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Vibrations des espaces clos à parois déformables
élastiques
Théodore Vogel
To cite this version:
VIBRATIONS DES ESPACES CLOS A PAROIS
DÉFORMABLES
ÉLASTIQUES
Par THÉODORE VOGEL.Centre National de la Recherche
scientifique,
C.R.S.I.M., Marseille.Sommaire. 2014
Après avoir discuté certaines hypothèses couramment faites dans la théorie
géomé-trique simple de l’Acoustique des espaces clos, et avoir montré qu’elles sont contradictoires avec l’équation d’onde dans le cas où il existe un potentiel des vitesses, l’auteur envisage les vibrations d’une enceinte à parois élastiques. Moyennant des hypothèses analogues à celles habituellement
utilisées en Élasticité linéaire, le potentiel des vitesses est donné sous forme d’une série procédant
suivant les puissances entières d’un petit paramètre lié à l’absorption des parois et dont les coefficients
sont les solutions d’une suite de problèmes de Neumann élargis pour l’équation (03942 + 03BB) u = 0.
JOURNAL PHYSIQUE TOME
11,
1950
Introduction. - La
technique
a souvent enrichi la science en luiposant
desproblèmes
et en luisuggérant
des solutions. Il ne faut pas pour autant quel’adoption
apriori
despoints
de vue des techni-ciensdirige
lephysicien
lelong
d’ornièresqui
neconduisent pas
toujours
à la théorie laplus
satis-faisante.Or,
c’est cequi
s’estlongtemps passé,
semble-t-il,
pourl’Acoustique
architecturale,
où les travaux(du plus
haut intérêtpratique)
de WallaceSabine
(1) pèsent
d’unpoids
trop
lourd sur l’étude des vibrations des espaces clos. On sait que Sabinea cru
pouvoir
caractériser lesqualités acoustiques
d’une salle par le décrément des vibrations
libres,
qu’il
suppose constant en toutpoint
sous certainesconditions de
répartition
del’énergie
sonore; et presque tout ledéveloppement
de la théoriedepuis
Sabine a
consisté,
d’unepart,
àaménager
ces loissans remettre en
question
leurs fondementset,
del’autre,
à les déduire d’une baseplus
saine,
au moins en tant quepropositions asymptotiquement
vraies(Strutt,
i g2g).
Or,
que les résultatsauxquels
conduisent les lois de Sabine soientpratiquement
utilisables(sous
certaines conditionsqu’il appartient
aux techniciens dedéterminer)
nedispense
nullement d’examinersoigneusement
leursprincipes;
et il semble que cet examen doiveaboutir,
sinon à unrejet
pur etsimple,
du moins à une limitation sévère de leurvalidité.
C’est par un tel examen que l’on commencera le
présent
travail;
et l’on essaiera de montrer, dans unedeuxième
Partie,
comment deshypothèses
moinssimplifiées
peuvent
conduire à une solution desprincipaux
problèmes
de vibrationposés
par les enceintes closes.(1) Cf. Bibliographie in fine.
Critique
de certains raisonnements utilisés dans la théoriegéométrique. -
Les deux raison-nements que l’on s’attachera d’abord à discuter sont les suivants :I0
[Citation
à peuprès
textuelle d’un énoncéreproduit
avecd’insignifiantes
variations parBuckin-gham
(1925),
Eckhart(1923),
Davis(1926), etc.] :
« Dans une
salle,
le son est réfléchi 2 à 30o fois avantd’être
complètement
amortiet,
parconséquent,
vu lasuperposition
fortuite descomposantes, l’énergie
devient vite distribuée defaçon
uniforme dans l’enceinte....L’énergie
sonorepeut
être considéréecomme divisée en un
grand
nombre departies égales ;
à l’état derégime,
ces unitésd’énergie
sont unifor-mémentréparties
dans lasalle,
tant en cequi
concernela
position
qu’en
cequi
concerne la direction du mouvement. »20 Une source sonore étant en fonctionnement dans un espace
clos,
l’énergie
dans l’enceinte doit croître indéfiniment si elle n’est pas absorbée sur lesparois
ou transmise vers l’extérieur : cette idée a, elleaussi,
été souventexprimée
etappliquée
à desproblèmes
derayonnement
et d’excitation vibratoire très divers. Pour cequi
est dupremier
principe,
qui
est laprémisse
fondamentale deSabine,
il convient de nepas se laisser
impressionner
parl’aspect
vaguement
probabiliste
et,
parlà, séduisant,
de son énoncé. A l’échelle où est valable toutel’Acoustique
linéaireclassique
et dèsqu’on
admet le théorème fonda-mental deLagrange,
lastatistique
n’a que faire : l’état vibratoire en toutpoint
de l’enceinte dérive d’unpotentiel
des vitessesparfaitement
déterminé,
et de cequ’il
peut
être commode dedécomposer
lavibration en une infinité d’ondes
composantes
qui
auront parcouru lestrajets
lesplus
divers pour628
aboutir au
point
d’observation,
il ne résulte nulle-ment que ces ondes forment un ensembledésordonné,
justiciable
d’unestatistique.
Pour
préciser
ceci,
soit une enceinte àparois
nonabsorbantes où fonctionne à l’état de
régime
une sourceharmonique (ou
une source émettant une somme finie de sons purs, mais non une source debruit confus ou « bruit blanc
») :
on a affaire à une masse gazeuse enfermée dans un domaine limité parla
surface,
à connexionsimple
oumultiple,
S +S’,
où S
désigne
l’ensemble desparois
dépourvues
de sources et S’ est une surface entourant étroitement les sources(si
celles-ci sont situées dansl’espace
intérieur)
ou coïncidant avec lapartie
vibrante desparois (si
les sources y sontencastrées).
Lepoten-tiel des vitesses W obéira au
système
différentielformé par
l’équation
de d’Alembertet par les conditions aux limites
(Si
la source est assez étendue pour que tous sespoints
ne vibrent pas enphase,
il seralicite,
tant que leproblème
est conçu commelinéaire,
desuper-poser les solutions de
problèmes
élémentaires dutype ci-dessus).
Dans cesconditions,
lesystème
estséparable,
et en écrivantil vient
pour § :
Ce
problème
de Neumann pourl’équation
(LB2 + À)u
= o admettoujours
une solution et uneseule;
quel
que soit le mode de construction de cettesolution,
on doitarriver,
pour toutpoint,
àun §
unique
et bien déterminé et il ne semble pasque
l’irrégularité
de la surfaceS,
qui
peut
rendre inextricable la construction deHuyghens,
yintro-duise
quoi
que ce soitd’apparenté
au hasard.Or,
dire quel’énergie
est uniformémentrépartie
dans l’enceinte(qu’on
l’entende « en moyenne dansle
temps
» ou pas, peuimporte,
puisque
la variable t a étéséparée),
c’est-à-dire quel’expression
est une constante K
indépendante de x, y, -- (les
surfaceséquipotentielles
sontparallèles
etéqui-distantes) ;
et ceci n’estcompatible
avecl’équa-tion ( A2
- G’.-, .,
= o, dont lescaractéristiques
sontque
si w =
K - o. Iln’y
a pas d’autrerépartition
uniformepossible
que larépartition
nulle,
à l’étatde
régime
et tantqu’il n’y
a pas dans l’enceinte une infinité de sources dephases
fortuites.Objectera-t-on
que Feshbach etClogston (1941)
ontmontré,
dans un travailremarquable,
que l’effetd’irrégularités
perturbatrices
sur lesparois
était de«
coupler
» les modes propresprimitifs
entre euxet d’étaler de la sorte sur
plusieurs
distributionsspatiales l’énergie qui
étaitprimitivement
concentrée sur une seule ? Maisd’abord,
il nepeut
s’agir
là(comme
les auteurs lespécifient
dureste)
que desvibrations
libres,
de sortequ’on pourrait
à larigueur
concéder quel’énergie
tendrait vers unerépartition
uniforme lors de son
extinction,
si celle-ci avait unetrès
grande
durée; et,
deplus,
l’induction parlaquelle
Morse et Bolt(I944)
croientpouvoir
passer des formules àportée
limitée de Feshbach etClogston
à l’existence d’un véritablerégime ergodique
pourune
irrégularité
suffisammentgrande
n’estpeut-être
pas absolumentconvaincante,
même si elleparaît
assez vraisemblable. Il n’est d’ailleurs nullement
évident a
priori qu’une
série aux modes nontroublés,
comme cellequi exprime
un mode troubléd’après
les auteursprécités,
ait pour somme une constanteindépendante
de x, y, z : il n’est pasimpossible,
du
point
de vuemathématique, qu’elle
admetteune somme dont l’oscillation dans certains domaines
soit
plus
forte que celle du mode nontroublé,
et il estparticulièrement
instructif de seréférer,
à cetégard,
aux courbes que donnentBolt,
Feshbach etClogston (1942)
pourl’exemple
dutrapèze.
Il faut maintenant passer au second
point
annoncéau début de ce
paragraphe :
dans cette enceinte sansabsorption
nitransparence,
l’énergie
croîtra-t-elleau delà de toute limite si la source continue à fonc-tionner ? Cette conclusion semble de sens commun, elle
peut
cependant
être inexacte dans certainesconditions,
comme on va le voir.Qu’est-ce,
eneffet,
qu’une
source « en fonctionnement » ? Si ces motssignifient
que des moyens ont étéemployés
pourdépenser
en un certainpoint
unequantité
déter-minée
d’énergie,
quel
que soit l’état dusystème
récepteur,
il est clair que le niveauénergétique
de cerécepteur
nepeut
que croître en l’absence dedissipation;
mais il n’en estplus
de même si l’onimpose
simplement
aupoint-source
un mouvementpériodique
déterminé,
conditionqu’expriment
préci-sément les
équations classiques
aux vibrations etque,
jusqu’à
preuve ducontraire,
on croit conformeà la nature des
phénomènes
dans les sources habi-tuelles.Pour le montrer
plus
clairement,
soit unexemple
simple
à unedimension,
celui d’une lame d’airune
amplitude A/k:
: leséquations
du mouvement sont alorset leur solution est
L’énergie cinétique
dans la lame d’air seraexpression
qui
ne
croît nullement avec t.L’expli-cation de ce fait est
simplement
que la source ne secomporte
pas tout letemps
comme un fournisseurd’énergie,
mais a desphases régulières
d’absorption.
Faire fonctionner unhaut-parleur,
c’est mettre unsystème
auto-oscillant en communication avec unréservoir
d’énergie qui
luipermette
d’osciller;
le faire fonctionner dans un espace matériel finisusceptible
de vibrer luiaussi,
c’est le mettre encommunication avec deux réservoirs
d’énergie,
dont l’un est initialement vide : dès que celui-ci aura accumulé une certainequantité d’énergie,
on n’est
plus
libre de faire débiterrégulièrement
lepremier,
car il y aurades,
phases
où c’est la sallequi
alimentera le mouvement duhaut-parleur.
C’est cequi
se passe encore dans le cas d’un alter-nateur débitant sur uneligne
delongueur
finie ouverte à son extrémité et nondissipative;
ou de tractionsrythmées
exercées à l’extrémité d’un ressort.La discussion ci-dessus aura
montré,
croit-on,
ledanger
des raisonnements vagues enPhysique
théorique,
même(ou surtout)
s’ilsparaissent
« desens commun ». Ces raisonnements
peuvent
fort bien avoir étéprimitivement
utiliséspour
justifier
des faitsd’expérience,
lesquels
demeurent natu-rellement exacts : mais ce succèsapparent
n’autorise nullement à lesappliquer
pour tirer de nouvellesconclusions,
qui
auraient de fortes chances de se trouver fausses.Théorie ondulatoire de
l’acoustique
des espaces clos. - Ona
essayé
de montrer queles
prémisses
de la théorie de Sabine nepouvaient
servir à une étude valable du
régime
vibratoired’un espace clos. Seule
l’équation
de d’Alembert est,dans les limites des conditions où elle est
établie,
une baseacceptable
pour le théoricien. C’est de cepoint
de vue que sontpartis,
d’unepart
Van denDungen
dans son étude trèsgénérale de I932
et del’autre,
Morse,
Bolt et leurscollaborateurs,
dans la série de travauxqu’ils
ont consacrésdepuis
I936
aux enceintes
parallélipipédiques.
Mais le savantbelge
comme les Américainsenvisagent
une masse gazeuse isolée à frontièresfixes,
cequi permet
derejoindre
leproblème technique
de laréverbération,
mais non celui de l’insonorisation par
rapport
aux sons extérieurs à l’enceinte. On sait en effet que latransparence
d’uneparoi
aux sons extérieurs est duepresque
uniquement
à sacapacité
dedéformation;
uneparoi
fixe ne transmettraitqu’une
proportion
absolument
négligeable
de son, comme l’avaitdéjà
montré Lord
Rayleigh.
Il a donc paru utile de formuler un
problème
qui
schématiserait mieux cequi
se passe àl’inté-rieur d’une enceinte réelle : celui des vibrations d’un
espace clos à frontières déformables. On supposera ces frontières
élastiques
et l’on fera un certain nombred’hypothèses simplificatrices
du même ordre que cellesqui
sontclassiques
enÉlasticité
linéaire.Il n’est pas certain que la
question
nepuisse
êtrereprise
pour desparois
suivant d’autres lois que celle deHooke,
mais on n’abordera pas ici cette extension. D’autrepart,
on seraobligé
de supposerl’absorption
desparois
assez faible pour quecer-taines séries soient
convergentes;
mais il serainutile
d’exiger
pour autantqu’elle
soit infinimentpetite :
ceshypothèses
sont donc un peu moinsrestrictives que celles de Van den
Dungen,
dont on verra que l’on retrouve les résultats enpremière
approximation.
Le
problème
fondamental à traiter est celui des vibrations forcées sous l’effet de forces données.Du
point
de vue de laDynamique,
il est commode de considérer ceproblème
comme étant celui de deuxsystèmes
couplés :
l’un constitué par lesparois
S,
etrégi
par unopérateur
différentiel donné par la théorie del’Élasticité;
l’autre constituépar la masse gazeuse
occupant
le domaine D inté-rieur à S etrégi
parl’opérateur
différentiel de d’Alembert D. Les conditions aux limites de cesdeux
problèmes,
où intervient lecouplage
des deuxsystèmes,
exprimeront
que la surface intérieure de S coïncide à tout instant avec la frontière de D.-->
Soit donc P un
point
deS,
p(P)
sondéplacement
àpartir
de l’état de repos,41(M)
lepotentiel
des vitesses en unpoint
M de D et M* unpoint
de Dqui
coïncide avec lepoint
P* de la surface intérieure-->
de
S;
F (P)
les forces(d’origine acoustique
ouautre)
appliquées
auxpoints
deS,
et G(M**)
les mouvementsimposés
auxpoints
M** d’une surface S’qui
entoure étroitement les sources existant à630
et des conditions aux limites
exprimant
lespropriétés
élastiques
deS,
que l’onprécisera plus
loin.On
distingue
immédiatement deux casprincipaux
(qui
pourront
d’ailleurs se superposer dans le casd’équations
linéaires) :
10 F = o : les sources sonores sont toutes situées à l’intérieur de D. C’est ce
qu’on
pourraappeler
le«
problème
intérieur », ou «problème
de laréver-bération »;
2o Il
n’y
a pas depoints
M** ni de G : les vibra-tions ne sont excitées que par lesparois;
ce serale «
problème
extérieur » ou «problème
del’insono-risation ».
Dans le
premier
cas,qui
seul a été sérieusementétudié
jusqu’ici,
lespropriétés dynamiques
de Sne
jouent,
sauf cas tout à faitexceptionnels, qu’un
rôle peuimportant,
et c’est àjuste
titre que les auteursqui
l’ont traité ont pu considérer lesparois
commerigides, quitte
à tenircompte
del’absorption
du son au moyend’expressions
intéressant D seul. Cettesimplification
n’estplus
possible
dans le deuxièmeproblème, qui
ne se pose quelorsque
S est suffisamment déformable pourcommuniquer
à D les vibrationsproduites
à l’extérieur de ce domaine.C’est le cas que l’on va traiter sous une
hypothèse
déjà
assezgénérale,
celle d’uneabsorption
relati-vement faible sur lesparois;
on étudiera en somme leproblème
d’une salle non sourde et nondépourvue
d’échos.
Hypothèses
servant de base à la mise enéqua-tion. - En
première approximation,
leshypothèses
suivantes seront considérées comme valables :io Les dimensions
géométriques
de D serontsup-posées
trèsgrandes
devant l’ «épaisseur »
de Scomptée
normalement à la frontière commune auxdeux
domaines;
de sorte que S pourra être schéma-tisé comme un corps « mince » au sens de la théoriede
l’Élasticité.
Tous lespoints
P seront despoints
P* et leursdéplacements
p serontsupposés
normaux à laconfiguration
de reposSo
de S.20
L’hypothèse
ci-dessus etl’approximation
linéaire usuelle(carrés
desdéplacements
négli--->
geables)
conduisent àadmettre
que les p sontnégligeables
devant les dimensionsgéométriques
deD,
de sorte que les conditions auxlimites,
qui
s’appliquent
en touterigueur
auxpoints
P* de laconfiguration
instantanée deS,
pourront
être suppo-séess’appliquer,
sansgrande
erreur, auxpoints
M* de laconfiguration
de reposS,
de cette frontière. Leproblème
(D)
sera donc celui d’unepropagation
d’ondes dans une enceinteinvariable,
mais(comme
on va le voir avec
plus
deprécision)
avec descondi-tions aux limites
dépendant
de la déformation de l’enceinte véritable.30
L’énergie cinétique
de D estnégligeable
devant celle deS,
les vitesses étant du même ordre auplus
et les massesspécifiques
trèsdifférentes;
de même pourl’énergie potentielle,
celle de D étant due auxvariations de
pression
del’air,
dontl’intégrale
étendue à D est trèspetite.
Leséquations
du mou-vement despoints
M* sont doncpratiquement
celles despoints
de S enchamp
libre. Cettesimpli-fication,
qui
«découple »
lesparois
de la massed’air
qu’elles
enferment,
sansqu’inversement
le mouvement de cette masse cesse dedépendre
de celui desparois,
n’est pasindispensable;
mais elle réduit énormément la difficulté duproblème,
sansintroduire,
croit-on,
dedivergences
notables avec laréalité. Elle
présente
un nouvelexemple
descou-plages
« unidirectionnels » que l’auteur a définisdans un Mémoire de
I947
et dont il avait à ce moment étudié deux cas différents.40 Enfin,
leprincipe
desuperposition s’appliquant
en vertu de
l’approximation
linéaire,
il suffira de considérer F commedépendant
dutemps
par lefacteur
elwt;
ce même facteur se retrouvera alors dans toutes lescoordonnées,
ainsi que dans lepoten-tiel des vitesses. De
plus,
il sera loisible de consi-dérerséparément
desproblèmes
où les forcesappli-quées
s’exercent sur telleportion
déterminée deS,
à l’exclusion de toute autre.
On remarquera, par
contre,
l’impossibilité
d’obtenirdes résultats
utilisables,
dans ceshypothèses,
si l’onnéglige
entièrementl’absorption
du son sur S :l’intensité du son serait alors en effet infinie
chaque
fois que w coïnciderait avec l’une des
pulsations
propres de
D;
or, cette coïncidence auraittoujours
lieu,
pratiquement,
pour un ouplusieurs
modes propres, sigrande
est leur accumulation dans la bandeacoustique
pour toute enceinte de dimen-sions raisonnables[ci.
parexemple
Van denDungen
(I934)].
Il faudra donc admettre uneformule
mathématique
simple
duphénomène
del’absorption superficielle;
onadoptera
icil’hypo-thèse
classique, qui
conduit à écrireoù oc est un coefficient de module inférieur à i,
qui
pourra être variable sur
So.
On remarquera que cecoefficient est ici
rapporté
auxamplitudes,
et non auxénergies
comme l’est celui habituellementutilisé en
Acoustique
architecturale.Résolution du
problème posé.
-D’après
cequi précède,
il estindispensable
de supposer que desconditions aux limites
indépendantes
de D soientimposées
ausystème découplé
(S) :
onadmettra,
par
exemple,
que certaines courbes tracées sur S restent indéformables au cours desvibrations;
ce serapar P** les
points
situés sur cettecharpente,
le pro-blème(S)
sera de la formeet admettra une solution bien déterminée
où les oy sont les fonctions normales de
On aura alors pour le
problème (D)
soit,
enposant
(on
noteraqu’il
nes’agit
nullement d’unedécompo-sition en fonctions propres de
D;
enparticulier,
les Çj
J ne sont pasorthogonales),
Or,
on atoujours
il sera donc
possible
de définir unparamètre p
suffisamment
petit
pourque jik
deviennenégligeable
pour des valeurs entièrespoint
trop
élevées de k et tel quea
(M*)
étant une fonction à variationbornée,
qui
ne devienne en aucunpoint
trop
grande
devant l’unité. On pourra alors admettre que§j
estdéveloppable
en série entièreconvergente
en li. :et il faudra résoudre successivement les
systèmes
différentiels suivants :et
et ainsi de
suite;
tousproblèmes
de la formec’est-à-dire des
problèmes
de Neumann étendus pourl’équation (d2 +-
À)
u == o.La solution formelle du
problème posé
est donc ramenée à celle d’une suite deproblèmes
classiques.
On constatequ’elle
coïncide,
pourl’approximation
1,
avec cellequ’avait
donnée Van denDungen
dans lecas d’une
absorption
infinimentpetite
etqui
procé-dait d’ailleurs de considérations différentes de cellesdéveloppées
ici.On vérifiera de
plus,
au moyen de la formule deGreen,
que les valeurs propres de chacun de cesproblèmes
sontcomplexes,
de sorte que les intensités de résonance restent bienfinies;
iln’y
auraitexcep-tion,
pour lesapproximations
d’ordre I,
que si deuxtf jk
successifs étaientorthogonaux,
cequi
nepeut
seproduire
que si la solution de(7)
coïncide avec celle deon ne s’attardera pas à discuter ce cas
exceptionnel.
Par
contre,
on remarqueraqu’en
régime
libre
(Aj
=o),
l’existence d’unedissipation
parié-tale ne suffit pas à limiter
l’amplitude
de la réso-nance àl’approximation
0. Il faut donc modifier lesystème
(7)
de manière à tenircompte
del’absorp-tion du son dans
l’air,
enécrivant,
parexemple,
On est ainsi ramené à un
problème
connu.Remarques générales.
-On terminera par
quelques
remarquesgénérales
quesuggèrent
leséquations précédentes,
etqui
sont relatives à desquestions
ayant
leurimportance
enAcoustique
appliquée.
Tout
d’abord,
on noteraqu’en régime
libre et enl’absence
d’absorption,
les ondes rasent lesparois
ou les admettent comme nodales
1 dn
= o ;632
exclut celle d’ondes rasantes. Une onde
qui
sepropageait
parallèlement
à uneparoi
rigide
sedéforme dès que la
paroi
léchéedevient,
si peu quece
soit,
absorbanted(di =
o dès quea = o).
dn
Le mur poreux
schématique
deRayleigh
prête
à bien descritiques,
mais c’est à tortqu’on
lui afait celle de
prévoir
uneabsorption
nulle sousinci-dence rasante.
Si l’on passe maintenant à la considération de
l’énergie,
le théorème de Greenappliqué
auxtfik
tous solutions de la mêmeéquation
donned’où
Les deux
premiers
termes,qui
subsistent seulslorsque a
= o(et
que, parsuite,
leséquations
écrites
plus
haut entraînent’fjk
= opour k >
o),
définissent la
transparence
effective del’enceinte;
les deux suivants donnent unepremière
approxi-mation de
l’absorption
effective.Or,
on voit que non seulement celle-ci combine inextricablement lespropriétés intrinsèques
desparois
(coefficient
a)
avecle
régime
cL;"
de lasalle,
suivant une remarquedéjà
faite parMorse,
mais encore unpareil mélange
existe-t-il dans
l’expression
de latransparence.
Si l’on calculait celle-ci pour lesparois
découplées
de l’air
enfermé,
on aurait en effet à ne considérerque
l’intégrale
w2f A2 i 72 i dS
qui exprime l’énergie
cinétique
transmise enchamp
libre par laparoi.
On voit par là que l’on
s’expose
à desmécomptes
(d’autant plus importants
que la salle estplus
petite)
si l’on essaie deprédéterminer
l’énergie
à l’intérieur d’une enceinte àpartir
des seulespropriétés
(coefficients
detransparence
etd’absorption)
desmatériaux dont ses
parois
sont formées.Manuscrit reçu le 4 mai I950.
BIBLIOGRAPHIE.
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