Première année. — N
012. Vendredi 11 mars 1887.
Suisse . . .; GIV.
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aApplication (le nouveaux tarifs.
Nous avons reçu, trop tard pour pou- voir l'insérer et la commenter dans notre
•dernier numéro, une communication du Comité central de la Société des ouvriers faiseurs de cadrans, adressée au Comité central de la Société des fabricants de la même partie.
Cette pièce, que nous publions aujour- d'hui,, se présente un peu sous la forme d'une note comminatoire;'elle indique, a messieurs les patrons, le 21 mars com- me date fatale après laquelle de nou- veaux tarifs seraient appliqués par les ouvriers faiseurs de cadrans.
On se souvient, qu'au congrès des délé- gués ouvriers, le 23 janvier écoulé, il avait été pris la décision unanime de provoquer dans toutes les localités horlogères, une enquête sur les prix payés pour les diffé- rentes parties de la montre. Cette enquête fournira les matériaux nécessaires à. l'éta- blissement d'une statistique complète des prix de la main d'oeuvre et du travail ; fin mars a été indiqué comme date à la- quelle tous les éléments de cette statis- tique devront être remis entre les mains du secrétariat permanent.
C'était une sage résolution, car nous pensons qu'il est de toute nécessité de procéder, dans celle question du relève- ment des salaires, avec prudence, avec ensemble et surtout en parfaite connais- sance de cause.
Il ne faut pas perdre de vue que le relèvement des salaires, demandé avec une impatience que nous comprenons d'ailleurs, ne doit pas avoir pour consé- quence d'augmenter le prix de la montre dans une mesure qui ne permette plus son écoulement régulier et normal. Mé- connaître que le relèvement des salaires doit être subordonné à la possibilité de lutter avantageusement contre la concur- rence étrangère, serait s'exposer à de graves mécomptes.
Les délégués ouvriers au congrès du 23 janvier ont admis le seule méthode pra- tique qui soit à notre disposition : établir la statistique générale des prix payés actuellement ; en tirer les prix moyens de toutes les parties ; examiner quelles sont les parties qui ont le plus besoin d'être relevées et commencer par celles là ; cal- culer l'augmentation que ferait, sur le prix actuel de la montre, l'ensemble des au- gmentations désirées sur chacune des parties; enfin, cette donnée essentielle étant connue discuter, au sein du Comité central mixte de la Fédération, la pos- sibilité et l'opportunité d'appliquer les nouveaux tarifs.
Le calcul du.total de l'augmentation doit être connu avant qu'aucune augmen- tation partielle ne soit décrétée. Hors de cette règle que l'organisation fédérative indique et sans laquelle il n'y a pas d'or- ganisation fédérative possible, nous tra- vaillerons sans méthode, sans mesure, sans ensemble et sans qu'aucun résultat durable nous soit acquis.
Les délégués ouvriers au congrès du 23 janvier ont eu le sentiment exact de la situation, en décidant l'établissement d'une statistique générale des prix et en admettant que les augmentations recon- nues nécessaires devaient être appliquées avec ensemble, partout en même temps et après un examen attentif des consé- quences générales qui en découleront.
Si ebaque association ouvrière, devan- çant l'heure d'une application normale et possible des tarifs de relèvement impose aux fabricants ses tarifs particuliers, nous retombons en plein dans le particularisme duquel nous sentons tous la nécessité de sortir. Où seront alors ces sentiments d'union et de solidarité, base fondamen- tale et nécessaire de la Fédération hor- logère ?
Le Comité central des ouvriers faiseurs de cadrans formule aussi d'autres désirs : l'un relatif à la suppression du logement et de la pension donnés par quelques-uns
de leurs patrons à leurs ouvriers ; c'est une question de ménage intérieur qui se réglera facilement si, comme on nous le dit, le plus grand nombre dis patrons sont d'accord; l'autre tendant à la suppression de l'escompte dans les payements. Sur ce dernier point, nous sommes du même avis que le Comité des ouvriers faiseurs de cadrans et nous sommes bien persua- dés que la Fédération horlogère inscrira, dans son programme, que le payement des salaires doit être fait en espèces ayant cours légal dans le pays et sans aucune retenue sous forme d'escompte.
En exprimant notre opinion sur l'appli- cation de nouveaux tarifs, nous tenons à dire que nous ne visons pas plus la Société des ouvriers faiseurs de cadrans que toute autre qui, brûlant les étapes, chercherait à obtenir avant les autres une augmen- tation quelconque des prix.
Une course au clocher pour l'applica- tion ou l'imposition de tarifs de relève- ment pourrait, il est vrai, donner quelques satisfactions momentanées aux plus pres- sés ; mais risquerait d'enlever, à ceux qui se placent à un point de vue plus général, par conséquent plus solidaire, la possibilité d'obtenir à leur tour des avantages tout aussi sinon plus mérités.
Considérant la Fédération horlogère, son but et ses moyens d'action, nous envisageons être sur le terrain légal, en recommandant instamment aux sociétés ouvrières de s'en tenir aux décisions du congrès du 23 janvier. Les ouvriers fai- seurs de cadrans y étaient d'ailleurs re- présentés ; or, les résolutions du congrès ont été prises à l'unanimité des partici- pants et l'engagement d'attendre le résul- tat de l'étude attentive et raisonnée de la statistique que l'on établit dans ce moment nous semble découler logiquement de celle unanimité.
La Fédération horlogère eu est encore
à sa période d'incubation; certains tâton-
nements ne peuvent doue être évités; mais
nous considérerons tcujours comme un
HO
•-J 1
LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE devoir de signaler, aux associations patro-
nales et ouvrières, ce qui, dans leurs résolutions, nous paraîtra de nature à génerle développement régulier et normal d'une organisation que nous appelons tous de nos vœux les plus ardents.
NOUVELLES DES ASSOCIATIONS
On nous communique la pièce suivante :
Bienne, le 28 février 1887.Le Comité central des ouvriers faiseurs de cadrans au Comité central des patrons fabri- cants de cadrans, à Ghaux-de-Fonds.
Messieurs,
Nos demandes n'ayant jusqu'à ce jour abouti à aucun résultat pratique, nous avons le droit et le devoir d'agir par nous-mêmes pour la réalisation de nos idées.
En conséquence, nous vous informons que les décisions suivantes ont été prises dans la session du Comité central du 27 courant, avec les représentants de chaque section ouvrière : 1° Mise en vigueur du règlement des ap- prentis pour le 6 mars prochain.
2° Abolition de l'escompte, pension et chambre chez les patrons à partir du l
o rmars prochain.
3° Le tarif uniforme entre en vigueur le 21 mars.
Nous avons cherché d'entrer en relations avec vous pour régler ces questions d'un commun accord ; mais comme vous ne voulez pas vous prêter aux circonstances, qu'aucune réponse satisfaisante ne nous est encore par- venue, nous prenons la liberté d'agir par nous-mêmes et de maintenir les résolutions précitées qui ne pourront dans aucun cas nuire au développement de notre partie.
Veuillez bier agréer, Messieurs, nos salu- tations.
Au notti du Comité central :
Le Président, Le Secrétaire,
HENRI NUSSBAUV. ED. JACOT.
Fédération des chefs d'ateliers décorateurs de boîtes et cuvettes.
Une assemblée de 30 patrons graveurs re- présentant 5 sections formant un total de 150 membres, a eu lieu à St-Imier le 6 mars.
Voici les résolutions qui ont été prises : Fondation d'une Fédération des patrons graveurs ayant pour but de travailler à l'amé- lioration artistique et matérielle de la décora- tion et ce, de concert avec les ouvriers.
L'assemblée s'est prononcée à l'unanimité pour arriver à réaliser ce but : 1° de mettre les apprentissages sous la surveillance de la Fédération, 3° de chercher à établir un mode de travail uniforme.
Nous pensons qu'avec des moyens aussi puissants nos décorateurs réussiront.
Patrons monteurs de boîtes.
Les délégués de l'association suisse des patrons monteurs de boîtes, au nombre de 50, étaient réunis à' St-Imier, dimanche 6 mars, sous la présidence de M. F. Schlatter. Les nouveaux statuts de l'association ont été arrêtés et seront soumis à la ratification des sections. Une nouvelle assemblée aura lieu dans quinze jours.
L'assemblée des horlogers de Bassecourt et environs,
qui a eu lieu dimanche passé était peu revê- tue; néanmoins les trente trois horlogers pré- sents ont décidé à l'unanimité de se former en section et ont nommé un comité provisoire composé de sept membres, pris dans les dif-
férentes localités ; le comité chargé d'élaborer des statuts locaux, travaillera énergiquement au groupement de tous les horlogers en sec- tion. Etaient représentées à l'assemblée les localités de Bassecourt, Boécourt, Under- velier et Glovelier.
M. Arthur Beuchat a été désigné, comme délégué au congrès des faiseurs d'échappe- ments à Bienne le 13 et 14 mars. L. P.
j . Repasseurs et remonteurs.
La section de Corgémont rend attentifs tous les ouvriers de la localité et des environs travaillant sur la partie, qui ne sont pas en- core-membres de la Fédération, que la mise d'entrée reste fixée au prix minime de fr. 1 jusqu'aux 15 mars. Passé ce terme, elle sera
fixée à fr. 5;. 'Sf- -ά •'
Le Comité.Une assemblée des ouvriers horlogers de Laengendorf,
comprenant 200 personnes, a eu lieu le 6 courant, sous la présidence de M. A. Lohner.
A l'unanimité, la formation d'une section de la Fédération borlogère suisse a été déci- jdée. M. Fritz Heng, de Bienne, délégué du
• Comité central et M. J. Enderli, rédacteur, à Granges, ont développé l'idée de la Fédération.
Sur la proposition de M. Tièche, une nouvelle assemblée aura lieu le 12 mars.
NOUVELLE
Voyage à l'intérieur d'une montre.
(Suite.j
Nous avons terminé notre description.
Est-ce à dire que nous n'ayions plus rien à apprendre de notre montre'? Au contraire, les impressions de voyagé doivent toujours porter leurs fruits. Ceux qui font les montres, peuvent et même doivent s'inspirer de ce qu'ils ont journellement dans la main et sous les yeux. Quelle magnifique image d'organi- sation sociale ne présente pas une montre?
Le barillet c'est Ie capitaliste ; la force motrice est le capital. Le rouage qui utilise ce capital, n'est-ce pas le corps ouvrier, faute duquel il resterait sans emploi, comme le ressort déve- lopperait sans utilité sa force dans le barillet, si le rouage ne venait pas la transmettre — par l'échappement — au balancier? Le ba- lancier représente le fabricant, régulateur du travail et, de cette coopération de différents organes, sort enfin la montre en marche, image de notre industrie horlogère.
Comme il ne suffit pas que la montre mar- che, mais qu'elle doit aussi être réglée, le spiral est l'accessoire obligé du balancier. Le spiral industriel c'est, pour ce qui nous con- cerne,les conditions commerciaIes,auxquelles la production industrielle doit être subordon- née.
Le balancier fabricant doit être doublé d'un spiral commerçant.
Lorsque chacun remplit bien sa fonction respective, montre ou industrie, tout marche et marche bien, mais si l'un des organes n'est pas dans son rôle, tout arrête et arrête ferme.
Vous savez qu'une montre a besoin d'huile, afin de diminuer les frottements et d'assurer une bonne marche et un réglage correct, le corps industriel a lui aussi, besoin d'une huile qui se nomme huile de bon vouloir, autre- ment dite huile d'équité. Des rouages établis d'une façon bien correcte, un mouvement basé sur des principes de justice et du laisser vivre, avec cela ' de l'huile en suffisance et nous aurons un teorps industriel horloger de belle et bonne marche, donnant à chacun, lorsque l'aiguillé atteint midi, la nourriture quoditienne en rénumération de son travail.
La montre me dit encore autre chose, c'est une question personnelle, il est vrai, mais en
voyage, les amitiés se contractent si rapide- ment que je puis bien, en ami, vous le com- muniquer — sous le sceau du secret, cela s'en- tend. — Elle me dit, en anglais encore (qui s'y serait attendu ?) :
Time is money,
que je traduis par : Vous avez abusé de la patience de vos bienveillants lecteurs. — Si cela,est « peut-être la montre a-t-elle mille fois raison», il ne me reste qu'à prier ces lecteurs, quoique bien dans leurs droits, s'ils se plai- gnent, de ne pas trop m'en vouloir, si je l u e suis mal acquitté de ma besogne de cicérone,, rôle improvisé si jamais il en fût et d'avoir oublié,en parcourant cet instrumenta mesurer le temps, que « le temps est de l'argent ».
JAMES PERRENOUD.
NOUVELLES DIVERSES
— Le Conseil fédéral a nommé consul gé- néral à Mexico, M. Charles Gourvoisier, du Locle.
Il a adopté une ordonnance sur la subdivi- sion de la Suisse en territoires et en étapes et sur l'exploitation des chemins de fer dans le cas d'une mise sur pied général de l'armée.
— Dans l'article intitulé L'horlogerie en
Allemagne, paru dans notre dernier numéro,,une erreur typographique nous a fait dire que la loi suisse accepte 483/1000 pour 14 karats.
C'est 583/1000 qu'il faut lire; nos lecteurs auront déjà fait la rectification eux-mêmes.
— On sait que la réclame américaine n'a pas de limite. Cependant, on nous en signale un échantillon qui mérite d'être cité, non pour l'ingéniosité, mais pour faire connaître les procédés de quelques industriels. Ainsi la compagnie Waterbury, de New-York, ne craint pas de faire publier par des journaux allemands que la montre qu'elle fabrique sous le nom de Waterbury-remontoir et qu'elle livre au prix de 10 marks est bien supérieure aux remontoirs suisses du prix de 40 marks.
On peut lire cette annonce dans les principaux journaux d'Allemagne. Elle est contresignée d'un ingénieur de Dortmundqui affirme avoir expérimenté la chose au moyen de deux remontoirs suisses payés 30 à 40 marks.
Cette manoeuvre ne saurait atteindre notre fabrication qu'auprès d'un public excessive- ment crédule. Mais elle prouve l'acharnement de la concurrence américaine contre nos produits.
Aucune mesure ne sera superflue pour lutter contre ce dénigrement.
— Nous reproduisons du Moniteur de la
Bijouterie et de VHorlogerie, à Paris :Sont applicables aux fabricants d'ouvrages dorés etargentés par les procédés galvaniques ou électro-chimiques, les articles 14 et 95 à 100 de la loi du 19 brumaire an VI, relatifs aux obligations des fabricants de plaqué. En conséquence, les fabricants d'ouvrages dorés ou argentés par les procédés ci-dessus, sont tenus de se servir exclusivement, pour mar- quer leurs produits, de poinçons dont la forme est un carré parfait ; néanmoins, par dérogation de l'art. 97 de la dite loi, ils sont dispensés d'insculper sur leurs ouvrages le mot doublé et la quantité d'or ou d'argent qui est superposée.
D'un côté, on le voit, l'on défend la fabrica- tion et la vente d'objets d'or et d'argent à bas- titre, même en France, et un décret permet de vendre du doré pour du doublé à tous venants.
Un simple bain galvanique permet de don-
ner au bijou une valeur qu'il ne possède pas;,
le doublé peut varier ainsi de 20 à 300 francs-
le kilog.
LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE I H
Le public est trompé par ce procédé, s'il n'est volé la plupart du temps.
Quant aux fabricants scrupuleux, conscien- cieux, honnêtes, voulant conserver à leur pays la réputation de l'industrie du doublé, comme les fabricants de bijoux d'or et d'ar- gent ont voulu le faire dans ces derniers temps, c'est pour eux la ruine, la faillite !
B r e v e t s d ' i n v e n t i o n . D'après \eMonde de la science et de l'industrie, la Suisse occupe
— en tenant compte de la population — le 3m c rang pour le nombre des brevets deman- dés en Autriche-Hongrie en 1883, le 2,uo rang pour ceux demandés en Angleterre en 1884, et ie3"10 rang pour ceux demandés aux Etats- Unis d'Amérique en 1885. — Et dire que nous attendons encore une loi sur la protection de la propriété industrielle !
B o u r s e d e s m é t a u x . — Londres, 2 mars.
Argent en barre à 461. st. — Cuivre Chili en barres, comptant, calme, à 39 1. st. 5 sh. ; dito 3 mois 39 1. st. 15 sh. — Etain ferme comptant, 1011. st. 17 sh. 6 d. ; 3 mois 102 1.
st. 15 sh. — Autres métaux. Plomb espagnol 121. st. 1 2 s h . 6 d . ; anglais en saumon 121. st.
17 sh. 6 d. Zinc 141. st. 5 s h . ordinaire; mar- ques spéciales 14 1. st. 10 sh. — Mercure. On a payé 7 1. st. 7 sh. 6 d. par bouteille en deuxièmes mains.
Glasgow, 2 mars.—Fonte. On a clôturé à 43 sh. 2 d. comptant et 45 sh. 5 d. courant.
T r a i t é d e c o m m e r c e a v e c l ' E s p a g n e . Sur la demande du conseil fédéral suisse, le gouvernement d'Espagne s'est déclaré prêt à proroger jusqu'en 1892 le traité de commerce échéant le 30 juin 1887, qui lie les deux pays.
C o m m e r c e d e s d é c h e t s d ' o r e t d ' a r - g e n t . — En exécution de la loi fédérale du 17 juin 1886 sur le commerce des déchets d'or et d'argent, le département fédéral du commerce a délivré à MM. Girard frères, acheteurs et fondeurs, à Renan, le registre prescrit par l'article 1er de la loi.
CORRESPONDANCES PARTICULIERES
Chaux-de-Fonds, le 9 mars 1887.
Monsieur le rédacteur,
Inclus, un prix courant que vous voudrez bien publier sans indiquer le nom de rémail- leur qui l'a signé ; ceci pour ne pas l'aider dans sa dangereuse réclame.
Je lui demanderai comment il peut offrir son travail à 10 centimes — pour ne parler que d'un chiffre — alors que nos émailleurs ne font que végéter en le faisant à 20 centimes.
Mais où donc prend-il cette différence? car je ne suppose pas — puisqu'il agrandit— qu'il va la sortir de sa poche.
Je ne lui demanderai pas s'il restera en- core de l'or à nos boites qu'il se propose d'émailler à si bas prix ; mais je lui demande
et ce que demandent les ouvriers, c'est que celui qui est établi et qui, par ce fait peut attendre des temps meilleurs, ne vienne pas offrir une baisse et encore une baisse de 5 0 % alors que personne ne la lui demande.
J'espère bien qu'en présence d'offres pa- reilles, messieurs les décorateurs sauront résister et que, au lieu d'augmenter le nom- bre déjà si grand des avilisseurs, ils feront acte de solidarité en réservant leur ouvrage
•a ceux qui pensent que l'ouvrier est aussi bon de vivre que celui qui a les moyens d'agrandir.
Recevez mes bonnes salutations.
A. N.
Genève, le 2 mars 1887.
Par suite d'agrandissement de mon atelier, je viens me recommander pour l'émàillBge,
la peinture et le niel de vos ouvrages, dont vous serez satisfait sous tous les rapports.
•ι Fond or
Guichet et filet d'émail noir ou bleu 0 10 Filet varié ,g 0 15 Façon et joaillerie 31 0 25
Fond argent
Guichet et filet d'émail noir-,ou bleu 0 25 Email en plein et varié [.. 0 30
Tramelan, le 8 mars 1887.
Monsieur le rédacteur,
Au vu de l'article paru dans l'Impartial et reproduit par le Journal du Jura, concer- nant certains fabricants de,Tramelan et des Breuleux qui ont vendu lés 26 et 28 février des montres a vils prix sur le marché de Chaux-de-Fonds, nous aimerions voir les journaux, indiquer les noms de ces avilisseurs toutes les fois que pareille chose arrivera.
Les fabricants honnêtes de Tramelan, qui appuient de toutes-leurs forces le mouvement qui se fait actuellement eh faveur, sinon du relèvement, au moins du niaintien des prix, sont mis dans cette catégorie de gâcheurs des prix ; c'est pourquoi nous croyons que publier leurs noms serait un des moyens les plus efficace pour les combattre et pour les arrêter dans la voie peu honnête où ils sont entrés.
Recevez, etc.
Quelques fabricants de Tramelan.
tienne, le 22 février 1887.
Monsieur le rédacteur,
Depuis que la construction de nombreuses lignes de chemin de fer a produit un grand développement des relations personnelles entre les acheteurs étrangers et les fabricants d'horlogerie suisses, la nature des rapports existant entre les fabricants et les chefs d'a- telier s'est sensiblement modifiée.
Autrefois, les chefs d'atelier n'avaient à faire qu'à l'établisseur. Les prix de l'ouvrage débattaient entre eux ; les différents genres de travail étaient examinés en commun et le fabricant était le pourvoyeur absolu de l'ate- lier. Aujourd'hui, il n'en est plus tout à fait ainsi.
Les acheteurs étrangers profitent des séjours de longue durée que beaucoup font chez nous, pour visiter les ateliers, s'enquérir du genre et de la qualité de l'ouvrage qu'on y produit, prendre note des prix qu'on a le tort de leur indiquer, arrivant ainsi à connaître exacte- ment le prix de revient des montres qu'ils achètent ou commissionnent.
Mais là ne se borne pas leur ingérence dans notre ménage intérieur. L'intermédiaire de l'établisseur leur paraît une superfétation. Ils passent des contrats avec les fabriques d'é- bauches, commissionnent eux-mêmes leurs boîtes aux ateliers, font de même pour la décoration, les cadrans et autres parties, puis chargent le fabricant ou parfois un remonteur quelconque, de réunir ces différentes parties et d'achever la montre.
Nous sommes trop respectueux du principe de la liberté individuelle pour ne pas recon- naître, aux chefs d'ateliers, le droit de traiter directement avec l'étranger. Mais, nous devons les blâmer de le faire à des conditions de prix aussi avantageuses que celles qu'ils consentent en faveur des fabricants, contribuant ainsi à transformer ces derniers en simples commis- sionnaires peu rétribués des acheteurs et cela, sans en tirer aucun profit.
Il nous semble plus régulier que chacun reste dans son rôle naturel, qui est pour l'ou- vrier de travailler pour le patron, pour le chef d'atelier de travailler pour l'établisseur et pour ce dernier, de traiter aux mieux, avec l'acheteur étranger, l'écoulement de ses pro- duits.
Les chefs d'ateliers y gagneraient et ils éviteraient ainsi l'une des causes d'émigration de notre industrie nationale. De plus, les fabricants ne seraient plus enserrés dans les étroites limites de prix de vente déjà suffisam- ment réduites par d'autre causes î
Nous n'allons pas trop loin, croyons-nous, en affirmant que la manière de faire que nous signalons est l'une des causes de l'abaisse- ment des salaires ; parce que le pour cent de bénéfice pris ordinairement, ne pouvant être calculé sur les parties que l'acheteur fait exécuter lui-même, le bénéfice total de la montre se trouve diminué et le fabricant, qui supporte quand même tous ses frais géné- raux, est obligé de reconstituer cette diffé- rence, en réalisant des économies sur le coût des parties de la montre qu'il fait exécuter directement.
Nous croyons faire une œuvre utile, en exprimant notre opinion sur cette question importante,et nous espérons que vous voudrez bien la soumettre à l'appréciation du public horloger par l'intermédiaire de votre organe.
Recevez, etc. R. B.
Madrid, le 5 mars 1887.
Monsieur le rédacteur,
L'agitation qui se fait actuellement en fabri- que pour le relèvement dès prix et dont je suis avec intérêt les différentes phases dans votre intéressant journal, procède, je le recon- nais, d'une excellente intention et je fais, comme d'ailleurs tous mes compatriotes établis en Espagne, les meilleurs vœux pour son succès.
Mais ce succès me semble subordonné à des conditions difficiles à atteindre et dont la principale serait, de la part des fédérés, l'ob- servation rigoureuse des engagements effectifs et moraux qu'ils prendront en entrant dans la future association.
• - L e relèvement graduel des salaires pour- rait bien, si on n'y procède pas avec beaucoup de prudence, se heurter à un écueil qui serait l'impossibilité pour les négociants étrangers, de pouvoir vendre les montres frappées d'une augmentation de prix. Nul n'ignore, que les affaires fort difficiles en ce moment, deviendraient tout à fait impossibles si une hausse subite et considérable des prix d'achat venait s'ajouter aux difficultés déjà multiples que nous avons à vaincre chaque jour. D'un autre côté, si l'on se place au point
de vue national — et l'on doit s'y placer — l'amélioration trop rapide du son des hor- logers suisses, risquerait de provoquer l'éta- blissement de notre industrie dans d'autres pays encore que ceux où elle a déjà émigré ce qui augmenterait la quantité déjà trop considérable des montres produites chaque année et renforcerait Ia concurrence étran- gère au détriment de l'industrie nationale.
Ce danger n'a d'ailleurs pas échappé à la perspicacité de ceux qui sont à la tête du mouvent et j'en vois la preuve dans maints articles du journal.
Je vois aussi avec plaisir qu'il n'est pas seulement question du relèvement des salaires, mais aussi et surtout de moraliser le travail, en modifiant certain es habitudes commerciales déplorables et en mettant les plus grands soins à Ia formation des apprentis, pour qu'ils puissent devenir des ouvriers dignes de ce nom et, cas échéant, de parfaits rhabilleurs.
L'idée est digne d'éloges et doit être éner- giquement soutenue. J'ai eu l'occasion de m'apercevoir, dans mes voyages en fabrique, que les lacunes du système des apprentissages se font sentir chez vous aussi bien que chez nous. Ici, un jeune homme qui a fait un apprentissage de 18 mois à deux ans se pré- sente comme ouvrier ou s'établit et cela sans I même savoir ce que c'est qu'une montre, car I leur apprentissage consiste le plus souvent
112 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE
à faire des commissions et à-nettoyer des hor- loges allemandes. Voilà en quelles mains est tombée, en g r a n d e partie, notre commerce d'horlogerie; c'est u n e des causes de son incroyable avilissement.
Encore, n'est-il pas suffisant de former de bons apprentis ; l'important est que la pro- duction soit entre les mains de fabricants capables commercialement e t techniquement parlant ; or, peu sont l'un et l ' a u t r e et beau- coup ne sont ni l'un ni l'autre. J ' e n connais plusieurs, qui étaient de bons ouvriers peut- être, mais rien d e plus et qui, ayant réussi à trouver du crédit on ne sait comment, se sont mis à fabriquer des quantités énormes de montres sans se rendre seulement c o m p t e de la manière d'établir un écho, si m ê m e ils en établissent. Ils vendent à des prix dérisoires, et c'est à eux que l'on doit que le m a r c h é espagnol soit complètement abîmé.
Comment finissent ces producteurs-là 1 Par la faillite le plus souvent. C'est dans cette direction que les plus pressants efforts doivent être tentés et, puisque les g o u v e r n e m e n t s paraissent avoir des préoccupations plus p r e s - santes mais assurément moins utiles, la Fédé- ration horlogère fera u n grand bien en obte- nant, par tous les moyens, que les pénalités les plus sévères soient appliquées à ceux dont la ruine aura été causée par des ventes faites sans bénéfice ou au-dessous des prix de r e - vient. ;'-·
Un autre but essentiel à atteindre serait d'enrayer l'énorme production actuelle, qui n'a d'autre résultat que d'encombrer tous les m a r c h é s et d'avilir les prix de vente. A quoi sert de tant fabriquer, si l'on ne peut pas pas écouler1? Si une maison sérieuse, établie dans un pays n'y peut pas vendre, est-ce le premier venu qui y vendra. Oui, s'il vend en dessous des prix qu'il a payés en fabrique.
Mais, on est très large en Suisse, avec le premier venu, pourvu qu'il vienne de loin ; un lui livre u n e première fois au comptant, ensuite à crédit sans· s'informer de sa manière de faire son commerce de vente p u i s . . . vien- nent de grosses pertes qui ne sont u n e leçon pour personne.
Le bureau d'informations et de renseigne- ments qui sera au service de la Fédération, sera d'une utilité-incontestable à ce point de vue et contribuera, j ' e n suis persuadé, à g u é - rir notre commerce^d'horlogerie de l'une des plaies qui le rongenjt les mauvais crédits.
En terminant, j ' e x p r i m e toute ma sympathie pour l'œuvre patriotique qui est entreprise.
Nous en suivons | e développement avec le plus g r a n d intérêt et nous sommes persuadé crue, si l'on arrive h relier à la Fédération horlogère suisse, l'industrie, horlogère des pays voisins — ce qui est absolument néces- s a i r e — il en r é s u l t e r a u n g r a n d b i e n p o u r t o u s .
Recevez, Monsieur le rédacteur, m e s salu- tations cordiales. J. de B.
A V I S
V o u s | > r i o n e n o s a b o n n é e d u d e h o r s d e b i e n v o u l o i r n o u s f a i r e p a r v e n i r f r a n c o d ' i c i a u SO m a r s p r o c h a i n , l e m o n t a n t d e l ' a b o n n e m e n t p o u r ISS1? p a r fr. I O ( m a n d a t o u t i m b r e s - p o s t e ) . P a s s é c e t e r m e , l ' a b o n n e m e n t s e r a p r i s p a r m a n d a t c l ' e n c a i s s e m e n t .
u e s e r v i c e fies a n n o n c e s d e l à S O I i I - HA It Γ Π H O R I i O G K R E s e r a r e p r i s à p a r t i r d u p r o c h a i n n u m é r o d e l a E E I ) E H A T I O X H O R E i O G E R K .
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P r i è r e d ' a d r e s s e r l e s c o m m u n i - c a t i o n s à l a R é d u c t i o n d e l a F E D E - R A T I O N H O K I i O G E R E S U I S S E , à B i e n n e .
Le rédacteur responsable : Fritz HUGUENIN.
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132.158 99.513 137,735 53,970 55.488 43,596 278,679 55,787 103,275 19.499 42,131
232,356 154,713 141.847 89,293 82,189 50,639 304.107 51,010 131,749 11.116 37.952
15.2 11.1 10.7 3.5 o;9 4,0 27,2
• 4,5 10,7
1.9 4.3 1Ί74 !'021,831 •289 631 100,0
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1,668 600 145 134
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»80 867 7i6 122
2.174 427 12 142
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3,131 396 94 I 126 219
Pièces
1,056 1,040 370 606 fi 13 2,080
301 356 72 251 3.763 3,891 6,439 7,177 6,745
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