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EVALUATION RAPIDE DE PROTECTION SITE DE NGOUBOUA KOURA/KAYA/LAC
Date de l’ERP 19 juillet 2021
Localités concernées
Province du Lac, Département de Kaya, site de Ngouboua Koura, canton de Ngouboua Sous- préfecture de Ngouboua /Département de Kaya/province du Lac /Tchad.
Coordonnées géographiques :
Latitude : 13.52698 et longitude 14,03026
Les habitants des villages de Litri, Klakamia, Tchoukoukapi, et Kangalia tous situés dans le canton de Ngouboua dans la sous-préfecture ont fui les exactions des GANE présents dans leur zone pour trouver refuge dans le site de Ngouboua Koura. On dénombre 1126 personnes constitués de 193 hommes,293 femmes,305 garçons et 335 filles regroupé en 225 ménages. Arrivés dans la localité, les personnes déplacées ont attribué à leurs sites d’accueil le nom de Ngouboua Koura où les femmes et les enfants sont les plus représentatifs avec respectivement 26% de femmes et 57% d’enfants.
(Voir graphique). Les communautés ethnies sur le site sont composées des Boudouma, Borno, Kanembou, Kotoko et Arabe.
Eléments déclencheurs
Les attaques et affrontements entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) contre les groupes armés non étatiques (GANE), mais aussi les mouvements préventifs sont les éléments déclencheurs du déplacement massif des populations originaires des villages de Klakamia, Tchoukoukapi, et Kangalia /canton de Ngouboua/sous-préfecture de Ngouboua/
Kaya /Lac. Ces éléments déclencheurs de déplacement de la population varient d’un village à un autre en fonction de la situation et du contexte :
1./ Village de Klakamia
En date du 10 Mai 2021 aux environs de19 heures, les GANE ont attaqué le village de Klakamia. Au cours de cette attaque, les incidents de protection ont été identifiés :
09 personnes ont été enlevées dont 04 femmes,02 garçons et 03 filles ;
Des centaines de bétails appartenant aux ménages ont été emportés par les GANE ;
225 1126
193 293 305 335
Estimation de la Population
2
Plusieurs habitations des populations ont été incendiées.
La même nuit les habitants du village se sont cachés en brousse avant de poursuivre le lendemain leur déplacement vers la localité de Ngouboua Koura.
2./ Kangalia
Les villages de Bourboura, Tétoua, Fodio, tous situés dans un rayon de 10 km autour du village de Kangalia ont été simultanément attaqués par les GANE en mi-mai 2021. Au cours de ces attaques, plusieurs incidents de protection ont été enregistrés :
03 hommes ont été tués dans le village de Tétoua ;
02 femmes enlevées dans le village de Fodio ;
04 femmes tuées dans le village de Bourboura ;
Des boutiques ont été pillées dans tous ces villages cités.
En conséquence, les populations de ces villages et celle voisine de Kangalia ont été forcées de se déplacées vers le site de Ngouboua Koura.
3./ Tchoukoukapi
Le village de Tchoukoukapi est souvent la cible de cas de vol des bétails par les GANE.
Cependant, en date du 15 Mai 2021, suite à l’attaque du village de Dandalla situé à 4km du village de Tchoukoukapi 04 hommes et 03 femmes ont été tués, ainsi qu’un vol de plus 300 têtes de bétails et la population du village de Tchoukoukapi s’est déplacée également dans le site de Ngouboua Koura.
4./ Litri
En date du 10 Mai 2021 aux environs de 19 heures des affrontements survenus entre les forces loyalistes et les groupes armés non étatiques en provenance de la localité de Pole Kemir au Nigeria ont créé un climat de psychose ayant conduit la population du village de Litri de se déplacer dont une partie dans le site de Ngouboua Koura et d’autres dans les localités environnantes.
Ces affrontements ont occasionné également des incidents de protections :
02 hommes,01 femme et 01 fille ont perdus leurs vies calcinés dans leur habitation ;
03 filles et ;0 4 garçons ont été enlevés.
Rappelons que deux semaines avant ces affrontements, 02 hommes, 02 femmes,01 fille, 01 garçon et 02 hommes avaient déjà été tués.
Méthodologies utilisées
Méthodologie d’enquête :
L’Observation direct : utilisation d’une grille d’observation par les enquêteurs terrains,
Entretien avec des informateurs clés (IC) : les informateurs clés ont été choisis parmi les personnes capables de fournir les informations sur le mouvement de population et les cas de protection survenus. 16 informateurs clés (07 femmes, 06 hommes et 03garçons adolescents) issus de la communauté locale ont été entendus pour recueillir les informations sur les incidents.
Focus group : les FGD ont réuni les leaders communautaires et certains autres membres de la communauté PDI, tenant compte des sensibilités et diversités en présence. Les FGD ont servi à récolter des informations qualitatives. Ainsi, 03focus groups ont été organisés avec la participation de 08 personnes par groupe (08 hommes et 08 femmes,8 filles)
Administration du questionnaire du Group de Washington. Ce questionnaire qui intéresse le handicap a été soumis à 29 personnes parmi elles 17 femmes.
Lors de cette Evaluation Rapide de Protection 69 personnes ont été entendues désagrégées comme suit : 32 femmes, 08filles, 26 hommes et 03 garçons.
3 Résumé des problèmes évoqués
et recommandations en lien.
Analyse des problèmes
100% des personnes entendues ont exprimé un besoin en assistance alimentaire ;
100% des IC interviewés ont exprimé un besoin en eau potable ;
100% des IC ont signifié que les PBS sont en incapacité de se déplacer en cas de besoin, ce qui pourraient poser un problème d’accès aux services disponibles ;
100% des informateurs clés ont mentionné dans leurs réponses la présence d’enfants orphelins au sein de la communauté ;
94% des IC entendus ont évoqués la présence des personnes âgées et vivant seuls et sans soutien communautaire et familial ;
88% des IC entendus déclarent qu’aucun enfant n’est détenteur d’un acte de naissance au sein de la communauté ;
85% des IC interrogés ont signalé la présence de personnes vivant avec un handicap dans la communauté ;
81% des interviewés ont fait mention de la présence des enfants déscolarisés et non scolarisés au sein de la communauté ;
67% des personnes entendues ont déclaré que des femmes et des filles sont victimes de violence psychologique et émotionnelle ;
63% des personnes entendues ont signalé la présence de femmes cheffes de ménages au sein de la communauté ;
63% des informateurs clés ont signifié dans leurs réponses la présence d’enfants séparés au sein de la communauté ;
56% des IC interrogés ont confirmé que moins de 40% des adultes détiennent un document d’état civil ;
42% des personnes interrogées ont affirmé que les PDI vivent avec un niveau élevé de stress et d’inquiétude ;
33% des informateurs Clés interrogés ont fait mention de cas de viol chez les femmes et filles de la communauté ;
38% des IC entendus ont signalé des cas d’assassinats au sein de la communauté ;
31% des IC entendus ont évoqué des cas d’enlèvements pendant les attaques ;
Pendant les focus groups, les PDI ont émis des besoins d’appui en kit pêche et cash pour relancer leurs activités de survie.
Recommandations :
Déployer en urgence une assistance alimentaire en faveur des 225 ménages nouvellement arrivés et de ménages à vulnérabilité aigues au sein de la communauté hôte du site de Ngouboua Koura ;
Apporter en urgence une assistance en Wash, prioritairement en points d’eau potable ;
Organiser en urgence une assistance pour les personnes vivant avec un handicap et celles en situation de vulnérabilité aigue selon leurs vulnérabilités ;
Organiser en urgence l’enregistrement des nouveaux PDI afin de pouvoir leur apporter des assistances humanitaires appropriées et suffisantes ;
Organiser en urgence une assistance pour les personnes vivant avec un handicap selon leurs besoins ;
Mettre en place le processus IDTR afin d’apporter au cas par cas une réponse à court, moyen et long terme aux cas ES ;
Mettre en place un service d’appui psychosocial afin de donner une réponse à la détresse psychologique ;
4
Mettre en place des services d’éducation en situation urgence pour les enfants déscolarisés et non scolarisés ;
Sensibiliser la communauté, identifier de façon participative et communautaire les risques de protection afin renforcer les stratégies de réduction des risques existants ;
Sensibiliser la communauté, l’orienter, l’orienter et faciliter l’accès aux services d’émissions des documents d’états civils.
Analyse thématique de la situation de protection
Appréciation du niveau de sévérité de la situation.
1 : très faible 2 : faible 3 : moyennement élevé
4 : élevé 5 : très élevé
Thème de Protection
R ésu ltat Commentaires
Recommandation s
(à lister par ordre prioritaire)Sécurité et protection générale 3
Les villages de Litri, Klakamia ; Kangalia et Tchoukoukapi situés dans la zone de la sous-préfecture de Ngouboua font régulièrement l’objet d’incursion des GANE. Le contexte sécuritaire y est volatile de sorte que les habitants évitent de s’éloigner du site de Ngouboua Koura. Par ailleurs les PDI du site de Ngouboua Koura, situé à moins de 5km du village de Ngouboua centre où est basé un important camp militaire, craignent d’être victimes de potentielles affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés non étatiques comme ce fut le cas dans le village de Litri. Bien souvent les hommes non détenteurs de documents d’identité sont victimes de tracasseries avec une mobilité restreinte suite aux contrôles policiers, et doivent s’acquitter d’une amende de 1000 FCFA. Ils ne sont libérés par la police que lorsque 05 personnes de leur communauté acceptent de témoigner et de les reconnaitre comme membres de leur communauté.
- Plaidoyer auprès des autorités en place pour que soit facilitée la mobilité des PDI ;
- Sensibiliser, orienter et faciliter l’accès aux services d’Etat Civil.
5 Mouvement
de population
4
De la brousse où ils se sont réfugiés en raison des attaques des GANE, les habitants des villages de Litri, Klakamia, Kangalia et Tchoukoukapi /Sous-préfecture de Ngouboua/Kaya/Lac ont organisé leur déplacement en direction du site de Ngouboua Koura. A cet effet, leurs épargnes leur ont permis la location de pirogues dont le cout varie entre 35 000 F CFA à 70 000F CFA, afin de mettre à l’abris les femmes, enfants et personnes âgée de la communauté. Les personnes valides ont rejoint à pied le site après une marche de 02 jours pendant lesquels les PDI se sont
exposés aux risques
d’intempéries. Les nouveaux PDI ont été accueillis par les anciens installés dans le site.
L’intention des PDI est de rester encore sur le site. Les raisons qui motivent cette décision sont analysées dans le graphique – ci- contre.
- Organiser en urgence l’enregistremen t des PDI pour une meilleure planification des
assistances ;
- Apporter des assistances en NFI à tous les PDI ;
- Assister en urgence les PDI en abris.
Cohésion sociale
La cohésion sociale parait bonne en apparence, toutefois, les nouveaux PDI se disent stigmatisés par les autochtones de Ngouboua centre qui les traitent de
« semeurs trouble ». En effet les personnes appartenant à l’ethnie Boudouma sont perçus par la communauté hôte de Ngouboua centre comme responsables de la détérioration de la situation sécuritaire. Par ailleurs, l’accès à l’eau potable est difficile pour les PDI car les autochtones se disent prioritaires quel qu’en soit l’ordre d’arrivée au point d’eau. Ceci oblige certaines femmes PDI d’aller se ravitailler en eau dans le fleuve pour éviter des discordes. Par contre la cohésion entre nouveau et anciens PDI reste bonne.
- Renforcer la cohésion sociale entre les
communautés à travers des activités de prévention et de formation.
- Identifier avec la
communauté les foyers possibles de tension et définir des actions de mitigation.
48%
30%
22%
Proportion de réponses sur les raisons qui otivent l'intention de rester au site
Meilleure situation sécuritaire Meilleur accès aux ressources et aux services Accès à l'assistance/aux opportunités
6
Protection
de l’enfance
3
88% des IC attestent que les enfants du site de Ngouboua Koura, ne sont pas détenteurs d’actes de naissance, de ce fait, ils sont exposés aux risques de ne pas jouir de leurs libertés de mouvement, droits civiques et au risque d’apatridie. Par ailleurs, sur le site ont été identifiés 39 enfants à risque et vulnérables notamment 11 ES, 18 orphelins et 10 enfants Chefs de ménage. En outre, les enfants à absence de cadre d’épanouissement adaptés, se livrent à des jeux risqués, la photo ci-dessous
présente la situation illustrée.
En ce qui concerne l’éducation
Les enfants PDI du site de Ngouboua Koura n’ont jamais été scolarisés dans leur village d’origine et sur le site d’accueil actuel il n’y aucune école fonctionnelle. La structure scolaire la plus proche se situe dans le village de Ngouboua centre. Cependant, l’accès aux enfants les PDI est difficile en raison des frais de participation s’élevant à 250 FCFA exigés par semaine et par enfant pour y fréquenter.
- Entamer le processus IDTR afin d’apporter à court, moyen et long terme des réponses appropriées aux ES ;
- Sensibiliser la communauté sur
l’importance de l’acte de naissance pour leurs enfants et faciliter l’accès aux services d’état civil ;
-
Mettre surplace une action de protection de l’enfant
comportant des services
pertinents et adaptés au contexte
;
- Mettre en placedes actions d’éducation en situation d’urgence afin rendre plus accessible les services
d’éducation aux enfants en âge scolaire.
5 6
10 8 7 3
Filles ES Garçons ES Filles orphelines Garçons orphelins Filles cheffes de…
Garçons chefs de…
Nombre estimé des enfants vulnérables
Les enfants jouant sur la branche d’un arbre en guise de balançoire.
7
Violences
basées sur le genre 3
Pour ce qui est des violences basées sur le genre (VBG) le graphique ci- dessus traduit la proportion des réponses rapportées sur la question de VBG lors des entretiens réalisés.
La violence psychologique et émotionnel est la Violence Basée sur le Genre la plus récurrente rapportée par les informateurs clés lors des entretiens. En outre, l’absence de latrines dans les ménages, est un facteur d’exposition des femmes et des filles à des risques de VBG quand elles recherchent des espaces d’aisances, surtout que le site est implanté dans une zone très boisée. 13% des informateurs clés interrogés estiment que le recours aux services communautaires et institutionnels n’apporte qu’une satisfaction jugée moyenne contre 47% qui l’estiment très peu satisfaisante et 40 % pas satisfaisant.
Le graphique ci-dessous donne le résultat sur la proportion des réponses sur la question de niveau de satisfaction quand les femmes et les filles font recours à une institution.
- Analyser et cartographier à travers une approche participative et communautair e les facteurs de risques GBV dans le site et planifier des actions de mitigation afin d’améliorer les capacités d’autoprotecti on
communautair e ;
-
Enregistrer les survivantes et apporter rapidement des réponses appropriées ;- Renforcer les sensibilisations sur les VBG afin de minimiser les risques.
Ressentis psychologi ques
3
Le graphique ci-dessous traduit l’état émotionnel de PDI rapportés par les IC pendant les évaluations. Il s’en dégage un réel besoin d’appui psychosocial et d’une prise en charge psychologique. Selon les PDI l’abandon de leurs biens et la perte des moyens de subsistances les plongent dans l’inquiétude, l’angoisse qui les rendent soucieux de leur devenir car ils n’ont ’ils n’ont aucune ressource pour à subvenir aux besoins de leurs familles.
- Mettre en place un service d’appui
psychosocial et de prise en charge psychologique aux personnes affectées par la crise ;
- Former des acteurs
communautaire s afin qu’ils puissent
13%
40%
47%
Niveau de satisfaction en cas de recours à une institution.
Moyennement satisfaisant Pas satisfaisant
Très peu satisfaisant
42%
32% 26%
Stress élevé et inquiétude
Peur et angoisse Calmes et confiante Proportion de réponses sur l'état
émotionnel des PDI 67%
33%
Proportion des réponses sur les problèmes de VBG
Viols
Violence
psychologique/émotionnelle
8 Cependant, il ressort de
l’analyse du graphique suivant que les femmes et les filles (33%) sont les plus affectées par les effets de la crise, suivies des enfants (29%) et les personnes âgées (25%).
apporter les premiers soins psychologiques aux membres de leurs communautés dans le besoin.
Personnes à besoins spécifiques 3
100% de informateurs clés attestent que les personnes à Besoins spécifiques (PBS) courent le risque d’avoir difficilement accès aux assistances, en raison de leur incapacité à se déplacer en cas de besoins. Dans le même ordre d’idée, l’enquête
ciblant les personnes vivant avec handicap réalisé par le biais du questionnaire du Group de Washington administré à 29 personnes dont 17 femmes, montre que les types de handicap les plus fréquents sont moteurs(37%) et visuels (26%).
- Planifier les assistances en prenant en compte toutes les diversités et leurs
spécificités de manière inclusive (handicap, âge, et genre). Faire en sorte de le rendre accessibles ;
- Mettre en place un service de santé mobile pour examiner les cas des personnes vivant avec handicap et apporter des réponses adéquate.
Accès aux services de base
3
Depuis leur arrivé sur le site de Ngouboua, aucun des ancien PDI et des nouveaux PDI n’ont pas reçu une assistance humanitaire. Les services de santé sont à Ngouboua centre situé à moins de 5km de site d’accueil de Ngouboua Koura. En cas de nécessité, ils sont référés au centre médical de Baga Sola situé à 39km du site. Les moyens de transport public coûtent 50 000f mais lorsqu‘il s’agit de l’ambulance de l’hôpital, les parents du malade doivent assurer la carburation à cet effet.Par ailleurs, les points d’eau sont situés dans le centre Ngouboua avec un accès difficile pour les PDI en raison de la discrimination dont ils sont objets. De ce fait, certaines sont obligées pour s’approvisionner en eau du fleuve. Ce qui est facteur d’exposition aux maladies hydriques et à la malnutrition pour les enfants.
- Construire de nouveaux forages pour desservir la population en eau potable dans le site ;
-
Mettre en place des services de clinique mobile pour assurer les soins de33% 29%
13%
25%
Femmes et filles
Enfants Personne en situation de
handicap
Personnes âgées Proportion de réponses sur les personnes
affectées par les effet de la crise
Vue Audi tion
Marc her/
Mon ter
Se rapp
eler
Pren dre soin de soi
com muni quer
Pas du tout 59% 74% 52% 85% 100% 100%
Un peu 15% 22% 11% 11% 0% 0%
Beaucoup 26% 4% 26% 4% 0% 0%
Incapable de faire 0% 0% 11% 0% 0% 0%
Proportion des réponses sur les problèmes de handicap
9 santé des personnes sur le site.
