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Le zouglou ou la variété musicale de pouvoirs de mots en Côte d Ivoire.

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Academic year: 2022

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Le zouglou ou la variété musicale de pouvoirs de mots en Côte d’Ivoire.

Dr. Koffi Kouakou Mathieu Enseignant-chercheur

Département des Sciences du langage et de la Communication

Spécialité : Sociolinguistique/alphabétisation Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire

02420775/ 07545523 /55891849 E-mail : allokokouadio@yahoo.fr

Résumé :

Le zouglou est une variété musicale qui, embellie par de puissants énoncés, se forge d’être un conseiller pour certains Ivoiriens et un avertisseur ou un critiqueur pour les autres. La musique qu’il distille dans des sonorités variées, humoristiques et pragmatiques puise sa puissance de réflexion, sa qualité et son fort caractère social dans des mots du patrimoine linguistique ivoirien. Notre contribution se propose de mener une étude sociolinguistique des mots et syntagmes utilisés dans la chanson zouglou à l’effet de comprendre son impact sur la population ivoirienne.

Mots-clés : zouglou, caractère social, étude sociolinguistique, rapports sociaux, suprafonction, mots et syntagmes.

Abstract:

Zouglou is a musical genre which is embellished with powerful statements and seems to be either an adviser for some Ivorians or a hooter or criticizer to some others. Its sound made from various humoristic and pragmatic sonorities takes its power of reflexion, its quality and strong social character from items taken from the Ivorian linguistic background. Our contribution aims at conducting a sociolinguistic analysis of items and syntagmas used in zouglou with the purpose of understanding its impact on the Ivorian population.

Keywords: Zouglou, social character, sociolinguisttic study, character connection, suprafunction, words and phrases.

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2 Introduction

Né dans les années 1990, sous les auspices des revendications sociales en Côte d’Ivoire, le zouglou a dû faire ses premiers pas dans les résidences universitaires avant de se fondre dans les rues de la capitale abidjanaise. Par ce lieu de naissance, la musique zougloutique est très tôt taxée de musique d’esprit et de contestations populaires. Dans la rue, le zouglou est souvent affilié à des scènes de joie ou de malheurs tels que les activités sportives, les mariages et les funérailles. Mais en contexte moderne musical, il est excessivement critique vis-à-vis de toutes les couches sociales de la Côte d’Ivoire : politiciens, administrateurs, jeunes filles déscolarisées, étudiants, militaires, arnaqueurs, etc. Par la force de ses discours qui, en général, se mue en des prises de positions multiples, ce genre musical dérange et arrange les Ivoiriens selon leur catégorie sociale. Pour mieux comprendre ce rôle crucial qu’assume le zouglou dans le paysage social ivoirien, il est plus qu’urgent de chercher à atteindre deux objectifs. L’un sera consacré à l’étude descriptive des différents mots ou syntagmes utilisés par les zougloumanes dans leurs chansons. L’autre, s’attachera à inscrire cette étude dans la dynamique des suprafonctions symbolique et communicative pour appréhender, avec objectivité, le rapport qui s’est établi, depuis des années, entre le langage zougloutique et la société ivoirienne.

Toutefois, pour créer les conditions du succès de ces objectifs, il faudra, d’une façon systématique, évacuer quelques préoccupations d’ordre interrogatif. Comment la musique zouglou parvient-elle à s’attirer l’intérêt des Ivoiriens ? Par quel procédé langagier ou sociolinguistique ce genre musical véhicule-t-il ses différentes idées ?

La réponse à ces interrogations, qui constitue le corps de cet article, nécessitera le recours à trois parties essentielles. La première partie est intitulée la présentation du cadre théorique. La seconde tranche du travail est nommée description des énoncés zouglou. Enfin, le dernier volet de notre exposé est enregistré sous le titre de la confrontation des résultats avec les fonctions sociolinguistiques.

I- Cadre théorique

Si nous nous inscrivons dans la thèse selon laquelle « la langue est un fait social » (Leimdorfer, François, 2010), il est certainement plus facile de croire et d’admettre qu’aucune société ne peut efficacement se construire et se forger sans elle. Ce puissant instrument d’usage commun se présente comme le produit qui se concrétise et s’édifie à l’intérieur des sociétés humaines par le biais de multiples codes d’expressions et de communication. Selon Rey (1985), la chose linguistique est un fait purement psychosocial doté d’un caractère social toujours en étroite relation avec l’apprentissage. Cela laisse supposer que toute langue est à la fois un système formel abstrait et un moyen d’interaction sociale comprenant deux composantes. L’une a trait au code à savoir la langue-système qui comporte un ensemble de règles scripturales, orthographiques, phonétiques, lexicales, syntaxiques et grammaticales.

L’autre liée à l’usage de la langue se réfère non plus aux règles du système linguistiques mais à des règles sociales notamment aux critères sociolinguistiques qui régissent son utilisation effective lors des interactions sociales. Dès lors, la connaissance ou l’utilisation d’une langue présuppose que l’on parvienne à maitriser le plus possible chacun des deux types de normes renvoyant respectivement à la compétence linguistique et à la compétence sociolinguistique.

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3 On peut donc supposer que ce sont ces deux valeurs linguistiques qui permettent l’utilisation effective de la langue dans les actes de communication orale et écrite et dans toutes les situations d’interactions langagières dans une communauté. A l’évidence, il serait, peut-être, sage de dire qu’aucune approche cohérente se réclamant de la sociologie ou de la sociolinguistique ne peut se concevoir de manière véritable si elle sépare la langue de la société où celle-ci est en usage. On pouvait ajouter à cette triste réalité la valorisation absolue de l’une des deux composantes qui ne fait qu’empirer dangereusement l’étude qui est phase de réalisation.

D’ailleurs, Ducroit et J-.M.schaeffer (1995) font remarquer cette situation qui n’honore pas une étude qui se veut objective d’une langue en ces termes : « Toute tentative d’isoler l’étude de la langue de celle du discours ou de son usage au sein des sociétés, préciserions-nous, se révèle tôt ou tard néfaste à l’une ou à l’autre ». Il va donc falloir considérer la prise en compte de la triple relation société/individu/langue pour mieux expliquer et comprendre la dynamique sociolinguistique à l’intérieur des sociétés humaines. D’une façon vraisemblable, la relation langue/société relève de ce que l’on qualifie de dynamisme symbolique. Ceci parce que, depuis que l’homme vit en société organisée, la langue par laquelle il se réalise n’est pas seulement un code de communication mais l’instrument principal du système de représentations symboliques d’un groupe social. Le symbolisme, selon Decrosse (1993), fait appel à une triple relation « entre une expérience constante du monde, une activité cognitive et un matériau formel linguistique où aucun des éléments de la relation ne préexiste à l’autre, mais où ils sont en perpétuelles interaction et évolution ». Emboitant le pas à Decrosse, Christianne Loubier (2008) citant Noel Mouloud ajoute que « L’homme ne peut communiquer pleinement que sur la base de représentations formulables. Ou bien, si l’on veut, il se donne les moyens de communication pleinement réalisés : il se donne la société, avec ses signes et ses consignes, sa vue organisée du monde et ses médiats linguistiques ».

Au delà de ces mises au point des deux auteurs, c’est surtout la question de la compréhension du sens de la relation langue/société qui demeure posée. Pour satisfaire une telle préoccupation, il faut nécessairement que l’on puisse lier les fonctions sociales de la langue aux rôles qu’elle joue pour les personnes en vue de la constitution, l’organisation et l’évolution de leur groupe social. Dans cette perspective, il parait louable de s’intéresser à la fonction communicative prise dans sa totalité comme la fonction centrale que l’on peut reconnaître à la langue. Cependant, cette fonction centrale n’ayant pas toutes les capacités de satisfaire tous les besoins sociaux des humains, il est judicieux, pour une question de réalisme, d’y associer la fonction qu’il est convenu de nommer fonction symbolique qui s’attache au système de représentation et d’organisation du groupe. En termes sociolinguistiques, il conviendrait de parler plutôt de suprafonctions communicative et symbolique.

1-1- La fonction communicative

Il s’agit de la fonction qui permet à un groupe social d’exprimer le concret et la communication au cours des interactions sociales. Elle est plus concrète et la plus tangible au sein des sociétés.

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4 1-2- La fonction symbolique

La fonction symbolique rend possible, par l’intermédiaire d’un système de représentations symboliques, l’expression de l’identité et la communication sociales sous toutes ses formes.

Elle est repartie entre les fonctions sacrée ou mythique, cognitive et identitaire de la langue.

1-2-1- La fonction mythique

Nommée encore fonction sacrée, fonction religieuse et fonction rituelle, la fonction mythique permet, par l’intermédiaire d’un système de représentations symboliques, l’expression et la transmission des réalités spirituelles et religieuses d’un groupe social. Ce sont des représentations qui sont consignées dans les mythes, les rites, les préceptes. Etc.

1-2-2- La fonction cognitive

C’est la fonction référentielle ou conceptuelle. Elle facilite, par l’intermédiaire du système symbolique du groupe social, la construction et l’organisation de schémas de représentation et de signification symboliques qui permettent de rendre le monde intelligible.

1-2-3- La fonction identitaire.

Il est question de la fonction de nominations multiples : fonction grégaire, fonction référentiaire, fonction d’identification ou fonction d’intégration. Elle favorise, par le biais d’un système de représentations symboliques, l’expression de l’appartenance et de l’identité culturelle du groupe social. Le cadre théorique, ainsi exposé, doit constituer le cadre de référence de l’analyse des différentes productions linguistiques des zouglouphiles et les interprétations multiples qui peuvent en découler.

II- Les productions linguistiques des groupes zouglou en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, le zouglou, par ses prises de positions multiples, caractérielles et très osées, est probablement le groupe musical qui assume ses responsabilités vis-à-vis de la société. Il dérange au même moment qu’il amuse et fait danser les Ivoiriens dans un fond sonore musical emprunt de critiques acerbes et constructives. La musique zouglou dit ou dénonce exactement ce qu’elle croit découvrir dans la société ivoirienne qui à tendance à se transformer en une sorte de déshumanisation de la population ivoirienne.

La langue zouglou toujours très attachée au contexte social de la Côte d’Ivoire semble plus ou moins se particularisée. Elle parait tantôt hybride tantôt un peu proche du français Standard, deux atouts qui lui confèrent un caractère spécifique et lui donnent de pleins pouvoirs de formuler ses pensées et les véhiculer facilement sans attenter à l’honneur et à la dignité d’un groupe social ou d’une autorité du pays. Le zouglou parle souvent aux autorités dirigeantes de du pays au sujet de leur gestion des biens publics. Il harangue également la population à partir de certaines déviations sociales. Mieux, il entonne certains chants plus enclins à anticiper sur l’avenir du pays.

2-1- Le zouglou et l’autorité dirigeante en Côte d’Ivoire

Dans l’Etat ivoirien, l’un des objectifs auxquels s’assignent les zougloumanes consiste inéluctablement à réajuster le quotidien du peuple à l’aide des chants très souvent critiques.

C’est le genre musical qui, parce que faisant lui-même partie intégrante du peuple ivoirien,

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5 dénonce et décrit avec ténacité ce qu’il considère comme injuste et attentatoire à sa vie. Il ne fait ni de tris dans le choix de ses cibles ni de complaisances dans ses dires. Très pragmatique, il se permet même d’attirer l’attention de l’autorité dirigeante en tant que chef suprême de la nation ivoirienne de qui, d’ailleurs, le peuple tire son droit, sa puissance d’existence et son épanouissement. A maintes reprises, lorsqu’une déviation est constatée dans la gestion de la société qui frise le mépris du peuple, le zouglou se mêle immédiatement à la grogne sociale en chantant. C’est donc dans cet élan d’audace appuyée alliant subtilité et manipulation de la conscience individuelle des Ivoiriens, que le groupe zouglou Yodé et Siro, par son titre intitulé « Le peuple te regarde», a pu interpeler le président Laurant Gbagbo en ces termes « Le peuple t’a choisi, toi à ton tour, avant de choisir qui que ce soit, il faut faire attention. Si tu choisi voleur, nous on va t’appeler voleur (...) Tu seras le comptable de ton choix ».

A l’analyse de ce passage, on peut s’apercevoir que les deux auteurs zouglou visaient à donner un sérieux avertissement au président de la République de la Côte d’Ivoire relativement à sa gestion de la société. Ils procèdent, d’emblée, par agir un peu sur sa conscience à l’aide de l’emploi du mot « peuple » pour lui signifier et rappeler que le pouvoir qu’il assure le contrôle vient de la volonté souveraine de la nation. Par conséquent, il doit incessamment, non pas par des actes hâtifs mais encensés de réflexions nourries, créer une nation où le mérite doit constituer le critère objectif en tant que valeur sociale autour de laquelle tous les Ivoiriens doivent se réunir et s’accepter mutuellement. D’où l’usage du terme

« attention » à son endroit pour lui faire admettre que son gouvernement et lui-même sont en train de s’écarter dangereusement de la mission que le peuple leur a confiée notamment celle consistant à organiser équitablement son quotidien.

Plus loin, ces artistes recadrent et radicalisent leur position en employant un mot d’un contenu sémantique totalement péjoratif tel que « voleur » pour avouer sèchement au président qu’il ne doit aucunement se tromper sur le choix de ses hommes. Il doit nécessairement intégrer dans son équipe dirigeante des personnes dévouées, rigoureuses, animées d’honnêteté et douées d’une probité incontestable pour animer la vie de sa nation et donner espoir aux nombreuses personnes clouées sous le poids des plaintes multiples, des cris de colère et des calomnies de tout genre. Sinon, en dehors de cela, c’est lui-même que le peuple tiendra pour responsable de la déconfiture sociale sous formes de gabegies et de pillages systématiques des biens publics pour en constituer des richesses individuelles. Dans ce cas, il devra certainement assumer tout seul la sanction suprême du peuple c’est-à-dire son éviction du pouvoir par un vote-sanction, ce qui le condamnera à être « le comptable » de ses propres choix.

2-2- Le zouglou et la société ivoirienne

Le zouglou, depuis sa naissance, a toujours parlé à la population de la Côte d’Ivoire. Ses principales cibles sont celles qui se présentent à ses yeux comme les classes les plus vulnérables de la société : les jeunes et les analphabètes.

2-2-1- Le zouglou et la jeunesse ivoirienne

La Côte d’Ivoire est un pays relativement jeune si on estime que sa tranche d’âge dominante est, bien attendu, celle des jeunes. Cette potentialité humaine en tant que force et dynamisme dans l’édification de l’économie et de l’image du pays n’est malheureusement pas associée à

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6 ce combat d’intérêt national. Dans l’ensemble, il s’agit d’une population qui, même instruite, est souvent laissée pour compte dès lors que son insertion sociale n’a jamais été une priorité absolue pour les différents gouvernements ayant succédé à la tête du pays. Elle est toujours condamnée au chômage et sa survie relève, en général, de ce qu’il est convenu de qualifier de népotisme c’est-à-dire des choix fortement influencés part des considérations d’ordre ethnique qui frisent des mépris et des frustrations inqualifiables. Le groupe Espoir 2000, avec son titre

« Abidjan » essaie de décrier, déjà en 1997, ce sombre contexte social ivoirien comme suit

« Si plateau était plantation, on allait tous travailler(…) Aujourd’hui, relation est mieux que diplômes. Ecole n’est pas mauvais mais quelque soit ton niveau, ton papa n’est pas docteur, tu peux pas être infirmier ».

A l’analyse, ce qu’il faut retenir de cet énoncé c’est surtout une sorte d’indignation ressentie par ce groupe zougloutique vis-à-vis des difficultés d’emploi auxquelles les jeunes diplômés ivoiriens sont confrontés. A vrai dire, « Plateau » est la commune d’une forte concentration des besoins administratifs du District d’Abidjan. Il s’agit d’un haut lieu de rencontre où toutes les composantes de la société ivoirienne se rendent avec des objectifs systématiquement opposés : exercice de fonctions administratives, dépôt de dossiers de concours et de documents administratifs, recherche d’informations quelconques, rencontres d’affaires et de connaissances, règlement de litiges de justice, achats de biens matériels, commerce d’effets matériels, vestimentaires et de nourriture. La variabilité des besoins constitue l’indice de la densité humaine dans la commune du plateau qui l’assimile, d’ailleurs, à une « plantation » comme le veut Espoir 2000. Pour rappel, il faut comprendre que le terme plantation représente dans les mœurs africaines un endroit où l’on s’y rend dans l’unique intention de travailler : couper les mauvaises herbes, cueillir et ramasser les fruits.

Ainsi, l’emploi d’un tel terme est la résultante de cette perception de la réalité africaine tendant à asséner à la face de l’immense société ivoirienne l’envahissement constant de la commune du Plateau par les diplômés ivoiriens en quête d’un premier emploi mais en vain.

Dans cette bataille à l’insertion sociale, les plus chanceux seraient donc ceux dont les parents sont des agents de l’Etat qui, par certaines « relations » entretenues dans l’exercice de leurs fonctions, les imposent dans quelques concours publics. C’est pourquoi, le zouglou encense ces relations au détriment des diplômes piétinés et subitement vidés de tous leurs contenus sémantiques : les connaissances intellectuelles. Mieux, il les présente comme les critères probants d’embauche qui sont enfouis dans une visée d’héritage recommandant que le père, lorsqu’il est fonction, désigne son héritier qui doit le substituer aux heures de sa retraite.

Dans les décortications de ce climat social entaché de corruption et de favoritisme, Espoir 2000 évoque la fonction de « docteur » de laquelle dérive immédiatement celle de

« infirmier » pour insister longuement sur la main mise de plusieurs hautes fonctions du pays par les intellectuels ivoiriens à l’effet de les redistribuer à leurs protégés. De cette pratique de la protection des acquis à l’institution d’une société fortement exclusive, il n’y a qu’un seul constat à souligner : les enfants des paysans, les plus nombreux, sont éternellement condamnés au chômage ou à l’exercice d’autres fonctions moins prestigieuses.

2-2-2-Le zouglou et les populations analphabètes

La Côte d’Ivoire est l’un des pays francophones de l’Afrique de l’ouest très quasiment dominée par la présence de nombreux analphabètes. Cette classe sociale dynamique dont le

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7 taux oscille entre 51% et plus (Koffi, 2008), associe à toutes ses entreprises, l’ardeur, le dévouement et la volonté, caractéristique essentielle lui conférant une certaine considération de la part des autres groupes sociaux. C’est pourquoi, le zouglou lui octroie une place de choix dans ses chansons par l’usage des termes appropriés à même d’éveiller ses sensations conscientes et musicales et développer son esprit critique vis-à-vis des dérives sociales auxquelles elle est constamment confrontée. L’artiste Petit Denis, dans son titre « insécurité », a su parler à cette population analphabète ivoirienne avec des termes biens à propos comme le passage ci-contre « (…) Maman ho maman l’insécurité va nous djah. Tu accroches ton djakoto, ils vont voler. Tu déposes ton pirigeoi, ça va djah ho (…). Là-bas, à Treichville, dans une cours les habitants de là-bas ont reçu la visite des braqueurs, les braqueurs coagulés (…). Aujourd’hui, on veut pas l’argent, on veut pas bijoux, on veut pas tuer mais on hum toutes les gos (…). La grand-mère dans la chambre quand elle a entendu cela, directement elle est sortie, elle dit kpakpato, qui t’a demandé (…). Ce qui est dit est dit (…) ».

Dans ce passage de la chanson, l’artiste, soucieux de favoriser l’accès de son message à son public, emploie, à la limite, des mots très vulgaires tels que « djakoto » (caleçon), « djah » (mourir ou disparaitre), « pirigeoi » (poire à lavement), « coagulés » (homme ou femme ayant mis du temps à faire l’amour), « hum » (faire l’amour), « gos » (fille ou femme) et « kpakpato » (dénigreurs ou rapporteurs). L’usage de ces termes par le zougloumane consiste à attirer l’attention de toute la composante de la Côte d’Ivoire, même la population analphabète, sur l’évolution désastreuse et criminogène de son climat social. Dans le fond, il faut quand même reconnaitre que, dans ces dix dernières années, l’Etat ivoirien est constamment confronté à une insécurité inquiétante au point que tout le monde s’en plaint. L’artiste, n’étant pas en marge de ce contexte social, s’invite dans ce débat en utilisant des mots de l’environnement immédiat des Ivoiriens pour évoquer deux principaux types de bandits qui nuisent à leur vie. Le premier groupe semble être constitué de grands voleurs téméraires, lui- même, subdivisé en deux entités distinctes. L’une est dominée par les voleurs suffisamment déterminés à voler n’importe quels objets et d’habits même ceux de peu de valeur comme

« djakoto » (caleçon) et « pirigeoi » (poire à lavement) et l’autre constituée de voleurs- violeurs de jeunes filles et femmes âgées. La seconde tranche de personnes qui participe de la détérioration de la société ivoirienne est, bien évidemment, celle qui se bat pour affaiblir les relations de convivialité entre certains ivoiriens que l’artiste s’est attelé à nommer « kpakpato » (dénigreurs ou rapporteurs). En somme, l’utilisation de ces termes en phase avec le contexte environnemental de la population non scolarisée est une sorte de sensibilisation voire une conscientisation qui lui est destinée aux fins de lui permettre de prendre des dispositions utiles pour s’auto-défendre ou éviter de se laisser avoir à l’usure.

2-3- Le zouglou et les créations néologiques.

Du point de vue de l’écoute musicale en Côte d’Ivoire, il est certainement incontestable d’affirmer que le zouglou est le genre musical qui exerce un certain prisme sur les autres groupes et sur la société ivoirienne à cause de son vocabulaire plus ou moins attaché au patrimoine linguistique. Cet atout est largement dépendant de sa facilité à créer ou à utiliser des mots avec des contenus sémantiques auxquels la population a accès sans difficulté. En général, il s’agit des mots qui sont méconnus du lexique français ou qui lui sont familiers mais

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8 dont les combinaisons syntaxiques s’en écartent très nettement. C’est donc par cette approche langagière que la musique zouglou se donne, elle-même, de l’intérêt et qui est en passe de devenir la musique culturelle et identitaire de la Côte d’Ivoire. Le même extrait ci-dessous tiré de l’album « insécurité » de Petit Denis traduit amplement la puissance de création ou d’usage de mots « (…) Maman ho maman l’insécurité va nous djah. Tu accroches ton djakoto, ils vont voler. Tu déposes ton pirigeoi, ça va djah ho (…). Là-bas, à Treichville, dans une cours les habitants de là-bas ont reçu la visite des braqueurs, les braqueurs coagulés (…).

Aujourd’hui, on veut pas l’argent, on veut pas bijoux, on veut pas tuer mais on hum toutes les gos (…). La grand-mère dans la chambre quand elle a entendu cela, directement elle est sortie, elle dit kpakpato, qui t’a demandé (…). Ce qui est dit est dit (…) ».

Dans ce passage, Petit Denis s’évertue à employer plusieurs termes qui ne sont pas attestés dans le lexique du français pour faire explorer ses qualités musicales. Il s’agit des productions linguistiques qui traduisent des pensées ou des concepts directement liés au contexte social de la Côte d’Ivoire. On peut, d’emblée, énumérer le mot « djah » qui, même méconnu des langues ivoiriennes, est utilisé par l’artiste sous une forme polysémique. Dans son premier usage contextuel notamment dans le premier énoncé, il exprime l’idée de « tuer ». Quand on essaie de s’intéresser à son second emploi c’est-à-dire aux énoncés suivants, on a plutôt l’intention de lui assigner un sens de « disparaitre ou voler ».

Bien évidemment, l’utilisation de ce vocable consacre l’extrême volonté de l’artiste de décrire avec force le contexte social ivoirien dans lequel s’entremêlent insécurité et criminalité.

L’enjeu est de taille et consiste à permettre à la population de mieux comprendre et appréhender l’ampleur du danger auquel elle est exposée dans sa volonté de vivre avec autrui.

Le zougloumane, toujours soucieux d’intensifier sa colère contre ce désastre social, utilise d’autres termes de référents de peu de valeurs tels que « pirigeoi » et « djakoto » de l’environnement linguistique des Ivoiriens dont les équivalents en français sont respectivement « poire à lavement » et « caleçon ». Leur emploi est une mise en scène éloquente de la gravité de l’insécurité en Côte d’Ivoire qui nous plonge au cœur de la menace imminente des bandits de tous acabits toujours prêts à voler n’importe quels objets même ceux de peu de valeurs.

Dans la continuité de la critique de la vie sociale des Ivoiriens, le musicien évoque, un peu plus loin, le mot « kpakpato » pour caricaturer le groupe de personnes dans la société ivoirienne plus enclin à s’inviter à tout ce qui ne le concerne pas directement.

Particulièrement, il est question des « dénigreurs », des « rapporteurs », « des torpilleurs » ou tout simplement des « mélangeurs d’hommes » dont la mission fondamentale réside dans les calomnies et le travestissement ou la troncation de la vérité. Outre ces vocables qui nous confortent dans la capacité de créativité lexicale de Petit Denis, il faut souligner la construction syntaxique dont il sait également faire montre. Dans l’expression « Ce qui est dit est dit », il met le verbe dire en attribut et le dédouble. Ce procédé de création linguistique lui confère un caractère phonique hautement particulier se justifiant par une sensation de reprise phonique et surtout un contenu sémantique très profond c’est-à-dire « une décision irréversible ».

III- Les productions linguistiques zouglou et les fonctions sociolinguistiques

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9 Dans cette partie, notre travail consistera à opposer les productions linguistiques des zougloumanes aux suprafonctions communicative et symbolique. Ce sont deux fonctions essentielles qui, loin de s’opposer systématiquement, entretiennent des relations de complémentarité parce que l’une et l’autre se rencontre à l’intérieur du même processus langagier. A. Decrosse (1993) insistant sur l’étroitesse du lien de ces deux pôles fonctionnels avance ceci « Signifier, c’est représenter mentalement des objets et des relations au monde, communiquer, c’est établir par le langage un média entre soi et l’autre ». Cette complémentarité exemplaire tire son fondement dans le fait qu’une langue ne permet pas seulement de véhiculer des informations entre des locuteurs mais concrétise tous les types de rapports sociaux : rapports de sens, de pouvoir, de communication, etc.

3-1- L’analyse du point de vue de la fonction communicative

Une langue est un instrument de communication c’est-à-dire un système de règles et /ou de signes qui sert d’élément d’interaction sociale. Son utilisation présuppose des interlocuteurs ayant des statuts parfois différents dans une certaine situation de discours. Dans les différentes communautés sociales, la fonction communicative qui lui est intimement liée est

« fondamentale puisqu’elle fonde tout un système de relations sociales » (Raffestin et Bresso, 1979). Cette fonction tient un rôle primordial pour les individus et les groupes qui ont l’obligation de cohabiter et de vivre ensemble. Il est donc résolument probant d’affirmer que toutes les fois qu’il y a interaction sociale, il y a absolument communication ou échange d’informations qui se manifestent à l’intérieur de l’aire sociale. Dans toute société, les personnes qui la constituent sont classées en catégories et organisées en groupes entre lesquels il existe des relations régulières soumises aux droits et devoirs. En Côte d’Ivoire, le zouglou, en tant que catégorie sociale, est confronté à cette contrainte sociale notamment le désir d’honorer ses droits et devoirs vis-à-vis de la société. Ainsi, en étroite relation avec les autres, il leur parle dans une formule musicale. C’est pourquoi, selon nous, les textes des trois groupes zougou étudiés ci-dessus ayant des contenus variables assument tous une fonction communicative. C’est donc ce rôle extrêmement fondamental qui favorise son grand impact sur la population ivoirienne reparti entre conseils, interpellations, avertissements, humours et distractions.

3-2- L’analyse sous l’angle de la fonction symbolique

L’homme, en tant qu’être doué de pensées et d’ambitions sociales, possède une faculté symbolique par laquelle il satisfait, très souvent, ses différents besoins sociaux. Parmi ces besoins, il faut indiquer l’acte communicatif dont l’instrument fondamental de réalisation demeure le langage sur lequel on peut nécessairement greffer d’autres à savoir les graphiques et les gestuels pour consolider ses relations avec ses semblables.

Tel un système symbolique particulier, la faculté langagière se présente sous un angle à double face. D'une part, il est une entité physique qui emprunte l'appareil vocal pour se produire et l'appareil auditif pour être perçu. Dans ces conditions, il est qualifié de matériel et se prête à l'observation, à la description et à l'enregistrement. D'autre part, il est perçu comme une structure immatérielle à savoir une communication de signifiés qui remplace les événements ou les expériences par leur « évocation ». C'est pourquoi, le symbole linguistique est médiatisant dès lors qu’il organise la pensée, se constitue en une forme spécifique et rend

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10 l'expérience intérieure d'un sujet accessible à un autre dans une expression articulée et représentative. Ce fait symbolique qui s’identifie à un signal ou à cri modulé se réalise dans une langue déterminée propre à une société distincte et non dans une émission vocale commune à l'espèce entière. Son importance ne peut être mieux appréciée que dans la relation entre langue et société où la première est l’instrument privilégié du système de représentations symboliques de la seconde. Mouloud (1969) éclaircit cela en ces termes « L’homme ne peut communiquer pleinement que sur la base de représentations formulables. Ou bien, si l’on veut, il se donne les moyens pleinement réalisés : il se donne la société, avec ses signes et ses consignes, sa vue organisée du monde et es médiats linguistiques ». En Côte d’Ivoire, le zouglou est le groupe musical qui parvient, très souvent, à lier ses pensées à des formes de représentations sociales réalistes. Il déploie ce pouvoir à partir du choix judicieux des mots qui, en dehors des premiers sens qu’on leur reconnait, contiennent des sens sous-jacents par lesquels le peuple ivoirien se rend probablement compte de ses difficultés sociales et de ses propres attitudes sociales. Ce symbolisme caractériel reparti entre symbolisme identitaire, cognitif et mythique consigné dans des rythmes musicaux variés explique, nul doute, sa force d’intérêt dans la vie du pays. Pour une question essentiellement explicative, nous allons nous attacher aux deux premiers composants.

3-2-1- Le symbolisme identitaire

La fonction symbolique se rattache directement aux représentations et aux cultures produites par le système symbolique du groupe social. Les représentations, elles-mêmes, sont mises en jeu au sein de la dynamique sociale en tant que véhicule d’une identité culturelle, individuelle et collective. Cela consiste à dire qu’aucune collectivité ne peut véritablement se construire sans la langue et que les langues utilisées à l’intérieur des sociétés ne se réfèrent pas aux mêmes représentations c’est-à-dire au même contenu culturel ni pour l’individu ni pour le groupe. L’acquisition de la culture, son expression et sa transmission ne s’opèrent que par le langage en tant que son principal instrument. Dès lors, les membres d’un groupe socioculturel

« Pour s’identifier à lui [langage] font de la langue leur principal symbole identitaire : qui ne maîtrise pas la langue est hors du groupe, qui la maîtrise est du groupe ou a fait un effort considérable pour y accéder. La langue est donc non seulement l’outil propre de chaque membre de la société, mais sa possession vaut l’appartenance » (Bijeljac et Breton, 1997). On pourrait déduire de là que le groupe zouglou Espoir 2000 qui identifie la commune du

« Plateau » à une « plantation » fait preuve de sa grande capacité à utiliser le symbolisme identitaire dans ses chansons. Cette banale représentation sociale mais simple et facile à comprendre exalte la culture ivoirienne voire le peuple ivoirien qui est de tradition champêtre ou agricole. En effet, la Côte d’Ivoire est l’un des premiers pays au monde qui fait de la culture agricole sa première activité économique. Le cacao dont elle occupe le premier rang mondial résulte de l’importance du nombre de ses agriculteurs et de l’intense activité champêtre et agricole à laquelle se livrent ces derniers. Ainsi, l’assimilation du Plateau à une plantation nous amène à comprendre aisément la préoccupation majeure d’Espoir 2000. Il s’agit, notamment, de dévoiler à la face de la nation ivoirienne une simple image symbolique à l’effet de lui indiquer que la forte fréquentation de cette commune abidjanaise par les jeunes diplômés ivoiriens était sous-tendue par leur immense volonté d’y chercher de l’emploi. Mais cette tentative est toujours restée vaine puisque Plateau n’a pu et ne pourra jamais

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11 entreprendre d’actions pour embaucher tous les diplômés et leur donner le bonheur lié au travail.

Outre le symbolisme identitaire que le zouglou retrace dans ses musiques, il y a également le symbolisme cognitif qui y fait sensation.

3-2-2- Le symbolisme cognitif

Le langage offre le modèle d'une structure relationnelle, au sens le plus littéral et compréhensif. Dans l’énoncé, il met en relation des mots et des concepts et produit, en représentation, des objets, des situations et des signes distincts de leurs référents matériels.

L’acte langagier institue ces transferts analogiques de dénominations que nous appelons métaphores, facteur si puissant de l'enrichissement conceptuel. Il enchaîne les propositions dans le raisonnement et devient l'outil de la pensée discursive.

Ainsi, le symbolisme cognitif est une fonction qui s’attache à l’organisation du système de représentation. Cela s’explique par le fait que le grand caractère commun des sujets parlant un même idiome réside dans leur capacité à porter, tous en eux, même inconsciemment, un unique système de notions d’après lesquelles s’ordonnent toutes les pensées qu’ils viennent à formuler en langage. Il est donc concevable de dire que la langue n’est pas seulement un instrument de la communication mais qu’elle est également et très étroitement liée à la construction de la pensée. C’est ce qui lui confère un pouvoir de cognition c’est-à-dire un processus au cours duquel le dynamisme symbolique se rapporte aux schémas de représentation du groupe social. Lagarde (1997) croit bien le dire lorsqu’il avance que « La valeur symbolique attachée au code linguistique fait qu’au-delà de la simple absence d’intercompréhension, se trouvent mises en jeu les représentations liées à la langue, en tant que véhicule d’une identité individuelle ou collective, pouvant aller jusqu’au refus de l’intercompréhension ».

Ce processus de la mise en jeu de la pensée organisationnelle est présent dans les différents énoncés des groupes zouglou de la Côte d’Ivoire. D’abord, les multiples chansons sont, en général, accessibles à la population puisqu’elles sont majoritairement diffusées dans la langue commune française écartant ainsi toutes difficultés d’intercompréhension. Ensuite, pour rendre ses différentes pensées intelligibles, le zouglou procède par le jeu de symboles. C’est pourquoi le groupe Espoir 2000 compare la commune du Plateau à une plantation non seulement pour rendre intelligible sa pensée mais aussi et surtout pour insister sur la présence massive et régulière des diplômés en quête d’emploi dans ce lieu. Le faisant, il s’évertue à aborder et à dénoncer un phénomène social en Côte d’Ivoire qui peine à trouver une solution satisfaisante: le chômage. Enfin, la fonction cognitive du zouglou se remarque également dans la création néologique. En utilisant les termes « Djakoto » et « Pirigeoi », Petit Denis parait préoccupé d’une chose : présenter une Côte d’Ivoire solidement enfoncée dans une insécurité inqualifiable qui prend des formes inquiétantes. Cette inquiétude qui s’intensifiant au fil des jours trouve son explication dans le vol de toutes sortes d’objets même ceux de peu de valeur.

Tout comme les mots ci-dessus énumérés, on remarquera que l’utilisation du syntagme « ce qui est dit est dit » qui indique une décision irréversible dénote le caractère néologique de l’artiste et met en exergue son sens de symbolisme cognitif puisque dans ce processus, il fait appel à son esprit créatif. Au demeurant, ce qu’il convient de retenir de toutes les analyses

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12 menées, c’est surtout la capacité du zouglou à expliquer et à rendre la vie sociale ivoirienne intelligible.

Conclusion

La variété musicale zouglou, à travers les suprafonctions communicative et symbolique, relève ou évoque les difficultés sociales des Ivoiriens. A cause de ce rôle fondamental qu’elle joue pour ce peuple, elle entretient avec lui un rapport de confiance doublé d’une familiarité appuyée. Son impact sur cette population est incontestable parce qu’elle opère par des conseils, des avertissements et des injonctions destinés à ceux qui ont en charge la gestion sociale. Le procédé langagier avec lequel elle suscite son intérêt aux yeux de cette population ivoirienne réside dans des phrases anodines, des mots sans grande signification ou des faits sociaux banals mais « jouant un rôle pragmatique et actif dans le comportement de celle- ci » (Malinowski, 1935).

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Références

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