S. GJLIGNY
COMMENT JE TRAVAILLE DANS MA CLASSE
O R G ANI S ATI O N et CO N SE ILS AUX JE UN ES STA G IAI RES
E col e d'app licati on :
CP (2 1 élèves) et C E 1 ( 15 é lèves)
Atmosphère : Notre petite classe est une Coopérative, « Les Lutins». c'est-à-dire une gr~nde tarn1llc,. Nous nou~ d1mons tous, tous nou~ lra- va1llons bien ensemble dan~ la joie, nous avons beaucoup de matériel commun (imprimerie, limographe, peintures CEL, journaux, albums, en- fantines, etc ... ). Des équipes sont formées.
Par exemple :
Au CE : Equipe des Coccinelles (4 ou 5 enfants, Pil~ pll•Sl.
Equipe· des Ecureuils Equipe des Papillons.
Au CP : Le~ Petits Lapins.
Le~ Chatons.
Lt>~ Poussins.
etc ...
Ch.que equ1pe a U'le ou deux responsabilités. Chaque samedi matin en Assemblée de Coopérative on discute, on met au point le travail tou~
f'nsemble. Une cqu1pc veille à lil propreté, au rangement de l'imprimerie, à l'arrosage des fleurs, à la nourriture des poissons, une autre di~tribue le matériel de calcul, une autre prépare l'envoi des textes et des lettres aux correspondznH, etc ...
L'enfant apprend à vivre en société. « Chacun pour tous, tou~ pour chacun"·
Un camarade est malade, nous ferons prendre de ses nouvelles, nous lui écrirons. s'il est à l'hépital, nous enverrons un colis. Une équipe se chargera de ses affaires de classe, son « Livre de vie » sera imprimé cha- que jour. Quand il reviendra en clil~~e, un czmarade sc pl<1cera à côté de lui et SE' chargera de l'aider dans son travail.
La maitresse laissera prendre beaucoup d'initiatives, elle guidera le plus Jiscrètemcnt possible.
La cl<'sse doit avoir une vie propre, intense. L'enfilnt doit s'y sentir che1 lui. libre. heureux et plein de courage.
Eviter l'atmosphère scolaire rigide. S1 la classe n'est p;.s trop chargée, on "e ~e mettra pas en rangs, mais on entrera naturellement cO(nme dans
Sil maison, s1 quelqu'un entre d~ns la classe, ;x>inl besoin de se lever comme pour se mettre au garde à vous, mais on dira doucement • Bon-
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jour Monsieur, Bonjour Madame» ou 011 adressera tout simplement un sourire au visiteur.
On prendra l'habitude de se déplacer, de sortir, de rentrer sans de- mander la permission, en ouvrant et en fermant doucement la porte (tout cela s'apprend fort bien). La gentillesse, Ja bonté, la patience doivent prévaloir. On n'oubliera p~ de souhaiter les anniversaires en déposant une fleur ou une jolie carte CEL dans Je tiroir des camarades.
LE TRAVAIL Lecture au CP.
Elocution et Dessin ou Dessin et Elocution. Mardi et Vendredi matin. Une équipe chaque fois présente son texte. 4 ou 5 enfants viennent donc à tour de rôle devant tous présenter leur « histoire ».
L'enfant parle, s'exprime spontanément, naturellement, correctement (la maitresse est là pour l'aider). Le titre de chaque histoire est inscnt au tableau par la maitresse.
Ex. : Mon beau ballon.
Le gros champignon.
Minouche fait des colères.
etc ...
On choisit une histoire. Pour cela, 011 vote à main levée.
Au début d'octobre, il y a flottement, l'enfant ne comprend pas tou- 1ours, on explique, puis vite, il sait voter. Le texte retenu est dessiné .;u tableau par l'auteur.
La maitresse l'écrit ensuite au tableau ton fait quelque chose de joli). Les premiers textes sont très courts, bien disposés, par souffles. On lira ensuite avec expression, on imprimera, on dessinera, on écrira. On {e<a
I~ « Livre de vie ».
Pendant le 1 •r trimestre, les petits liront : l" Leurs textes « Livre de vie >l.
2' Les textes des correspondants.
3" Des petites phrases ou textes composés par la maitresse en mé- 1.i.,ge:int plusi.iurs textes d'enfants.
Pendant le
zm•
Pl IP ~m· trimestrPS : I" Des textes2'' Des Enfantines (employées comme livres de lecture courante). 3" Les lettres des correspondants.
4'' Les journaux scolaires échangés.
5" Les '' Gerbes ».
Beaucoup d'enfants ont 2cqu1s la lecture courante, la vraie, celle qui consiste à comprendre, à pénétrer le sens d'un texte, celle qui procure de la joie. 11 ne faut pas oublier de mener de front l'orthographe. Orthogra- phe globale de mots au l " trimestre, orthographe de décomposition de syllabes i;:t sons aux 2m• et 3rn• trimestres et encore au l"" trimestre du CE ] "· A. recomposition de mols nouveaux à partir de syllabes connues.
Lecture au CE I "' Année. Lundi et Mercredi. L'enfant lit :
l ") Les textes (même procédé qu'au CP, mais en fin d'octobre l'enfant ne raconte plu; son « histoire » ma[s vient la lire. Son texte libre est ecrit par lui sur son cahier personnel de textes choisis. La maitresse doit faire corriger zu µréalable les fautes d'orthographe).
Le texte est choisi.
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M1~ au point en commun au tableau (exercices de vocabt•laire et re- clilctton). 11 e<t lu rapidement <'Nec expression par tous.
Il est exploité le jour même, parfois encore le lend!!main et les <iutres jours de la semaine en gr.:mmaire, conjugai~on, calcul quand c'est possible.
Il nous est arrivé de faire très souvent des ex~loitations des textes en géogrJphie, histoire et souvent en morale.
2") l'enfant lit aussi les textes des correspondants.
3") Les Enfantines qui servent àe livres de lecture courante (A ce suiet, 1'ai demandé souvent à Freinet de continuer l'édition d'Enfantines, 1e n'<>i jnmais pu comprendre pourquoi les collègul!s des CP et CE ne se
~ervaient pas d'Enfantines commes livres de lectures, certaines sont par- f;utes et plaisent tellement).
4°) Les Gerbes les albums. certaines BT
5") Enfin les enfants lisent dans leurs différents livres (histoire, géo- graphie, etc ... ).
Enfin, quelques conseils.
Ne délaissez. aucun enfan\.
Nous avons le devoir de nous occuper de tous.
Savoir q(/e les retardés, les arriérés ont besoin de beaucoup d'af- fection, de sécurité, qu'ils ne peuvent fournir le mi>me travail que les .outrj!s. Cependant, il ne faut pas hésiter à leur donner de~ re~pons2bililôs, ils ne doiver;it pas surtout être en dehors de la Coopérai ive. 11 sero. t ridi- cule .et très maladroit d'exiger d'eux des efforts au-dessus de Jeur force.
- Eviter de gronder. ne pas punir mais de préférence encourager et complimenter.
- Veiller à la santé des enfants, chez. les petit~ 51:rtout !ceci est très important) .
.,.- La m<:itres~e doit apporter tout son coour, toute ~on ardeur dans
cette Coopérative de petits, il faut à tout ;Tioment savoir s'enthousiasmer f't s'ém<:rvE''ller avec eux
R;ipport ;ivcc les p~rents.
· A tnon Jvis, les p.itents ont le droit de se remeigner sur le travail et les activités de leurs enfants (dans le journ"I mensuel, je crois qu'il faut faire une page de la vie Coopérative de la classe). Nous devons ,toutes )€!;·fois .qu'il est possible recevoir lès µarents aimablement avec gentillesse. Si nos méthodes les déroutent un peu (cela se comprend !)
li
faut expliquer t1Ssayer de Jes convaincre et leur demander de nous faire confiance, il est très rare qu'ils ne comprennenl pas. Cependant s'il nous arrive de trouver des personnes de mauvaise foi, je crois qu'il ne {aut pas se fâcher mais montrer une fermeté polie à leur égard.Pour 111.1 part 1e n'ai 1amais rencQntré de critiques réellement cléso bligeantes.
Suzanne GILIGNY
Ecole d'ApplicZ>lion de !'Ecole Normale d'instituteurs d'Alenron
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