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Texte intégral

(1)

LA

,

REVUE GENEVOISE,

RECUEIL POLITIQUE,

STATISTIQUE ET LI'fTÉRAIRE;

RÉDIGÉ

PAR J~L.

MANGET.

Cl Admiranda tibi le1l1um spectacula rerum._

PREMIÈRE LIVRAISON.

GENÈVE,

J. J.

PASCHOUD, Imprimeui:'-,Librail'e.

PARIS;

l\lêlue Maison de commerce, rue Mazarine, n° 22.

1819'

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PREFACE. ,

NOTRE

préambule ne sera pas long. Nous avons déclaré ailleurs (1) les principes qui nous serviraient de guides. Toute nouvelle déclaration

à

cet égard serait superflue dès l'instant où les intentions peuvent être jugées par les faits. Notre projet a rencontré de l'op ..

position; nous nous

y

étions attendus; mais il nous a valu aussi des témoignages assurés de bienveillance. Nous avons donc des adver- saires et des amis; nous nous efforcerons de guérir les préventions des uns, et de justifier les espérances des autres·

Le retard qu'a éprouvé la publication de cet écrit n'est l'effet d'aucune circonstance (lui puisse faire concevoir des craintes sur la continuation de l'entreprise. Quelques per ..

sonnes a'vaient engagé le rédacteur à faire pa-

raître ses livraisons à intervalles beaucoup

(1) Quel<jues idées sur la liberté de la Presse à Genève à l'occasion d'un projet dit Journal poliLi'll.le; in-B.o Clle;

J. J. PU8choud.

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plus courts; elles désiraient y trouver une analyse presque quotidienne des débats de notre corps législatif. Le rédacteur, quoique peu convaincu de la possibilité de réaliser ce vœu, a cru devoir y déférer, jusqu'à ce que d'insurmontables diflicultés d'exécution l'aient averti du danger de se charger d'une tâche au-dessus de ses forces individuelles. Le désir de répondre aux marques d'intérêt dont cette demande étoit accompagnée,

a

dû céder à la crainte d'essuyer des mécomptes: tout projet qui exigerait de la part d'autrui une coopéra- tion continue, serait une témérité. La pru- dence lui fait, au contraire, une loi de res- treindre son plan, bién loin de l'étendre.

C'est après avoir bien pesé tous les avan-

tages et tous les inconvéniens qu'il s'est ar-

rêté à celui-ci, du moins jusqu'à ce que l'ex-

périence lui indique des changements, ou que

les suffrages du public l'encouragent à prendre

un plus grand essor. Les dimensions inégales

des livraisons et l'indétermination des époqües

donneront à ce recueil la faculté de se propor-

tionner à l'abondance des matières, et de suivre

les événements de plus ou moins pt:ès, suivant

le besoin. Il convenait d'ailleurs, sous d'autres

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points Je vue, d'éviter toute apparence de périodicité: cet arrangement méritait donc, à tous égards, la préférence.

On nous a demandé si nous insérerions dans notre feuille les articles qu'on pourroit . nous adresser. Nous admettrons avec recon-

l1aissance, et sans

y

rien changer, ceux qui nous paraîtront propres à intéresser nos lec- teurs par le fond des idées et par la manière dont.ils seront

ré~igés.

Nous ferons également usage des notes, des renseignements, des mé- moires simplement ébauchés qui nous par- viendraient, nous réservant néanmoins d'écar- ter tout ce qui nous parattrait ou faux, ou injurieux, ou suspect. A l'égard des réclama- tions renfermant des plaintes ou griefs, nous

ann~nsons

d'avance qu'elles ne seront ad- mises,

m~me

avec les restrictions précé'"

dCQ.tes, qu'autant qu'elles seront signées.

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LA

REVUE GÉNEVOISE,

RECUEIL POLITIQUE, STATISTIQUE ET LITTÊRAIRE.

PREMIÈRE LIVRAISON.

Janvier 1819.

De quelques projets de lois et propositions importantes présentées dans la session actuelle du Conseil représentatif.

P RIVl~S

de l'avantage d'assister

nOUS-Ol~(lJeS

aux

débals du Conseil représentatif et de tout moyen régulier de connaîll'e Je résultat de chaque sé;~nce,

nous avons dû nous borner à suivre de loin la marche des affaires qui s'y traitent, nous attachant à l'essentiel, à ces objets de délibérations qu'on ne peut jamais soustraire entièrement à la discus- sion publique, et sur lesquels tout citoyen éclairé, même saosavoir pris part aux. débats, peut se

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( 8 )

former une OplDlQn plus ou moins digne d'~tre

entendue. Si, malgré celle réserve, il nous échappe quelquefois des inexactitudes sur les faits, nos lecteurs les imputeront à la difficulté que nous éprouvons à être mieux informés, et ils en con- cluront peut-être avec nous, que dans l'impos- sibilité où l'on est de tout dérober aux regards, il Y aurait peut-être plus d'avantage à tout laisser connaître.

Ainsi sans nous astreindre

à

l'ordre des séances, nous traiterons successivement des principales ques- tions qui ont été débattues ou simplement pro- pQsées dans l'intervalle de la publication de nos numéros. Nous rapporterons, auiant qu'il nous sera possible, les argumens qui ont été avancés pom' et contre: mais en rendant compte de l'o- pinion des autres, nous nous réservons, dans le sens le plus étendu, la faculté d'énoncer la nôtre.

On s'attendait à ce qu'il ftIt fait dans la session actuelle une proposition relative à un changement à la loi sur les élections, tendant à rendre le sys- tème électoral plus libéral et plus populaire. Une proposition à cet égard a été faite et appuyée.

Le Conseil-d'Etat, aux termes de la constitution;

sera appelé à s'en oceuper d'ici à l'ouverture de la session prochaine. Chacun peut apprécier les raisons qui nécessitent un changement quelconque dans la loi actuelle, il n'est pas aussi ais~ .d'ima~

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giner celles qu'on pourrait faire valoir po~r le.

repousser. Aussi paraît-il que tout le monde est à-peu-près d'accord sur le point principal, on n'a de la peine à s'entendre que sur le mode. Les uns veulent un changement parce qu'ils trouvent la loi mauvaise, les autres parce qu'ils éprouvent qu'eHe n'est pas exécutable. Les uns voudraient étendre le droit d'élire et d'être élu à Ja majorité des citoyens, les autres voudraient que la mi- norité qui élit fut tout justement assez nombreuse pour que Jes éjections eussent l'air d'être faites par Je public. Les uus enfin demandent le mode d'élection directe, les autres veulent conserver les deux degrés d'élection, et entendraient faci ....

lement raison SUr le premier, pourvû que l'on n'essayât pas de toucher IIU second, et que la rétention fût fidèlement maintenue. Cette diver- gence d'opinions n'a rien d'extraordinaire sur un objet qui tient aux bases de notre droit consti- tutionnel, et donnera lieu à des discussions d'un haut intérêt, si la proposition est prise en con- sidération par le Conseil - d'Etat. Quel que soit, au surpIu!>, Je projet de loi qui viendra ~ Ja suite, il aura sur la loi actuelle toute ]a supériorité que doit avoir J'œuvre de la réflexion et de la sagesse sur une conception informe ébauchée au sortir d'une crise politique.

On parle depuis quelque temps d'un nouy~l im-

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pÔt sur Jes revenus qui remplacerait celui sur les c.Jpitaux conou sous le nom hizarre de taxe des gardes. Sans hasarder de nous perdre dans Jes chiffres du budjet, nous dirons seulement qu'on estime qu'il rapportera 160000 florins, c'est-à-dire, au moins une dizaine de mille florins de plus que l'an- cienne taxe. C'est là une raison très - forte assu- rément. On observe qu'il aurait l'avantage d'at- teindre un beaucoup plus grand nombre d'individus, et de se répartir d'une manière en apparenceplus eCjuilable SUI' toutes les fortunes particulières. En revanche on pourrait observer aussi qu'il a au su- prême degré tous les vices qu'on

a

reprochés dans le temps à l'impôt SUI' les capitaux, puisqu'il met les contribuables dans la fàcheuse alternative de faire des déclarations fausses, ou de divulguer la situation de leurs affaires, On peut presque tou- jours connaître, du moins approximativement, l'état des capitaux qu'un particulier possède; il n'en est pas de même des revenus, et la connais- sance des revenus est d'une toute autre impor- tance que celle des capitaux pal' les conséquences qu'elle entraille. Des uégocians eogagés dans des entreprises hasardeuses trembleraient à l'idée d'ètre obligés d'exposer à chaque instant à leurs conci- toyens le véritable état de leur recette et de leur dépense. Beaucoup de particuliers étrangers au commerce regarderaient une déclaration de ce genre

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eomme unC imprudence fâcheuse. Enfin, la faculté qu'on laisserait à chaque contribuable de se faire taxer par le percepteur de l'impôt sur une estimation _ approximative de son revenu, ne rendrait l'impôt moins al1armant qu'en le rendant tout-à-fait arbi- traire. Ces diverses réflexions ne manqueront sûre- ment pas de se présenter aux citoyens appelés à (Jiscuter le projet. Si l'établissement de l'impôt ne consistait qu'à demander de l'argent aux contri- huables, sans examiner comment cet argent se donne, il ne serait pas nécessaire d'assembler l'é- lite de la nation pour voter le budjet, et touta la science (Jes finances se réduirait à la connais ...

sance (Jes quatre règles (Je l'arithmétique.

L'article des Impôts nous conduit à celui des dépenses, évaluées dans le projet pour l'année 1819 à )a somme totale de 1,452,700 flol'ins, dans la- queJle figurent pour la somme de 590,110 florins les frais d'entretien de notre garnison ou garde soldée. C'est à-peu-près quatre-vingt mille florins de moins que pour les années précédentes; mais c'est enCOre beaucoup dans un Etat où l'on en est sans cesse aux expédiens pour faire face à tous Jes heso~ns.1I faut y ajouter la somme de 27,646florins pour les traitemens des officiers dont Jes fonctions cessent par suite de la réduction projetée, et qu'il n'eût guère ét~ possible sans injustice de priver de leur paie.

"V

oilà donc un état militaire qui

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ahsorberait encore aujourd'hui du quart au tiers de nos revenus. Si l'on réfléchit, d'autre part, (lue les dépenses votées précédemment pour l'en- tretien de notre garnison ont toujours été dépas- sées ; qu'en 1817 la garnison, au lieu des 1",50,000

florins annoncés en a coûté 680,000 sans compter

50,000 florins dépensés pour un service extraor- dinaire; qu'elle nous a coûté de compte fait, deux millions et demi jusqu'a ce jour, on sera peu sur- . pris que la discussion de cet article du budjet

ait donné lieu comme il a cIeux ans à une discus- sion plus gélléraJe, et qu'au lieu de délibérer sur la force à donner à Cette garde soldée, beaucoup de gens aient remis en question s'il convenait d'en avoir une quelconque.

On parah généralement d'accord sur l'inutilité de notre garnison actuelle pour la défense exté- rieure de la ville et du Canton. Il est à rein e besoin de rappeler ce fJue tout le monde a pu voir à cet égard en 1815, a une époque où nous crllmes avoir quelques dangers à craindre de la part d'un Etat voisin. On se rappelle les désertions qui J'affai- hlissaient chaque jour elle peu de confiance qu'elle inspirait aux Génevois. Nous conviendrons faci- lement qu'aujourd'hui sa composition est meil- leure, et que les mêmes associations d'idées, les mêmes sentimens qui pouvaient la. rendre suspecte

;alors n'agiraient

plus

avec autant de force aujour~

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'd'hui. Nous irons plus loin, nous supposerons sa composition excellente, les soldats tous décidés à faire leur devoir, tous disposés à défendre notre territoire sous quelques drapeaux que fussent les agresseurs et quelflues souvenirs qu'ils cherchassent à faire revivre : dans cette supposition-là même, nous penserions encore que cette mince force armée serait un bien faible moyen de défense comparé à l'argent qu'elle cotlte, et à J'emploi qu'on poùrrait faire de la m~me somme mif'ux appliquée pour le m~me objet. Dans le cas d'une guerre défensive, le seul qu'il soit nécessaire de

<:onsidérer, la supériorité de milices patriotes sur des troupes soldées comme la nô~, où le grand principe de force des armees régulièrcs, l'émula- tion, l'espoir de l'avancement ne peut pas êlre introduit , n'est guère suscetible cl' être contestée, et quant à la perte de temps causée aux cilOycns par un service militaire un peu plus étendn, cette considéi'ation très - importanle dans les temps calmcs, ne saurait s'appliquer aux temps de dé.mger et de guerre, où les atteliet's sont fermés, les affaires suspendues, où un seul intérêt, une, seule occupation absorbe tout.

Ce ne serait donc plus comme instrument de défense pOlir repousser l'ennemi qui \'iendrait atta- quer nos frolllières, que la garnison mériterait d'être conservée. Ce ne serait sÎlremellt pas ùavan·

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tage comme soutien de l'autorité légitime, comme une force armée propre à contenir les séditieux, à maintenir dans les cas graves la tranquillité in- térieure, qt','on voudrait nous faire croire qu'elle est nécessaire. Nous disons dans les cas graves, car dans les circonstances ordinaires nous avons une gendarmerie, des agens de police civils, que nous ne saurions trop nous habituer à substituer aux agens de police militaires. Quant aux premiers cas, nous nous bornerons, si l'on insiste, à de- mander qu'on veuille bien puiser des instructions dans notre propre histoire politique, et qu'on nous montre pas les faits, quel usage on a tiré de la garnison pour rétablir l'ordre dans les di- verses émeutes qui ont eu lieu depuis son premier établissement jusqu'aux scènes tumultueuses du 15 Octobre 1817. Nous sommes si bien persuadés de l'inutilité de la garnison et de toute espèce de garde soldée pour contenir une insurrection, &'il etait possible d'en prévoir une, que nous'abstien- drons de faire valoir ici parmi nos raisons la crainte chimérique que l'autorité n'en abuse un jour pour attenter

à

nos droits. Notre profession de foi est là-dessus très ~ Franche: si l'existence d'une troupe soldée de quatre ou cinq cents hommes aux ordres du Gouvernement, étoit de nature à nous donner des ail armes pour notre liberté, nous serions forcés de la regardex: comme un cxcel-

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lent moyen de maintenir la tranquiHité intérieure, ce dont nous sommes loin de convenir.

Reste donc à chercher queJles autres utilités on pourrait trouver à l'établissement de cette garde soldée et casernée de 585 hommes qui doit nous coûter jusqu'à l'année 182~ la somme de 595,115 florins par an, non compris Jes faux frais, qui vont très-loin, ainsi qu'on l'a vu, el les paies mortes des surnuméraires qui ne peuvent s'éteindre qu'à la longue. On DOUS parle de la nécessité d'avoir jour.

nellement 70 hommes pour faire ce qu"on appelle le servÎce de la place. Ces mots ODt besoin d'être expliqués. Dans ce qu'on entend par service de la place, il Y a un service de police, celui qui se fait aux portes de la viJIe, devant les prisons, les magasins publics. II ya un service qu'on pour- rait appeler de bienséance à la porte de l'hôtel de ville. Enfin, il Y a un lroisième service qu'on ne trop sait par quel Dom désigner, celui qui se fait sur nos remparts et dans DOS fortifications) nOll pour les défendre, car nous sommes en paÎx, et à quoi nous servirait-il en temps de guerre? non pour empêcher· qu'on n'y passe ou qu'on ne les dégrade, Cal' il faudrait surtout garder nos glacis qui sont ouverts de partout, mais uniquement parce qu'il y a une sorte d'étiquette qui veut qu"of,l voie constamment un certain nombre de sentinelles se pronlener sur les remparts d)une

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( 16 )

ville fonifiée. Il nOllsest impossible d'imaginer quelque p:nlie du service de la place qui ne rentre paf' dans l'une de ces trois attributions; garder nos portes, servir de garde d'honneur à nos ma- gi.strats, faire sentinelle sur nos fortifications. Au premier égard, nous pensons qu'un portier assisté par ]a gendarmerie serait très - suffisant pour la garde des portes de la ville, soit comme con- cierge, soit comme surveillant. Nous allons même jusqu'à croire (iudépendammcnt de notre éloi- gnement pour la police militaire), que la sur- veillance sprait beaucoup plus exactement exercée par un préposé civil constamment placé au même poste, qui apprendrait par habitude fA connahre les individus, à di:.tinguer les étrangers suspects, les gens sans aveu, et qui se ferait au be- soin prêter main forte par un gendarme ,que par une garde militaire nombreuse, occupée d'autres détails de service et chaque jour renouvelée, dont j'insuffisance, sous ce rapport, a été si bien sentie qu'on a été forcé de lui adjoindre d'autres es- pèces d'employés. Au second égard, le besoin oe l'économie et le bien du service militent éga- lement en faveur de )a substitution d'un portier- concierge, et s'il le faut, d'un gendarme, au poste armé qui occupe l'entrée de l'hôtel de ville.

Nous ne dirons qu'un mot du service des remparts, p'arce que cette matière se rattache

à

une dis-

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cusslon sur laquelle nous nous proposons de re ..

venir; ce sera seulement pour remarquer ici que ces fortifications, pour être gardées selon les règles militair('s, exigeraient trois ou quatre fois autant de sentinelles que les partisans de la gar- nison n'ont jamais songé eux- mêmes à en avoir en tems ordinaire. Une fois qu'on en est là ,et qu'il ne s'agit plus que d'une gat-de de surveil- lance, nous répondons encore qu'elles seraient mieux gardées par deux ou trois gendarmes fai- sant leur ronde, que par une vingtaine de fac ...

tionnaires disséminés, dont la consigne ne peut s'étendre il tous les objets de police.

Lorsqu'on parviendrait à nOus prouver la né- cessité de cet onéreux service militaire pour le- quel il ne faut pas moins de 70 hommes pal"

jour, ~:ms compter celui que font nos gendarmes ct les citoyens qui montent la garde au moins un jour de la semaine à l'hôtel de ville, on se ....

rait encore loin de nous avoir prouvé là nécessité ùe la garnison sous sa forme actuelle, ou si 1'011.

veut sous celle que statue le p.'ojet de Joi. Ou a indiqué au Conseil représentatif plusieurs npé.."

dients plus économiques pour fllire le mêmeser- vice, et qui de plus auraient l'avantage moral, qu'il falit compter· pour beaucoup, de n~. pas appeler 400 individus à une carrière de désœu- vrement si dang~reuse comm~ perspective ~\ si

R. Genevoise. I:c

LIV.

!.&

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funeste comme habitude. Un de ces plans con- sisterait à faire monter la garde par des milices

, ' l ' ,

payees et non casernees, et auteur es Ime qu en payant ces hommes même assez largement , en donnant quatre ou cinq francs, s'il le faut, à chaque homme par jour de service, mais à con- dition qu'il devl'ait se foumir d'armes et d'uni- forme, l'Etat ferait une économie de plus dè moitié, que cetle garde civique inspirerait, sous toute sorte de rapports, plus de confiance, et serait un moyen d'encourager les citoyens pauvres à s'armer et à s'équiper, sans les mettre dans le cas de quitter le travail de leur profession. Les engagements pourraient être à termes très-courts et varier pour le nombre de jours de service, - .suivant les conven&nces des individus qui se voue-

raient à cet emploi. Dans le :cas enfin 'Où l'on regarderait le casernement comme absolument nécessaire, quelqu'un a proposé de caserner la garde à l'endroit même oll elle est appelée à faire le service. D'après ce plan-là, on caseme:"

rait 2 5 hommes à chacune des trois portes et' à l'hôtel de ville, et ces cent hommes ayant au n1ême endroit leur corps de garde et leur ca- serne, feraient le scn:ice comme plantons avecs beaucoup moins de fatigue,. que: trois cents }ù)mmes ne pOUl'ralent le fairer;;tant relevés chaque jour. Parmi les drvers arrangem.enls qu'il serait

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possible d;imaginer pour arl'iver aU m~me hut , (:ln en trouvera aisément de préférables à celui qui niste.

L'analogie de ce qui se passe ailleurs devrait quelquefois nous servir de guide. Un des adver- saires du projet Il ci.té l'exemple de plusi'eurs pays tels que l'Angleterre, les Pays-Bas ct les Etats- Unis d'Amérique, oh J'on VOil des villes de

50 mille, de 50 mille et de 80 mille habitants sans garde militaire d'HlJcune espèce, et OLl l'on ne renconl re des soldats que par hasard. L'ha- bitude d'avoir une garnison dans 1I0S rours pour- rait bien être, splol1 lui, la plus forte CHuse de l'opinion rlui teud à po maintenir une, Veut-on des exemples plus l'approchés de nous? Berne, qui a aujollrd;hui une fronLÏere si étendue à cou- vrir du côté de la France, n'a pour la garde de cette frontière, et pour faire sa police cantonale, ,qu'une compagnie de gendarmes, très-forte, il

est vrai, mais chargée d'une variété de fbnctions .. dont nous ut' songeriow. jiJOlais à chargel' nos

"soldats de police. Schafl'ou:.e, placée comme en védette au - delà du Rhiu, 'n'a point de, garde soldée, et Bâle, dont la position géographique offre des rapports si frappauts avec la nôlte, es.t gardée par deux compagnies soldées seulement.

Que l'on ne nous dise pas que l'existence d'une ' garde soldée, ou de ce qLl'on appelle 51 unpro,-

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prement garnison

à

Genève, a

été

une des Con- ditions avouées ou tacites de notre agrégation à la Suisse. Nous défions qu'on nous montre rien à cet égard qui ressemble à une preuve. C'est des soldats citoyens que la Suisse nous demande, 'non des troupes mercfnaires, chez lesquelles on cher- cherait en vaiu les sentimens avec lesquels un petit Etat défend sa liberté. La Suisse nous tient compte de nos sacrifices; t'He sait, ou peut sa- voir, que nos dépenses militaires pour les <Juatre dernières années ont monté ensemble à la somme de 5,400,000 florins, ce qui est à peu près comme si la France avait dépensé pendant le même tems

11500 millions de francs pour son armée. EUe se rappelle que notre contingent se mettait ell marche pour la frontière de Bourgogne dans le moment où une armée étrangère menaçait nos murs. Elle s'é- tonnerait que notre dépense militaire demeurAt la

A 'II " b d '

meme a Ulle cpoque ou nous avons 0 tenu un egre de sûreté intérieure et extérieure dont nous n'a- vions jamais joui.

Enfin, beaucoup de gens trouveront peut-~tre

que nous avons passé bien légèrement sur une con- sidération bien importante, ceUe des dangers de l'exÎ&tence d'une garnison pour la garnison elle- même, c'est-à-dire, l'inconvénient très- grave de détourner un grand nombre de jeunes gens de profesûons plus assurées par l'attrait d'un genre

(21)

'de vie plus séduisant mais sans avenir, de Tes laisser an proie à toutes les séductions de l'ennui secondées par le mauvais exemple , d'éteindre presque sans retour chrz eux l'esprit d'industrie, de créer un fonds de population toute militaire par ses habitudes d'insouciance et d'inactivité!

toute bourgeoise par son inexpérience de la guelTe, connaissant la licence sans connaître la gloire. Ces dangers trop réels, qu'une discipline exemplaire et la moralité bien connue des chefs peuvent affaiblir mais non détruire, ont été élo- quemment développes .d1jns la tribune.

La nécessité alléguée d'avoir une garnison sol·

dée pour garder nos fortificalions, a donne lieu aux opposants de mettre en problème la néces- ,sité de ces fortifications elles - mêmes. Car s'il y

avait en effet de l'inutilité ou même du danger à les conserver telles qu'ellcs sont, l'ohlig.ation de les faire garder militairement ne serait qu'un in- convénient de plus. Cette opinion, d'ahon) pré- sentée à la trIbune par un de nos citoyens les plus distingués,. au milieu de la discussion sur la garde soldée, a été développée plus lard par la même personne, dans un mémoire imprimé qui est sous les yeux de tout le monde. Les raisons~

sur lesquelles il s'appuie pf'Uvl'nt êLre combat- tues, à ce qu'on nous assure; nous attendons qu'on y réponde aull'emeut que par des Învec-

(22)

livps OU des insinuations malveillantes pour cesser de Ip~ tt-ouve!' honnes. 11 invite lui-même les gens éclairés à relever ses erreurs, ~'il se trompe; il illvoque la discussion sur un sujet sur lequel on ne saurait lI'op recueillir de lumières. Les gens passionnés (nous u'C'mployons peut-être pas le mot propre) out fait comme si l'appel eût. été adressé à

(~U,.. Ce (pli lem man'juait co logique ils J'ont remplacè en chaleur. Quelques-uns, à force d'iso- ler les phrases, d'interpréter le sens, de supprt- mer ou c1e dénaturer les pf-osées, sont réellement

panf'DUS à [aire de cet' écrit quelque chose d'ab- 60Iurnent meconnoissahle. J-ies autres ont pris le parti plus simple de n'en lire qlle Je titre et le premier feuillet. Le mot de publicité les a fait reculer. Il n'est pas sûr qu~ils comptent beatl- coup sur nos remparts; mais le mystère est en- core aux yeux de bien des gens un retraucbe- ment respectable,

La

discussion une fois engagée sur ce lOn-là, il est à redouter que les personnes flui auraient

à

fai,'e à l'autenr oes objections plus

~olides ne se laissent décourager par la crainte d'être confondues avec une autre classe d'adver-

~ll\reS,

Nous lisons dans le Tableau historique àces révolutions de Genè(le, qu'il fut présenté en 1783 au gouvernement d'alors un projet tendant

~ démanteler Genève. Le but de celte mesure,

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qui n~ fut pa~, adoptée, est indifférent pour la question qui nous occupe., .M. Pictet de Roche- ~ 1110nt (l'auteur du rpémoire dont il s'lJgit dans ce moment) n'a ni le lllêp}e plan ni Jel! mêmes vues.

Il veut que Genève soitJOftifiée, mais de telle manière que ses fortifications soient pour elle un moyen de ,défense, non une source de danger.

Les gens qui lui fOtlL un reproche d'avoir dit que DOS fortifications actueU~s étaient mauvaises, sup- posent apparemment que la découverte lui en ap- partient. Les étrangers et les nationaux savent

à

quoi s'en tenir là-dessus depuis long-temps. Nous lui reprocherions plutôt d'avoir pris la peine inutile de nous le dir.e.

Ce

fait une fois établi, un change·

ment quelconque devient indispensable. Complé- ter et étendre notre système de fortification ac- tuel serait une opération immense pour nOI> moyens, mais encore f.audrait-il l'entreprendre avec cou- rage, y sacrifiel" potre argent, nos promenades, nos campagnes, si la grande loi de la nécessité nous yCQnlraign~i,t. Ja,mais la grande maxime : Salus pop'l-li suprema lex esta, n'aurait été mieux a.pp1icluée.

.La

forte,

la

:véritable objection est .tirée

<le

l'intérêt même .de notre sûreté extéricul'e.

Çhacun sent quelle nombreuse garnison (en em- ,ployant ce qlot Qans sa vraie acception) serait

nécessaire pou,r lI,let\re notre place en -état. de dé- fen~e, lorsqu'en vueqe lui donner ce qu'on pour-

(24)

( 24 )

: ruit appeler une plus grande force abstraite, on

~ l'aurait entourée de nouveaux ouvrages dans tous les sens. Nous sommes loin d'avoir dans notre population le monde qu'il faudrait pour la dé- fendre. Deux ou trois mille soldats disséminés sur une pareille étendue dp- remparts seraient moins forts que derrière une simple muraille. Maintenant est-il vraisemblable que dans le c~s d'une guerre (;ontre la Suisse, J'armée fédér-aJe pût sans in- convénient détacher quinze

à

vingt mille hommes pour les envoyer tenir garnison dans notre ville?

L'auteur ne 'le pense pas; il croit que Genève ayant perdu l'avantage ou le désavantage d'être une des clefs de la Suisse, ]a Confédération n'est pas assez riche en t'roupes pOUT garnir selon les règles de- la guerre une forteresse située à vingt lieues en-dehors de sa ligne de défense centrale.

Il entre, pour justifier son' opinion,. dans beau- coup de détails sur la p'osition politique et mili- taire de la Suisse; encore y a-t-il Jièu de croire qu'il n'a piiS dit tout ce qu'il

y

avait 'ù dire de particulier sur cene de Genève, retenu par des con ..

$idérations que chacun peut apprécier'commenous.

En un mot , un système de fortification régu- lier, fût-il beaucoup pluscompJet et plus'savant que le nôtre, loin d'ajouter

à

notre sûreté, ne 'lui parait propre qu'à rendre Genève plus vulné-

rable, en dimi:nuant la facilité de la dêfendre et

(25)

'«le la secourir. Ce danger-là n'est pas le seul. Si nous n'étions que faibles, nous risquerions, à la vérité, d'être pris dès qu'un ennemi se présen- terait devant nos portes; orc'e ne serait qu'autant que la Suisse ('ntière aurait la guerre avec ses voisins, et un évé,nement pareil est peu probable. '

La

neutralité de la Suisse, considérée dans un certain sens, a été garantie d'une manière ~o]en­

nelle par les traités: elle n'a guère à rraindre -que les nations limitrophes, dans le but de J'hu-

milier ou de s'agrandi,', viennent· la dépouiller d'une partie de son territoire. Mais sans avoir recolll's à l'hypothèse· d'l1ne.invasion ayant pour objet la conquête de la Suisse, il n-'est pas abso- Jument impossible d'admettre 'la supp~ition d'une .:' -infraction de territoire suggérée par le besoin réel

ou imaginaire de garder un passage, d'une oc- cupation partielle bien ou mal calculée pour s'as- surer un avant-poste et repousser Je theâtre de la guerre hors de chez soi. Or, on avouera que celle tentat10n subsistera toujours jusqu'à un cer- tain point à notre égard, aussi long-tems que Genève, placée sur l'une des grandes routes mi- litaires qui traversent )a Suisse de l'orient à J'occi.

dent, conservera ses fortifications actuelles. Ces for- tifications; si difficiles à défendre pour les Génevois, surtout eontre ~llle attaque imprévue oll le secours nécessaire n'aUl'alt pas le temps d'arriver, peuvent

(26)

( 26 )

for~ hien ,~tre ;en

cas

de guerre un objet de convoi- tise pour üne puissanoe étrangère qui aurait assez de monde pour la défendre et assez d'argent pOlIr ache-

"el' de la rendl'c fot'te, et qui, trouvant autour de cette place un fonds considérable d'ouvrages tout faits, serait tentée d'en faire un~ place de dépôt, de magasins, de retraite et de communications entre ses divers corps d'armée. Dans quelque direction que vînt l'orage militaire, les conséquences en se- raient tout aussi gl'aves pour Genève, tout aussi dan- gereuses pour le reste de la Suisse. On essaierait de nous prendre, non-seulement malgré nos for- tificalions, mais -à cause même de nos forLÎfica-

tions.

1-' Que propose l'auteur? De réduire nos .ouvrages

<le défense à, une bonne enceinte, susceptibl~

~'ètl'e couverte par les citoyens et par les troupes fédérales dont la Suisse peut disposer sans Împ,ru- .dence en. fave'ur d'une portion de sa lrontière;

de supprimer tout ce qui dépasse le strict néces- 'Saire pour nous mettre bien à l'abl'id'un coup

de main, et dlaméliorer dans cet ·esprit la partie de nos remparts, qu'on jugerait à propos de con-

"server; de renoncer à ce grandsimulacr~de for- tificatioos qui tend à nous isolel' et à nous com- promettre, pour rattacher davantage nOlr~. système de défense de celui de nos conf~déré5, ta nouS mettre à porlée de l'ccevoir d'eux une protection

(27)

facile et efficace. Couverts d'une bonne encemte fortifiée qui enfermera notre ville de tous les côtés à la fois, qui abritera également les deux moitiés de Genève, nous 'seront plus forts contre les atta- ques J'un ennemi et plus rassurés contre ses en- treprises. Te1le bourgade ,d'Espagne qui, sans autre rempart que de mauvais murs et des tours en ruine, a arrêté penda~ des mois les efforts de l'armée française, n'eÎlt pliS tenu douze heures derrière des fortifications à la Vauban.

Un habile ingénieur génevois, Michéli du Crest, fut persécuté dans le siècle dernier pour avoir publié que le plan de nos fortifications était vicieux, et avoir proposé un système moius dispendieux, plus approprié à nos localités et à nos ressources militaires. Les idées de M.,. Pictet pe Rochcmont sont à peu près les ll1~mes que les siennes; mais les te ms son t changés, la manifestation de la pensée n'est plus un crime, l'ignorance malveillante ne dispose plus du glaive de la loi.

L'auteur a annexé à sa dissertation principale quelques réflexions utiles sur l'emploi qu'il con- viend.'aÎt de faire de notre garde soldée, si l'on jugeait absolument nécessaire de la conserver. Il déplùre que, dans le projet de loi sur)a garnison, on ait remis au terme éloigné de six ans la revi- sion d'une loi à laquelle les circonstances peuvent

d'ici là exiger des Ul0dincatious indispens3bles.

(28)

~lre quelques pages à discuter une autre opinion, que l'auteur a mise en avant dans le même écrit, -sur l'avantage de rendre publics les débats de notre Conseil législatif. Ce n'est pas le courage et la con- viction, c'est l'espace qui nous manque pour traiter

Ce sujet avec tout le développemp.nt qu'il mérite.

Nominations, lois, ordonnances, Juge- mens, etc.

Voici le tableau des élections du mois de Dé~

eembre:

Syndics. MM.

J.

C. Trembley ( l.cr Syndic)

J.

Pictet,

J.

Necker ( anciens Syndics),

J.

L.

Fùlquet, Syndic de la garde.

Conseillers d'Etat.

MM.

Pictet-Barab:m, ancien Procureur - général, et Fazy - Vaulier, élus en remplacement de

MM. J.

DésarlS et

De

la

Rive-

Rilliet démis~ionnaires.

(M. l'ancien Syndic Oésarts a reçu le titre et le rang de Conseiller d'honneur).

Lieutenant de police. Mr. A. Turrelin, ancien Syndic.

Auditeurs.

Mr. J. J.

Rigaud, réélu pour trois ans.

MM.

J.

Martin

Rey,

et A. Massé., en rernpla-

(29)

ceml'nt de MM.

J.

E. Naville et F. T. Plant- amour, démissionnaires.

Membres du Tribunal de recours. Président.

Mr. J. Pictet, Syndic; Juges', MM. Schmidt- nlt'yer, Odier (anciens Syndics); D'l vernois, V t'ra et , Lefort, Châtrier. (Conseillers d'Etat).

Cour suprême. Mr. J. P. M. Lafontaine, sup- pléant, en remplacement de' Mr. Bridel, ap- pelé aux fonctions de Juge au tribunal de l'au-

dience.

Secrétaire d~ Etat.- Mr. L. Lullin, Conseiller, en remplacement de Mr. Trembley, prem. Syndic.

Conseiller-l1fajor. Mr. Calandrini, en remplace- ment de Mr. Falquet, Syndic de la garde.

Tribunal de Cf.Jmmerce. Mr. Jacques Mauhey, Président.

Juges. MM. Jacob-Michel-François De Candolle.

Pierre- Louis Dunant. Jérémie-Marc Senn.

8uppléants. MM. Etienne Bertrand. Jean-François- Frédéric Stoutz. Jean Ador-Dassier. Jean- Etienne Schérer.

( Les autres nominations au n. 0 prochain. )

Mr. le Pasteur et Professeur Vaucher a été élu, le 25 Décembre dernier, Recteur de l'Académie, en remplacement de Mr. le Professeur Boissi~r

qui occupait ave~ distinction cette place depuis

, ~) '~

l'année

1800.

(30)

( 50 )

te tribunal de re"cours a, le 29 Ùécembte der- nier, prononcé la mj~(' en liberté pour Je l.or Mars 181

9",

du nommé lourdan , condamné

à

la prison; et pour le l:r Juillet, des nommés Louchet, dit Olivier, et Martin condamnés à ]a réclusion, à J'occasion des événemens du 15 Octobre 1817, Louchet restera néanmoins pendant deux ans sous la surveillance de la haute police.

Une loi, rendue le l'lDécembre du même mois, autorise l'établissement d'nn pont de bois pour les piétons sur l'Arve, à l'endroit où etait l'ancien, et la perc('ptiou d'un droit de pontonagt" au profit da J'entrepreneur. Ce droit est fixé à un SOu et demi par allée et ve[J[H.o, Ou spntait généralement la convenance de rétablir une communication di- recte avec )a ville pour les haLitans de Lancy, Con ognon , Bernex et des "i!lages de la Cham-

pa~ue, que la suppres6ion de l'ancien pont de bois obligeait à faire un long circuit.

MI'. le Conseiller - d'Elat Tronchin, ayant fait l'année dernière une donation de 5000 francs de rente entre les mains du Conseil-d'Etat, pour être appliquée au traitement des malades indigens des Communes réullies; le Conseil d'Etat a pris un arrêté en date du 25 Novembre 1818, qui con- tient en substance Ce qui suit: Il sera formé pOUL' administrer 'cetlt:~ fondation une commission, com- posée de trois membres du Conseil d'Etat, auxquels

(31)

on pourra, s'il est besoin" adjoindre des externes.

Il sera ouvert à chacune des vingt-une communes réunies un compte où elle sera annuellement cré·

ditée de la portion des 3000 fr. de rente qui lUI est assignée par l'acte de donation, et débitée des dépenses occasionnées par le traitement de srs malades indigens. Le traitement aura lieu à J'hô- pital de Genève. Les membres seuls de la Com- mission pourront donner des biJlets d'admission à l'hôpital pour les malades ,sur la demande et d'après le préavis d'un comité nommé à cet effet par ]a commission dans chaque commune. Ces comités seront composés du Maire, du Curé et de trois autres habitans de la commune: celui

de

la ville de Carouge, sera composé de six membres par l'adjonction du Pasteur de J'Eglise réformée. Dans les cas urgens, les comités com-

·munaux pourront envoyer sans délai

à

l'hôpital Jes individus qui auroient be&oin d'être traités, sauf à en prévenir de suite la commission. du .Conseil d'Eth.

N nI

individu ne sera admi.ssible à recevoir ces secours, s'il ne jouit d'un droit de commune dans le canton de Genève. Les cas de maladie qui sont de nature

à

e>.jger des secours prompts, et à offrir une perspective de courte dllrée, devrMlt obtenir

la

préférence pour l'envoi ii J'hôpital. Si .~. )a fio de r~uJDée, une commune .St1lrouve

'o'av,ow

'pas·

dépensé

'tOut son contingent

(32)

( 52 )

annuel, l'excédent sera placé par la commission administrative à la caisse d'épargne au nom et au profit de cette commune. Les fonctions des membres de la commission et des comités sont gratuites.

Nouvelles diverses.

La f~te du 51 Décembre, cinquième anniver·

saire de notre restauration, a été célébrée avec la même solennité que celles des années précé- dentes. Elle a été accompagnée dJune cérémonie particulière, qui n'a pas peu contribué à lui don ....

ner de Fintérêt, la remise des mé~ailles votées par la Haute-Diète pour récompenser les mili- taires suisses qui ont combattu au 10 août 1792., 'devant le château des Tuileries. Les quatre mi- .Jitaires génevois jugés dignes de cet honneur,

sont MM. Guy, Albert, Constant (aujourd'hui général au service des Pays-Bas) et De la Corbière.

Les deux derniers étant absents, leurs médailles ainsi que leurs brevets ont été remis à deux de leurs proches pal'ents, présents à la cérémonie.

Ces médailles sont en fer coulé, de la grandeur d'une pièce de 40 sous, avec un cercle d'argent autour. D'un côté est la croix fédérale, aveC la légende: Honneur, Fidélité; dé l'autre .e5t.'~eU.e

(33)

simpJedevise : 10 Août '7.92. Le nom dumiJi- tai.'e décoré est gravé sur le cordon en lettres CI'èuses. La médaille est suspendue à un ruban rouge -liseré de blanc, avec une croix blanche à deux pouces ou-dessus de la médaille. Elle doit être porlée sur Je côté, droit de Ja poitrine. Le brevet contient le te~t.e du décret de la Diète; et rappeJle les circonstances qui ont motivé. celte honorable distinction. M. le premier syndic Trem- bley a prononcé à celte oc~asion un discours qui a produit beaucoup d'eHet; et Oll il a p,'o- posé la conduite de ces braves COmme un tno~

dèle à suivre: pour tous les Génevois, tant pour ceux qui sont appeJés à fail'c respeèter le DOm

suisse dans Jes senites étrangers, que pour ceu~

qui pourraient être appelés à défendre un jour Jeur indépendance sur Jes remparts de Jeur patrie .•

-- Plusieurs cours publics se donhent cet hiver dans l'anoien hôtel de·

la

Préfecture; aujourd'hui le muséum llcadémiclue de Getlève. "MM. ijoissier,

ne

Ja Rive; Prévost et De CandoHe y occupent successivement la chaire professoralè. Ainsi les ancieus élèves de l'acadêmie trouvet'ont désorniai, dans cet Athénée géhevois des secours peu coûteux pout' coinplèlcr Jeurs études scientifiques ;et les êti'anget's, dont Je séjour il Genève est regardé àU·

jourd'hiü Mi:ntrle un supplément nécessaire à nos anèieJi~~s resstlurëes iliduslriellesqui ont diaparu,

R.

aJnefJo)se.

1. ri LiVj- 5

(34)

verront avec intér~t un établissement qlll mét une instruction fort étendue à leur portée. Enfin, toutes les, classes dcciloyens jouiront indirecte- ment des bienfaits d'une institution destinée à répandre les lumières. Espérons, en particulier, que le savant traducteur de Malthus (1) contribuera par ses le~ons à populariser ia Genève les prin- cipes de l'économie pülitique, et à avaucer le moment où personne n'osera plus croire que la routine, décorée du nom d'expérience, suffise pour diriger les sociétés vers le bonheur.

On regl·cue que Je départ de notre iHustre com~

patriote Sismondi, nous prive de l'avantage

.le

l'entendre professer avec ses collégues. Il vient, dit - on, de mettre la dernière main

à

'Un ouvrage d'économie politique qui renferme des

\'uesabsolumeot nouvdles. M. Sismondi pense que les grandes questions de cette science, celles qu'on croyait le plus complètement éclaircies, sant loin d'être résolues d'une tnanière satisfaisante.

Il differe surtout de la pillpartde ses prédéces- seu.·s par l'influence qu'il voudrait attrilJuer aux gouvernemens SUI' la proùucùoll el la distribution de la richesse. Les Economistes, et après eux Adam Smith, pensaient que l'autorité fait tou- jours assez pour l'industrie lorsqu'elle ne la décou-

,(1) La traduction de l'ouvràge de Malthus SUl' la popula- tiou se trOUve à ,Genève chez J. J. Paschoud impr.-Libraire.

(35)

( 50 )

*,ag~ pas; M~ Sismondi croit qu;tin goùvetoemen't éclairé peut y intervenir utilement d'une lt13nière plus dirt'cte. t;atlteui' .combat les prÎncipes de Malthus sui' fa population ~ et arrive cependant

aUX tn~ilièS tesultats que luL Il voüdrait qUe la iégislation t par des restrÎetions aU maria.ge ; obviât

àUS eftets de )Jirnptevoyance des individus. Les lostÎtutÎons J Il beaucoup d'égards, ront le con- tl'ail'e. Le suiet des machines qui abregent le ira ..

'\l'ail seioa traité aussi dans ce livre sous Un point de vue eomplètement neuf. Nous nous abstenons dfailleurs de prévenir l'opinion publique sur un oUvrage qui n;est poiut encore imprimé, et dont nOlis ne connaissons qUE! ce quel;auteur a hien '\'oulu nous apprendre de vive voit.

_ .. M. Rossi, anden Uoêat et professeur de droit

& Bologne ;

vil

ouvrir un couts public de jurispru"

dence appliquée aU droit romain. Ce eotlts aViiit été

demandE! parun grand nombre de personnes

qui àpptéciaient depuislong~tems le talent de M. Rtjssif

et qui dJsitaient ent~ndre enseigner J~ droit pat iln compatriote 'de 'Pilangieri et de IJeecaria.

_., On faIt cirêulet depuÎs deux iilàis

uii projet

dé souscription pout Uri mtisEÎuril d;bistoite natü.oi telle; qui serait d~posE! dans: Urie des salles

de

l;hÔlel de l'ancienne Préfecture. Le goufetnement a ifnnoncê l)riténtion d;y COntribuer, et le local

• élé

offert

;ratwteOlent pat

la

$ociêté écona ..

(36)

mique. Ua grand nombre de particllliéi's, tant gl"

nevois qu'étrangers, ont déj:i fait des dous consi- dérables pour formér le premier fonds de cet établissement. Les personnes qui mettent du prix à ée genre d'étude s'empresseront sans doute de se faire inscrire sur la liste de ses bienfaiteurs. Du muséum d'histoire naturelle est un accompagne- ment nécessaire d'un jardin de botanique, et n'offre .pas de moindres avantages au public génevois.

Pendant que nous en sommes sur le chapitre des êtablissements d'u lililé publique, nous ne pou- vons p;s nous empêcber d'appeler l'attention sur un .autre objet qui mérite bien aussi qu"on s'en occupe, c'e~t la bibliothèque natio?ale, ce mo- nument précieu~ de la munificence de nos an-- cêtres, Ct'Ue source universelle d'instruCtion à l'usage de toUs les esprits et de toutes les classes.

Une souscription fort utile set'ait. celle qui aurait .pour objet d'enrichir Ja bibliothèque et de la

· rendre plus acc·es:)ible et plus commode qu'elle ne l'est dans son état actuel. Nous en 'avons sou- vent fait une comparaison désavantageuse uvee les

· hibliolheques de la plupart des villes lettrées,

· qui sont ouvertes tOus les jours et pendant plu- sieurs heures au . public, bien chauffées en hiver, commodément disposées pour la lecture, et

· où l'çHl prête des livl'cs avec beaucoup de facilité aux personnes qui offrent un gage suflisant de l'es-

(37)

ponsabilité.

A

ce dernier égard, il ne faudrait pas nous objecter, selon l'usage, )a petite$se de notre ville, puisque cette petitesse même est une assu- )'anee de plus contre )a crainte de voir disparahre Jes livres prêtés. Pour obtenir ce que nous de-- mandons, il s'agirait uniquement d'ajouter par souscription ou autrement, une assez légère sc>mme annue]/e au très-modique revenu dont la Bibliothè(lUC peut disposer pour le traitement des emploJés et l'achat des livres. Ce sera sans doute une dépense de plus, et nous hésiterions à la pro- poser, si Dousn'entendions pas parler en même te

ms

de divers autres projets tout aussi dispen-- dieux, et d'une utilité plus Susc€:lplible d'être contestée.

-, - La

V

énérabJe Compagnie des Pasteurs de Ge ...

nève avait été invitée par le Clergé du canton de Zurich à députer quelques-uns de ses membres à Zurich pour y célébrer, de concert avec les autres Eglises Iléformées de la Suisse, le Juhilé sécu- laire de la Réformalion helvétique, le Lor Janvier

1819. MM. les Pasteurs Robin et Defernex ont été nommés à cette députation. Voici quelques dé- tails qui nous ont été communiqués sur leur voyage:

« Les députés de la Compagnie son' arrivés à Zurich Je jeudi 51 Décembre. LL. EE. les Bour- guemahres, plusieurs Conseillers d'Etat, entr'autres MM. Escher et Usteri les ont! comblés de poli..,..

(38)

(" 38 )

tftssell 4lt d'flgards. A leur arrivée, Us ont trouve lin ppparlement préparé pour eux par les soins d'un Conseiller d',l!:tat, et ont été défrayés par le GOl\ve.·nement de toutes les dépenses de lel\r séjour.

00

Jeur a fait visiter tO\JS les étabJisse- mens pqblics de Zurich dont ils ont pris une idée très-avantageqse, En un mot, il n'est sorte de prévenaQces qu'on {J'ait mise en usage pour leur rendre leur séjour agréable. Le Président du Clergé, Mr. Hess, MM. les Professeurs de Théo ...

logie 'Schuhhess et Gessner leur ont témoigné le plus grand intérêt pour l'Eglise de Genève.

Mr. Ulrich,secrélaire du Conseil Ecclésiastique leur a remis, au nom de ce Conseil les sept mé- . daiU~s frappées à l"occasion de la fête seculaire,

dont six en argent 'et une en or. Ils ont eu occasion de ~eotre~enir avec MM. les dépi4tés du Clergé de Berne dont ils ont été fort conlents, et qui Jeur on~ témoigné le désir de voir resserrer plus intimérpent les liens qui e1istent entre les Eglises évangél.ques de la Sqisse~ Ils ont reconnu dans cette cjrconst~oce une heureuse conformité de principes entre Genève, Zurich, SchafFouse et Neuchâ.tel qui n~admetteDt plus ni les !,los ni les

~lUtres des Oonflr$sions de fa, rédigée~de main d'homme, fegardaQt même ces. symholes cQmme une $Qurce de dissentiment atl lieU; d'être des moyeQ! ~ (;QqcQI'de et

de

~iJ,. Berne .'e$t

(39)

extrtmement rapprochée de ces principes. Elle a mitigé à beaucoup d'ég.ards en 1~h6 la confes- sion de foi qu'elle exigeait précisément aux C8f\"

did:lts au St. l\'Iinjstèr~. On approuve générale- ment en Suisse la conduite noble et ferme qu'a tenue la Compagnie de Genève dans ces derniers temps, etJe système qu'elle suit depuis un siècle.

On y regarde la réformatiop, non comme un acte isolé qui a élé consommé tout d'un coup el pour toujours; mais comme un pl'ogrès non ioterrompli yers une doctrine plus purc.»

» Cette opinion était celle de Zwiogle et de Calvin: ,ils peusaient liue nul homme n'a le droit d'imposer aux autresbommes, doués des mêmes moyens de s'éclairer que lui, un formulaire de croyance religieuse; qpe si les vérités évangéliques.

sout claires, une confe&sion de foi est superflue;

que s'il. en est quelqu'es-uDes d'obsoures, on peut supposer qu'elles n'oat aucune importanoe pou~

la morale; que,. de toute façon, le plus mauvais.

moyen d~ les éclaircir, serait de les présenter UDG

fois pour toutes comme éclairèies.Ni Luther,. ai.

Zwingl~, ni Calvin n'eussent fait.la réformaticm, s'ils eussent eu le mê,lDe respect aveugle que cer- taÎps . Réformés de notre temps pour l'autorité, humaine, ei un mépris aussi évident pour la raison.

Ces Hommes Calvinistes par excellence qui croyeD1;, n'oir pour eu~ la srande majorité de la Suisse

(40)

( 40 )

'réFormée ,et qui accusent l'Eglise de Genève de s'isoler, auraient dû assister à la réunion évan- gélique de Zurich. Ils y auraient pu apprécier au juste l'espèce de sensation que leurs opinions pro-

dui~ent chez leurs confédérés. )

» Le pasteur de l'Eglise réformée française de Zurich a demandé à nos députés de lui envoyer à leur retour la nouvelle liturgie de Genève et )a Bible de 1805 pour le servioe de son Eglise.

Il paraîtrait delà que cette Bible n'est pas aussi u.niversellement déol,iée que le prétendent nos Hommes CaltJinistes. En un mot, nos deputés ,n'ont rapporté à )a Compagnie que des expres-

sions d'estime et de fraternité. ))

- MM. CeUerier père e~ Gaussen, J'un ancien Fasteur, l'autre Pasteur actuel de l'église de Sa- tigoy ont publié, il Y a peu de semaines, un éorit sur les Confessions de foi. Le même sujet avait été traité préoé,demment avec beaucoup de logique et de profondeur par Ml'. le Pasteur Heyer dans une brochure qui est aujourd'hui entre les mains de tout le monde (1) .

.,..., Un de nos libraires annonce depuis quelque temps un journal théologique, sous Je titre de Magasin Eval1:gélique. Cet ouvrage aura, àoe

<Ju'il par&h, plusieurs rédacteurs. Le _ caractère personnel de celui que l'on désigne comme le

---~----~~---~~--~~,~, ~

(1) Speqd che~ J. 1,. faschoud.,

(41)

principal nous donne une' idée avantageuse des principes qui dirigeront cette feuille. Nous sommes, au moins disposés il croire qu'QUe sera écrite avec une modération soutenue. Il serait fâcheux qu'eUe servit à perpétuer uo genre de polémique que l'im ..

portance même, de son objet ne rend que plus âcre et plus dangereux.

-,-, La commission chargée de la révision des lois a déjà soumis au Conseil représentatif la pre- mière partie de son travail, qui consiste en uu projet de code de procédure. Dans la préface du projet imprimé, les rédacteurs invitent Jeurs com- patriotes à leur adresser les observations qu'ils ju- geraient propres à éclairci' cette discussion inté- ressante. II -est agréable de voir eu toute chose substituer insensiblement le régime de Ja publicité au mystère, et l'emploi du raisonnement à la voie d'autorité.

Le Conseil représentatif, sur l'invitation du Di- rectoire fédéral, a été appelé, au commencement de cette session, à accéder à un traité entre Ja Suisse et le Royaume des deux Siciles pour la' suppression réciproque du droit d'aubaine entre les deux Etats. Le résultat de sa proposition faite à cet égard ne pouvait p'as être douteux. La Suisse est déjà liée par des traités semblables avec l'Au-' triche, la Sardaigne et la Prusse. On se plait à, voir ces effets du progrès de la civilisation et de

III

politi~ue européenne.

(42)

Il a été présenté à la discussion du même Con ..

sei! un projf't de loi en six articles relatif à l'au- torisation nécessaire à la femme qui s~ oblige pour S'on mari. La Joi civile qui nous régit autorise les femmes à s'obliger sans exception et de leur propre mouvement. Delà, une foule d'engage- mens témé,'aires en consé(Juence desquels )e bien de Ja femme, qui aurait olIert une ressource à sa famille, se trouve enveloppé dans )a ruine de son mari. Le moyen de garantil' les femmes contre leur propre condescendance serait de ne leur permettre de s'engager qu'avec l'autorisa lion de deux de leurs proches parens choisis par le Procureur général.

Les dispositions de délltil "de cette loi dé~oulent

du principe .

. Un article de la Constitution (Tit. II. Art. '7) 'donne au Conseil représentatif le droit de slallier

sur toutes les dépenses extraordinaires qui ex- cèdent la somme de 6500 liv. de Suisse. Cet ar,.

ticle ayant paru susceptible de diverses in tel'p,'é- tations, il a été fait dans une des dernières séances du ConlYeil représentatif une proposition tenda~t à en fixer invariablement le sens. Les 6500 liv.

de Suisse dODt le Cans,eil d'Etat s'e'st réservê la disposition, doivent-elles être entendues decha(llJe objet de dépense eXll'30rdinaire en particuliJer, ou sèulement de la. totalité de ces dép"cnses?

Uo déIi, CQUlre les mœurs commis

par

des

(43)

génevois dans le oanton de Vaud ,ét dont

il

a été adressé des plaintes à nos autorités, a donné lieu d'agiter au Conseil reprèsentatif une question d'un très-haut intérêt. II s'agissait de savoir s'il y aurait (Iuelque moyen convenable de réprimel' les délits commis par des génevois sur territoire étranger, et dont les auleurs se seraient ensuite réfugiés snr le nôtre. pJusieurs membres ont re.,.

présenté que l'extradition des prévenus ou leur poursuite devant les tribunaux ne pourraient dans tous les cas avoir lieu que moyennant un sys- tème de réciprocité qui n'existait point encore entre Jes autres Etats et celui-oi; que les formes judiciaires de plusieurs de nos voisins étaient trop différentes des nôtres pOUl' qu'on pût risquer de livrer les génevois à leurs tribunaux; que juger ces sortes de dèlits à Genève, c'était s'exposer à. violer les règles fondamentales de notre pro- cédure : qu'ennn, sur une multitude de points, ce qui était délit dans un pays était une action imdiffêrente dans un autre, de sorte que nous pourrions être appelés quelquefois à condamner un génevois pour avoir manqué dans l'étranger à une loi que nous regardons ici comme immorale ou pernicieuse. Il y a tel pays où c'est. un délit d'être protestant, tel autre où les aocusations de magie et de sorcellerie occupent encore les tribunaux, tel autre Ol4 ce que nous appelons

(44)

commerce s'ap,pelIe contrebande. Une courle dis';

cusslon a suffi pour faire sentÎr le danger d'adop- ter trop légèrement à cet égard un système de réciprocité dont nous pourrions aVOIr a nous re- r,'ntir par la suite, lors-même qu'il serait fidè- . }ement obRervé envers nous.

-- L'admillistration de la Caisse d~ épargne a publié, à la fin de décembre, son second bilan

3 rHllH' 1 duquel il résulte qu'elle a obtenu, daos Je courant de l'année, un excédent de 542 flo- rins et Il! sous qui demeure en fonds de réserve.

Les administrateurs se félicitent de pouvoir faire connaitre les succès croissants de l'établissement confié à leur gestion, et dont l'utilité est chaque jour plus généralement sentie. Ils rappellent à leurs concitoyens que la solidité de la caisse d'é- pargne repose sur une garantie hypolh~caire qui offre une sécurité complète. Enfin, pour rendre sensibles les avantages qu'elle promet à l'économie ct à la prévoyance, ils indiquent un calcul d'a- près lequel une personne qui y apporterait chaque semaine cinq florins (la pIns petite somme qll'on reçoive) et qui en laisserait accumuler les intérêts, aurait acquis au bout de huit années un capital de

2400 florins, et s'assurerait ainsi une ressource pré- ci t'use pour l'avenir. De tous les établissements ins,titués pour le soùlagement de la classe pauvre, eelui-là est le seul qui n'ait que de bous côtes.

(45)

( 45 )

Il previent l'indigence, que la biehfaisàncè chie tl"Op communémellt pal" les secours même (Iu'clle lui prépare; il encourage les habitudes d'ordl"e, lféconoinie, de tempérance, par FaUrait d'une récompense proportionnée aU)L sacrifices tIue CeS

habitudes imposent.

- Il existe, dit-on;

un

arrêtê' ass~z récent du Conseil d'Etat portant défense d'ensevelir les in- dividus suicidés plus tard que sept heures du malin en été el. huit heures en hiver. Par le tl1ême même arrêté" il est tn outre défendu de prier pour f honneur de ces mêmes individus. Cet 3r-

rêté serait, une vérilable loi péiJale susceptible d'être discutée avec les autres articles du nouveau codé.

-' - Le sieur VVeibei, de Berne, àuteut d'une col ...

Jection de gravures représentant diverses vues de

)a Suisse, a éte admis à débiter ces gravures dans Je c.anton de G~bève; avec la faculté de pour- suivre, aux termes de la loi; devant nos tl"ibn- Daux tous contrefacteurs Ou débitants de coutre- façons desdiles gravures. Celte concession a doooé lieu à quelques réclamations dans ]a séance du Conseil représentatif Où elle a été votée. Plu';"

sieurs personnes ont vu de l'inconvénient à au ...

. toriser un étranger; fût-ce même un de nO$ con- fédéres; à poursuivre devant les tribunaux de Genève, un génevois pour un acte pour lequel

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les genevois ne seraient pas admis à former une plainte contre un étranger devant un tribunal étranget·. Elles pensent qu'il ne devrait rien être statué de partiel à cet égard, et qu'il convien- drait d'attendre qu;a s'établît un système de ré~

Cipl"Ocité entre les cantons de la Suisse pour la propriété littérarre.

- On travaille à restaurer notre nlachine hydrau- lique; qui, depuÎs Jong-tems; était dans Un état

de décrépitude mennçant.

Ce

travail s'e1ecule sous ]a direction de

M.

Dufour, lieutenant-colonel du génie. La nouve]Je machine sera construite sur le même principe que l'ancienhe. Une partie des tuyaux. et C01'pS de pomp.e seront en fer coulé, une autre pat'tie eD bronze. Les premiers se fa ...

bt'iqucnt actuellement dahs les nsines de Moré.

-- Un MéhlOire lu pal M. Je Proft'sseur Jurine , dans la séance de la Société littéraire génevoise du

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décembre, renfermait un grand nombre d'observations intéressantes sur l'histoire natui'elle du brochet et occasionnellement sur la pêche de notre lac. Les détails qu'il a donnés sur la con..- formation et les mœurs de ce poisson éminellliDent . "orace avaient de l;intérêt "même pour les pet-

sonnes les moins versées dans l'ichtyologie. Il nous .a rappelé Je trait cmmu d'un hrochet pêché et!

1491 ,

il Kaiserslautern daus le Palatinat, qui avait diJ:-neuf pieds de long et qui pesait trois

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enfin il existe une masse médiastinale postérieure en communication avec l'infiltration pré et péri rachidienne.. le contenu est faiblement hypodense par rapport aux

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