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UNE FEMME

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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UNE FEMME

Claude Degrèse, quarante ans,

deux enfants, a fondé une agence

de communication prospective

- Emergence - à Paris, Milan,

New York. Elle a séduit dans tous

les pays : au Japon, aux USA,

en Europe, pour réaliser une

recherche sur les archétypes

masculins et féminins. Elle a

participé au lancement des

parfums les plus prestigieux et

joue le rôle de conseil auprès

des stylistes de magazines

de mode.

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LES FEMMES

Partenaire Divine

Gagneuse

Ensorceleuse Vamp

Princesse Initiatrice Magique

Mode d'emploi et règles du jeu de la Séduction : p. 34

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LE GRAND JEU DE LA SÉDUCTION

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CLAUDE DEGRÈSE PATRICK AMORY

L E R A N D JEU m

� LA 1

ÉDITIONS ROBERT LAFFONT PARIS

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(g) Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1986 ISBN 2-221-04886-5

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A mon « alliant ».

Aux « emergentes ».

C.D.

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Je dédie ce livre à :

Elisabeth et Antoine, ces deux partenaires qui se séduisent en-

core : Bravo !

Fanchon pour avoir partagé mes longs « exercices » de séduction.

Eve, Salomé, Mary lin, Marie..., et toutes celles qui m'ont offert avec amour et humour leur grand jeu.

P.A.

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AVANT

PROPOS

Etre partenaire c'est le but final de la séduction un acte où l'on s'unit tout en r e s p e c t a n t l ' i d e n t i t é de l'autre. Voici comment les partenaires de ce livre se sont séduits et ont réalisé ce grand jeu de la séduction. L'origine de la carte des archétypes a été mise au point par Claude Degrese dans le cadre d'une recherche psychologique sur la séduction dans 8 pays (Europe, USA, Japon).

La conception, l'adaptation, la recherche, la définition des types dans leur contenu et leur illustration sont le résultat d'un travail commun des co-auteurs.

Le langage écrit est conçu et rédigé par Patrick Amory.

Le langage visuel est conçu par Claude Degrese.

La direction artistique a été confiée à Richard Dupuy. L'illustration à Jo Parkinson.

L'idée d u livre fut p r o p o s é e p a r P a t r i c k A m o r y . Suite à u n article p a r u d a n s le B o o k M a g a z i n e et c o s i g n é p a r les a u t e u r s .

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Nous les avons séduits, et ils nous ont aidés, nos remerciements vont d'abord à :

- Jo Parkinson pour ses illustrations, - Frédéric Engel pour la maquette,

- à Olivier Sudre et Isabelle Degrese pour leur collaboration finale.

Et aussi à Joëlle Boyer pour son écoute, à Christophe Lebourg pour sa collection de visuels, à Nicole Crassat, Phil Blanchet, Marie- Madeleine Shillinger pour leurs conseils.

Ils nous ont séduits, nous les remercions :

PHOTOGRAPHES BRYAN ARIS, GIAN PAOLO BARBIERI, ANDRE BAUMANN, CECIL BEATON, GILLES BENSIMON, JEAN- PAUL BOUCK, MICHAEL CHILDERS, PATRICK DEMARCHELIER, ANGELO FRONTONI, SERGE GAINSBOURG, JEAN-PAUL GOUDE, PHILIPPE HALSMAN, WILLIAM KLEIN, PETER KNAPP, KLAUS LAUBMAYER, PETER LINDBERGH, BERNARD MATUS- SIERE, ROBERT MAPPELTHORPE, STEVEN MEISEL, HEL- MUT NEWTON, NORMAN PARKINSON, DENIS PIEL, ARNAUD DE ROSNAY, SANFORD ROTH, PAOLO ROVERSI, JEAN- LOUP SIEFF, STEVEN SILVERSTEIN, BERT STERN, DA- VID THORPE, TONI THORIMBERT, OLIEVIERO TOSCANI, MAX VADUKUL, FREDERIQUE VEYSSET, BRUCE WEBER.

ILLUSTRATEURS GUIDO CREPAX, MICHEL DESIMON, RO- LAND HOURS, ALLEN JONES, LIBERATORE, MANARA, PIERRE ET GILLES, REISER, WALT DISNEY.

R E M E R C I E M E N T S

STYLISTES AZZEDINE ALAÏA, AGNES B, ANNE-MARIE BE- RETTA, KENZO, JEAN-PAUL GAULTIER, KARL LAGERFELD, CLAUDE MONTANA, SONIA RYKIEL, YVES SAINT-LAURENT, CHANTAL THOMASS.

MAGAZINES ACTUEL, AMICA, COSMOPOLITAN, ELLE, L'EVE- NEMENT DU JEUDI, FEMME, GQ, LEI, LUI, MADAME FIGARO, PARIS MATCH, NOUVEL OBSERVATEUR, PLAY BOY, PENT- HOUSE, PHOTO, VANITY, VOGUE.

AGENCES DE MANNEQUINS CITY CLIP, COSA NOSTRA, CRISTAL, DIVA, DOMINA, ELITE, FAM, FIRST, GLAMOUR, KARIN, MAD, MARYLIN GAUTHIER, PARIS PLANNING, PAS- SION AGENCY, PRESTIGE, VIVA MODELS, ZEN.

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Bien sûr nous exprimons toute notre admiration à notre ami et Directeur Artistique Richard Dupuy qui a mis tout son talent dans l'élaboration et la conception visuelle de cet ouvrage.

Bravo à Laurent Laffont pour la confiance, l'ouverture et l'enthou- siasme dont il a fait preuve tout au long de cette longue année de séduction...

Enfin nous remercions Georges Collet, Jean-Robert Chauvin, et toute l'équipe technique des éditions Robert Laffont, ainsi que l'imprime- rie Maury S.A., pour leurs compétences.

C.D. P.A.

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INTRODUCTION

LE GRAND J E U DE LA S É D U C T I O N E S T - I L R É S E R V É A U N P E T I T N O M B R E ? ( É L I T E , J E U N E S S E , O I S I F S , O B S E D E S ) . Non. Ce jeu est la pratique la plus c o m m u n e et la préoccupation la plus partagée. Regardez autour de vous, regardez-vous. Il n'existe pas une culture nationale, pas une seule tranche d'âge, pas un homme ni une femme qui de nos jours ne soit sujet et objet de séduction.

La séduction est une obsession universelle.

Un besoin viscéral et un apprentissage cultu- rel. Les jeunes enfants apprennent à tout obtenir des « grands » en les faisant craquer, mais les grands-parents aussi s'efforcent de plaire et de rester dans le coup. Résultat, mamie fait du judo et papi soigne son bronzage.

En moins de 10 ans, le nouvel ordre séducteur a conquis tous les secteurs de la société. La politique et l'église n'échappant pas à ce nouveau mode. Plaire est aussi important que faire. Les politiques soignent leur look. Ils se drapent de force tranquille ou changent de lunettes pour mieux séduire l'électorat. Ils emploient une nouvelle race de conseillers,

c e u x q u i s ' o c c u p e n t d e t o u t : l e s « l o o k e u r s » ,

qui ont l'œil, les reluquent et les améliorent. L'exem- ple de Reagan est extrême.

Il peut se permettre toutes les gaffes diplomatiques, l'Amérique sourit - c'est un cow-boy -, mais si le moindre bouton pointe

sur son épiderme, l'Amérique pleure. Le pape lui-même n'échappe pas au terrorisme de l'ordre séducteur. On parle plus de sa forme - physique - que de ses prières. On filme Jean-Paul II en maillot de bain sortant de l'Adriatique tel Apollon. Abandonnant, un peu, la bulle canonique pour une bulle de verre motorisée il s'expose aux foules en liesse - iconophiles - folles d'images.

Il est aujourd'hui impossible d'exister sans paraître, de gouverner sans soigner sa présen- tation. Les médias et le voyeurisme généralisé ont rendu les imaginaires gourmands d'ima- ges toutes faites et bien fraîches. Par la même occasion, nous voici tous devenus des acteurs sociaux. Vedettes d'une mise en scène quoti-

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dienne évidente. Nos sociétés sont un specta- cle permanent et gratuit, dont il faut accepter la théâtralité et les multiples jeux de rôles.

P E U T - O N D É V O I L E R T O U S L E S S E C R E T S D E LA S É D U C T I O N ? - Pourquoi Woody Allen a-t-il autant de succès féminins qu'Alain Delon ?

- Pourquoi le super mâle Rambo n'est-il pas un h o m m e à femmes ?

- Pourquoi les jeunes princes délicats comme Christophe Lambert, ou maudits comme James Dean ont-ils toujours fait craquer toutes les femmes de la pucelle à la madame ? - Qu'est-ce qui donne envie de se frotter à l'ensorceleuse p o u r c o n n a î t r e le g r a n d frisson ?

- Pourquoi la vamp est-elle le type même de la joueuse sensuelle ?

- Quels rêves évoquent en tout h o m m e l'ini- tiatrice et son cortège de fantasmes ?

Chacune de ces questions a ses réponses dans ce livre. Mais il n'y a pas une recette, pas une vérité unique. Il ne faut pas le feuilleter comme un guide de la séduction. Il est un bilan, un ensemble d'images et de témoi- gnages sur les mentalités des années 80, et particulièrement sur le rapport de chacune et de chacun avec son image et avec les autres.

Le XVIIe siècle vivait ses itinéraires amoureux au gré d'une carte du Tendre, nous proposons des cartes de la Séduction. Nos cartes n'ont qu'un but (ludique) : permettre à toutes et tous de se situer sur une carte de la séduction.

LA S É D U C T I O N E S T - E L L E M O R A L E ? Drôle de question... Pas vraiment. Voici les définitions que nos dictionnaires donnent du mot, séduction, séduire et séducteur(trice) : Définitions (relevées dans un dictionnaire usuel Quillet-Flammarion).

S é d u c t i o n : N. f. 1) Action p a r laquelle on séduit. - 2) Action de débaucher une femme.

S é d u i r e : V. tr. 1) Tromper, faire tomber dans l'erreur, p a r des insinuations, des promesses, etc. - 2) Suborner : « séduire des témoins ».

Débaucher : « séduire une femme ». Origine latine : seducere, emmener à p a r t (se sed).

Séducteur, séductrice : N. 1) Celui, celle qui séduit, qui fait tomber en erreur ou en faute.

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- 2) Celui qui a l'art d'abuser de la faiblesse des femmes. Adjectif : l'esprit séducteur : le démon.

Définitions au goût acide et à l'odeur de souffre : qui s'y frotte s'y damne semble prévenir le sens commun.

Pourtant aujourd'hui lorsque vous dites d'un spectacle qu'il est séduisant, voulez-vous dire qu'il est démoniaque ? D'une tenue qu'elle vous séduit ; insinuez-vous qu'elle va vous poussez à la débauche ?

Etre séduisant dans le sens actuel c'est être plaisant, adapté et attirant. Séduire ne relève plus d'une norme morale, c'est un acte social.

J E S É D U I S D O N C J E S U I S Je séduis donc je suis : c'est le cri du corps contemporain. Séduire, c'est vital. Le savoir vivre ne consiste plus à être, mais à savoir paraître. Ce qui intéresse les autres n'est pas, d'écouter vos déclarations d'intention - « voi- là ce que je suis ». Non, ce qui intéresse les autres c'est de profiter de vous, immédiate- ment, « à quoi ressemble-t-elle ? » dit-on, « que représente-t-il ? ». Un fin philosophe a noté que les rapports de séduction ont remplacé les rapports de production. Vous en doutez ? Pourtant votre rapport à votre propre séduc- tion détermine la constitution et la présenta- tion - de votre personnalité Chaque matin, un regard dans le miroir. Ce simple coup d'œil change bien des choses. Il n'est plus nécessaire d'être star, névrosé ou mannequin - ou les trois à la fois - pour attacher une grande importance au stade du miroir. De cette question matinale et de la réponse du reflet dépend le verdict : « Ah ! je me sens bien dans ma peau ce matin » ou « je ne vais pas bien, regarde cette tête, j'en ai marre ». Coup de starter ou de frein. L'évaluation de notre image et de son pouvoir est la première épreuve sociale.

L E G R A N D J E

Dire « je », c'est avoir une identité, une idée de soi. Pour que le « je » soit, il faut accepter son image. Alors, seulement, on peut jouer le jeu. L'énergie séductrice est auto-valori- sante. Aimez-vous et le ciel - et les autres - vous aimeront. Celui qui dégage, capte

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l'attention et le désir. Mieux on se sent, plus on est fort. C'est l'étape décisive du « Je séduis donc j'existe ». « J'existe parce que je plais.

Les autres me regardent, me choisissent, me parlent, m'écoutent ». Un clin d'œil, un mot coquin, un compliment valent tous les eupho- risants pharmaceutiques. La séduction est un laisser-passer, qui ouvre toutes les portes. En

« perdant » son temps chez le coiffeur ou dans une salle de sport, on prépare son intégration au milieu - des autres -. En s'identifiant aux grands modèles séducteurs, on cherche à correspondre aux canons de « séduisance » pour être reconnus par ses pairs. En élabo- rant sa propre allure, on se distingue, on invente sa propre image.

S É D U I R E N ' E S T P A S D R A G U E R Séduire est très différent de draguer. Bien sûr il arrive que le séduisant se fasse draguant, et que le dragueur soit séducteur - parfois dans ce livre nous parlerons et jouerons des plans drague. Mais la différence entre draguer et séduire est profonde.

Séduire est avant tout une présentation de soi, un acte total, draguer n'est qu'un problème de méthode, un stéréotype et une stratégie. Le play-boy est organisé, malin et blasé. Tandis que le sujet séduisant est ému et émouvant. En fait, le dragueur se masque et le séducteur s'expose. Le dragueur se déguise pour mieux capturer. Il va même jusqu'à vous occulter complètement. Vous êtes son objet. Vous n'existez plus. Selon ses moyens, vous voilà « proie » ou « boudin » ; la dragueuse - pas de racisme - souffre du même regard réducteur. Dragueur et dra- gueuse ne cherchent qu'à se valoriser en chassant. Avez-vous lu les aventures de ce traqueur fou, maître nageur italien *, qui se

« fait » 4 touristes par jour pendant sa saison d'été : Don Juan Obsessionnel qui compte fleurette sur le bout de son membre... Plus de 500 trophées en une saison de chasse. Etre séduisant, c'est au contraire être attentif et expressif, jouer un jeu de sens et de signes avec réponse et partenaire. La séduction est un langage, certes on essaie d'y affirmer son identité, mais on cherche aussi à entendre l'autre ; être séducteur, c'est jouer l'émoi, être dragueur, c'est se jouer des mois.

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S É D U C T I O N E T A M O U R Les temps changent. « Autrefois pour faire sa cour, on parlait d'amour », les pulsions se masquaient derrière les mots. Le cœur était un cache-sexe romantique. Aujourd'hui on commence par une mise en scène pour finir, peut-être, bien par une mise amour : si tout s'est ien passé. Avant il était normal de déclarer l'amour pour jouir des sens. De nos jours le sensuel précède le sentimental. On se ren- contre, on « s'expérimente ». Et si le jeu en vaut le plaisir, l'amour se déclare pour conserver la mise. Question d'atouts et de désir. On n'aime conserver que ce qu'on a déjà goûté. Si c'est bon, on y regoûte, alors on s'engage un peu plus. Après l'acte, les mots.

Après la séduction, l'amour, après l'abordage, l'ancrage.

L E G R A N D J E U S É D U C T E U R Est à la fois un luxe et une aventure, luxe moral et aventure quotidienne. Une expé- rience urbaine, une émotion douce, une passion poivrée. Il y a dans ce jeu des risques et des joies. Des succès et des petites-morts.

La mise en jeu du corps avec l'autre, l'excita- tion des sens, la rencontre sont les derniers événements du quotidien. Séduire c'est rêver et vivre. Partir en conquête, s'évader du réel.

Un jeu passionnant et épuisant. Une angoisse profonde et un flot d'énergie. Il faut assurer pour séduire, et troubler pour aborder. Il y a dans ce mélange de jeu et de sérieux une saveur inaltérable et indicible.

S É D U I R E C ' E S T C O M M U N I Q U E R Chacun fait de son corps une surface d'exposi- tion, un champ d'expression, une antenne à capter l'émotion. Nous séduisons en émettant et en réceptionnant. Tout le monde veut séduire, car personne ne veut mourir. Séduire c'est vivre, séductions molles ou radicales, la

« séduisance » est capitale. Séduire c'est rencontrer et s'exprimer. En vous cherchant au fil des cartes, c'est votre image et votre parole que vous cherchez à déterminer. Il y a un discours corporel de la séduction, un

* Dans le magazine « Actuel ».

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sens silencieux de l'art de plaire. Séduire est une obsession, une nécessité et une jouis- sance, parce que c'est l'ultime acte social, le premier et dernier espace de création : une oasis dans le bitume et l'habitude. La séduc- tion a beau se répandre, elle reste magique et alchimique, capable de faire naître soudain l'amour et la tendresse. Un regard, une odeur, une courbe déclenchent des effets irration- nels, des pulsions irrésistibles. En jouissant d'une sensation et en jouant d'une réaction, vous devenez superbement Humain, choisis- sant d'échanger de caresser, de murmurer.

Séduire, c'est communiquer, et aussi jouir et aimer...

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Comment séduit-on en Suède, au Brésil, au Japon, en Indonésie, aux Antilles, en Argen- tine ? Chaque culture a sa manière et ses mots.

Nous avons demandé à des femmes et des hommes de ces pays * de raconter la séduc- tion, leur séduction. Séduire c'est dire, ce qui se passe et ce qui ne se passe pas...

BRESILIENNE

Lisette - 25 ans - Origi- naire de Salvador à Bahia, dans le Nordeste. Fille de notables : père avocat, propriétaire terrien ; mère journaliste. Lisette est étudiante en sociologie à Paris. Suit une psychanalyse.

« Avec la chaleur, on porte des vêtements qui sont légers mais collants, pour que les formes ressortent... c'est là que les filles provoquent.

Tu vois le soutien-gorge et le slip par transpa- rence sous le vêtement, et puis surtout par la marque qu'ils font parce qu'ils serrent, et que les vêtements sont moulants.

A la plage comme à la piscine, les femmes portent le tanga ** ; au Brésil les seins nus c'est mal vu : pour montrer le derrière, par contre, il n'y a pas de problèmes - c'est même une arme. A la ville les filles portent le bandeau - le haut le maillot -, comme à la plage. Les hommes sont beaucoup plus excités par la forme des choses que

par la nudité elle-même...

Tu vois, le gros délire c'est le bon derrière, les seins assez gros, plus la démarche

"à la Samba", comprends le bassin tortillant.

Les fêtes privées sont très

prisées : c'est un lieu de rencontres répandu.

Dans la soirée le garçon dira à la fille : "Tu es belle, tu es intelligente, je suis attiré par toi."

Si cela marche, il y aura ensuite contact physi- que ; il lui prendra la main, puis des caresses.

Il y a une sorte de jeu répandu dans ces soirées : pour que les couples se forment pour danser, toutes les bagues des filles sont mises dans un panier ; les garçons choisissent une bague et ils danseront avec la fille à qui appartient la bague pendant toute la soirée.

Pour les filles, l'homme idéal est à mi-chemin entre l'aventurier et le gars aisé. Il y a des

* Tous les interviewés se sont exprimés en français. Nous avons respecté leur langage spontané.

** TANGA : culotte très échancrée sur les fesses.

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objets représentatifs d'une certaine puissance économique tels que la voiture, en particulier l'Alfa Roméo, et la chaîne en or assez grosse autour d'un cou, pendant sur un poitrail bien velu, car c'est synonyme de virilité et les femmes aiment bien, c'est séduisant. Dans ma ville, il y a une avenue qui sert de lieu de rencontres. Cela se passe vers 17-18 heures et surtout l'été. Dans cette avenue les gens "se postent" un peu de partout, sur les voitures, dans les cafés où tout le monde boit du chimaraô (herbe typique du sud de la pampa, entre l'Argentine et l'Uruguay). Ici les voi- tures passent uniquement pour draguer de- vant les groupes de femmes qui viennent dans leurs meilleurs atouts vestimentaires.

Avant toute procédure de drague, on se regarde beaucoup, plus qu'on ne parle. En- suite un h o m m e appelle quelqu'un qu'il connaît et demande des renseignements sur une fille qu'il a remarquée. Dans les chansons brésiliennes, les femmes sont vues comme des "Eves" vis-à-vis d'''Adams'' qui eux sont les victimes (bien sûr pour cacher le mal qu'ils font). Une fois dans la voiture, ce qui ce passe c'est que lui, pour montrer son côté aventurier, il va se mettre à rouler vite... Ça la séduction avec la voiture, cela marche très bien avec les filles.

Cette avenue est un lieu vraiment obligatoire pour bien s'intégrer à la ville.

Les atouts vestimentaires et autres : la couleur des vêtements est très importante...

Les couleurs sont vives, pour les femmes le jaune est très prisé. D'ailleurs le Premier de l'an, on doit avoir des slips jaunes, c'est-à-dire la couleur de l'espoir pour les femmes ; elles portent ainsi bonheur lors du passage de l'an.

Elles aiment en outre les boucles d'oreilles, les bijoux, colliers, bracelets argentés ou dorés. Les hommes sont fous de blanc, surtout les chaussures blanches.

Quant au parfum, il est très apprécié des hommes pour séduire les femmes. Ils utilise- ront soit une sorte d'''Eau sauvage", c'est frais, soit "Vitess", une eau de toilette avec un flacon rond à la base et effilé en haut. Les femmes, elles, choisissent toujours le parfum le plus cher et le plus commercial. Il existe un parfum créé au Brésil, « Opium », il a le même nom qu'ici, mais pas la même odeur.

Les femmes entre elles aiment bien faire

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jalouser, pour attirer le plus d'hommes possi- bles, ainsi le parfum est une arme. Il y a beaucoup de rivalité entre les femmes, tant physiquement que matériellement. Elles vont jusqu'à faire des choses plus ou moins interdites tel que fumer pour le charme (elles n'avalent pas la fumée).

Les gens se laissent beaucoup influencer par la pub et les feuilletons... On prend un acteur de la télé comme quelqu'un de la réalité. Il n'est pas rare de voir des gens téléphoner à un acteur pour lui demander qu'il prête son piano ou sa voiture, tout cela parce que dans le feuilleton cela lui a servi pour draguer. »

ARGtNrIN

Horacio - 26 ans - Originaire de Mar del Plata. A Paris depuis cinq ans. Directeur d'un maga- sin de vêtements.

« L'attitude générale de l'Argentin est très ma- cho. L'Argentin est un mélange de races : espa- gnol et italien. Nous respectons beaucoup la femme. Et une femme qui oserait se taper des mecs jeunes est considérée comme une pute.

On se séduit donc par tranches d'âge identi- ques ou proches. Mon premier trip a été avec une Argentine d'origine danoise - blonde, les yeux bleus. Dès l'école primaire je jouais avec elle, un petit flirt. Mais les rapports physiques commencent pour les hommes entre 15 et 16 ans - pour les plus précoces -, et les filles attendent jusqu'à 18 ans. Nous sortons donc souvent avec des filles légèrement plus âgées.

Moi j'ai eu un plan très pied vers 14-15 ans avec une fille qui m'a initié : elle avait 18 ans.

Les lieux de rencontre sont les bars, les cafés et les boums. Mais les Argentins, c'est une question de climat, aiment les espaces vides, les squares, les bidonvilles et les plages pour draguer.

Les femmes, les filles : elles sont très latines.

Parlent peu au début. Elles regardent d'une certaine manière en roulant les yeux, en fixant.

Elles sont très physiques, bougent le corps en roulant des hanches et des épaules. Du fait du climat, elles se maquillent très peu. Par contre elles soignent beaucoup leur habillement pour les sorties. Elles sont très féminines : style tailleurs, jupes, portent plus les bas que les collants, même les filles de 18 ans ont des porte-jarretelles. Elles cultivent beaucoup leur côté sauvage, cheveux longs et gonflants.

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Il faut savoir que ce pays est très conserva- teur, il y a presque vingt ans d'écart avec la France en ce qui concerne les mentalités. La séduction est très forte, car les femmes, là-bas, rêvent d'un rapport durable et hon- nête. Tandis que les hommes veulent l'exploi- ter l'instant du plaisir, occasionnellement, librement. Cela fait que l'Argentin, qui séduit beaucoup, a longtemps lutté pour arriver à son statut : de séducteur...

Les plans séduction sont du style : avoir une voiture. La voiture a un grand pouvoir de séduction. La nuit on suit les filles avec la voiture, et si cela marche on fait l'amour dans la voiture. Je vais te donner un exemple précis : il y a en Argentine des motels où tu rentres dedans avec la voiture, un employé tire un rideau derrière toi, tu descends directement dans la chambre. Pourquoi ? Il y a un tabou qui est "baiser", donc on ne se montre pas en couple non marié.

La femme argentine reste à la maison jusqu'à ce qu'elle se marie. C'est un trip maternel, malgré le patriarcat très puissant. Donc il y a tout un secret autour des rapports h o m m e / f e m m e .

Il n'y a pas d'informations, pas d'éducation sexuelles. Les femmes par exemple sont très coincées : les caresses buccales sont rares. Les femmes pensent que c'est mal. Il faut beau- coup de temps pour décoincer une fille... La zone anale est aussi interdite. En Argentine les homosexuels ne se montrent pas dans la rue, mais il y en a beaucoup du fait de la pression de la mère, et des difficultés qu'il y a à amorcer les filles.

Les femmes aiment les hommes forts. Ils sont décontractés et ont un pouvoir social. Pour elles le statut social de l'homme, sa représen- tativité sont l'essentiel dans son attrait. Elles veulent être dominées et protégées. Une femme ne dit jamais si elle ne prend pas son pied. Elle est soumise au désir et au plaisir de l'homme.

La saison de la séduction, c'est l'été. En Argentine il y a 27 millions d'habitants, 10 millions vivent autour de Buenos Aires et beaucoup se retrouvent sur la côte à Mar del Plata pour trois mois d'été où ils s'exhibent et ne pensent qu'à se séduire mutuellement, même si le passage à l'acte est tabou... »

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S U É D O I S E

Charlotte est suédoise. Cheveux longs blonds, 1,78 mètre, mince, les yeux bleus, le sourire écla- tant, elle est un archétype national. Issue d'une famille très aisée. elle a vécu en Suède jusqu'à 15 ans, puis un an et demi aux Etats-Unis. Avant de venir à Paris à 17 ans pour y faire le mannequin. Depuis elle a fait de la photographie, de l'assistanat à la mise en scène - sans passion -, en continuant son job de mannequin. Elle est aujourd'hui ma- riée avec un avocat international de 38 ans, très « viveur », dont elle est la seconde épouse.

Ils ont un bébé de 1 an : Victor. Si on demande à Charlotte sa profession, elle répond avec un grand sourire : généraliste.

C'est vrai qu'elle adore toucher à tout... Les hommes, elle en parle bien : « Les Suédois, j'ai dû en rater des bons parce que je n'ai connu que des fades. Les Américains font un vrai show lorsqu'ils te baisent, ils ont toujours leur manuel érotique sous l'oreiller. Les latins sont bons, parce qu'ils aiment vraiment la femme. » Elle continue :

« La Suède est un pays d'uniforme, la mode n'est pas inventive, tout le monde a le même look. Les filles sont mignonnes et se ressem- blent toutes. Les garçons sont blonds aussi, fades et assez maladroits avec les femmes.

Les rapports entre les jeunes filles et garçons sont très différents d'ici - la France. En Suède on n'invite pas une fille au cinéma ou au restaurant. On y va ensemble : et chacun paie.

La femme est plus indépendante, elle n'est pas un objet d'attention pour l'homme, elle est responsable, très autonome. Chez les Français, j'adore les compliments style :

"Vous êtes très belle ce soir" ou "T'as un beau cul", selon qu'il s'agit d'un dîner mondain ou d'un dragueur des rues. En Suède tu n'en- tends jamais ça. La Suède est fade parce que trop attachée au look sain, aux choses natu- relles, là-bas la séduction ne porte pas de jarretelles. Pas d'accessoires, pas de lingerie.

Tout coton blanc. Il y a une peur de la femme pute. Alors qu'en France même les femmes qui ont des hautes responsabilités : avocates, médecins... portent des lingeries excitantes.

Les Suédoises adorent les hommes latins. Les beaux bruns qui aiment la femme. Pour nous ils représentent le mec cool. En Suède, si dans la rue tu es habillée très sexy, les hommes

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détournent le regard, ou ils se sentent agressés et disent : "Mais qui est cette folle ?"

Ici les hommes adorent, te glissent un mot ou un regard coquin. Les taxis me branchent toujours à Paris, jamais à Stockholm. Les Latins aiment les contacts, ils te serrent toujours. Les Suédois ne draguent que lorsqu'ils sont saouls et alors ils sont ploucs.

Le rêve des Suédoises c'est d'aller en vacances en France, en Espagne, en Italie, en Grèce et de craquer pour tous les beaux mecs latins.

Se faire faire la fête.

Moi je suis excitée pour un mec quand il dégage. Je n'aime pas les trop beaux mecs autosatisfaits, j'aime les types qui ont de l'humour, qui apprécient la femme qu'ils sortent, tu sens très vite si un homme te fera bien l'amour. Bien sûr dans une boîte je peux craquer pour un type uniquement parce qu'il est beau. Mais je préfère parler avant de baiser. Sauf si je suis trop excitée. J'aime les hommes juste assez sales - donc pas vraiment sales -, du type Jagger par exemple. Bien sûr qu'on est plutôt attirées par des mecs impor- tants, parce qu'il y a plus de chances qu'ils soient en harmonie avec eux-mêmes, ils n'ont rien à prouver.

Mon mari m'a séduite par son anticonfor- misme. Les gens ne s'attendent pas à voir un avocat international important agir comme lui. Il a déjà plaidé coiffé d'une queue de cheval. Il est la contradiction d'un homme dans sa situation. Et puis c'est un vrai Latin, il apprécie les femmes, la beauté : il compli- mente, il aime être excité, donc il n'est pas jaloux. Hier soir nous sommes allés dîner chez Maxim's, j'avais des talons de 20 centi- mètres et une minijupe si courte de Versace que les clients n'en revenaient pas. Je mesu- rais 1,90 mètre et je faisais très pute. Ça amusait mon mari, il a le goût de vivre, de vivre le présent. Je l'aime pour ça.

Ma vie sexuelle a commencé à 14 ans, j'aimais beaucoup un garçon suédois et dès 12 ans je m'étais promis de lui donner ma virginité. Ma deuxième expérience à 15 ans fut avec ma meilleure amie et un superbe Italien, son copain, une partouze à cet âge en Suède c'est rare ! Parce que la Suède c'est vraiment pas ce qu'on croit. OK ! les filles adorent faire l'amour quand elles sont loin de chez elles en vacances et à 14 ans ta mère te donne la

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pilule. Mais ici, à Paris, tu vas à des soirées et très souvent les hommes mariés arrivent avec des femmes différentes. Personne ne dit rien. En Suède, si une telle chose arrivait, ce serait un petit scandale, c'est impossible.

Ma séduction c'est jouer avec mes potentiels, ma taille, me mouler dans des tenues très sexy, jouer avec mes longs cheveux blonds.

Je pense qu'il faut séduire tout le monde, on peut allumer un peu, c'est le jeu. J'aime Paris pour ce jeu perpétuel et parce que j'y trouve toujours des amants intéressants. La jalousie n'est pas dans mon couple, et depuis que je suis mariée et mère, j'apprécie mieux les choses de la séduction, et puis tout ici peut arriver. Je me souviens d'un cocktail très chic où en guise de séduction un homme me glissa à l'oreille : "J'ai envie de vous." J'étais si choquée, je l'ai dit à mon mari, il a éclaté de rire, ça lui plaisait. C'est pour ça que toutes mes copines suédoises rêvent de venir à Paris pour épouser un Français. »

I N D O N É S I E N N E

Betarani - 23 ans - Étu- diante dans une école de publicité. Née à Djakarta.

En France depuis quatre ans. Repart dans son pays tous les ans. 1,65 mètre, peau mate, cheveux longs noirs, les yeux noirs, bridés, sourire éclatant et très mignonne.

« L'homme a le rôle majeur dans la séduction.

C'est lui qui fait le pas en premier. C'est très matérialiste : il frime beaucoup avec des cadeaux, ses voitures, toujours l'argent. Chez nous, on ne va pas loin avant le mariage. Les mariages commencent à 17 ans, et les femmes se marient pour quitter la famille, avoir une dot. Même entre les meilleures amies, on ne se raconte pas nos relations sexuelles avant de présenter l'homme du mariage (islam)...

C'est la société qui impose cela. Moi j'ai découvert l'amour en m'exilant en France à 19 ans. Les rapports d'amour se résument aux contacts buccaux dans la voiture, dans les boîtes, en cachette dans les toilettes, car il y a toujours un frère ou un ami pour observer.

Pour séduire, une femme se sert de l'habille- ment, très classique, très moulant, mode européenne, avec de petits dessous mais très simples, culottes (pas de "strings"), avec des soutiens-gorge normaux (pas de balconnets).

Il faut être séduisante, mais pas être prise

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pour une pute. C'est rigolo car la mode des vêtements traditionnels est plus sensuelle (pas de haut, juste un pagne), mais comme cela appartient aux coutumes, cela est bien vu.

Le massage est donc une forme de plaisir, surtout avant le mariage car c'est compensa- toire. Il y a des zones qui ne seront jamais touchées avant le mariage (le sexe, les fesses).

Il y a très peu de gens qui bravent les interdits, même chez les jeunes. Mais regarde comment cela se passe : comme il y a des magnéto- scopes, clandestinement des copains s'en procurent, et l'on se passe une soirée à regarder des films pornos, ce qui est une manière de s'initier sans trop de dommages ; cela ne perturbe pas les traditions..., c'est juste une source d'information, mais c'est frustrant quand même... Peut-être qu'après les garçons vont aller aux putes. Mon frère possède une belle collection de livres initia- teurs (écrits) et je sais qu'il s'en instruit assidûment.

Si un h o m m e va plus loin, il est rare qu'une fille accepte même si elle l'aime. Elle décidera plutôt de le quitter. Parfois, même souvent, es hommes mûrs vivent avec plusieurs femmes, les artistes surtout. La polygamie n'est pas officielle, mais elle se pratique couramment. De moins en moins avec les générations jeunes.

C'est très rare qu'une femme se venge en trompant son mari si celui-ci la trompe. Sauf les femmes qui voyagent et qui en profitent pour goûter dans les grands hôtels, les cabarets, aux plaisirs des h o m m e s de rencontre.

Mes rapports sont fréquents, mais pas n'im- porte où, j'aime bien être à l'aise dans un lit, où on peut se masser, et faire toutes les positions. Le rythme est élevé : 6 ou 7 fois en moyenne dans une nuit, mais ce sont des petits coups (un quart d'heure) rapides, tendres et calineux. L'une des positions privilégiées en Indonésie, c'est la femme dessus l'homme, car elle peut contrôler mieux son plaisir, et l'homme est plus en accord avec elle, car il la suit et donc la sent beaucoup mieux.

L'atout majeur pour une femme, qui concur- rence même sa beauté, c'est son esprit, sa tenue morale, ce qu'elle apporte en maturité à l'homme.

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Tu sais, les femmes parlent (surtout jeunes) beaucoup entre elles sur leur relation avec les hommes, mais jamais au-delà du côté moral des rapports. »

JAPONAIS

Mitsuteru - 28 ans - Étudiant à l'université de mathématiques d'Osaka, puis à l'université de lettres françaises de Kyoto. Il travaille comme interprète. (Lorsque nous l'avons interviewé, il était en France depuis une semaine.)

« Au Japon c'est vers 16-17 ans que filles et garçons se rencontrent en groupe. Avant cet âge nous ne nous fréquentons pas. C'est vers 18 ans qu'il est permis de se mettre en couple.

Certaines filles sont très libres, mais générale- ment c'est très fermé. Le rêve pour un garçon de 16 ans c'est d'aller avec une fille de 19 ans, plus expérimentée. Même pour une seule nuit, pour connaître. Elle n'est pas vue comme une pute... en général lorsque ça arrive il va chez elle. Cet âge 14-16 ans est décisif pour le garçon Japonais. Il est en dernière année à l'école, Il est considéré comme un "boss", c'est-à-dire qu'il a le droit de priorité sur les autres garçons moins âgés.

Moi je suis très exceptionnel, puisque jusqu'à l'âge de 22 ans je ne connaissais pas les filles, du fait que j'étais très timide et puis mes études je les ai faites dans une université très renommée, donc très sévère. J'avais trop de travail pour penser aux filles. Et puis elles n'étaient pas très intéressantes.

Ma première fille, je l'ai quand même connue alors que j'étais à la faculté. Nous avons sympathisé lors d'un repas à Disneyland. Elle était plus jeune que moi. Ensuite elle m'a amené chez elle. C'est le plus pratique et le plus courant, comme ça elle prépare l'am- biance : c'est un travail de fille. Préparer une belle lumière, à boire et à manger. Autant les filles que les garçons, nous nous cachons des parents pour vivre ces rencontres.

Les endroits où l'on se rencontre au Japon, c'est la rue et les grands magasins. Pas les cafés car les chaises sont serrées à l'intérieur.

C'est moins discret. Il y a aussi les discothè- ques, moi, je n'y suis jamais allé.

Les filles : si elles aiment un garçon, elles s'occupent beaucoup de lui montrer leur attention. Elles lui posent plein de questions

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- souvent très bêtes -, questions sur la vie privée : "A quelle heure tu rentres du travail",

"Que bois-tu au petit déjeuner ?" Elles mon- trent leur intérêt pour l'homme. Parfois même elles l'invitent dans leur famille pour qu'il goûte sa cuisine. Ça c'est si elle l'aime vraiment. La femme doit se montrer très ménagère dans notre pays. Les filles sont toujours très pudiques, elles s'habillent de façon réservée, un peu plus sexy le soir. Les premiers contacts se prennent par les yeux, puis la parole. On recherche un accord, un

"feeling".

Au Japon, beaucoup de journaux consacrent quelques pages aux positions amoureuses préconisées. Moi, ma position préférée, c'est la position allongée appuyé sur le coude face à face, jambes interpénétrées. Mitsu aime aussi [il s'appelle lui-même Mitsu : note des auteurs] la position où la femme est allongée regardant le plafond, c'est très érotique, l'homme se couche sur elle. Par derrière, c est très détestable. Je fais cela [l'amour] vrai- ment pour le plaisir et donc cela dure toute une nuit. C'est très rare. Lorsqu'on fait l'amour, les filles enlèvent leurs bijoux, mais ne se démaquillent pas. »

m m

Patrick - 24 ans - A vécu jusqu'à 18 ans en Guadeloupe.

Depuis vit à Paris. Employé de bureau.

« La femme n'a pas d'initiative. C'est elles qui provoquent dans leur démarche, en tortillant du cul, tout étant dans le roulement des fesses, puis dans leur manière de s'habiller, très moulant, des décolletés qui mettent en valeur leur poitrine.

Il y a un côté matériel attaché à la séduction : style "installé dans la vie", car les gens sont poussés à consommer : donc les mecs qui touchent au niveau de la drague sont ceux qui possèdent de belles bagnoles comme la BMW..., c'est très prisé.

Il suffit d'insister beaucoup avec les nanas..., ce sont des tigres et des tigresses. Les mecs sont jaloux, ça cogne sur elles dès qu'elles regardent un autre, comme les filles... du style

"c'est ma propriété".

Chez nous il y a trois nanas pour un mec. C'est une juste proportion. Il faut y voir la touche des traditions esclavagistes, avec la femme

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qui a le rôle de reproduction... Aujourd'hui il y a beaucoup de filles mères.

La drague commence au lycée, 4e, 3e, mais un lieu privilégié, un peu plus tard, c'est la plage le dimanche et les boîtes (permis à 16 ans). A l'école c'est les attouchements à la récréation, comme en classe d'ailleurs... Au fond jusqu'au dessous de la culotte.

Ça parle peu, c'est le cul qui prime pour les deux sexes, tu n'as qu'à voir la mode des maillots de bain : d'accord il n'y a pas de monokinis, mais les formes sont mises en apparence très sexy, mode brésilienne, échan- crée dans les fesses.

On ne drague pas en créole, car il y a toute une connotation de manque de respect...

draguer en créole c'est être ringard. La famille, il ne faut pas y aller, surtout au niveau des filles... Même si la vie sexuelle existe, tant que tu ne le dis pas, ça passe. Cela se passe en bagnole, sur les plages. Il ne m'est jamais arrivé d'amener une nana chez ma

mère.

Il y a une stratégie de refus des nanas en ce qui concerne les mecs pas trop aisés. Les femmes aspirent peu à travailler... Elles aiment le foyer. Quand elles ont un mari, elles ne pensent plus à se mettre en valeur. Elles deviennent vite des mamas après leur deuxième minot. C'est ainsi que les hommes trouvent une excuse pour aller courir. Au collège, on touchait beaucoup les nanas..., c'est le règne de la tripote ou plus, elles n'osent rien dire. Il y a tellement de nanas dont peu de mecs pensent à tomber amou- reux. De la seconde à la terminale, j'en ai connu qu'un.

Les nanas rejettent pas mal le côté africain.

Elles aiment pour ça beaucoup les dessous européens, malgré le climat du style "string", des bas de soie. De toute façon, une nana qui n'a pas de dessous est considérée comme une salope.

Une moyenne du premier rapport, c'est vers 14-15 ans... Au dire de beaucoup, les rapports sont du style "on tape dans le trou"... très fort et très rythmé... Les enfants arrivent souvent avant 20 ans. »

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VOTRE

ITINERAIRE

Femme ou homme :

- Lisez comme bon vous semble, commencez par le chapitre qui vous inspire le plus (celui où vous pensez être).

- Puis cherchez à repérer sur les cartes les gens qui vous entourent, ceux avec qui vous vivez : et lisez les chapitres correspondants.

- Pour mieux connaître ces personnages du jeu de la séduction, nous vous proposons des premiers jeux de cartes (carte du cinéma, de la mode, de la musique, du parfum, de la littérature). Ces exemples vont vous familiariser avec les divers acteurs du livre.

- Vous avez compris qu'on entre dans le jeu de la séduction au gré de son humour et de son plaisir, en sautant librement d'un chapitre à l'autre, de la partie femme à la partie homme.

- Une seule règle : dans ce jeu le chapitre final se trouve au milieu du livre, c'est le chapitre des partenaires. Il est l'union, le territoire, où les femmes et les hommes s'unissent pour un temps. Pour mieux comprendre ce chapitre nous vous conseillons de le lire en dernier.

Après lecture des 14 autres chapitres : pour savoir qui vous êtes, et à la recherche de qui vous allez partir. On est meilleur partenaire si on est conscient de son identité, et des rôles avec lesquels on aime jouer.

- Enfin la question que vous continuez à vous poser est « comment me situer sur la carte du grand jeu de la séduction ? ».

Cherchez votre dominante et les rôles divers que vous aimez jouer : par exemple : gagneuse en domi- nante, et initiatrice ou partenaire, ou : prince en dominante et macho ou anti-héros.

N'essayez pas de vous réduire à un seul caractère, cherchez à identifier

toutes vos tendances. Plus votre vie est riche en rencontres et en événements, plus vous avez de chance d'avoir des visages différents pour les gens qui vous entourent... Aujourd'hui cette souplesse est une force.

NOTRE CONSEIL

Entre le jeu du sérieux et le sérieux du jeu il y a peu de différence.

Juste un changement d'humeur, si vous voulez suivre notre jeu comme un guide. Faites-le, jouez-le avec sérieux mais toujours avec humour...

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MODE

D'EMPLOI

Pour bien comprendre Le mode d'emploi des cartes de la séduction, dépliez les rabats : début du livre vous trouverez la carte des femmes et fin du livre vous trouverez la carte des hommes.

Ainsi vous pouvez lire chaque page de ce livre tout en regardant les cartes couleurs de ce grand jeu de la séduction.

Les 4 zones majeures de nos cartes sont : - La protection : donnée ou sollicitée. Vous y trouverez l'initiatrice et le pygmalion, ainsi que la princesse et le prince.

- L'agression : passive ou active. Vous y trouverez la vamp et l'anti-héros, l'ensorce- leuse et le macho.

- L'institution : moderne ou sacrée : vous y trouverez la gagneuse et le meneur, la divine et l'olympien.

- La créativité : à deux ou individuelle.

Vous y trouverez la et le partenaire, la magique et l'inquiéteur.

En haut, la carte a un sens : le spirituel, le contrat social.

En bas, la carte a un sens : le roman- tisme, le jeu charnel.

A droite, la carte a un sens : la conquête sociale, l'amour de la tradition.

A gauche, la carte a un sens : la convivialité, l'innovation créative.

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Q U I S O N T L E S A C T E U R S DU GRAND JEU

D E L A S É D U C T I O N ? Ces cartes s'adressent aux mâles et femelles de toutes races et de toutes cultures, sans exclure les enfants, les adolescents, les vieux et les homosexuels des 2 sexes. L'égalité règne avec un petit avantage pour les femmes qui mieux que les hommes savent changer de rôle pour séduire. Pour l'homme, la séduction moderne est un territoire nouveau. On lui a trop fait croire que l'uniformité était une force, une preuve de son pouvoir.

F E M M E

« Si une femme veut faire son chemin vers les sommets, il lui faut ressembler à une jeune fille, se conduire comme une lady, penser comme un h o m m e et travailler comme un cheval... » Tout un programme qui prédispose la femme à la multiplicité des rôles.

La femme puzzle s'affirme de plus en plus.

Mère de famille au petit déjeuner, profession- nelle et sportive la journée, épouse à dîner, pour finir dans une soirée folie vêtue d'une tenue sexy-torride mi-vamp mi-allumeuse au bras de son mari complice... Complice mais dérouté, laquelle a-t-il épousé ? Multiplicité des rôles et séduction féminine, la femme ne cesse de renvoyer nos désirs, de smacher dans nos fantasmes de lifter nos pulsions : cham- pionne du jeu non-stop de la séduction. Les femmes sont les plus mobiles et s'adaptent mieux que les hommes. Au gré des situations et des fantaisies.

Depuis toujours la femme, moderne, sait.

H O M M E

Plus rigide, moins joueur, il est difficile de faire sortir Monsieur de son costume cravate ou Marcel de son bleu de travail. L'homme n'aime ni se déguiser, ni se travestir. Si vous le décalez, piètre comédien, il se sent mal.

"Nu comme un ver", "con comme un man- che", "déguisé comme un pingouin". Le séduire masculin n'a pas le charme ludique du séduire féminin. Rares sont les mecs pleins d'humour, affichant des profils divers.

Pourtant, certains, osent... Le marché de la

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séduction voit apparaître un h o m m e conqué- rant et concurrent de la femme. Plus adapta- ble il fait vasciller les grands stéréotypes. On sent une volonté, un choix de changement.

Coquetterie, produit de beauté, soin corporel ne sont plus des privilèges de femmes, ni des tares de "folles" : le rapport à soi change. Le succès des anti-héros au cinéma a dé- complexé les hommes.

En remettant en cause l'immuable image virile : guerrier, chef, père, macho... Les hommes gagnent en souplesse. Libérés, quel- ques-uns larguent les poncifs et s'aventurent dans les règles nouvelles du jeu séducteur.

Excitants, ils deviennent l'avenir de la femme.

P A R T E N A I R E S

C'est le chapitre communion de ce livre : les femmes et les hommes s'y rencontrent pour jouer, aimer, vivre, ensemble le temps d'une conversation, d'une soirée, d'un week-end, d'une passion, d'une vie... au choix.

C'est la séduction à la carte que nous célébrons. Un jeu où les atouts cœurs sont les plus forts. Ce chapitre est particulier, situé au milieu du livre, il en est pourtant le final : pas la conclusion, ni la fin ; la séduction est une faim sans limite. Le final est une apothéose, un dernier salut, un mariage comme il en existe toujours à la fin d'un défilé de mode ; pour rire et faire la fête.

Qu *est-ce qu 'un archétype ?

« C'est à la fois une image et une émotion.

On peut parler d'archétypes que lorsque ces deux aspects se présentent simultanément.

En se chargeant d'affectif l'image acquiert de l'énergie. Elle devient dynamique, forte. Les archétypes sont des fragments de vie, des morceaux d'individus. Les archétypes sont dynamiques, comme les complexes, ils vont et viennent, ils fascinent et parfois semblent même jeter un sort. » (Jung)

Comment les avons-nous mis en jeu ? En simplifiant cette notion d'archétype nous avons donné à chaque case une identité et lui avons associé des totems, des personnalités pour faciliter la projection et l'identification.

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Exemples :

- La gagneuse est devenue un archétype de femme moderne, active, indépendante. Pour l'illustrer nous avons donné la parole à Michèle Cotta : présidente de la haute autorité de l'audiovisuel, à une jeune ambitieuse décidée et nous avons pister une gagneuse à New-York...

- L'ensorceleuse est restée cette femme terri- ble, maniant le fouet et la magie noire pour la plus grande jouissance de tous. Miss Grace Jones est devenue cette moderne ensorce- leuse, la Macha du futur...

En procédant ainsi par association nous n'avons pas voulu stéréotyper ou caricaturer mais illustrer et donner une résonnance à nos cases.

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C A R T E S C U L T U R E L L E S

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A B S O L U

Énorme bouddha à la face d'ivoire, Brando rayonne d'une force et d'une beauté sans mesure. Dieu humain, il semble vivre parmi nous et nous avoir déjà quitté... Peut-être à force d'être trop désiré, est-il devenu réellement irréel. Objet de culte universel à la superbe absence, Brando est l'homme fait émotion. Un bloc de séduction, pure et dure.

Marlon Brando est passé par de nombreuses étapes du jeu séducteur avant d'atteindre le sommet de la « séduisance ». Jeune acteur, il faisait partie des « Kazan's boys », ces fougueuses têtes brûlées qu'Elia Kazan avait regroupées autour de lui à Hollywood (voir chapitre « prince » : « James Dean »). Il était un prince maudit, gueule d'ange et caractère diabolique. Arrogant et sûr, beau et inattendu.

« Brando est étonnant sur un plateau... Il faut être sans cesse en éveil pour le photographier... car au moment où vous vous y attendez le moins, il fera soudain quelque chose de surprenant ou de farfelu.

Brando a été l'un des acteurs les plus beaux et les plus distingués de sa génération et il fit tout pour faire oublier ce physique trop parfait. » Il fut aussi l'image du « macho dur » aux muscles charnus et au tricot de peau sexy, grosse bécane et casquette cuir : là aussi il jouait. « Brando nie que la comédie soit un art. Il méprise les comédiens. Mais il a fait de sa vie une forme d'art. »* Etrange et inquiétant, le personnage et l'homme se firent indissociables. Brisant la mâchoire d'un paparazzo insupportable, murmurant dédaigneuse- ment « jouer la comédie n'est qu'un moyen de gagner sa vie sans se fatiguer ». Brando devenait en vivant un mythe immortel. « Il possède une qualité rare : en dépit de son incontestable personnalité, il peut se perdre dans une foule. Il peut faire de lui tout ce qu'il veut... D'un autre côté il veut qu'on le remarque. S'il joue avec un acteur plus petit, à l'écran il devient plus grand que l'autre. Une force de projection... »" Refusant les mensonges de la scène et négociant de main de maître ses apparitions à l'écran, il était à la fois anti-héros et meneur. Discret et oublié, puis brillant comme un diamant. Sur son île avec sa femme, avec les Indiens en lutte, il sut être un partenaire d'amour et d'idéal. Et pour finir, un rôle l'imposa au culte et à la fascination dans un film où, pervers pygmalion, il forme et libère - par sa mort - une femme qu'il pliera à tous ses désirs, qu'il initiera à toutes les expériences sensuelles. Admirable pas de deux, inoubliable « Dernier Tango à Paris ». Depuis, de « Superman » à

« Apocalypse Now », Brando brille dans la constellation des étoiles charnelles. Sa stature religieuse a trouvé sur l'Olympe un piédestal à sa mesure. Coppola a dit de Kurt, le héros d'« Apocalypse Now » (la photo ci-contre) : « C'est un type qui, pour ne plus obéir aux règles, a fabriqué les siennes. » L'olympien est ainsi transgresseur et inventeur de règles nouvelles que tous rêvent de comprendre.

Créateur d'unique et séducteur absolu.

* SAM SHAW.

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Références

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