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Adaptations possibles de la conduite du troupeau allaitant aux situations extensives

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Academic year: 2021

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Adaptations possibles de la conduite du troupeau allaitant aux situations extensives

P. d’Hour, R. Revilla, I.A. Wright

To cite this version:

P. d’Hour, R. Revilla, I.A. Wright. Adaptations possibles de la conduite du troupeau allaitant aux

situations extensives. Productions animales, Institut National de la Recherche Agronomique, 1998, 11

(5), pp.379-386. �hal-02683961�

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des Herbivores aux Milieux, Theix 63122 St Gen•s Champanelle

(2) S.I.A-D.G.A. Unidad de Tecnologia Animale, Apdo 727, 5080 Zaragoza, Spania

(3) Macaulay Land Use Research Institute, Craigiebuckler, Aberdeen, AB15 8QH, UK

possibles de la conduite du

troupeau allaitant aux situations

extensives

Dans les rŽgions herbag•res dŽfavorisŽes ou de montagne, la prairie permanente est la principale ressource alimentaire du troupeau allaitant. La conduite du troupeau doit ˆ la fois tenir compte des fluctuations de cette ressource et intŽgrer des prŽoccupations

dÕentretien du territoire tout en dŽgageant une productivitŽ suffisante.

RŽsumŽ

La conduite de la plupart des troupeaux de vaches allaitantes, basŽe sur lÕutilisa- tion de lÕherbe p‰turŽe ou conservŽe, est dŽjˆ extensive. Modifier la date de v•lage permet dÕadapter la conduite du troupeau aux ressources fourrag•res. Lorsque la production dÕherbe est suffisante pour satisfaire les besoins alimentaires du couple vache-veau, faire v•ler les vaches au dŽbut de la pŽriode de vŽgŽtation accro”t la part de lÕherbe p‰turŽe dans lÕalimentation du troupeau et limite ainsi les besoins en fourrages rŽcoltŽs. Inversement, si la production des prairies est insuffisante, les vaches peuvent v•ler pendant lÕhivernage et •tre taries au p‰tu- rage. Leurs performances de reproduction sont alors prŽservŽes. Dans ces condi- tions plus difficiles, la durŽe de lactation peut •tre raccourcie, ce qui dissocie les besoins de la m•re et du jeune. Les troupeaux de bovins allaitants peuvent contri- buer ˆ lÕentretien des espaces herbagers avec des ajustements de la conduite du p‰turage, par exemple en allongeant la durŽe de p‰turage au-delˆ de la pŽriode de vŽgŽtation active. Une augmentation du chargement ˆ certaines pŽriodes clŽs limite lÕextension de vŽgŽtations indŽsirables. Les races adaptŽes aux conditions extensives se caractŽrisent par leurs bonnes aptitudes maternelles et leur apti- tude ˆ mobiliser puis reconstituer leurs rŽserves corporelles et ˆ ingŽrer des four- rages grossiers.

Le troupeau bovin allaitant, en plus de sa fonction de production, qui doit dans tous les cas permettre aux Žleveurs dÕen vivre, parti- cipe ˆ lÕentretien des territoires ruraux, en particulier par lÕutilisation des surfaces her- bag•res. Depuis quelques annŽes en Europe (rŽforme de la PAC de 1992), le dispositif de subventions (prime ˆ lÕextensif, mesures agri-

environnementales dont la prime ˆ lÕherbe) reconna”t aux troupeaux allaitants ce r™le important dÕoccupation de lÕespace.

La France, la Grande Bretagne et lÕEspagne poss•dent, en 1995, 68 % du cheptel de vaches nourrices de lÕUnion europŽenne (Anonyme 1997). La productivitŽ des troupeaux de vaches allaitantes Žtant modeste, ils exploi- tent principalement les zones herbag•res dŽfavorisŽes de plaine ou de montagne. En France, 57 % des vaches allaitantes sont loca- lisŽes dans des rŽgions herbag•res dŽfavori- sŽes et de montagne : pourtour Nord et Ouest du Massif Central, Massif Central et bordure des PyrŽnŽes. Au Royaume Uni, 72 % des vaches allaitantes sont localisŽes dans les rŽgions dŽfavorisŽes au sens de la rŽglemen- tation europŽenne. En Espagne, les vaches allaitantes sont prŽsentes dans les rŽgions humides et de montagne (40 % en Galice, Nord-Ouest et PyrŽnŽes) mais Žgalement dans des rŽgions s•ches (60 % en Extrema- dure et Andalousie). La conduite des trou- peaux doit donc •tre Žconome et sÕadapter aux contraintes de lÕenvironnement de ces rŽgions.

BasŽe sur lÕutilisation maximale de lÕherbe p‰turŽe ou rŽcoltŽe, elle est dŽjˆ extensive dans les rŽgions traditionnelles de production du fait des contraintes agro-climatiques et des apports limitŽs dÕengrais. Ainsi, dans les rŽgions herbag•res fran•aises et britanniques,

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le chargement de la surface fourrag•re varie de 0,9 ˆ 1,4 UGB/ha dans la plupart des exploitations de vaches allaitantes (LiŽnard et al1996, B.G. Lowman, comm. pers.), et reste infŽrieur ˆ celui observŽ dans les fermes lai- ti•res herbag•res. La taille des troupeaux et la taille des exploitations augmentent de fa•on continue, alors que les intrants et la main dÕÏuvre diminuent (LiŽnard et al1996).

Dans les rŽgions plus arides, particuli•rement en Andalousie et Extremadure en Espagne, le syst•me de conduite sÕapparente m•me au ranching : chargement tr•s faible (0,2 ˆ 0,4 UGB/ha) peu ou pas de b‰timents, hiver- nage ˆ lÕextŽrieur et report dÕherbe sur pied (Daza 1997).

Dans la quasi-totalitŽ de ces rŽgions, la prairie permanente plus ou moins productive constitue la principale ressource alimentaire, quÕelle soit p‰turŽe ou rŽcoltŽe. Les animaux doivent alors sÕadapter aux variations saison- ni•res et annuelles de la quantitŽ et de la qualitŽ des ressources fourrag•res. La conduite du troupeau sÕappuie donc sur les capacitŽs dÕadaptation des animaux ˆ des alternances de pŽriodes dÕabondance et de pŽnurie (Sinclair et Agabriel 1998), en veillant cependant ˆ ne pas dŽgrader les per- formances de reproduction qui conditionnent la productivitŽ du troupeau.

Cet article prŽsente tout dÕabord la conduite du troupeau de vaches m•res dans les rŽgions herbag•res. Les possibilitŽs dÕutilisation des vaches allaitantes comme outil de contr™le de la vŽgŽtation et les consŽquences sur les per- formances zootechniques sont dŽcrites dans une deuxi•me partie. Enfin, le choix des gŽno- types les mieux adaptŽs ˆ ces conditions et/ou mode dÕŽlevage est discutŽ.

Adaptation de la conduite aux ressources fourrag•res

Une premi•re adaptation de la conduite du troupeau consiste ˆ retarder lÕ‰ge ˆ lÕentrŽe en production, les vaches les plus jeunes Žtant les plus sensibles aux variations des res- sources alimentaires. De fait, lÕ‰ge au premier v•lage est le plus souvent retardŽ dans les syst•mes extensifs par rapport aux syst•mes intensifs. Avancer lÕ‰ge au premier v•lage nŽcessiterait de fournir aux gŽnisses un niveau alimentaire ŽlevŽ, alors que ce sont souvent les gŽnisses qui valorisent les four- rages les plus pauvres et les prairies mŽdiocres des exploitations. Avec les bovins des races continentales peu prŽcoces, le pre- mier v•lage ˆ trois ans est la r•gle, en raison ˆ la fois dÕune pubertŽ plus tardive (DÕhour et al 1996) et des risques (difficultŽs de v•lage, fertilitŽ ultŽrieure rŽduite) associŽs ˆ un dŽve- loppement corporel insuffisant au v•lage. Au Royaume-Uni, o• les gŽnotypes croisŽs utili- sŽs sont plus prŽcoces (Sinclair et Agabriel 1998), lÕ‰ge au premier v•lage est compris entre 24 et 30 mois. Ceci est facilitŽ par le fait que des gŽnisses de remplacement, issues des

troupeaux laitiers, nŽes en automne ou au printemps, sont disponibles sur le marchŽ.

LÕadaptation de la conduite peut aussi consister ˆ ajuster les pŽriodes de forts besoins physiologiques (lactation) aux pŽriodes dÕabondance fourrag•re. Une phase Žgalement sensible au niveau alimentaire est la pŽriode de saillie (fŽcondation) qui doit •tre incluse dans une pŽriode dÕalimentation non restreinte, dÕo• le saisonnement traditionnel des v•lages en fin dÕhiver et le sevrage des veaux en automne. Lorsque les ressources fourrag•res p‰turŽes ou rŽcoltŽes sont dispo- nibles aisŽment tout au long de lÕannŽe et que lÕhiver est assez court, les performances des troupeaux dŽpendent peu de la pŽriode de v•lage (Allen et LiŽnard 1992). En revanche, dans dÕautres situations, la variation des besoins fondamentaux des vaches (reproduc- tion et lactation) doit correspondre aux varia- tions de la disponibilitŽ des fourrages, afin de sauvegarder les performances des troupeaux.

CÕest probablement pourquoi, dans les trou- peaux des exploitations dÕaltitude, la date de v•lage est retardŽe en moyenne de 15 j en race Salers et de 33 j en race Limousine par rapport aux dates observŽes dans les zones plus basses (moyenne sur 3 ans, BŽlard et al 1995, Busselot et al1995). Le choix de la date de v•lage et de lÕ‰ge au sevrage permet dÕune part de faire co•ncider les variations des besoins alimentaires des animaux ˆ celles des fourrages disponibles et dÕautre part de disso- cier les besoins de la m•re de ceux du veau et, ainsi, de pouvoir plus facilement moduler les apports alimentaires ˆ chacun sŽparŽment.

Afin dÕŽconomiser les fourrages distribuŽs en hiver, la conduite alimentaire des vaches peut aussi prendre en compte leur capacitŽ ˆ mobiliser leurs rŽserves corporelles (Sinclair et Agabriel 1998). Ainsi, les recommandations alimentaires, Žtablies entres autres par lÕINRA, prŽvoient de sous-alimenter les vaches si lÕŽtat de leurs rŽserves corporelles en dŽbut dÕhivernage est suffisant (Petit 1988). Au p‰turage, quand la production dÕherbe est insuffisante, distribuer du concen- trŽ aux veaux et des fourrages conservŽs ˆ la m•re est de pratique courante.

La part des besoins ŽnergŽtiques annuels couverte par lÕherbe p‰turŽe dŽpend dans une large mesure des dates de v•lage et des durŽes de lactation. Les besoins ŽnergŽtiques du couple vache-veau ont ŽtŽ calculŽs pour diffŽrentes dates de v•lage et de sevrage dans la situation suivante : rŽgion herbag•re dÕalti- tude (1 100 m), p‰turage abondant, durŽe dÕhivernage de 6 mois environ et sous-alimen- tation hivernale (tableau 1). Le v•lage dÕau- tomne est cožteux en fourrages rŽcoltŽs, les- quels doivent fournir la moitiŽ des besoins ŽnergŽtiques annuels du couple vache-veau. Il oblige frŽquemment ˆ avancer la date de ren- trŽe ˆ lÕŽtable avant les froids hivernaux, allongeant de ce fait la pŽriode dÕalimentation hivernale. Le niveau dÕalimentation des vaches hivernŽes doit •tre ŽlevŽ pendant la pŽriode de reproduction et les veaux doivent recevoir une complŽmentation en concentrŽ.

INRA Productions Animales, novembre 1998

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Cependant, les veaux naissent en plein air, ce qui rŽduit leur morbiditŽ pourvu que les conditions climatiques soient favorables.

Finalement, le v•lage dÕautomne est peut-•tre mieux adaptŽ aux rŽgions aux hivers courts et subissant une sŽcheresse dÕŽtŽ ; les vaches Žtant taries ˆ cette pŽriode, leurs besoins ali- mentaires sont donc rŽduits. Il nŽcessite dÕhi- verner le couple vache-veau avant la mau- vaise saison, allongeant par lˆ lÕhivernage. Le v•lage dÕautomne permet aussi de vendre des veaux sevrŽs ˆ une saison o• lÕoffre est rŽduite et les prix ŽlevŽs.

Plus classiquement, en France, dans les rŽgions dÕaltitude, les vaches v•lent en milieu dÕhiver. La part des fourrages rŽcoltŽs dans lÕalimentation annuelle est alors rŽduite par rapport ˆ un v•lage dÕautomne ; dÕautant plus que les vaches peuvent •tre davantage sous- alimentŽes, la pŽriode de saillie ayant lieu au p‰turage. LÕherbe p‰turŽe couvre alors 67 % des besoins ŽnergŽtiques annuels (tableau 1).

Cependant, le sevrage des veaux doit •tre rŽa- lisŽ avant la mauvaise saison, ˆ un plus jeune

‰ge quÕen v•lage dÕautomne et ils sont donc plus lŽgers.

En Ecosse (I.A. Wright et al, non publiŽ), des vaches Hereford x Frisonne v•lant ˆ lÕau- tomne ou au printemps ont ŽtŽ bien alimen- tŽes pendant lÕhivernage et le p‰turage, afin dÕ•tre dans le m•me Žtat corporel ˆ la mise ˆ lÕherbe (2,4/5 ; tableau 2). Les besoins alimen- taires hivernaux des vaches v•lant en automne ont ŽtŽ supŽrieurs de 25 % ˆ ceux des vaches v•lant au printemps. Cependant, comme les veaux nŽs en automne Žtaient plus

‰gŽs que ceux nŽs au printemps, ils Žtaient plus lourds.

Dans le cas extr•me dÕun v•lage de prin- temps (fin mai-dŽbut juin) associŽ ˆ un sevrage dÕautomne, la lactation et la repro- duction correspondent ˆ la pŽriode dÕabon- dance de lÕherbe p‰turŽe. Les vaches sont taries pendant tout lÕhivernage et leur ali- mentation peut •tre limitŽe ˆ leurs stricts besoins dÕentretien, ou m•me infŽrieure si leur Žtat corporel en dŽbut dÕhivernage est satisfaisant. Les besoins annuels du couple vache-veau sont rŽduits ˆ 2 600-2 700 UFL, dont 73 % sont couverts par le p‰turage

(tableau 1). La diminution rŽsultante des besoins ŽnergŽtiques annuels totaux, par com- paraison avec des v•lages de fŽvrier, permet de sÕadapter ˆ des ressources fourrag•res limi- tŽes. Cependant, le veau sevrŽ ˆ 5 mois doit recevoir ensuite une ration de densitŽ ŽnergŽ- tique plus ŽlevŽe, par exemple 1/3 dÕaliment concentrŽ et 2/3 de bon foin (dMO > 0,6) pour rŽaliser un gain de poids ŽlevŽ. Le cožt Žner- gŽtique de lÕalimentation du veau sevrŽ reprŽ- sente environ 400 UFL entre les ‰ges de 5 ˆ 9 mois (DÕhour et Petit 1998).

Dans une Žtude comparant diffŽrentes pŽriodes de v•lage, la productivitŽ numŽrique et la croissance des veaux ont ŽtŽ similaires (Petit et al 1995). Le taux de gestation des vaches v•lant au milieu dÕhivernage (93 %) est supŽrieur ˆ celui des vaches v•lant ˆ lÕau- tomne et au printemps (87 et 89 %), en raison dÕune pŽriode de reproduction limitŽe ˆ 2 mois pour ces derni•res (tableau 1). La mortalitŽ des veaux est plus faible lorsquÕils naissent ˆ lÕextŽrieur, dÕo• des productivitŽs numŽriques proches.

Lorsque la production des p‰turages de printemps et dÕŽtŽ ne permet pas aux vaches en lactation dÕavoir un niveau alimentaire suffisant, le v•lage en automne associŽ ˆ un sevrage des veaux (ˆ 5 mois) avant la mise ˆ lÕherbe permet de sauvegarder les per- formances de reproduction des vaches (tableau 3). Ainsi dans les PyrŽnŽes espa- gnoles, les vaches p‰turent au printemps des prairies dont la flore est dŽgradŽe, puis par- fois utilisent en ŽtŽ des prairies dÕaltitude.

Lorsque les vaches sont taries au p‰turage, leur gain de poids est de 55 kg (Casasus et al 1998). Au v•lage suivant, leur Žtat corporel

La pŽriode de reproduction doit

•tre choisie selon les contraintes agro-climatiques, afin de minimiser les cožts

alimentaires tout en conservant une bonne

productivitŽ.

Tableau 1. Besoins énergétiques et performances d’un troupeau Salers dans le Massif Central, selon la date de vêlage et la durée de lactation (la période de saillie durait 2 mois pour les vaches vêlant en automne et au printemps et 4 mois pour les vaches vêlant en hiver).

Date de v•lage 15 septembre 15 fŽvrier 1erjuin

DurŽe de lactation (j) 273 245 136

DurŽe de lÕhivernage (j) 191 181 171

Besoins ŽnergŽtiques annuels(1)par veau

et par vache (UFL) 3 830 3 559 2 654

Besoins ŽnergŽtiques totaux du veau (UFL) 596 457 93

Part de lÕherbe p‰turŽe dans la couverture

des besoins (%) 52 67 73

Taux de gestation (%) 87 93 89

Taux de mortalitŽ des veaux (%) 4 ˆ 5 6 ˆ 8 3 ˆ 4

Poids des veaux au sevrage (kg) 300 284 199

(1) CalculŽs ˆ partir de Agabriel et Petit (1987) et adaptŽ de Petit et al(1995).

Tableau 2. Performances de vaches allaitantes Hereford x Frisonne selon la saison de vêlage (d’après I.A. Wright et al, non publié).

Saison de v•lage mars-avril 15 aožt-15 octobre

Etat corporel des vaches au printemps (0 ˆ 5) 2,4 2,4

Variation dÕŽtat corporel au p‰turage + 0,5 + 0,6

Age des veaux au sevrage (mois) 6,0 9,5

Poids vif des veaux au sevrage (kg) 303 347

Besoins ŽnergŽtiques hivernaux (MJ EM/vache) 7 210 9 057

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est suffisant pour tolŽrer par la suite une sous-alimentation hivernale sans dŽgrader les performances de reproduction. Inversement, des vaches v•lant mi-mars et p‰turant ˆ par- tir de mi-juin ces prairies mŽdiocres ont un gain de poids insuffisant (13,5 kg) pour reconstituer leurs rŽserves corporelles (tableau 3). Pendant lÕhivernage, ces der- ni•res, taries, doivent alors •tre alimentŽes au-dessus de leurs besoins dÕentretien afin que leur Žtat corporel au v•lage atteigne 2,5/5 de fa•on ˆ ne pas handicaper leur reproduc- tion ultŽrieure. A partir de ces rŽsultats observŽs, Casasus (1998) a calculŽ que les apports ŽnergŽtiques hivernaux nŽcessaires pour maintenir les m•mes performances de reproduction dans les 2 saisons de v•lage Žtaient similaires (tableau 3) et que lÕherbe p‰turŽe ne contribue quÕˆ 43 % des besoins ŽnergŽtiques annuels. Pour ces raisons, le v•lage dÕautomne, associŽ ˆ une durŽe dÕallai- tement de 5 mois environ, se dŽveloppe dans les PyrŽnŽes espagnoles, ce qui correspond aux possibilitŽs rŽgionales dÕengraissement de jeunes veaux. Ces conduites particuli•res, avec de courtes pŽriodes dÕallaitement, per- mettent de valoriser des surfaces pastorales peu productives et de disposer de vaches taries qui sont alors dans un Žtat physiolo- gique compatible avec leur r™le dÕentretien de la vŽgŽtation.

Utilisation des vaches allaitantes pour contr™ler la vŽgŽtation

LÕextensification sÕaccompagne tout naturel- lement dÕune baisse simultanŽe du charge- ment et de la fertilisation des prairies p‰tu- rŽes (BŽbin et al1995). Les consŽquences sur les performances animales individuelles seraient plut™t favorables car, au moins au printemps et tant que la valeur des prairies se maintient, les vaches bŽnŽficient dÕun haut

niveau alimentaire en raison de lÕimportance des surfaces offertes (quantitŽ dÕherbe impor- tante et possibilitŽs de tri). Les jeunes veaux et gŽnisses, plus sensibles ˆ la qualitŽ du p‰turage (Ferrer-Cazcarra et al 1995), pour- raient cependant souffrir plus tard en saison dÕune baisse de qualitŽ de lÕherbe, liŽe au faible chargement du printemps. Dans ce cas, la complŽmentation des veaux en ŽtŽ serait nŽcessaire. Un moindre chargement au p‰tu- rage permet aussi de limiter les risques de manque dÕherbe liŽs aux mauvaises annŽes de production. Par exemple en Auvergne, pour un chargement annuel moyen de 0,9 UGB/ha, la variation des surfaces nŽcessaires rŽsultant de la variation annuelle de la production dÕherbe est de 16 %, alors que cette variation est de 33 % pour un chargement moyen de 1,33 UGB/ha (Jeannin et al1984).

Pour maintenir la vŽgŽtation en Žquilibre satisfaisant et avec une bonne valeur nutri- tive, la conduite des surfaces doit •tre adap- tŽe, particuli•rement quand les chargements sont fortement rŽduits. Les solutions sont diverses : augmentation des surfaces fauchŽes au printemps si les surfaces sont mŽcani- sables, vente dÕanimaux de report en fin de printemps, etc. Une solution, courante dans les pays de ranching, serait dÕallonger la pŽriode de p‰turage bien au-delˆ de la pŽriode de vŽgŽtation active. Les intŽr•ts en sont mul- tiples : Žconomie de fourrages ˆ rŽcolter et ˆ stocker dÕune part, ma”trise de la croissance de lÕherbe par le dŽprimage du printemps et nettoyage ˆ lÕautomne de la vŽgŽtation dŽlais- sŽe pendant lÕŽtŽ dÕautre part. Cependant, cette technique impose aux vaches des pŽriodes de forte sous-alimentation en fin dÕautomne et avant le dŽmarrage de la vŽgŽ- tation au printemps. Elle peut •tre associŽe ˆ des v•lages de printemps et ˆ une durŽe de lactation courte. Ainsi, quand les vaches sont taries, elles Ç nettoient È les prairies au prin- temps et en arri•re automne ; quand elles sont en lactation, elles disposent dÕune herbe abondante. Cette possibilitŽ a ŽtŽ testŽe dans deux situations contrastŽes : en moyenne montagne humide du Massif Central et en montagne plus s•che sur le versant espagnol des PyrŽnŽes.

Dans le Massif Central (altitude de 1 200 m), deux durŽes de saisons de p‰turage sont comparŽes sur deux parcelles p‰turŽes en continu ˆ un tr•s faible chargement de 0,6 UGB/ha correspondant ˆ la moitiŽ du potentiel de production des prairies. La pŽriode Ç tŽmoin È, pŽriode de p‰turage tradi- tionnelle, dure 6 mois (15 mai au 15 novem- bre), et la pŽriode dite Ç allongŽe È dure 8,5 mois (15 avril ˆ fin dŽcembre). Les vaches v•lent au printemps (1er juin) et leurs veaux sont sevrŽs mi-octobre. En avril, le dŽprimage de la prairie ralentit la croissance de lÕherbe et limite les excŽdents de vŽgŽtation. En automne, les vaches p‰turent la vŽgŽtation non consommŽe pendant lÕŽtŽ. La proportion de feuilles vertes est plus importante dans la parcelle p‰turŽe le plus longtemps. Les zones de refus, qui sont moindres que dans la par-

INRA Productions Animales, novembre 1998

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Tableau 3. Performances de vaches allaitantes multipares Parda Alpina dans les Pyrénées espagnoles selon la saison de vêlage (toutes les vaches ont vêlé deux années successives). D’après Casasús (1998).

Date de v•lage moyenne 29 octobre 14 mars

PŽriode dÕhivernage 15 oct.-15 mars 15 dŽc.-15 juin

Poids vif des vaches (kg)

dŽbut dÕhivernage 635 557

fin dÕhivernage 570 551

Gain de poids vif au p‰turage (kg) 55,2 13,5

Age des veaux au sevrage (mois) 5 6

Poids des veaux au sevrage (kg) 159 186

Besoins ŽnergŽtiques annuels (UFL)(1) 2 610 2 460

Besoins ŽnergŽtiques en hiver (UFL) 1 490 1 450

Part du p‰turage dans la couverture

des besoins (%) 43,5 42,1

(1)Besoins ŽnergŽtiques de la vache, les veaux ne recevant aucune supplŽmentation en concentrŽ pendant la lactation.

(6)

celle tŽmoin, ne sont cependant pas compl•te- ment consommŽes en fin dÕautomne (DÕhour et al1996). La croissance des veaux (1 150 g/j) nÕest pas diffŽrente entre les deux groupes.

LÕŽtat corporel en fin dÕautomne des vaches p‰turant pendant 8,5 mois est infŽrieur de 0,5 point ˆ celui des vaches p‰turant la par- celle tŽmoin. Cependant, le cožt ŽnergŽtique de reconstitution des rŽserves corporelles, estimŽ ˆ 100 UFL, est largement infŽrieur ˆ lÕŽconomie de fourrages conservŽs permise par lÕallongement de la saison de p‰turage (400 UFL).

Dans les PyrŽnŽes espagnoles, le p‰turage en dŽbut dÕhiver a ŽtŽ expŽrimentŽ avec des vaches taries ou en lactation dans le double objectif de minimiser les cožts de lÕalimenta- tion hivernale des vaches et dÕentretenir par le p‰turage des surfaces embroussaillŽes. Les vaches p‰turaient lÕherbe s•che sous des plan- tations de pin apr•s la descente des p‰turages dÕaltitude en octobre et jusquÕˆ mi-janvier et recevaient une ration supplŽmentaire de paille. Les vaches, v•lant au printemps et taries en octobre, ont perdu 10 ˆ 15 kg de poids vif sur ce type de p‰turage et sont donc amaigries lors du v•lage suivant en mars.

Leur intervalle v•lage-v•lage suivant a ŽtŽ retardŽ de 11 jours (tableau 4) par rapport ˆ leurs homologues nourries ˆ lÕŽtable. Les vaches en lactation (v•lage dÕautomne) ont perdu environ 100 kg de poids vif lorsquÕelles p‰turent dÕoctobre ˆ janvier. Leur taux de v•lage suivant chute alors ˆ 40 %, alors que leurs homologues nourries ˆ lÕintŽrieur avaient un taux de v•lage de 80 % (Ferrer- Cazcarra et al 1998). Dans ces conditions extr•mes, le cožt de lÕentretien de la vŽgŽta- tion est tr•s important. NŽanmoins, des vaches ˆ faibles besoins peuvent tirer profit du p‰turage de ces surfaces pastorales au dŽbut de la pŽriode de croissance active de lÕherbe. Lorsque des vaches taries ayant v•lŽ lÕautomne prŽcŽdent les p‰turent en avril- mai, leur gain de poids vif varie de 40 ˆ 50 kg selon leur niveau alimentaire prŽcŽdent (Revilla et al1995).

La pression de p‰turage doit dans certaines conditions •tre importante pour contr™ler effi- cacement la vŽgŽtation. Le nard (Nardus stricta) se dŽveloppe dans les prairies dÕalti- tude au dŽtriment dÕautres graminŽes de

meilleure valeur pastorale. Deux pressions de p‰turage ont ŽtŽ comparŽes avec des bovins (T.G. Common et al, non publiŽ). LÕune conduit ˆ une hauteur moyenne de lÕherbe entre les touffes de nard de 6 ˆ 7 cm, lÕautre ˆ une hauteur de 4 ˆ 5 cm. Dans les deux cas, le nard rŽgresse, le pourcentage de couverture de la prairie diminue de 75 ˆ 55 % (6-7 cm) ou ˆ 40 % (4-5 cm). Cependant, les performances animales trop faibles avec la pression de p‰tu- rage la plus ŽlevŽe (tableau 5), am•nent ˆ prŽ- coniser une pression de p‰turage plus faible et compatible avec de bonnes performances animales et un contr™le efficace du dŽveloppe- ment du nard. LÕintroduction dÕune autre esp•ce dÕherbivore (Žquin, ovin), dont les choix alimentaires sont diffŽrents (Dumont 1996) permet une amŽlioration de ces pelouses de montagne (Loiseau et Martin-Rosset 1989) et une amŽlioration des performances. Ainsi, associer pendant une courte pŽriode de p‰tu- rage des bovins ˆ des brebis allaitantes, per- met ˆ ces derni•res de meilleurs gains de poids comparŽs ˆ ceux de brebis p‰turant seules. Le p‰turage du nard par des bovins en dŽbut dÕŽtŽ amŽliore la valeur alimentaire des repousses dÕherbe (C.L. Howard et I.A. Wright, non publiŽ).

Quand les bovins sont utilisŽs pour ma”tri- ser le dŽveloppement de la vŽgŽtation, la rŽduction du poids des veaux au sevrage, la diminution des performances de reproduction des m•res ou les quantitŽs de complŽments nŽcessaires au maintien des performances donnent une estimation du cožt animal de lÕentretien de telles surfaces par les troupeaux de bovins allaitants. Rappelons que le mode de conduite peut •tre modifiŽ pour limiter ou choisir le type de performances qui sera le plus pŽnalisŽ.

LÕexigence dÕentretien du territoire peut conduire par exemple ˆ allonger la pŽriode de p‰turage ou ˆ augmenter ponctuellement le chargement, ce qui a des consŽquences sur les performances animales et donc un cožt.

Tableau 4. Performances de vaches Parda Alpina vêlant au printemps ou à l’automne et conduites à l’étable ou pâturant un sous-bois de pin au début de l’hiver. D’après Ferrer-Cazcarra et al (1998).

Saisons de v•lage Printemps Automne

Conduite au dŽbut de lÕhiver Etable P‰turage Etable P‰turage

DurŽe de la pŽriode de p‰turage (j) 0 63 0 76

Etat corporel initial (note de 0 ˆ 5) 2,5 2,5 2,6 2,6

Variation dÕŽtat corporel 0 Ð 0,25 0 Ð 0,5

Production laiti•re (kg) 7,2 5,8 6,8 3,2

Croissance des veaux (kg/j) 0,68 0,67 0,86 0,45

Taux de v•lage (%) 78 % 70 % 80 % 40 %

Intervalle entre v•lages (j) 373 384 347 436

Tableau 5. Variations de poids vif de vaches et de veaux lors du pâturage de prairies à dominante de Nardus Stricta (la pression de pâturage était définie par la hauteur de la prairie entre les touffes de Nardus stricta). D’après T.G. Common et al (non publié).

Pression de p‰turage 4-5 cm 6-7 cm Gain de poids des vaches (kg/j) Ð 0,02 0,27 Gain de poids des veaux (kg/j) 0,60 0,86

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Choix du gŽnotype

Les caractŽristiques zootechniques des ani- maux leur permettent de sÕadapter plus ou moins bien aux conditions herbag•res diffi- ciles (Sinclair et Agabriel 1998). En particu- lier, dans des conduites dÕŽlevage extensives, de bonnes aptitudes maternelles des vaches sont importantes : facilitŽ de v•lage, compor- tement maternel dŽveloppŽ, aptitude laiti•re et reproduction rŽguli•re. Par ailleurs, une capacitŽ dÕingestion ŽlevŽe associŽe ˆ une aptitude ˆ mobiliser les rŽserves corporelles permet aux vaches de mieux supporter les variations des ressources alimentaires. Ainsi, plusieurs expŽriences ont montrŽ que, dans des milieux plus ou moins extensifs, les per- formances des troupeaux bovins allaitants pouvaient •tre diffŽrentes selon les types dÕanimaux ou les races. Par exemple, des vaches allaitantes fortement sous-alimentŽes, mais ayant un potentiel laitier ŽlevŽ, main- tiennent leur production laiti•re au prix dÕun amaigrissement prononcŽ alors que des vaches allaitantes de moindre potentiel laitier diminuent leur production et maigrissent moins (Wright et al1986, DÕhour et al1995b).

Le choix dÕun gŽnotype adaptŽ aux condi- tions dÕune conduite extensive est important, et les races rustiques (souvent originaires de rŽgions dŽfavorisŽes) sont rŽputŽes •tre mieux adaptŽes ˆ ces conditions que les races spŽcia- lisŽes. Les performances de vaches allaitantes de race Limousine (type viande) et de race Salers (type plus laitier) sont comparŽes dans deux milieux nutritionnels diffŽrents. LÕun correspond ˆ une conduite intensive et les animaux sont bien nourris en permanence.

LÕautre mime les conditions dÕune conduite alimentaire extensive : les vaches sont sous- alimentŽes pendant lÕhiver, p‰turent une herbe abondante de mai ˆ mi-aožt, puis une herbe ‰gŽe jusque fin novembre. Ces conduites sont appliquŽes du sevrage (9 mois) jusquÕau quatri•me v•lage (7 ans). Les dates de v•lage sont plus rŽguli•res pour les vaches Salers que pour les Limousines (tableau 6) (DÕhour et Petit 1997b). Ces derni•res, v•lent pour la premi•re fois plus tardivement et se reproduisent ensuite rŽguli•rement, mais avec une proportion de vaches vides plus Žle- vŽe, surtout lorsquÕelles sont sous-alimentŽes.

Le nombre de v•lage et le nombre de veaux produits par femelle mise ˆ la reproduction ˆ deux ans sont donc beaucoup plus faibles pour les Limousines sous-alimentŽes. Ces rŽsultats

confirment des observations prŽcŽdentes dans des conditions plus extr•mes, hivernage ˆ lÕextŽrieur et p‰turage dÕŽtŽ en montagne ˆ 1 300 m dÕaltitude (Grenet et al1982) : les dates de v•lage des vaches de races rustiques Salers et Aubrac sont plus rŽguli•res que celles des vaches Charolaises et Limousines. Ces der- ni•res retardent leur v•lage de deux semaines puis la date de v•lage se stabilise mi-mars, ce qui constitue une forme dÕadaptation.

En France, les vaches Aubrac ont prouvŽ leur capacitŽ dÕadaptation aux conduites extensives dans des conditions dÕenvironne- ment difficile. Des vaches Aubrac, exploitant des prairies de Molinia caeruleasous des pins dans les Landes, ont conservŽ de bonnes per- formances de reproduction, ce qui nÕa pas ŽtŽ le cas des races ˆ viande (N. Grenet et al, comm. pers.). De m•me, des troupeaux de vaches Aubrac ont ŽtŽ constituŽs de toutes pi•ces en Languedoc-Roussillon (MŽchain et al1996) dans des rŽgions p‰turŽes prŽcŽdem- ment par des ovins. Ces troupeaux hivernent en plein air et p‰turent au printemps et en ŽtŽ des parcours embroussaillŽs. Le taux de gestation et la productivitŽ numŽrique attei- gnent 93 % et 89,2 % respectivement (tableau 7), traduisant leur capacitŽ dÕadaptation ˆ occuper et entretenir des surfaces plus ou moins abandonnŽes tout en conservant un niveau de production satisfaisant. Lorsque la fonction dÕentretien de lÕespace devient pri- mordiale, le choix de la race la mieux adaptŽe peut en rendre le cožt acceptable.

Conclusion

La conduite des troupeaux de vaches allai- tantes dans les situations extensives dŽpend de lÕimportance relative des r™les de produc- tion et de contr™le de la vŽgŽtation et du

INRA Productions Animales, novembre 1998

384 / P. DÕHOUR, R. REVILLA, I.A. WRIGHT

Le choix dÕun gŽnotype adaptŽ ˆ une conduite extensive doit tenir compte des aptitudes maternelles des vaches et de leur capacitŽ ˆ supporter des fluctuations de ressources alimentaires, tout en ayant une productivitŽ satisfaisante.

Tableau 6. Performances de reproduction de vaches Salers et Limousines élevées dans deux environnements alimentaires diifférents. Adapté de D’hour et Petit (1997).

Race Salers Limousin

Environnement alimentaire Haut Bas Haut Bas

Date de v•lage

primipares 19 janvier 21 janvier 2 fŽvrier 26 janvier

multipares 20 janvier 27 janvier 1erfŽvrier 3 fŽvrier

Nombre de v•lages (de 3 ˆ 7 ans) 3,38 3,39 3,10 2,71

Nombre de veaux sevrŽs (de 3 ˆ 7 ans) 3,22 3,33 2,97 2,53

Tableau 7. Performances de troupeaux de vaches Aubrac en région méditerranéenne.

D’après J. Legendre (non publié).

Nombre de vaches 1 946

Date de v•lage 25 fŽvrier

Intervalle entre v•lages (j) 383

Taux de gestation (%) 93,0

Taux de mortalitŽ des veaux (%) 4,85 Taux de productivitŽ numŽrique (%) 89,2

(8)

maintien des paysages ouverts. LÕadaptation de diffŽrents types de bovins ˆ ces conditions de p‰turage extensives doit •tre prŽcisŽe avec les amŽnagements de conduite compatibles avec les besoins de gestion des espaces herba- gers et la pŽrennitŽ des troupeaux allaitants.

Le cožt de lÕentretien du territoire en terme de production animale doit •tre ŽvaluŽ, et en particulier le niveau de baisse de perfor- mances acceptable pour les vaches. Les ajus- tements de la conduite permettent de disso- cier les phases dÕŽlevage et dÕengraissement des produits. Le troupeau de m•res peut •tre conduit de fa•on tr•s extensive dans un objec- tif dÕentretien des surfaces pastorales, alors que lÕengraissement peut •tre rŽalisŽ ailleurs plus intensivement ou sur les prairies produc- tives des exploitations.

Pour exploiter les rŽgions herbag•res diffi- ciles et/ou marginales, dÕautres aptitudes des bovins sont nŽcessaires. Les vaches doivent, en particulier, •tre capables de sÕorienter et de trouver leur nourriture sur de grandes sur- faces (Bailey et al1998), de sÕadapter ˆ diffŽ-

rents types de vŽgŽtation (DÕhour et al1995a), et de rester manipulables par lÕŽleveur (Le Neindre et al 1996). Il faut noter que les bovins peuvent avoir plus de difficultŽs que les ovins ˆ tirer parti de vŽgŽtations plus ou moins arbustives en raison de leurs moindres possibilitŽs de tri (Dumont 1996), bien que des bovins de petit format vivent sur des par- cours embroussaillŽs (Sardaigne, Afrique).

Les bovins ont cependant leur place pour exploiter les surfaces herbacŽes en raison jus- tement de leur faible sŽlectivitŽ, qui, par exemple, leur fait consommer la vŽgŽtation herbacŽe sŽnescente en fin de saison de p‰tu- rage.

Ce texte a ŽtŽ prŽsentŽ lors des 1res Jour- nŽes Internationales de la Recherche pour la Gestion des Territoires Ruraux Sensibles (moyennes montagnes de pays europŽens) ˆ Clermont-Ferrand (27-30 avril 1998). Il est publiŽ en anglais dans Annales de Zootechnie, vol. 47, num. 5-6.

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386 / P. DÕHOUR, R. REVILLA, I.A. WRIGHT

Abstract

Possible adjustments of suckler herd manage- ment to extensive situations.

Suckler herd management, based on the maximal use of grazed or harvested grass, is already exten- sive in most situations. Appropriate change of cal- ving date fits herd management to seasonal varia- tions in food supply. When grass production is sufficient, spring calving increases the proportion of grazed grass in the annual feed and reduces the need for harvested forages. If good forages are available for only a short time, the lactation per- iod can also be shortened, which splits up the requirements of the dam and the calf. On the other hand, when grass production is low and/or grassland of poor quality, cows can calve in early wintering and be dried off when turned out at pasture. Their reproductive performance is thus

maintained at an acceptable level. Suckler herds can contribute to the control and the mainte- nance of vegetation, for example by lengthening the grazing season far beyond the period of active vegetation growth. An increase in stocking rate at certain key periods can be used to control undesi- rable species efficiently. The genotypes adapted to extensive management conditions are charac- terized by their good maternal abilities, their relatively high intake capacity on roughages and low quality grass, and their ability to mobilise then recover body reserves.

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