• Aucun résultat trouvé

Lepermis de conduire de Monique

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Lepermis de conduire de Monique"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

Le permis de conduire de Monique

Roman d'amour inédit par SAINT-YVES

Sont réservés tous droits de traduction, d'adaptation, d e mise au théâtre et au cinématographe.

: P. R. n° 624,

CHAPITRE PREMIER UN DANGER PUBLIC

— Prenez ce virage... plus à droite... Maintenant, faites demi-tour. Redressez le volant, non, plus dou- cement, mademoiselle ! Rouge d'attention, Monique de Lésigny se cram- ponnait au volant de la petite voiture, neuve et étin- celante, que son père venait de lui offrir à l'occa- sion de son dix-neuvième anniversaire.

Assis auprès d'elle, le moniteur qui lui enseignait l'art délicat de bien conduire lui donnait ordres et indications d'une voix quelque peu coupante.

La jeune fille prenait sa troisième leçon et s'en tirait assez bien déjà. Elle leva les yeux vers son compagnon et demanda en souriant avec coquette- rie :

— Etes-vous content de moi? croyez-vous que je puisse, la semaine prochaine, me présenter à l'exa- men?

— La semaine prochaine ? sûrement pas !

— Mais voyez comme je suis maîtresse de moi...

Il ne faut tout de même pas des mois et des mois pour tenir convenablement un volant, klaxonner dans les croisements et sortir la main...

(3)

— Ne croyez pas que ce soit si facile, mademoi- selle. Mais avec une douzaine de leçons, cela pourra aller.

Monique de Lésigny s'exclama:

— Encore douze leçons! quel ennui... J'espérais obtenir mon permis ces jours-ci... Une de mes amies n'a pris que cinq leçons en tout et pour tout et elle conduit dans la perfection. Suis-je plus maladroite ou plus sotte qu'elle ? Le jeune moniteur eut un geste d'ignorance.

— Je n'ai pas l'honneur de connaître cette per- sonne.

— Eh! bien, ne vous gênez pas, mon ami ! dites tout de suite que je suis une idiote! — Je n'ai jamais dit ni pensé une chose pareille, protesta-t-il. Vous m'avez demandé mon opinion, je vous l'ai donnée, mademoiselle. Il est inutile de vous présenter à l'examen avant dix jours au moins. Agacée, Monique toisa son interlocuteur : — Il est vrai que votre intérêt est de faire durer le plaisir, si l'on peut appeler ceci un plaisir. Votre patron vous a donné des instructions, sans doute, et vous voulez mériter vos appointements.

— Vous faites erreur, mademoiselle, dit-il calme- ment, sans paraître prendre garde au ton agressif de sa jeune élève. Mon devoir est de vous apprendre à conduire et je m'efforce de le remplir. — Oh! votre devoir, ironisa-t-elle, dirait-on pas que votre métier est un sacerdoce, que vous avez charge d'âmes ? — Si vous écrasiez un enfant ou un vieillard, ce serait un peu de ma faute et j'aurais certainement des remords. Pas vous ?

Elle haussa les épaules, sa mauvaise humeur ac- crue. Elle trancha avec son ordinaire assurance :

— Cette question est stupide ! Vos réflexions oiseuses ne me feront pas faire de progrès. Et puis, assez pour aujourd'hui, je sens que je ne ferai plus rien de bon. Ramenez-moi vivement.

(4)

Ils changèrent de place, le jeune homme prit le volant. C'était une petite personne très décidée que Mlle Monique de Lésigny, fille unique du grand financier parisien.

Elle était habituée depuis sa plus tendre enfance à dicter ses quatre et meme ses huit volontés à tout son entourage. Son père et sa mère l'adoraient, ne savaient rien lui refuser.

Elle était d'ailleurs délicieuse, aimable et douce...

quand elle voulait s'en donner la peine. Même dans la colère, elle restait séduisante. Sa mince et longue silhouette, ses cheveux fous, d'une teinte auburn rare et ravissante, bouclant sur ses épaules graciles, ses grands yeux verts brillant dans un visage mutin, lui donnaient un charme profond qui agissait sur tous ceux qui l'approchaient.

Elle boudait à présent, les yeux fixés droit devant elle.

Elle s'était mis en tête de devenir un as du volant en un temps très réduit. Aussi enrageait-elle sérieu- sement devant le peu d'enthousiasme de son moni- teur pour ses facultés et son adresse.

Elle le considérait à la dérobée, rêvant de lui jouer un bon tour, à ce prétentieux, ce petit sot!

Elle le trouvait antipathique au suprême degré, bien qu'il fût assez joli garçon. Ses cheveux blonds étaient abondants et une mèche lui tombait sur les yeux, qu'il avait bleus et très doux. Il était grand, bien fait... mais il s'était montré rebelle au charme de son élève, la regardant à peine, lui parlant d'une voix sèche, et c'était un crime impardonnable aux yeux de l'enfant rousse !

Dès que le cabriolet vert eût stoppé devant la porte de l'école, Monique de Lésigny sauta sur le sol et courut vers le bureau du directeur.

Un peu surpris, le moniteur la suivit des yeux avant de se rendre au garage attenant. Cinq minutes ne s'étaient pas écoulées qu'il s'entendit appeler d'une voix brusque.

(5)

qu'à prendre la porte, je ne vous retiens pas... Mais dépêchez-vous... Partez vite...

Elle cacha son visage empourpré dans ses mains, attendant. Jean-Louis n'avait nulle envie de partir...

Il la prit doucement dans ses bras.

FIN

(6)

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia

‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Références

Documents relatifs

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre