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Submitted on 1 Jan 1958
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Une hypothèse sur l’état superfluide
Jacques Winter
To cite this version:
Jacques Winter. Une hypothèse sur l’état superfluide. J. Phys. Radium, 1958, 19 (5), pp.532-535. �10.1051/jphysrad:01958001905053200�. �jpa-00235886�
UNE HYPOTHÈSE SUR L’ÉTAT SUPERFLUIDE Par
JACQUES
WINTER,
École Polytechnique, Paris,
Résumé. 2014 L’auteur essaye de préciser une idée de F. London par une hypothèse
supplé-mentaire : L’adoption du point de vue ondulatoire, ou la délocalisation des atomes d’hélium
super-fluide, et examine quelques conséquences de cette hypothèse.
Abstract.
2014 The authortries
to develop an idea of F.’ London, by a supplementary assumption :The
adoption
of the wave point of view, which means the delocalization of superfluid helium atoms. He discusses someconsequences
of this assumption.LE JOURNAL PHYSIQUE 19, 1958,
10 Idée fondamentale. - Nous
nous proposons
de
développer
l’idée de base de M. F. London(aujourd’hui
décédé) :
l’héliumsuperfluide
est ungaz de Bose-Einstein.
Mais,
dans son livreSuper-.
fluides,
tome II(1),
cette idée une fois introduiteest par la suite abandonnée et
l’ouvrage
suit lathéorie
empirique
des deux fluides de M. Tisza. Orde toutes les idées
théoriques
émises,
celle-ci a aumoins le mérite de rendre
compte
d’un despara-doxes,
dont l’ensemble constitue l’étatsuperfluide :
l’Hélium3,
qui
suit lastatistique
deFermi,
nepré-sente
pas
desuperfluidité.
L’hélium
liquide,
auvoisinage
de latempérature
du
point
À a une densité de0,146 (environ),
cequi
correspond à 0,146
2 28.10 22
atomes par6,4.10-24
centimètre cube. Si nous prenons comme estimation
grossière
du volume dechaque
atome,
sapolarisa-bilité
égale
à0,205.10-24
cm3 nous arrivons à uncoefficient de
remplissage
de l’ordre de 5 pour 1000.Du
point
de vuecorpusculaire,
il est facile decon-cevoir que les atomes d’hélium se
propagent
quasi-librement,
etquittent
les cellules conventionnellesoù on les enferme dans l’état
liquide
(théories
deLennard-Jones).
Cequi
estinconcevable,
c’estqu’une
diminution detempérature
etd’entropie
provoque ce résultat. M. London a
esquivé
cetteobjection
et à faitappel
àl’énergie
de vibration auzéro
absolu,
d’après
lamécanique quantique,
qui
tend à étaler l’atome d’hélium. Cette tendance
à l’étalement maintient l’état
liquide,
endépit
des attractions entre atomes différents.
Afin de chercher à
expliquer
l’étatsuperfluide,
nous irons un pas
plus
loin que M.London,
et c’estlà notre
point
fondamental. Nous admettrons quel’hélium
superfluide
est unphénomène
purement
ondulatoire
(comme
lesphénomènes
dediffraction)
et que ses atomes sont
représentables
par des ondes Y’ de deBroglie,
délocalisées. Et c’est làl’essentiel
(2).
Desexpériences
de diffractionayant
(1) New-York, Wiley, 1954.
(2 ) Dans son article de la Physical Repiew, 1938, 54, 947,
M. London a exprimé cette idée, mais semble y avoir renoncé
depuis.
été faites sur l’hélium et
l’hydrogène
moléculaire,
il
n’y
a pas, noussemble-t-il,
de difficulté deprin-cipe
dans cettehypothèse.
La délocalisation etl’abandon total du modèle cellulaire sont en
oppo-sition brutale avec la théorie usuelle des
liquides (3).
Mais pour
expliquer
desphénomènes
aussipara-doxaux,
il semble nécessaire de faire unehypo-thèse violente.
Pourvu,
bienentendu,
qu’elle
ne sorte pas du cadre de lamécanique quantique,
sansquoi,
l’explication
perdrait
son intérêt. Cereproche
ne nous semblerait pasjustifié. Mais,
bienentendu,
le lecteur reste
juge.
Avant de passer aux
applications,
il est néces-saire de matérialiser cettehypothèse
par un modèlemathématique,
aussisimple
quepossible,
etqu’on
aurait
toujours
le loisir decompliquer
si l’idée debase de cette théorie était retenue.
MODÈLE
MATHÉMATIQUE. -
Nous considérons donc un volumeV, rempli
par un gaz, dontchaque
atome estreprésenté
par une fonction Tqui
s’étend à tout le volume. Un atome se
déplacera
dans un
champ,
créé par l’action de tous les autres,qui
sera tantôtdirigé
dans un sens, tantôt dans un autre sens. Admettons que cechamp
estpériodique
etcomprend
une suite de vallées et de barrières depotentiel ;
en unmot,
un ensemble decellules,
séparées
par des barrières et étendues à tout levolume. Afin de
simplifier,
nous nous bornerons àexaminer le cas d’une seule
dimension,
laissant decôté toutes les difficultés dues
à la
structurespatiale
etqui
ne sont pas essentielles pour nous. Lepro-blème consiste à comparer ce
qui
se passe pourl’hélium
liquide
ordinaire(atome
renfermé dansune cellule de
potentiel)
et lesuperfluide
(atome
compris
dans un ensemble de cellules et debar-rières).
Nous suivrons la solution de MM. Goldmanet Krivtchenkof
(4).
Leproblème
est le suivant :(3) Les expériences de diffraction des rayons X mettent
en évidence des variations de densité régulière, que la
structure délocalisée devra présenter aussi.
(4) « Sbornik Zadatch po kvantovoï mekhanike »,
Moscou, 195 7. A vrai dire, il
s’agit dans
laplupart
des casde véritables études et non d’exercices pédagogiques.
533
Un
champ
V(x)
(fig.
1)
est constitué par unensemble de N cuvettes de
potentiel identiques,
séparées
par des barrièresidentiques.
En admettantqu’on
puisse appliquer
la méthodequasi
classique,
déterminer les niveaux
d’énergie
dans lechamp
V(x).
Comparer
lespectre
énergétique
obtenu avec le
spectre
énergétique
d’une seulecuvette.
La méthode consiste à admettre que, dans
l’expo-nentielle
e’n,
p est
une fonction très lentementvariable de x. Cette
hypothèse
estraisonnable,
lechamp
moyenn’ayant
aucune raison de varierbrusquement.
Une difficultésurgit
auxpoints
pourlesquels
p =0,
car ily a un facteur.
1
Et comme nous étudions un
atome
lié
ausys-tème,
sonénergie
E’ coupera
nécessairement ’lacourbe
V àchaque oscillation,
commel’indique
lafigure
1,
sinon cet atomequitterait
lemilieu,
là oùle
potentiel
frontière viendraità manquer,
c’est-à-dire sur une surface libre. La
figure
suppose lemilieu enfermé dans un
récipient
(V
s’élève auxlimites),
mais celapeut
ne pas être le cas, ps’annulera à
chaque
intersection de E et VOn raccorde des sommes
d’exponentielles,
avec + . et -, réelles(E > V )
etimaginaires (E
V),
auxpoints
d’intersection dé
E etV,
Pour tenircompte
de cettedifficulté,
on utilise desrègles
decorres-pondance
entreexponentielles
réelleset imaginaires.
La condition
spectrale
s’obtient en écrivantqu’il
n’y
a pas d’ondesconvergentes
du dehors vers ledomaine étudié.
Pour
l’exposé
de la méthodealgébrique
trèsingénieuse qui
permet
de résoudre unproblème
à lVétages,
nous renvoyons àl’ouvrage
cité(chap.
II,
no11).
_Résultat. -
Chaque
niveauénergétique
E,
afférent à une seule cuvette est
coupé
en N compo-santes et l’on aavec
E(g)
désignant
l’énergie
Em
initiale afférente au cas d’une seule cuvette. IL, masse de l’atome étudié..Conséquence.
- Les niveauxénergétiques
desatomes
d’hélium
liquide
ordinaire se scinderonten N
composantes,
lors de ladélocalisation
d’un ensemble de lf atomes. Lamoitié
descomposantes
sera activée la moitié sera stabi.
lisée
Applications :
10 4He et 3He. - Poursimplifier,
remplaçons
Ip(x)1
par une valeur moyennep
posons al
bl
=b,
a2 = 1. L’écart
AE.
maximum(n
=N)
vaudraPour une
température
T voisine de0°,
tous lesatomes de 4He tomberont sur le niveau le
plus
baset seront donc stabilisés par
perte
del’énergie
AE.Si l’on admet
(ce que
nous examinerons en20)
quel’entropie
dusuperfluide
=0,
S
entropie
duliquide
normal que nous prenonségale
à1,6 joules/gr.
degré
(5).
Si
nous prenons T =2,2
Si l’on pose
p2,= 2{l. H
(H
valeur moyenne de E -V,
Eénergie
minimum nonperturbée
par la
superfusion),
on verraqu’on
peut
facilement trouver une telle valeur de AE.D’ailleurs
la formule
(1)
donne(5) DAUNT et SMITH, Reviews Mod. Physics, 195,1, 26, 192.
(6) La valeur de H a été choisie à peu près en accord
avec les valeurs calculées de V, page 22 du livre cité de M. London. 1 a été choisi par tâtonnement de façon à retrouver la valeur expérimentale de AE = TS. La valeur
ainsi choisie est trop petite, si on la compare à la longueur d’onde de de Broglie de l’atome d’hélium pour une vitesse voisine de celle de l’agitation thermique à 20 (on
trou-verait X/2 = 5,5
Á)
mais elle est raisonnable si on le compareaux écarts des maxima de densité obtenus par les mesures
de
rayons X. Aussi bien s’agit-il ici d’un calcul grossier fait pour le cas fictif d’une seule dimension, dans le but de voir si on trouve des ordres de grandeur raisonnables.ce
qui
montre quepour des
ordres degrandeur
raisonnables
de 1 et deH?
on trouve une valeurde AE à peu
près
en accord avecl’expérience,
enappliquant
la formule de Goldman et Krivtchenkof. Les atomes de 3He sedistribueront,
en vertu duprincipe
dePauli,
sur tous les étatsperturbés,
lesuns
activés,
les autres stabilisés - iln’y
aura doncpas
d’énergie
destabilisation,
et lephénomène
desuperfusion
ne pourra donc pas seproduire,
ailleursqu’au
zéro absolu.20
Disparition de l’entropie.
- Dans le modèlecellulaire,
nous pouvons considérerqu’à
lalimite,
pour T -
0,
nous avons N oscillateurs dontl’entropie
tendra vers NKlog Zo, Zo
étant la valeur de la somme d’étatel’ F-21 Es, .... étant les niveaux
d’énergie
successifs. ’Dans le cas du modèle
délocalisé,
pour T -0,
S -
k(log
N + 1 ) .
Pour Tdonné,
et N assezgrand,
nous voyons quel’entropie
dusuperfluide
serabeaucoup plus
petite
que celle du fluide. Or les filmssuperfluides
lesplus
mincesayant
uneépais-seur de
quelques
centainesd’angstrôms,
nouspouvons admettre que N sera > à 109.
Ceci montre que la
superfusion
ne pourraembrasser
qu’un
trèsgrand
nombre d’atomes à lafois,
audépart
de l’ordre d’au moins106, qui
s’accroîtra
rapidement quand
T tendra vers zéro.Une
objection
seprésente :
La formuleS .-.- k
(log
N -E-1)
n’est valable que si lesniveaux ci, ez, ... sont
indépendants
de N.Or,
ici,
si nous nousreportons
à la valeur deI1Em,
nousvoyons
qu’il
n’en est rien. En tenantcompte
deces N
niveaux,
et enportant
les termescorres-pondants
dansl’expression
del’entropie
d’un sys-tème deBose,
on trouverait uneentropie
propor-tionnelle à N. A notre
avis,
cetteobjection
nes’applique
pas. Eneffet,
lesystème
délocalisé est« self-consistent )) : Le
champ
V doit résulter de ladistribution des atomes dans l’état le
plus
stable.Si un nombre non
négligeable
d’atomes se trouventdans des états tels que n
N, d’énergie
nonminimum,
il seproduira
desrépulsions
intenses,
dont notre
formalisme
self consistent ne tient pascompte.
Ces forces favoriseront l’étatminimum,
qui
apparaîtra
commeapproximativement unique.
Dans le cas de
Fermi,
même l’état minimumself-consistent devient
impossible.
30 Effet fontaine ou force
thermique.
- C’estl’effet le
plus
difficile àcomprendre.
Comment lesuperfluide
est-il attiré par unerégion
àtempé-rature un peu
plus
élevée ? Nous n’avons vu aucuneinterprétation
de cephénomène,
mais seulementdes écritures
(forces
proportionnelles
àgrad
T),
qui
en tiennentcompte
sansl’expliquer.
Dupoint
de vue d’une théorie délocalisée ouondulatoire,
l’expli-cation n’est pas
simple ;
mais tout aumoins,
l’onvoit
poindre
une lueur : l’atome d’hélium en contact avec une source de chaleur absorbe unquantum
qui
le relocalise dans la zone chaude.Il y aurait là un effet
quantique,
présentant
dessimilarités avec l’effet
photoélectrique :
ce n’estplus
lephoton qui
se localise sur l’électronqui
l’absorbe,
c’est ici l’atome de matièrequi
se localise sur lephoton
en l’absorbant. Lephoton
est ici unquantum
de vibrationthermique
de larégion
chaude et est donc localisé sur un atome de cetterégion.
Il se transmettra donc sur lepetit
élément de l’onde Tqui
l’avoisine et où se localisera l’atomesuperfluide.
Le vide résultantproduira
le courantsuperfluide
vers la zone chaude.Pourquoi
la localisation se fait elle auvoisinage
de l’atome chaud ?
Soit B l’atome chaud
localisé,
(po(B),
p.E(B)
sesfonction d’onde non activées et
activées, A
l’atomesuperfluide, T(,4)
son onde nonlocalisée,
cp(A)
sesondes localisées. L’élément de matrice associé à la
transition
sera, si Hreprésente
la’perturbation,
interactionélectrostatique
autre A etB,
Si
y_,(A)
estéloigné
deB,
l’élément de matricesera
négligeable
car H seranégligeable
pour A et Béloignés,
et donc la transitionimpossible.
Lephéno-mène de relocalisation
est,
comme ladélocalisation,
associé à une transition
quantique,
mais avecabsorption
de chaleur.40 Film
superfluide.
- Nousavons fait
ailleurs
(7) l’hypothèse
que la viscosité était due àla
rupture
de liaisons entre atomes A etB,
doués de vibrationsthermiques.
Si
l’atome B est un atome fixe d’uneparoi,
A l’atome de la couche d’hélium au contact de laparoi, l’énergie
de,liaisonse calculera par un élément de matrice
analogue
àcelui du
paragraphe
3°).
Il serabeaucoup
plus
petit,
et de ce faitnégligeable,
si A est délocalisé.Si A et B
appartiennent
tous deux ausuper-fluide,
laréponse
est moins évidente. Si A et Bont le même
T,
leur interaction sera forte et cela constituera la cohésion dusuperfluide.
Si A et Bappartiennent
à des filetsvoisins,
il faut d’abordexpliquer pourquoi,,
précisément,
la délocalisations’arrête entre les deux filets. Sans
quoi,
on nepourrait
pasparler
de deux filets. Il doit existerentre eux des
décalages
depotentiel
dus augradient
de vitesse. Les distributions de densité, seront
décalées dans les deux filets et l’atome
A,
du filet1,,
aura une grosse
probabilité
d’être réfléchi sur lasurface de
séparation
de 1 et du filet 2. En raisonde ce
décalage,
un élément de matrice de la(7) J. WINTER, Considérations sur la théorie des liquides. Ann. Inst. H. Poincaré, 1954, 24, 1-33.
535
forme
fT(,4 )2
’’(B) 2
dv..( dVB
sera forcémentpetit,
et iln’y
aura doncguère
de viscositéinté-rieure.
Pourquoi,
maintenant,
la vitesse d’écoulementd’un film
superficiel superfluide,
ou film deRollin,
est-elle limitée
supérieurement ?
Cette vitesse étant de l’ordre de 50 à 100cm/s,
l’énergie
cinétique
estinsuffisante pour
produire
une relocalisation au contact de laparoi.
Il faudra faireappel
à uneimage
purement
ondulatoire ouoptique.
Il doitexister une barrière de
potentiel
à la surface de laparoi, qui s’oppose
à lapénétration
deT(A).
Sil’énergie
cinétique
de A estsuffisante,
il y aurafranchissement de la barrière et
absorption
super-ficielle. Il y aura
donc,
comme dans tout écou-lementhydrodynamique,
une couche de Prandtl etle
phénomène
du film deRollin,
sansviscosité,
s’évanouira. Il ne
s’agit
ici,
bienentendu,
qued’hypothèses.
Manuscrit reçu le 31 janvier 1958.
REVUE DES LIVRES
FRIEDEL (J.), Les dislocations (In-8 16-25, viii-314 pages,
avec 155 figures, Paris,
Gauthier-Villars, 1956 ;
broché :3 500 F, cartonné : 3 800 F.)
L’étude des défauts cristallins et en particulier des dis-locations s’est développée rapidement durant ces dernières
années. La notion de dislocation joue un rôle important
dans la physique des solides. On sait maintenant que leur
présence altère non seulement les propriétés plastiques des
cristaux, mais aussi un assez grand nombre d’autres
pro-priétés intéressantes : par exemple la vitesse de croissance,
les propriétés électromagnétiques, la diffusion, les effets des irradiations.
Cet ouvrage a pour but, une mise au point, pour le
lecteur français des principales propriétés des dislocations. Il est issu d’un cours fait successivement à l’École des Mines de Paris, au laboratoire de l’I. R. S. I. D. à
Saint-Germain-en-Laye et à la section de métallurgie appliquée du C. E. A.
Dans une première partie sont exposées les propriétés
générales des dislocations : théorie élastique des
dislo-cations, déplacement des dislocations, glissement, lacunes
et atomes interstitiels, « montée » des dislocations,
dislo-cations imparfaites, croissance des cristaux.
La seconde partie traite des ensembles de dislocations. Il semble qu’un bon cristal possède en général environ 106
à t 0’ dislocations par centimètre carré réparties suivant un
réseau à trois dimensions. Les déformations plastiques
mul-tiplient ces dislocations jusqu’à des densités de 1010 à 1012
par centimètre carré au maximum. Ces dislocations
s’empilent souvent les unes sur les autres d’une façon
caractéristique qui durcit considérablement les cristaux. Un traitement thermique des cristaux déformés réduit la
den-sité de leurs dislocations et leur rend une
partie
au moins de leur ductibilité ; les dislocations se réorganisent en desensembles
plus
stables qui sont souvent des joints séparant des blocs cristallins faiblement désorientés. Les défor-mations de fluage à chaud- combinent les effets des défor-mations et des traitementsthermiques..
Enfin la troisième partie est consacrée aux interactions des dislocations avec d’autres défauts. Parmi ces défauts,
les impuretés sont sans doute les plus importants, et quatre
des cinq chapitres de cette partie développent leur étude
assez compliquée et encore imparfaite. L’interaction des
dislocations avec d’autres perturbations du réseau
cris-tallin est considérée plutôt comme un moyen d’étude des
dislocations présentes. On étudie l’action des dislocations
sur la diffraction des rayons X, l’absorption optique, la conductibilité électrique et la saturation .de
l’aiman-tation.
Dario PÉCILE. DECAULNE (P.), CrILLE (J. C.) et PELEGRIN (M.), Problèmes
d’asservissements (avec solutions), 1 vol., 19 x 28 cm, 160 pages, 179 figures, Dunod, Paris, 1958 : relié 2400 F. Ce recueil est ordonné suivant le plan de l’ouvrage
prin-cipal (Analyse dans J. Physique Rad., Physique appliquée, 1957, 18, 53 A), mais forme néanmoins un ensemble
indé-pendant. La progressivité des exercices a été soigneusement
étudiée et les principaux sont accompagnés d’une solution détaillée. Il n’intéresseront pas seulement l’étudiant. Le
professeur trouvera des problèmes sur les notions fonda-mentales qu’il pourra adapter à son gré, et le technicien découvrira certainement dans ce livre des aspects auxquels
il n’est pas accoutumé.
Pierre LAURENCEAU.
FRANÇON (M.), Expériences de physiques. Expériences de démonstration. (1 vol., 24 x 16 cm, 340 pages, 520 figures.) Éditions de la Revue d’Optique théorique
et instrumentale, Paris, 1958 : 3 000 F.
Au début du siècle un Recueil d’expériences élémentaires
de Physique, auquel de nombreux physiciens français avaient apporté leur concours sous la direction d’Henri
Abraham, paraissait en librairie. Cet ouvrage a rendu et
rend encore de très grands services dans l’enseignement élémentaire.
L’ouvrage de M. Françon se place à un niveau plus
élevé, en gros celui de la proprédeutique des Facultés.
Chargé de l’enseignement de la Physique du certi-ficat S,. P. C. N. à la Faculté des Sciences de Paris,
ensei-gnement qu’il conçoit à juste titre sous une forme très
expérimentale, l’auteur décrit un grand nombre d’expé-riences dont certaines, en particulier en optique, sont très
belles et très démonstratives. Le rappel des notions de
bases correspondantes facilite la liaison des expériences
entre elles et leur interprétation. ,
. Destiné essentiellement aux étudiants ce livre rendra
aussi de grands services aux professeurs du second degré pour l’illustration .de leur enseignement et il contribuera
certainement à éveiller des vocations dè physiciens.