capital humain (santé).

Selon une étude effectuée sur la part du capital intangible au PIB américain le stock de capital intangible s’est développé aux alentours de 1973 et qu’il est aujourd’hui largement dominant comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Le stock de capital réel aux Etats-Unis (en milliards de dollars de 1987) : Années

Composants du stock réel

1929 1948 1973 1990

Total du capital tangible Structures et équipements Stocks

Ressources naturelles Total capital intangible Education et formation Santé, sécurité, mobilité Recherche & développement

6075 4585 268 1222 3251 2647 567 37

8120 6181 471 1468 5940 4879 892 169

17490 13935 1000 2555 17349 13564 2527 1279

28525 23144 1537 3843 32819 25359 5133 2327

Source : Dominique Foray, « l’économie de la connaissance », éd. la découverte, Paris, 2000, p.20.

Nous pouvons affirmer aussi selon le graphe ci-dessous, que la valeur des investissements intangibles a dépassé aux Etats unis celle du capital tangible depuis la fin des années quatre- vingt-dix.

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9 Figure 1 : Le développement des actifs intangibles aux Etats-Unis :

Parts de l’investissement physique (en noir) et immatériel (en gris) dans les investissements des entreprises non agricoles aux États-Unis.

Source : Le Conseil d’Analyse Economique, « les marchés de brevet dans l’économie de la connaissance», 2010.

2.1.2. L’importance croissante de l’éducation :

Le développement de l’économie de la connaissance s’est caractérisé par une augmentation de la proportion des travailleurs hautement qualifiés, mesuré par l’emploi des diplômés universitaires par rapport à l’emploi total. En effet, le capital humain est au centre des préoccupations de l’économie fondée sur la connaissance, et l’enseignement devient une source de formation adaptée aux besoins des employeurs : quelles formations, connaissance et quels savoirs faire ont acquis les étudiants durant leurs cursus afin de les recruter facilement et les mettre en concurrence.

Tous les pays développés, certains pays d’Asie en tête, ont intégré le rôle de la formation initiale de niveau universitaire dans une économie du savoir puisque que près de la moitié de la population des 25-34 ans est titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Tous les pays progressent dans ce domaine ainsi que dans celui de la formation continue, les États-Unis faisant la course en tête avec 35% des 34-64 ans obtenant un diplôme de l’enseignement supérieur. Des pays comme la Corée du Sud ont bien compris le rôle de l’éducation et ont largement misé sur cette dimension pour rattraper leur retard. Ce pays dispose désormais d’une des populations les mieux formées en général et dans les TIC en particulier.

Figure 2 : Taux d'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur :

Source : David FLACHER et Dominique PLION, « Economie de la connaissance et de l’immatériel », 2007.

Chez les 25-34 ans

0 10 20 30 40 50 60

France Japon Corée Etats-Unis

1991 2003

Chez les 25-64 ans

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

France Japon Corée Etats-Unis

1991 2003

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La montée des emplois hautement qualifiés est basée essentiellement sur les compétences, les connaissances et les formations adaptées induites par le renforcement du système éducatif et le système de recherche. Or, la croissance des nations passe inévitablement par une amélioration de la qualité du système éducatif. Ce dernier joue un rôle de premier ordre de la période moderne, il est chargé de produire la main d’œuvre qualifiée que requière l’économie mais aussi de produire des connaissances nouvelles constituant la source du progrès et de la croissance économique.

2.1.3. Le rôle stratégique de la recherche et développent (R&D) et des brevets :

Le rôle stratégique de R&D :

Selon la méthodologie retenue par l’OCDE « La R&D représente l’ensemble des travaux entrepris systématiquement dans le but d’accroître la somme des connaissance scientifiques et techniques dont dispose une organisation humaine donnée ainsi que l’utilisation des résultats de ces travaux pour amener au stade de l’exploitation des nouveaux produits, matériaux, dispositifs, systèmes et procédés »13.

En effet, selon Caspar et Afriat, « La recherche englobe les travaux entrepris pour accroître les connaissance scientifiques et techniques ainsi que leur utilisation pour amener au stade de l’exploitation des nouveaux produits, matériaux, dispositifs, systèmes et procédés »14.

Au sein d’une économie fondée sur la connaissance la R&D occupe une place croissante et stratégique et apparaît indispensable et urgente.

Dans un premier temps, il convient de noter que les dépenses en R&D ont crû de manière très importante dans les pays développés depuis le début des années 1980 :+100% dans l’UE, +130% aux Etats-Unis, +150% au japon en 25 ans. Elle représente 2à3% du PIB dans ces pays.

La figure n°9 montre l’évolution des dépenses en R&D dans quelques pays.

Figure 3 : Dépenses en R&D en millions de dollars dans quelque pays.

Source : David Flacher et Dominique Plion, « Economie de la connaissance et de l’immatériel », 2007.

13OCDE, Perspectives de la science, de la technologie et de l’industrie,1998, p. 35.

14Caspar P. et Afriat C., L’investissement intellectuel, essai sur l’économie de l’immatériel, Paris, Economica, 1988, p.33.

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000

Etats-Unis UE15 Japon (ajus.)

Chine France Corée

1981 1995 2005

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Dans un second temps, il faut souligner que l’investissement en R&D est l’un des premiers facteurs de disparité entre les pays. Ainsi, la Corée du Sud et surtout la Chine, sous l’effet d’un rattrapage et de politiques volontaristes, connaissent des taux de croissance annuels moyens impressionnants des dépenses en R&D à côté des pays plus développés.

Tableau 2 : taux de croissance de la dépense interne en R&D dans quelques pays, en dollars.

Source : David Flacher et Dominique Plion, « Economie de la connaissance et de l’immatériel », 2007.

Les dépôts de brevets15:

L’économie de la connaissance connaît aujourd’hui des évolutions rapides ; la circulation des idées expérimente en effet des formes nouvelles et les échanges de brevets se développent rapidement en favorisant une allocation plus fluide des actifs immatériels. On constate notamment, depuis les trois dernières décennies, une croissance exponentielle des échanges inter-firmes de brevets sous la forme de transactions marchandes : des contrats de licence sont multipliés, des places de marchés intermédiaires ont émergé et des enchères de brevets ont même vu le jour.

Le nombre de brevets dans le monde en 2008 était de deux millions environ; près de un million en 1990.

Entre 1990 et 2007, le nombre de brevets déposés aux Etats-Unis (United States Patentand Trademark Office (USPTO)) a augmenté de 160% et celui déposé en Europe (Office Européen des Brevets (OEB)) de 110% (graphe n°2). Ces chiffres sont impressionnants, à tel point que certains observateurs ont parlé de « patent explosion »ou de « patent inflation ». La croissance du nombre de brevets a donc été reliée en premier lieu à celle du nombre et de la valeur des inventions à protéger.

15Les statistiques donnée dans ce point sont issues de : Dominique Guelec,Tierry Madies, Jean Claude Prager, « les marchés de brevets dans l’économie de la connaissance», rapport du conseil d’analyse économique (CAE), Paris, 28 juillet 2010, in, http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_brevets_CAE.pdf, consulté le 17 aout 2010.

Taux de croissance moyen (1981-2005) Taux de croissance moyen (1995-2005)

France 2.6 1.4

UE 15 2.9 2.9

Japon (ajus.) 4.1 2.9*

Etats-Unis 3.7 4.0*

Corée 6.9

Chine 18.7

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12 Figure 4 : Les dépôts de brevets aux Etats-Unis et en Europe

Source : Le Conseil d’Analyse Economique, « les marchés de brevet dans l’économie de la connaissance », 2010.

2.2.Le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC):

Les ruptures de société surviennent lorsque les mutations sont tellement importantes qu’elles modifient l’espace et le temps, donc l’imaginaire des gens.

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent l’une des mutations les plus importantes de l’humanité. En effet, l’arrivé de nouvelles technologies, tel que l’Internet, ont changé profondément les organisations, les cultures et les valeurs. De nouveaux modèles organisationnels ont émergé, de nouveaux métiers sont apparus et de nouveaux éléments intangibles, tel que le capital intellectuel, ont surgit comme éléments fondamentaux de la compétitivité de l’entreprise.

Grâce à leurs caractéristiques, de profondes mutations ont été apportées à la société moderne.

Parmi elles, on note : La connectivité du plus grand nombre d’éléments à un réseau d’information, l’interactivité entre les membres d’un ou plusieurs réseaux, la personnalisation du message suivant la cible, etc. Ces caractéristiques (ainsi que d’autres) ont eu un impact direct sur les organisations. D’abord, c’est en matière de prise de décision: à travers la participation de différents acteurs dans le processus de décision suivant leur rang dans l’organisation et sa politique interne. Ensuite, à travers leur capacité de fournir un support d’identification et de résolution de problème par le biais d’outils de collecte, de synthèse et de traitement de données ultra rapide. Cela a permis à l’entreprise de réduire au maximum l’aléatoire et les zones d’incertitudes dans les processus de prises décision.

A noter aussi leur influence sur la structure organisationnelle de l’entreprise en termes de réduction de niveaux hiérarchiques en raison d’une meilleure coordination et circulation de l’information (pas besoin de niveau intermédiaire). Une spécialisation et un enrichissement accrus des tâches moyennant, d’une part, une automatisation des taches répétitives et sans valeur ajoutée, et d’autre part par l’assurance qu’elles (les TIC) offrent au top management en terme d’outils de contrôle, de surveillance et de traçabilité.

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3. CAPITAL IMMATERIEL : DEFINITION ET COMPOSANTES : 3.1.DEFINITION DU CAPITAL IMMATERIEL :

Le concept du capital immatériel est un concept bateau dont la notion diffère non dans le principe mais les composantes d’un pays à l’autre. Il faut aussi faire la différence entre capital immatériel et richesses immatérielles. Une richesse ne peut être considérée comme capital qu’une fois recensée, classifiée et évaluée.

La définition du capital immatériel au niveau macro-économique ne relève pas seulement du travail du comptable ou fiscaliste comme c’est le cas au niveau micro mais c’est un champ pluridisciplinaire (économique, social, environnemental, spirituel, culturel,…).

Dans son rapport de 2005, la Banque mondiale définit le capital immatériel comme la combinaison du capital humain, du capital social et du capital institutionnel. Toutefois, cette définition ne semble pas être la même à l’échelle des pays. Ainsi, en France, où le concept de capital immatériel a fait l’objet d’un rapport en 2013, le développement du capital immatériel se focalise sur la notion de l’économie sociale et solidaire ainsi que sur celle de la finance responsable. Tandis qu’au Maroc, plusieurs concepts tels que la qualité de vie, la stabilité politique ou encore l’environnement pourraient constituer des éléments du capital immatériel.

Personne ne peut nier que nous sommes un pays riche de son histoire, sa culture, son patrimoine, sa diversité et son peuple mais on n’arrive pas à localiser cette richesse ni à concevoir comment elle peut être moteur de croissance, rentable et créatrice de valeur ajoutée.

3.2.COMPOSANTES DU CAPITAL IMMATERIEL :

Le capital immatériel d'une nation regroupe plusieurs catégories d'actifs :

 Le capital humain, qui comprend les connaissances, les compétences et le savoir-faire de la main d'œuvre;

 Le capital structurel, qui comprend notamment l'organisation, l'innovation ou encore la qualité des infrastructures (télécom, énergie, transports, etc.) ;

 Le capital relationnel, qui comprend les relations entre les différents acteurs économiques au sein de la société ;

 Le capital culturel et historique, qui regroupe les richesses architecturales, religieuses et culturelles ;

 Le capital naturel, qui regroupe la qualité du climat, de l'air, des ressources naturelles nécessaires, telles que l'eau, ou l'implantation géographique ;

 Le capital de marque, qui relève de la notoriété, de la réputation d'un pays ;

 Le capital institutionnel qui comporte les règles et normes politiques, juridiques et institutionnelles, ainsi que les institutions ;

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4. LE CAPITAL IMMATERIEL LEVIER STRATEGIQUE POUR CREER ET REPARTIR EQUITABLEMENT LA RICHESSE MAROCAINE :

Avec la dématérialisation des économies et la forte poussée des nouvelles technologies, les actifs intellectuels, tels que le capital humain et la recherche et développement (R&D), sont devenus des facteurs stratégiques de création de valeur par les entreprises.

Ces actifs revêtent une importance capitale pour l'innovation, les gains de productivité et donc in fine la compétitivité des entreprises.

Beaucoup parle de la formation, l’efficacité de la justice, le monde des affaires et de l’entreprise.

Mais si SM le Roi dit qu’il faut améliorer le niveau de vie de ce simple citoyen qui n’a que son savoir-faire acquis, non pas dans des écoles et des universités mais dans le quotidien, ce que ses parents lui ont transmis, de ce qu’il a appris de son contexte et environnement. Comment il vit, il s’habille et il parle, ce qu’il fête et ce qu’il célèbre… bref son identité.

Même la France de qui on a pratiquement importé et inspiré la majorité de nos plans de développement, son Conseil économique et social a effectué une étude sur l’impact de la culture sur le développement économique et sociale en 1998. Récemment, un rapport a été publié montrant que la culture contribue 7 fois plus au PIB français que l'industrie automobile avec 57,8 milliards d'euros de valeur ajoutée par an. Son coût total pour la collectivité approche 21,5 milliards d'euros.

Si on revient à la définition de la culture selon l’UNESCO –adopté par le Maroc-, on voit clairement qu’elle englobe tout : "La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».

C’est donc maintenant qu’il faut redonner au ministère de la Culture le rôle qu’il aurait dû toujours avoir, parler d’une industrie de la culture, redéfinir le rôle des collectivités locales et pourquoi pas élargir le champ d’action du « Conseil Economique, Social et Environnemental

» (CESE) au culturel, voire même créer une fondation nationale du patrimoine.

De même le CESE dans son étude sur la richesse globale du Maroc entre 1999 et 2013 publiée en décembre 2016, a souligné que la richesse marocaine a plus que doublée sur cette période, passant de 5.904 milliards de DH à 12.833 milliards de DH, soit une croissance annuelle moyenne de la richesse globale de 4%.

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15 Figure 5 : Structure de la richesse globale du Maroc :

Source : Le conseil économique, social et environnemental, Richesse globale du Maroc entre 1999 et 2013 2016, p47.

Par ailleurs, le CESE note que "la création de richesse au Maroc reste tributaire de l’accélération de la croissance économique", cette dernière ne pouvant être obtenue qu'à l'aide de politiques publiques mobilisant les potentialités matérielles et immatérielles du pays.

Tableau 3 : Composantes de la richesse globale du Maroc en 1999 et 2013 :

1999 2013

Valeur Part en % Valeur Part en %

Immatériel 5219 77.7 7984 68.4

Capital produit 1352 20.1 3193 27.3

Capital naturel 405 6 981 8.4

Avoirs extérieurs nets -256 -3.8 -478 -4.1

Capital 6750 100 11680 100

Source : Le conseil économique, social et environnemental, Richesse globale du Maroc entre 1999 et 2013 2016, p48.

Ainsi, le CESE souligne que, le capital immatériel du Maroc, formé par les capitaux humain, social et institutionnel, constitue la principale composante de la richesse globale du Maroc. Il est passé de 77,7% en 1999 à 68,4% en 2013, principalement à cause de la hausse de la contribution des capitaux produit et naturel.

Dans le même sens, le dit rapport explique que l’amélioration du capital immatériel refléterait les avancées réalisées, en particulier en matière de scolarisation et d’éducation, d’accès aux services sociaux, de réformes institutionnelles et de gouvernance.

Le capital naturel, constitué des terres de cultures et pastorales, des forêts, des ressources halieutiques, des ressources minières et énergétiques, ainsi que des aires protégées, en raison de l’appréciation des ressources en phosphates, a vu sa part s'améliorer. Elle est passée de 6%

à 8,4%, durant la période 1999-2013.

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Quant au du capital produit, qui reflète une progression annuelle moyenne de 6,3% du stock de ce capital, sa part est passée de 20,1% à 27,3%.

Son évolution est le fruit des investissements importants dans les infrastructures économiques et sociales, ainsi que du développement des secteurs du tourisme et de l’immobilier.

Pour ce qui sont avoirs extérieurs, la position extérieure nette du Maroc est négative, avec un passif qui augmente, passant de -3,8% à -4,1%, entre 1999 et 2013, mais dont le poids dans la richesse globale est resté stable sur cette période.

5. LE CAPITAL IMMATERIEL ET VOIES D’EMERGENCE AU MAROC : Au cours des quinze dernières années, le Maroc a réalisé des progrès incontestables, tant sur le plan économique et social que sur celui des libertés individuelles et des droits civiques et politiques.

Ces progrès se sont notamment traduits par une croissance économique relativement élevée, une éradication de l’extrême pauvreté, une augmentation sensible de la richesse nationale et du niveau de vie moyen de la population, un meilleur accès aux services publics de base et enfin un développement important des infrastructures publiques. Grâce à ces progrès, le Maroc a pu enclencher un processus de rattrapage économique vers les pays d’Europe du sud (Espagne, France, Italie, Portugal).

En effet, dix ans après le dernier Mémorandum économique pays (MEP) de la Banque mondiale consacré au Maroc, le Mémorandum 2017 intitulé «Le Maroc à l’horizon 2040 : investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique », est intéressant parce qu’il ne se contente pas de lister ce qui ne va pas, éducation, chômage des jeunes, faible industrialisation, déficits, … Il va plus loin.

Il fait rêver en dessinant ce qui pourrait être une voie de l’émergence. Une voie qui selon le rapport, permettrait au Maroc d’accélérer son rattrapage économique vers les pays avancés au cours des prochaines décennies et de devenir le premier pays non producteur de pétrole de la région MENA à rejoindre le club des pays émergents. Et ceci en 2040. Il dit qu’il est possible d’aller plus vite vers la convergence avec une partie des pays européens. Il affirme qu’en 2040, le revenu moyen du Marocain pourrait représenter 45% du revenu moyen d’un Européen à la même date.

Atteindre et conserver pendant 25 années un niveau élevé de croissance économique inclusive et de création d’emplois de qualité constitue l’un des défis politiques et économiques majeurs pour le Maroc.

Cependant, l’analyse de la banque mondiale a fait démontrer trois scénarios :

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5.1.LE SCENARIO TENDANCIEL :

Ce scénario permettrait aux Marocains à partir des données 2000-2014 d’avoir un PIB moyen par habitant qui passerait de 22% du niveau européen (niveau actuel) à 40% du PIB européen par habitant en 2040. Mais ce scénario est insoutenable selon les calculs faits et se traduirait par un déficit du compte courant de 24% en 2030-2040.

Ce scénario tendanciel d’une perpétuation du modèle de croissance actuel repose cependant sur une mécanique insoutenable. Étant donné que – par hypothèse – la croissance de l’emploi et les gains de productivité resteraient faibles, la source principale de la croissance proviendrait d’une croissance du stock de capital maintenue constante16.

5.2.LE SCENARIO PROBABLE D’UNE LENTE CONVERGENCE :

Il s’agit d’un ralentissement inexorable du taux de croissance du PIB. Entre 2015 et 2040, le PIB par habitant ne se multiplierait que de 1,8. De sorte que le niveau de vie des Marocains passerait de 22% de celui des Européens à 32%.

La banque mondiale précise que selon ce scénario, le taux de croissance du capital passerait de 5,4% en 2000–2014 à 3 % en 2015–2029 et à 2,4% en2030–2040. L’impact négatif sur la croissance du PIB s’élèverait donc à plus de 1 point de pourcentage, avec un taux de croissance tendanciel qui resterait respectable, mais qui stagnerait à environ 3%.

5.3.LE SCENARIO VOLONTARISTE :

Les deux derniers scénarios sont basés sur l’hypothèse d’un prolongement de la présente situation caractérisée par des gains de productivité totale des facteurs (PTF) durablement modérés. Or, comme expliqué précédemment, le Maroc traverse une période exceptionnelle marquée par une transformation démographique porteuse d’un potentiel de croissance élevé. Si des réformes structurelles adéquates étaient menées pour saisir cette opportunité historique, le Maroc pourrait rééquilibrer son modèle de croissance en accélérant ses gains de productivité et en améliorant le taux d’emploi de la population.

Ce scénario est le scénario « souhaité ». Il permettrait d’atteindre un niveau de vie représentant 45% de celui des pays européens.

CONCLUSION

En guise de conclusion, on peut dire que focalisons nous sur cette richesse tant méprisée, ignorée, oubliée et marginalisée, cette richesse qui n’existe qu’avec et dans le peuple et qui doit être valorisée et exploitée mais positivement au bénéfice de ce même peuple. Ce capital

16 La banque mondiale, « Le Maroc à l’horizon 2040 :investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique, 2017, p.122.

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immatériel ne doit pas être gaspillé, c’est notre dernière chance. C’est aussi l’occasion de préserver notre histoire et où tout citoyen quel que soit son niveau social, économique, culturel ou origine géographique peut être une partie indispensable et un acteur du développement et non pas un sujet de développement.

Ce travail doit également passer par une cartographie de ce capital immatériel par région selon la nouvelle conception de régionalisation avancée. Référencer ce qui existe comme patrimoine par territoire afin d’élaborer une stratégie de développement territorial en se basant sur la ressource immatérielle, clé de chaque territoire afin de créer une identité, une image pour chaque ville, chaque village, chaque douar.

Mais au final, le capital immatériel ne peut exister, être exploité et contribuer efficacement à l’économie marocaine sans le facteur principal qui est l’homme. Si cet homme lui-même n’est pas conscient de la valeur et l’importance de cette richesse dont il dispose et qui au lieu de ça la méprise et la nargue, on ne peut rien faire. C’est pour cela qu’il convient de l’impliquer dans le processus de détermination et d’évaluation dès le départ.

Notons enfin que notre pays fait figure d’exception dans un monde arabe en effervescence. Il dispose d’atouts stratégiques pour renforcer sa singularité et devenir à l’horizon de la prochaine génération le premier pays d’Afrique du Nord non producteur de pétrole à rejoindre le club des pays émergents.

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Références

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