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ADDICTOLOGIQUE PRISE EN CHARGE DES

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Mémento

URGENCES

EN CONTEXTE

PRISE EN

CHARGE DES

u

ADDICTO

LOGIQUE

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Ont contribué à sa rédaction :

Samir Atroun (délégué régional du RESPADD en Ile-de-France, centre hospitalier des 4 villes – Sèvres/Saint-Cloud), Yannick Auffret (centre hospitalier de Cornouaille – Quimper), Nicolas Authier (centre hospitalo-universitaire de Clermont-Ferrand), Annie Baulay (déléguée régionale du RESPADD en Bourgogne-Franche-Comté, centre hospitalier intercommunal de la Haute- Saône), Sophie Birolleau (déléguée régionale du RESPADD en Nouvelle-Calédonie, centre hospitalier territorial de Nouvelle-Calédonie), Fred Bladou (AIDES), Nicolas Bonnet (RESPADD), Anne Borgne (présidente du RESPADD, clinique Montevideo – Boulogne), Jean-Yves Breurec (délégué régional du RESPADD en Normandie, centre hospitalier de l’Estran – Pontorson), Georges Brousse (centre hospitalo-universitaire de Clermont-Ferrand), Laurène Collard (Fédé- ration Addiction), Hélène Commerly (déléguée régionale du RESPADD en Guyane, AKATIJ), Anne-Cécile Cornibert (RESPADD), Marie-Anne Courné (ANSM), Patrick Fabry (pharmacien), Ezra Daniel (DGS), Hans Gadelius (centre Danielle Casanova, hôpital militaire du Lavéran – Mar- seille), Véronique Garguil (secrétaire générale de la Fédération Addiction, centre hospitalier Charles Perens – Bordeaux), Ruth Gozlan (MILDECA), Muriel Grégoire (hôpital Marmottan – Paris), Xavier Guillery (délégué régional du RESPADD en Bretagne, centre hospitalier Guillaume Régnier – Rennes), Pascale Hérédia-Rodier (déléguée régionale du RESPADD en Languedoc- Roussillon Midi-Pyrénées, centre hospitalier Gérard Marchant – Toulouse), Nathalie Joannard (DGS), Diane Lesboueyriès (Caarud Aurore 93 – Aulnay), Serge Longère (délégué régional du RESPADD en Provence-Alpes-Côtes d’Azur, Bus 31/32 – Marseille et PROSES – Montreuil), Claude Magnin (médecin généraliste), Philippe Michaud (délégué régional du RESPADD en Ile-de-France, hôpital Nord 92 – Villeneuve-la-Garenne), David Michels (RESPADD), Serge Mounsande (délégué régional du RESPADD en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, centre hospitalier de Niort), Thomas Néfau (OFDT), Phuc Nguyen (délégué régional du RESPADD en Aquitaine- Limousin-Poitou-Charentes, centre hospitalier de Roanne), Karine Pansiot (pharma- cienne), Fabrice Perez (ASUD, Techno +), Caroline Petit (centre hospitalier de Cornouaille – Quimper), Pierre Poloméni (président d’ELSA France), Pierre Pascal Vandini (délégué régional du RESPADD en Provence- Alpes-Côte d’Azur, Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille), Sami Scerra (délégué régional du RESPADD à la Réunion, SAOME).

L’élaboration de ce mémento a reçu le soutien financier de la Direction générale de la santé.

© Edition Respadd, 2016, www.respadd.org

Pour commander le mémento ou poser une question : contact@respadd.org en contexte addictologique

Directeur de publication :Nicolas Bonnet Coordination :Nicolas Bonnet et David Michels Secrétariat de rédaction :Maria Baraud

Couverture et mise en page : Bernard Artal Graphisme Achevé d’imprimer en février 2016 – Imprimerie Peau, Berd’huis Dépôt légal :février 2016 – Exemplaire gratuit, ne peut être vendu ISBN 978-2-9550677-2-7 / EAN 9782955067727

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Relation d’aide en urgence

et bonnes pratiques motivationnelles Arrêt cardiorespiratoire

Utilisation d’un défibrillateur Inconscience

Mise en position latérale de sécurité Hypothermie

Hyperthermie Crise convulsive

Quelques éléments généraux sur les états de « crise » Crise de panique, crise d’angoisse

Confusion et incohérence Etat d’agitation psychomotrice Etat délirant aigu, « crise de paranoïa » Urgences sociales

Alcool Opioïdes

Stimulants majeurs Stimulants mineurs Poppers, colles et solvants Hallucinogènes

Cannabis

Tranquillisants et somnifères Numéros et ressources utiles SITUATIONS

D’URGENCE LES PLUS COURANTES

INTOXICATIONS AIGUËS ET SUBSTANCES

PSYCHO- ACTIVES

ANNEXES

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AVANT-PROPOSHans Gadelius... 3

INTRODUCTION... 4-5 1/ RELATION D’AIDE EN URGENCE ET BONNES PRATIQUES MOTIVATIONNELLES... 6-7 2/ SITUATIONS D’URGENCE LES PLUS COURANTES EN CONTEXTE ADDICTOLOGIQUE URGENCES D’EXPRESSION SOMATIQUE Arrêt cardiorespiratoire ... 8

Utilisation d’un défibrillateur ... 9

Inconscience ... 10

Mise en position latérale de sécurité ... 11

Hypothermie ... 12-13 Hyperthermie ... 14

Crise convulsive ... 15

URGENCES D’EXPRESSION PSYCHOCOMPORTEMENTALE Éléments généraux sur les états de « crise » ... 16-19 Crise de panique, crise d’angoisse ... 20

Confusion et incohérence ... 21

Etat d’agitation psychomotrice ... 22

Etat délirant aigu, « crise de paranoïa » ... 23

URGENCES SOCIALES... 24-25 115 et Services intégrés d’accueil et d’orientation ... 24

Accueil de première ligne en addictologie : les CAARUD ... 24

Violences envers les femmes ... 25

Enfance en danger ... 25

3/ INTOXICATIONS AIGUËS ET SUBSTANCES PSYCHOACTIVES Syndrome de sevrage éthylique ... 26

Alcool ... 27

Overdose aux opioïdes ... 28

Opioïdes ... 29

Urgences et consommation de psychostimulants en contexte sexuel. ... 30

Stimulants majeurs ... 31

Stimulants mineurs ... 32

Poppers, colles et solvants ... 33

Hallucinogènes ... 34-35 Cannabis ... 36

Tranquillisants et somnifères ... 37

4/ ANNEXES Dispositifs de prise en charge ... 38

Numéros et ressources utiles ... 39

Addictovigilance ... 40

Tests de consommation ... 41 1

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16 FOCUS

FOCUS

FOCUS

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est durant les nuits des missions Raves de Médecins du monde, qu’avec des intervenants en RDR(1), j’ai pu évoquer l’idée d’un outil de transfert de compétences spécifiques.

Dans ce champ (festif) d’application, le méde- cin intervient sur les consommations de subs- tances avec leurs plaisirs, la RDR mais aussi sur des décompensations psychiatriques et des urgences vitales. Interventions nécessaires qui poussent donc les limites mais qui prennent surtout en compte les situations dans leur globalité.

Mais qu’en est-il sur le milieu urbain ? Com- ment transmettre ces compétences acquises et surtout avec quels outils ?

La clinique hallucinée (gestion expérien- tielle des Bad Trips et des Comas Toxiques) a ouvert la voie.

La première mission des urgentistes consiste au tri et à l’orientation de flux de pa- tients. La seule réalité est alors de traiter les pathologies dont la prise en charge immédiate peut engager le pronostic vital et fonctionnel.

Il est donc d’usage de remettre à plus tard les urgences ressenties et relatives. Or, l’addicto- logue, dans une approche globale, sait que la crise est un moment clef pour engager des changements profonds et durables de compor- tements. Cette approche est souvent négligée aux urgences et même ailleurs. Pire, les pos- tures peuvent renforcer les résistances par le jugement et la maltraitance, discréditant le système de soin et retardant ainsi les résolu- tions des problèmes. La promotion de l’inter- vention brève dans la formation médicale et aux urgences est un premier pas. D’ailleurs, le travail des Equipes de Liaison et de Soin en Addictologie est à saluer car elle permet depuis vingt ans d’optimiser la prise en charge et d’orienter nos populations. Quelques limites pourtant : les nuits, les week-ends et les diffé- rences sur le territoire quant à proposer des ELSA dans les structures hospitalières.

La crise peut aussi survenir dans les cen- tres prenant en charge les addictions avec des urgences vitales tels que le sevrage éthylique et aux benzodiazépines constitués, les comas toxiques et quelques complications soma- tiques (tels convulsions, toux et vomissements sanglants, abcès et affections fébriles post- intra veineuse, accident d’exposition aux virus, etc.). Ces situations relèvent des urgences et d’une potentielle évacuation (par le SAMU par exemple). Le brevet de secourisme et un télé- phone sont un minimum préalable aux inter- venants en RDR. Et là, c’est là encore un moment clef pour engager des changements.

Dans le même esprit, les urgences psy- chiatriques sont le recours des situations engageant l’intégrité physique et psychique d’une personne. Les forces de l’ordre peuvent être amenées à intervenir pour sécuriser le transfert vers l’hôpital. Pourtant il me semble qu’une bonne écoute, empathique et sincère, peut tempérer la crise et la patience peut la résoudre.

Ceci étant dit, ce mémento aura donc, à mon sens, deux intérêts majeurs :

Préparer les intervenants sanitaires et sociaux dans un contexte addictologique à gérer les crises somatiques, psycholo- giques et sociales en complément de la formation en Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1).

Donner les arguments de recours au droit commun. Ils sont appelés par l’urgentiste

« critères de gravité ». De fait, ces derniers sont déterminés par la spécialité relevant de la pathologie concernée… à nous d’identifier et d’imposer les critères de gravité centrés sur la personne dans une démarche globale.

Hans Gadelius, Centre Danielle Casanova Hôpital militaire du Laveran

AVANT-PROPOS

C’

À Jérôme Reynaud

(1) Réduction des risques

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Un outil simple et pratique…

Professionnels et intervenants sont régu- lièrement confrontés à des « urgences » liées à l’usage de produits psychoactifs.

Mais de quoi parlons-nous quand nous par- lons d’« urgences » ? Quelles sont les situa- tions qui nécessitent une réponse immédiate ? Comment faut-il agir et réagir ? Quelles sont les ressources à disposition des professionnels ? Qu’il s’agisse d’urgences physiques, psy- chocomportementales ou sociales provo- quées par une consommation de substances psychoactives ou, au contraire, par un arrêt brutal de cette consommation, l’objectif de ce travail est de rappeler et de diffuser les bonnes pratiques et les conduites à tenir.

Elaboré et rédigé par un groupe de travail représentant l’ensemble des professionnels potentiellement impliqués, ce mémento propose ainsi des pratiques validées et des conseils simples pour savoir comment inter- venir en fonction des ressources à disposition et du lieu d’intervention.

… À destination de tous

Il est destiné à tout professionnel ou interve- nant, ayant ou non une formation médicale ou de secourisme, qui peut être confronté à ce type d’urgence dans son milieu ou cadre d’intervention :

• le milieu du soin libéral :cabinets de ville (médecins, infirmiers, etc.), pharmacies d’officine ;

• le milieu de soin en institution :hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, structures spécialisées en addictologie et en réduc- tion des risques ;

• dans le travail social :accueils ou services sociaux ;

• la rue :travail de rue, maraudes ;

• les espaces festifs : grands rassemble- ments festifs, milieu festif techno alterna- tif, clubs, concerts ;

• le milieu de la santé au travail ;

• le milieu scolaire :vie scolaire, infirmerie ;

• le milieu carcéral.

Différents types d’urgence et définitions

Phénomènes addictologiquesDemandes urgentes

Overdose Effets non recherchés

Sevrage

Recherche de substances et de matériels

Troubles du comportement irritabilité / agressivité Intoxication Dépendance

Tolérance

Addiction Conduites à risque

Urgences en contexte addictologique

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Le principe de ce mémento n’est pas d’envisa- ger les urgences en général, mais dans leur lien avec la consommation ou l’arrêt de consom- mation d’un produit psychoactif. Il ne s’agit pas de traiter pour autant des « urgences addicto- logiques », c’est-à-dire des urgences liées spéci- fiquement à la dépendance et à son suivi, mais de traiter des « urgences en contexte addicto- logique »(1).

La consommation de produits psychoactifs peut en effet amener à différentes situations d’« urgences » se manifestant par différents types de problèmes :

• les intoxications aiguës

(overdoses, effets indésirables, etc.) ;

• les phénomènes de sevrage ;

• les états d’angoisse, d’irritabilité, les comportements agressifs, etc.

On distingue ainsi dans ce mémento :

LES URGENCES D’EXPRESSION SOMATIQUE Du point de vue médical, l’urgence somatique désigne les états, qui en dehors d’une action im- médiate ou rapide, engage le pronostic vital ou le pronostic fonctionnel(2)des personnes concer- nées. Elles peuvent être clairement et directe- ment constatées par l’intervenant (inconscience, arrêt de la respiration, malaise ou chute, forts tremblements, accélération de la respiration, nausée, etc.), ou supposées à partir des déclara- tions du sujet (très froid, très chaud, accélération des battements du cœur, envie de vomir, ne se sent pas bien physiquement, sueurs, etc.).

Déclarations qui pourront être vérifiées, pour les intervenants formés et équipés, par des actes simples : prise du pouls, mesure de la tempéra-

ture, de la pression artérielle, etc. Dans ces cas- là, au final, c’est l’intervenant qui décide en fonction de ses connaissances s’il s’agit d’une urgence.Par ailleurs, c’est lui qui va décider des suites à donner après la prise en charge initiale de la personne.

LES URGENCES D’EXPRESSION « PSYCHO- COMPORTEMENTALE »

Cela désigne des états aigus de souffrance psy- chique, des comportements « hors-norme » et inappropriés, des crises, des paroles, qui peuvent relever ou non de la maladie mentale. Ces situa- tions n’engagent que très rarement le pronostic vital à très court terme, mais sans intervention rapide elles peuvent entraîner des dommages sévères pour la personne et/ou son entourage. Le plus souvent, c’est la personne elle-même, par ses déclarations et/ou son comportement, qui interpelle l’intervenant sur le caractère urgent de son état ou de sa situation, et c’est l’inten- sité de cet appel qui peut amener l’intervenant à croire au besoin urgent d’une action.Dans d’autres cas, la demande d’aide ne provient pas de la personne concernée mais de tiers ou bien résulte du constat manifeste de l’intervenant.

Dans ces situations, la personne concernée et l’intervenant vont décider ensemble des procé- dures à mettre en place.

LES URGENCES SOCIALES

L’intervenant a connaissance d’informations qui lui laissent penser que la personne qu’il suit ou auprès de qui il intervient connaît des difficultés sociales aiguës et/ou met en danger son entou- rage ou serait elle-même mis en danger par son entourage.

(1) RAPPEL : dans la très grande majorité des cas et des situations, l’arrêt du comportement de consommation chez une personne dépendante ne constitue pas une urgencetelle que nous proposons de la définir ici.

La réduction de la consommation ou son arrêt sont des processus qui peuvent être longs et qui sont l’objet des prises en charge addictologiques.

(2) Qui touche à une fonction du corps humain.

Différents types d’urgence et définitions

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La prise en charge d’une urgence débute toujours par la rencontre entre une personne et un intervenant dans un contexte ou dans un lieu spécifique. Les conditions de cette rencontre déterminent largement la tonalité et la nature des échanges ultérieurs et le déroulement de la prise en charge. Pourtant les savoir- être et savoir-faire propices à créer de bonnes conditions de collaboration entre la personne et l’intervenant peuvent être négligés au profit de l’application ou de la mise en œuvre de procédures ou de protocoles.

Dans cette perspective, les inter- venants risquent d’adopter une posture et une attitude directives, qui ont le plus souvent pour conséquence de renforcer l’attitude défensive voire agressive des personnes et qui se révèlent donc contre-productives.

Or, il faut le rappeler, rien ne peut se faire sans prendre en compte le point de vue de la personne concer- née et prendre du temps pour entrer en relation avec son interlocuteur permettra de gagner beaucoup de temps par la suite. La relation d’urgence peut faire intervenir des tiers, souvent des proches de la personne (amis, famille, pairs). Parfois ces tiers sont indispensables à l’inter- venant pour initier et/ou maintenir une relation d’aide en urgence.

uArrêt cardiorespiratoire et état d’inconscience

Pour que la relation puisse s’engager, il faut toutefois que la personne en situation d’ur- gence soit en mesure de s’exprimer. L’état d’inconscience et l’arrêt cardiorespiratoire justifient que l’on agisse sans avoir échangé avec la personne, étant donné qu’il s’agit d’urgences réelles nécessitant une prise en charge médicale immédiate. Après avoir appelé les secours et effectué les premiers gestes d’urgence, il faut expliquer simplement à l’entourage les risques encourus et les premières étapes à suivre.

uAutres états ou situations

A l’exception de ces deux situations, et même si des gestes urgents sont à faire, toutes les autres situations d’urgences d’expression somatique ou psychocomportementale nécessitent de nouer une relation avec la personne concernée par l’urgence et son entourage.

uAprès l’urgence

Une fois l’urgence traitée, si cela est possible, il peut être intéressant de revenir avec la per- sonne sur la situation et sur ses habitudes de consommation afin qu’elle puisse à l’avenir prévenir ce genre de situation ou bien iden- tifier les moyens d’autocontrôle dont elle dispose pour les gérer elle-même.

Relation d’aide en urgence

et bonnes pratiques motivationnelles

5

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>En acceptant la personne de façon incon- ditionnelle (c’est-à-dire en adoptant une at- titude de non-jugement et d’accueil, même si l’on ne partage pas les valeurs et le contenu des discours de la personne), en ne mettant de limite qu’aux discours et comportements qui menacent autrui ;

>En faisant ressentir à la personne qu’elle est bienvenue et mérite notre respect ;

>En expliquant qui on est et en affirmant sa disponibilité ;

>En laissant parler la personne et en l’aidant à verbaliser sa façon de percevoir sa problé- matique ;

>En exprimant son empathie, en reflétant et en résumant ce que dit la personne, ce qui lui permet de se sentir comprise ou à défaut d’exprimer en quoi elle ne l’est pas ;

>En limitant l’utilisation des questions fermées à la recherche des informations indispensables à la prise de décision, et en ne commençant pas l’entretien par un « interro- gatoire » ;

>En retenant qu’on en sait toujours plus avec une question ouverte qu’avec dix ques- tions fermées ;

Ce qu’il faut faire ?

>En donnant des informations après avoir demandé l’autorisation d’en apporter, sur un mode clair et non menaçant, en évitant le jar- gon et en vérifiant après sa délivrance ce que l’information donnée provoque chez la per- sonne (en français courant : vous en pensez quoi de ce que je viens de vous dire ?) ;

>En expliquant pas à pas ce qui doit être décidé et fait ;

>En respectant l’espace personnel de la per- sonne et en adaptant votre conduite selon les cas : pas de contact physique ou rapproché ou à l’inverse possibilité d’accompagner ses paroles de contacts physiques (par exemple prendre la main, passer le bras autour des épaules, prendre dans les bras) ;

>En acceptant la présence d’un tiers aidant (entourage, proche, pair).

On sera d’autant plus efficace :

>En évitant la confrontation ;

>En évitant de se mettre en position supé- rieure, magistrale, moralisatrice ;

>En évitant de nier la compétence pratique et l’autonomie du sujet ;

>En évitant de donner un cours ;

>En évitant les questions de curiosité tour- nées vers le passé plus ou moins lointain.

Cette entrée en relation et la suite de l’échange se font :

Ces conseils s’appliquent également si vous ou des témoins parlent de la personne en sa présence (faites cesser les commentaires inutiles voire désobligeants), y compris si elle paraît inconsciente.

Il se peut que la relation d’aide ne puisse s’établir entre vous et la personne. S’il est possible de passer le relais ou bien de vous faire assister par une personne (quel que soit son statut) qui saura créer ce lien, n’hésitez pas à explorer cette voie.

Hors urgences somatiques avérées qui nécessitent des actes précis, la mise en œuvre de ces bonnes pratiques communicationnelles peut suffire à régler à court terme un très grand nombre de situations.

Certains cas présentent des problèmes ou urgences d’expression somatique associés à une urgence d’expression psychocomportementale. Il conviendra alors de bien établir ce qu'il est prioritaire de traiter. Les intervenants secouristes, paramédicaux ou médicaux, peuvent être particulièrement tentés de prioriser ce qu’ils connaissent le mieux, souvent le traitement somatique. Or ce dernier doit se dérouler autant que faire se peut selon les bonnes pratiques ci-dessus sous peine d’aggraver parfois l’état psychologique de la personne.

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ARRÊT CARDIORESPIRATOIRE

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Description

hDe manière très simple, la personne fait un arrêt cardiaque quand elle est inconsciente et qu’elle ne respire plus ou respire très anor- malement.

Médicalement parlant, un arrêt cardiorespira- toire ou arrêt cardioventilatoire, plus commu- nément appelé arrêt cardiaque, consiste en l'interruption simultanée de la circulation du sang et de la respiration chez une personne.

Produits psychoactifs le plus souvent impliqués en contexte addictologique

►>Alcool

►>Opiacés

►>Stimulants majeurs

►>Poppers, colles et solvants

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>Face à une personne inconsciente qui ne respire pas, ne bouge pas, ne tousse pas, il faut débuter un massage car- diaque le plus rapidement possible.

Même réalisé par un non-secouriste, le massage cardiaque ne fait qu’augmen- ter les chances de survie de la victime.

Si la personne n’est pas réellement en arrêt cardiaque les complications éven- tuellement entraînées par la réanima- tion sont minimes comparées à l’enjeu majeur immédiat.

>Une crise convulsive (voir p. 15) peut révéler un arrêt cardiaque.

Ce qu’il faut savoir

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>Appelez ou faites appeler le plus vite possible le 15 ou le 112 et, si possible, ne restez pas seul.

>Réclamez un défibrillateur automatisé externe (DAE) ou munissez-vous du DAE s’il est immédiatement disponible.

>Allongez la victime sur le dos sur un plan dur (pas sur un lit).

>Débutez une réanimation cardiopulmo- naire le plus rapidement possible (si besoin se faire aider à l’aide de conseils téléphoniques donnés par le centre 15) : – agenouillez-vous à ses côtés ; – placez vos mains, l’une sur l’autre, au milieu de la poitrine de la victime ; – bras tendus, appuyez fortement avec le talon de la main, en y mettant le poids de votre corps, en enfonçant le thorax d’au moins 5 cm et au maximum de 6 cm, à une fréquence comprise entre 100 et 120 compressions par minute ; – entre chaque compression, relâchez complètement la pression sur la poitrine ;

– réduisez au maximum les interruptions entre les compressions thoraciques.

Si vous êtes formé-e :

>faites 30 compressions suivies de 2 insufflations (bouche-à-bouche) (une seconde par ventilation en vérifiant que le thorax se soulève) ; Dans tous les cas :

>poursuivez la réanimation jusqu’à : – la mise en œuvre d’un défibrillateur automatisé externe. Suivre ses instructions une fois qu’il est en place ; – le relais par les services de secours ; – ou la reprise de la respiration et de l’activité cardiaque.

Ce qu’il faut faire

?

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Comment utiliser un DAE ?

2 UTILISATION D’UN DÉFIBRILLATEUR

Poursuivez la réanimation cardiopulmonaire jusqu’à l’arrivée du DAE.

Si la respiration redevient normale, arrêtez la réanima- tion, mais n’éteignez pas le DAE et laissez les électrodes en place sur la poitrine de la victime. Si celle-ci reste inconsciente, mettez-là sur le côté, en position latérale de sécurité (voir page 11).

Source : adapté à partir de www.croix-rouge.fr

1/ Dès que celui-ci est disponible, mettez-le en marche et prenez connaissance des instructions figurant sur l’appareil.

Pendant ce temps, si plusieurs personnes sont présentes, l’une d’elles doit poursuivre la réanimation cardiopulmonaire.

3/ Si un choc électrique doit être administré, assurez-vous que toutes les personnes présentes sont éloignées de la victime et de son environnement immédiat.

Appuyez sur le bouton si cela vous est demandé.

Un défibrillateur entièrement automatique adminis- trera le choc électrique sans votre intervention.

2/ Dénudez la poitrine de la victime et placez les électrodes à même la peau conformément aux instructions figurant sur leur emballage ou sur les électrodes elles-mêmes.

Assurez-vous que personne ne touche la victime lorsque le DAE analyse son rythme cardiaque.

4/ Si le DAE vous y invite, effectuez des compressions thoraciques sans tarder.

Continuez à suivre les indications du DAE jusqu’à ce que la victime retrouve une respiration normale ou jusqu’à l’arrivée des secours.

z

POUR LOCALISER LESDAE, TÉLÉCHARGEZ LAPPLICATIONSTAYINGALIVE SUR VOTRE SMARTPHONE.

h

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Description

hL’inconscience, ou « perte de connaissance », correspond à une situation où la personne ne parle pas et ne réagit pas aux stimulations visuelles, physiques et sonores alors qu’elle respire correctement.

INCONSCIENCE

z

Pour vérifier que la personne respire correctement :

>approchez la joue et l’oreille de la bouche et du nez de la victime et perce- vez ou écoutez la respiration ;

>observez les mouvements du thorax.

En attendant l’arrivée des secours, il est fortement conseillé de mettre en position latérale de sécurité (PLS) toute personne inconsciente qui respire.

>Cela évite la chute de la langue vers l’arrière et facilite l’évacuation des régurgitations, du sang et des vomisse- ments vers l’extérieur.

>Cette position facilite la respiration, prévient des complications respiratoires mais ne doit pas conduire à faire cesser la surveillance de la personne (notam- ment la respiration et le pouls).

Ce qu’il faut savoir

i

Produits psychoactifs le plus souvent impliqués en contexte addictologique

►>Alcool

►>Opiacés

►>Poppers, colles et solvants

►>Hallucinogènes dissociatifs

►>Tranquillisants et somnifères

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>Appelez à l’aide si vous êtes seul et appelez ou faites appeler le 15 ou le 112 afin de pouvoir être conseillé et aidé par un médecin urgentiste.

>Vérifiez l’état de conscience en demandant à la personne de serrer la main, d’ouvrir les yeux, de répondre à une question. Si elle ne répond pas et n’a pas de réaction, il faut considérer qu’elle est inconsciente.

>Dégrafez les vêtements serrés (col, foulard, ceinture, pantalon…).

>Si la personne se met à ne plus respirer correctement :

– basculez prudemment la tête de la victime en arrière ;

– assurez-vous que rien n’obstrue les voies respiratoires supérieures ; – retirez d’éventuels corps étrangers s’ils sont visibles.

Pour les intervenants expérimentés en contexte festif :la consommation à forte dose de pro- duits anesthésiants de type kétamine, méthoxé- thamine (cf.Hallucinogènes) peut produire une inconscience de quelques minutes à une ou deux heures qui cesse avec la fin des effets du produit. Dans la plupart des cas, la personne est consciente mais « dans son trip », « coupée » de son corps et incapable de répondre aux sol- licitations basiques ou très peu. Pour éviter une prise en charge médicale non nécessaire et les conséquences pour la personne au sortir des effets, privilégiez dans ces cas l’observa- tion des signes vitaux (respiration régulière, rythme cardiaque, voire prise de la tension artérielle si possible).

Ce qu’il faut faire

?

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3 MISE EN POSITION LATÉRALE DE SÉCURITÉ (PLS)

Si la victime porte des lunettes, ôtez-les-lui.

Assurez-vous que ses jambes sont allongées côte à côte. Si ce n’est pas le cas, rapprochez-les délicatement l’une de l’autre de manière à les placer dans l’axe du corps.

1/ Disposez le bras de la victime le plus proche de vous à angle droit de son corps. Pliez ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut.

Placez-vous à genoux ou en trépied à côté de la victime.

3/ Attrapez la jambe la plus éloignée de vous avec l’autre main, juste derrière le genou, et relevez-la tout en gardant le pied au sol.

Placez-vous assez loin de la victime, au niveau de son thorax, pour pouvoir la tourner sur le côté vers vous,

sans avoir à reculer.

5/ Ajustez la jambe située au-dessus de sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.

2/ Saisissez l’autre bras de la victime d’une main, placez le dos de sa main contre son oreille, de votre côté.

Maintenez la main de la victime pressée contre son oreille paume contre paume.

4/ Faites rouler la victime en tirant sur sa jambe jusqu’à ce que le genou touche le sol.

Dégagez doucement votre main de sous la tête de la victime

en maintenant son coude de votre autre main afin de ne pas entraîner sa main et d’éviter toute mobilisation de sa tête.

6/ Ouvrez la bouche de la victime d’une main, avec le pouce et l’index, sans mobiliser la tête, afin de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur.

Source : www.croix-rouge.fr

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Description

hL’hypothermie est la baisse de la température du corps. En l’absence des instruments et/ou de la formation nécessaires pour mesurer cette température, on peut penser à une hypothermie face à certains symptômes. La difficulté est que ceux-ci diffèrent selon le degré de gravité de l’hypothermie. On distingue ainsi l’hypothermie légère, l’hypothermie modérée et l’hypo- thermie sévère.

HYPOTHERMIE

Produits psychoactifs le plus souvent impliqués en contexte addictologique

►>Alcool

►>Opiacés

►>Hallucinogènes dissociatifs

►>Tranquillisants et somnifères

>L’hypothermie est favorisée par les conditions environnementales et par une exposition prolongée au froid mais peut avoir lieu en dehors de ces condi- tions, par exemple en été ou dans les situations de fortes amplitudes ther- miques.

>L’hypothermie perturbe les grandes fonctions de l’organisme avec des varia- tions qui sont fonction de la profondeur de la chute thermique.

Ce qu’il faut savoir

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Description

Frissons Dextérité Conscience Fréquence respiratoire Fréquence cardiaque

Hypothermie légère (35 °C – 32 °C) Une personne en état d’hypothermie légère frissonne vigoureuse- ment et présente une peau froide.

Son rythme cardiaque augmente et sa respi- ration est rapide.

Permanents Conservée Conservée

Hypothermie modérée (32 °C – 28 °C)

En état d’hypothermie modérée, la personne est livide et ne frissonne plus.Elle est confuse, apathique. Elle présente une raideur des articulations et a une mauvaise coordination des mouvements.

Son rythme cardiaque baisse.

Sa respiration est plus lente.

Absents Absente ± rigidité

Hypothermie sévère (< 28 °C)

La personne ne frissonne plus,est froide et rigide, n’a plus de réflexe, son état de conscience est très altéré et elle peut se présenter en état de mort apparente. Son pouls est très faible. Ses pupilles sont dilatées.

Absents Absente + rigidité Inconscient

≥≥≥

≥≥≥

z

(15)

4 HYPOTHERMIE

>Contactez le 15 ou le 112 sans délai.

>Isolez la personne du froid et du vent en la mettant à l’abri ou en la mettant dans un endroit chauffé.

>Evaluez le degré de sévérité de l’hypothermie et adaptez votre conduite (cf.encadrés ci-contre et ci-dessous).

>Dans tous les cas : surveillez l’évolution : frissons, dextérité, conscience, respiration, pouls, température si vous disposez de l’équipement nécessaire.

>Parlez et réconfortez la personne.

Ce qu’il faut faire

?

z

VICTIME NE FRISSONNE PLUS + PERTE DE DEXTÉRITÉ

Ne déshabillez pas

Couverture de survie

Surveillez constamment la ventilation

Mettez sous oxygène (si formé-e et habilité-e)

Mettez en position latérale de sécurité (PLS)

Réanimation cardiopulmonaire au moindre doute

(voir p. 8)

Réanimation cardiopulmonaire (voir p. 8)

Si la personne a séjourné dans l’eau, enlevez les vêtements mouillés en mobilisant au minimum la victime (au besoin coupez les vêtements)

Séchez prudemment sans frictionner

Enveloppez la victime de vêtements secs + couverture de survie

Couvrez tête + mains + pieds

Ne donnez pas de boisson

Source : adapté d’après un document de la Société nationale de sauvetage en mer.

VICTIME CONSCIENTE + FRISSONS PERMANENTS

Si la personne a séjourné dans l’eau, enlevez les vêtements humides ou mouillés

Séchez la victime

Enveloppez la victime de vêtements secs + couverture de survie

Couvrez tête + mains + pieds

Poches d’eau tiède (sans contact direct avec la peau)

Donnez une boisson chaude sans alcool

Troubles de la conscience Inconscient

Sans ventilation Avec ventilation

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Description

hL’hyperthermie désigne une augmentation de la température du corps, distincte de la fièvre d’origine infectieuse. En l’absence des instruments et/ou de la formation nécessaires pour mesurer cette température, l’hyperthermie doit être suspectée si on observe :

• des signes physiques :une peau chaude et rouge ; une fatigue brutale ; une sueur profonde ; une soif intense ; des crampes ; trismus (verrouillage ou crispation de la mâchoire qui ne peut plus s’ouvrir normalement) ; mydriase (dilatation de la pupille) ; des symptômes digestifs (nausées, vomissements) ;

• (parfois) des signes psychocomportementaux :agressivité ; agitation et excitation ; désorientation.

>L’hyperthermie est favorisée par les conditions environnementales et l’expo- sition prolongée à la chaleur, et est majorée par l’effort physique.

> L’hyperthermie est une urgence médicale qui met en jeu le pronostic vital (risque de mort si la température est supérieure à 41,6 °C). Pour la prise en charge, il ne faut pas trop refroidir la surface du corps, car les vaisseaux sanguins vont alors « se refermer » (vasoconstriction), ce qui va ralentir la régulation de la température centrale.

Ce qu’il faut savoir

i

Produits psychoactifs le plus souvent impliqués en contexte addictologique

►>Stimulants majeurs

u

Lorsque l'hyperthermie est avérée, il faut en premier lieu faire en sorte de rafraîchir la victime.

>Appelez le 15 ou le 112 dans les plus brefs délais, notamment si la victime est inconsciente.

>Éloignez la personne de la source de chaleur, mettez-la à l’ombre.

>Dégrafez les vêtements trop serrés et enlever les vêtements chauds (veste, pull, etc.).

>Couchez-la avec la tête posée sur un coussin.

>Mettez-la dans un courant d'air (ou près d’un ventilateur).

>« Brumisez-la » ou aspergez-la d’eau légèrement fraîche.

>Posez des poches d’eau froide aux plis (aisselles et aisnes).

>Calmez la personne, évitez qu’elle fasse des efforts.

L’ensemble de ces techniques de refroi- dissement passives par voie externe nécessite un massage cutané afin d’évi- ter de ne refroidir que l’enveloppe et d’assurer un retour veineux de qualité.

Ce qu’il faut faire

?

HYPERTHERMIE

z

(17)

5 CRISE CONVULSIVE

Description

hUne crise convulsive est la survenue brutale et inopinée de contractions musculaires invo- lontaires pouvant concerner un muscle isolément, un groupe de muscles ou l’ensemble du corps.

On distingue deux phases dans la crise convulsive :

• la phase dite « tonicoclonique »pendant laquelle surviennent les convulsions et qui ne dure en général que quelques minutes ;

• la phase dite « postcritique »pendant laquelle la personne est relâchée, n’a plus de convulsion, est dans un état semi-conscient et présente des difficultés respiratoires.

Cette phase dure de plusieurs minutes à plusieurs heures pendant lesquelles la per- sonne retrouve progressivement un état de conscience normal.

z

Produits psychoactifs le plus souvent impliqués en contexte addictologique

►>Alcool

►>Opiacés

►>Stimulants majeurs

►>Tranquillisants et somnifères

u

>Les crises convulsives sont impres- sionnantes mais il ne faut pas s’affoler.

Vous pouvez venir en aide à la personne en crise.

>Pendant la phase tonicoclonique l’ob- jectif premier est d’éviter que la per- sonne ne se blesse en la protégeant.

>Contrairement à une idée reçue, il ne faut pas mettre ses doigts ou une cuil- lère dans la bouche de la personne.

Ce qu’il faut savoir

i

En phase tonicoclonique

>Appelez le 15 ou le 112 et notez l’heure de début de crise.

>Placez quelque chose de mou sous la tête et le cou afin de prévenir les blessures. Vous pouvez utiliser ce que vous avez sous la main comme un oreiller ou un vêtement plié.

>Écartez tout objet dangereux pour s’assurer que la personne ne se blesse pas.

>Ne tentez pas d’immobiliser la personne.Vous ne pouvez pas inter- rompre la crise en retenant ou en secouant la personne. Si vous tentez de l’immobiliser, son corps entier se mettra à se contracter et elle pourrait se blesser ou vous frapper accidentellement.

En phase postcritique

>Tournez la personne sur le côté pour prévenir la suffocation : durant une crise, la personne peut vomir ou saliver abondamment. Pour s’assurer qu’elle ne s’étouffe pas, tournez-la sur le côté de façon à permettre à la salive et à d’autres liquides de s’écouler et ainsi aider à dégager les voies respiratoires.

>Voir position latérale de sécurité page 11.

Ce qu’il faut faire

?

(18)

Description

hLa crise peut être définie comme la perte d’un équilibre ressenti.

Elle peut se manifester de différentes façons : incapacité de faire face à des événements ou des émotions ; sentiment d’impuissance ; comportements inhabituels et/ou inadaptés ; etc.

Il existe deux types principaux de crise :

1) la crise émotionnelle :la personne est submergée par l’émotion soit en lien direct avec les effets du produit, soit parce que le produit a fait (re)surgir un événement heureux ou au contraire traumatique ;

2) la crise psychologique :la personne fait face à un questionnement ou à une préoccupation si forte qu’elle ne peut penser à rien d’autre. L’objet du questionnement peut être existentiel ou plus anodin, en rapport avec son vécu ou bien avec le contexte du moment.

hLa crise revêt toujours une expression psychocomportementale associée à la rupture d’équi- libre, souvent sous la forme d’une modification de l’activité psychomotrice qui pourra aller d’une prostration/inhibition totale à une agitation majeure. Elle peut également s’accompagner d’idées suicidaires.

ÉLÉMENTS GÉNÉRAUX CONCERNANT LES ÉTATS DE « CRISE »

z

>Les raisons de la crise peuvent être multiples. Il est possible de la décrire de manière artificielle en plusieurs phases :

Ce qu’il faut savoir

i

et/ou fragilité antérieure

(19)

6

Le suivi d’une personne en crise, phase par phase

uPHASE DE DÉCLENCHEMENT

Si la prise d’un produit psychoactif (sa nature, son dosage, sa connaissance par le consom- mateur) fait partie du contexte de déclenche- ment, il n’est pas forcément l’élément déclencheur de la crise. L’état psychologique antérieur de la personne, ses relations aux autres, son niveau de fatigue, l’environnement extérieur figurent parmi les principaux facteurs déclencheurs qui ne sont pas liés au produit.

Que faire ?

uINFORMERetPRÉVENIR

La personne peut être informée sur les effets attendus du produit et sur les précautions qu’elle doit prendre si elle est déterminée à consommer la substance choisie : de ne consommer qu’une faible dose, de ne pas multiplier les prises même s’il n’y a pas d’effet immédiat, d’éviter de mélanger différents produits. Les informations concernent aussi les conditions de la prise telles que le fait de ne pas rester seul, de s’hydrater, de s’alimen- ter et d’éviter les consommations en cas de fatigue importante et si le moral est mauvais.

Les substances telles que les hallucinogènes et la cocaïne sont particulièrement agressives chez les personnes souffrant de troubles psy- chiatriques et peuvent être des facteurs de décompensation de ces maladies.

…./…

ÉLÉMENTS GÉNÉRAUX CONCERNANT LES ÉTATS DE « CRISE »

z

Face à une personne qui est en crise, le principe est d’opter pour une stratégie d’apaisement ou de réconfort.

Phrases possibles

>« Vous semblez énervé(e)/

inquiet(-ète) »

>« Que puis-je faire pour que vous alliez mieux ? »

>« Qu’aimeriez-vous que je fasse ? »

>« Je suis à votre disposition pour vous aider »

>« J’essaie de bien comprendre votre situation »

>« Les effets du produit vont se dissiper »

Phrases inadéquates (car trop directives)

>« Restez poli »

>« Arrêtez de... »

>« Ce n’est pas comme ca que vous allez réussir »

>« Mais qu’est-ce que vous croyez, ... »

>« Ou bien vous faites ...

ou bien je fais … » Phrases à ne pas dire

>« Ce n’est pas comme ça que ça se passe »

>« Ce n’est pas comme ça que nous faisons »

>« Là, vous vous trompez »

>« Tout le monde sait que ... »

>« Si vous pouviez revenir à l’essentiel »

>« Si vous aviez bien écouté ... »

>« C’est contre le règlement »

Ce qu’il faut faire

?

(20)

uACMÉ DE LA CRISE

La personne est sous l’effet du produit (relaxation, détente, euphorie, évasion, etc.).

Le vécu subjectif est plutôt positif chez le consommateur mais l’effet recherché peut s’avérer plus intense que prévu au point de ne pas pouvoir en maîtriser les émotions et les perceptions provoquées par le produit.

Par contre, lorsque l’effet obtenu n’est pas celui attendu, le vécu de la personne peut alors devenir très négatif. C’est le fameux

« bad trip ». Les manifestations peuvent être très variables d’un sujet à un autre. Il peut s’agir d’une agitation psychomotrice, d’hallu- cinations visuelles ou auditives, d’un trouble délirant tel un sentiment important de per- sécution (la personne peut avoir l’impression d’être poursuivie et menacée). Ces manifes- tations génèrent systématiquement une anxiété importante et parfois s’accompa- gnent d’une charge émotionnelle intense.

La crise peut durer quelques minutes à quelques heures.Lorsqu’elle se prolonge, elle nécessite une prise en charge spécialisée et le plus souvent en structure psychiatrique. La durée, les manifestations de la crise et les fragilités sous-jacentes de la personne vont alors déterminer le pronostic. Une partie des personnes recouvrera son état antérieur en quelques jours et on parlera alors d’épisode de pharmacopsychose. Chez les personnes pour qui la récupération est beaucoup plus complexe, on peut s’interroger sur l’existence d’un trouble psychiatrique sous-jacent.

Que faire ?

uPROTÉGER, ACCOMPAGNER etRASSURER

La personne est en situation de vulnérabilité et doit être protégée et rassurée. Cela peut aussi signifier éviter toute attitude aggra- vante telle que de surélever une personne agitée au risque qu’elle ne tombe, d’utiliser une lumière puissante qui sera très agressive chez une personne sous l’effet de substances.

C’est probablement le cas d’urgence qui fait le plus appel à la créativité. Parfois dire à la personne « Bois un verre d’eau, ça ira mieux » suffit. D’autre fois l’accompagnement durera plusieurs heures. Dans le cas des crises émo- tionnelles (pleurs, peurs, joie), il arrive que la seule chose à faire soit de prendre la personne dans les bras.

Un discours calme et bienveillant permettra à la personne de se situer dans le temps et dans l’espace et de s’apaiser dans ce moment délicat.

C’est aussi le moment où il est pertinent de recueillir un maximum d’informations sur les conditions de la crise, sur le produit consommé et sur les témoignages de l’entourage.

La vigilance doit être maintenue tant que les manifestations liées au produit n’ont pas disparu et que la personne n’a pas recouvré un comportement et un discours totalement adaptés.

Le suivi d’une personne en crise, phase par phase

…./…

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