R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
S HAUL L ADANY
Détermination graphique d’un plan d’échantillonnage simple par variables (population normale d’écart-type connu)
Revue de statistique appliquée, tome 19, n
o3 (1971), p. 73-84
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1971__19_3_73_0>
© Société française de statistique, 1971, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme
DÉTERMINATION GRAPHIQUE
D’UN PLAN D’ÉCHANTILLONNAGE SIMPLE PAR VARIABLES
(Population normale d’écart-type connu)
Shaul LADANY
Université de Tel-Aviv
Il est fait un
large
usage desplans d’échantillonnage simple
par va-riables,
basés sur lerisque
a dufournisseur,
lerisque ~
duclient,
lespourcentages correspondants
de défectueux pl et p2 dans le lot échantillonné et une limitesimple
de tolérance(inférieure
L ousupérieure
U).Les modifications
fréquentes
de cesplans, imposées
par des raisonséconomiques
outechniques,
aveccinq paramètres précédents, impliquent
larépétition
des calculsqui permettent
d’en définir lesrègles.
Il en est demême
lorsque
cesplans
sontbasés,
au lieu de pl, p2 et L ou U, sur les deuxparamètres équivalents 4h
et 4., définissantrespectivement
laqualité
moyenne
acceptable
et laqualité
limite.De tels
plans
devantfréquemment
être choisis par unpersonnel
peu familier avec lesmathématiques
ou souhaitant éviter les calculsnécessaires,
il en résulte que,fréquemment,
lesplans utilisés,
choisis dans des tables deplans d’échantillonnpge,
nerépondent
pas aux conditionscorrespondant
à certaines valeurs de a,
j3,
pl, p2, L ou U.Une méthode
graphique, exposée ci-après, permet
d’obtenirrapidement
et facilement le
plan qui
convient le mieux àchaque
cas, sans êtreobligé
de refaire les calculs nécessaires ou de se contenter d’une solution de com-
promis,
euégard
aux donnéeséconomiques
ettechniques
duproblème
envi-sagé.
La méthodeproposée
peut êtreemployée lorsque
les conditionsimpo-
sées sontexprimées
en fonction de pl, P2 et L ou U ou en fonction de~.h
et (J,e (ce dernier cas étant le moinsfréquent).
La méthode est
beaucoup plus générale
que celledéjà présentée
par STANGE[3], [4], puisqu’elle s’applique
aussi bien auxproblèmes
énoncés entermes de
pourcentage
de défectueuxqu’à
ceux définis àpartir
de laqualité
moyenne
acceptable
et de laqualité
limite (cas des tests unilatéraux d’unemoyenne).
LE PROBLEME
STATISTIQUE
Dans ce
qui
suit, on admet que lapopulation
ou le lot dontprovient
l’échantillon d’effectif n est normalement distribué ou que le lot est suffi-Dans ces conditions le
problème
statistique nécessite la recherche des solutions descinq équations ci-après
(ou seulement des troisdernières,
lors-que ~e et 4h sont
donnés) :
dans
lesquelles
x est une observationparticulière,
x la moyenne de l’échan-tillon,
leplan d’échantillonnage
étant défini par son effectif n et par le cri- tèred’acceptation
c pour la moyenne : la conditiond’acceptation
étant x cou x > c suivant
qu’il s’agit
d’une limitesupérieure
ou inférieure de tolé-rance.
Les résultats formulés ci-dessus se déduisent aisément de la
figure
n° 1
correspondant
au cas d’une limite inférieure L, et a, danslaquelle
Zdésigne
une variable normale réduite définie par p =Pr(Z
>Zp) .
Figure n° 1 - Description graphique des conditions statistiques du plan d’échantillon- nage.
Une
figure analogue correspondant
au cas d’une limitesupérieure
U seconstruit facilement.
De ces
figures,
il résulte que leséquations
(1) et(2) peuvent
être rem-placées
par leséquations
suivantes :La distance e définie par :
est
égale
à :et aussi à
d’où il résulte que l’effectif de l’échantillon est
Le critère
d’acceptation
c est alors défini parELEMENTS D’UNE SOLUTION
GRAPHIQUE
L’équation (10) peut
être traduitegraphiquement
à l’aide d’unpapier
deprobabilité normale,
les valeurs de n et de c s’en déduisant à l’aide d’unabaque
àpoints alignés.
Si !~h et
4.
sont connus, lafigure
n° 2, danslaquelle
on amarqué
parune échelle de
probabilité
normale lespoints
d’abscisses a et1 - P,
mon-tre comment la distance e = 4h - 4e
peut
êtredécomposée
en deuxparties
(5 7
Zcx -~= et Z~’.7=’(équation
n° 10), à l’aide d’uneparallèle
à ladiagonale
duVn n
rectangle
de côtés e =t~h ’
~e etZa
+Z~.
Figure n° 2 - Construction graphique de l’équation n° 10.
Il faut
joindre
augraphique
ci-dessus un nomogramme àpoints alignés (nomogramme
enN,
tel que celui décrit parBonfiglioli [1]).
Ce nomogramme décrit
l’équation
(15), Zp 6 - e, mais il décrit aussi bienl’équation (9),
c’est-à-dire e =(Zp 1 - Zp2)
6’Les trois axes de ce nomogramme sont
I/
l’axe Q e construit àpartir
d’unpoint particulier
de l’échelle deprobabilité normale,
2/
l’axeoblique ~
0 surlequel
seragraduée
l’échelle de o,3/
un axeparallèle
aupremier,
orienté vers le bas etqui
sera gra- dué en p, à l’aide d’une échelle en Zp tel que p =Pr(Z Zp).
Parallèlement à ce troisième axe, se trouve un axe
isolé,
de même échellegraduée
en p2’ mais orientépositivement
vers le haut. Cetteéchelle,
une fois
qu’elle
aura étédécoupée,
sera utilisée pourretrancher,
sur l’axeOZ,
lalongueur ZP2
de lalongueur Zpl,
de manière à obtenir lalongueur
(Zpl -zp2).
Dès que ce
point (ZPl - Zp2)
est déterminé sur l’axeOZ, l’équation (9)
est décrite par une droite
joignant
cepoint
aupoint
coté a de l’axe desécarts-types
etcoupant
l’axe Qe aupoint
e =(Z P -
1Zp) 0
2(fig.
n°3).
Pour cette même valeur de o, une construction
analogue permet
de construire lalongueur ZPl 0
et,compte
tenu de la construction deZoc-.jF="
o
(fig.
n°2),
d’en déduire sur l’échelle e lalongueur ZP1
6 -Za qui
de-vra être
ajoutée
à la limite inférieure de tolérance ou retranchée de la li- mitesupérieure,
pour obtenir le critèred’acceptation
c.Pour cette construction, les unités
graphiques
sur les axes Qe et OZpeuvent
être choisiesarbitrairement,
l’unitégraphique
sur Q 0 s’en déduisantFigure n° 3 - Détermination graphique du critère d’acceptation.
/ 6
(voir annexe),
lalongueur Zp CY -7~ n~)
B étant mesurée avec la même unitéquee= 1 ~h - ~e 1
. ’V nl
L’effectif n de l’échantillon
peut
être déterminé àpartir
del’équation (14)
à l’aide d’un même nomogramme danslequel
l’échellepl
estremplacée
par une échelle en n,
graduée
vers lebas,
sur le même axe OZ.Si par
exemple,
l’axe Qe a pourorigine,
lepoint
d’abscisse 0,001 de l’axe deprobabilité
normale(0,001 =
Pr[Z
>3, 09]),
la valeur de n seralue sur l’axe ON au
point
d’intersection de l’axe On, avec la droitepassant
par le
point c
et issue dupoint
d’intersection de l’axe Q e avec laparallèle
à la
diagonale
durectangle
considéréprécédemment,
menée par lepoint
d’abs-cisse 50
%
de l’échelle deprobabilité
normale(fig.
n°4).
L’ensemble de
l’abaque, prêt
à être utilisé estreprésenté figure
n° 5 .EXEMPLE D’APPLICATION
Détermination du
plan
défini par :et une limite
quelconque
de tolérance.l / Joindre
lespoints p1 -
2%
et 6 - 4 et déterminer l’intersection de cette droite avec l’axege.
Figure n° 4 - Construction graphique de l’effectif de l’échantillon.
2/
Placer laréglette
mobileP 2 %,
orientée vers le haut sur l’axepl
%,
de manière que sonpoint
50%
coïncide avec lepoint
2%
de l’échelle pl 1%
et marquer sur celle-ci lepoint correspondant
àp 2
= 8%.
3/
Tracer la droitejoignant
cepoint
aupoint 0 =
4 et marquer lepoint
d’intersection avec l’axe Qe.4/
Tracer par cepoint
laparallèle
à l’axe deprobabilité
normale etdéterminer le
rectangle
limité par les verticales issues despoints
a = 5%
et (1 -
P)
= 90%.
5/
Tracer ladiagonale
de cerectangle joignant
lespoints
(a = 5%,
e) et(1 - f3 =
90%, 0)
et mener par lepoint
50%
uneparallèle
à cettediagonale.
6/
Par lepoint
d’intersection de cetteparallèle
avec la verticale a = 5%,
mener une
parallèle
à l’axe horizontal et marquer sonpoint
d’intersectionavec l’axe Qe. La distance entre ce
point
et lepoint
sur Qe déterminé au§ 1, mesurée sur l’échelle Qe et trouvée
égale
à 6,75, est la valeurqu’il
convient
d’ajouter
à la limite inférieure de tolérance (ou de soustraire de la limitesupérieure)
pour connaftre le critèred’acceptation
c,exprimé
avec la même unité que (5 et e.7/
Joindre lepoint
d’intersection de laparallèle
à ladiagonale
du rec-tangle,
avec l’échelle Qe aupoint
4. L’effectif del’échantillon,
soitn = 20, est lu sur l’échelle On.
Le calcul
(formules
(11) et(12))
donne :.2
=
,.Q-;j s
~
C
m CI)
:Õ
CCt
’s
co
~
= 0..
Q)
~ S 5
CI) M
S
~:3
=
..d
ob~
d eo
~
ci
~t
;0
~
O!
d
Os 0
CI)
BQ)"t:J
t~S
~ ::J O 0..
CI)-
°s
a
s
s
ce
O
~ 0 bOCI)
~ o ~ o
1~ ~
1
~
U) ~
"t:J
~
Os:: U
2~
ce~r s
.~
6h ~
OE §
~
@o
Il CQ-
~
00
Il
C~coq
~
Le Il
t3
~
M
Il8
QJ
e e
ça bc o
e
o
~
.s
~ §
.~as g
S1 c.o
r.
QJ
?o
K
Dans le cas où fle et Pi sont
déj à
connus, legraphique
se réduit auxconstructions
ci-après :
1 / Tracer
l’horizontale d’ordonnée e= 1 flh - fle 1,
et les verticales issues despoints
a%, (1 - ~ ) %.
2/
Tracer ladiagonale
(a ,e),
(1 -P, e)
et laparallèle
à cette dia-gonale
issue dupoint (50, e = 0).
3/
Tracer une horizontale àpartir
dupoint
d’intersection de cetteparal-
lèle avec la verticale a et marquer son intersection avec l’axe Qe. L’or- donnée de ce
point
est la valeurqu’il
fautajouter
à flh, si ~.h fle ou sous- traire de flh, si Ilh > ~.e , pour déterminer le critèred’acceptation
c.4/
L’effectif de l’échantillon est déterminé comme ci-dessus(§
7).CONCLUSIONS
Dès que le nomogramme a été construit et
gradué
avec des unités ar-bitraires pour e et Z, son utilisation
permettra
de déterminerrapidement
les
caractéristiques
c et n de toutplan d’échantillonnage simple
par mesures ,répondant
à des conditions données[pi, p2,
a,j3
et L ouU]
ou[o~ j3,
flh,~].
Un choix convenable des unités
graphiques
utiliséespermettra
d’obte-nir toute
précision
désirée.BIBLIOGRAPHIE
[1]
BONFIGLIOLI, L. -"Nomographs"
in S. G.Etingen, (ed. ) Engineering Handbook,
Volume I, pp. 144-152,Massadah, Tel-Aviv,
1964.(In Hebrew).
[2]
DUNCAN, ACHESON J. -Quality
control and industrial statistics(3rd edition)
Richard D. Irwin, Inc.Homewood,
I11. 1965.[3]
STANGE K. - "Pläne fürmessende Prüfung.
Teil 1 : Pläne für messendePrüfung
bei bekannte Varianz derFertigung" (Variables acceptance
sam-pling
with lots of knownVariance), Qualitätskontrolle Operational
Re-search,
5, No. 1, pp. 2-7, Januar 1960.[4]
STANGE K. - "Déterminationgraphique
deplans d’inspection
par varia-bles,
au moyen dupapier
à double échellegaussienne",
Revue de Sta-tistique Appliquée, X,No. 2,
pp. 5-15, 1962.ANNEXE
(N. D. L. R. )
CONSTRUCTION DE
L’ABAQUE
A POINTS ALIGNESCet
abaque comporte
sixéchelles, disposées
etgraduées
ainsiqu’il
estindiqué ci-après (fig.
n°7) :
.1 - Echelle de
probabilité
normaleCette échelle
horizontale,
se trouve dans despapiers d’usage
courant(graphiques gausso-arithmétiques).
Graduéegénéralement
àpartir
de 0, 1%
ou 0, 01
%,
ellepourrait
évidemment êtregraduée
avec un modulegraphique
différent à l’aide d’une table de la loi normale.
2 - Echelle e
C’est une échelle
linéaire, graduée
de 0 à 10perpendiculaire
à lapré-
cédente et dont
l’origine
est unpoint particulier
de l’échelle deprobabilité normale,
parexemple
lepoint
coté 0, 1%.
3 - Echelle
pl %
Echelle de
probabilité
normaleparallèle
à l’échelle e, à une distancequelconque,
de modulearbitraire,
choisi de manière à utiliser au mieux lepapier disponible.
Echellegraduée
vers le bas de 50%
àpo % (plus petite
valeurpratiquement envisagée
pour la valeur pl% qui
pourra êtreutilisée).
Si l’on ne
dispose
pas directement d’une échelle deprobabilité
normalede module
convenable,
ongraduera
l’échelle pl 1%
à l’aide d’une table de la loi normale cumulée.Moyennant
le choix d’une unitégraphique convenable,
parexemple
4 à5 fois celle utilisée sur l’axe
Que,
lepoint
coté p%
sera situé à une dis- tance OM =Zp, Zp
étant défini par 1 - pf Zp
~-00f (u) du, f (u)
étant la fonctionde densité de la loi normale réduite.
4 - Echelle p
%
Echelle de
probabilité
normaleidentique
à laprécédente,
mais dessi-née sur
bristol,
de manière à constituer uneréglette
mobile pouvants’ap- pliquer
sur l’échelle en pl 1%,
defaçon
que lepoint
50%
coïncide avec la valeurpl %
utilisée pour le test(les
deuxgraduations
étant de sens inver-ses).
5 - Echelle o
Echelle dessinée sur la droite
joignant
lepoint
zéro de l’échelle e aupoint
50%
de l’échelle pl%.
Cette échelle seragraduée
en valeurs de cs : unpoint
coté 6 étant défini par l’intersection dusupport
de l’échelle avecla droite
joignant pl
aupoint correspondant
d’ordonnéeZP1 ~
de l’échelle e.Par
exemple
on pourra utiliser le faisceau des droites issues dupoint pl % =
15,9% (7,p, = 1)
etjoignant
cepoint
aux diverspoints
e del’échelle e.
Figure 7
La
portion
utile de cettegraduation
va dupoint
C5 = e = 0 aupoint
decote 6 tel que
Zpo - (j =
10(l’unité
de mesure choisie étant telle quezp1
iol0).
On
peut
aussi noter que si on mesure leslongueurs
sur QO avec l’uni-té utilisée sur l’axe Qe et si X est le rapport de la mesure de l’unité gra-
phique
utilisée pour mesurer Z à celle utilisée sur l’axe Qe on a pour lepoint
coté (7 sur Q 0 :6 - Echelle n
Cette échelle est
graduée
sur le même axe quepl, chaque point
coté n de cette échelle étant l’intersection de l’axe pl 1%
avec la droitejoignant
lepoint
coté a de l’échelle desécarts-types
aupoint
coté e =3, 09 ~ de l’é- Vn
chelle e, si cette échelle a son
origine
aupoint
coté 0, 1%
de l’échelle ho- rizontale deprobabilité
normale.Si pour
graduer
l’échelle pl%
on a utilisé l’échellemétrique
en Z,envisagée ci-dessus,
lepoint
coté n de l’échelle n se trouvera en N tel que ON = Zn/2013 ,
mesuré avec l’unité choisie pour Z.Vn