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Vers un paradigme critique : matériaux pour un projet géographique

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Vers un paradigme critique : matériaux pour un projet géographique

FERRIER, Jean-Paul, RACINE, Jean-Bernard, RAFFESTIN, Claude

Abstract

On dira une fois de plus que les géographes ne sont capables de se définir que contre quelque chose. Pourtant, s'ils se réclament bien de ce droit à la critique, les auteurs n'envisagent dans cet article qu'une critique née de l'inquiétude. Celle-ci n'est pas provoquée par la volonté de détruire ce qu'il est un peu facilement convenu d'appeler la « géographie classique ». Elle est née de la volonté de faire émerger des concepts définis d'une manière opératoire pour cerner une géographie relationnelle qui dépasserait tout à la fois le fonction-nalisme issu du positivisme et une certaine conception morphologique de la réa-lité dans laquelle nous sommes immergés. Pour les auteurs, le nouveau paradigme proposé, le paradigme critique, est une analyse de la situation territoriale des hommes en raison de la modification des moyens d'amplification du pouvoir.

FERRIER, Jean-Paul, RACINE, Jean-Bernard, RAFFESTIN, Claude. Vers un paradigme critique : matériaux pour un projet géographique. L'Espace géographique , 1978, no. 4, p. 291-297

DOI : 10.3406/spgeo.1978.1836

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4307

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L'Espace Géographique, no 4, 1978, 291-297.

Doin, 8, place de l'Odéon, Paris-VIe.

Théorie et praxis

VERS UN PARADIGME CRITIQUE : MATÉRIAUX POUR UN PROJET GÉOGRAPHIQUE

Jean-Paul FERRIER, Jean-Bernard RACINE, Claude RAFFESTIN*

Université d'Aix-Marseille, Université de Lausanne, Université de Genève

EPISTÉMOLOGIE DE LA GEOGRAPHIE GEOGRAPHIE CRITIQUE GÉOGRAPHIE QUANTITATIVE PRATIQUE DE LA GÉOGRAPHIE

EPISTEMOLOGY OF GEOGRAPHY PRACTICE OF GEOGRAPHY QUANTITATIVE GEOGRAPHY RADICAL GEOGRAPHY

RESUME. — On dira une fois de plus que les géographes ne sont capables de se définir que contre quelque chose. Pourtant, s'ils se réclament bien de ce droit à la critique, les auteurs n'envisagent dans cet article qu'une critique née de l'inquiétude. Celle-ci n'est pas provoquée par la volonté de détruire ce qu'il est un peu facilement convenu d'appeler la « géographie classique ». Elle est née de la volonté de faire émerger des concepts définis d'une manière opératoire pour cerner une géographie relationnelle qui dépasserait tout à la fois le fonction- nalisme issu du positivisme et une certaine conception morphologique de la réa- lité dans laquelle nous sommes immergés. Pour les auteurs, le nouveau paradigme proposé, le paradigme critique, est une analyse de la situation territoriale des hommes en raison de la modification des moyens d'amplification du pouvoir.

ABSTRACT. — Matters for a "paradigme critique". — It is often said that geogra- phers do legitimate themselves against something... However, we think we are in a right way by stressing our epistemological incomfort. We don't intend to destro y what is called in the old french way "classical geograph y" but we try to define new concepts in an applied way. We hope so to build a "linkage geography" not only based on positivistic fonctionalism or on a morphological feeling of reality in which we are deeply and subjectively grounded. A new paradigm we call "paradigme critique" consists in a human spatial analysis in terms of "territoriality" and power amplifications and changes.

Les générations de géographes se succèdent, et se ressemblent au moins en ceci qu'elles comportent immanquablement un certain nombre « d'originaux » plus ou moins « terroristes " qui s'intitulent métho- dologues, théoriciens, épistémologues, voire philoso-

{*) Les analyses développées ici doivent beaucoup aux travaux réalisés par une équipe composée de Maguy Chapot, André Dauphiné, Annick Douguedroit, Jean-Paul Ferrier, Nicole Girard, Micheline Meunier, Jean-Bernard Racine, Claude Raffestin, dans le cadre d'une «action concertée» Informatique et Sciences humaines, contrat DGRST (Délégation générale à la recherche scientifique et technique) no 75 7 0232. On les trouve dans le rapport de fin d'études : L'analyse spatiale : forme et validité des démarches nouvelles en géographie. Cahier de l'IDREES (4, r. Paulin Guérin, 83000 Toulon), février 1977, 232 p.

phes, et qui, au lieu de se contenter de résoudre tranquillement, en s'inspirant du modèle fourni par leurs maîtres ou leurs pairs, les problèmes « classi- ques », se piquent de réfléchir plutôt à la nature de leur activité, à la manière dont les choses devraient êtes faites, à la façon dont les gens pensent leur travail, voire à la finalité dernière vers laquelle toute pensée doit tendre (ABLER,ADAMS,GOULD,1971) (1).

Et le débat qui s'ouvre est appelé ou vécu par quelques-uns comme une nouvelle crise de la géo- graphie : on en compterait ainsi au moins une bonne

(1) ABLER R., ADAMS J., GOULD P. (1971), Spatial Organi-zation.

The Geographer's View of the World. New Jersey, Prentice Hall, 587 p.

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292 Jean-Paul Ferrier, Jean-Bernard Racine, Claude Raffestin

douzaine depuis la crise du déterminisme... Entre le XIXe et la première moitié du XXe siècle, des travaux, rompant avec la tradition descriptive et verbo- conceptuelle des sciences humaines, ont été publiés ici et là, souvent par des auteurs isolés ou marginaux.

Rassemblés et analysés par des Américains, des Anglais, des Suédois et ultérieurement par des Russes et des Japonais, ils ont donné naissance, dans les années 1950, à ce que l'on a appelé l'analyse quan- titative en géographie. La production américaine, très abondante à partir du tournant des années 1950- 1960, a incontestablement joué un rôle moteur à l'origine. Le passage de jeunes chercheurs franco- phones dans les Universités d'Amérique du Nord a ultérieurement aidé à l'implantation de ce mode d'analyse en pays de langue française. Dans les années 70, l'analyse quantitative est couramment pratiquée dans les pays anglo-saxons et Scandinaves et commence à se diffuser dans les pays de langue française. En Amérique du Nord, les « révolution- naires » sont maintenant au pouvoir, leurs idées sont tombées dans le domaine commun, la « new geogra- phy » est solidement engagée dans le cours de sa seconde décennie de pratique. Mais s'agissait-il vrai- ment de « révolution »? Il faudrait s'entendre sur cette notion.

En moins d'une génération on pourrait croire, à lire ceux qui l'écrivent, que la géographie (quantita- tive) a subi plus d'une demi-douzaine de révolutions : l'initiale d'abord, la « quantitative », puis la révolu- tion « méthodologique », « conceptuelle », « statisti- tique », « révolution des modèles », révolution « beha- viorale », « radicale », et tout dernièrement « axio- matique »... Le concept de « révolution » n'est-il pas dans ces conditions un tantinet abusif ? N'est-ce pas le signe que toute maîtrise d'une nouveauté est un moyen de fonder un pouvoir ? Faut-il lui préférer, ou plutôt lui associer, le concept de « paradigme » ? En réalité les réflexions méthodologiques et théori- ques font évoluer le corps des connaissances et inspirent des directions nouvelles que la réflexion epistémologique construit alors en système de pensée, en paradigmes — ce concept est utilise non plus seulement en grammaire et en linguistique mais aussi en philosophie des sciences, pour définir tout à la fois la vision du monde d'une génération parti- culière, la méthode scientifique qui préside à l'ana- lyse de sa structure, la manière de mettre en évidence sa cohérence (Villeneuve, 1972) (2) : le paradigme apparaît ainsi comme un « super modèle » guidant la démarche de la recherche dans un domaine donné.

(2) VILLENEUVE P. (1972), Un paradigme pour l'étude de l'organisation spatiale des sociétés. Cahiers de Géographie du Québec, vol. 16, no 38.

Les paradigmes du géographe ?

En géographie, il est ainsi commode de dire qu'au paradigme de l'environnementalisme ont succédé les paradigmes du possibilisme et de l'analyse régionale classique. En France, les transformations du para- digme classique depuis 1945 et les différents essais de dépassement dialectique de ses contradictions internes n'ont pas, jusqu'à une date toute récente, les années 1970 au plus tôt, débouché sur une véritable rupture avec la méthode antérieure, même si les géographes français ont progressivement abandonné leur règle d'or d'être les derniers des historiens.

Ailleurs, dans les pays anglo-saxons et Scandinaves en particulier, grâce à une double « révolution » théorique et méthodologique, au paradigme de l'ana- lyse régionale ont succédé les paradigmes de l'analyse spatiale, s'inspirant des apports de la théorie écono- mique des localisations, et le paradigme plus récent de la géographie des comportements, qui s'inspire beaucoup plus de la sociologie et de la psychologie, ces deux paradigmes étant génétiquement com- plémentaires.

Au moment de son plein essor, dès le milieu des années 1960, la « révolution » quantitative s'est pré- sentée comme obéissant à un nouveau besoin d'exi- gence intellectuelle, de « scientificité » au sein d'une discipline en cours de dégradation : le besoin de formaliser et de vérifier des hypothèses en obéissant aux règles strictes de la méthode expérimentale, l'analyse statistique suppléant en fait à l'expérimen- tation dans un univers où il n'y avait place que pour l'observation. Encore une fois, était-ce là une révo- lution authentique ou, plus simplement, le fait de retrouver le courant quantitatif qui s'était manifesté dans les sciences humaines naissantes au XVIIIe siècle et que l'on trouve explicité dans la Grande Encyclo-pédie sous l'appellation de « politique arithmétique » ?

On sait par ailleurs que, parallèlement à cette rapide transformation de la vision que les géographes ont eue de leur discipline, s'est manifestée une autre évolution, plus profonde dans ses significations. A l'évolution de la pensée concernant la nature de l'objet décrit et la nature de l'explication (détermi- niste, probabiliste) s'est superposée une évolution qui a transcendé les orientations strictement disciplinaires et qui correspondait essentiellement à l'acceptation et/ou à la critique, par certains géographes, d'une idée relativement nouvelle : le fait que l'on ne puisse plus attribuer le qualificatif de « scientifique » à n'importe quelle démarche intellectuelle, fut-elle parfaitement honnête. Il s'est construit en effet, dans le cours des années 1950 et 60, pour triompher avec le début des années 1970, une nouvelle idéologie

« scientifique » qui, s'appuyant sur les succès de la science, et son institutionnalisation, se définit comme une méthode unique d'ordonnancement de nos expé- riences, la méthode qui seule permet d'expliquer nos

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Vers un paradigme critique

expériences d'une manière telle que l'on puisse tester la fiabilité de l'explication.

Produire de la science ?

Au nom de cette idéologie, certains géographes ont progressivement admis qu'ils ne pouvaient plus con- tinuer à pratiquer leur discipline de la même façon traditionnelle, où l'essentiel de l'effort de mise en ordre des expériences était fondé sur la logique du discours. Ils ont admis ce postulat fondamental qu'il n'y a pas de connaissance scientifique sans expérience et sans mesure et que, partant d'un objet qu'elle construisait en l'identifiant et en le définissant, la géographie devait y retourner pour l'expliquer en suivant les étapes de la méthode scientifique.

On connaît le schéma : partir d'observations et/ou d'hypothèses à vérifier par l'expérimentation, attein- dre cet objectif en se situant dans un référentiel théorique bien défini, car seule la théorie légitime l'hypothèse — celle-ci étant la question concrète posée par une théorie à la réalité — en ayant recours au modèle qui représente cette réalité de façon idéalisée en vue de la démonstration, en utili- sant enfin la quantification et les méthodes statisti- ques qui sont, faute de mieux, le moyen de confronter la théorie à la réalité.

Il n'est pas sans intérêt de chercher à comprendre les raisons du développement d'une part, du succès d'autre part, de cette analyse quantitative. Une hypo- thèse ambitieuse pourrait consister à dire, en para- phrasant Paul Valéry, que la société américaine a été une projection simplifiée de la société européenne dans laquelle le courant utilitaire n'était que latent.

L'Amérique l'a explicité parce que ses finalités productivistes se satisfont mal de méthodes peu opératoires. L'analyse quantitative, de ce point de vue, était grâce à ses méthodes de description cohé- rentes et relativement rigoureuses, opérationnelle pour un nombre considérable d'interventions dans le monde quotidien de l'aménagement et des localisa- tions. Par ailleurs, ces méthodes permettaient de combler une partie de l'écart existant entre les sciences exactes (« you know what you measure ») et les sciences humaines peu habituées à mesurer.

Mais cet adage anglo-saxon s'inspire indéniable- ment d'une conception du pouvoir, celui que donne la convergence de la science et de la technique, ce qui nous ramène à notre première hypothèse : c'est une conséquence de la finalité productiviste occiden- tale qu'il convenait de rappeler. C'est la confusion classique entre savoir et pouvoir. Pourtant, « savoir » vient d'une racine indo-européenne qui signifie

« suc », « saveur », alors que pouvoir provient d'une racine qui signifie « chef d'un groupe ». Il ne devrait pas y avoir d'assimilation possible, car le savoir évoque l'idée de plaisir, qui a parfaitement disparu de notre conception de la connaissance dans l'exacte mesure où celle-ci est utilisée pour « commander ».

293 On voit que ce qui est en cause dépasse largement le problème du contenu thématique de la réflexion géographique. Celui-ci, en effet, peut n'être que conjoncturel. Ce qui est en cause va bien plus loin que le problème du recours à la mesure, plus loin même que le problème du recours à l'expérimenta- tion. Jamais on n'a assisté à une remise en cause aussi radicale de la méthodologie.

La mobilisation des outils mathématiques, le glisse- ment de l'inductif oudéductif, de l'idiographique au nomothétique traduisaient en fait une modification totale du rapport du chercheur à l'objet de sa recherche par le truchement de la méthode. Du moins le croyait-on dans un premier temps (Brunet, 1972) (3). Mais le vrai débat est encore ailleurs et même totalement ailleurs. Par les nouvelles méthodes, les géographes sont déchargés de tout un travail de reproduction et le temps gagné pouvait être employé dans un travail d'invention; mais peu l'ont compris.

D'où des discussions inutiles et, en même temps, un durcissement des positions et une erreur des défen- seurs de la nouvelle géographie, qui n'a de nouveau que le nom, qui se sont enfermés dans leur ghetto, oubliant qu'il était d'abord indispensable de se donner une théorie géographique : théorie nécessaire pour guider et contrôler la réflexion sur les modèles mathématiques à mobiliser (l'indétermination fon- damentale des résultats factoriels en dit suffisamment l'obligation), et pour interpréter les résultats (socio- logues et géographes, on le découvre aujourd'hui, ne décodent pas, du fait de la différence de leur référentiel, dans les mêmes termes, des résultats factoriels pourtant semblables).

C'est donc bien en amont comme en aval qu'une théorie géographique est absolument indispensable.

Ce fut la découverte des membres de notre groupe (cf. note *) qui après avoir joué pendant quelques années le jeu quantitatif, ont déclenché une réflexion sur la théorie de la connaissance géographique.

L'analyse quantitative avait bien permis d'acquérir un pouvoir d'intervention indiscutable par ses métho- des cohérentes de description. Mais, faute de théorie, ce pouvoir risquait de ne pas être valorisé en regard d'une quelconque finalité que seule pouvait fournir une théorie explicite. C'est ainsi qu'un espace de savoir commun a pu se constituer, où s'est établi un ensemble de convergences entre les préoccupations des membres du groupe.

Aliénation ou autonomie ?

Et pourtant ce type de recherche, parce qu'il est inséparable du recours aux machines, a ouvert des questions insoupçonnées. En effet, les machines ont été rapidement perçues comme un stade du dévelop-

(3) BRUNET R. (1972), Les nouveaux aspects de la recherche géographique : rupture ou raffinement de la tradition.

L'Espace Géographique, t. 1, n° 2, p. 73-77.

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.294 Jean-Paul Ferrier, Jean-Bernard Racine, Claude Raffestin

pement technique d'une société : l'organisation poli- tique et économique de cette dernière devient plus nécessairement un objet d'interrogation.

Nous sommes contraints de rappeler à ce sujet un certain nombre de choses devenues banales, mais finalement plus ou moins complètement intériorisées par les chercheurs. Qu'on le veuille ou non, tout scientifique est enserré dans l'appareil social, et par conséquent lui-même et sa recherche en dépendent totalement. Dès lors, toutes les finalités scientifiques sont engendrées par l'appareil social, quelles que soient les explications données par le chercheur lui- même. Dans de telles conditions, le chercheur devrait se dire : « je fais de la science, donc je ne suis pas libre mais j'en suis conscient. Je connais mes déter- minismes et, par cette prise de conscience, je suis sur le chemin de l'autonomie ». En fait, le plus sou- vent il se d i t : « j e suis libre parce que je fais de la science ».

Mais l'interrogation qui s'ouvre à propos de la machine — et qui se prolonge aujourd'hui jusqu'au langage considéré comme machine, comme outil — est susceptible de se généraliser à l'ensemble des

« produits sociaux ». Comment ne pas finir par voir qu'un produit social est évidemment marqué par toute l'idéologie qui a cours dans la société qui en a permis l'élaboration ? On pourrait même dire qu'il y a des idéologies superposées, dont certaines sont même fossilisées, puisqu'aussi bien l'arsenal instru- mental s'est développé dans un processus diachroni- que dont les échelles de temps sont très différentes.

L'emploi de la machine, l'ordinateur, stimule d'une certaine façon la prise de conscience de l'empreinte idéologique; la machine est en effet une « prothèse » qui médiatise notre relation aux choses, que celles-ci soient abstraites ou concrètes. Et la réflexion investit le discours sur les choses; elle s'étend à la nature même du travail scientifique, qui devient, pour la première fois sans doute en géographie, la matière première même du travail géographique.

Ainsi, dans le cadre de notre étude sur la forme et la validité des démarches nouvelles en géographie (cf. Rapport DGRST, op. cit.) le besoin d'expliciter au maximum ce qui sous-tendait l'utilisation de l'analyse factorielle a obligé les membres du groupe à pratiquer selon un processus récurrent pour retour- ner à la moyenne, notion la plus banale, tout autant que la plus fondamentale, dans la statistique descrip- tive. On ne s'était peut-être pas suffisamment avisé en effet que la moyenne, qui commande tout le processus, résultait elle-même de l'acceptation impli- cite d'un postulat, connotant une théorie implicite, celui de l'homogénéité des données. Réfléchir quel- ques instants sur ce postulat de l'homogénéité n'était plus, à notre sens, un gaspillage de temps intolérable.

Cette réflexion obligeait à considérer l'échelle d'ob- servation d'une part, et d'autre part la nature des processus diachroniques des faits analysés.

Un simple exemple devrait permettre de faire comprendre ces deux problèmes. Faisons l'hypothèse de deux régions X1 et X2, à propos desquelles sont

rassemblées des données en perspective d'une analyse factorielle. Supposons — les limitrophes; X1 est petite et industrielle, X2 est plus grande et agricole; sup- posons encore que X1 se développe au rythme d'une conjoncture internationale et X2 au rythme d'une conjoncture nationale. Etant entendu que le même organisme collecte les données de manière à élimi- ner le problème de l'homogénéité externe, banale mais gênante, on peut se demander si l'on peut accepter le postulat de l'homogénéité interne, d'abord en rai- son de la différence d'échelle, ensuite en raison de l'opposition qui existe dans les processus respectifs.

Dès lors, tout regroupement, c'est-à-dire toute union X1 et X2 pour un traitement conjoint est douteux sur le plan de l'homogénéité et sur celui de l'échelle d'observation. Quelle est la signification de moyennes établies à partir de données de X1 et X2 ? La ques- tion n'est pas banale comme on pourrait le penser.

La refuser, c'est peut-être se condamner à n'être plus dans une démarche scientifique.

Reproduction ou invention ?

Dans tout travail — dont bien sûr le travail scienti- fique — on peut distinguer deux types d'action : l'une qui est de reproduction, l'autre qui est d'inven- tion. Qu'en a-t-il été en géographie ?

Le passage de la géographie classique à la géogra- phie nouvelle pourrait se résumer à la constatation que, de l'une à l'autre, il y avait un accroissement énorme de cohérence et une amplification certaine de l'efficacité. Cela ne peut guère être mis en cause;

mais n'y a-t-il rien d'autre ? La fameuse révolution quantitative ne serait-elle que cela ? Certes non, puisqu'elle est en même temps, et corrélativement, une puissante opération de délestage idéologique, ou crue telle. En, fait, et plus précisément, elle évacue, au profit des concepts logiques, les concepts marqués par des préoccupations « sociétales » ou « anthropo- logiques ». En d'autres termes, il y a perte de structures complexes au profit de structures simples, contrairement à ce qu'on pense généralement. Qu'on soit d'accord ou non avec les analyses marxistes, celles-ci représentent des structures complexes que l'analyse quantitative ne peut pas prendre en charge, car les concepts auxquels elles recourent ne sont pas, pour l'instant, mobilisables par l'analyse quantitative.

Ce qui n'implique aucun jugement de valeur envers les unes ou les autres : les analyses marxistes d'une part, dites « matérialistes dialectiques », les analyses quantitatives d'autre part, dites « néo-positivistes" ?

II faut bien que nous cherchions à nous situer par rapport aux unes et aux autres. Nous sommes ainsi passés du stade de scientifiques peu conscients à celui de chercheurs plus conscients de leur envi- ronnement. A cette occasion, la géographie cesse d'être une « île » pour se rattacher très nettement au « continent » des sciences humaines. D'où une manière de se situer dans le système géographique qui pourrait être résumée par le schéma suivant :

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Vers un paradigme critique 295

(1) à référentiel implicite non-quantitatif (2) àréférentieIexpicite

Géographes (3) àférentielimplicite

quantitatifs (4) àréférentieIexplicite

Pour résumer d'une façon aussi simple que possible l e d éb at é p i s t ém o l o gi q u e q u i s 'es t t r ès rap i d em en t élargi depuis 1974, on peut dire que les géographes l o c a l i s é s e n 2 e t 4 o n t d é c l e n c h é u n e d é m a r c h e critique qui devrait très rapidement conduire à deux efforts convergents de théorisation de la géographie.

C e u x s i t u é s e n 2 , s o i t à p a r t i r d u m a r x i s m e e t / o u de la linguistique, devraient aboutir à une théorie géographique socio-économique, alors que ceux situés en 4, devraient parvenir à une théorie géographique plus systémiste d'inspiration.

P o s o n s q u e t o u t g é o g r a p h e m o d e r n e v o u d r a s e situer, dans notre tableau, en 2 ou en 4. Qu'en est-il alors de notre question : reproduction ou invention ? La reproducti on, c'est l a canalis ation d'une i nfor- mation fournie par le système ou observée, et collec- tée dans le système avec des modèles antérieurement a c q u i s e t a c c u m u l é s p a r l e s ys t è m e . A u t r e m e n t d i t , l e t r a v a i l e s t l a c a n a l i s a t i o n d e d o n n é e s e t d ' u n savoir faire pour reproduire le s ystème. En l'occur- rence, nous reproduisons le système et nous le fixons dans l 'exact e m esure où nous l e décrivons et cher- c h o n s à l e d é p l o y e r a u x y e u x d e s a u t r e s . N o u s

« r ep roduiso ns » en ce s ens qu e nous l e dévoil ons aux aut res, nous sommes des t ransm ett eurs du s ys - tème (appareil social) à des destinataires du système.

C'est l a parti e répéti tive du travail s ci entifique. P ar ce processus, on ne met en évidence que des mess a- ges à f o rt e prob abi l i t é, c ar act éri s t i q u es t out aut ant des géo grap hes no n quantit ati fs à référentiel im pli - cite que de quantitatifs à référentiel implicite éga- lement, « empiristes de fait ».

Le travail d'invention se ramène à la combinaison d 'un e coll ectio n d e donn ées av ec un m odèl e créé, distinct de l'ancien, spécifique, ou non encore accu- m u l é , p o u r l e q u e l i l n ' y a p a s e n c o r e d e s a v o i r - faire incorporé. C'est la partie la plus petite mais la plus di ffi cil e a repérer d ans l e trav ail s ci enti fiq ue.

C'est la phase la plus aventureuse, la plus explorante du travail scientifique. Le processus met cette fois en évidence des messages à faible probabilité, caracté- ristiques de ceux qui se réclament d'un référentiel explicite, qu'ils soient quantitatifs ou qualitatifs. Mais ce t ra v ail n 'est p as pour aut ant en d eho rs d e l ' ap- pareil s ocial , qu'il cont ri bue m êm e souvent à ren- forcer.

Si l'on regarde la production scientifique en géo- graphie, on constate grosso modo la chose suivante : la r ep rodu ction ac ca par e l a maj eu re pa rt ie d es f or - ces et l'invention la plus petite, difficile à chiffrer.

Cela est nécessairement vrai aussi dans les autres domaines s ci ent ifi ques . Pourt ant , l e probl èm e est a i l l e u r s , c a r d a n s l e s d e u x c a s l e f o n c t i o n n e m e n t a pour but d'accroître le total des connaissances, c ' e s t - à - d i r e l e v o l u m e d e s m e s s a g e s s u s c e p t i b l e s d ' êt r e t r an s m i s , c e q u i es t fa ci l e ca r l e s t ran s m et - t eu rs (r ep r o d u ct i o n ) au gm en t en t au m êm e t i t r e q u e

les émetteurs (invention). La finalité reste claire : la croissance du volume. Un tel accroissement du nom- bre des m ess a ges e s t insép ar able du n o mbre de s machin es et d es pr o g rès de l a codifi cati on.

U n m o n d e k a f k a ï e n ? '

P eu i m p o rt e d 'ai l l eu rs q u e c es m es s a g es t o u ch en t o u n o n d es d e s t i n a t a i r es . D ' a i l l e u rs i l s l e s t o u c h e n t de moins en moins. La géographie est devenue un i m m e n s e « e n t r e p ô t » d a n s l e q u e l o n v i e n t d é p o s e r la « production » du jour. Les gardiens de ces entre- pôts sont les « patrons », souvent directeurs des b i b l i o g r a p h i e s q u i p e u v e n t n o u s d i r e c h a c u n d a n s le coin de leur entrepôt : « Mais oui, nous avons cet article en stock, on peut vous le livrer ». Malheu- reus ement, il y a de moins en m oins de client s. Non pas que l'article soit cher et décourage le client poten- tiel, mais c'est le produit qui s'effrite... C'est la pro- duction s ans conso mmateu rs ! N 'est -c e pas un uni- vers kafkaïen, pathétique ? L'image en est parti- c u l i è r e m e n t v r a i e p o u r u n e p a r t i e d e l a g é o g r a p h i e

" universitaire » qui relève d'une structure anachro-nique héritée d'un monde clérical, sacré, figé, hiéra-tique : une micro-société dont les comportements de gro u pe se ré vèl ent fin alem e nt plus ar chaï q ues q ue c e u x d e s o n e n v i r o n n e m e n t , d o n t l ' a t t i t u d e f a c e à la consommation a tout de même fort évolué ces dix dernières années.

Le refus progressif de la consommation de l'infor- mation va-t-il se développer et, ce, malgré les appa- ren ces , p a ral l èl em en t au re fus d e l a c o n s o m m at i o n d e s b i e n s ? C e s e r a i t e n q u e l q u e s o r t e l a m i s e e n c a u s e d e l a c r o i s s a n c e d e s c o n n a i s s a n c e s . . . E n f a i t , l a fi n al i t é p ro d u ct i v i s t e es t d e p l u s en p l u s r efu s é e sur le plan socio-économique.

Vers l'anti-production ?

Dans ces conditions, faut-il imaginer le déclen- chement d'une contre-production ou d'une anti- production, c'est-à-dire un processus de destruction du stock acquis ? Finalement, ce serait postuler une forme d'anarchie géographique qu'on pourrait appeler le paradigme critique. Mais quel peut être le réfé- rentiel de ce paradigme critique et, mieux, quel peut être le référentiel à l'intérieur de l'appareil social, puisqu'il est inutile de chercher un référentiel exter- ne, celui-ci n'existant pas ?

En fait, il ne s'agit pas d'un envers de l'appareil social, mais bien plutôt d'une recherche de l'une de ses structures profondes. Traditionnellement, notre travail de reproduction et d'invention s'exerce sur la structure de surface, et c'est pourquoi nous continuons à accumuler des connaissances relatives à cette même structure de surface. C'est ainsi que notre production a enfoui les structures profondes sous des amas

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296 Jean-Paul Ferrier, Jean-Bernard Racine, Claude Raffestin

d'informations. Quelles peuvent être alors les struc- tures profondes qui relèvent du projet du géogra- phe ? Il s'agit, bien entendu, des connaissances qui relèvent de l'interface biosociale, des articulations société-nature qui s'exercent en chaque portion du territoire. L'échelle de l'étude n'est sans doute pas indifférente, car elle doit permettre de saisir le vécu des hommes, les pratiques quotidiennes, les relations existentielles. Parce que, se situant à l'interface bio- sociale, l'étude doit contenir un nombre suffisant d'informations sur les conditions des équilibres éco- logiques et sur la gestion rationnelle des milieux et ressources naturelles. En outre, parce que géogra- phique, le projet contient « naturellement » une interrogation spécifique sur la localisation différen- tielle des systèmes de relation étudiés.

Vers le paradigme critique : une théorie de la relation.

Le paradigme critique en géographie ne peut se développer qu'à partir d'une théorie des relations existentielles. On pourrait dire qu'une relation exis- tentielle est une relation caractérisée par l'autonomie, la symétrie, c'est-à-dire l'échange d'un coût contre un gain équivalent. C'est le problème de l'échange sans domination de l'un des partenaires sur l'autre.

Or il se trouve que pratiquement toutes nos relations sont de type asymétrique, ce qui signifie dans ces conditions que la finalité productiviste est bien une finalité pour obtenir le pouvoir, c'est-à-dire de pou- voir disposer d'une quantité d'énergie et d'information disproportionnée par rapport au besoin qui est celui de maintenir une structure.

Le paradigme critique ne peut se fonder que sur cette critique des relations. Autrement dit, tout le stock d'informations accumulé peut être la matière première de cette nouvelle critique. De là, la nécessité de décrire les relations à l'intérieur du système ou à défaut de les critiquer au nom de l'autonomie. La définition et la mise en forme d'un tel projet se révèlent inséparables de tout un travail préparatoire.

D'une part, sur les concepts de modèle et de pro- gramme : modèles statistiques, mathématiques, cyber- nétiques liés à l'emploi de l'ordinateur; programmes inséparables de la préparation de la recherche et des procédures automatisées de sa réalisation. Notre recherche a permis ainsi, en sous-produit, de voir apparaître certains des modèles qui sous-tendent la production scientifique traditionnelle. De là, l'enga- gement presque naturel dans la recherche d'autres modèles, parmi lesquels les modèles « écologiques » sont apparus comme les plus sophistiqués (impor- tance des notions d'autonomie et d'équivalence des entrées et «des sorties). Exclusivement biologiques à l'origine, et quoique plus sophistiqués que les modèles issus de l'analyse du monde physique, ces modèles répondent mal aux problèmes liés à la théorie de la communication et laissent entier le problème de la construction de modèles qui seraient propres au

monde social. William Bunge a commencé par les relations existentielles de l'enfant. C'est une chose, mais ce sont toutes les relations des hommes en général, entre eux, avec les choses, avec les repré- sentations qu'ils se donnent d'eux mêmes et des choses, qui méritent qu'on s'y attache.

Qu'est-ce qu'on a découvert dans le paradigme critique qui existe déjà mais qui n'a pas été systé- matisé et théorisé ? Dans toute la production géo- graphique, tout a été ramené a des facteurs, au sens de l'économie politique ou, si l'on préfère, à des objets. Cette révolution, celle de la réification, a eu lieu avec Adam Smith et Ricardo. Elle a mis sim- plement beaucoup de temps à diffuser en. géographie.

Elle a diffusé seulement à partir des années 1930.

Le schéma géographique dominant est encore celui d'une économie politique, qui est à l'opposé du para- digme critique parce qu'il s'appuie sur l'ordre écono- mique conçu comme loi naturelle. Même si cette idée de loi naturelle demeure inconsciente faute de prendre en compte l'existence, force est de constater que cette loi du marché est bien le deus ex machina qui explique l'ordre du monde. Par défaut. En effet, les « unités actives » par une fausse fonction d'équi- valence sont assimilées à des choses. Ce qui importe, ce sont moins les hommes qui les composent que les volumes de ces hommes atomisés. La centralité n'est jamais autre chose qu'une centralité définie par le volume des choses et des hommes qui partent ou aboutissent à un point de l'espace. Il en est de même des flux de toutes les choses : capitaux, ser- vices, etc. Le travail est devenu un élément comme les autres, un signe parmi d'autres; les flux ont pris une signification tout à fait spécifique; ils sont importants en soi, presque indépendamment de ce qui les compose. On se préoccupe moins de la qualité des ressources qui circulent que du mouvement de ces ressources et, en plus, le seul fait d'avoir qualifié le travail de ressource est déjà une réification de ce travail et la réalisation de l'interchangeabilité humaine. L'espace n'existe donc qu'à travers les flux, ce sont eux qui le forment, le déforment, le trans- forment D'ailleurs, la généralisation des flux a été le début de la déterritorialisation à des moments di- vers, selon les pays. C'était alors le triomphe de l'économie politique classique, que nous avons adopté en géographie avec un siècle de retard.

La géographie, par son incapacité à construire son propre langage, est une sorte de Pologne satellisée, partagée, souffrante, toujours vivante mais pante- lante. Quant au paradigme critique, il est une forme de libération par la résistance active. C'est la réflexion sur un siècle d'erreurs. Non pas d'erreurs au sens scientifique, mais au sens philosophique du terme.

Un programme pour le paradigme critique ? Pourrait-on, dans ces conditions, esquisser un pro- gramme du paradigme critique ? Une géographie cri-

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Vers un paradigme critique 297

tique a des visées qui dépassent celles de la praxis sociale établie dans l'espace. Ce qui veut dire que le paradigme critique est d'abord un effort histo- rique, puisqu'il demande que l'on construise un mo- dèle de la réalité géohistorique de son temps.

Autrement dit, il faut reprendre l'homme, la société, l'espace et le temps au moment, non pas de la révo- lution industrielle, qui n'est rien d'autre qu'une systé- matisation pratique et technique de la Renaissance, mais prendre comme point de départ d'une réflexion critique les choses au moment de la constitution des Etats modernes.

P ou r q uo i ? P a rc e q ue c 'es t à c e mo me nt l à q u e se constituent les pouvoirs qui sont caractérisés par d'énormes possibilités d'amplification de leur force et de leur intervention et c'est l'Etat moderne, héri- tier par son code hiérarchique de l'Eglise séculaire, qui, avec tous les groupes qui y sont attachés, fonde la situation humaine du territoire en tant qu'unité globale.

Au fond, le paradigme critique est une analyse de la situation territoriale des hommes en raison de la modification des moyens d'amplification du pouvoir.

En effet, dans le vécu individuel ou collectif des hommes, ce n'est plus ni l'espace ni le temps en tant que dimensions premières qui orientent ou condi- tionnent les comportements, mais les pouvoirs qui, parce qu'ils ont atteint leur masse critique, façon- nent les relations des hommes, ne serait-ce que par inertie. A un moment donné, il n'y a pas ou il n'y a plus une géohistoire des hommes, mais une géo- histoire des pouvoirs pour laquelle l'homme est un facteur parmi d'autres. Comment, dans un monde dominé par les relations d'interdépendance dissy- métrique, ne pas être tenté de chercher, pour la géographie, cet équivalent à ce qu'est la plus-value pour l'économiste ? La plus-value n'est d'ailleurs pas une notion purement économique, c'est d'abord un concept de pouvoir. Ceci implique la nécessité d'une reformulation totale du projet géographique à partir de la découverte des articulations et des détermi- nations qui, en termes de pratique sociale rapportés à l'espace, sont réellement fondamentales au sens étymologique du terme.

Manuscrit prêt en novembre 1977.

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