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Comprendre les dynamiques politiques de la présidentielle 2012 : le programme TriÉlec 2012

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Academic year: 2022

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Comprendre les dynamiques politiques de la présidentielle 2012 : le programme TriÉlec 2012

Viviane Le Hay 1 & Sylvain Brouard1

1 Centre Émile Durkheim, Sciences Po Bordeaux, 11 allée Ausonne, 33607 Pessac cedex, v.le.hay@sciencespobordeaux.fr, s.brouard@sciencespobordeaux.fr

Si l’on voulait dresser un état des lieux de l’évolution de l’électeur ces dernières décennies, il serait celui du passage d’un électeur stable, sensible à ce que l’on a coutume d’appeler les variables lourdes, à un électeur davantage "conjoncturel", pour lequel la campagne électorale permet d’actualiser ses préférences, voire même de les modifier sensiblement. En d’autres termes, la conception cognitiviste de l’électeur (qui explique la participation intermittente, l’hésitation ou encore la mobilité électorale) s’affirme au détriment d’une conception plus behavioraliste de ce dernier (pour laquelle la stabilité électorale et les préférences partisanes dominaient). Dès lors, la compréhension notamment des effets liés à la campagne électorale, du rôle des médias, de la conjugaison des temps court, moyen et long s’impose, devient essentiel.

Partant de ce constat, le dispositif TriÉlec 2012, qui réunit une équipe de chercheurs provenant du Centre Émile Durkheim (Sciences Po Bordeaux), du Centre d’Études Européennes (Sciences Po Paris) et du Pacte (Sciences Po Grenoble) a élaboré un programme de recherche tenant compte de cette nouvelle donne théorique et du bilan des opérations électorales passées en France. Les objectifs sont multiples : étudier les mécanismes de suivi de campagne de manière globale (analyse de l’agenda médiatique, radioscopie des communiqués de presse, tweet, analyse de la campagne), travailler sur des populations spécifiques comme les populations précaires et appréhender une séquence électorale dans sa globalité (avant, pendant, après l’élection). Il s’agit d’éclairer quelques angles morts (rapport au politique des populations défavorisées, économie politique du vote), et de produire des données permettant la comparaison dans le temps (stabilité des indicateurs) et l’espace (indicateurs communs aux enquêtes internationales).

Après avoir présenté l’ensemble du protocole de recherche, cette communication expose plus préci- sément le dispositif pré-électoral de suivi de campagne "par en bas", appelé "Dynamiques politiques".

Ce dispositif consiste à interroger l’électorat avant et au moment du choix électoral, en vue d’éclairer la structuration du vote au cours de la campagne électorale. Il consiste à suivre l’électorat lors de 6 moments charnières (6 vagues d’enquêtes) de la campagne électorale entre juillet 2011 et mai 2012 (débutant donc avant le début de la campagne pour la primaire socialiste -vague 1- jusqu’à l’entre- deux-tour présidentiel -vague 6-, et passant par des évènements clés comme les annonces de candidature ou la validation des 500 signatures). Chaque vague d’enquête comporte un échantillon représentatif de 1000 Français de plus de 18 ans inscrits sur les listes électorales. Le questionnaire tient compte des multiples facettes de la compétition électorale ainsi que de sa fluidité et intègre les indicateurs néces- saires à leur mesure (permettant de mieux comprendre hésitation et fluidité de la décision électorale).

Il s’attache en outre à répondre à l’objectif de comparabilité spatio-temporelle précédemment énoncé.

Ce dispositif est complété par un second volet, inédit en France du point de vue académique, autour de deux enquêtes "jour du vote" auprès d’un échantillon de 1500 personnes le jour du 1er tour de l’élection et de 1000 autres personnes le jour du 2nd tour. Ce volet permet de mieux comprendre un choix électoral au plus près de la prise de décision : le jour même du scrutin.

Notre intervention présentera le dispositif "Dynamiques politiques", son originalité et ses choix scientifiques dans leurs aspects aussi bien méthodologiques que théoriques. Nous en dresserons un bilan critique, tant du point de vue de ses apports que des difficultés rencontrées et des questions qui restent en suspens.

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