L'EDUCATEUR 191
DANS LES HOPITAUX ET SANAS
Non, malgré les apparences, la Commission 'Hôpitaux-Sanas n'est pas morte. Pourtant, il
lui faut un nouveau clépart.
Je viens de relire le C.R. sur les journées -de Mégève (Ed. n° 3, p. 80) et le t:!ernier
« Coopération Pédagogique ». Je suis person- nellement appelé à donner mon avis. D'accord 1
Tout d'abord, le C.R. sur les journées de Mégève. Il est exact que l'l.C.E.M. aurait son· mot à dire. Il est exact aussi qu'.il y a là un domaine où nous ne pourrons faire entendre notre voix que lorsque l'on verra clair dans l'organisation des maisons 'de cure. En eHet, -comment pouvons-nous classer ces divers éta-
blissements ? Voici ce que je propose : 1° Etablissements pour handicapés intellectuels.
a) Classes de perfectionnement ; b) l.M.P. en hôpitaux psychiatriques.
2° Etablissements pour déficients momentanés.
a) Prévens b) Aéria ;
c) Colonies samtanes, ·maisons ·d'enfants.
3° Etablissements pour handicapés définitifs.
a) Etablissements p o u r aveugles, sourds- nluets, infirmes.
4° Etablissements pour enfants handicapés par les suites de maladies terminées. Sont le plus · souvent en rééducation. Poliomyélite.
5° Etablissements pour enfants atteints de mala- dies en évolution tuberculouses pulmonai- res, osseuses, etc ...
Pourquoi avoir ainsi posé cette classifica- tion ? Il est évident que trois attitudes essen- tielles seront prises en face de l'.instituteur.
a) Celui-ci aura parfois la prépondérance : dans les maisons d'enfants, les aéria, les classes de perfectionnement.
b) Il aura une grande_ importante, mais sous l'autorité suprême d~ médecin dans les établissements de rééducation pour mala- des guér.is : rééducation de polio, d'in- firmes moteurs, et les I.M.P.
c) Son rôle peut et doit Stre très important dans les établissements pour enfants atteints de maladies en évolution, mais cela ne se fera que sous la direction et en liaison très étroite avec le médecin.
Cette classification va nous amener finale- ment à considérer nos méthodes en fonction des catégo~ies auxquelles nous nous adressons.
Cela va de soi, Mais c'est ce problème des méthodes qu'il nous faut aborder de front maintenant. Nous ne .pourrons avoir une influence que dans la mesure où nous l'aurons résolu ou tout au moins clairement posé. Il est évident que les techniques Freine! seront effi- caces. Mais le problème n'est pas de convain- .cre seulement de ce fait. Il faut encore appuyer cette affi~mation sur des données psychologi- ques sérieuses. Je suis depuis cinq ans, jour
après j·our, avec des osseux. Je suis de plus en plus persuadé qu'il y a un profond retentisse- ment de la maladie sur la psychologie de l'en- fant, Mais cette constatation ne do.it pas rester empirique. Je propose donc que nous établis- sions d'ici juillet un plan d'observation psycho- logique .doublé de tests simples ,pour certains chapitres de notre plan. Pa~allèlement nous commencerions à faire les observations, Que pourrait contenir ce plan ?
1° Etat scolaire à l'arrivée.
2° Etat intellectuel à l'arrivée - n1veau,
goût, aptitude,
vitesse de réaction, etc 1 ...
3° Caractère à l'arrivée - camaraderie,
- initiative, -volonté, - honnêteté, -tenue.
Puis observations pour not~r toutes les varia- tions survenues pendant la présence dans l' éta- blissement, les progrès, les reculs, les rythmes de travail, etc ...
Ce n'est ici qu'un plan rapidement suggéré.
Je n'ai pas encore eu le temps de le rédiger dans le détail et je ne commencerai à le faire que lorsque nos camarades m'auront donné leur point de vue. Si, bien que consclen,t de son imperfection, j'ai donné ce schéma, c'est pour préciser plus clairement ma pensée. •Allez-y, critiquez, écrivez, discutons-en.
Et après ?
Eh bien, je suis persuadé que lorsque nous aurons établi pour toutes les catégories d'han- dicapés un plan d'étude psychologique de l'en- fant qui nous est confié, no~s ferons de belles découvertes et nous pourrons préciser exacte- ment nos méthodes et en même temps' faire valoir notre expérience. Essayons da mener à bien ce travail d'ensemble.
Et que tous ceux qui enseignent dans des hôpitaux m'écrivent eux aussi, sur le mêmo sujet.
Emile MUSE, Hôpital Maritime, Berck,.