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Raspberry Pi : une étape vers la démocratisation du data scientist ? Cyber-politique britannique et sécurité BETT SHOW : les technologies dans l’éducation

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Technologies de l’information et

de la communication

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L’évolution et la généralisation des usages de l’informatique depuis les années 80 vers l’utilisation de la bureautique et l’élaboration de pages web, ont entraîné une baisse graduelle des compétences en programmation chez les informaticiens de première année à l’Université de Cambridge. Pour combler ce déficit, un projet de développement de micro-ordinateur à faible coût a été initié en 2006 dans les laboratoires de l’Université, grâce aux travaux de David Braben, Rob Mullins, Jack Lang et Alan Mycroft.

Cette initiative, qui deviendra très rapidement la fondation Raspberry Pi (issu de « Raspberry Pie », tarte à la framboi- se), a pour objectif de relancer l’intérêt et les compétences en programmation des élèves en leur facilitant l’accès à l’expérimentation personnelle. En effet, le Raspberry Pi af- fiche des performances techniques impressionnantes pour un coût d’achat ne dépassant pas 35 $…

Analyse du produit

Le Raspberry Pi1 se présente comme une simple carte mère, à peine plus grande qu’une carte de crédit (Figure 1).

Cet ordinateur dispose d’un processeur ARM 700 Mhz, d’une mémoire vive allant jusqu’à 512 Mbits, et peut exploiter dif- férentes versions de l’environnement Linux. Le modèle le plus évolué présente des connexions USB 2.0, RCA video, audio jack, ethernet et hdmi lui permettant d’effectuer la plupart des tâches courantes d’un ordinateur de bureau (Figure 2).

Les deux premières versions, les modèles A et B, sont ven- dus sans boîtier et sont principalement destinées aux déve- loppeurs qui pourront y apporter des améliorations.

Son circuit graphique vidéo lui permet de décoder un flux HD 1080p à 30 images par secondes, ce qui fait de lui un me- dia center simple d’installation et extrêmement compétitif au regard du prix d’achat. Mais avant d’en profiter, et conformé- ment aux souhaits des concepteurs, le futur utilisateur devra se plier aux bases de la programmation.

L’étendue des usages de ces micro-ordinateurs est vaste et à l’heure actuelle plus de 800 000 exemplaires ont déjà été commandés par des personnes de tous âges. La fondation Raspberry Pi met également à disposition des utilisateurs un ensemble de contenus évolutifs permettant de personnaliser son système.2

De récentes applications en supercomputing dans l’éducation supérieure

Un grand nombre d’universités utilisent déjà les avantages du produit pour doter leurs étudiants d’un bagage évolué en programmation. Certains projets ambitieux arrivent ce- pendant à surpasser les usages courants du micro-ordinateur et parviennent à simuler des montages complexes auxquels les étudiants pourront être confrontés dans le monde de l’industrie.

Récemment, un laboratoire de l’Université de Glasgow est parvenu à connecter ensemble 64 Raspberry Pi pour démon- trer aux étudiants le fonctionnement d’un data-center.

Infrastructure de calcul haute performance pour les nanosciences Source : Argonne National Laboratory, Wikimédia Commons

Raspberry Pi :

une étape vers la démocratisation du data scientist ?

Figure 1 : Modèle B de l’ordinateur Raspberry Pi Crédits : www.raspberrypi.org

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Comme le souligne Jeremy Singer, un professeur engagé dans le projet : « Un véritable data-center serait composé de centaines d’ordinateurs et coûterait des millions, les en- treprises qui en possèdent les exposent fièrement devant les visiteurs. Les nôtres tiennent sur un bureau, mais les process et les logiciels utilisés sont exactement les mêmes, ce qui procure à nos étudiants une expérience réaliste ».

Dans le même registre, un autre projet a été mis en place par l’Université de Southampton, où les chercheurs ont déve- loppé un supercalculateur qu’ils ont exploité pour calculer la valeur du nombre Pi (π) ! Ici encore, Simon Cox, professeur de calcul scientifique déclare que : « Construire un supercalcula-

teur coûterait des dizaines de milliers de livres, mais ensei- gner les fondamentaux en utilisant quatre Raspberry Pi coûte environ 100 livres. C’est la première fois qu’il est concevable pour des étudiants entrants à l’université de disposer aussi vite d’une expérience avec les supercalculateurs ».

À un moment où l’on parle de « déluge de données » et de Big Data, la démocratisation des formations aux métiers de data scientists (spécialistes de l’analyse de données grande échelle et de calcul haute performances) est au centre des préoccupations du monde de la recherche.3 Les universités britanniques, en s’appuyant sur des projets basés sur Rasp- berry Pi, apportent un élément de réponse au problème de l’exportation de ce savoir-faire, depuis les centres de re- cherches vers les amphithéâtres.

Olivier de Montalembert Notes :

1. Voir « Raspberry Pi, l’ordinateur éducatif à 20 euros », Science &

Technologie au Royaume-Uni n°61, p.49

2. Site de la fondation : http://www.raspberrypi.org/downloads 3. Voir le colloque sur le big data : http://ambafrance-uk.org/Evene- ment-franco-britannique-sur

Sources :

- http://www.raspberrypi.org/

- Times Higher Education, 26/12/2012, http://www.timeshigheredu- cation.co.uk/story.asp?storycode=422165

Figure 2 : Les entrées/sorties du Raspberry Pi Crédits : Paul Beech, www.raspberrypi.org

Cyber-politique britannique et sécurité

La cyber-sécurité, thématique au centre des préoccupa- tions internationales1, a donné lieu à un séminaire bilatéral franco-britannique le 21 février dernier à la résidence de l’ambassadeur de Grande Bretagne à Paris. Le renforcement des coopérations entre les entreprises et l’intensification des échanges de bonnes pratiques y ont été abordés, aussi bien sur un aspect politique que commercial. Les britanniques se dotent d’institutions stratégiques d’influence nationale et in- ternationale couvrant les domaines de la cyber-sécurité.

1. International Cyber Policy Unit

Il s’agit du département d’État responsable de l’engagement du Royaume-Uni envers les défis de la cybercriminalité. Son périmètre d’action est décrit par : la mise en avant d’une vision dynamique, ouverte et sécurisée du cyberespace, l’élaboration de partenariats internationaux pour mieux cibler l’origine des menaces, la promotion du Royaume-Uni en tant que puissance politique et technologique motrice, etc. C’est un département dépendant à la fois au Foreign and Common- wealth Office et de l’inside government, actuellement placé sous la direction de Jamie Saunders. Lors de la présentation,

quatre objectifs stratégiques à renforcer ont été mis en avant concernant le Royaume-Uni.

1.1 L’économie

L’unité doit s’assurer de la confiance du monde profession- nel envers la robustesse du cyber espace britannique, afin que ce même sentiment de sécurité devienne un catalyseur de croissance économique.

1.2 Les infrastructures nationales

La protection des infrastructures nationales contenant des données critiques demeure au cœur des préoccupations gou- vernementales, afin de prémunir au maximum le pillage du savoir faire ou des données stratégiques des institutions pu- bliques.

1.3 La promotion de la cyber-politique britannique Les britanniques souhaitent fédérer d’autres nations dans leur sillage, en promouvant leur vision spécifique du cyberes-

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pace et la manière selon laquelle la sécurité informatique leur semble devoir être abordée. Selon M. Sanders, 70 % des me- naces rencontrées peuvent être traitées avec des technolo- gies existantes, mais un nombre trop important d’industries ne font pas les investissements pour se doter des standards et des bonnes pratiques nécessaires. En septembre dernier, le gouvernement britannique à lancé une campagne de promo- tion sur les bonnes pratiques en matière de cyber-sécurité.

N’ayant pas les ressources pour contrôler de manière exhaus- tive l’ensemble des entreprises, le gouvernement développe des collaborations accrues avec le secteur privé. Afin de ten- dre vers l’idéal d’une sécurité à 100 %, qui restera durable- ment inatteignable, le gouvernement investit sur la recherche et développement, sur la défense active et sur le partage sys- tématique du savoir faire avec le secteur privé. M. Sanders mentionne également toute la subtilité de cet exercice, puis- que faire peser trop de restrictions sur l’Internet pourrait de nuire à l’innovation.

1.4 La construction de partenariats

La coopération internationale nécessite l’élaboration d’un cadre juridique et d’une architecture partagée. Le défi à relever est formulé de la manière suivante : dans quelle mesure pouvons-nous intensifier les relations entre les alliés traditionnels pour faire face au Japon, à l’Inde, à la Chine, etc.

en prenant en compte les différences de nos législations et les questions d’intérêt national?

Enfin, M. Sanders déclare qu’ « il sera également bénéfi- que sur le plan économique que les entreprises britanniques et européennes collaborent sur la cybercriminalité ».

2. International Cyber Security Protection Alliance

L’ICSPA se décrit comme une initiative collaborative inter- nationale dédiée à la lutte contre la cybercriminalité organi- sée. Cette organisation est née d’une collaboration améri- cano-britannique dans les années 2010, et souhaite unir les nations alliées contre la menace généralisée. Elle promeut la sécurité en ligne et assure la sécurité des communautés professionnelles, en s’appuyant sur l’aide au partage de res- sources et d’expertises depuis le secteur privé vers les institu- tions nationales et leurs gouvernements. Il s’agit d’un soutien d’importance pour les états, en particulier dans leur mission d’endiguement des dégâts générés par la cybercriminalité.

Le fonctionnement de cette alliance est rendu possible par une récolte des fonds gouvernementaux et institutionnels, qui souhaitent favoriser le développement du savoir faire de leurs unités spécialisées. L’ICSPA assure également la mise en place de mesures innovantes pour développer la cyber rési- lience des infrastructures nationales sensibles, en particulier pour les pays confrontés aux menaces les plus critiques.

John Lyons, le directeur de l’alliance, a soutenu l’importance d’établir une infrastructure sécurisée résiliente entre les pays alliés, et que la collaboration multinationale au niveau mon- dial était un enjeu prioritaire : l’exemple du nouveau centre

basé à Bogota témoigne de cette volonté d’internationalisation.

L’encadré ci-dessus présente des statistiques récentes avan- cées au cours de la présentation.2

3. Information and communication techno- logies knowledge transfer network

L‘Information and communication technologies knowledge transfer network (ICT KTN, Réseau de transfert de connais- sances en technologies de l’information et de la communica- tion) est une initiative financée par le Technology Strategy Board (TSB, Agence pour l’innovation) soutenant le trans- fert de connaissances en TIC comme vecteur de croissance économique au Royaume-Uni.

L’ICT KTN cherche à développer la performance industrielle à travers l’innovation et la collaboration et se constitue porte parole des besoins du secteur vis-à-vis du gouvernement.

Pour ce faire, il rassemble des experts dans les domaines de la cyber-intelligence, détection d’intrusion réseau, réponses à incidents, tests de pénétration, criminalité numérique, etc.

Leur action est effectuée en synergie avec les centres stra- tégiques des groupes industriels et fréquemment relayée par les grands médias comme la chaîne BBC. Le jour du séminaire, Tony Dyhouse (le directeur de la cyber sécurité de l’institution) s’est attaché à nous rappeler l’évolution des formes de cyber attaques jusqu’à nos jour et à introduire de nouvelles ten- dances comme l’hacktivism, les script kiddies, les limites du Bring Your Own Device (BYOD, apportez votre matériel per- sonnel en entreprise), etc.

Ainsi, l’hacktivism regroupe l’usage illégal des moyens in- formatiques et des réseaux à des fins de propagande poli- tique. Cette notion est particulièrement développée dans le monde du terrorisme, aussi bien pour le recrutement, la formation, l’organisation et le suivi d’attaques découlant des réseaux de crime organisé et visant à déstabiliser le pouvoir en place. Les script kiddies, quant à eux, désignent en règle générale des enfants dépourvus de connaissances particu- lièrement avancées en hacking, mais qui utilisent des scripts malveillants écrits par la communauté des hackers. Bien que n’étant pas les menaces les plus dangereuses, ces « enfants à scripts » constituent une généralisation de la menace pour les systèmes d’informations visés. Concernant le phénomène BYOD, de nouvelles problématiques émergent autour de la lé- gislation sur la sécurité, en particulier sur les possibilités pour l’employeur de contrôler le matériel utilisé par ses employés dans son entreprise.

Statistiques générales sur la cyber sécurité, ICSPA

25 % des cyber-crimes demeurent non résolus ;

56 % de hausse pour le cyber-crime en 2011 ;

10,5 % des hackers dans le monde proviennent du Royaume-Uni ;

431 millions de victimes du cyber-crime en 2012 ;

650 M£ d’investissement contre le cyber-crime au Royaume-Uni ;

370 M$ de fraude bancaire dans le monde.

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BETT SHOW : les technologies dans l’éducation

La 28ème édition annuelle du salon British Education and Training Technologies (BETT, Technologies pour l’Éducation et la Formation au Royaume-Uni), s’est tenue au centre ExCel de Londres dans les derniers jours du mois de janvier.

1. Le salon

L’ExCel Center (Figure 1) est une infrastruture événemen- tielle polyvalente d’environ 100 000 m², située entre Canary Warf et l’aéroport de London City dans l’Est de Londres, et propriété actuelle de l’Abu Dhabi National Exhibitions Compa- ny (ADNEC, compagnie nationale d’expositions d’Abu Dhabi).

Traditionnellement organisé par i2i Events (une société du Top Right Group) à l’Olympia Exhibition Center, le salon du BETT a déménagé au centre ExCel cette année pour répondre aux besoins d’une fréquentation croissante.

Parmi les centaines d’événements qui s’y sont déroulés ces dernières années, on retrouve en particulier le sommet du G20 : « la stabilité, la croissance et l’emploi » en 2009, et également les épreuves de tennis de table et de boxe anglaise des Jeux Olympiques 2012.

Cette manifestation est mondialement reconnue comme l’événement de référence pour les technologies dans l’éducation et la formation, à destination aussi bien de l’école primaire que de l’enseignement supérieur. L’édition 2013 du salon présente des chiffres toujours plus impressionnants, plus de 35 000 visiteurs uniques répartis sur quatre journées pendant lesquelles 700 exposants ont présenté leurs services en tant qu’éditeurs de contenus ou de logiciels, fournisseurs de solutions pour l’éducation et la formation, constructeurs de matériels, intégrateurs, etc. Les statistiques présentent 18 % d’augmentation de la fréquentation sur cette édition, ce qui témoigne du dynamisme régnant autour de ce secteur d’activité.

1.1 Liste des entreprises récompensées

Depuis 15 ans un concours distingue les exposants du BETT par catégories spécifiques, la liste des entreprises primées lors de cette édition 2013 est disponible en Figure 2.

Figure 1 : ExCel center

Source : Wine & Spirit Fair, Herry Lawford, Wikimédia Commons

Liste des exposants français regroupés par secteur d’activité

Robotique :

• Aldebaran Robotics, www.aldebaran-robotics.com ;

• Awabot, www.awabot.com.

Tablettes, technologies tactile et synthèse vocale :

• myBlee, www.myblee.info ;

• Vision Objects, www.visionobjects.com.

Applications Cloud et ENT (Environnement numériques de travail):

• WebServices for Education, www.web-education.net ;

• iTOP education, www.itop.fr ;

• Milliweb, www.milliweb.fr ;

QuizzBox, www.quizzbox.com ;

Atos, www.atos.net.

Editeurs de contenus multimédia :

• multiCAM Systems, www.multicam-systems.com ;

• immanens, www.immanens.com ;

• Dassault Systèmes 3DEXPERIENCE, www.3ds.com.

L’ensemble de ces institutions s’accordent à promouvoir la mise en place d’une infrastructure interalliés, où les notions de résilience et de législation seront les principales clés de progression sur lesquelles des efforts non négligeables sont déjà portés à l’heure actuelle.

O.d.M.

Notes :

1. Interview de David Cameron sur la cybercriminalité : https://

www.icspa.org/média/what-people-are-saying/the-rt-hon-david- cameron-mp/

2. Vidéo de présentation de l’ICSPA : https://www.icspa.org/média/

what-people-are-saying/icspa-fighting-cybercrime/

Source :

- Conférence sur la cyber-sécurité, UKTI & British Embassy Paris, 21/02/2013

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1.2 Pavillon France

Afin de fédérer l’offre des sociétés françaises représentées parmi les 120 nationalités présentes, Cap Digital et PM Con- seil ont travaillé à la mise en place d’un pavillon France sur le salon. Ce projet, soutenu par le ministère de l’éducation Nationale, Ubifrance et l’AFINEF (Association française des in- dustriels du numérique dans l’éducation et la formation), à vocation à aider les entreprises à détecter les nouvelles possi- bilités de collaborations et de partenariats avec les exposants de différentes nationalités (voir encadré pour les participants français).

Dans le cadre de son soutien aux entreprises françaises à l’étranger et en guise d’introduction au salon, Ubifrance Royaume-Uni a organisé un séminaire à destination de la délégation française. L’objectif souhaité était double : leur fournir un complément d’informations sur l’actualité des do- maines couverts par l’exposition et visiter une école modèle dans la région de Londres. Sont intervenus entre autres pen- dant la matinée de présentation, Mme Caroline Wright, Direc- trice du British Educational Suppliers Association (BESA, as- sociation britannique des fournisseurs de technologies dans l’éducation). L’exposé était centré sur la structure historique du système éducatif anglais ainsi que sur une récente enquête statistique menée sur l’état des systèmes d’informations des écoles au Royaume-Uni.1 Cette présentation permet aux en- treprises de mieux saisir les mécanismes de l’éducation au Royaume-Uni mais aussi d’en apprendre d’avantage sur la ma- turité des systèmes d’informations disponibles. Maria Corts, Senior Business Development Manager chez London & Part- ners a quant à elle présenté Tech City, un quartier de l’Est lon- donien qui a pour vocation de devenir la capitale européenne du numérique en rassemblant les start-up et PME dédiées aux TIC.2

Cela apporte un cadre aux entreprises désirant se déve- lopper au Royaume-Uni, et leur permettre d’affiner des choix dans leur stratégie d’exportation. Ce qui vient en complément de la réelle opportunité que représente le salon du BETT pour les entreprises françaises, de démontrer leur savoir faire de- vant un public international.

2. Sept secteurs technologiques en développement

2.1 Apprentissage en ligne et exercices virtuels 2.1.1 Massive Open Online Courses

Dans ce domaine il convient de porter un regard attentif aux Massive Open Online Courses (Moocs, cours en libre ac- cès grande échelle sur Internet). En effet certaines univer- sités proposent aux internautes de suivre gratuitement des modules de cours traditionnellement accessibles dans les salles de classe. Les cours durent entre deux et quatre mois et requièrent, selon les spécialités et le niveau d’études, entre trois et dix heures de travail personnel par semaine.

L’ensemble des interactions élèves-professeur se fait en ligne. Les cours magistraux sont accessibles en vidéo pour les élèves au rythme de deux à trois heures par semaine, et contiennent pour certains des quizs interactifs. Les étudiants disposent également d’un forum pour poster leurs questions

et échanger sur les problèmes rencontrés avec le professeur, avant l’évaluation finale. Un certificat signé par le professeur est envoyé par courrier aux étudiants ayant validé le module, mais aucun crédit ni diplôme de l’Université n’est accordé pour autant. Cette solution semble idéale pour une personne souhaitant rapidement améliorer ses compétences sur un su- jet spécifique, tout en préservant son capital temps et sans dépenses importantes à effectuer.

Quelques rares universités britanniques ont déjà commen- cé à proposer des cours pour des plateformes existantes – comme l’Université d’Édimbourg avec la plateforme Coursera – mais à l’heure actuelle l’offre reste limitée. La tendance va vers le développement de ce type de services au Royaume- Uni, avec le lancement dans les prochains mois de la plate- forme futurelearn qui fédère des modules de douze univer- sités : Birmingham, Bristol, Cardiff, East Anglia, Exeter, King’s College London, Lancaster, Leeds, Southampton, St Andrews, Warwick mais aussi The Open University (OU).3, 4

Figure 2 : Entreprises primées lors de l’édition 2013 du BETT Source : BESA

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2.1.2 Virtual Learning Environment

À la différence des Moocs dont les clients sont des inter- nautes ponctuels, l’offre des Virtual Learning Environment (VLE, environnement numérique de travail) est plus à destina- tion des établissements et des classes d’élèves, du primaire à l’enseignement supérieur. Sur ces plateformes en ligne, les utilisateurs peuvent retrouver des contenus multimédias vus lors de leurs différents cours, mais aussi interagir avec leurs camarades. Le professeur a la possibilité d’organiser des quiz avec affichage des réponses et statistiques en temps réel, ce qui présente le double avantage de rendre la leçon plus in- teractive et d’évaluer le pourcentage de compréhension de la classe. Un nombre grandissant d’outils est mis à disposition des élèves. Il leur est possible de trouver, entre autres, leur emploi du temps, des résultats d’évaluations, des supports de cours, un espace de travail pour produire leur travail person- nel, des systèmes de communications par mail, forum ou chat, un carnet d’adresses, etc. C’est un espace collaboratif non seulement pour les élèves mais aussi pour les professeurs, qui ont l’occasion d’échanger sur l’utilisation de ces nouvelles techniques et méthodes d’apprentissage. L’utilisation de ces plateformes tend à s’étendre sur un plan géographique, en passant d’une utilisation locale à régionale avec plusieurs mil- lions d’utilisateurs.

C’est le cas de Glow, premier environnement numérique de travail régional développé par le gouvernement écossais.

Au niveau de l’enseignement supérieur, une forte majorité des universités britanniques se sont déjà dotées et dévelop- pent actuellement leur propre plateforme numérique de tra- vail, telles que Blackboard ou O2learn.5

2.2 Les services de Cloud

Les applications basées sur le Cloud permettent de déve- lopper encore plus de fonctionnalités pour les environne- ments numériques de travail. Citons entre autres :

• l’accès concurrent aux applications ;

• le traitement et l’affichage de données en temps réel, à partir de n’importe quelle plateforme et à n’importe quelle heure ;

• le stockage sécurisé de ses données.

Parmi l’ensemble et la diversité des services de Cloud dis- ponibles au Royaume-Uni, Purple mash est une plateforme Cloud développée par 2simple Software qui propose des cen- taines d’outils éducatifs pour des enfants de 3 à 11 ans. Les enfants utilisent les applications aussi bien à l’école qu’à la maison, ce qui uniformise et facilite le transfert du travail.6

2.3 Les robots dans l’éducation

La robotique est un secteur en pleine expansion, les tech- nologies évoluent rapidement et leur prix baisse graduel- lement, ce qui rend l’utilisation des robots accessible à un public toujours plus large. Hormis les démonstrations grand public, les robots à usage domestique, la biomimétique, la chirurgie ou l’industrie, les robots jouent également un rôle dans l’éducation. Ils constituent avant tout un support attrac- tif pour la formation d’ingénieurs dans les domaines de la mé- catronique et du développement logiciel. Les grandes univer- sités comme Oxford, Cambridge ou Birmingham possèdent

des laboratoires influents dans le domaine. Ils ont également été utilisés dans le cadre d’un projet initié par l’Université de Birmingham à Topcliffe Primary School en novembre dernier, où l’objectif visé était l’étude des interactions pédagogiques entre des robots et des enfants atteints d’autisme. L’opération était un succès, comme le relate Judith Burns de la BBC : « Les robots n’ont pas d’émotions, les enfants autistes les trouvent moins menaçants que leurs professeurs et ont alors une plus grande facilité à entrer en contact avec eux ».7

2.4 Réalité augmentée

La réalité augmentée désigne l’ensemble des méthodes qui permettent d’incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d’images fidèles à la réalité (voir Figure 3).

Le processus intègre des images de synthèses superposées à celles du capteur vidéo de votre tablette numérique, de votre smartphone, ou d’un capteur relié à votre ordinateur. Les uti- lisations peuvent être très variées : les jeux vidéo, le cinéma et la télévision (post-production, studios virtuels, retransmis- sions sportives, etc.), les industries (conception, design, main- tenance, assemblage, pilotage, robotique, etc.), le médical, etc.

Il existe un vrai potentiel pour la réalité augmentée dans l’éducation, certaines écoles comme Doncaster Primary School ont récemment testé l’utilisation de cette technologie dans des projets éducatifs par le jeu, comme les chasses au trésor virtuelles, etc. Des études sont menées à l’heure actuelle sur ce sujet par la City University ou l’Université d’Exeter. Les en- fants semblent accorder une attention intense à ce type de supports, que l’on peut qualifier de véritable pont entre le monde numérique et la réalité.8

2.5 Les jeux-vidéo

Les jeux-vidéo, comme chacun le sait, représentent une source importante de motivation pour les élèves et un sup- port de cours idéal pour les professeurs. Les enfants peuvent utiliser les mêmes stations de jeux que celles qu’ils utilisent pour leurs loisirs, avec des contenus allant jusqu’aux der- nières consoles comme la Nintendo Wii, la Sony PS3 ou en-

Figure 3 : Copie d’écran de l’application BUTLERS - utilisation de la réalité augmentée pour afficher un

meuble virtuel dans un environnement réel Source : Wikimédia Commons, Meximex

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core la Xbox360. Le gouvernement écossais semble avoir pris la mesure du potentiel de ce secteur en mettant en place pour la première fois une plateforme régionale d’apprentissage par les jeux vidéo : « the Consolarium, Scottish center for games and learning ».9

2.6 Projets d’enquêtes personnelles

Un nouvel outil développé par l’Université de Nottingham et l’Open University, permet aux élèves de mener leurs pro- pres investigations à l’aide de dispositifs électroniques pour répondre à une problématique scientifique. Les professeurs peuvent choisir les enquêtes parmi un ensemble de pro- blèmes prés-conçus. Une plateforme d’administration leur permet de suivre l’avancement des élèves et de leur débloquer l’accès à l’étape suivante une fois chaque niveau dûment com- plété. Les élèves doivent quant à eux créer leur propre plan- ning de résolution et déterminer la manière selon laquelle ils vont récupérer, partager et présenter leurs données et leurs résultats. Un des avantages clé de l’outil est qu’il s’agit d’une technologie logicielle open source, les développeurs peuvent alors créer des contenus spécifiques pour répondre aux dif- férents besoins spécifiques des écoles.10

2.7 Utilisations des plateformes mobiles, tablettes, smartphones

La force des plateformes mobiles, dont l’essor n’est plus à démontrer, réside dans la polyvalence de leurs fonctionnali- tés. En effet, il est possible d’exploiter l’ensemble des techno- logies évoquées dans cet article à l’exception de la robotique (si l’on considère que ce ne sont pas des outils appropriés pour gérer la plateforme d’administration d’un robot mobile, etc.). Ces tablettes jouissent donc de cette polyvalence et y ajoutent leur technologies propres, à savoir : la synthèse vo- cale mobile intégrée, la reconnaissance d’écriture et le tactile.

Ces trois technologies s’avèrent fondamentales lorsque l’on cherche à développer des applications éducatives à destina- tion des écoles élémentaires ou primaires. Les enfants peu- vent par exemple manipuler des outils virtuels comme le rap- porteur, ou interagir avec des questions vocales et des objets graphiques sensoriels, pour ceux qui ne maîtrisent pas encore la lecture. En outre, le problème des applications natives et de leurs difficultés de portabilité sur les différents systèmes d’exploitation trouve une voie de solution à travers le déve- loppement des applications HTML5. Cette technologie per- met également de répondre au problème de navigation hors ligne. On trouvera ci-dessous des éléments de débats sur l’utilisation des tablettes dans l’éducation au Royaume-Uni ainsi que des exemples d’applications éducatives.11

3. Les sources d’informations sur l’actualité dans l’éducation au Royaume-Uni

3.1 Le top 10 des centres de recherche universitaires Pour trouver de plus amples informations sur l’actualité de la recherche en technologies dans l’éducation, il est possible de consulter les publications des laboratoires des universités citées en Figure 4 et classées dans la catégorie 45 « educa- tion » du dernier Research Assessment Exercise (voir Figure 4).

3.2 Les organismes influents au RU

Voici une liste non exhaustive d’organismes influents pour suivre l’actualité dans l’éducation, niveau : politique générale, politique de gestion de données, enquêtes statistiques, chari- ties, stratégies d’investissements, etc.

• Association for Learning Technology (ALT, association pour les technologies éducatives) http://www.alt.ac.uk/ ;

• British Educational Suppliers Association (BESA, syn- dicat des fournisseurs britanniques en technologies pour l’éducation), http://www.besa.org.uk/ ;

• Digital Education Resource Archive (DERA, archive des res- sources en éducation digitale), http://dera.ioe.ac.uk/ ;

• London Knowledge Laboratory (LKL, observatoire londo- nien du savoir), http://www.lkl.ac.uk/ ;

• NAACE (association d’éducateurs, technologues et poli- ticiens), http://www.naace.co.uk/ ;

• NESTA (organisme de bienfaisance indépendant, soutenant les individus et les organisations dans le développement de leurs projets innovants), http://www.nesta.org.uk/ .

4. Éléments de réflexion

D’autres technologies prometteuses sont en cours de développement : la révolution Big Data et le réseau 4G. Le Big Data, qui consiste en l’analyse d’un volume de données déstructuré et constamment grandissant, est en train de ré- volutionner le processus de découverte scientifique. La ques- tion que nous pouvons nous poser est alors, en quoi le calcul haute performance peut-il influencer le monde de l’éducation bien spécifiquement ? Grâce aux analyses statistiques grande échelle sur les données générées par les applications éduca- tives, il sera possible d’optimiser les supports et d’obtenir de meilleurs retours sur la qualité des procédés. Un autre grand pas en avant vers l’utilisation généralisée des plateformes mobiles va être franchi dès cet été avec l’arrivée du réseau 4G/LTE. Ce dernier ouvre la voie vers l’utilisation de contenus collaboratifs en ligne haute définition, qui auront un impact certain sur la prochaine génération d’applications éducatives.

O.d.M.

Notes :

1. Retrouvez l’enquête BESA sur : http://www.besa.org.uk/docu- ments/ict-in-uk-state-schools-vol-ii-toc/

Figure 4 : Classement des centres universitaires de recherche dans l’éducation

Source: www.rae.ac.uk/results/

1. Institute of Education 2. University of Cambridge 3. King's College London 4. University of Oxford 5. University of Bristol 6. University of Durham 7. University of Exeter 8. University of Leeds 9. University of Manchester 10. University of Nottingham

1 04/04/2013

World-leading universities in terms of originality, significance and rigour Assessment unit number 45:

“Education”

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2. Plus d’informations sur Tech-City : http://www.techcitymap.com/

index.html#/ et http://citymeetstech.com/

3. Il s’agit de la seule université proposant des cursus entièrement à distance au Royaume-Uni : http://www.open.ac.uk/

4. Exemples : Plateforme internationale https://www.coursera.org/;

initiative centrée sur le Royaume-Uni http://futurelearn.com/

5. http://www.blackboard.com/International/EMEA/Overview.

aspx?lang=en-us ; https://www.o2learn.co.uk/ ; https://secure.

glowscotland.org.uk/login/login.htm 6. http://www.purplemash.com/

7. Exemples : Université d’Oxford : http://www.robots.ox.ac.uk/ ; Robots à l’école primaire au Royaume-Uni http://www.bbc.co.uk/

news/education-20252593

8. Pour plus d’informations : http://blogs.city.ac.uk/care/ ou http://

blogs.exeter.ac.uk/augmentedreality/

9. Pour plus d’informations : http://www.educationscotland.gov.uk/

usingglowandict/gamesbasedlearning/consolarium.asp 10. Pour plus d’informations : http://www.nquire.org.uk/

11. Pour plus d’informations : http://www.ipadineducation.co.uk/

iPad_in_Education/Welcome.html ; http://www.teachingappz.co.uk/

Sources :

- http://www.bettshow.com/

- http://www.besa.org.uk/

- 12/02/2013, http://www.exhibitionnews.co.uk/newsdetails/2835/

bett-2013-claims-18-rise-in-visitors-at-new-venue - www.rae.ac.uk/results/

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