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L'Educateur n°14 - année 1951-1952

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Texte intégral

(1)

Revue pédagogique bimensuelle

de l'Institut Coopératif de I'Ecole Moderne

C.E.L., boui. Vallombrosa, CANNES - C/C 115 03 Marseille - Tél. 947-42

Au Congrès d'Angers

~ EN

SOUSCRIPTION valable jusqu'au 15 avril TECHNIQUES FREINET

Disques CEL

. METHODE NATURELLE D'EXPRESSION

MUSICALE

Sous la direction de Michel BERTRAND Bal. FREINET et Jacques BENS

Au piano : Jacques PENS

N° l OO 1 : 1. Les Gitans (poÈme de Robert, musique d'Armel, Ecole Frei- net).

2. Les Gitans (La part du maître). N° 1 002 : 1, L'automne (paf.me et musique

de !'Ecole Freinet). 2. Le vieux Mas (id.).

15 AVRIL 1952 CANNES (A. ·M.)

- Pâques 1949

N" l 003 : l. Refrains enfantins (poème de Prévert mis en musique par

!'Ecole Freinet).

2. La jolie fleur bleue ,poème de Kiki, Ecole Freinet).) l 004 : Les trois vagabonds (poème, chants

et danses de !'Ecole Freinet) .

*

S'Juscription à ces quatre premiers disques

t *

livrables 2.200 fr.), à à Pâques verser : à Coopérative de l'En-1.600 fr. (valeur :

*

seignement Laïc, Cannes, l 15.03 Marseille.

Les camarades présents au Congrès pourront emporter les disques. Ils bénéficieront des frais de port et d'emballage.

les Films CEL sont en location

DEMANDER NOS PRIX

ÉDITIONS DE L'ÉCOLE MODERNE FRANÇAISE

(2)

CONGRÈS DE LA ROCHELLE

Repas en réfectoire. - Le prix est défini- tivement fixé : 450 fr. par repas tout compris.

Impossible de descendre plus bas. En calculant les frais qu'entraîne la transform<>tion d'un ca- sino en restaurant, on comprend qu'un tel prix, qui paraît élevé, n'est pas excessif.

En revanche, vous aurez un beau cadre, i.,n service impeccable et une nourriture dont vous serez satisfaits car nous ne nous sommes pas adressés à des gargotiers.

Végétariens. - Même prix (450 fr.), mais

no~ camarades végétariens en auront pour leur argent.

Dortoirs. - Nous pensons pouvoir héber~er

un certain· nombre de congressistes en dortoirs, dans une colonie de vacances. Se munir d'un sac de couchage, 'ou de draps et de couvertures.

Le~ tarifs d'hébergement en établissement sco- laire viennent dtre relevés. Peut-être aure::- vous à payer un petit surplus

Permanence. - Des panneaux placés sur les rou•es d'accès à La Rochelle indiqueront aux automobilistes la direction de la permanen- ce (gare SNCF).

CONGRÈS DE LA ROCHELLE Billets de Congrès et billets « touristiques»

Nous informons les camarade5 que la SNCF délivre des billets dits « touristiques » qui don- nent droit à une réduction de :

- 7.0 % pour 1.500 km. (aller et retour) ; - 30 % pour 2.000 km. (aller et retour).

Dans certains cas donc, le tarif « touristi- que» sera plus avantageux que le billet

« Congrès ».

Mais, il faut que le retour s'effectue à partir du sixième jour.

STACE

de culture populaire provençale

du lundi 14 au dimanche 20 avril 1952 à !'Auberge de Jeunesse « La Regalido »

LA GARDE-FREINET (Var)

Ecrire : Poggio, Ecole des Martegaux, Marseille

Recensement des Croupes folkloriques et des Musées folkloriques

La BENP « Le Folklore » est actuellement à la correction. Une dernière partie est tout en- tière consacré<! à la bibliographie. Nous serions reconnaissants aux collègues délégués départe- mentaux ou aux amateurs de folklore de bien vouloir nous adresser le nom et l'adresse des groupes folkloriques, musée~ folkloriques, cen- tres d0 études folkloriques de leur département.

Adressez tous renseignements à Leroy, école de garçons. à Villers-Cotterets (Aisne).

VEUILLEZ NOTER:

*

Que le prochain numéro contenant le compte rendu complet du Congrès de La Rochelle pa- raîtra le 1er mai en une forte brochure illustrée.

*

Petit retard dans la parÙtion de Enfantines à cause de la surcharge de la litho. Excusez- nous.

*

Le prochain album, Pauvre M. Serrue, su- perbement illustré de lithogrëphies en cinq couleurs, sortira la veille du Congrès, mais ne pc·urra être expédié que pendant les vacances de Pâques.

*

La Gerbe ;iarviendra avant Pâques.

*

Nous sortons également avant Pâques un beau numéro triple de BENP : Techniques Frei- net dans une école à classe unique, qui est un document pratique sans précédent destiné à un grand succès.

*

Vient d'être expédiée une série de BT com- portant .

- Sonnerie, légraphe et téléphone ; - Le petit mécanicien ;

- BT 1 6 : Les cigognes.

La prochaine livraison, qui parviendra avant Pâques, vous apportera :

Lin village de l'Oise au XVII' siècle (nu- rnéro double) ;

- Le tabac en AOF ; - Moissons modernes.

*

Une importa~te livraison de fiches carton- nées de quatre séries (48 fiches) est expédiée en imprimés.

Quelques fiches sont recto-verso, qu'en pen- sez-vous?

PREMIÈRE URGENCE p o u r ' u t il i s a t i o n d e s ALLOCATIONS SCOLAIRES

Demandez~nous des devis pour tout' matériel d'imprimerie à l'école et accessoires, limogra- phes, fichiers, filicoupeurs, disques CEL, BT, etc., etc ...

Pour notre encyclopédie scolaire GRAND CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES

organisé par l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne - CANNES

*

LOTS IMPORTANTS

offerts

par l'ICEM et par la Documentation Française OUVERT JUSQU'AU

*

1•r OCTOBRE 1952

*

Demandez le règlement à FREINET- CANNES

(3)

Méthode naturelle d'expression musicale

Depuis vingt-cinq ans, nous avons a1Jporté, dans les diverses techni- ques scolaires d'acquisition ou d'expression, une révolution qui fera date dans ! 'Histoire de la pédagogie.

Nous avons renouvelé, humanisé, normalisé et vivifi~ la méthode d'apprentissage pour l'exp1'èssion écrite et la lecture'. Avant nous, c'étaient les pédagogues qui faisaient la loi avec leurs règles, leurs définitions, leurs principes dont la connaissance était, selon eux, indis- pensable à tout progrès. Nous avions bèau invoquer l'éloquent exemple de l'apprentissage de la langue par la· méthode naturelle, montrer qué cette acquJ.sîïion se fait exclusivem'ent pa'l' expéi.'ience tâtonnée ;· que tous les enfants du monde, même retardés, même déficients, apprennent à parler en un temps normal la langue dominante du milieu où ils vivent; on nous objectait qu'apprendre à lire et à écdre était bien autre chose et qu'on ne saurait y parvenir sans la connai'ssance élémenti3.ire d'es lois qui régissent cette acquisition.

Méthodes· naturelles de langage, de lecture, d'écriture, de dessin et de thé. âtre

Nolis avons, par la pratique de notre méthode naturelle de lecture et d'écriture, montr~ la lumineuse similitude qu'elle a avec l'apprentis- sage naturel" d~ la langue. Nous avons rétabli un prpcessus normal : besoin d'expression écrite puis de lecture par le texte libre, l'imprimerie, le journal scolaire et la correspondance ; ajustement. permanent de cette expression dans le sens du progrès par l'aide du maître et grâce. aulf exemples que le milieu peut mettre à notre disposition. Usag~ _fonctionel- lement motivé, et permanent de la langue écrite cpmme moy;en d'expression; les règles ·et les lois - la grammaire ~ n'intervenant absolument pas à ce stade préliminaire de la prenüère . acquisition vivante, pas plus que n'interviennent les lois de la linguistique .dans

l'acquisition du langage. ·

(4)

Je '· sais que nous n'avons pas encore partie gagnée et que les profes- seurs, les auteurs de manuels, les licenciés et agrégés de grammaire et de françàis continuent à démontrer, à longueur d'articles, aue notre ordre naturel ne saurait être l'ordre scolaire qu'ils appellent « logique n, lorsqu'ils ne le disent pas prétentieusement « scientifique », pour se distinguer des pauvres « empiriques » que nous sommes. Car, pour eux, la démonstration théorique prime 1es données aujourd'hui définitives de l'expérience.

. Mais les instituteurs ne lisent point les plaidoyers intéressés des théoriciens, pas plus que les mamans ne lisent les démonstrations des linguistes. Si notre méthode naturelle permet de faire acquérir avec sûreté et intelligence, à allure normale, et par des voies humaines ins"

tructives, la ·maîtrise de l'écriture et de la lecture, e~le gagnera nécessairem_ent la partie sur la scolastique. · ·

Nous avons publié récemment notre « Méthode naturelle de dessin »,

(1) qui rétablit également les processus normaux dans la maîtrise des graphismes au service de l'expression enfantine.

Les principe_s en sont exactement les mêmes que pour l'acquisition du langage, de l'écriture et de la lecture. Aucune règle, mais l'expérience tâtonnée au service de l'expression artistique, avec la part du maître et le maximum de beaux exemples dans un milieu que nous rendons au maximum éducatif en fait de dessins et peintures.

Absolument aucune règle à l'origine. Les résultats obtenus, qui n'ont aucune commune mesure avec les pots de fleurs et les boîtes d'allumettes réalisés avec le secours méthodique des lois de l'ombre et de la perspec- tive, sont aujourd'hui probants. Il suffit de visiter nos expositions pour

en être à jamais convaincu. ·

Une méthode naturelle de musique

Nous opérons la même révolution dans l'expression musicale par la réalisation aujourd'hui amorcée de notre méthode naturelle.

Les musiciens diront sans doute : quels titres a t-il, cet instituteur qui se mêle ainsi de critiquer et de vouloir changer l'ordre qui préside depuis des siècles au processus de culture musicale· ?

Je par:e et je proteste contre les anciennes méthodes parce que, justement, elles m'ont désappris le chant et m'ont détourné de tout essai d'expression musicale. Je proteste comme protesterait un enfant séquestré qui, n'ayant jamais parlé, s'étant vu interdire par une règle barbare que nul n'a heureusement préc;onisée, l'expression parlée, serait parvenu à l'âge adulte sans avoir acquis la maîtrise élémentaire de la langue, et qui devrait avoir recours, pour communiquer avec ses sem- blables, à des procédés accessoires et mineurs. •

Je proteste comme protestent tous les hommes qui sont des demi- illettrés dans un monde où le texte imprimé est pourtant roi, et qui sont des demi-illettrés parce qu'on les a maladroitement détournés et dégoûtés de toute expression naturelle par la langue ~crite ou imprimée, et à qui manque un outil doht ils ne connaitront jamais l'exaltant emploi.

Je proteste parce que l'école primaire que j'ai subie avant 12 ans m'a fait étudier des résumés, réciter ·des leçons, faire, des opérations, copier des pages,. mais qu'elle m'a interdit de siffler et de 'chanter non seulement en classe mais même aux abords de l'école. L'Ecole primaire ne_ m'a pas fait chanter ; elle a creusé le premier fossé entre le tra.vail scolaire. et la culture musicale, et ce fossé, hélas! ne s'est plus jamais comblé.

Je dois, pourtant, rendre cet hommage au vieux maître qui· ne nous a pas fait chanter, qu'il fie nous a point, pour cela; empêché de siffler et de chanter dans l'air ·léger du matin, quand les oiseaux semblaient nous donner le ton ou amorcer un accompagnement. Il ne nous a point dissuadé de mêler notre voix maladroite au bruit doux de la rivière, au silence émouvant de la forêt, à la splendeur des soirs comme aux bêle-

(1) Editions de l'Ecole Moderne - C.E.L. Cannes (A.-M.)

(5)

LES GITANS

Paroles Musique

de Robert K. (9 a.) de ARMEL 1. (11 a.)

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(6)

ments ~e.s chevreaux _qui mordillaient les premières touffes c1u printemps.

Nous et10ns tout simplement persuadés - et l'instituteur en tout premier lieu - que cette expression naturelle. et normale n'était pas du dom~ne ~e l 'Ecole .. ~el-a ne nous gênait . nullement pour ajuster nos essais, mais nous aurions naturellement fait d'autres progrès si l'exem- ple, l'encouragement et l'aide technique de l'école avaient orienté et

développé nos tâtonnements. ·

Beaucoup plus néfaste a été pour moi l'influence des professeurs qui dès le Cours complémentaire, ont arbitrairement imposé leurs théories et leurs règles comme condition indispensable de toute acquisition et qui ont creusé aussi davantage encore, inconsciemment je le sais ce fossé que ! 'Ecole primaire avait dangereusement ouvert. ' '

Avant de chanter, avant de nous faire S!lntir l'harmonie d'une compo- sition et la beauté d'une création musicale, le professeur copiait au tableau, pour que nous l'écrivions sur notre « carnet de musique u,

toute la sèche théorie musicale, dans laquelle les blanches et les noires, les bémols et les dièses, les pauses et les silences dansaient leur dérou- tante sarabande. Je n'ai point chanté, au cours de ces leçons de musique mais, pour la· première fois, j'ai dû copier, apprendre et réciter des formules auxquelles je n'entendais absolument rien .et qui étaient pour moi absolument sans liaison avec les chants et les tirades sifflées auxquels je m'essayais naguère derrière mes bêtes ou au bord de l'eau.

C'était cela, la musique? Ces mots barbares montés en un verbiage· bien typique de l'erreur scolastique et dont il nous serait si facile de faire un procès définitif !

Ce n'était pas tout: lorsque le professeur eut jugé que nous connais- sions suffisamment les règles, que nous savions garder une blanche le temps de deux noires ou marquer ·un bémol, alors, mais alors seulement, il commença à nous faire chanter. Il fut sans doute surpris de constater alors que ses leçons et ses règles étaient loin d'avoirassuré nos voix et il élimina comme inaptes ceux d'entre nous à qui la théorie n'avait pas donné la voix juste. Il allait nous soumettre à une nouvelle application de règles et de théories.

Le divorce était perpétré. Le chant ne serait plus jamais pour nous un moyen d'expression dont nous n'étions point parvenus à dominer la technique au service <le la Vie.

Je sais. bien qu'on nous dira : le mal n'est peut-être point exclusive- ment là où vous le placez et l'école a peut-être moins de responsapilité que vous ne l'affirmez dans l'échec en musique de toute une génération.

Malgré tout, l'école a formé des générations de musiciens et de chanteurs émérites.

Elle n'a sans doute pas pu décourager à jamais ceux de nos contem- porains qui avaient puisé dans leur milieu, dans les expériences faites avant l'école ou ):J.ors de l'écolii, ou <lans leur tempérament, un allant qui leur ~ fait dominer et dépasser les opstacles scolaires. Ce qui s'est fait, s'est réalisé malgré elle, et non par elle, et grâce à son ·aide. Et c'est cela qui est si profondément regrettable. •

Je reprends encore une fois mon exemple de la bicyclette. ' Si les enfants n'avaient, pour apprendre à monter à bicyclette, que les explications théoriques de l'école ou les exercices de pédalage avec un vélo monté sur cale, ils ne risqueraient pas de savoir jamais se tenir à bicyclette. Chose plus grave : les leçons qu'on leur aurait imposées auraient détourné leur attention et leur souci, ùes éléments -essentiels.•

de la conduite de la bicyclette. Parce que l'enfant aurait commencé par étudier la mécanique, le système de péd·alage ou les lois ·de l'équilibre, il essaierait peut~être d'expliquer,· et de·s'expliquer, ce qui ne s'explique pas mais se pratique : la marc~ie. en vélo. Cette erreur initiàle dans.

l'apprentissage risquerait d'entraîner une incapacité provisoire ou défi- nitive à condujre avec maîtrise un vélo.. . · . .

Mais, dans un monde où le vélo est roi, tout enfant veut monter en vélo. Alors, dé9-aignant les inutiles leçons des pédagogues, il enfourche

(7)

clandestinement une bicyclette et, pratiquant comme pratiquent tous les êtres humains qui appre1111ent à monter en' vélo, il s'embarque. Il s'en va, la première fois, tomber dans le fossé. Il se relève et recommence.

Il va, cette fois, buter contre le parapet du tournant. Il repart et il sait monter en vélo.

Le professeur qui n'a point assisté à ces essais clandestins, triomphe :

« Vous voyez bien que mes leçons ont servi à quelque chose ! mes élèves :savent monter en vélo ! »·Mais il oublie de dire que cette conquête s'est faite en dehors de lui, et malgré Iui, et qu'il n'a pas dépendu de son

.autorité que ses élèves, savants d'ans la théorie du vélo, ne soient en face

·des nécessités de la vie que des infirmes qui ne sauraient plus jamais

monter en vélo.

Un· fait reste : L'enfant n'a pas besoin cln pédagogue pour apprendre .à monter en vélo. Le pédagogue pourrait l'y aider. ;t\'Iais il lui faudrait

.alorê une antre méthoçle, selon laquelle il jouerait un autre rôle, en

:apportant une aide active et pratique an service de la vie.

Le bouillonnement de la vie

On nous dira encore : « Pour les nécessités de votre démonstration, :pour corser la violence de votre antithèse : Ecole traditionnelle, école moderne, vous noircissez exagérément tout le passé pour mieux faire Tayonner un présent dont vous serez les acteurs. La méthode cl 'ensei-

;gncment du chant et de la musique n'en est plus à ce balbutiement évi-

,c]emment trop scolastique. Le chant a désormais reconquis tons ses droits

à l'école primaire, et déjà à l'école maternelle. Ne vous êtes-"._ons pas

·plaint parfois qu'on tendrait même à trop chanter ? n

Il est indéniable que d'énormes progrès ont été réalisés dans ce do-

·maine de l'enseignement musical depuis le début du siècle, et nous

·sommes les premiers à nous en réjouir. D'autant plus que nous y avons

·directement collaboré, notamment par l'édition de nos· Disques C.E.L.

])onr l'apprentissage des chants. Ils étaient comme la première étape de notre méthode naturelle, puisque par eu.x, délaissant toute théorie,

·nous nous engagions délibérément vers l'apprentissage des chants exclu.

sivernent par l'expérience tâtonnée, l'exemple vivant et la répétition .active.

Et pourtant les points de vue qui nous apparaissent déjà rétro- grades sont encore défendus par la grande masse des éducateurs et, para- doxe, même par ceux qui, clans la pratique, ont déjà dépassé ce stade,

;par ceux qui savent monter à bicyclette pour que leurs enfants les imitent

et les dépassent.

Il nous a fallu batailler pour faire admettre notre méthode naturelle

·de lecture, comme il nous f•andra batailler pour acclim().ter et vulgariser notre méthode naturelle de musique.

Quel est ce dernier stade si essentiel et si difficile qui reste donc à snr-

:montèr? C'est celui du passage de l'exercice scolaire à l'action fonc-

tionnelle qui s'inscrit normalement et naturellement dans un processus

·de vie.

Vous ne partez pins de la leçon de grammaire dans notre appren-

·tissage de la rédaction. C'est, nous le répétons, un progrès. On vous a dit que l'enfant apprendra à lire et à rédiger lorsqu'il aura suffisamment

·étudié et analysé les œnvres d'auteurs dont vous lui présentez des extraits méthodiquement gradués. Vous lui donnez alors des sujets à rédiger

·sur les thèmes que vous aurez choisis. Et si même vous n'imposez aucun

·thème, vous n'en gai:dez pas moins à votre rédaction son caractère d'exer-

•Cice .sans li·aison intime avec la vie. Vous ne prétendez plus enseigner

·1a langue à votre enfant en partànt du b a ba, mais vous êtes persuadés

•qu'il n'a rien à dire, qu'il ne sait rien dire et qu'il vous appartient de :lui fournir t.ont à la fois la matière et le moule de la nouvelle construc- i.t.ion scolaire souhaitée. .

-Quelles, que soient les qualités typographiques, techniques ou pédago-

giques 'de vos manuels, votre enseignement reste, de ce fait, isolé de la

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vie, sans assise naturelle sur le comportement de l'enfant . . C'est comme un canal latéral que vous construisez parallèlement au torrent bouillon- nant de la vie, qui manquera toujoms du courant qui fait l'eau claire, qui nettoie les fonds et vivifie les rives. C'est le courant à l'eau écu- mante que nous recherchons parce que nous savons que lui seul peut préparer la splendeur et la fécondité des fleuves assagis de la plaint:;.

Avec notre méthode naturelle de lectme, nous nous sommes jetés dans le courant et nous bénéficierons de son dynamisme. Nous avons fait confiance à la vie et c'est cet élément vie que nous avons ajouté aux méthodes perfectionnées de la pédagogie contemporaine. C'est par l'in-

troduction de la vie dans le processus scolaire que nous sommes en train d'opérer une révolution pédagogique dont les effets sont déjà sefü sibles sur l'évolution de l'éducation française.

C'est un retournement semblable que nous voulons opérer pour la culture musicale.

Incontestablement, on chante dans les· écoles beaucoup plus qu'il y a 30 ou 40 ans. On chante parfois même un peu trop et n'importe quoi ; nous ne sommes certainement pas les seuls à regretter la pauvreté, poru:

ne pas dire plus, des chants en vogue. · · Cette vogue du chant est incontestablement un progrès. Mais l'en- seignement musical dont il est la base reste le canal latéral qui a été ar.bitrairement aménagé parallèlement au puissant torrent des besoins

d'expression musicale. ·

L'enfant chante en classe. Il sei'a plus ou moins sensible à l'harmonie de la musique que nous lui aurons offerte. Mais ces chants, cette musique ne sont pas raccordés à ses propres besoins et à sa propre vie. L'enfant de Nice chante les mêmes chants que l'enfant de Paris ou de Lille.

Et on nous dit que les enfants de Dakar ou de Douala chantent eux aussi les chants de Nice, de Paris ou de Lille et qui sont pourtant si peu en rapport avec leur propre rythme ou leur originel mode de vie.

Il n'y avait pas, en pédagogie, une littérature, des textes, une pensée, nées de la vie de l'enfant dans son milieu, à même la nature et le travail; il n'y avait qu'une littérature impersonnelle, un canal latéral sans résonances sur le torrent.

Il n'y a pas, dans la pratique traditionnelle de l'enseignement du chant, une musique, un rythme, une harmonie, nés de l'enfant dans son milieu, à même ses besoins, ses possibilités et ses enthousiasmes.

Le canal latéral peut sembler puiss·ant et majestueux. Il y manque le

bouillonnement de la vie. -

C'est ce bouillonnement, ce clapotement clair du torrent, cette vigueur

·sans cesse renouvelée avec laquelle le flot heurte les pierres ou secoue les berges, c'est cette vie que nous allons retrouver comme )Jase de départ pour notre méthode naturelle d'expression musicale.

Les acql.!isitions techniques

Mais cette méthode, objecteront encore les hésitants va-t-elle nous permettre l'initiation nécessaire pour ce qui concerne ia connaissance et la pratique de l'expression écrite de la musique ? Si l'enfant apprend

~. ch~nter sans le secours d'aucune règle, comprendra-t-il et sentira-t-il Jamais la nécessité de s'initier aux règles qui régissent l'écriture et la

lecture musicales ? ·

C'est le même problème qui s'est posé à propos de l'étude de la grammaire. Nous ne partons pas de la règle, mais nous retournons à la règle. C'est quand nous savons monter à bièyclette que nous nous inté"

ressons vraiment à la mécanique de notre machine. Quand vos enfants sauront s'exprimer par le chant et la musique ils sentiront le besoin:

de s'initier aux théories et aux techniques qui assureront et diversifieront' leur maitrise. Nous prétendons 'parvenir aux mêmes buts dépasser ces buts. C'est le chE;Jmin seul qui est conçu selon q'autres principes et par d'autres voies. ·· · · ·

.;: • •• 1

(9)

LA FLEUR BLEUE

Paroles Musique

de Kiki (3 a. 1 /2) de quatre garçons

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(10)

La technique nouvelle

Nous avons le texte libre dont les évidentes vertus n'ont plus aujou- d'hui à être démontrées. Le dessin libre nous a donné les chefs-d'œuvre qUi font l'originalité de nos périodiques et de nos expositions. Le thédtre libre montre chaque jour sa supériorité sur le théâtre scolaire. Il nous faut aujourd'hui révéler aux éducateurs et faire pén~trer qans la pra- tique scolaire le chant et la musique libres.

Oui, nous dira-t-on : nous admettons les avantages du texte libre, du dessin libre, et même dµ théâtre libre, mais quel fonds pourrions-nous faire vraiment sur des éléments musicaux si rudimentaires qui n'ont aucune valeur artistique ni technique. Car enfin, que peut donner un tout jeune enfant sinon une informe et plate réminiscence de toutes les rengaines entendues ?

Nous avons dû affronter et surmonter les mêmes doutes et les mêmes critiques au début de notre expérience de l'imprimerie à l'Ecole. On nous persuadait aussi qu'il était vain et antipédagogique de prendre en consi- dération des œuvres d'enfants sans forme ni contenu, alors que tant de textes d'adultes nous offraient une perfection dont nous devrions nous saisir pour nous enrichir.

Nous avons montré par l'expérience, par l'éclosion de nos 6000 jour"

naux scolaires, par la publication de nos Gerbes, de nos Enfantines et de nos Albums, que l'enfant, dès qu'il est soustrait à la sujétion des adultes et à la momification des méthodes ; dès qu'il peut s'épanouir et s'exprimer, nous offre des bouquet13 d'une richesse et d'une originalité auxquelles seuls les grands poètes peuvent parfois prétendre. Et ces œuvres, même si elles sont techniquemeil~ imparfaites, possèdent une autre qualité majeurn dont on a trop souvent négligé la puissance : elles explosent, toutes chargées de subjectivité et de vie ; elles sont le torrent qui déferle avec ses eaux jaillissantes bondissant parmi les splendeurs des sommets. Elles sont une promesse et un commencement. A -nous d'en fafre une grande et définitive réalité.

Il n'y a pas de raison qu'une méthode de travail qui nous a si bien réussi pour le langage, ne nous apporte pas les mêmes avantages et les mêmes succès dans le domaine de l'expression musicale. Seulement, il nous faut, comme pour le langage :

1° Aller chercher la fraicheur originelle chez les jeunes enfants non encore déformés et pervertis par la répétition de fa musique et des chants adultes ; et aussi, désintoxiquer les élèves plus âgés, les aider à retrouver leur source, les intéresser à une production et à une œuvre dont ils seront les auteurs. C'est là aussi toute l'histoire du bouquet de fleurs et de la poite d'allumettes que dessine l'écolier perverti par· les vieilles méthodes et qui doit retrouver la vie, première étape indispen-

sable de l'art. ·

2° Retrouver, expérimenter dans le cadre de notre école laïque une méthode qui, partant de l'expression libre musicale, nous haussera, sans dang_ereux hiatus, jusqu'à la culture.

3° Fixer expérimentalement, pour ce qui nous concerne, nous édu- cateurs, les voies nouvelles de cette pédagogie à base de vie et d'expres- sion libre et mettre au point coopérativement .la teclmique qui rendra naturelle et permanente l'expression musicale, qui nous vaudra tous les matins une Gerbe émouvante de chants libres comme notre technique de la rédaction nous enrichit tous les jov.rs d'une moisson insoupçonnée de

textes libres. · .

4° Ajuster, expérimentalement et coopérativement, sur cette expres- sion enfantine, une part du maître heureusement dosée qui nous ·permet- tra la mise au point individuelle, en commun ou en groupes des motifs retenus, leur utilisation et leur diffusion ; par le chant individuel et col- lectif en dasse, hors de la classe, au cours des fêtes scolaires, par l'inté- gration permanente de ces chants aux autres modes d'exp-ression enfafü tine : pipeaux, rythmique, théâtre, marionnette ; par la réalisation dans nos classes d'un climat d'expression musicale qui se traduü~a notam-

(11)

REFRAINS ENFANTINS

Poème Musique

de Jacques PRËVERT ( 1) de Liliane C. et Pierre B.

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ment, et dès les mois à venir, par l'insertion r_égulière dans le journal scolaire, au même titre que les textes littéraires et les dessins, de une ou plusieurs pages de chants libres mis au point en classe, pédagogique- ment exploités, et que les camarades correspondants pourront reprendre, chanter, jouer, critiquer.

5° Prévoir de bonne heure auss~ l'exploitation pédagogique du chant libre par l'audition de morceaux adultes qui seront comme la résonance, à l'échelle du vaste monde, de l'originelle création enfantine. Seulement, nolis savons qu'alors nos enfants ne se contenteront plus d'imiter et de répéter passivement. L'œuvre adulte deviendra pour eux le prolonge- ment de leur propre expérience, l'engrais spécifique qui nourrit la jeune plante déjà gonflée de sè;ve qui s'est élancée _hardiment vers le ciel.

Notre méthode apportera alors quelque chose de nouveau et de pré- cieux à' la pédagogie de la musique. Elle nous permettra de rééditer à l'échelle de notre école des réussites populaires dont le folklore nou8 redonne aujourd'hui des chefs-d'œuvre qui furent, eux aussi, conçus et mis au point individuelement ou collectivement, sans connaissance d'aucun théorie ou règle musicales, à même la vie du peuple, à même la nature, le travail et l'action.

-Pour cette réalisation de notre méthode naturelle du chant libre, nous disposons - ou nous disposerons sous peu - d'outils qui vont nous aider, techniquement parlant : nos disques qui apporteront les modèles et les soutiens indispensables ; le ·magnétophone qui peut jouer le rôle _ du tableau noir dans la mise au point collective. Avec le magnétophone, vous enregistrez sur bande magnétique, comme à leur naissance, les chants libres qui vous sont offerts. Vous pouvez effacer, améliorer, com- pléter. Le chant, -dans sa forme définitive, pourra être diffusé, expédié en bobines aux correspondants, mis en musique par un spécialiste. Le magnétophone n'est certes pas indispensable. Dans quelques annéés il n'en deviendra pas moins un des outils les plus précieux et les plus emba.llants de notre école moderne, quand des crédits suffisants permet- tront l'équipement complet de l'école populaire.

Il nous permettra de résoudre notamment le problème de la notation.

Au début, du moins, il nous arrivera fréquemment d"avoir produit et mis

·au point en classe un chant dont nous sommes fiers, mais que nous ne parvenons pas à fixer avec une suffisante perfection, parce que nous n'avons pas acquis la technique pouT un tel trav•ail. _Mais cette difficulté technique nous la résoudrons coopérativement aussi. Le chant libre prendra dans nos classes modernes la place éminente qui lui revient, au service de la création enfantine, pour la véritable culture musicale au service _de la vie.

La premiè re série de disqlUi e s

Il nous reste maintenant à vous présenter sommairement les quatre premiers disques de notre collection :

Le DISQUE 1001 vous apporte l'essentiel de la méthode. Armel impro- vise son chant des gitans. Il était original et frais comme tant de nos textes libres spontanés. Il f.allait le compléter et le polir. L'adulte s'y est appliqué non pas dogmatiquement mais dans une collaboration intime dont la deuxième face du disque vous donne un aperçu.

Les camarades habitués à nos techniques comprendront vite la simi- litud-e profonde entre cette mise au point du chant libre et la mise au point d'un texte libre. Ils se mettront eux aussi à la besogne et ils réus- siront. Même si cette réussite n'est pas parfaite, ils auront la surprise et la satisfaction de voir leurs élèves fiers de leur œuvre comme ils sont fiers d'un lino qui, techniquement, n'est qu'un balbutiement, ou d'une page imprimée qu'un professionnel condamnerait pour son audace pro- fane. Mais ce lino, cette page, ce chant, c'est notre enfant, et il est toujours si beau notre enfant 1

Dans le DISQUE 1002, vous entendrez deux réalisations qui sont l'ex-.

ploitation musicale de poèmes d'enfants nés d'une émotion profonde et tout vi_Qrants déjà de chants, de musique et de souventrs._

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Vos enfants chanteront avec nous l'automne et le vieux Mas. Et puis, quand la profondeur et la splendeur des textes nés dans votre école vous auront occasionnelement ouvert la même porte merveilleuse sur l'expression musicale, vous composerez et mettrez au point, vous aussi, les œuvres que nous accueillerons un jour prochain dans la collection dont nous venons de poser .les premières pierres.

Sur la première face, le DISQUE 1003 vous donne un poème de Jacques Prévert mis en musique par !'Ecole Freinet. Ne vous étonnez.

pas d'une semblable colla):Joration. Les poètes sont les rares adultes qui voient encore avec des yeux d'enfants, qui entendent avec des oreilles.

d'enfants. Leurs œuvres se prêtent, au même titre que les œuvres -d'en- fants à cette transposition sur le plan musical dont nous donnons un convaincant exemple.

- A l'autre face du Disque, vous cueillerez avec notre petit Kiki (4-ans) la jolie fleur bleue, qui semble bien être notre première grande réussite.

Vous chanterez la jolie fleur bleue et vous prêterez mieux attention, - dès lors, à l'improvisation délicieuse de vos petits enfants, à leurs chants spontanés qui donnent aux mots des significations nouvelles,.

inattendues et qui sont toujours, pour l'auditeur, un enchantement.

Vous aimerez la jolie fleur bleue. Vous réaliserez -d'autres fleurs.

bleues qui viendront b_ientôt, elles aussi, enrichir notre co.llection d'ex- pression musicale. •

Dans le DISQUE 1004, vous trouverez up quatrième genre, qui est.

déjà quelque peu évolué par rapport aux précédents. La musique s'est

·délicieusement mêlée à la parole, à la mimique et à la danse pour donner·

une pièce de théâtre co:r)1plète, que vous pourrez jouer en suivant les.

livrets que nous publions d'autre part, et que vous imiterez ensuite.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, en effet, !-'expression musi, cale au lieu d'être compliquée par l'expression scénique, en est bien souvent facilitée. Mettez vos enfants dans le ):Jain, faites-les agir en recréant la vie, le chant et la musique jailliront avec une spontanéité qu'il vous suffira de parfaire et d'enregistrer pour obtenir, vous aussi, des œuvres de valeur qui donneront à. vos fêtes un cachet qui sera la.

marque de nos techniques.

Perspedives

. Nous commençons donc par ces quatre premiers disques d'enfants,..

une collection qui sera le pendant, sur le plan musical, de nos Gerbes, de notre belle collection Enfantines et de notre étonnante collection.

d'Albums.

Le,s œuvres ainsi publiées, nées selon nos techniques dans les écoles;

mêmes où l'expression libre à retrouvé sa fécondité, s'offrent aux audi- teurs comme des réussites qui ont la prétention de prendre place, par leur simplicité, leur pureté, leur expression et lem7 vie, dans le répertoire apparemment riche, mais en réalité bien pauvre encore, de nos écoles.

Elles ont pour les éducateurs un autre avantage plus particulièrement précieux : les enfants ne les écouteront plus ou ne les chanteront plus passivement: Ils s'en imprègneront en se disant : · « )'viais ce que telle école a réalisé, ces chants qui gagnent à être coulés dans la cire, une majesté nouvelle, nous pouvons nous aussi les réaliser. Nous aussi, nous savons et nous saurons créer et chanter nos jolies fleurs bleues; nous aussi, nous saurons animer de nos productions des poèmes et des pièces '

de théâtre. »

Vous vous mettrez à l'œuvre. Vous nous enverrez vos réussites, que nous diffuserons. Et les plus splendides de ces réalisations viendront enrichir périodtquement cette collection de méthode naturelle de musique, unique en France et sans doute unique au mo~de. Coi;nme nos mag_ni- fiques collections de travaux d'enfants, de dessms et d albums, elle ira porter partout le té~oignage d'une maturité ~~uvelle de n?tre pédagogie, d'une pédagogie qm s'est arrachée aux barrieres formahstes des panes et des manuels et qui prend son envol, mûre et sûre des possi):Jilités nou- velles que porte en elle une enfance dont nous préparons l'éclosion,

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Souhaitons que les adultes sachent sans parti-pris, avec une compré- hension et une humanité dignes de notre grande _cause, accueillir avec faveur ces premiers essais qui ouvriront la voie à une pratique musicale natuTelle et sensible au service d_e la v,:aie culture du peuple.

C. FREINET.

V 1 E DE L'INSTITUT GROUPE DE L'ALLIER

Appel aux imprimeurs du département

Je demande à tous les camaiades imprimant un journal scolaire de m'envoyer un ou plu- sieurs exemplaire;, ou mieux encore la collec- tion 9e leurs journaux scolaires de !'année sco- laire 51-52, ou même de l'année précédente.

Ces journaux seront retournés après l' exposi- tion de la {éte départementale de la jeunesse qui aura lieu le J5 juin, à Moulins.

Faites votre envoi dès maintenant pour JJe

pas oublier. Merci. ,

Envoyez-moi également vqs travaux, dessins libres, comptea rendus d'expériences

Michel TREBAN (Allier) ..

GROUPE DE L'OISE

REUNION DU JEUDI 20 MARS 1952 Jo Sur une proposition de Dufour, le groupe décide de prendre contact avec Duclaux; secré- taire de l'Oise des coopérativea scolaires.

2° Dufour expose ensuite le rapport Crochet sur l'inventaire du dépôt départemental. Le matériel restant (composteurs, limographes, en- cre, BT; brochures ·diverses) sera cédé à M.

Delbecq, libraire, rue du 27-Juin, à Beauvais.

les camarades pourront désormais s'approvt- sionner en matériel CEL.

' Le• groupe, unanime, adresse ses plus vives félicitations au camarade Crochet pour son acti- vité et sa bonne gestion du dépôt départe- mental.

Congrès de La Rochelle :

Le groupe de l'Oise participera à la déco- ration de la salle à manger (Maison de !'En- fant, E. Freinet).

Plusieurs participants de l'Oise à ce congrès (Dufour, Cceur, Cadet, Mlle Montagne, Tra- boulet). Camarades qui hésitez encore, décidez- vous : il faut avoir « fait l> un congrès pour juger du magnifique travail réalisé par la CEL et pour comprendre la camaraderie qui unit tous ses a_dhérents venus des quatre coins de France. (Demander les renseignements à Dufour pour l'itinéraire de la caravane).

5° Décision est prise de tirer à 20 exemplai- res les fiches sur le plan départemental, fiche•

qui seront distribuées à chaque réunion du groupe. Les travaux les plus intéressants seront étudiés et remaniés si nécessaire pour proposi- tion de fiches sur le plan national.

. 6° Divèrs. - Les imprimeurs de l'Oise sont

invités à envoyer d'urgence à Dufour (Therdon- ne) une couverture c:le leur journal en vye d'une

1 exposition à La Rochelle.

Le beau travail de Samson sera publié très bientôt sous forme d'une double BT, « Un village de l'Oise au XVIIe siècle».

Gerboise. - Le second numéro, très co- pieux, constitué sur place, est épuisé. La Ger.

boise d'été qui verra le jour lors de la prochaine réunion devra être tirée à cinquante exemplai- res. Envoyez deux feuilles avec linos si possible à Colson, école Chambly. Les sympathisants pC!uvent s'abonner pour quatre numéros.

JOO fr. - C.C.P. Paris 5J2J40.

Pour le groupe, le D.D.

COLSON, Chambly ..

GROUPE DE SAONE-ET-LO 1 RE

REUNION DU JO JANVIER 1952 J 0 Les rdponsables du groupe préparent !' édi- tion prochaine du bulletin de liaison OCE-ICE)'vl n° J

·

0

Parlie fJédagogique. - Discussion sur !' em- ploi des fichiers en frnnçais (dirigée par Ba- dou). Le fichier de conjugaison ne paraît pas indispensable.

On examine le fichier d'orthographe d'accord CEL ; on signale des différentes utilisations. Il semble assez bien conçu, pour le CE entre au- tres : le travail « mécanique » y est évité, jl faut choisir, réfléchir. ..

Ln question de !'orthographe est posée dans s.on ensemble. Plusieurs cas d'élèves doués ou rebelles sont signalés ; il semble qu'il y ait une grande part de « subji;ctif n et nous ignorons certainement d'importants facteurs dans ce do- main.; (Bredillet).

REUNION PU 7 FEVRIER 1952 La réunion est consacrée à la 1nise au point d,, " La Gerbe coopérative >>, bulletin de liaison OCE-ICEIVI, qui paraîtra vers le 15 fé- vner.

Au cours des réunions des JO janvier et 7 fé- vrier, le ::amarade Lagoutte apporte d' admira- bles réalisations de ses élèves : peintures et céramiques particulièrement originales.

Gerbe déparlemenl-0/e : envoyez 40 feuilles pour le numéro 3, au début d'avril, à Inspec- tion Académique, service des ceuvres scolaires, Mâcon. (Disponibles : quelques numéros ] et 2 contre 15 fr., à Guillot, Allerey).

Prochaines iAu_n.i.~n'! :. Q ri:vus. et_ 1 avril

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FSC N° 7381 776.4

BIZARRES

Vendredi après-midi, nous décidons «d'aller· aux insec- tes ». Nous nous dirigeons vers le Moutherot. A la lisière du bois, nous découvrons une taupe près de son trou. Sa tête remue légèrement . Que fait-elle ? Nous nous appro- chons sans brui.t.

Mais une mauvaise odeur se répand partout et nous

·nous apercevons que la taupe est morte. Alors, pourquoi remue-t-elle ?

En la retournant, · nous voyons deux gros insectes qui étaient cachés sous son corps et le faisaient trembler.

Par leur forme. ces insectes ressemblent un peu à des hannetons mais ils sont beaucoup plus aplatis. Ils mesu- rent 15 mm. de long èt ils sont noirs, avec deux larges rayures rouges en zig-zag sur les élytres. Ces élytres sont courts et ne recouvrent pas tout l'abdomen, Les antennes sont terminées par une petite massue .

. Ce sont deux nécrophores.

Ecole d'Hérimoncourt (Terre-Blanche).

Références

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leur carrière en Tunisie, ont été au service de l'enfance. Nous continuerons malgré les difficultés nouvelles à · nous donner tout entiers à notre idéal

Ecole de Flohimont (Ardennes).. J'écris cet article huit jours exactement aprè~ la grande séance internationale du · ven- dredi qui clôturait, dans l'unité et

Toujours est-il que cette affluence dit iassez le prnstige actuel de notre mou- vement pédagogique et l'intérêt que suscitent ses réalisations. C'est un de nos

Nous avons, au cours de nos précédents congl'ès, discuté assez longuement, dans L'Educateur, dans les groupes et dans nos séances plénières, des grands

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Dans la pra- tique, pourtant, nous nous heurtons, sur tous ces points, à la lourde tradition scolastique qui apporte et impose pour tous ces problèmes

progressif de France. Et ce sont ces qualités exception- nelles qui feraient le succès de nos techniques, mais qui en circonscrivent aussi radicalement les