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Dessins réalisés par l auteure

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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6.29 523842

---INFORMATION--- Couverture : Classique

[Roman (134x204)]

NB Pages : 78 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) =

6.29

---

Toutes ces choses qu’on trimbale

Patricia Scholtes

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Dessins réalisés par l’auteure

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Bon titre, titre à exprimer, ensemble de nouvelles, des histoires issues de la réalité, de la fiction, des histoires de femmes, d’hommes, des histoires sur les fleurs, sur les arbres, fusent les sensations, et le sentiment. Où s’arrête le réel, où commence l’imaginaire, nul ne sait. Imaginaire, imaginaire ? Qui en devient réel, imaginaire à penser, à laisser aller, à se laisser aller aux souvenirs, y rajouter, et bien tout ce qu’on peut y rajouter, les souvenirs et la vie qui va avec ! Une lecture pêle-mêle, où tout s’étale, et où chacun trouve, ce qu’il est venu chercher.

Haïkus, Sourit la fleur et pourtant pleure pluie fine d’avril Saisons quatre Vivaldi

prend une pizza barque en papier de rive déposée et la mer déborde

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matière grise coquette grignote

temps et marbré boîte en ferraille poudre poussière 1900 et plus art ou folie tronc sec de l’été jardin et totem converti chardonneret perché sur cosmos

pétales roses escargot gourmand déglutit graines bleues assassin tordu

sensation froid émotion zéro

ceci n’est pas un test chaleur de vos bras note huit et demi test réussi lenteur temps 18 vie de folie de celui c’est écrit

rythme et folie suis « magie »

petit doigt me l’a dit !

*

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L’inconnu,

Le pavé est mouillé, le brouillard se mélange à la fumée des cheminées, les ombres insolites se dessinent, se faufilent en un souffle, et enroulent le réverbère. Ni chien qui aboie dans le soir, ni canette de bière qui roule, portée par le vent. Personne, sauf les âmes blanchâtres qui jouent à cache-cache et moi ! !

Ce quartier n’est pas mon quartier, cette ville n’est pas ma ville ! Et, je suis là, comme parachutée et à traîner les pieds, traîner les pieds tellement que j’en trébuche, les âmes ricanent, le vent se lève…

Et, vision éphémère, un inconnu, sorti de la poussière, me tend la main, de cuir noir, gantée.

Il ressemble à…, non il ne ressemble à rien, il allie, beauté universelle, froideur des pôles.

Habit noir, large cape, bottes hautes, il s’incline, me tire sa révérence, quitte son chapeau, l’espace d’un instant, une longue chevelure ébène, tombe jusqu’à ses pieds !

Il rit à ma surprise :

– Et oui, je ne les ai jamais coupés, déclare-t-il.

Cette voix, je connais cette voix…

Une voix de rêve, la voix de mes rêves, est-il réel, ou fait-il partie de ma collection de personnages fantasmagoriques ?

Il me prend le bras, magie du jour qui tombe, sorcellerie de l’entre nuit, mon habit se change.

Je suis comme lui, ainsi, de noir vêtue, avec un grand chapeau sur la tête, homme, suis-je devenue un homme ? Non, il me rassure, tu es toi, habillée de noir, et là où nous allons, c’est mieux.

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Je murmure :

– Mais, Seigneur, n’est-ce pas vous êtes un Seigneur ? Que faites-vous ici, d’où venez-vous ?

Et où allons-nous ? Et que me voulez-vous ? Je ne peux venir avec vous, on m’attend un peu plus loin, on a besoin de moi…

Sa voix est ferme :

– Et moi, j’ai besoin de toi là-bas, ça ne sera pas long, tu entends, tu n’as rien à craindre.

Chute sur une pierre, et je m’allonge de tout mon long, le chapeau tombe, mes cheveux, mes cheveux recouvrent le sol, ils sont longs à perte de vue, mais leur couleur est blanc de neige, je touche, je tâte, je sens ; c’est à moi tout cela ?

Un tour… suis debout.

– Tu es d’une maladresse mon petit, as-tu déjà compté combien de fois tu es tombée dans ta vie de mortelle ?

– Non, seigneur, mais c’est la première fois que je me relève aussi vite, dites-moi, racontez-moi, vous êtes sorcier n’est-ce pas ?

Il éclate à en faire trembler le sol, mais je ne sais pourquoi, je n’ai pas peur, je me sens portée, par cette fumée, ce brouillard, attirée par cet homme à la cape noire, bizarre tout cela, et bien à la fois !

Un jour, dix jours, cent jours, cent ans que nous marchons, peut-être ! Et je le suis encore et encore, je suis cette ombre de nulle part, je tiens ce gant de velours, qui me retient !

Cependant, j’ose :

– Seigneur, je suis fatiguée, et puis j’ai soif,

– Tu es bien comme la commune des mortelles, tu

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mortelles, voilà ce que tu es, allez continue ! Là, où je te mène, l’homme attend depuis la nuit des temps…

je ne te dis rien, il a besoin de toi, tu entends, besoin de toi, allez avance.

– Commune des mortelles ? Ça fait deux fois que vous me dites « mortelle, commune des mortelles » alors vous, vous êtes immortel ? Je connais votre voix !

– Arrête de dire n’importe quoi, tais-toi la maladroite, sinon je te lie la langue, et le temps presse !

– Mais le temps presse pour qui, Monseigneur ? – TAIS-TOI !!!

Résignée, plus un mot ne sort de ma bouche. De temps à autre, je touche mes cheveux, et je pense, comme la plus commune que je suis, à cette tignasse de fauve : « de beaux cheveux, en un miracle » !

J’interroge encore, suis fatiguée, les bottes me serrent, et lui, devient grave, se retourne et déclare sur un ton des plus conventionnels :

– Nous sommes arrivés, c’est ici que je te laisse, pardon, c’est ici que je dois vous laisser princesse, vous verrez, c’est tout droit, il vous attend, vous ne pourrez le manquer.

– Mais c’est qui « il », et que me veut « il » ? J’ai peur, je ne sais pas où nous sommes, et jusqu’à quel siècle nous avons remonté. N’est-ce pas nous avons remonté le temps ? Les pavés, les sabots des chevaux, les calèches, les crieurs du marché, le brouillard, la poussière, l’odeur âcre de la rue, l’eau sale des caniveaux qui s’écoule. Pas de réponse !

Il me pousse dans un souterrain noir, aussi noir que ses cheveux, il ne fait ni froid, ni chaud. Au loin,

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une lumière tremble, et une voix, une voix, mais c’est la même que « Monseigneur ».

– Venez par ici, divine enfant !

Habit noir, hautes bottes, cape large, gants de cuir jonchent le sol ; le personnage en large tablier est là, à réfléchir devant une toile.

– Mais, j’en balbutie… maître, vous êtes le maître ? Celui des livres, celui de la grande histoire ?

Il répond sans se retourner :

– Oui, oui je suis, un peintre parmi tant d’autres.

– Mais, vous êtes mort, Seigneur, Maître, je ne sais plus qui je dois annoncer, vous êtes mort depuis longtemps, et je peux vous voir, pour peu, je peux vous toucher, puis-je vous toucher ?

– Vous allez vous salir les mains, mon enfant et si vous me touchez, en poussière fine et légère, je disparaîtrai. Est-cela que vous voulez ? Allez, arrêter de dire des bêtises, enfilez ce tablier, (mais, c’est le mien), venez près de moi, tout à côté de moi.

Il tourne le chevalet, et le spectacle est…

– Magnifique, j’en perds la voix, c’est grandiose, c’est… la toile de toute une vie ? C’est cela, la toile de toute une vie ?

– Oui, on va dire ça, toute une vie, ou toute une vie et la mort qui va avec, mais, je n’arrive pas à…

J’anticipe,

– A voir ce qu’il manque, vous n’arrivez pas à voir ce qu’il manque et c’est pour cette raison que vous êtes venu me chercher, moi ?

– Je suis incapable de la terminer, travail inachevé, je ne peux me reposer, je ne dors plus depuis des siècles.

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